Un oui enthousiaste Lc 1, 26-39. L’Annonciation se conclut sur la réponse de Marie: “Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit ! » Partie du ciel, la grande bonne nouvelle a atteint la terre et elle est maintenant remise à la responsabilité d’une toute jeune fille sur qui plane l’Esprit Saint et en qui déjà l’enfant se forme. Mais quel oui Marie a-t-elle prononcé ? Souvent le mot servante est souligné pour dire l’humilité de la Vierge, ce qu’elle rappellera ellemême dans son Magnificat : « Il a regardé la petitesse de sa servante ». Marie, à l’Annonciation, un moment bouleversée de se trouver devant la grandeur de Dieu, mesure bien son néant. Elle se place dans la foule des serviteurs de Dieu : Abraham, Moïse, David, les prophètes, jusqu’à ce qu’arrive le grand serviteur de Dieu et des hommes, Jésus, venu « pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Mt 20, 28 et Lc 22, 27. Mais Marie a écouté l’ange Gabriel lui dire : « Pleine de grâce ! », pleine de l’amour de Dieu, aimée de Dieu. Elle a aussi très bien saisi l’insistance de Gabriel : « Ne crains pas, Marie, le Seigneur est avec toi ! ». L’invitation de Gabriel à la joie et l’amour de Dieu éclairent et pénètrent le cœur de Marie : elle se sait aimée. Or, la formule de réponse qu’elle prend, « Je suis la servante… », était aussi une des formules de mariage et d’amour. Ruth la dit à Booz, la nuit après qu’elle avait glané dans les champs de blé de son cousin. Elle se couche près de lui et lui dit : «…étends sur ta servante le pan de ton manteau. » Rt 3, 9. Abigaïl aussi, demandée en mariage par David, lui répond : « Ta servante est comme une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur. » 1Sam 25, 41. Ruth et Abigaïl répondent par un don total d’ellesmêmes à un amour humain. Marie est la première qui ose employer une formule de mariage avec Dieu. En fait c’est une réponse d’amour à l’amour, c’est l’expression d’un don total. Marie se dit totalement prête au service de l’enfant qu’elle reçoit. En Marie l’alliance atteint le sommet souvent rêvé par Dieu et chanté par les prophètes : une alliance d’amour de mariage. Humilité et amour tissent dans le cœur de Marie le berceau qui accueille Jésus. Et alors quelque chose d’unique, d’absolument nouveau se passe. En elle commence à se former l’enfant de la promesse qui est en même temps Fils du Père et Fils de Marie, homme et Dieu. L’humanité vit dans cet enfant, sous l’action de l’Esprit, une mutation unique qui va se répandre dans tous ceux qui l’accueillent : « A tous ceux qui l’accueillent, il leur a donné pouvoir de devenir fils de Dieu » Jn 1, 12. Nous sommes tous les fils du oui de Marie. Deux prières nées du Oui de Marie : Apprends-nous à dire oui Mère de Jésus, Ton Fils et notre Frère, Mère de tous les fils et fille de Dieu, Ton oui s’élève au-dessus de tous nous oui. Tue s la femme bénie entre toutes, Tu es le miroir où se regarde toute l’humanité, tu es la mère de toutes les mères et de tous les enfants. Ton oui, o Marie, Est le oui de tout l’univers, Le oui de toute l’humanité, Le oui des générations passées, Le oui des générations qui viendront, Le oui de notre génération. Parmi toutes les femmes Et parmi tous les hommes du monde, Tu es la plus fidèle, La plus liée au projet de Dieu. Toi qui as répondu avec un grand oui, Dans la simplicité et la discrétion, Accueille nos petits oui, Peureux et branlants Prends mon oui Vierge de l’Annonciation, prends le oui de ma réponse à l’appel du Seigneur ; garde-le dans ton OUI, car tu sais combien je peine à dire mon oui fragile et partiel, donné et repris. Et mets-les dans ton grand oui. Marie, mère du Seigneur, Femme ouverte à Dieu Et à l’action de son Esprit ; Tu as parcouru les routes De la sainteté et de l’amour ; Apprends-nous à dire notre oui, Un oui plein de foi, de confiance e d’amour. Apprends-nous a rester ouverts à Dieu, Apprends-nous à redire notre oui, Quand l’aube recommence un jour nouveau. (Extrait de prière du R. P. Clément RENIRKENS) missionnaire en route, pauvre de moyens, riche de ton Fils, lui qui fait bondir de joie les enfants du royaume. Fais que la joie et l’espérance que tu as portées à Elisabeth chantent encore le Magnificat, au seuil de ma maison. Toi, la servante pleine d’amour, fais que je sois humble et fidèle, dans le service, jusqu’à la croix, et que je me laisse sauver par ton Fils, pour qu’il soit ma sagesse et ma justice, ma sainteté et ma liberté. Surtout que je sois comme toi, un Garde-moi sur la route Qui conduit à la fête de l’Amour. Action suggérée Compose toi-même une poésie inspirée du Oui de la Vierge Marie et de ta vie. Le chemin de l’accueil Avec l’Annonciation, Marie ouvre le chemin de l’accueil au Seigneur. Par son oui, pour la pre mière fois Jésus est accueilli par être humain, accueilli dans un amour total. Cet accueil va se répéter constamment dans le peuple de Dieu, dans tous les siècles, toutes les cultures, tous les temps. Déjà dans l’évangile, après Marie c’est Joseph avec une disponibilité égale, puis la fa mille du petit Jean Baptiste dans les chants et la joie, puis discrètement les bergers, les mages terminent leur long voyage à genoux devant le roi des Juifs qui est né. Au seuil du Temple c’est la joie étonnée et prophétique du vieux Syméon qui prend dans ses bras l’enfant : « la Lumière des nations », et de la vieille Anne qui accourt pour proclamer à tous la délivrance de Jérusalem. Dans le même élan Pierre dira à Jésus : « Tu sais bien que je t’aime ! », et Paul qui ose écrire : «Qui nous séparera de l’amour du Christ ». C’est un accueil passionné qui traverse toute l’histoire de l’Eglise pour arriver jusqu’à nous avec Jean Paul II, avec Mère Teresa et tant d’autres. Le salut chemine de oui en oui, d’amour en amour. Depuis Marie, la flamme de l’accueil ne s’est jamais éteinte. L’Eglise ne s’est jamais défaite de la tunique blanche de l’épouse qui accueille l’époux. Tout est parti avec Marie.