Rapport National NIGER

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RAPPORT DU NIGER
SOMMAIRE
1) Situation géographique
2) Situation Économique
2.1 Le secteur rural
2.2 Le secteur informel :
2.3 Le secteur moderne :
3. Le Système politique
3.1 Les Collectivités Territoriales
3.2 Structures du dialogue social
3.3 QUELQUES DONNEES DU GENRE AU NIGER
4. SITUATION SOCIALE
4.1 L’EMPLOI AU NIGER
4.2 PRESTATIONS SOCIALES
5. SITUATION SYNDICALE
1
1) SITUATION GEOGRAPHIQUE
La République du Niger est un pays continental de l’Afrique de l’Ouest, limité au Nord par
l’Algérie et la Libye, à l’Est par le Tchad, au Sud par le Nigeria et le Bénin et à l’Ouest par le
Burkina Faso et le Mali.
Couvrant une superficie de 1 267 000 km², le pays est divisé en huit (8) entités
administratives (régions) dont Agadez au centre avec 52% de la superficie et 2,8% de la
population, Dosso au Sud avec 12% de la superficie et 14% de la population, Tillabéry à
l’Ouest avec 7,7% de la superficie et 23% de la population.
Les 28,3% et 60,2% représentant respectivement la superficie et la population sont répartis
entre les régions de Diffa, Maradi, Zinder et Tahoua.
Selon le dernier recensement de la population et de l’habitat réalisé en 2001, le Niger
compte 12 162 352 habitants. La république du Niger a une population extrêmement jeune.
50% de la population ont moins de 15 ans et 70% moins de 25 ans. Le taux de croissance en
2001 était de 3,3%. Il est parmi les plus élevé du monde. Ce fort taux engendre le
dédoublement de la population tous les 22 ans.
La population est aussi essentiellement rurale (79% dont environ 4% de nomades) et la
portion active est de 52% dont 12% au niveau des services et 3% au niveau de l’industrie.
Cette structure de la population marquée par un fort taux de croissance démographique qui
porte la population du Niger à plus de 13 millions d’habitants en 2007, une forte
concentration au niveau du milieu rural aux conditions géo-climatiques précaires, justifie en
partie et reflète en même temps le niveau de développement économique et l’état de pauvreté
dans le pays.
Il compte huit (8) ethnies qui sont :
-
les Haoussa (56 %)
les Djerma (22 %)
les Peulh (8,5 %)
les Touaregs (8 %)
les Kanuri (4,5 %)
les Tubu et les Gourmantché (1 %)
les Arabes
Les principales caractéristiques de la population se présentent comme suit :
-
Un fort taux d’accroissement : 3,4 % ;
Une population très jeune (49,5 % de la population ont moins de 15 ans et 21,5
% ont moins de 5 ans) ;
Une faible densité de peuplement (8,5 habitants / Km²) ;
Une distribution de la population par sexe avec 50,1 % de femmes contre 49,9
% d’hommes ;
Un taux d’alphabétisation à 20 % dont 21,52 % d’hommes et 12,4 % de femmes
Une espérance de vie à 47 ans ;
Un taux de chômage à 38 % pour la population de 15 ans et plus ;
Un taux de scolarisation de 45 % et 38 % en zone rurale ;
Un taux de mortalité infantile de 127 ‰ ;
Un taux de mortalité maternelle de 7 ‰.
2
Cette forte croissance de la population conjuguée à son extrême jeunesse se constitue
des défis à relever en terme de demande en ressources vivrières, service santé,
éducation et emploi.
2) SITUATION ÉCONOMIQUE
L’évolution de la situation économique du Niger est d’abord commandée par celle des
recettes de l’uranium, dont les cours s’affaissent depuis 1980, et par celle de la production
agricole soumise à un climat très aléatoire.
En effet, l’économie nigérienne des années 1980 tire ses ressources de trois (3) secteurs
principaux (secteur rural traditionnel, secteur informel, secteur moderne) qui sont ainsi les
bases du système économique. Ces secteurs constitués d’un certain nombre de branches ont
vu leur structure changer de façon assez marquée depuis l’indépendance avec l’évolution de
l’apport de l’exploitation de l’uranium et la dégradation des conditions climatiques. Cette
situation est reflétée dans l’évolution du PIB qui s’élevait en 1979 à 1473$ par habitant (PPA)
contre 890 en 2001.
2.1 Le secteur rural
L’élevage extensif, les cultures vivrières (mil, sorgho) et quelques cultures
d’exportation (arachide, coton, tabac) constituent l’essentiel de l’agriculture nigérienne.
L’agriculture contribue pour 27% du PIB, contre 12% pour l’élevage et 4% pour la pêche et la
forêt.1
Malgré de nombreuses contraintes dont les conditions climatiques, la pauvreté des sols
(12% du territoire sont cultivables mais 3% le sont effectivement), l’agriculture continue à
faire vivre néanmoins la quasi-totalité de la population. Elle présente des potentialités à
exploiter.
Le développement du secteur rural qui absorbe 85% de la population passe par la
professionnalisation des producteurs, l’organisation des acteurs par filière, la protection et la
restauration des ressources naturelles, la maîtrise de l’eau, etc…
2.2 Le secteur informel :
Il contribue pour 36% du PIB, d’où son importance pour le développement du pays.
Le renforcement des performances de ce secteur passe par l’organisation des acteurs
notamment les artisans et le développement de l’entreprenariat.
2.3 Le secteur moderne :
Il regroupe l’industrie, les mines et le tourisme. Ce secteur contribue pour 26,34% du
PIB dont 12,6% par les mines et l’énergie grâce surtout à l’uranium dont le Niger occupe le
1er rang continental et le 4ème rang mondial à l’exportation.
1
Source : SRP
3
L’économie nigérienne est fortement influencée par l’intense contrebande à la frontière avec
le Nigeria qui s’étend sur près de 1500 km.
La situation d’ensemble de l’économie du Niger justifie la situation de pauvreté du
pays. La lutte contre la pauvreté constitue ainsi un des plus grands défis à relever par les
autorités, les partenaires au développement et les acteurs intervenant sur le terrain.
4.3. Exportation – Importation :
4.3.1. Exportation :
La production locale des secteurs indiqués n’est pas totalement destinée à
l’exportation. En effet, le Niger exporte :
- le niébé,
- les oignons,
- l’uranium,
- le bétail et leurs dérivés.
4.3.2. Importation :
La production locale étant insuffisante, le Niger se trouve dans l’obligation d’importer
les produits de première nécessité. En effet, le Niger importe :
-
du riz,
du sucre,
les conserves,
le sel,
l’huile
Le Niger importe également des produits manufacturés, des matériaux de construction,
des automobiles, les hydrocarbures, etc.
3. Le Système politique
Ancienne colonie française, le Niger a accédé à l’indépendance le 3 août 1960. De
cette date à ce jour, le pays a connu :
-
Un régime de parti unique de 1960 à 1974 ;
Un régime militaire de 1974 à 1989 ;
Un régime unique de 1989 à 1991 ;
Une transition démocratique après la conférence nationale de 1991 à 1993 ;
Un régime démocratique pluraliste de 1993 à 1996 ;
Une transition militaire de janvier 1996 à juillet 1996 après un Coup d’Etat ;
Un régime démocratique constitué par la majorité des partis politiques et des
acteurs de la société civile de juillet 1996 au 9 avril 1999 ;
Une transition militaire du 9 avril 1999 à décembre 1999 ;
4
-
Un régime démocratique pluraliste de décembre 1999 à ce jour.
Le Niger vit sous l’ère de la 5ème République. Il est doté :
-
d’une Constitution qui garantit les droits des citoyens ;
d’un système semi – présidentiel avec un Président de la République élu aux
suffrages universels et d’un 1er Ministre Chef de Gouvernement ;
d’un parlement de 113 membres.
La Constitution consacre la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire).
Le pouvoir est exercé par les institutions suivantes déterminées par la constitution :
-
le pouvoir judiciaire exécutif, il est exercé par le Président de la République et le
Premier Ministre Chef du Gouvernement.
Le pouvoir législatif est exercé par une chambre unique dite "Assemblée Nationale"
dont les membres sont élus au suffrage universel, libre, direct, légal et secret et porte
le titre de député.
Les députés sont élus pour 5 ans (la durée de l'éligibilité) tout comme le Président de la
République.
-
le pouvoir judiciaire : il est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif est
exercé par la Cour Suprême. Les cours et tribunaux crées conformément à la présente
constitution dont :
-
-
la Cour Suprême constituée de quatre chambres (la chambre
constitutionnelles, judiciaire, administrative et compte de discipline
budgétaire), ses attributions, son fonctionnement et sa composition sont définis
par la loi.
La Haute Cour de Justice composé de députés élus au sein de l'Assemblée
Nationale après chaque renouvellement général ; La loi fixe le nombre de ses
membres (qui élisent en leur sein leur président), le règles de son
fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant elle. Elle est compétente
pour juger les membres du Gouvernement en raison des faits qualifiés, crimes,
délits commis dans l'exercice de leur fonction à l'exception de ceux contre la
sûreté de l'Etat ainsi que ceux connexes.
-
le Conseil Economique, social et culturel (CESOC) assiste le Président de la
République, le Gouvernement et Assemblée Nationale, donne son avis sur les
questions qui lui sont soumises par ceux qu'il assiste. Sa composition, son
organisation et son fonctionnement son fixés par une loi organique.
-
le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) autorité administrative
indépendante du pouvoir politique, il assure et garantit la liberté et
l'indépendance des moyens de communications audiovisuelle et de la presse
écrite dans le respect de la loi. Sa composition, son organisation, ses
attributions et son fonctionnement son fixés par la loi.
-
Le haut conseil des collectivités territoriales (HCCT)
5
3.1 Les Collectivités Territoriales
A la suite des élections de décembre 1999 une coalition du Mouvement National pour la
Société de Développement (MNSD), de la Convention Démocratique et Sociale (CDS), de
l'Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP) etc… gagne les élections et
porte ainsi le Président Tandja Mamadou à la tête du Niger. Une deuxième Coalition du Parti
Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme et d'autres formations politiques ayant perdu les
élections s'est constituée en opposition.
3.2 Structures du dialogue social










Le conseil économique, social et culturel (CESOC ;
Le haut conseil des collectivités territoriales (HCCT)
Le comité ad hoc de prévention des conflits (CAPC),
La commission nationale du dialogue social (CNDS),
Le comité national du dialogue politique (CNDP) ;
Le comité armée et démocratie (CAD) ;
Le haut conseil à la restauration de la paix (HCRP) ;
Le conseil national du travail (CNT) ;
La commission consultative du travail (CCT) ;
Le comité consultatif de la fonction publique (CCFP)..
3.3 QUELQUES DONNEES DU GENRE AU NIGER
EVOLUTION DE L’EFFECTIF DE LA FONCTION PUBLIC SELON LE STATUT ET LE
SEXE EN FIN DE PERIODE
2005
Ensemble
Total
34 238
Hommes 24 554
Femmes 9 992
Titulaires
28 181
19 571
8610
6 057
4 675
1 382
Total
Hommes
Femmes
Auxiliaires Total
Hommes
Femmes
2006
2007
Mars-07
Juin-07
Sept-07
Déc-07
33 189
23 554
9 636
33 418
23 647
9 771
32 289
22 905
9 384
32 212
22 861
9 351
32 545
23 121
9 424
33 418
23 647
9 771
27 070
18 796
8275
6 119
4 758
1 361
27 516
19 045
8471
5 902
4 602
1 300
26 392
18 328
8064
5 897
4 577
1 320
26 314
18 284
8030
5 898
4 577
1 321
26 646
18 544
8102
5 899
4 577
1 322
27 516
19 045
8471
5 902
4 602
1 300
2006
12,4%
2007
12,4%
2008
13,3%
25%
25%
FEMMES AU PARLEMENT ET AU GOUVERNEMENT
2000 2001
1,2% 1,2%
Pourcentage
des femmes au
parlement
Pourcentage
8,7% 8,7%
des femmes au
gouvernement
2003
1,2%
2004
1,2%
2005
12,4%
6
Enseignement du premier degré – taux de scolarisation
Taux
brut
de
scolarisation (%)
Ensemble
Garçons
Filles
53,5
62,9
44,0
57,1
66,7
47,4
4) SITUATION SOCIALE
4.1 SITUATION DE L’EMPLOI AU NIGER
Notre pays compte environ 88000 salariés oeuvrant en économie moderne tous secteurs
confondus. Les autres actifs de la population évoluent dans l’économie informelle,rurale ou
traditionnelle, soit plus de 4 millions d’acteurs potentiels, qui font l’objet de convoitise de la
part des organisations syndicales.
Dans la fonction publique, on note 34000 agents contre 39000 Contractuels en août 2008; et
54 000 employés dans les secteurs privé et parapublic en 2007 où le taux de placement était
moins de 20%. On comptait environ plus de 75000 jeunes diplômés sans emploi la même
année, ce qui constitue une bombe sociale sous peu, si des dispositions de résorption du
chômage des jeunes ne sont pas prises.
Sept centrales syndicales concurrencent l’audience de cette population de travailleurs salariés
du secteur moderne.
L’accès à l’emploi peut se faire en deux (2) manières :
-
par l’intégration à la fonction publique ;
par engagement dans un service privé.
L’accès à la fonction publique nigérienne devient de plus en plus difficile surtout pour
les jeunes diplômés. Il faudra passer par une sélection et un concours avec un nombre
de places limitées. Cette situation a entraîné un nombre élevé des diplômés chômeurs.
La nouvelle réglementation qui réduit l’âge de la retraite à 30 ans de service, a
occasionné une saignée des cadres expérimentés dans l’exercice de leur fonction. Dans
certains secteurs, tout recrutement est suspendu ; dans d’autres (santé, éducation) le
recrutement se fait sous forme de contractuels.
Dans le domaine du secteur privé et semi privé, le marché du travail relevant de la
convention collective est totalement saturé par l’excès de l’offre par rapport à la
demande.
Des milliers de jeunes diplômés sont formés dans le domaine des nouvelles
technologies (informatique, communication, comptabilité, etc.), mais le marché du
travail reste très limité. L’ANPE (Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Emploi)
7
a été créée au Niger pour faciliter aux chômeurs ou compressés, d’intégrer de
nouveaux emplois. Elle travaille en symbiose avec la CNSS.
L’ANPE appuie également la CNSS en cas d’accidents professionnels (sécurité au
travail) et dans le cadre de la formation.
4.2 PRESTATIONS SOCIALES
Tous les travailleurs régis par la Convention Collective et le Code de Travail sont
immatriculés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Les prestations
offertes aux travailleurs par cette institution sont :
-
les prestations familiales (allocations familiales)
les allocations prénatales
les allocations de la maternité
les allocations aux foyers des travailleurs
les indemnités journalières pour les femmes travailleuses en couche
les remboursements pour les femmes salariés des frais d’accouchement
les accidents de travail et maladies professionnelles (prestations en nature ou en
espèce)
En dehors de ces prestations, la CNSS fournit des prestations suivantes :
-
la pension de vieillesse normale
la pension anticipée
les pensions des survivants
les allocations de vieillesse au versement unique
les allocations des survivants
la pension d’invalidité
5. SITUATION SYNDICALE
Le mouvement syndical Nigérien est composé de sept centrales qui se présentent
comme suit :
N°
Structure
Date de création
Nombre
de
syndicats affiliés
1. Union des Syndicats des Travailleurs du Niger 25 septembre 1960
(USTN)
2. Confédération Nigérienne du travail (CNT)
28 décembre 1996
40
3. L'Union Générale des Travailleurs du Niger 31 mars 2001
(UGTN),
4. Confédération Démocratique des Travailleurs du Décembre 2000
Niger (CDTN),
5. La Confédération Générale des Syndicats libres 8 mars 2006
16
37
30
18
8
du Niger (CGSL-N),
6. Union des Syndicats Progressistes des 3 août 2006
travailleurs (USPT),
7. L'Union générale des syndicats de l'économie 26 septembre 2006
informelle du Niger (UGSEIN)
TOTAL
16
6
161
Ces centrales syndicales concurrencent l’audience des 88000 salariés du secteur moderne à
travers 161 syndicats de base ou de branche et une dizaine de syndicats autonomes.
La tendance à l’émiettement des syndicats a réduit considérablement l’audience des
organisations syndicales et affaibli le mouvement en général. On assiste à une éclosion de
micro syndicats, qui se créent à la faveur du contexte démocratique, non pas pour servir les
travailleurs, mais plutôt pour se servir des travailleurs à d’autres fins ; et ce sont ces micro
syndicats qui s’associent pour créer des centrales, surtout celles enregistrées ces dernières
années.
Pour remédier à cette carence, l’USTN n’a d’autres alternatives que de s’ouvrir aux acteurs de
l’économie informelle , et parallèlement contribuer à créer les conditions de l’accès des
jeunes à l’emploi pour de nouvelles recrues visant l’élargissement de sa base et le
renforcement de ses capacités d’actions.
Les fonctions des syndicats :
La fonction principale de tout syndicat est la défense et la promotion des intérêts des
travailleurs. Au-delà de cette mission, les exigences socioprofessionnelles ont amenés
les syndicats à élargir la gamme de leur fonction. C’est ainsi que les syndicats
remplissent les rôles traditionnels suivants :
-
rôle revendicatif
rôle représentatif
rôle éducatif
rôle normatif
rôle social
Aussi, les questions dépassant les syndicats pris individuellement, sont prises en
charge par les centrales.
20 mars 09
9
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