LE NOC LOIC AIRR 2001 BAGNERES « La psychodynamique du travail des infirmières auprès de
patients tétraplégiques » 03052001
LA RECONNAISSANCE
Le principal moteur de l’homme et de la femme au travail est la reconnaissance.
Reconnaissance de sa contribution à l’efficacité de l’organisation du travail, qui
donne un sens à la souffrance liée au travail : « La construction de l’identité est
largement tributaire de la reconnaissance du travail accompli .»
La reconnaissance passe par l’émission de jugement portés sur le travail et non sur
la personne : jugements d’utilité, de beauté et de distinction.
Le jugement d’utilité peut se baser sur différents domaines : économique, technique
ou social, mais en premier lieu, ce jugement est qualitatif. Le jugement d’utilité
technique est émis par la hiérarchie, les pairs et parfois les clients. DEJOURS pose
un préalable en disant que dans le domaine du travail : « La confiance relève du
respect de la promesse d'un jugement équitable sur la façon dont ego gère son
rapport avec le réel de la tâche. Ce jugement est équitable si les arguments
pris en compte portent effectivement sur le faire (l'activité) et s'ils ne sont pas
distordus par des arguments hétéronomes relevant de la stratégie d'autrui
concernant le pouvoir et la domination. »
« La véritable reconnaissance fait référence au témoignage explicite traduisant
un jugement favorable porté sur le travail réel »
pour « Rapatrier cette
conquête obtenue dans le registre du faire, du côté de l'accomplissement de
soi et de la construction de la personne ou de l'identité . »
Le jugement de beauté est en général émis par les pairs, collègues. Il s’agit d’arriver
à : « La conformité du travail, de la production, de la fabrication ou du service
avec les règles de l'art. Ce jugement, qualitativement, confère à ego
l'appartenance au collectif ou à la communauté d'appartenance. »
Pour la distinction, l’émetteur des jugements doit : « Apprécier ce qui fait la
distinction, la spécificité, l'originalité voire le style du travail. En contrepartie
ce jugement confère à ego la reconnaissance de son identité singulière ou de
son originalité, c'est-à-dire de ce par quoi ego n'est précisément identique à
P. MOLINIER (1996) « Féminité et entrée dans le monde du travail » in « Travailler », Sous la
direction de A. BIRRAUX et C. DEJOURS Revue Adolescence, n° 28, Paris Bayard
C. DEJOURS (1995) Le facteur humain, Paris, Presses Universitaires de France p. 60
M.C. CARPENTIER-ROY (1995) Corps et Ame. Psychopathologie du travail infirmier
Montréal Liber Editions
C. DEJOURS (1995) Le facteur humain Ibid p. 62
C. DEJOURS (1995) Le facteur humain Ibid p. 61