UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

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Jadis, les enfants présentant certains déficits ou troubles d’adaptation et
d’apprentissage étaient considérés comme des arriérés. Ils étaient, la plupart du temps,
confinés dans des instituts psychiatriques ou communément appelés des asiles.
Heureusement, le Rapport Parent, publié en 1964, remédia à la situation précaire de ces
jeunes en créant plusieurs services afin de leur venir en aide. De plus, plusieurs lois ont
été instaurées afin d’améliorer la condition des élèves handicapés ou en difficulté
d’adaptation ou d’apprentissage. Dès lors, les enfants sont désormais intégrés davantage
dans leur milieu scolaire.
1. INTRODUCTION AU TRAVAIL
Dans cette perspective, nous devions rencontrer des intervenants travaillant auprès
d’élèves présentant des handicaps ou des difficultés d’adaptation et d’apprentissage. Pour
ce faire, nous avons fait des démarches afin de rencontrer une psychoéducatrice et sa
stagiaire oeuvrant dans une école primaire de la Commission scolaire des Patriotes.
Nous avons analysé le dossier d’un élève ayant des troubles du comportement. Afin de
respecter la confidentialité du dossier, nous avons changé le nom de l’élève pour Simon.
Simon a six ans et est en première année du primaire. Ce dernier fut séparé de sa mère à
l’âge de six mois et est présentement sous la garde de son père. Âgée de vingt-quatre ans,
la mère doit subvenir aux besoins de quatre autres enfants, dont la majorité sont des
garçons plus jeunes que Simon. Les contacts entre la mère et son fils sont rarissimes.
D’ailleurs, la dernière rencontre date d’il y a environ un an. Le père, quant à lui, vit avec
sa mère âgée de quarante-huit ans. Le milieu familial du jeune garçon est d’autant plus
morcelé par les problèmes de consommation (marijuana et cocaïne) de son père que par
son absence répétée. Momentanément, il occupe divers emplois dont la durée est limitée
et le revenu faible. Lorsqu’il était jeune, le père de Simon présentait, lui aussi, certains
troubles observables du comportement. La grand-mère de Simon est une personne
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significative sur le plan affectif et éducatif du jeune garçon. En plus d’éduquer Simon,
elle est la principale intervenante du milieu familial en favorisant la cohésion entre
l’école et la famille.
Le travail suivant vous permettra d’en apprendre davantage sur le problème de Simon :
trouble du comportement et possiblement un trouble de l’opposition. Les manifestations
qui pourraient sous-entendre que Simon est au pris avec ces types de troubles sont les
suivants : fuite de la classe sans consentement de l’enseignante, aucun apprentissage
depuis son arrivée au sein de l’école, évitement des tâches proposées par l’enseignante,
aucune persévérance et bien encore. De plus, il est constamment en opposition face à
l’autorité (spécialistes de l’école, enseignante, etc.). Officiellement, l’élève possède un
code 12 : trouble du comportement non grave. Cependant, ce code est connu uniquement
par les intervenants de l’école. Le père de l’enfant refuse de lui faire passer les tests
psychologiques permettant de détecter le véritable problème de l’enfant. Afin d’éclaircir
le cas de Simon, nous définirons ce qu’est un trouble du comportement. Ensuite, nous
vous présenterons les différents soutiens offerts à l’élève et finalement, l’analyse des
besoins de l’élève en fonction de son dossier scolaire.
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2. DÉFINITIONS
2.1 Définition du ministère de l’éducation du loisir et du sport
Selon le ministère de l’éducation du loisir et du sport, un élève ayant un trouble de
comportement ce définit comme suit :
«L'élève ayant des troubles de comportement est celle ou celui dont l'évaluation
psychosociale, réalisée en collaboration par un personnel qualifié et par les personnes
visées, avec des techniques d'observation ou d'analyse systématique, révèle un déficit
important de la capacité d'adaptation se manifestant par des difficultés significatives
d'interaction avec un ou plusieurs éléments de l'environnement scolaire, social ou
familial.
Il peut s'agir :

de comportements sur-réactifs en regard des stimuli de l'environnement (paroles
et actes injustifiés d'agression, d'intimidation, de destruction, refus persistant d'un
encadrement justifié...);

de comportements sous-réactifs en regard des stimuli de l'environnement
(manifestations de peur excessive des personnes et des situations nouvelles,
comportements anormaux de passivité, de dépendance et de retrait...).
Les difficultés d'interaction avec l'environnement sont considérées significatives,
c'est-à-dire comme requérant des services éducatifs particuliers, dans la mesure où elles
nuisent au développement de l'élève en cause ou à celui d'autrui en dépit des mesures
d'encadrement habituellement prises à son endroit.
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L'élève ayant des troubles de comportement présente fréquemment des difficultés
d'apprentissage, en raison d'une faible persistance face à la tâche ou d'une capacité
d'attention et de concentration réduite.
(MEQ, Instruction 1992-1993)».
2.2 Définition des sources extérieures
La psychoéducatrice, Nathalie Rondeau, s’occupe présentement du jeune Simon. Elle
a observée certains comportements tels que le refus d’obéir aux adultes responsables, des
fuites fréquentes de la classe, ainsi que des querelles non justifiées. De plus, il semble
s’intégrer relativement bien avec les élèves de sa classe, mais il s’oppose de façon
drastique à l’autorité. D’ailleurs, depuis le début de son parcours scolaire, l’enfant n’a fait
aucun apprentissage en raison de son manque de motivation et de persévérance. La
psychoéducatrice fait donc l’hypothèse que Simon souffrirait d’un trouble du
comportement possiblement oppositionnel. En effet, il est impossible d’émettre un
diagnostic puisque le père refuse de soumettre son enfant aux tests requis.
Une stagiaire, qui en est à sa dernière année d’étude en psychoéducation, coopère
avec madame Rondeau. Elle s’est elle aussi occupée du cas de Simon. Cette dernière
définirait le trouble du comportement de Simon comme une révolte envers l’autorité. En
vue de provoquer les figures d’autorité, il fait ce qu’il veut et ce, quand il le veut. De
plus, il refuse catégoriquement de faire la tâche exigée par l’enseignante. Tout comme
madame Rondeau, elle fait l’hypothèse que le trouble du comportement du jeune Simon
serait oppositionnel. Toutefois, ses relations avec les enfants du même âge sont très
positives. Il a énormément besoin d’encadrement lorsqu’il détient une certaine liberté
soit dans la cours de récréation ou le gymnase. Les fuites et les refus de Simon lui
semblent bien curieux puisque ce n’est pas un jeune garçon qui semble rechercher de
l’attention.
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3. SOUTIEN À L’ÉLÈVE
Afin de maximiser le soutien offert à Simon, plusieurs services ont été élaborés par
les intervenants tels le soutien des intervenants, un plan d’intervention et la scolarisation
à domicile.
3.1 Le soutien des intervenants
En plus de favoriser une bonne communication entre l’enseignante et la famille (la
grand-mère), un autre intervenant permet de favoriser le développement de l’enfant : la
psychoéducatrice. Cette dernière évalue les difficultés de l’enseignante, cherche des
moyens pour gérer le groupe, analyse les comportements de l’élève et de la classe et
outille l’enseignante. La psychoéducatrice est donc présente dans la classe de Simon deux
ou trois fois par semaine afin d’effectuer un suivi assidu avec l’enseignante de ce dernier.
La psychoéducatrice est également disponible pour rencontrer les parents afin
d’accentuer la collaboration avec les deux milieux de vie de Simon. Elle participe
également à l’élaboration du plan d’intervention. Le travail de la psychoéducatrice
semble efficace, puisque Simon répond davantage aux objectifs visés lorsqu’elle est
présente en classe. En plus d’être aidé par la psychoéducatrice et sa stagiaire, Simon est
suivi en sous-groupe deux périodes par semaine pour améliorer ses compétences en
lecture. Plusieurs autres intervenants de l’école tels que la technicienne responsable du
service de garde, les surveillants au dîner et les spécialistes aident également Simon à
réaliser les objectifs spécifiques mentionnés dans son plan d’intervention (voir annexe 1 :
plan d’intervention).
3.2 Le plan d’intervention
Simon présente un trouble de comportement. Dans le milieu scolaire, ce problème
mène à plusieurs complications pour l’enseignante, les intervenants et les autres élèves.
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Pour y remédier, le plan d’intervention s’avère inévitable afin de permettre une insertion
harmonieuse de Simon dans le milieu scolaire.
Dans le plan d’intervention de Simon, les intervenants ont ciblé deux besoins
prioritaires à régler. Premièrement, il a besoin d’un encadrement ferme, cohérent et
sécurisant. Deuxièmement, il doit apprendre à gérer ses émotions. De façon plus
concrète, Simon doit apprendre à rester à l’endroit prévu, faire le travail demandé,
manger son dîner au service de garde et les intervenants doivent investiguer la
problématique du comportement.
Les moyens utilisés sont nombreux. Tout d’abord, l’enseignante doit tenter d’établir
des liens avec Simon. Elle doit valoriser la présence de Simon au sein de la classe. Elle
doit également être disponible lorsqu’il entre en classe et elle doit rencontrer la
psychoéducatrice aux deux semaines. Pour s’assurer que l’élève fasse le travail demandé,
l’enseignante doit l’aider en minimisant la tâche, en lui créant un tableau d’émulation, en
l’encourageant positivement et en faisant un suivi en lecture. Au service de garde, la
surveillance du dîner doit rencontrer la technicienne responsable à 13h. Enfin, pour
résoudre les problèmes d’ordres comportementaux, les psychoéducatrices doivent évaluer
le comportement et proposer aux parents de faire un suivi psychologique pour Simon.
(voir annexe 1 : plan d’intervention)
3.3 La scolarisation à domicile
Suite aux nombreuses difficultés rencontrées en classe, les intervenants se sont
entendus pour envoyer Simon en classe de troubles de comportements. Cependant, le
manque de place dans les classes adaptées pour Simon a engendré une scolarisation à
domicile. L’enseignante a remis plusieurs travaux à Simon pour qu’il puisse les faire à
son rythme. La psychoéducatrice affirme qu’il y a une nette amélioration au niveau des
apprentissages depuis que Simon à intégrer la scolarisation à domicile. Ce type de soutien
demeura jusqu’à ce qu’une place se libère dans une classe spécialisée.
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4. LE DOSSIER DE L’ÉLÈVE
D’après les observations faites par les deux intervenantes, Simon, manquerait
définitivement de motivation et d’encadrement à la maison. Le manque de coopération
de la part de sa famille empêche Simon de progresser sur le plan social et scolaire. Le
père de Simon nie le trouble de comportement de son fils. C’est pourquoi Simon n’a pas
accès à une classe adaptée à ses besoins. Le seul soutien qu’obtient Simon à la maison
provient de sa grand-mère qui assume la totalité des responsabilités parentales. Ceci ne
suffit malheureusement pas à améliorer la situation de Simon. À l’école, il ne fait aucun
apprentissage, aucun travail et dès qu’il obtient un minimum de liberté, il perd totalement
le contrôle. Ses fugues de la classe en sont un bon exemple.
Pour ces raisons, Simon devrait être rencontré par un travailleur social qui
pourrait établir les causes de son problème autant à l’école qu’à la maison. Le travailleur
social pourrait faire des tests afin de savoir à quel stade est l’enfant et dans quel
environnement il devrait évoluer pour favoriser son développement global. Il aurait
également besoin d’être rencontré par un psychologue qui pourrait vérifier d’où
proviennent ces comportements d’opposition.
En outre, afin que Simon apprenne, l’intervention d’un orthopédagogue serait de
mise. À son entrée à la maternelle, cet enfant était incapable de faire du découpage à
l’aide des ciseaux. Il a également eu beaucoup de difficultés à développer certaines
compétences transversales requises au préscolaire. À l’heure actuelle, Simon a des
difficultés à écrire son nom, il oublie des lettres et est incapable d’écrire entre des lignes
définies. De plus, il ne fait aucun exercice en classe, mais les devoirs sont accomplis à la
maison avec l’aide de sa grand-mère. La principale difficulté de Simon est son refus total
face à l’autorité ce qui constitue un obstacle considérable à ses apprentissages. Par
conséquent, on ne peut établir d’où provient cette difficulté, mais diverses hypothèses
affirment que le milieu familial pourrait être en cause, plus particulièrement le père. Les
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intervenants obtiennent très rarement son attention et l’enfant est incapable de rester
concentré à une tâche. Pourtant la psychoéducatrice rejette l’hypothèse du trouble du
déficit de l’attention et de l’hyperactivité.
CONCLUSION
Suite à la réalisation de ce travail, nous constatons que plusieurs élèves présentant
des troubles quelconques se retrouvent dans des classes ordinaires avec d’autres élèves de
leur âge. Malgré le fait que plusieurs interventions ont été effectuées auprès de Simon,
plusieurs problèmes demeurent non résolus. En effet, on constate qu’il y a un manque
flagrant de ressources, autant financières qu’humaines. Le fait que cet élève soit voué à
une scolarisation à domicile est un exemple concret de l’absence de ressources
nécessaires pour lui venir en aide et par le fait même, le réintégrer à la communauté
scolaire. De plus, le manque de collaboration du père est néfaste sur le plan
développemental de l’enfant. Puisqu’il le prive du soutien adéquat, l’enfant ne semble pas
évoluer convenablement.
En tant que futures stagiaires, nous devrons possiblement faire face à de tels cas.
C’est pourquoi il est important de nous outiller efficacement afin de répondre
véritablement aux besoins des enfants. Cependant, il demeure essentiel que la famille
collabore étroitement avec l’enseignant et les autres intervenants. Un enseignant seul ne
permet pas de répondre à la totalité des besoins de l’enfant. Malgré les bonnes intentions
du Programme de l’école québécoise, les commissions scolaires ne sont pas aptes à
fournir les éléments essentiels. En outre, il est primordial d’appuyer l’enfant dans ses
démarches d’accomplissements et d’apprentissages. Le renforcement positif constitue la
clé du succès pour un élève ayant des difficultés. Enfin, il est essentiel d’intégrer l’élève
dans les démarches entreprises par les intervenants pour qu’il se sente concerné et
impliqué. Il est maintenant temps que tous ensemble nous favorisions la réussite de tous
les élèves pour les amener sur «le virage du succès».
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BIBLIOGRAPHIE
GOUPIL, Georgette. 2007. Les élèves en difficulté d’adaptation et d’apprentissage.
Montréal : Gaëtan Morin Éditeur. La Chenelière Éducation, 360 pages.
AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. 2004. Mini DSM-IV-TR, Critères
diagnostiques. Paris : Masson. 384 pages.
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Annexe 1 :
Le plan d’intervention
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