« De l’horrible danger de la lecture »(1765) Voltaire (p 165) Hypothèse : Grâce à ce texte d’apparence juridique, Voltaire veut faire la démonstration que les Lumières sont indispensables à l’Homme, à son développement et qu’elles ont besoin de l’imprimerie, des livres, de la communication et surtout de la diffusion des connaissances. Le savoir doit avant tout être partagé. Grâce à la diffusion de ces nouvelles connaissances, une véritable société pourra être créée. Voltaire, grâce à une démonstration par l’absurde, grâce au rire, montre les conséquences de l’absence de communication, de diffusion du savoir, l’utilité de la philosophie et en même temps attire le lecteur de son côté. 1) L’orientalisme : - Référence à un fait historique : politique turc de restreindre l’imprimerie. - Evocation de noms orientaux : « La Mecque, Turquie, Saïd Effendi, Joussouf-Chéribi » - Vocabulaire oriental : « cadis, imans, fakirs » évocation de l’orient = volonté de Voltaire et nécessité de répandre l’imprimerie et de ce fait la philosophie des Lumières - Il dénigre la religion musulmane (Art. 5, calendrier : hégire) mais en réalité à travers cette exemple, il attaque l ‘ensemble des religions : « Mahomet, pèlerins, Dieu… » Il s’attaque aussi à la religion, car il s’attaque à une société théocratique. - Conflit entre Européens (« misérables philosophes, occident ») et St Empire Ottoman - Il parle de l’Orient qui a restreint l’usage de l’imprimerie pour évoquer la situation de la France qu’il désigne seulement par « un petit état nommé Frankrom ». 2) L’ironie : Il dit l’inverse de sa pensée tout en faisant un clin d’œil ( hyperbole, modalisateurs ) à ses lecteurs pour montrer qu’il ne faut pas prendre ses propos au sérieux, il pousse à l’extrême. (Art. 4 clin d’œil = dont le peuple…) - Une société a besoin de l’ignorance pour maintenir son ordre. Plus on est bête, mieux se portera l’Etat. Il prône la non-communication. « …qui est la gardienne et la sauvegarde des Etats bien policés » - Il renverse la valeur du développement économique et plaide la misère. Les livres sont dangereux parce qu’ils pourraient faire naître ce dit développement. « Il est à craindre que, parmi les livres apportés d’occident… » « sentiments absolument opposés à la sainte doctrine » - Pas d’imprimerie pour préserver le merveilleux, l’absence d’histoire et l’ignorance « le merveilleux qui entretient la nation dans une heureuse stupidité… » - Dangereux d’enseigner les vertus : ici le bien devient le mal. « …viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir connaissance » - Critique du clergé. Il prône une religion intelligente, contre les rites « diminuer le nombre de pèlerins » - Il ne faut pas se soigner de la peste parce que c’est Dieu qui la veut. « …ce qui serait un attentat énorme contre les ordres de la providence. » Ainsi, Voltaire tourne les valeurs à l’absurde grâce à l’ironie et on peut trouver une véritable progression dans ses propos : plus imprimer, plus lire, plus penser, plus penser, plus prononcer de discours cohérent. Il fait passer pour ridicules ceux qui prônent de telles absurdités. 3) Les valeurs voltairiennes : sous forme d’ironie - Littérature = valeur primordiale, essentielle. - Les livres permettent de lutter contre l’ignorance, la communication d savoir permettra d’aller à l’encontre de l’oppression de l’état liberté. (1) - Connaissances permettent le progrès de l’agriculture et de l’industrie physiocratie : doctrine économique du XVIIIe siècle qui faisait de la terre et de l’agriculture la principale richesse et qui prônait la liberté du commerce et de l’entreprise. (2) - Science = pas dangereux efface la misère et l’absence de développement. (2) - Comprendre l’histoire. (3) - Imprimerie va pouvoir remplacer le merveilleux et répandre les nouvelles connaissances. - Apport de vertus, grâce aux livres, la conduite des Hommes va être améliorée. (4) - Critique du clergé. Il plaide une religion spirituelle plus que rituelle. (5) - Conflit avec la Providence pour améliorer la santé des hommes (peste). (6) - Véritable société = diffusion des connaissances Conclusion : A travers ce texte présenté sous forme politique, Voltaire développe par l’ironie les principales avancées philosophiques de l’esprit des lumières. Il prône le savoir pour tous pour l’amélioration de la condition humaine économiquement, socialement, moralement mais aussi physiquement progrès. Les connaissances, mises en ordre par les philosophes, ont pour but d’éclairer l’esprit humain. Mais cette propagation des idées ne peut se faire que par l’intermédiaire des livres et donc de l’imprimerie qui est indispensable.