ALLEZ ! ANNONCEZ ! 2014 » Samedi 21 septembre 2013

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« ALLEZ ! ANNONCEZ ! 2014 »
Samedi 21 septembre 2013.
Rassemblement diocésain à Notre-Dame de Paris.
CONCLUSION
En conclusion de notre rencontre de ce matin, je voudrais vous proposer quelques
réflexions sur la mission de l’Avent 2014. Pour introduire ces réflexions, reportons-nous à
quelques passages du Nouveau Testament :
« Jésus se manifesta aux Onze, alors qu’ils étaient à table, et il leur reprocha leur
incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu
ressuscité. Et il leur dit : ‘Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les
créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera
condamné.’…Donc, le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et s’assit à la
droite de Dieu. Quant à eux, ils partirent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et
confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. » (Marc 16, 14-16…19-20).
« Après avoir vu, ils (les bergers) firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet
de cet enfant. Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les
bergers. Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Puis
les bergers s’en retournèrent, chantant la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce qu’ils
avaient entendu et vu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé. » (Luc, 2,17-20).
« Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son
seigneur. Au disciple, il suffit d’être comme son maître, et au serviteur comme son seigneur.
…Ne les craignez donc pas ! Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est secret qui ne sera
connu. Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans
le creux de l’oreille, proclamez-le sur les terrasses. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps,
mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez bien plutôt ceux qui peuvent faire périr âme et corps
dans la géhenne. » (Mt. 10, 24-28).
« Au lieu d’être seulement une Église qui accueille et qui reçoit en tenant les portes
ouvertes, efforçons-nous d’être une Église qui trouve de nouvelles routes, qui est capable de
sortir d’elle-même et d’aller vers celui qui ne la fréquente pas, qui s’en est allé ou qui est
indifférent. Parfois celui qui s’en est allé l’a fait pour des raisons qui, bien comprises et
évaluées, peuvent le conduire à revenir. Mais il y faut de l’audace, du courage. » (Interview
du Pape François aux revues culturelles jésuites août 2013).
Le sens de la mission commence quand nous mesurons quelle chance est la nôtre,
parce que, sans qu’il y ait beaucoup d’explications raisonnables, ou de justifications, il se
trouve que, sans aucun mérite de notre part, nous avons été choisis pour faire partie des
disciples du Christ. Nous avons été appelés, accueillis par le Christ dans son Église pour
devenir membres de cette Église, et pour entrer dans une relation particulière avec lui.
Lorsque nous regardons autour de nous, les gens qui nous entourent, qui constituent le tissu de
nos relations quotidiennes, nous sommes mieux à même de comprendre quelle chance est la
nôtre, quand nous voyons ceux qui sont sans foi, non pas parce qu’ils refuseraient
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nécessairement la foi, mais tout simplement parce que leur chemin ne s’est pas trouvé croiser
celui de l’annonce de la Bonne Nouvelle.
C’est donc un premier mouvement de remerciement, d’action de grâce, auquel je
vous invite, pour faire mémoire des moyens par lesquels la Bonne nouvelle est arrivée
jusqu’à vous, des personnes qui en ont été les porteurs, de vos familles, de votre entourage,
bref des gens qui ont été pour vous des signes, les signes que le Christ, aujourd’hui,
continue à parler aux hommes. Et cette Bonne nouvelle que vous avez reçue et à laquelle
vous avez répondu en l’accueillant, vous avez pu mesurer qu’elle était suffisamment forte
pour transformer votre vie, c’est-à-dire pour vous rendre capables de découvrir un chemin de
bonheur à travers les événements de l’existence.
Deuxièmement c’est un moment de joie, un moment où nous prenons conscience
que nous sommes dépositaires d’une richesse extraordinaire. Être chrétien, c’est connaître
le Christ, vivre en communion avec lui, recevoir sa parole, l’accueillir dans notre cœur, la
méditer, en faire notre nourriture et la mettre en pratique, vivre de ses sacrements, tout cet
ensemble de caractéristiques constitue une richesse extraordinaire. Nous sommes bénis de
Dieu, nous avons reçu une faveur particulière non pas simplement la faveur de vivre, la
faveur d’éprouver des bons sentiments, mais de connaître Jésus, celui qui est le cœur et le
centre de tout renouvellement de ce monde. Cette action de grâce, cette reconnaissance et
cette joie que nous pouvons éprouver en prenant conscience de la richesse reçue, nous devons
essayer de mieux y réfléchir. Qu’est-ce qui provoque notre joie ? Qu’est-ce qui nous établit
dans la joie ? Ce n’est pas que les difficultés auraient disparues, ce n’est pas que nous aurions
une vie plus facile que les autres, ce n’est pas que nous serions préservés des problèmes de la
vie que rencontre tout le monde, ce qui provoque notre joie, ce qui nous établit dans la joie,
c’est la certitude qu’à travers tous les événements de cette vie, heureux ou malheureux,
nous ne sommes, et nous ne serons jamais seuls.
Celui qui est devenu disciple du Christ, celui que Jésus a appelé à devenir son ami, est
entré dans une communion avec lui que rien ne peut détruire. Bien sûr, nous, nous pouvons
nous éloigner de lui, nous pouvons nous détourner de lui, mais, lui, jamais il ne se détourne de
nous, jamais il ne nous abandonne et c’est cette certitude de la fidélité de Dieu, de la
permanence de sa présence, de la force de son action qui nous rend capables d’affronter les
difficultés de l’existence non pas comme des gens désespérés, des gens qui n’ont pas
d’espérance, mais comme des gens qui sont confiants et qui savent que Dieu n’abandonne
jamais ceux qu’il a choisis pour être ses amis. Cette joie, nourrie de la certitude de la
fidélité de Dieu, doit, normalement, transparaître à travers notre vie. En ce moment, on
nous dit beaucoup que les Français ont un mauvais moral, ils sont désespérés, ils n’ont pas
confiance en l’avenir, etc. Mais, vous, êtes-vous dans une sorte de tristesse permanente parce
que les choses ne se passent pas comme vous le souhaiteriez ? Ou bien avez-vous la certitude
que l’amour qui vous habite peut vous permettre d’affronter cette existence sans défaillir ?
Dans ses épîtres, saint Paul nous donne des exemples de ces fruits que produit l’Esprit
Saint au cœur des croyants, et parmi ces fruits il y a l’endurance, la persévérance, la
sérénité et la joie. Celui qui est disciple du Christ, celui qui vit dans la communion avec le
Christ connaît l’endurance, la persévérance, la sérénité et la joie devant tous les événements
de sa vie et cette capacité d’endurer les difficultés, de traverser les difficultés, de rester serein
dans les difficultés, de continuer d’être joyeux dans les difficultés est le premier témoignage
que nous devons rendre à l’amour de Dieu vivant en nous.
Cette force qui nous habite, cette force qui travaille notre cœur, est un dynamisme
qui nous pousse à partager avec les autres ce que nous avons reçu. Nous sommes
immergés dans une culture de la vie privée, de la discrétion, de la distance. On peut dire d’une
certaine façon : dans une culture du complexe. Or, la joie, par définition, c’est une
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expérience qui ne peut se vivre que dans la relation avec les autres. On ne peut pas se
contenter d’être joyeux tout seul, on ne peut pas se contenter d’être heureux tout seul. Si on
est heureux ou joyeux, on est animé du désir de faire partager ce trésor à ceux qui nous
entourent. Ce mouvement de reconnaissance, d’action de grâce, cette joie du trésor reçu,
c’est la première source de la mission à laquelle nous sommes appelés. Il n’y a pas de
mission possible si nous n’avons pas conscience de posséder quelque chose à partager.
Ce n’est pas la peine que l’on vous envoie en mission si c’est pour traîner vos problèmes avec
vous! Cela n’intéresse personne, les gens ont leurs propres problèmes, ils n’ont pas besoin des
vôtres. Si vous allez en mission, c’est pour les aider, ce n’est pas pour les accabler, c’est pour
leur apporter quelque chose qui peut ouvrir un chemin nouveau dans leur vie, pas pour tomber
avec eux sur le chemin où ils sont engagés.
Cette expérience de la force de Dieu, de la grâce de Dieu agissant en vos cœurs, de
la puissance de Dieu qui traverse notre faiblesse et nous permet de surmonter les
difficultés de la vie, qui nous permet de nous tenir debout et d’avancer malgré les difficultés,
cette richesse, c’est notre premier trésor que nous voulons partager avec nos frères et
dont nous voulons être témoins auprès de celles et de ceux qui nous entourent.
L’apôtre Paul, qui a beaucoup éprouvé dans son expérience ce bouleversement que
représente la rencontre du Christ, lui qui était pharisien et qui a été transformé par l’apparition
du Christ sur le chemin de Damas, a conscience d’avoir vécu une expérience utile pour tous.
Et c’est pourquoi il dit à plusieurs reprises, « l’amour du Christ nous presse », comme si
c’était une force intérieure qui nous attirait et qui nous invitait à partager la richesse que nous
avons reçue. Il dit plusieurs fois : « malheur à moi si je n’évangélise pas » (1 Co 9, 16), c’està-dire si je n’annonce pas la Bonne nouvelle que j’ai moi-même reçue. C’est cette expérience
de l’amour de Dieu venu rejoindre notre faiblesse, Dieu qui se fait homme, cette
expérience de l’amour de Dieu vivant en nos cœurs qui devient le foyer et l’énergie du
témoignage auquel nous sommes invités.
À quoi reconnaitra-t-on ceux qui sont disciples du Christ ? Voilà une question
intéressante. Quelquefois, du moins quand on est jeune, on s’imagine que la vie chrétienne ce
sont des discours. Mais le vrai témoignage ce n’est pas simplement le témoignage de la
parole, c’est le témoignage de la vie. Ce qui fait réfléchir quelqu’un, ce n’est pas que
nous ayons les arguments les plus forts, que nous puissions imposer notre point de vue
par les arguties de l’intelligence et de la sagesse, c’est que nous soyons vraiment habités
par la force du Christ et que cette force du Christ construise en nous une manière de
vivre qui permet aux autres de se poser des questions. Tant que les gens ne se posent pas
de questions, il n’y a pas besoin de réponses ; et ce qui déclenche la question, c’est de voir
quelqu’un qui vit autrement, qui vit autre chose.
Nous venons de franchir deux étapes. La première étape est la prise de conscience de la
richesse que nous avons reçue, la deuxième est le témoignage que nous rendons au Christ à
travers notre manière de vivre tous les jours, à travers nos réactions, à travers les
engagements de notre vie, et voici la troisième étape, qui est celle de la mission universelle
à laquelle le Christ invite ses disciples en leur disant qu’il les envoie annoncer la Bonne
nouvelle à toutes les nations.
Pour nous aujourd’hui, ce n’est pas toujours très clair. D’abord il faut comprendre que,
dans l’évangile, les « nations » cela ne veut pas dire les « États » représentés par l’O.N.U. !
Les nations, ce sont les peuples païens, par différence avec Israël qui est le peuple de Dieu.
Ainsi quand Jésus invite ses disciples à aller porter la Bonne nouvelle à toutes les nations, cela
veut dire qu’il les invite à annoncer la venue du Royaume aux païens et pas simplement aux
Juifs. Deuxièmement, quand nous portons, nous, au XXIe siècle, notre attention sur les
peuples païens, cela nous pose une vraie question ! Finalement, sommes-nous convaincus
qu’il leur manque quelque chose ? Car s’il ne leur manque rien, ce n’est pas la peine de
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continuer à réfléchir à la mission. Il n’y a qu’à les laisser vivre tranquilles, plus ou moins
honnêtes, plus ou moins fidèles à leur conscience, tout cela est prévu dans l’Écriture. Dans
l’épître aux Romains, saint Paul explique que les païens qui ne connaissent pas la Loi de Dieu
ont une conscience et ils sont capables de savoir ce qui est bien ou mal, et qu’ils seront jugés
d’après la manière dont ils auront mené leur vie selon les lumières reçues. Alors, a-t-on besoin
de s’inquiéter de savoir pourquoi ils devraient en savoir plus ? Cela ne leur suffit-il pas
d’avoir une conscience morale et de savoir ce qui est bien et ce qui est mal ? Pourquoi
voudrions-nous tellement leur faire connaître Jésus-Christ ? Cette question nous est
posée à nous : avons-nous conscience qu’il leur manque quelque chose ? Avons-nous
conscience que tant qu’ils ne connaissent pas le Christ, ils peuvent mener une vie
honnête, ils peuvent faire des choses utiles, peut-être même des choses admirables, mais ils
n’atteignent pas la plénitude de leurs possibilités. C’est-à-dire de pouvoir connaître Dieu
et d’entrer en communion avec Lui.
Je voulais faire une référence au grand mouvement missionnaire qui a traversé la France
du XIXe siècle, vous savez comment des jeunes hommes, des jeunes femmes ont quitté leur
village, leur pays pour aller à l’autre bout du monde sans aucun espoir de revenir, car 80 %
d’entre eux mouraient soit pendant le voyage, soit à l’arrivée, soit au bout de quelques années.
Nous sommes donc les héritiers d’une foule d’hommes et de femmes, pour qui le fait d’aller à
la rencontre de leurs semblables qui ne connaissent pas le Christ, mérite qu’on y engage toute
sa vie. Ces hommes et ces femmes partaient de nos provinces françaises. Quelquefois, ils en
sortaient pour la première fois de leur vie. Au moment de la Première guerre mondiale, cela
fait juste 100 ans, ce n’est pas si loin, un certain nombre des hommes mobilisés pour la
guerre, arrivaient à la caserne illettrés, connaissant à peine le français, n’ayant jamais porté de
chaussures ! Il y a 100 ans dans les provinces de France, il y avait des gens qui pouvaient
vivre toute leur vie dans leur village ou dans leur canton sans jamais en sortir ! Et c’est parmi
ces gens-là, qui n’avaient jamais dépassé 25 km au-delà de leur lieu de naissance, que l’on a
recruté des hommes et des femmes pour aller évangéliser l’Afrique, l’Océanie ou l’Asie, pour
partir à l’autre bout du monde. Qu’est-ce qui les entraînait dans ce chemin ? Ce n’était pas
simplement le goût de l’aventure ! C’était la certitude qu’ils avaient quelque chose à apporter
à des gens qui en avaient besoin. S’ils n’avaient pas eu cette motivation forte, ils n’auraient
certainement pas entrepris quelque chose d’aussi extraordinaire.
Alors, je nous pose la question à nous aujourd’hui, au XXIe siècle ! Pour nous, le monde
est tout petit par rapport à ce qu’il était pour eux. Il n’y a pratiquement plus de terres
inconnues, il n’y a plus de peuples inconnus, tout le monde est localisé, identifié, étudié.
Toutes les sagesses anciennes sont connues, mais sommes-nous vraiment convaincus que les
Japonais ou les Chinois, ou les Hindous qui vivent dans leurs traditions orientales manquent
quelque chose ? Sommes-nous convaincus que les païens de nos pays, en France, qui ne
connaîtront jamais le Christ, manquent quelque chose ? Ou bien nous disons-nous :
finalement c’est bien comme cela, ce sont de braves gens, ils n’ont pas spécialement besoin
d’être évangélisés ? Car évidemment, l’appel du Christ à ses disciples : « Allez annoncer la
Bonne nouvelle à toutes les nations », suppose que nous soyons convaincus que nous
apportons quelque chose dont les autres ont besoin. Nous ne sommes pas une entreprise
commerciale destinée à acquérir des clients. Nous ne sommes pas une entreprise de marché
idéologique, nous ne tenons pas spécialement à prendre possession des autres. Mais nous
sommes entraînés, par un mouvement intérieur de la richesse que nous avons reçue, à partager
avec nos semblables. Mais pour cela, il faut que nous soyons convaincus que ce que nous
avons, il faut le leur donner, que si nous ne l’avions pas nous-mêmes, nous serions
malheureux. Combien de chrétiens, dans nos pays, vivent comme si le Christ n’existait
pas et s’en trouvent très bien ? Alors c’est cela la question de la mission. Acceptons-nous
que le Christ soit devenu une sorte de statue cachée dans le secret de notre appartement ?
Acceptons-nous que le Christ soit devenu un personnage inconnu ? Nous figurons-nous que
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ceux qui ne le connaissent pas, peuvent vivre aussi bien que ceux qui le connaissent ?
Sommes-nous vraiment convaincus que si nous ne le connaissions pas, nous serions,
comme le dit saint Paul : « les plus malheureux de tous les hommes » (1 Co 15, 19) ? « Si
le Christ n’est pas ressuscité notre foi est vaine (…) et nous sommes les plus malheureux de
tous les hommes » (1 Co 15, 17.19).
Le dynamisme de la mission à laquelle le Christ nous appelle, c’est d’abord cette
conviction que les hommes et les femmes qui ne le connaissent pas perdent quelque chose,
manquent quelque chose, qu’ils mènent une vie amoindrie, insuffisamment épanouie,
insuffisamment accomplie à sa pleine dimension, ils vivent une vie restreinte, réduite, et ils
ont besoin pour atteindre la plénitude de leur espérance, que le Christ leur révèle qui ils sont.
Cette révélation passe nécessairement par l’annonce que nous devons leur faire du
Christ ressuscité.
Cette mission, nous la mesurons quelquefois à partir de nous-mêmes. Nous nous
disons : qui suis-je pour aller annoncer Jésus Christ ? Évidemment, ce n’est pas chacun de
nous qui se décide et qui se désigne pour être l’acteur principal de la mission. La mission que
Jésus confie à ses disciples, c’est une mission d’Église. Il les appelle à être ensemble dans la
communion, témoins de la Bonne nouvelle. On ne peut pas être vraiment témoin de la Bonne
nouvelle tout seul, même s’il arrive que quelques-uns s’imaginent être devenus les nouveaux
prophètes de la société contemporaine. Ils annoncent davantage leur propre histoire que la
réalité du Christ. Pour être d’authentiques missionnaires, nous devons être enracinés dans
cette communion ecclésiale à travers la Parole du Christ, à travers l’expérience des
sacrements, à travers la communion avec nos frères. La mission de l’Église se constitue
quand nous acceptons de nous écouter les uns les autres, de recueillir des uns et des
autres des expériences, de réfléchir ensemble à la lumière de l’Évangile et de mieux
comprendre comment nous pouvons atteindre le cœur de nos contemporains. Nous
avons besoin de cette vie de l’Église, ce n’est pas nous qui sommes porteurs de la parole
du Christ, c’est l’Église qui porte la parole du Christ, et nous en sommes un des
éléments, un des ouvriers, mais nous ne sommes pas la totalité de l’Église chacun tout
seul.
La mission de l’Avent 2014 doit être un temps où nous serons assez convaincus
de notre chance d’être chrétiens, assez joyeux de la foi qui nous habite pour oser aller
au-devant de notre prochain pour lui annoncer cette Bonne Nouvelle : Dieu se fait
homme !
Je souhaite que vous profitiez de cette année pour identifier le plus grand nombre des
membres de vos paroisses qui pourraient participer à cette mission, que vous les appeliez et
que vous prépariez ensemble cette grande mission de l’Avent 2014.
+ André cardinal VINGT-TROIS
Archevêque de Paris
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