Thème 1 : Croissance, fluctuations et crises Chap. 2 - Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? 4 – La destruction créatrice I – Les cycles 1 – Repérer les cycles 2 – Exemples historiques III – Stabiliser la croissance 1 – Retour sur le carré magique 2 – Réussir une politique de relance 3 – Réussir une politique de stabilisation 4 - Les difficultés pratiques II – Les explications des cycles 1 – Les chocs d’offre 2 – Les chocs de demande 3 – Les chocs de crédit Vocabulaire : Fluctuations, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression, déflation Acquis de première : Inflation, politique monétaire, politique budgétaire, politique conjoncturelle, chômage, demande globale Document 1 : Exemple de découpage en cycles longs Les cycles longs 1 2 3 4 Phase d’expansion 1789 – 1816 1850 – 1873 1895 – 1919 1945 - 1973 Industries motrices Machine à vapeur Chemin de fer Moteur à explosion Automobile Phase de dépression 1816 – 1850 1873 – 1895 1919 – 1939 1973 - Document 2 : Le mécanisme de la déflation Mettez dans l’ordre ces différents termes (le 1er, le second et le dernier vous sont imposés). 1er terme : Entreprises en difficultés Dernier terme : Hausse du chômage Baisse des prix Baisse de la consommation / Baisse des coûts unitaires de production / Licenciements ou baisse des salaires / Baisse de la demande / Baisse de la production Document 3 : Le taux d’inflation (en %) en France d’après l’INSEE Document 4 : En crise depuis 1973 ? En milliards d’euros de 2005. PIB en 1950 : 262 PIB de 1980 : 1 032 1950 – 1980 PIB de 2011 : 1 802 1980 – 2011 Variation absolue Variation relative (en %) Document 5 : Un choc d’offre négatif, l’ouragan Katarina En lui-même, et au-delà de la tragédie humaine, l'ouragan aura peu d'impact économique : l'histoire nous apprend que les désastres naturels sont rapidement absorbés économiquement. [...] Katrina n'aura donc un impact économique que dans la mesure où elle affecte durablement les prix du pétrole, c'est-à-dire si elle se transforme en choc pétrolier. [...] C'est aussi le premier choc pétrolier de la globalisation et celle-ci change la manière dont un choc se transmet. Il y a la première vague, classique : les prix du pétrole montent, le pouvoir d'achat dans chaque pays chute, la consommation souffre. Il y a maintenant une deuxième vague : en caricaturant à peine, le consommateur américain, devenu le consommateur de dernier ressort au niveau mondial, achète des produits de consommation importés de Chine qui elle-même achète des machines-outils européennes. Si la consommation américaine faiblit, il est donc probable que les effets s'en feront sentir bien au-delà des frontières américaines. Or cette consommation a des fondements fragiles, en particulier du fait de la bulle immobilière : en reprenant l'expression un peu exagérée de l'économiste Krugman, les Américains s'enrichissent en se vendant les uns aux autres leurs maisons payées par des emprunts aux Chinois. Le choc de Katrina, en amputant le pouvoir d'achat du consommateur américain, pourrait bien faire basculer cet équilibre fragile. Philippe Martin, libération, 19 septembre 2005 Q1 – Retrouver les mécanismes entre une catastrophe naturelle et un choc économique. Document 6 : Qu'y a-t-il derrière le miracle finlandais ? A u cours de la dernière décennie (1), la Finlande est devenue une économie particulièrement active technologiquement, construite principalement autour de l'entreprise Nokia, numéro 1 mondial de la téléphonie mobile. En 1999, Nokia a contribué à hauteur de 1,2 point de pourcentage à la croissance du PIB finlandais (alors de 4 %), comptant alors pour presque 4 % du PIB et pour 24 des exportations totales. D'une manière générale, l'essor réussi du secteur des TIC(2) ne peut être considéré ni comme un phénomène interne ni comme un événement indépendant. C'est particulièrement vrai dans le cas de la Finlande. [... ] La transition de l'économie finlandaise vers une économie high tech ne s'est pas faite aussi soudainement qu'il ne semble a priori. En arrière-plan est enclenché un long processus d'évolution des institutions et de la société vers des marchés plus concurrentiels. [...] Dès les années 1980, l'Internet, alors complètement inconnu du grand public, a été importé des États-Unis par des étudiants finlandais. La récession du début des années 1990, simultanément à la première licence GSM (et au début de la phase de libéralisation du marché mondial des télécoms), a déplacé la main d'oeuvre vers ce nouveau secteur à fort potentiel de croissance. En fait, l'industrie des équipements électroniques a été le seul secteur qui ait significativement créé des emplois entre 1993 et 1998. Le développement commercial de l'Internet a aussi coïncidé avec ce cycle, fournissant aux innovations technologiques finlandaises de nouvelles opportunités de développement. [...] La diversification accrue des exportations est aussi une évolution notable. En 1999, l'industrie des équipements électroniques comptait pour presque 30 % des exportations totales, soit une part presque aussi importante que l'industrie forestière, autre fleuron de l'économie finlandaise. L'émergence du secteur des TIC a également contribué à faire évoluer l'économie finlandaise vers une économie de la connaissance. (1) Il s'agit des années 1990. (2) TIC : technologies de l'information et de la communication. Hélène Baudchon, « Le contre-choc de la nouvelle économie », Une étude de cas sur cinq pays de l'OCDE, Revue de l'OFCE, 2002/4, n°83 Q1 – L’essor des TIC agit-il du côté de l’offre ou de la demande ? Q2 – Expliquer la phrase soulignée. Document 7 : Test Classer ces différents chocs dans le tableau ci-dessous. Une baisse du taux d’épargne des ménages / Une baisse du prix de l’électricité pour les entreprises / Une hausse des taux d’intérêt / De nouveaux ordinateurs plus performants / Une hausse des exportations / Une politique de relance budgétaire Choc d’offre positif Choc d’offre négatif Choc de demande positif Choc de demande négatif Document 8 : Le rôle des banques : Le cycle du crédit La santé d'une économie et celle de ses banques sont étroitement liées. Une relation qui fonctionne dans les deux sens : quand l'économie se porte bien, les banques font des affaires ; quand les banques vont bien, les ménages et les entreprises obtiennent facilement les crédits dont ils ont besoin. [...] La rentabilité des banques profite des périodes de forte croissance. Lorsque les ménages consomment, les firmes font des profits, les investisseurs veulent acheter leurs actions et les cours boursiers ont tendance à monter. Ceux des banques également, portés par la confiance générale et par le fait qu'elles ont des clients en bonne santé. La proportion de prêts douteux (avec une faible probabilité de remboursement) est moindre, ce qui évite aux banques d'avoir à passer des provisions qui viennent manger leur résultat. [...] La croissance bénéficie alors en retour de la bonne santé des banques. Celles-ci sont prêtes à prendre plus de risques et à financer des nouveaux projets. Ainsi, au cours des années 90, la distribution de crédits bon marché s'est accélérée grâce à la bonne santé de l'économie mondiale [...]. À l'inverse, en période de ralentissement, la rentabilité tend à diminuer avec une montée des défaillances des emprunteurs et le tassement des transactions financières. Les banques deviennent alors plus tatillonnes sur l'octroi de crédits, elles demandent des taux d'intérêt plus élevés pour les prêts qu'elles accordent. Ce qui contribue à entretenir le ralentissement de l'économie. [... ] Le principal problème des autorités monétaires est donc de trouver les meilleures solutions pour éviter que les problèmes des banques ne viennent trop amplifier les cycles économiques. Christian Chavagneux, Alternatives économiques, n° 206, septembre 2002 Document 9 : La croissance potentielle et la croissance effective Croissance économique annuelle Contributions à la croissance potentielle moyenne entre 1990 et 2006 (en points) (en %) Croissance Croissance Emploi Temps de Capital PGF et âge du effective potentielle travail capital France 1,8 2 0,5 -0,3 0,8 1,0 Allemagne 1,9 2 0,3 -0,3 0,7 1,3 Source : Christophe CAHN et Arthur SAINT-GUILHEM, Comparaison internationale de croissance de long terme, in Les leviers de la croissance française, rapport du Conseil d’analyse économique, La Documentation française, 2007 Document 10 : Les effets de la crise sur la croissance potentielle Les perspectives à plus long terme sont assombries, vers le milieu de la décennie [2010-2020], d'abord par l'endettement et ensuite, par le vieillissement de la population, qui pèseront lourdement sur la croissance des pays développés. La chute provoquée par la faillite du système financier aura des conséquences sur la dépense privée pour plusieurs années encore, le temps que les systèmes bancaires se consolident et que les ménages et les entreprises remboursent leurs dettes. Même en Amérique, où les ménages se désendettent plus rapidement qu'ailleurs, il reste encore au moins la moitié du chemin à parcourir. D'après l'analyse fournie par Carmen et Vincent Reinhart, dans la décennie qui fait suite à une crise financière, le taux de croissance du PIB par habitant s'établit, en moyenne, un point en dessous de celui qui a précédé la crise. Puisque les pays riches dans leur ensemble ont connu une progression annuelle moyenne de 2,5 et une chute de 3 % au cours de la récession, cela implique que la croissance des prochaines années pourrait être inférieure à 1,7 %. Une progression plus lente du PIB dans les pays avancés entraînera un investissement privé plus faible, ainsi qu'un chômage et une dette publique accrus, ce qui affectera la croissance à long terme. En même temps, les effets défavorables du vieillissement de la population et, dans bien des cas, de sa diminution, deviendront plus visibles, notamment en Europe où ils ont été masqués jusqu'à présent par la hausse important du taux d'activité féminin. Tous ces facteurs réunis auront probablement un poids considérable. Les prévisions les plus pessimistes quant aux conséquences de la démographie, de la dette publique et d'un moindre investissement privé conduisent à anticiper la division par deux du taux de croissance potentiel des économies développées qui, pour les prochaines années, passerait de plus de 22 % à environ 1 %. Il n'est donc pas étonnant que Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, un homme qui ne donne pas habituellement dans l'hyperbole, s'inquiète de la possibilité de voir les dix prochaines années constituer une « décennie perdue ». Problèmes économiques, n°3006, 10 novembre 2010 Document 10 : Le carré magique Représentez la situation économique de la France. Tx de croissance Solde bal transac. (en %) courantes (en % du PIB) 1978 3,4 -0,2 2011 1,7 -2,8 Tx d’inflation (en %) Tx de chômage (en %) 9,1 2,3 5,2 9,8