FICHE 8 ALIMENTATION L'alimentation est responsable d'une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Chiffres clés : Aujourd'hui, l'alimentation en France est riche en protéines animales et en glucides. Un repas d'adulte génère environ entre 2 et 3 kg d'équivalent CO2. La grande majorité des émissions a lieu lors de la production des aliments à laquelle s'ajoute le transport, la transformation industrielle, les emballages, la réfrigération et pour finir la cuisson des aliments. La viande pèse en général plus lourd en GES que les végétaux : la production des aliments pour nourrir le bétail utilise des engrais azotés, responsables des émissions de protoxyde d'azote (dont l'impact sur l'effet de serre est fort) et entraîne parfois des déforestations (ex : production de soja en Amérique du Sud). Les déjections animales et la digestion des ruminants émettent aussi des GES puissants. Mais les élevages sur prairies favorisent le stockage de CO2 dans les sols. Les fruits et légumes produits hors-saison poussent sous serres chauffées ou doivent parfois être importés de loin par bateau ou par avion. Transportés par voie aérienne, ils consomment alors 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit ou légume produit localement en saison. La production d’aliments est également fortement consommatrice d’eau : A titre d'exemple, il faut : 1 000 litres d'eau pour produire un kilo de farine, 16 000 litres d'eau pour produire un kilo de viande rouge. A la maison, le gaspillage alimentaire représente 20 kilogrammes par habitant et par an, dont 7 kg de produits non déballés. Au global, le gaspillage alimentaire, de la culture du produit jusqu'à sa consommation, est estimé à 100 kg par habitant. L'agriculture biologique, privilégiant des pratiques plus respectueuses de l'environnement, est moyennement présente en région Centre. Ainsi, la région Centre est la 12ème région française en nombre d’exploitations bio, avec 741 exploitations agricoles bio, soit 3 % des exploitations régionales. (source : Agence BIO et INSEE) Tendances d'évolution des 5 dernières années (2003 -2008) On constate actuellement une légère baisse des consommations de viande et par conséquent une baisse des surfaces dédiées au cheptel (baisse entamée en 2000). Ceci entraîne également une baisse des émissions de gaz à effet de serre liées à la gestion des élevages. Débat national « Transition énergétique » : Fiche 8 suite Objectifs 2020 et 2050 Le scénario ADEME n'envisage pas de modification de notre alimentation à l'horizon 2030 hormis la poursuite de la diminution des consommations de viande. Il présente un objectif de réduction des pertes alimentaires évitables (produits alimentaires jetés notamment). A l'horizon 2050, les scénarios ADEME, négawatt et Afterres imaginent une modification de notre alimentation : Nous réduisons nos consommations de viandes et produits laitiers au profit des fruits et légumes, céréales, légumineuses et fruits à coques. Nous réduisons nos consommations de graisses animales, ce qui produit un effet bénéfique sur la santé publique. La sobriété énergétique dans notre assiette passe notamment par : la consommation de fruits et légumes de saison et de produits locaux. Les circuits courts limitent le transport et stimulent l'économie du territoire. Les fruits et légumes produits hors saison utilisent des quantités d'énergie importantes pour le chauffage des serres et sont donc à éviter. La région Centre compte une quarantaine d’AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne). Elles mettent à disposition des habitants des produits locaux et de qualité à un juste prix, la limitation de l'utilisation de plats surgelés ou tout préparés : la transformation ainsi que la chaîne du froid sont fortement consommatrices d'énergie, la chasse au gaspillage en évitant de jeter de la nourriture, l'achat d'aliments peu emballés ou vendus en vrac, mais également une meilleure information par une généralisation de l'étiquetage des produits indiquant leur impact en termes de CO2 pour une prise de conscience généralisée. Quelques questions pour lancer le débat... Est-ce que les circuits courts vous paraissent des solutions pour l’alimentation humaine et son impact en termes d’effet de serre ? Comment inciter la population à se tourner vers des produits moins émetteurs de CO2 : produits locaux, produits vendus en vrac...? Quels outils développer en complément de l'étiquetage des produits ?