Osiris, Mystères engloutis d’Egypte I) Remonter le temps dans le Delta du Nil A) Le projet de recherche de l’IEASM Depuis 1997, Franck Goddio (archéologue français, directeur de l’institut européen d’archéologie sous-marine et commissaire de l’exposition) mène des fouilles sous-marines dans la baie d’Aboukir, située au nord de l’Egypte, à l’ouest du delta du Nil. Initié en 1992, ce projet avait pour ambition de : déterminer avec exactitude la topographie antique des zones à présent submergés du port oriental d’Alexandrie redonner un visage et une identité aux mystères d’Osiris déterminer la position des principaux gisements archéologiques Les fouilles ont mis au jour des dépôts rituels et des instruments de culte qui ne fait guère de doute qu’ils furent utilisés lors des processions des mystères d’Osiris entre les 2 sanctuaires de la ville. B) Deux cités légendaires : Thonis –Héracleion et Canope A une profondeur de 4 ou 5 mètres il découvre les vestiges de deux légendaires cités antiques : ThonisHéracléion et Canope. Ces cités accueillaient dans le plus grand secret des rites et processions religieuses, ainsi que de nombreux objets témoins de ce culte aujourd’hui disparus. II) Le mythe d’Osiris A) La mort et la renaissance d’Osiris Osiris fut enfermé dans un sarcophage puis jeter dans le Nil, par son frère, Seth, par vengeance et jalousie. Isis, sœurépouse d’Osiris, retrouva le sarcophage mais Seth, démembra le corps d’Osiris en 14 morceaux avant de le jeter, une deuxième fois, dans le Nil. Isis, grâce à ses pouvoirs divins, remembra son corps, avant de lui rendre la vie et de concevoir leurs fils : Horus. Osiris devint alors le Maître de l’Au-delà et Horus, victorieux de Seth, eût l’Égypte en héritage. B) La Triade Osiris-Isis-Horus Le mythe d’Osiris, de son épouse et de leur fils recouvre tous les thèmes chers aux égyptiens : la famille, l’amour, la mort et la résurrection, la justice… C’est pourquoi il est associé à toutes sortes d’images et de support, à dimensions politique, religieuse et funéraire. Osiris : « le plus important des dieux » selon les textes. Il est le dieu vivant ressuscité et maitre des morts. Il incarne également la puissance fertilisante de la terre et est le symbole de la vie éternelle et le souverain de l’au-delà où il juge les défunts, d’où son nom le maitre du silence. Il incarne la victoire de la vie sur la mort. Isis : épouse fidèle et mère protectrice. Elle est la divinité la plus humaine et la plus populaire de la cosmogonie égyptienne. Elle est l’épouse d’Osiris et la mère protectrice d’Horus. Elle vénéré sous la forme d’Isis lactans, mère allaitant son enfant qu’elle tient sur son bras gauche, assise sur son trône. Isis aux « mille noms » : mère nourricière, épouse aimante, protectrice de l’humanité elle a gagné le cœur des habitants de l’Egypte. Horus : Victorieux du mal, né de la relation Isis-Osiris, est futur pharaon. Il est associé au faucon pèlerin qui règne sur les terres du Nil, volant, silencieux, les ailes déployées. III) Les mystères d’Osiris A) Processions et rites Les mystères d’Osiris sont un ensemble de festivités religieuses, de rituels, de processions et de prières. C’est une mise en scène du mythe d’Osiris sous la forme d’une passion se déroulant sur un cycle de plusieurs jours. Les égyptiens se commémorent le meurtre et la régénération d’Osiris. Les origines du culte d’Osiris sont dans la ville d’Abydos. Les festivités annuelles concernant Osiris regroupaient deux ensembles de manifestations : Très secrètes, les premières se déroulaient au sein du temple, loin de tous les regards. Les secondes étaient publiques, célébrées devant une population venue de tous les districts du pays. B) Osiris et Dionysos : dieux jumeaux De nombreux historiens ont établi une analogie entre ces dieux. Dionysos est un dieu grec, celui du vin, des excès et de la démesure. Tous deux sont des rois civilisateurs. Dionysos, comme Osiris, a été assassiné et démembré par les titans puis dévorer avant d’être ramené à la vie. Tous deux sont porteurs d’un espoir du salut de l’âme. Dionysos n’est pas seulement le dieu des excès et de l’ivresse, il est aussi un principe de vie et résurrection, principe très chère à la civilisation égyptienne.