@ Armand DAVID et Émile OUSTALET LES OISEAUX DE LA CHINE * ATLAS Les Oiseaux de la Chine. Atlas. à partir de : LES OISEAUX DE LA CHINE. Catalogue et Atlas. par Armand DAVID (1826-1900) et Émile OUSTALET (1844-1905) Dessins et lithographies de l'Atlas par M. Arnoul. G. Masson, éditeur, Paris, 1877, 574 pages (catalogue) ; 124 planches (atlas). Chineancienne : Le Catalogue et l'Atlas des Oiseaux de la Chine sont disponibles ici sur Gallica, qui est la source de cette édition. Le catalogue contient 807 espèces, avec pour chacune dimensions, couleurs et commentaire, 124 espèces étant illustrées dans l'atlas. Nous avons pensé utile, en présentant l'atlas, d'y adjoindre d'une part la préface au catalogue, d'autre part, pour chaque espèce illustrée, les détails la concernant mentionnés dans le catalogue. Édition en format texte par Pierre Palpant www.chineancienne.fr décembre 2011 Les Oiseaux de la Chine. Atlas. TABLE DES PLANCHES Préface au Catalogue. Planches. 40. Oreocincla mollissima 1. Palæornis derbyanus 41. Monticola solitarius 2. Ptynx fuscescens 42. Monticola gularis 3. Syrnium Davidi 43. Myiophoneus cæruleus 4. Athene Whitelyi 44. Hypsipetes leucocephalus 5. Athene Brodiei 45. Ixus xanthorrhous 6. Lempijius glabripes 46. Ixus chrysorrhoïdes 7. Archibuteo strophiatus 47. Spizixus semitorques 8. Microhierax chinensis 48. Pomatorhinus Swinhoei 9. Buteo hemilasius 49. Pomatorhinus gravivox 10. Ceryle lugubris 50. Pterorhinus Davidi 11. Æthopyga Dabryi 51. Babax lanceolatus 12. Zosterops erythropleurus 52. Garrulax perspicillatus 13. Sitta villosa 53. Cinclosoma lunulatum 14. Certhia himalayana 54. Cinclosoma Arthemisiæ 15. Spelæornis Halsueti 55. Cinclosoma maximum 16. Spelæornis troglodytoïdes 56. Leucodioptron chinense 17. Horeites brunneifrons 57. Trochalopteron Ellioti 18. Suya striata 58. Trochalopteron Milni 19. Rhopophilus pekinensis 59. Trochalopteron formosum 20. Arundinax davidianus 60. Ianthocincla Berthemyi 21. Tribura luteiventris 61. Heteromorpha gularis 22. Oreopneuste Armandi 62. Cholornis paradoxa 23. Abrornis fulvifacies 63. Paradoxornis Heudei 24. Chæmarrornis leucocephala 64. Paradoxornis guttaticollis 25. Ruticilla fuliginosa 65. Suthora conspicillata 26. Ruticilla aurorea 66. Suthora cyanophrys 27. Larvivora cyane 67. Leiothrix iuteus 28. Ianthia cyanura 68. Minla jerdoni 29. Tarsiger chrysæus 69. Yuhina diademata 30. Hodgsonius phœnicuroïdes 70. Yuhina nigrimentum 31. Grandala cœlicolor 71. Fulvetta striaticolis 32. Accentor immaculatus 72. Fulvetta ruficapilla 33. Accentor montanellus 73. Fulvetta cinereiceps 34. Parus pekinensis 74. Ampelis phænicoptera 35. Proparus Swinhoei 75. Lanius schah 36. Machlolophus rex 76. Lanius sphenocercus 37. Corydalla kiangsinensis 77. Buchanga leucogenys 38. Henicurus sinensis 78. Pericrocotus brevirostris 39. Merula Gouldi 79. Erythrosterna albicilla Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 80. Xanthopygia tricolor 103. Thaumalea amherstiæ 81. Cyanoptila cyanomelæna 104. Pucrasia xanthospila 82. Tchitrea incei 105. Pucrasia darwini 83. Urocissa sinensis 106. Crossoptilon mantchuricum 84. Cyanopolius cyaneus 107. Crossoptilon drouynii 85. Dendrocitta sinensis 108. Crossoptilon auritum 86. Acridotheres cristatellus 109. Tetraophasis obscurus 87. Sturnus sericeus 110. Lophophorus lhuysii 88. Melanocorypha mongolica 111. Ceriornis caboti 89. Leucosticte brunneinucha 112. Ceriornis temminckii 90. Pyrgilauda davidiana 113. Ithaginis geoffroyi 91. Eophona personata 114. Ithaginis sinensis 92. Eophona melanura 115. Lerwa nivicola 93. Propasser trifasciatus 116. Ibis nippon 94. Propasser edwardsi 117. Ibis nippon var. sinensis 95. Propasser davidianus 118. Ibidorhynchus struthersi 96. Propasser vinaceus 119. Ardetta eurythma 97. Erythrospiza mongolica 120. Ægialites veredus 98. Uragus lepidus 121. Pseudoscolopax semipalmatus 99. Yungipicus scintilliceps 122. Gallinago solitaria 100. Phasianus decollatus 123. Rallina mandarina 101. Phasianus ellioti 124. Fulix baeri 102. Euplocamus swinhoei @ Par ordre alphabétique 23. Abrornis fulvifacies 24. Chæmarrornis leucocephala 32. Accentor immaculatus 62. Cholornis paradoxa 33. Accentor montanellus 54. Cinclosoma Arthemisiæ 86. Acridotheres cristatellus 53. Cinclosoma lunulatum 120. Ægialites veredus 55. Cinclosoma maximum 11. Æthopyga Dabryi 37. Corydalla kiangsinensis 74. Ampelis phænicoptera 108. Crossoptilon auritum 7. Archibuteo strophiatus 107. Crossoptilon drouynii 119. Ardetta eurythma 106. Crossoptilon mantchuricum 20. Arundinax davidianus 84. Cyanopolius cyaneus 5. Athene Brodiei 81. Cyanoptila cyanomelæna 4. Athene Whitelyi 85. Dendrocitta sinensis 51. Babax lanceolatus 92. Eophona melanura 77. Buchanga leucogenys 91. Eophona personata 9. Buteo hemilasius 97. Erythrospiza mongolica 111. Ceriornis caboti 79. Erythrosterna albicilla 112. Ceriornis temminckii 102. Euplocamus swinhoei 14. Certhia himalayana 124. Fulix baeri 10. Ceryle lugubris 73. Fulvetta cinereiceps Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 72. Fulvetta ruficapilla 100. Phasianus decollatus 71. Fulvetta striaticolis 101. Phasianus ellioti 122. Gallinago solitaria 49. Pomatorhinus gravivox 52. Garrulax perspicillatus 48. Pomatorhinus Swinhoei 31. Grandala cœlicolor 35. Proparus Swinhoei 38. Henicurus sinensis 95. Propasser davidianus 61. Heteromorpha gularis 94. Propasser edwardsi 30. Hodgsonius phœnicuroïdes 93. Propasser trifasciatus 17. Horeites brunneifrons 96. Propasser vinaceus 44. Hypsipetes leucocephalus 121. Pseudoscolopax semipalmatus 28. Ianthia cyanura 50. Pterorhinus Davidi 60. Ianthocincla Berthemyi 2. Ptynx fuscescens 118. Ibidorhynchus struthersi 105. Pucrasia darwini 116. Ibis nippon 104. Pucrasia xanthospila 117. Ibis nippon var. sinensis 90. Pyrgilauda davidiana 113. Ithaginis geoffroyi 123. Rallina mandarina 114. Ithaginis sinensis 19. Rhopophilus pekinensis 46. Ixus chrysorrhoïdes 26. Ruticilla aurorea 45. Ixus xanthorrhous 25. Ruticilla fuliginosa 75. Lanius schah 13. Sitta villosa 76. Lanius sphenocercus 15. Spelæornis Halsueti 27. Larvivora cyane 16. Spelæornis troglodytoïdes 67. Leiothrix iuteus 47. Spizixus semitorques 6. Lempijius glabripes 87. Sturnus sericeus 115. Lerwa nivicola 65. Suthora conspicillata 56. Leucodioptron chinense 66. Suthora cyanophrys 89. Leucosticte brunneinucha 18. Suya striata 110. Lophophorus lhuysii 3. Syrnium Davidi 36. Machlolophus rex 29. Tarsiger chrysæus 88. Melanocorypha mongolica 82. Tchitrea incei 39. Merula Gouldi 109. Tetraophasis obscurus 8. Microhierax chinensis 103. Thaumalea amherstiæ 68. Minla jerdoni 21. Tribura luteiventris 42. Monticola gularis 57. Trochalopteron Ellioti 41. Monticola solitarius 59. Trochalopteron formosum 43. Myiophoneus cæruleus 58. Trochalopteron Milni 40. Oreocincla mollissima 98. Uragus lepidus 22. Oreopneuste Armandi 83. Urocissa sinensis 1. Palæornis derbyanus 80. Xanthopygia tricolor 64. Paradoxornis guttaticollis 69. Yuhina diademata 63. Paradoxornis Heudei 70. Yuhina nigrimentum 34. Parus pekinensis 99. Yungipicus scintilliceps 78. Pericrocotus brevirostris 12. Zosterops erythropleurus @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Préface au Catalogue Les Oiseaux de la Chine @ L'ouvrage que nous offrons au public n'est pas une Ornithologie complète de la Chine ; c'est plutôt un Catalogue des oiseaux qui ont été signalés jusqu'à ce jour dans le Céleste-Empire. Le cadre que nous nous sommes tracé est donc fort modeste et nous croirons l'avoir rempli si nous pouvons fournir aux naturalistes de nouveaux documents sur la faune chinoise, aux chasseurs et aux amateurs les moyens de reconnaître les espèces qu'ils auront sous les yeux. Dans ce but, nous ne nous sommes pas bornés à une nomenclature aride, et nous avons donné de la plupart des espèces une description détaillée, accompagnée de renseignements sur les mœurs et la distribution géographique et d'une synonymie assez étendue : pour les types bien connus, toutefois, nous nous sommes contentés de quelques indications succinctes qui permettront au lecteur de recourir aux ouvrages spéciaux où ces oiseaux sont décrits et figurés avec toute la précision désirable. Dans un travail de ce genre, la tâche se trouvait tout naturellement partagée, car l'un de nous était seul à même de faire connaître les animaux qu'il avait pu étudier à l'état de nature et dont la description constitue la partie essentielle de cet ouvrage, son collaborateur s'étant occupé des recherches bibliographiques, de l'examen de quelques types conservés dans les galeries du Musée de Paris et de leur comparaison avec les oiseaux de l'Inde et de la Cochinchine. Il est presque inutile d'ajouter que l'ensemble de ce catalogue ayant été revu en commun, nous acceptons solidairement la responsabilité des erreurs qui doivent s'y être introduites. Les planches, au nombre de 124, ont été dessinées et lithographiées par M. Arnoul et représentent non seulement la plupart des espèces récemment découvertes, mais encore quelques types caractéristiques de la faune chinoise. Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Avant les recherches si fructueuses de M. R. Swinhoe, les connaissances des naturalistes européens relatives aux animaux de la Chine se réduisaient à bien peu de chose. Les observations faites par l'un de nous, depuis 1862 jusqu'en 1874, dans une grande partie de la Chine occidentale et centrale, servent, pour ainsi dire, de complément à celles que l'ornithologiste anglais a poursuivies depuis 1858 jusqu'en 1873 dans les îles de Haïnan et de Formose et sur les côtes orientales de l'Empire. Enfin les explorations du lieutenant-colonel russe Przewalski sur les frontières occidentales de la Chine sont venues ajouter un appoint important à nos connaissances sur la zoologie de l'extrême Orient. Aussi connaît-on maintenant 807 espèces qui habitent le Céleste-Empire ou qui le visitent d'une manière plus ou moins régulière. Il est probable même que ce nombre s'accroîtra encore quand on aura mieux exploré les provinces du Sud-Ouest, qui n'ont guère été visitées jusqu'ici par les naturalistes, bien que MM. Anderson et Godwin-Austen s'en soient approchés par la Birmanie. Le chiffre total des oiseaux de l'Europe s'élève à 658, en comprenant dans ce nombre environ 180 espèces dont l'apparition dans nos contrées est ou exceptionnelle ou même contestable. De ces 658 espèces, 188 se retrouvent dans l'empire chinois, et, comme on pouvait s'y attendre, ce sont les groupes des oiseaux de proie diurnes et des oiseaux aquatiques qui offrent le plus de formes communes aux deux extrémités, orientale et occidentale, de l'Ancien-Monde ; tandis que les Gallinacés et les Insectivores sont précisément dans le cas contraire 1. L'Amérique ne fournit à la faune chinoise que quelques espèces voyageuses qui s'égarent aussi pour la plupart jusque dans l'Europe occidentale ; mais l'Océanie, l'Indo-Malaisie, l'Inde proprement dite et l'Asie paléarctique lui donnent un contingent considérable d'oiseaux de passage. Déduction faite de ces formes étrangères, la faune indigène, autochtone, de la Chine se compose encore de 249 espèces, sur lesquelles 58 (c'est-à-dire le quart environ) sont cantonnées dans le 1 Ce résultat avait déjà été constaté, avec quelques détails à l'appui, par M. A. David à la fin de son Troisième Voyage en Chine, vol. II, p. 336. Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Kan-sou, le Kokonoor, la principauté de Moupin, en un mot dans ce qu'on peut appeler la Chine tibétaine... Le tableau ci-joint permettra du reste d'embrasser d'un coup d'œil la distribution géographique des familles d'oiseaux comprises dans notre Catalogue. Les espèces particulières à la Chine, jointes à celles qui se retrouvent également soit en Europe, soit dans l'Asie et l'Océanie, s'élèvent donc au chiffre de 803 ; en ajoutant à ce nombre quatre espèces originaires soit d'Afrique (Lanius pallidirostris?) soit d'Amérique (Fulix mariloïdes, Larus occidentalis et Diomedea nigripes), on obtient le total des 807 espèces qui figurent dans notre Catalogue 1. Nous n'avons pas à faire ici l'énumération de tous les ouvrages auxquels nous avons eu recours, ces ouvrages se trouvant pour la plupart indiqués dans la synonymie des différentes espèces : nous mentionnerons seulement parmi les auteurs que nous avons consultés avec fruit : MM. R. Swinhoe, J. Verreaux, Przewalski, Taczanowski, Severtzoff, Jerdon, Blyth, Hume, Gould, Sharpe, Shelley, Blanford, Anderson, D. G. Elliot, Dresser, Prince Ch. Bonaparte, Elliott Coues, etc., etc. Enfin nous rappellerons que généralement nos mesures et nos signalements ont été pris, par l'un de nous, sur place et sur des sujets frais. La longueur du bec est comptée en ligne droite, depuis le front jusqu'à l'extrémité, et celle de l'aile fermée depuis l'angle jusqu'au bout des rémiges... @ 1 [c.a. : Les planches ci-dessous portent en titre le nom scientifique de l'oiseau, à sa gauche le numéro de la planche, et à sa droite le numéro de référence dans le Catalogue.] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 1. Palæornis derbyanus [1] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,46m ; la queue seule, 0,25, les deux rectrices médianes dépassant les latérales de 0,12m ; l'aile fermée, 0,25 m. Couleurs. Iris jaune grisâtre ; pattes d'un gris vert, avec les ongles bruns ; bec noir dans la femelle et le jeune mâle, avec la mandibule supérieure rouge dans le vieux. — Tête d'un violet bleu lavé de vert, avec une étroite raie noire allant d'un œil à l'autre en passant par le front, et une large moustache de la même couleur ; dessous du cou, poitrine et partie supérieure de l'abdomen d'un beau violet pourpre ; le reste du plumage vert, jaunissant sur les ailes, avec le dessus de la queue prenant une teinte bleue. Cette grande et belle perruche, qui est assez commune dans le Népaul el l'Arracan, vient passer l'été dans les vallées boisées du Yangtzé supérieur, où elle s'avance jusqu'au-delà du 30° lat. Les Chinois la prennent au moyen de lacets en crin tondus sur les noyers, dont elle aime à manger le fruit ; et, à la fin de l'automne, ils la portent en grand nombre à vendre à Tchentou et dans d'autres villes de la Chine occidentale. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 2. Ptynx fuscescens [70] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale d'un sujet mâle tué près de Pékin. 0,44m ; aile, 0,30m ; queue, 0,17 m, un peu arrondie et dépassant l'aile de 4 centimètres : tarse, 0,05 m, emplumé ainsi que les doigts. Pas d'aigrettes. Couleurs. Iris noirâtre, bord de la paupière rouge ; bec verdâtre, rouge sur l'arête et jaune au bout ; ongles gris avec l'extrémité brune. — Plumage offrant en dessus un mélange de brun et de gris, avec les scapulaires largement marquées de blanc latéralement ; disque facial gris entouré d'un cercle brun peu distinct et d'une bordure mélangée de brun et de gris soyeux. Dessous du corps blanchâtre, avec toutes les plumes marquées de brun au centre et rayées irrégulièrement ; plumes des tarses et des doigts grisâtres mouchetées de brun ; sous-caudales blanches, avec des taches en forme de flèches ; queue brunâtre, terminée de blanc et traversée de sept raies blanchâtres ; couvertures alaires brunes ; rémiges barrées de gris et de roussâtre. Cette espèce, voisine du Ptynx uralensis, en diffère par sa taille moindre et par ses couleurs plus foncées. Elle a été d'abord rencontrée au Japon ; mais elle vit aussi dans la Mantchourie, d'où elle descend en hiver dans la Chine septentrionale. Je ne l'ai vue que deux fois aux environs de Pékin, et cela au moment où le froid sévissait dans toute sa rigueur. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 3. Syrnium Davidi [69] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale d'un mâle, 0,52m ; aile, 0,37 m, la cinquième rémige étant la plus longue ; queue, 0,25 m, arrondie, les rectrices centrales dépassant les latérales de 5 centimètres ; tarse, 0,034 m, très emplumé ainsi que les doigts. Point d'aigrettes en forme de cornes. Couleurs. Iris noirâtre ; bec jaune ; ongles gris. — Plumage brun en dessus avec des taches allongées foncées, grisâtres, plus nombreuses et plus longues sur le cou, et deux raies d'un blanc soyeux en forme de sourcils sur les côtés du vertex ; disque facial brun mêlé de gris. Dessous du corps grisâtre avec le centre des plumes orné d'une flammèche brune ; sous-caudales blanchâtres, avec de larges taches brunes en forme de flèches ; plumes des tarses et des doigts grises, obscurément rayées et mouchetées de brun. Queue d'un brun sale, presque dépourvue de mouchetures en dessus et marquée de cinq ou six barres transversales formées par des taches grises arrondies dont le centre est brun ; rémiges brunes, avec des taches grisâtres de même forme que celles des rectrices et formant des barres analogues. C'est dans les forêts de l'intérieur de Moupin que j'ai obtenu cette grande espèce de chat-huant ; elle paraît fort rare dans cette région. Elle se distingue facilement du Syrnium nivicolum par sa taille bien plus forte, par sa queue longue et très cunéiforme, et par ses couleurs sombres. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 4. Athene Whitelyi [55] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,26m (chez la femelle 0,28 m) ; queue, 0,10m ; aile, 0,175 m. Couleurs. Iris jaune ; bec verdâtre, ongles jaunâtre avec le bout brun ; doigts d'un jaune verdâtre n'offrant que quelques soies roides. — Dessus du corps brun rayé transversalement de blanchâtre, de même que la poitrine et les côtés du cou et des flancs ; ventre et sous-caudales blancs flamméchés de brun ; plumes tibiales et tarsales ferrugineuses en dehors, grises en dedans, obscurément barrées de brun. La Chouette de Whitely, qui est une race très voisine de l'Athene cuculoïdes de l'Inde, et qui n'en diffère que parce qu'elle a moins de barres transversales sur la queue et les ailes, est assez communément répandue pendant l'été dans toute la moitié méridionale de la Chine. Elle séjourne parmi les bosquets peu éloignés des maisons ; et les Chinois, loin de redouter son voisinage comme celui d'un oiseau sinistre, se plaisent à entendre le ricanement si curieux et si doux qu'elle fait entendre pendant toute la journée et souvent même pendant une partie de la nuit. Dans les échantillons de cette espèce que j'ai eus au Setchuan et à Moupin : 1° les bandes transversales de la queue sont plus écartées que dans les oiseaux de la Chine orientale ; 2° la queue et les ailes sont plus longues ; 3° il y a plus de blanc devant le cou, au milieu et au bas du ventre, ainsi qu'autour des yeux. D'après cela, la race du Setchuan s'éloignerait plus de l'Ath. cuculoïdes que celle du Tchékiang. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 5. Athene Brodiei [56] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale d'une femelle adulte, 0,17m ; aile, 0,10m ; queue, 0,06m ; tarse, 0,028m ; doigts offrant quelques poils roides. Couleurs. Iris jaune ; bec et doigts verdâtres ; ongles gris. — Dessus du corps brunâtre rayé et barré de blanc sur le dos, avec un demi-collier blanc derrière le cou, suivi d'une tache d'un noir profond ; côtés de la poitrine bruns barrés de blanc ; ventre blanc flamméché de brun ; plume tarsales brun et blanc, queue brune avec cinq raies blanches transversales assez fines ; rémiges brunes barrées de blanc. La Chevêchette de Brodie, connue originairement de l'Himalaya, vit en petit nombre dans les montagnes boisées de la Chine méridionale. Je l'ai obtenue à Moupin, et elle a été prise au Fokien ; j'ai vu également un sujet tué aux environs de Nankin. Les individus figurés par Gould dans ses Oiseaux d'Asie sont d'une teinte beaucoup plus rousse que les sujets pris à Moupin. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 6. Lempijius glabripes [64] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,26m ; aile, 0,20m ; queue, 0,10 m. Doigts entièrement nus. Couleurs. Iris brun (yeux très gros), bec verdâtre, doigts couleur du chair ; ongles cornés gris. — Plumage en dessus d'une teinte brunâtre sale, mélangée de gris, de noir et de brun ; parties supérieures de la tête et du cou plus foncées ; un demi-collier blanchâtre sur le haut du dos, et une large tache blanche sur le devant du cou ; panaches en forme de cornes, brunâtres en dehors et grisâtres en dedans ; plumes du disque facial grises, pointillées et rayées de brun, terminées de noir sur les joues et de jaunâtre sous le bec. Dessous du corps gris, avec des points et des raies transversales fines et ondulées et des taches longitudinales brunes, occupant le centre des plumes ; milieu du bas-ventre blanc ; sous-caudales blanches rayées d'étroites bandes brunes transversales ; plumes tibiales fauves, avec des raies transversales peu distinctes, plumes tarsales grises avec de nombreuses petites taches brunes. Queue brune en dessus et d'un brun grisâtre en dessous, marquetée et traversée de sept raies blanchâtres ; rémiges brunâtres, traversées de quatre ou cinq bandes claires. Le Petit-Duc à doigts nus habite toute la moitié méridionale de la Chine ; mais il est plus commun dans les provinces orientales, quoiqu'on le rencontre aussi sur les frontières occidentales du Setchuan. L'individu sur lequel M. Cassin a fondé son Ephialtes elegans a été pris en mer, sur les côtes du Japon, lat. 29° 47' N., long. 126° 13' 20" E. M. Cassin le rapproche de l'Ephialtes (Lempijius) semitorques, mais fait observer qu'il a les doigts nus. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 7. Archibuteo strophiatus [28] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale d'une femelle tuée à Pékin, 0,65m ; queue, 0,25m : aile, 0,50 m, la troisième rémige étant la plus longue et excédant la deuxième de 3 centimètres et demi et la quatrième de 1 centimètre et demi : tarse, 0,87 m, emplumé sur le devant presque jusqu'à la racine des doigts. Couleurs. Iris gris ; cire et pattes jaunes ; bec noir avec la base bleuâtre ; ongles noirs. — Plumage généralement brun en dessus, avec quelque plumes presque entièrement blanches sur l'occiput ; celles de la face, du cou, du haut du dos et les sus-caudales largement bordées de blanc roux ; croupion brun, scapulaires et couverture alaires bordées de grisâtre. Parties inférieures blanchâtres, avec des raies étroites brunes sur la gorge, des mèches plus larges sur les côtés de la poitrine, et des bandes transversales incomplètes sur les flancs et le bas-ventre ; point de taches au milieu de l'abdomen et aux sous-caudales ; plumes tibiales et tarsales brunes lisérées de roux. Queue presque blanche en dessous, marbrée de brun et de gris en dessus, avec des restes de barres brunes et une teinte rousse vers l'extrémité. Rémiges brunes vers le bout, lavées de cendré sur les barbes externes et blanches à leur base et sur les barbes internes, dans la plus grande partie de leur étendue. (Cette description est prise sur un mâle supposé adulte et tué en avril.) Les jeunes sujets ont une proportion plus forte de roux et de gris dans les teintes de leur plumage. La Buse pattue d'Orient paraît être répandue depuis l'Himalaya jusqu'à la Mantchourie. Je l'ai rencontrée communément en Chine, surtout au nord et à l'ouest, et je l'ai vue nicher parfois sur les rochers escarpés, à la manière des aigles, parmi les montagnes de Pékin et de la Mongolie. — Des quatre espèces connues de buses pattues, deux appartiennent à l'Amérique. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 8. Microhierax chinensis [45] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,i9 ; queue, 0,09 m, égale ; aile, 0,11 m, la deuxième rémige étant la plus longue, mais dépassant de peu la première et surtout la troisième ; toutes les trois échancrées vers le bout ; tarse, 0,024 m, emplumé sur les trois cinquièmes de sa longueur. Couleurs. Iris brun-châtain ; bec noir avec la base bleuâtre ; tarse, doigts et ongles noirs. — Plumage noir à reflets verts sur toutes les parties supérieures, les joues et les flancs, avec une tache blanche au haut du dos ; toutes les parties inférieures d'un blanc soyeux satiné, ainsi que les côtés du cou, la région sourcilière, le front et tout le tour du bec, avec parfois une teinte jaune sur le bas-ventre ; un cercle noir étroit autour des yeux ; queue paraissant toute noire en dessus, quand elle est fermée, avec une légère tache blanche à l'extrémité, sauf sur les deux pennes centrales, mais offrant en dessus sept rangées de taches transversales sur les barbes internes et des taches arrondies sur les barbes externes des rectrices ; rémiges noires en dessus, brunes en dessous, traversées de neuf barres blanches sur les barbes internes. Ce joli petit faucon paraît propre au centre de la Chine méridionale, et ne doit pas y être commun, puisque les habitants du pays ne le connaissent pas. J'ai pris moi-même, au mois de décembre 1873, trois sujets adultes de cette espèce dans le Kiangsi, et le père Heude en avait obtenu précédemment un autre spécimen aux environs de Nankin. Tous ces oiseaux se ressemblaient exactement par le plumage. Ils ont le vol rapide des grands faucons, se nourrissent d'insectes, surtout d'orthoptères, qu'ils saisissent dans les airs, comme j'ai eu occasion de l'observer ; ils se tiennent longtemps immobiles en observation sur une branche et y reviennent volontiers lorsqu'ils ont saisi leur proie. Le Microhierax sericeus (Kittl.), M. erythrogenys (Vig.) des Philippines, ne présente pas de tache blanche sur la partie supérieure du dos. Les cinq espèces connues de Microhierax appartiennent à l'Indo-Malaisie. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 9. Buteo hemilasius [27] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale d'une femelle tuée au Chensi, 0,70m ; queue, 0,29m ; aile, 0,52 m, la quatrième rémige étant la plus longue et dépassant de 1 centimètre la troisième et la cinquième qui sont à peu près égales entre elles : tarse, 0,089 m, emplumé sur les deux premiers tiers de sa longueur. Couleurs. Iris blanc jaune ; cire et pattes jaunes ; bec brun avec la base bleuâtre. — Tête et cou blancs avec une raie brune au centre des plumes : tout le dessus du corps d'un brun terreux, les plumes ayant leur rachis noirâtre et les bords grisâtres et roussâtres ; croupion brun sans taches, sus-caudales frangées de blanc à l'extrémité et de roux sur les cotés. Gorge, poitrine et ventre blancs, avec des lignes brunes sur le devant du cou, de larges mèches sur la poitrine et le bas-ventre ; plumes des flancs et des jambes brunes, bordées d'une teinte grisâtre. Queue blanchâtre avec des marbrures grises et de nombreuses barres brunes, et le bout d'un blanc sale. Grandes rémiges blanches, avec l'extrémité brune et les barbes externes grisâtres ; la partie blanche des autres pennes marquée de trois ou quatre taches transversales brunes : grandes et moyennes tectrices terminées de blanchâtre, les petites de roux ; région carpale blanche. (Cette description est prise sur trois sujets tués dans le N.-O. de la Chine.) La Grande Buse de la Chine habite les montagnes occidentales de cet empire ainsi que la Sibérie orientale et le Japon ; l'espèce y est abondante et tous les sujets que j'ai pris offrent une taille aussi forte que celle de notre Aigle criard. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 10. Ceryle lugubris [125] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,41m ; aile, 0,195m ; queue, 0,11m ; bec, 0,065m ; touffe des plumes nuchales, 0,06m. Couleurs. Iris châtain ; bec brun, avec la pointe et la base de la mandibule inférieure blanchâtres ; pattes d'un gris verdâtre ; ongles bruns. — Front, sommet et côtés de la tête noirs pointillés de blanc ; plumes de la nuque minces et allongées, les unes entièrement blanches, les autres noires ; quelques taches arrondies de chaque côté de la tête. Dos, face supérieure des ailes et croupion d'un cendré brunâtre, avec des taches blanches formant des bandes transversales et la tige de chaque plume noire. Gorge et côtés du cou d'un blanc pur, avec une étroite moustache noire ; tout le haut de la poitrine noir mêlé de blanc (dans le mâle, quelques plumes rousses se détachent sur les côtés de cette bande et au milieu de la moustache) ; un croissant blanc sur la partie inférieure de la poitrine ; milieu du ventre d'un blanc soyeux ; flancs et sous-caudales blancs, rayés transversalement de noir. Queue noire en dessus, avec six rangées de taches arrondies et l'extrémité des rectrices de couleur blanche. Rémiges de même couleur que les rectrices et ornées des mêmes taches blanches arrondies dont l'ensemble dessine à la surface cinq ou six bandes transversales : plumes axillaires blanches barrées de noir ; couvertures inférieures de l'aile avec quelques bandes légèrement arquées. Ce grand martin-pêcheur, signalé d'abord au Japon, est sédentaire dans les provinces centrales de la Chine, le long des rivières qui coulent au milieu des montagnes. Je ne l'ai point observé dans le Setchuan, mais je l'ai rencontré dans le Chensi, jusqu'au nord des monts Tsinling. Je l'ai pris également dans le Kiangsi et le Tchékiang ; mais il m'a semblé partout assez rare. C'est un oiseau très farouche, qu'il est très difficile d'approcher ; car d'aussi loin qu'il vous aperçoit il prend la fuite en poussant rapidement et sur le même ton une série de petits cris secs. Il se nourrit de poissons, et quand il est repu, il va se reposer dans les bois et se perche sur les grands arbres en se cachant dans le feuillage. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 11. Æthopyga Dabryi [128] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,15m ; aile ouverte, 0,075m ; queue, 0,075 m, les deux rectrices centrales dépassant les latérales de 0,05m ; bec, 0,02m ; tarse, 0,012 m. Couleurs. Iris brun ; bec noir, avec la base grisâtre ; pattes brunes. — Sommet de la tête d'un bleu brillant à reflets verts métalliques, de même que la gorge ; une tache sur la région parotique, et une autre de chaque côte vers la base du cou ; reste de la tête, cou, dos, y compris les scapulaires, d'un rouge pourpre, poitrine d'un rouge feu ; ventre, croupion et région lombaire et tectrices sous-alaires jaunes ; ailes d'un vert olive en dessus, grisâtres en dessous ; couvertures supérieures de la queue et rectrices médianes d'un bleu d'acier très brillant ; rectrices latérales de la même teinte sur une partie seulement de leur étendue, le reste étant d'un gris brunâtre ; une bande noire peu distincte entre le bleu des tectrices supérieures de la queue et le jaune vif de la région lombaire. Les œufs, d'un rose foncé et au nombre de quatre, ont les deux bouts de même grosseur et mesurent 17 millimètres sur 12. Le Sucrier Dabry qui, d'après lord Walden, a été rencontré récemment en Birmanie, ne se trouve en Chine que dans les provinces méridionales et occidentales, et c'est par erreur qu'il a été indiqué par J. Verreaux, dans la description originale, comme provenant du nord du Céleste-Empire. Le spécimen que Verreaux avait eu sous les yeux avait été recueilli sur les collines situées audessus de Tu-tsien-leou, à la limite orientale du Setchuan, par Mgr Chauveau, et remis par ce dernier à M. Dabry, consul de France à Hankeou. Depuis lors cette belle espèce a été prise par le docteur Anderson dans le Yunan, et je l'ai observée fréquemment dans les bois montueux de la province de Moupin, où elle vient s'établir en avril et séjourne pendant tout l'été. J'ai pu me procurer six de ces oiseaux, mais tous mâles et semblables entre eux, et malgré tous mes efforts il ne m'a pas été possible de m'emparer de la femelle, bien que je l'aie vue de fort près : elle porte une livrée modeste, verdâtre en-dessus et jaunâtre en-dessous. Comme tous ses congénères, ce Sucrier a les mouvements très vifs ; son chant, fort singulier, consiste en un trille sans fin qui commence sur une note très élevée et descend achromatiquement, et on se sent vraiment essoufflé quand on suit cette roulade interminable pendant laquelle le petit chanteur ne semble pas reprendre haleine une seule fois. Cet oiseau est d'un naturel sauvage et se tient profondément caché dans les buissons quand il sent quelqu'un dans son voisinage ; il cherche principalement sa nourriture dans les fleurs des arbres, et particulièrement dans celles des Rhododendrons, arbres tellement abondants dans la Chine occidentale, que, dans une seule vallée, j'en ai reconnu dix-huit espèces différentes. Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 12. Zosterops erythropleurus [135] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,115m ; queue, 0,04m ; aile fermée, 0,06m. Couleurs. Iris noisette ; pattes gris bleuâtre ; bec brun en dessus et bleuâtre en dessous (ne devenant pas noir par la dessiccation comme dans l'espèce précédente). — Parties supérieures d'un vert passant au jaunâtre sur le croupion et sur la tête ; front vert jaunâtre et non pas jaune pur comme dans beaucoup d'espèces ; gorge et sous-caudales jaunes ; un cercle de plumes blanches autour de l'œil et un trait noir sur les lori, entre l'œil et les narines ; milieu de la poitrine et du ventre blanc ; côtés de la poitrine cendrés, flancs châtain foncé ; pennes des ailes et de la queue brunes, lisérées de vert sur le bord externe et de blanc sur le bord interne. — Dans la femelle, la teinte marron des côtés du ventre est beaucoup moins prononcée. Les espèces actuellement connues du genre Zosterops, au nombre de cent cinquante environ, sont répandues dans l'Indo-Malaisie, en Australie, à la Nouvelle-Zélande et jusqu'à l'île Campbell. Tandis que le Zosterops japonicus, facile à distinguer par les teintes marron des parties inférieures de son corps, est, comme son nom l'indique, confiné dans les îles du Japon, et que le Zosterops simplex paraît être une espèce orientale, le Zosterops erythropleurus, dont nous parlons maintenant, vient probablement du sud-ouest de la Chine, ou même de l'Indo-Chine. Il s'avance au nord jusqu'à l'Amourland et se montre deux fois par an à Pékin, en grand nombre, particulièrement à l'époque du retour. Je l'ai trouvé également fort répandu à Moupin, en même temps que l'espèce précédente, dont il a la voix et toutes les allures. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 13. Sitta villosa [142] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,105m; aile fermée, 0,07m ; queue, 0,053m ; bec, 0,015m ; tarse, 0,17m. Couleurs. Iris brun ; bec plombé, avec l'extrémité brune ; pattes plombées. — Parties supérieures du corps d'un cendré bleuâtre, passant au noir sur la tête ; parties inférieures d'un grisâtre sale lavé d'une teinte d'ocre sur les flancs ; front et sourcils blancs, de même que la gorge et le bas des joues ; un trait noir sur les lori, se prolongeant en arrière en une teinte foncée qui revêt la région auriculaire. Rémiges brunes lisérées de gris sur le bord externe ; rectrices latérales noires, bordées de blanchâtre à l'extrémité ; rectrices médianes cendrées sans taches ; plumes sous-caudales d'une teinte grise uniforme. Chez la femelle, le sommet de la tête n'est pas noir, mais d'un cendré noirâtre, et le trait noir qui traverse la région oculaire est peu marqué ; les proportions du corps sont aussi un peu plus faibles. Cette petite sittelle, qui a surtout des affinités avec la Sitta canadensis de l'Amérique septentrionale, a été décrite sur des sujets que j'avais envoyés de Pékin dès 1862. Elle est assez répandue autour de la capitale du Céleste-Empire, sur tous les points où croissent de grands arbres, et particulièrement des Conifères ; mais on la trouve plus communément encore sur les collines boisées de Jéhol, sur les confins de la Mantchourie. C'est un oiseau sédentaire et d'un caractère triste comme tous ses congénères ; je ne lui connais d'autre chant qu'un cri plaintif, qu'il fait entendre à chaque instant et toujours sur le même ton. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 14. Certhia himalayana [138] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,153m chez le mâle et 0,150m chez la femelle ; queue, 0,07m ; aile ouverte, 0,10m ; fermée, 0,075m ; bec, 0,026m ; tarse, 0,017m ; doigt postérieur, 0,018m ; ongle de ce doigt, 0,08m. Bec et queue plus longs que dans le Grimpereau vulgaire. Couleurs. Iris brun châtain ; bec brun gris en dessus et blanchâtre en dessous ; pattes grises ; ongles brunâtres. — Dessus du corps brunâtre, avec le centre des plumes largement marqué de gris et une teinte rousse sur le croupion ; dessous d'un gris sale, passant au blanc sur la gorge ; raie sourcilière d'un gris-jaune chez le mâle, d'un gris pur chez la femelle ; queue d'une nuance olivâtre, avec de nombreuses raies transversales brunes, beaucoup plus apparentes sur la face supérieure que sur la face inférieure ; ailes brunâtres, ornées d'une bande transversale rousse et de raies blanchâtres sur les pennes tertiaires. Ce grimpereau qui paraît répandu dans toute la région nord-ouest de l'Himalaya, depuis le Sikkim jusque dans les vallées de Cachemire, et qui niche, dans le nord-est du Turkestan, n'est pas rare non plus dans le Setchuan occidental et dans la province de Moupin, au milieu des bois, sur les montagnes de moyenne altitude. A l'approche de l'hiver, il descend vers les plaines et y demeure pendant toute la saison des froids. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 15. Spelæornis Halsueti [333] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,125m (♂) ; queue, 0,05m ; aile ouverte, 0,065m ; fermée, 0,05m ; tarse, 0,02m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,008m ; bec, 0,0065m à partir du menton ; hauteur du bec, 0,0035m. Couleurs. Iris rouge ; bec brunâtre sur la mandibule supérieure et couleur de chair sur la mandibule inférieure ; pattes et ongles blanchâtres. — Tête et dos d'un brun olive, avec toutes les plumes terminées de blanc et de noir ; parties inférieures de la même teinte, mais plus larges que celles du dos et offrant à la fois plus de blanc et moins de noir à leur extrémité, ces taches, par leur réunion, formant des barres transversales, alternativement blanches et noires ; gorge blanche, légèrement teintée de jaune fauve sur les côtés ; espace compris entre le bec et l'œil d'une teinte grisâtre ; région parotique olivâtre ; une raie sourcilière blanchâtre peu marquée ; queue d'un roux olivâtre sur la face supérieure, d'une nuance plus claire sur la face inférieure, marquée, surtout en dessus, de nombreuses raies noires onduleuses. Pennes alaires d'un roux olivâtre, avec des barres étroites de couleur brune, et une tache blanche au bout des secondaires et des tertiaires : grandes couvertures de l'aile marquées également d'une tache blanche à l'extrémité. C'est dans une vallée profonde et solitaire du Tsinling que j'ai pris ce joli petit oiseau, en plein hiver. L'époque où la capture a été faite permet de supposer que l'espèce est sédentaire dans cette région, mais elle y est certainement très rare, puisqu'en six mois de recherches je n'ai pu découvrir qu'un seul individu. Le Spelæornis Halsueti a les mêmes allures et presque la même voix que le Sp. troglodytoïdes de Moupin ; comme lui, il se tient dans les cavernes, dans les interstices des pierres, ou au milieu des fourrés les plus inextricables. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 16. Spelæornis troglodytoïdes [332] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,11m et 0,125m (♀) ; queue, 0,06m, étagée, les pennes médianes dépassant les latérales de 0,02m ; aile ouverte, 0,06m ; fermée, 0,045m ; tarse, 0, 02m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,007m ; bec, 0,007m depuis le rictus. Couleurs. Iris brun roussâtre ; bec brunâtre sur la mandibule supérieure et à la pointe, blanchâtre sur la base de la mandibule inférieure ; pattes et ongles d'un gris jaunâtre. — Dessus de la tête et du cou d'un brun cendré, rayé transversalement de noir et de blanc ; dos et croupion d'un roux olivâtre, avec des taches jaunes et noires à l'extrémité de toutes les plumes ; lores noirâtres ; région parotique et parties inférieures d'une teinte fauve, passant au jaune clair sur la gorge et au brunâtre sur les flancs, chaque plume, à partir du thorax, étant marquée à l'extrémité d'une petite tache noire précédée d'une autre tache blanchâtre, de forme allongée ; queue grisâtre, avec de nombreuses raies transversales noires ; rémiges brunes, rayées de blanchâtre sur les barbes externes ; pennes tertiaires ornées dans leur portion centrale de lignes grisâtres interrompues ; plumes tibiales brunes, barrées de noir. Le plumage office les mêmes teintes dans des sujets appartenant aux deux sexes et tués en hiver, au printemps et en automne. Le Spelæornis troglodytoïdes se trouve particulièrement dans la partie occidentale du Setchuan et à Moupin, et c'est de là que proviennent les deux premiers exemplaires que j'ai envoyés au Muséum et qui ont servi de types à la description de J. Verreaux : plus récemment cependant j'ai cru reconnaître la voix de cet oiseau singulier sur les montagnes boisées du Fokien. En tous cas, l'espèce est peu répandue et très difficile à obtenir, car elle se tient presque toujours cachée dans des fourrés impénétrables, et ne se montre à la lisière des bois qu'à la tombée de la nuit. Comme les autres espèces voisines des Troglodytes, celle-ci possède une voix très puissante, relativement à sa taille, et c'est même en imitant son cri sonore et plaintif que je suis parvenu à attirer quelques individus et à m'en emparer. Les allures de ce Spelæornis sont tout à fait celles des Troglodytes ; comme ces derniers, il se cache dans des trous obscurs et cherche sa nourriture sur le sol, sous les feuilles et la mousse. Il vit d'ordinaire dans les bois les plus sombres, au milieu des broussailles les plus touffues, sur les hautes montagnes ; mais lorsque le froid se fait trop vivement sentir, et que la neige est abondante, il descend parfois dans les vallées, et choisit alors pour demeure les bambouseraies : quelquefois même, dans ces circonstances, il vient jusque sous les pieds du chasseur, si celui-ci se garde de faire le moindre bruit. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 17. Horeites brunneifrons [381] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,12m (♂) ; queue, 0,04m, arrondie, les pennes centrales dépassant de 0,016m les rectrices latérales ; aile ouverte, 0,05m ; fermée, 0,045m, avec les troisième, quatrième et cinquième rémiges à peu près égales entre elles ; tarse, 0,02m : doigt postérieur, 0,01m, l'ongle seul mesurant 0,0055m ; bec, 0,007m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec brun, avec la base de la mandibule inférieure jaunâtre ; pattes et ongles gris. — Sommet de la tête d'un brun marron ; reste des parties supérieures d'un brun olive, passant au roussâtre sur les ailes et sur la queue ; gorge et milieu du ventre blancs ; poitrine et haut des flancs d'un gris cendré ; bas-ventre et sous-caudales olivâtres ; une raie sourcilière blanchâtre parlant du front et se prolongeant au delà de l'œil ; lores ainsi qu'une petite raie en arrière de l'œil, partie inférieure des joues d'une teinte cendrée. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. L'Horeites brunneifrons a été découvert par Hodgson dans les hautes régions de l'Himalaya. Dans mes voyages, je n'ai rencontré cet oiseau qu'à Moupin, à 4.000 mètres d'altitude environ ; pendant l'été, il m'a paru assez commun à la limite supérieure de la région des forêts, où il s'était établi pour nicher. Les individus que j'ai pu observer se tenaient dans les broussailles ou dans les hautes herbes des prairies et étaient occupés à chercher sur le sol les insectes dont ils font leur nourriture. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 18. Suya striata [375] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,19m (♀ Longan), 0,17m (♂ Kiukang), 0,15m (♀ id.), 0,155m (♀ Chensi) ; queue, 0,010m, étagée, les rectrices médianes dépassant les latérales de 0,07m ; tarse, 0,02m ; doigt postérieur, 0,013m, l'ongle seul mesurant 0,006m ; bec, 0,009m, robuste et muni à la base de deux soies recourbées vers le bas. Couleurs. Iris d'un jaune nuancé de brun noisette ; bec brunâtre, avec la mandibule inférieure blanchâtre ; pattes et ongles blanchâtres. — Plumes des parties supérieures brunes au centre et grisâtres sur les bords, ce qui donne au dessus du corps un aspect strié ; gorge grise ; poitrine d'une teinte ocracée ; milieu de l'abdomen blanc, fréquemment nuancé de jaune d'ocre ; côtés de la tête, du cou et de la poitrine marquetés de raies noirâtres ; flancs d'un gris roussâtre, à peine rayés ; sous-caudales d'un gris roux ; queue d'un roux olivâtre, avec l'extrémité des pennes marquée de noir et de gris ; rémiges brunes, avec le rachis noir, et lisérées de roux fauve en dehors. — Les oiseaux jeunes encore ont les taches des côtés du cou, de la tête et de la poitrine de forme triangulaire et plus élargies que les adultes. M. Swinhoe n'avait signalé d'abord cette espèce que dans l'île de Formose ; mais depuis lors je l'ai rencontrée au Kiangsi, au Setchuan, et dans le Chensi, au nord du Tsinling ; toutefois elle m'a semblé partout assez rare. Elle vit sur les collines, dans les endroits secs, au milieu des broussailles et des herbes grossières, et cherche sur le sol les petits insectes qui constituent sa nourriture. Au temps des nids, le mâle se perche d'ordinaire au sommet d'un buisson et pousse à chaque instant un petit cri désagréable et monotone, rappelant assez bien le cri de la cigale. M. Swinhoe prétend cependant que cet oiseau ferait quelquefois entendre un chant beaucoup plus agréable, ressemblant à celui du Prinia sonitans. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 19. Rhopophilus pekinensis [378] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,19m (♂) ; queue, 0,085m à 0,09m, avec les rectrices médianes dépassant les latérales de 0,02m ; aile ouverte, 0,08m ; fermée, 0,06m, avec la cinquième rémige dépassant toutes les autres ; tarse, 0,02m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,007m ; bec, 0,011m, muni de quelques soies roides à la base. Couleurs. Iris d'un jaune clair, presque blanc ; bec brun, avec la mandibule inférieure jaunâtre ; pattes rousses ; ongles d'un brun grisâtre. — Parties supérieures d'un gris terreux, avec de longues taches noires occupant le centre des plumes ; gorge blanche, avec les plumes terminées par des soies noires ; poitrine et milieu du ventre blancs ; flancs marqués de longues taches d'un roux ferrugineux ; sous-caudales nuancées de gris, de roux et de brun ; sourcils d'un gris violacé soyeux ; plumes des oreilles et des lores d'un gris brun, à reflets soyeux ; plumes des côtés du cou cendrées et marquées de roux au centre ; une moustache noire longue et étroite ; queue brune, avec les deux rectrices médianes teintées de gris noirâtre le long du rachis, et les trois rectrices latérales de chaque côté terminées par un liséré d'un gris blanchâtre ; rémiges d'un brun clair, lisérées de grisâtre sur le bord externe. C'est sur les montagnes voisines de Pékin que j'ai rencontré pour la première fois cette jolie espèce, dont M. Swinhoe a publié la description d'après un spécimen que je lui avais envoyé, sous le nom de Drymœca pekinensis. Depuis lors je l'ai retrouvée sur le versant septentrional du Tsinling, dans le Chensi ; elle est sédentaire, mais peu répandue dans cette région, et vit en petites troupes dans les plaines, dans les forêts, ou parmi les buissons rabougris qui croissent sur les montagnes les plus sauvages. Ces oiseaux sont extrêmement farouches, et à l'approche de l'homme l'un d'eux ne manque jamais de pousser un cri d'alarme qui met en fuite toute la bande. Leur vol étant bas et peu soutenu, ils ne font que passer d'un buisson à l'autre, ou courent sur le sol avec agilité ; leur chant, sonore et varié, est fort original et très agréable à entendre. Ils se nourrissent d'insectes et de petites graines, et font leur nid dans les broussailles, à la manière des fauvettes : ils y déposent de cinq à six œufs, d'une teinte bleuâtre, ornés au gros bout de taches roussâtres, disposées en couronne. Les Pékinois nomment cette espèce aux couleurs tendres Tseu-hoa-mey (violet-fleur-sourcil) ; M. Verreaux a proposé de l'appeler Amytis pekinensis, et plus tard les savants naturalistes italiens Giglioli et comte Salvadori ont créé pour elle le genre Rhopophilus, qui a été universellement adopté et dont le nom, fort heureusement choisi, signifie oiseau ami des buissons. D'après M. Przewalski, le Rhopophilus pekinensis est sédentaire sur toutes les montagnes de la Mongolie où croissent des arbres et des buissons ; il se rencontre également dans l'Ala-chan, mais il est remplacé dans le Tsaidam par une race de taille plus forte. Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 20. Arundinax davidianus [370] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,125m ; queue, 0,055m, étagée, les rectrices centrales dépassant les latérales de 0,012m ; aile, 0,053m ; tarse, 0,024m ; bec, 0,008m à partir du front. Couleurs. Iris brun noisette ; bec brun, avec la base de la mandibule inférieure jaunâtre ; pattes d'un gris blanchâtre. — Parties supérieur d'un brun roussâtre, avec les ailes d'une nuance un peu plus claire ; une longue raie sourcilière peu marquée, d'un blanc roussâtre ; gorge, devant du cou et du thorax également d'un blanc roussâtre ; milieu de l'abdomen blanc ; flancs et sous-caudales d'une teinte roux olivâtre assez vive. C'est bien à Moupin, comme M. J. Verreaux l'a indiqué dans sa description, et non à Pékin, comme ce naturaliste par un lapsus linguæ a pu le dire à M. Swinhoe (voy. Ibis, 1874, p. 138), qu'a été pris l'unique spécimen sur lequel est fondée cette nouvelle espèce. Dans celle région, l'Arundinax davidianus ne semble pas très répandu, et vit dans les hautes herbes, au bord des ruisseaux ; son cri ordinaire rappelle celui du Phyllopneuste fuscata, mais est à la fois plus fort et plus aigu. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 21. Tribura luteiventris [346] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,135m ; queue, arrondie, 0,045m ; aile ouverte, 0,075m ; fermée, 0,06m ; tarse, 0,015m ; doigt postérieur, 0,014m, l'ongle seul mesurant 0,006m ; bec, grêle, 0,01m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec brun, avec les côtés et la base de la mandibule inférieure jaunâtres ; pieds et ongles jaunâtres. — Parties supérieures d'un brun olive uniforme ; parties inférieures d'un blanc jaunâtre, passant au brun olivâtre sur les côtés du cou et de la poitrine et sur les flancs ; une raie sourcilière bleuâtre très peu apparente ; sous-caudales terminées de gris ; rectrices et rémiges brunes, lisérées d'olive sur les barbes externes. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Cette espèce himalayenne vient passer l'été à Moupin ; je l'y ai trouvée dans les bois, sur les plus hautes montagnes, mais toujours en petit nombre. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 22. Oreopneuste Armandi [384] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,11m ; queue, à peine étagée, 0,05m ; aile, 0,058m, avec la deuxième rémige dépassant la première de 0,018m, la troisième dépassant la deuxième de 0,006m, égalant la cinquième et étant à peine plus courte que la quatrième ; tarse, 0,02m ; bec, 0,009m à partir du front ; hauteur du bec, 0,0025m. Couleurs. Iris brun ; bec brun, avec la mandibule inférieure jaunâtre ; pattes d'un jaune verdâtre. — Parties supérieures d'un brun olivâtre, tirant au vert sur le croupion, le bord des rectrices et des rémiges, et passant au roux sur le front ; une raie sourcilière jaunâtre allant des narines à la nuque ; un demi-cercle de même couleur sous la paupière inférieure ; une tache brune en avant et en arrière de l'œil ; gorge et devant du cou blanchâtres ; poitrine, abdomen et sous-caudales d'un jaune sale, lavé d'olivâtre sur les flancs (♂ adulte en été). — Le plumage de la femelle est semblable à celui du mâle. Cet oiseau vient nicher en été sur les plus hautes montagnes du nord de la Chine et de la Mongolie, dans les parties boisées ; il se tient de préférence dans les buissons et sur les branches inférieures des arbres, et fait entendre un chant sonore et agréable, composé d'une suite de petits couplets variés. Dans ses allures, il offre beaucoup de rapports avec le Phyllopneuste fuscata, dont il diffère d'ailleurs par les proportions de son bec et les teintes de son plumage. Il montre également de grandes analogies avec l'espèce décrite et figurée par Radde (Reis. in S. O. Sibir. (1863), p. 260 et pl. IX, f. 1 a, b, c) sous le nom de Phyllopneuste Schwarzii ; mais, malgré l'opinion récemment émise par M. Swinhoe, nous ne pouvons nous décider à l'identifier à ce dernier oiseau. A en juger non seulement par la figure, mais encore par la description publiée par Radde, le Phyllopneuste de la Sibérie orientale, tout en ayant le bec et les tarses un peu plus courts, présente des dimensions en général un peu plus fortes que l'Oreopneuste Armandi ; c'est, ce que montre le tableau ci-dessous (en m) : PH. SCHWARZII Longueur totale Queue Aile Tarse Bec Doigt médian (sans l'ongle) Doigt postérieur (sans l'ongle) 0,12 0,055 0,063 0,019 0,0088 0,0176 0,007 O. ARMANDI 0,11 0,050 0,058 0,020 0,09 0,0170 0,006 Dans les deux oiseaux, la coloration générale est à peu près la même, seulement celui de Sibérie ne paraît pas avoir de tache brunâtre distincte en avant de l'œil, sur les lores ; il a les sourcils moins prononcés, moins étendus, les teintes des parties supérieures plus olivâtres et moins brunes, la gorge d'un blanc plus pur, etc. Nous sommes également convaincus que M. H. Seebohm est dans l'erreur en identifiant l'Oreopneuste Armandi avec le Phylloscopus fuscatus Blyth. Du reste, dans son Catalogue récent des oiseaux de la Mongolie, M. Przewalski cite les deux espèces comme distinctes. L'Abrornis Armandi, dit-il, se trouve quoique assez rarement dans le Muni-ul, mais ne se rencontre ni dans le Kan-sou ni dans l'Ala-chan. Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 23. Abrornis fulvifacies [394] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,09m ; queue, composée de dix pennes 0,035m ; aile 0,046m ; tarse, 0,017m ; bec, élargi à la base et muni de soies rictales très longues, 0,006 m. Couleurs. Iris brun châtain ; bec brunâtre, avec la pointe et la mandibule inférieure plus claires ; pattes d'un gris verdâtre ; ongles gris. — Front, lores, tour des yeux et plumes des oreilles d'un jaune clair ou d'un roux d'amadou ; milieu du vertex d'une teinte olive jaunâtre, limitée de chaque coté par une raie noire ; nuque et dos verts ; croupion jaune ; parties inférieures du corps blanches, avec quatre ou cinq raies noires sur la gorge, une bande jaune étroite, et interrompue au milieu, sur la poitrine, et les plumes tibiales, ainsi que les sous-caudales, d'un jaune plus ou moins vif. Cette charmante espèce, la plus petite de toute la faune chinoise, est sédentaire dans les provinces méridionales de l'Empire. Je l'ai rencontrée communément, depuis le Houpé occidental jusqu'à Moupin, et je l'ai prise même au Fokien, où cependant elle paraît être moins répandue. Comme les vrais pouillots, l'Abrornis fulvifacies vit au milieu des bambous et dans les bois, sur les collines et les montagnes de moyenne altitude. C'est un oiseau peu farouche, qui se laisse facilement approcher ; son cri de rappel, tui, est doux et sonore. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 24. Chæmarrornis leucocephala [263] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,08m, un peu arrondie, avec les rectrices centrales dépassant de 0,01m les rectrices latérales ; aile, 0,11m, avec la quatrième et la cinquième rémige à peu près égales ; tarse, 0,03m ; doigt postérieur, 0,02m, l'ongle seul mesurant 0,009m ; bec, 0,014m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec, pattes et ongles noirs. — Sommet de la tête d'un blanc pur et soyeux ; front, tour des yeux, côtés de la tête, gorge, cou, poitrine et dos d'un noir de velours ; reste des parties inférieures, croupion et sus-caudales d'une belle teinte rousse pourprée ; queue de la même couleur, avec une large bande terminale noire, qui, sur les rectrices latérales, empiète sur les barbes externes et occupe la moitié de la longueur de la penne ; rémiges et couvertures alaires noires, ainsi que les plumes tibiales. — Les deux sexes offrent le même plumage. Ce magnifique oiseau, répandu dans toute l'étendue de la région himalayenne, se trouve aussi dans le Kan-sou et est fort commun dans les montagnes du sud-ouest de la Chine, jusqu'au Tsinling inclusivement ; mais je ne l'ai jamais rencontré au Kiangsi, ni au Fokien, ni dans la moitié orientale de la Chine, à l'est d'Itchang. Il vit isolé ou par couples au bord des rivières et des torrents et se tient d'ordinaire sur des rochers baignés par l'eau ; de là il s'élance fréquemment sur les insectes, diptères ou névroptères, qui volent autour de lui. En hiver, quand les insectes et les larves aquatiques lui font défaut, il va becqueter les haies de divers arbrisseaux, Ligustrum, Laurus, etc. Son cri habituel consiste en un sifflement allongé qui domine le bruit des cascades, et jamais je ne lui ai entendu émettre de véritable chant, tandis que son compagnon le Rhya-cornis à manteau bleu possède un ramage fort agréable. Comme ce dernier, du reste, le Chœmarrornis leucocephala est d'un naturel querelleur et ne supporte aucun oiseau de son espèce dans son voisinage. On le voit souvent agiter gracieusement sa queue en l'élevant et l'abaissant alternativement, mais sans lui imprimer, comme les Rouges-Queues, un mouvement de trépidation. C'est avec raison, d'après nous, que cette espèce a été, comme la précédente, séparée du genre Ruticilla dont elle n'a ni les mœurs ni la coloration. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 25. Ruticilla fuliginosa (Rhyacornis fuliginosa) [262] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,14m ; queue, 0,05m, un peu arrondie, avec les pennes centrales dépassant les latérales de 0,007m ; aile fermée, 0,075m ; ouverte, 0,10m, avec la quatrième rémige dépassant toutes les autres et la troisième égale à la cinquième ; tarse, 0,022m ; doigt postérieur, 0,012m (ongle compris) ; ongle de ce doigt, 0,005m ; bec, 0,008m à partir du front ; hauteur du bec, 0,0035m. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes et ongles bruns. — Tête et corps d'un bleu cendré foncé, avec les sus-caudales, les sous-caudales et le bas-ventre d'une teinte roussâtre ; queue rousse ; ailes brunes, avec les pennes lisérées de cendré sur les barbes externes et les moyennes couvertures terminées de blanc. — La femelle diffère beaucoup du mâle ; elle a le dessus du corps d'un brun olivâtre sale, le dessous blanc avec des marques semi-circulaires brunes sur chaque plume, le bas-ventre, les sus-caudales et les sous-caudales d'un blanc plus pur, la queue blanche avec une bande terminale brune, assez large sur les pennes centrales, presque nulle sur les pennes externes ; rémiges brunes, lisérées en dehors de gris sale ; petites et moyennes couvertures des ailes brunes, terminées de blanc. — Les jeunes mâles portent à peu près la même livrée que les femelles, et offrent sur les parties supérieures de leur corps un mélange de bleuâtre et de jaunâtre. Une seule fois j'ai pu observer une femelle dont le plumage était entièrement bleu comme chez le mâle, mais qui avait la queue blanche, comme d'ordinaire. Cette jolie espèce, qui est commune dans l'Himalaya, se rencontre aussi fréquemment dans les parties montagneuses de la Chine, auprès des torrents et des cascades. Elle est abondamment répandue en toutes saisons dans les provinces centrales, depuis Moupin et le Kokonoor jusqu'au Fokien ; mais en été elle paraît s'avancer beaucoup plus loin vers le nord, car je l'ai trouvée et prise dans les montagnes de Pékin et même dans celles de Mongolie. Comme le Chœmarrornis leucocephala, le Rhyacornis fuliginosa se tient isolé ou par couples sur les pierres baignées par les eaux torrentielles, et donne la chasse aux insectes ailés ou à leurs larves aquatiques. Il est d'un naturel très belliqueux et ne souffre le voisinage d'aucun compétiteur ; quand deux mâles se rencontrent, ils se provoquent comme deux anciens preux de la voix et du geste, et exécutent avant d'en venir aux prises une série de courbettes fort singulières. Outre un cri de rappel doux et pénétrant, ces oiseaux font entendre presque en toute saison, comme le Cinclus Pallasii, un chant fort remarquable. Par ses mœurs, par ses formes générales et par son système de coloration, le Rhyacornis fuliginosa s'éloigne des Ruticilla, et présente tout au plus quelques affinités avec le Chœmarrornis leucocephala ; aussi croyons-nous que tous les naturalistes qui ont eu l'occasion d'observer cet oiseau sur le vivant n'hésiteront pas à accepter le genre créé récemment en sa faveur par M. Blanford, dans son Voyage aux frontières E. et O. du Sikkim indépendant. (J. A. S. B., 1872, pp. 30-73.) Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 26. Ruticilla aurorea [260] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale 0,15m ; queue, 0,06m ; aile fermée, 0,08m ; tarse, 0,023m ; bec, 0,01m à partir du front. Couleurs. Iris et bec noirs ; pattes et ongles bruns. — Front, côtés de la tête, tour des yeux, région auriculaire, devant du cou et dos d'un noir profond ; face supérieure des ailes de la même couleur, avec un grand miroir blanc sur les pennes secondaires et tertiaires ; sommet de la tête et face postérieure du cou d'un gris cendré plus ou moins clair ; parties inférieures du corps, croupion et queue d'un roux vif, avec les deux rectrices médianes presque entièrement brunes. — En hiver, les couleurs du mâle sont moins pures et nuancées de brunâtre ou de grisâtre. La femelle est d'un brun olive, en dessus, et d'un gris lavé de roux en dessous, avec la queue de la même couleur que le mâle, et les ailes ornées d'un miroir plus petit. Ce charmant rouge-queue, l'un des oiseaux les plus caractéristiques de la faune de l'extrême Orient, est abondamment répandu au Japon et dans tout le Céleste-Empire, jusqu'en Mongolie et en Mantchourie. De là il gagne la Sibérie, où, d'après les observations de M. Dybowski, il arrive à la fin d'avril, et où il niche au mois de mai, sur le flanc des rochers. Il pond quatre ou cinq œufs, de la même couleur que ceux de la Muscicapa parva. En hiver, il émigre vers le midi et descend jusque dans l'Inde. Ses mœurs et son chant sont à peu près les mêmes que ceux de notre Ruticilla phœnicura. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 27. Larvivora cyane [344] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,13m ; queue, un peu arrondie, 0,045m ; aile fermée, 0,075m ; tarse, 0,026m ; bec, 0,012m à partir du front. Couleurs. Iris et bec bruns ; pattes et ongles d'un gris jaunâtre. — Parties supérieures d'un bleu lustré ; parties inférieures d'un blanc soyeux, lavé de bleuâtre sur les flancs ; une teinte noire sur les lores et sur les côtés du cou et de la poitrine, à la limite des teintes blanche et bleue ; rémiges et rectrices brunes, lisérées de bleu sur le bord externe. — Chez la femelle et le jeune mâle, le dessus du corps est d'une teinte olive, et le dessous d'un blanc sale, lavé d'olivâtre, principalement sur les flancs ; l'œil est entouré d'un cercle de plumes blanchâtres, les côtés du cou et la poitrine sont marquetés de taches olivâtres dessinant des sortes d'écailles, enfin la face supérieure des ailes et la queue sont d'une teinte roussâtre. Cette jolie espèce, que Pallas a observée le premier entre l'Onon et l'Argun, à l'époque du passage, niche dans les régions méridionales du lac Baïkal et est très commune en Daourie et dans le bassin du fleuve Amour. Elle est également répandue dans toute la Chine et passe à Pékin au mois de mai, se dirigeant vers le nord ; un grand nombre d'individus cependant, s'arrêtent pour nicher dans les provinces centrales. Le chant du Larvivora cyane est agréable et varié, et se compose de petits couplets détachés. Sa nourriture consiste en vers et en insectes qu'il cherche au milieu des herbes et sous les buissons, en courant de côté et d'autre avec grâce et agilité. Par ses mœurs, cet oiseau se rapproche beaucoup des Calliope. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 28. Ianthia cyanura [335] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,145m ; queue, 0,06m ; aile fermée, 0,08m ; tarse, 0,022m ; bec, 0,008m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes d'un brun rouge. — Parties supérieures du corps bleues, cette couleur devenant très vive et présentant un aspect lustré sur les épaules, le croupion, la queue, le front et les côtés du vertex ; côtés du front, gorge, poitrine, ventre et sous-caudales d'un blanc pur ; flancs d'une belle teinte rousse orangée. — Chez la femelle et le jeune mâle, la couleur bleue des parties supérieures est remplacée par du roux olivâtre, excepté sur la queue, qui offre la même teinte que chez le mâle adulte, et la poitrine est d'un blanc olivâtre, les flancs présentant toujours des tons orangés. Ce charmant oiseau, qui voyage dans tout l'extrême Orient, depuis l'Inde jusque dans la Sibérie orientale, est très commun dans la Mongolie et l'empire chinois. Il se tient de préférence dans les forêts et les taillis ; quelquefois cependant il pénètre dans les villes, et au moment de son passage il n'est pas rare dans l'intérieur de Pékin. D'ordinaire il se perche sur les buissons et les branches inférieures des arbres, et descend fréquemment à terre pour saisir de petits insectes. L'homme ne lui inspire pas plus de frayeur qu'à notre Rouge-gorge européen, dont il se rapproche par ses allures aussi bien que par son cri de rappel, assez bref, et composé de deux notes graves, toc-toc. En revanche, il ne paraît avoir aucune affinité avec les Gobe-Mouches. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 29. Tarsiger chrysæus [337] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,15 (♂) et 0,13m (♀) ; queue arrondie, à pennes élargies, 0,055m ; aile ouverte, 0,085m ; fermée, 0,067 ; tarse, 0,028m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,007m ; bec, 0,001m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec brun sur la mandibule supérieure et jaune sur la mandibule inférieure ; pattes d'un gris jaunâtre ; ongles gris. — Parties supérieures d'un vert olive, avec les sourcils et le croupion jaunes ; un trait noir partant des narines et se prolongeant jusque sur les côtés du cou ; plumes scapulaires et couvertures inférieures des ailes jaunes ; parties inférieures d'un jaune vif, avec des lisérés bruns au bord des plumes de la poitrine ; queue jaune, avec une bande terminale noire, plus large sur les pennes médianes, et s'étendent un peu sur les barbes externes des pennes latérales ; rémiges noirâtres, bordées de verdâtre en dehors ; dernières pennes tertiaires lisérées extérieurement de jaune. — Chez la femelle, le dessus du corps est d'un vert olive, et le dessous d'une teinte jaunâtre passant au blanchâtre sur le bas-ventre ; les sourcils sont à peine indiqués, et la face supérieure des ailes et de la queue est d'un brun olivâtre. Celle belle espèce, que le major Hodgson a découverte dans le centre de l'Himalaya, à une altitude de 3 à 4.000 pieds, habite aussi les montagnes boisées de la principauté de Moupin ; mais je ne suis parvenu à en capturer que trois exemplaires, deux mâles et une femelle adulte ; ces oiseaux en effet sont toujours fort rares et se tiennent cachés au milieu des touffes de bambous sauvages, où ils cherchent leur nourriture sur le sol, en poussant de temps en temps un cri plaintif. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 30. Hodgsonius phœnicuroïdes [338] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,18m et 0,17m ; queue, 0,08m ; aile ouverte, 0,095m et 0,10m ; fermée, 0,075m ; tarse, 0,027m ; doigt postérieur, 0,016m, l'ongle seul mesurant 0,075m ; queue arrondie, avec les pennes médianes dépassant les latérales de 0,03m ; bec, 0,006m à partir du front. Couleurs. Iris noirâtre ; bec noir ; bouche jaune ; pattes d'un brun cendré ; ongles d'un gris brunâtre. — Parties supérieures, gorge, poitrine et côtés de l'abdomen bleus, avec les dernières plumes des flancs passant au brun bleuâtre ; milieu du ventre blanc ; sous-caudales mi-parties rousses et blanches ; rectrices d'un noir bleuâtre, et offrant toutes, à l'exception des deux médianes, du roux dans leur moitié basilaire ; rémiges brunes, avec un liséré bleu sur les barbes externes ; deux taches blanches au bout de l'aileron. — La femelle a le dessus du corps, la poitrine, les flancs et les sous-caudales d'un brun olive, la gorge et le milieu du ventre blanchâtres. L'Hodgsonius phœnicuroïdes vient passer l'été et nicher à Moupin, où il habite au milieu des bambous sauvages, à une altitude de 3 à 4.000 mètres. C'est une espèce qui paraît fort rare et qui est très difficile à obtenir, parce qu'elle se tient cachée dans les fourrés les plus impénétrables ; aussi en neuf mois de recherches je n'ai pu m'en procurer que trois spécimens, et M. Przewalski de son côté n'a pu tuer qu'un seul de ces oiseaux dans les monts Kan-sou. Comme le Tarsiger chrysæus, l'Hodgsonius phœnicuroïdes se nourrit de petits insectes qu'il ramasse sur le sol. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 31. Grandala cœlicolor [266] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,175m ; queue, 0,09m, un peu fourchue, les rectrices latérales dépassant de 0,01m les rectrices centrales ; aile fermée, 0,155m, avec la première rémige très courte et la deuxième plus longue que toutes les autres ; tarse, 0,026m, peu robuste, de même que les doigts ; doigt postérieur, 0,016m, l'ongle seul mesurant 0,009m : bec, 0,014m (du front à l'extrémité), grêle comme celui des Sylvains, avec la base un peu dilatée latéralement. Couleurs. Iris noirâtre ; bec, pattes et ongles noirs. — Tout le corps du bleu d'outre-mer le plus riche, avec les lores, les ailes et la queue noirs. — La femelle est d'un gris ardoisé sale, mélangé de brun, avec une bande blanche à travers l'aile, des raies jaunâtres au centre des plumes des parties inférieures ; les ailes et la queue noirâtres. Ce magnifique oiseau, signalé d'abord dans l'Himalaya, se trouve aussi à Moupin dans le Kan-sou et pendant l'été. Il se tient sur les montagnes les plus élevées, à 4 ou 5.000 mètres d'altitude, et cherche dans les prairies découvertes, au-dessous de la région des forêts, les insectes dont il fait sa nourriture. Son vol, léger et puissant, ressemble un peu à celui de l'hirondelle. Au mois de mai et de juin, cette espèce était abondante sur le Hong-chan-tin, mais elle en avait totalement disparu à la fin de juillet. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 32. Accentor immaculatus [273] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,145m ; queue, 0,053m ; aile fermée, 0,08m ; tarse, 0,018m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,007m. Couleurs. Iris jaune cerclé de rouge ; bec noirâtre ; pattes d'un gris roux ; ongles gris. — Tête, cou, gorge, poitrine et partie supérieure de l'abdomen d'un gris cendré ; dos et croupion marron ; bas-ventre et sous-caudales d'un roux ferrugineux ; quelques petites taches blanches au bout des plumes frontales ; queue d'un brun olive ; pennes des ailes brunes, les primaires étant bordées de gris cendré sur les barbes externes, et les tertiaires de roux vif, comme les plumes scapulaires ; couvertures des ailes d'un gris cendré ; aileron d'un brun noir. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle, avec des couleurs moins vives. L'Accentor immaculatus, qui se distingue de ses congénères par son plumage aux teintes uniformes et dépourvues de stries, n'est pas rare pendant l'été à Moupin et sur les hautes montagnes du Setchuan occidental. Dès la fin de l'automne, il descend dans les vallées et y demeure jusqu'au printemps. Il est probable que cette espèce se trouve aussi dans le Tibet septentrional et dans toute la région himalayenne, quoiqu'elle n'ait été signalée encore que dans le Népaul. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 33. Accentor montanellus [272] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,15m à 0,16m ; queue, 0,065m ; aile fermée, 0,07m ; tarse, 0,021m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,007m. Couleurs. Iris châtain clair ; bec brun, avec les bords jaunâtres ; pattes d'un roux clair ; ongles bruns. — Dessus de la tête d'un gris brun plus ou moins foncé, suivant l'âge et le sexe, et bordé latéralement de noir ; plumes de la partie supérieure du cou et du dos rousses, lisérées de gris ; croupion et sus-caudales d'une teinte terreuse ; gorge, devant du cou et poitrine d'un gris lavé de jaune d'ocre ; milieu du ventre et sous-caudale blanchâtres, avec des taches brunes au centre de ces dernières ; flancs grisâtres avec des flammèches brunes ; une large raie sourcilière jaunâtre partant des côtés du front et s'étendant jusqu'à la partie postérieure du cou ; lores, dessous des yeux et région parotique bruns, avec une tache jaunâtre au bout des couvertures des oreilles ; côtés du cou d'un gris cendré ; queue d'un gris terreux ; pennes des ailes brunâtres, frangées de roux olive au bord externe et de gris à l'extrémité ; petites et moyennes couvertures des ailes d'un roux olive, avec des taches blanches à l'extrémité. Au printemps le dessus de la tête est d'une teinte plus foncée, presque noire, la couleur cendrée du cou est plus pure et descend plus bas vers la poitrine. — La femelle ne diffère du mâle que par des teintes moins pures et par les stries brunes qui rayent le dessus de sa tête, qui est d'un gris cendré. Cette espèce qui, d'après M. Severtzoff, niche dans le N.-E. du Turkestan, à une altitude de 5 à 10.000 pieds, et qui s'égare parfois en Europe, est commune dans la Sibérie orientale et sur les bords du Baïkal, et, pendant l'hiver, dans la moitié septentrionale de la Chine, où je l'ai capturée jusque dans les monts Tsinling. Elle arrive à Pékin dès les premiers froids et y séjourne jusqu'au printemps. Elle s'établit dans les jardins et dans les endroits couverts de buissons et de hautes herbes desséchées et se nourrit de petites graines, principalement de celles d'Amaranthus. Dans la mauvaise saison, cet oiseau ne fait entendre qu'un petit sifflement aigu, mais en été il chante d'une manière assez agréable ; aussi les Pékinois le gardent-ils en cage en le nourrissant de millet. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 34. Parus pekinensis [409] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,11m ; queue, 0,04m à 0,05m ; aile ouverte, 0,076m ; fermée, 0,06m ; tarse, 0,017m ; doigt postérieur, 0,013m, l'ongle seul mesurant 0,006m ; bec, 0,007m. Couleurs. Iris noir ; bec noirâtre ; pattes et ongles bleuâtres. — Tête et partie supérieure du cou d'un noir à reflets métalliques, avec une huppe de quatre ou cinq plumes minces et allongées ; gorge et haut de la poitrine d'un noir un peu moins pur ; une tache blanche isolée sur la nuque ; région parotique blanche également ; dos d'un cendré bleuâtre ; croupion, poitrine, ventre et sous-caudales d'un gris sale ; tectrices et rémiges brunes, avec un liséré cendré sur les barbes externes ; pennes tertiaires terminées de blanc ; petites couvertures des ailes cendrées ; moyennes et grandes couvertures brunes, avec une large tache blanche à l'extrémité. — La livrée de la femelle est semblable à celle du mâle. Le jeune oiseau, dans son premier plumage, offre déjà sur l'occiput une huppe longue de 1 centimètre et demi ; il a les teintes noires de la tête et de la gorge fortement lavées de verdâtre, le dos d'un brun olive, la région parotique plutôt jaune que blanche, et toutes les parties inférieures nuancées de jaunâtre. C'est à Pékin même que j'ai aperçu pour la première fois cette petite mésange : en janvier 1864, elle vint jusque dans notre jardin, mais cette visite était tout à fait accidentelle et n'était causée que par une chute de neige extraordinaire. Le Parus pekinensis habite en effet les forêts sombres qui couvrent les montagnes ; et plus tard je l'ai retrouvé soit au milieu des conifères qui ornent encore quelques vallées du Tchély, soit dans les bois de Moupin. Cette mésange est d'un naturel plus silencieux et moins turbulent que la plupart de ses congénères ; elle est très peu farouche, et ne s'enfuit pas même quand on lui tire des coups de fusil. Dans l'extrême Orient, elle remplace notre Petite Charbonnière, dont elle se distingue à tout âge par les plumes effilées qui forment une huppe sur le sommet de sa tête. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 35. Proparus Swinhoei [414] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,11m ; queue, 0,05m, étagée, les pennes centrales dépassant les latérales de 0,015m ; aile fermée, 0,054m, avec les quatrième, cinquième et sixième rémiges égales entre elles et dépassant toutes les autres ; tarse, 0,022m ; doigt postérieur, 0,013m, l'ongle seul mesurant 0,0065m ; bec, conformé comme celui des Parus, 0,005m à partir des narines ; hauteur du bec, 0,003m. Couleurs. Iris d'un brun bleuâtre ; bec bleu, avec la pointe plus claire ; narines blanches ; pattes et ongles blanchâtres. — Sommet de la tête noir, avec une raie médiane étroite d'abord blanche, puis passant au jaune en se prolongeant sur la nuque ; gorge d'un noir légèrement cendré ; côtés et partie postérieure du cou d'un noir lavé de vert ou de vert olive ; dos et croupion d'un vert olive ; poitrine, ventre et sous-caudales d'un beau jaune orangé ; plumes auriculaires d'un blanc soyeux ; rectrices brunes, lisérées en dehors d'orangé vif sur le bord du premier tiers de leur longueur ; couvertures des ailes noires ; rémiges noires, les quatre premières lisérées extérieurement de jaune, les quatre suivantes de noir, et toutes les autres d'orangé vif ; pennes secondaires et tertiaires noires, bordées de blanc, les secondaires seulement à l'extrémité, les tertiaires au sommet et le long des barbes internes. — Le plumage de la femelle ne diffère de celui du mâle que par des teintes un peu moins vives. Cette charmante espèce a la voix, les mœurs et les allures des Paridés, et c'est à tort, suivant nous, que M. J. Verreaux, en la décrivant, l'a placée dans le même groupe que nos Fulvetta cinereiceps, ruficapilla et striaticollis. Ces derniers oiseaux n'ont, en effet de commun avec les Mésanges que l'extrême vivacité de leurs mouvements. Le Proparus Swinhoei se trouve en petit nombre dans les forêts qui couvrent les hautes montagnes de Moupin et du Setchuan occidental, jusqu'aux frontières du Kokonoor ; mais je l'ai rencontré une fois aussi dans le Tsinling central, dans la province de Chensi. Comme toutes les mésanges, cet oiseau voyage en petites bandes, et est sans cesse occupé à explorer les branches et les feuilles des arbres pour y chercher de petits insectes, des chrysalides et des œufs de papillons. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 36. Machlolophus rex [413] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,153m ; queue, 0,063m, presque carrée ; aile fermée, 0,084m, avec la quatrième et la cinquième rémige à peu près égales et dépassant toutes les autres ; tarse, 0,018m ; doigt postérieur, 0,016m, l'ongle seul mesurant 0,007m ; bec, conique, 0,009m à partir du front ; huppe occipitale, 0,023m ; hauteur du bec, 0,005m. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; tarses, doigts et ongles bleuâtres. — Sommet de la tête et côtés du cou d'un noir à reflets bleuâtres ; front, lores, raie sourcilière, joues, région parotique et nuque d'un jaune pur ; une raie noire étroite s'étendant du bord postérieur de l'œil à la nuque ; partie supérieure du dos d'un noir tacheté de cendré bleuâtre, et de blanc dans le voisinage de la nuque ; côtés et partie inférieure du dos d'un cendré bleuâtre ; sus-caudales d'un gris cendré, frangées de noir ; gorge et milieu de la poitrine et de l'abdomen d'un noir profond ; plumes des flancs, dans le voisinage de cette large bande médiane, d'abord blanches, puis cendrées ; couvertures alaires noires, les petites terminées de gris cendré, les moyennes et les grandes de blanc presque pur ; pennes alaires noires, offrant toutes, à l'exception des rémiges, une tache blanche à l'extrémité ; rémiges blanches à la base, sur les barbes externes, et lisérées de blanc et de bleuâtre dans le reste de leur étendue ; pennes moyennes lisérées de cendré bleuâtre ; souscaudales blanchâtres, nuancées de gris cendré et de noirâtre. La huppe, toujours dressée, est de forme pyramidale et les plumes de son bord postérieur sont jaunes. — La femelle porte une livrée assez différente de celle du mâle : elle a le dos vert, et non d'un gris bleuâtre ; elle n'offre point de taches blanches dans le voisinage de la nuque ; le devant de son cou et sa poitrine sont d'un vert jaunâtre, avec quelques traces de noir seulement sur la gorge ; le reste des parties inférieures est d'une teinte verdâtre qui passe au cendré sur le milieu du ventre, et le jaune des côtés de la tête et de la nuque est un peu moins pur que chez le mâle. Cette grande et belle mésange, voisine du Machlolophus spinolotus et du M. xanthogenys de l'Himalaya, est permanente dans les bois touffus des montagnes occidentales du Fokien, mais l'espèce ne paraît pas y être très abondante. C'est un oiseau vigoureux et aux mouvements vifs, qui aime à parcourir rapidement et en petites bandes les arbres et les broussailles, à la recherche des insectes et des menus fruits ; il est d'un naturel sauvage et fuit l'homme d'aussi loin qu'il l'aperçoit. Son cri de rappel, sec et fort, diffère notablement de celui des autres mésanges. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 37. Corydalla kiangsinensis [449] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,19m ; queue, 0,065m ; aile, 0,09m ; tarse, 0,024m ; pouce, 0,019m, l'ongle, très arqué, mesurant à lui seul 0,009m ; bec, 0,016m à partir du front ; hauteur du bec, 0,005m. Couleurs. Iris brun châtain ; bec brunâtre, avec la mandibule inférieure plus claire ; pattes d'un brun jaunâtre. — Parties supérieures d'un brun foncé, avec toutes les plumes frangées d'olivâtre ; partie inférieures d'un blanc sale, presque fuligineux, avec des raies noires étroites sur les plumes du ventre et sur les sous-caudales, des mèches plus larges et plus courtes sur la poitrine et les côtés du cou, et des stries très fines sur la gorge dont les côtés sont ornés de petites moustaches brunes ; une raie sourcilière jaunâtre, tachetée de brun ; rectrices très étroites, les centrales d'un brun olivâtre, avec une raie noire le long de la tige, les suivantes brunes, lisérées de roux sur le bord externe, les latérales de la même teinte, mais avec une bordure plus claire et plus large, occupant presque toute l'étendue des barbes externes et la portion terminale des barbes internes, en respectant la tige ; rémiges, pennes secondaires et tertiaires et couvertures de l'aile brunes, frangées de roussâtre. L'oiseau qui a servi de type à cette description a été tué au mois de juillet, sur une montagne aride du Kiangsi : il paraît adulte et ne peut être considéré comme un individu mélanisé de Corydalla Richardi, car, s'il ressemble à cette espèce par sa taille forte, et son bec robuste, il en différé : 1° par ses tarses sensiblement plus courts ; 2° par l'ongle de son pouce moins développé, mais très fortement arqué ; 3° par les teintes de son plumage, dans lequel on ne retrouve pas la coloration rousse ordinaire chez les Corydalla et qui est à la fois plus sombre et plus strié que celui de l'espèce européenne. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 38. Henicurus sinensis [426] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,30m ; queue, 0,16m, très fourchue, avec les rectrices de la pénultième paire dépassant les latérales de 0,045m et les centrales de 0,10m ; aile fermée, 0,11m ; tarse, 0,032m ; bec, 0,02m à partir du front ; hauteur du bec, 0,005m. Couleurs. Iris noir ; bec noir ; pattes blanches, avec les ongles lavés de brun. — Front et partie antérieure du vertex d'un blanc pur ; reste de la tête, cou, poitrine et dos d'un noir de velours ; rectrices des deux paires latérales blanches, les autres noires, avec de larges taches blanches à l'extrémité et à la base ; ailes noires, avec la base des rémiges, le bout des pennes tertiaires et l'extrémité des couvertures alaires d'un blanc pur, ce qui dessine sur le dos une grande tache blanche en forme de V ; abdomen et sous-caudales d'un blanc pur. — Chez la femelle, le plumage est absolument le même que chez le mâle, mais la queue est moins développée. Après avoir examiné comparativement de nombreux spécimens provenant les uns de Chine, les autres de Java, M. H.-J. Elwes s'est convaincu qu'il était impossible de les séparer spécifiquement ; c'était du reste l'opinion qu'avaient émise précédemment M. Swinhoe et M. J. Verreaux. L'Henicurus Leschenaulti se rencontre en toute saison, mais en petit nombre, parmi les montagnes de la Chine méridionale, jusqu'au Hoangho. Il vit isolé ou par couples, au bord des ruisseaux clairs, à l'abri de buissons touffus, et fait sa nourriture de larves aquatiques. Pour dormir, il se perche sur les branches qui pendent audessus de l'eau ; et, durant le jour, il reste généralement silencieux, ne poussant un petit sifflement que lorsqu'il est surpris. Sa démarche est des plus élégantes, et son vol assez rapide. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 39. Merula Gouldi [230] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,29m ; queue, 0,11m ; aile, 0,15m ; tarse, 0,036m ; bec, 0,022m ; hauteur du bec 0,08m. Couleurs. Iris brun ; bec et paupières d'un jaune pâle ; pattes d'un gris jaunâtre. — Tête et cou d'un noir terreux ; gorge d'un noir plus pâle ; ailes et queue noires ; sous-caudales noires, avec le centre blanc ; tout le reste du corps d'un beau roux vif. — La femelle a des teintes plus pâles, le milieu de la gorge gris tacheté de noir, le dessus des ailes et de la queue nuancé de brun et les sous-caudales d'un brun roussâtre taché de blanc, et son bec est brunâtre à la base et à l'extrémité. J'ai découvert cette belle espèce de merle dans le Setchuan occidental et à Moupin ; elle paraît assez abondante dans toute cette région, et se tient d'ordinaire dans les forêts montueuses : mais en hiver elle descend dans le fond des vallées et s'approche des habitations pour chercher le long des haies et dans les clairières des fruits et de petits vers, qu'elle ramasse sur le sol à la manière de notre merle commun. Elle ressemble également à cet oiseau par sa voix, dont le timbre est cependant un peu plus grêle et moins argentin. Le merle de Gould a été retrouvé récemment par M. Przewalski sur les montagnes boisées du Kan-sou. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 40. Oreocincla mollissima [245] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,29m ; queue, 0,115m ; aile, 0,145m ; tarse, 0,038m ; bec, 0,019m à partir du front. Couleurs. Iris d'un brun châtain ; bec d'un brun verdâtre, avec la base de la mandibule inférieure jaune ; pattes et ongles gris. — Parties supérieures d'un brun olive ; parties inférieures lavées d'une teinte ocracée, qui s'éclaircit sur le milieu de l'abdomen, et ornées de nombreuses taches noires, petites et triangulaires sur le cou et sur la poitrine, plus grandes et en forme de croissant sur le ventre ; queue brune, avec les quatre rectrices médianes d'une nuance foncée, et les rectrices latérales d'un ton de plus en plus clair, chacune de ces pennes étant terminée pur un liséré blanchâtre, qui va en diminuant de la périphérie au centre ; petites couvertures des ailes et pennes tertiaires ornées d'une bordure claire ; grandes couvertures marquées de noir à l'extrémité. Cette grive de montagne, qui paraît assez commune dans les forêts de l'Himalaya, se trouve aussi dans la Chine occidentale : je l'ai rencontrée à 3.000 mètres d'altitude dans de grands bois qu'elle ne quitte que lorsqu'elle est chassée par les neiges. Elle m'a semblé peu répandue dans cette région. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 41. Monticola solitarius [249] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,25m ; queue, 0,08m, un peu arrondie ; aile, 0,12m environ ; tarse, 0,027m ; bec, 0,0199m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec et pattes noirâtres. — Tête, cou, dos, croupion, sus-caudales, scapulaires, gorge, dernières plumes des flancs et plumes du talon d'un bleu terne ; partie inférieure de la poitrine, abdomen, souscaudales, plumes axillaires et couvertures inférieures des ailes d'un roux foncé ; pennes de la queue et des ailes noires, lavées de bleu en dessous, principalement sur le bord externe ; une tache blanche au bout des plumes de l'aileron, des grandes couvertures et des pennes tertiaires. — La femelle a les parties supérieures du corps d'une teinte brune, lavée de bleu et de gris, qui s'éclaircit vers le croupion et les scapulaires et qui est marquée de quelques taches noirâtres en forme de lunules, les parties inférieures d'un jaune grisâtre, avec des taches noirâtres semi-circulaires. — Les jeunes mâles ressemblent beaucoup aux femelles par le plumage. Ce beau merle de roche habite les Philippines, Célèbes et le Japon, mais se trouve aussi dans les provinces orientales de la Chine et s'avance même en été fort loin dans la Mantchourie et jusque sur les bords de la baie Abrek dans la Sibérie orientale (Dybowski). Chaque printemps, on capture aux environs de Pékin un certain nombre de ces oiseaux qui nichent sur les montagnes rocheuses de la province, et qui sont fort appréciés des Chinois à cause de la douceur de leur chant. Par la voix et par les mœurs, ce merle de roche ressemble beaucoup à notre merle bleu. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 42. Monticola gularis [248] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,185m ; queue, 0,06m ; aile, 0,10m ; tarse, 0,024m ; bec, 0,016m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes et ongles gris. — Parties supérieures de la tête et du cou et petites couvertures alaires d'un bleu lustré : région parotique, dos et face supérieure des ailes noirs, avec un miroir blanc sur les pennes tertiaires ; rémiges et rectrices brunes, lavées de bleuâtre sur les bords en dessus ; toutes les parties inférieures rousses, avec une tache blanche sur la gorge ; lores roux, avec quelques plumes noirâtres. — La femelle a le dessus du corps d'un brun grisâtre, avec de nombreuses taches semi-circulaires alternativement brunes et jaunâtres sur le dos et sur le croupion, les côtés du cou variés de brun et de jaunâtre, le milieu de la gorge et de l'abdomen blanc, la poitrine et les flancs ornés de nombreuses lunules noirâtres, les ailes et la queue d'un brun terne. Cette jolie espèce de la Chine septentrionale, qui a été retrouvé récemment dans le Laos cambodgien par M. le Dr Harmand, passe à Pékin vers la fin du printemps et va nicher en Mantchourie ; quelques paires seulement s'arrêtent dans les montagnes du Pétchely. Elle visite également la Sibérie orientale, où M. Dybowski l'a observée à l'embouchure de l'Oussouri et sur les bords de la baie Abrek. De même que le Monticola erythrogastra, le M. gularis se tient plutôt sur les arbres que sur les rochers. Le chant qu'il fait entendre en été est sonore et mélodieux, aussi les Chinois de Pékin élèvent-ils avec soin tous les mâles de cette espèce qu'ils peuvent se procurer. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 43. Myiophoneus cæruleus [267] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,33m ; queue, 0,12m, un peu arrondie ; aile, 0,189m ; tarse, 0,052m ; bec, 0,025m à partir du front ; haut. du bec, 0,009m. Couleurs. Iris châtain ; bec noir ; pattes noires ; ongles bruns. — Tête et tronc d'un bleu indigo foncé, avec des taches terminales d'un bleu brillant sur toutes les plumes, excepté sur celles des lores et du bas-ventre et sur les sous-caudales qui tournent au bleu noirâtre ; ailes et queue d'un bleu plus vif que le reste du corps. Le Myiophoneus cæruleus se rencontre dans toute la Chine, mais il est très rare à Pékin ; on le trouve au contraire assez communément en toutes saisons dans le centre et le sud de l'Empire. Cet oiseau au riche plumage vit solitaire au bord des torrents et des rivières et se nourrit principalement de larves et d'insectes aquatiques ; pour atteindre sa proie, il s'avance sur les pierres baignées par le courant, mais il ne plonge jamais. Je ne l'ai vu que très rarement parcourir les bosquets et se percher sur les arbres. Sa voix est douce et étendue et son chant fort agréable rappelle un peu celui du Passereau solitaire. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 44. Hypsipetes leucocephalus [209] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,25m ; queue, 0,10m, légèrement fourchue ; aile, 0,125m ; tarse, 0,017m ; bec, 0,021m à partir du front ; hauteur du bec, 0,007m. Couleurs. Iris noisette, bec et pattes rouge de corail. — Toute la tête et le cou blancs, cette couleur descendant en avant jusque sur la poitrine ; le reste du corps noir, nuancé de brun sur les ailes et sur la queue, avec une petite tache blanche à la base de l'aileron. — Dans la femelle, la teinte blanche de la tête est moins étendue, et la teinte noire des parties inférieures beaucoup moins pure. Cette jolie espèce vient passer l'été dans la Chine méridionale. et particulièrement dans le Setchuan et dans le Tchékiang, où j'ai tué la plupart des spécimens envoyés au Muséum d'histoire naturelle. On la trouve d'ordinaire dans les lieux boisés, à une certaine distance des habitations, et particulièrement sur les figuiers sauvages. Elle se nourrit de fruits et d'insectes, et, sauf dans la saison des nids, voyage en petites bandes, à la manière des étourneaux. Par son vol soutenu, elle rappelle ces derniers oiseaux, et fait entendre de temps en temps un cri d'appel court et désagréable. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 45. Ixus xanthorrhous [219] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,22m ; queue, 0,19m, carrée ; aile, 0,10m ; tarse, 0,021m ; bec, 0,014m à partir du front ; hauteur du bec, 0,005m. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes noirâtres. Sommet de la tête et région sous-maxillaire noirs, avec une petite tache d'un rouge cramoisi sur les plumes contiguës à la mandibule inférieure ; parties supérieures du corps et côtés du cou d'un brun terreux ; plumes auriculaires d'un gris soyeux ; gorge et partie antérieure du cou d'un blanc pur ; poitrine ornée d'une bande brune ; ventre blanchâtre, avec les flancs lavés de brun terreux : plumes souscaudales d'un jaune foncé ; rectrices et rémiges brunes, lisérées d'olive sur les barbes externes. Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. L'Ixus xanthorrhous, qui est de taille un peu plus forte que l'I. sinensis, mais qui a le bec plus grêle, est également fort commun dans la Chine centrale, et se rencontre parfois mêlé à l'espèce commune à laquelle il ressemble beaucoup par sa voix et ses mœurs. Je l'ai pris au Setchuan, au Chensi, au Kiangsi et au Fokien ; mais j'ai cru remarquer qu'il se tenait de préférence dans les régions montagneuses et qu'il ne s'avançait point dans les grandes plaines comme son congénère. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 46. Ixus chrysorrhoïdes [220] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,09m ; aile, 0,09m. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes d'un gris verdâtre. — Sommet de la tête noir ; lores, région sous-oculaire et gorge noirâtres ; partie supérieure du cou et dos d'un brun terreux, avec le croupion cendré et les sus-caudales blanches ; poitrine et ventre bruns ; bas-ventre et sous-caudales rouges ; queue brune, avec une bordure blanche à l'extrémité. Cette espèce de la Chine méridionale s'avance jusqu'aux frontières du Fokien. On la voit souvent à Hongkong en bandes plus ou moins nombreuses. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 47. Spizixus semitorques [223] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,22m ; queue, 0,093m, carrée ; aile fermée, 0,095m ; tarse, 0,02m ; bec, 0,013m à partir du front ; hauteur du bec, 0,01m ; largeur, 0,09m. Couleurs. Iris châtain ; bec d'un blanc jaunâtre ; pattes d'un gris brun. — Sommet de la tête, tour des yeux et gorge noirs ; nuque et dessus du cou d'un gris cendré mêlé de noir ; reste des parties supérieures vert, tirant au jaune sur les pennes alaires et sur la queue, qui est terminée par une bande noire ; poitrine et flancs verts ; milieu du ventre et sous-caudales jaunes ; un demicollier blanc sur la partie antérieure du cou ; moustaches formées de plumes noires bordées de blanc ; une tache blanche à la base des narines. Ce bel oiseau se trouve communément en toutes saisons dans les montagnes boisées de Moupin, du Setchuan, du Kiangsi, du Fokien et du Tchékiang ; je l'ai pris également dans la partie méridionale du Chensi. Par ses mœurs, son régime et sa voix, il se rapproche des Ixos, et comme ceux-ci il vit en petites bandes, qui recherchent le voisinage des habitations. Son vol est lourd, et son chant, sans être remarquable, ne manque pas de charme ni de gaieté. Quand les baies sauvages viennent à lui manquer, cet oiseau s'attaque aux bourgeons et aux jeunes pousses des pois et des Viscia. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 48. Pomatorhinus Swinhoei [277] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,25m ; queue, 0,125m, arrondie ; aile, 0,10m ; tarse, 0,036 ; bec recourbé, 0,033m à partir du front. Couleurs. Iris jaune pâle ; bec brun noir, avec la base grisâtre ; tarses et doigts bruns ; ongles gris avec la pointe brune. — Dessus de la tête d'un brun olive, avec le centre des plumes d'un brun foncé ; partie supérieure du cou et croupion d'un roux olivâtre ; dos et dessus des ailes d'un roux marron très vif ; queue d'un roux légèrement nuancé d'olive ; front, sourcils et plumes auriculaires d'un roux vif ; lores et joues maculés de noir ; région oculaire blanche en arrière et noire en avant ; gorge blanche, avec quelques poils noirs au milieu et sur les côtés des taches noires ne formant pas de moustaches bien définies ; partie supérieure de la poitrine blanche ou blanchâtre, avec de grandes taches triangulaires noires s'arrêtant plus haut que dans l'espèce précédente ; partie inférieure de la poitrine et abdomen d'un gris cendré, avec les plumes des flancs nuancées de roux olive à l'extrémité ; sous-caudales d'un roux marron foncé ; plumes tibiales grisâtres, nuancées de brun et de roux. — Cette description, prise sur quatre individus tués en hiver, peut s'appliquer à la femelle aussi bien qu'au mâle. Le Pomatorhinus Swinhoei vit sur les montagnes boisées qui séparent le Kiangsi du Fokien ; il a été pris en hiver, comme l'espèce précédente, dont il diffère : 1° par son bec et ses pattes plus robustes et de couleur noirâtre, ces mêmes parties étant blanches dans le P. gravivox ; 2° par l'absence de moustaches nettement dessinées ; 3° par la teinte du dos qui est d'un roux foncé au lieu d'être d'un brun olive ; 4° par la couleur de ses flancs qui sont d'un gris cendré au lieu d'être roux ; 5° par les taches noires de sa poitrine, plus grandes et moins nombreuses ; 6° par la nuance particulière qu'offrent les parties de son corps qui sont colorées en roux comme dans le P. gravivox. Il est un fait curieux à noter, c'est qu'en réunissant un certain nombre de caractères empruntés au P. gravivox et au P. Swinhoei, on pourrait obtenir une description complète de l'espèce de Formose, P. erythrocnemis, quoique celle-ci ne puisse être confondue avec aucune des deux espèces de la Chine continentale, considérées isolément. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 49. Pomatorhinus gravivox [276] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,24m ; queue, 0,10m, arrondie ; aile, 0,09 ; torse, 0,036m ; bec, 0,032m à partir du front. Couleurs. Iris d'un blanc grisâtre, bec brun, avec la pointe de la mandibule supérieure et la mandibule inférieure jaunâtres ; pattes et ongles blanchâtres. — Parties supérieures du corps d'une teinte olive uniforme, avec le front, les sourcils, le tour de l'œil et la région auriculaire d'un roux amadou, les lores et la partie inférieure de la joue d'un blanc maculé de noir ; gorge blanche, avec quelques poils noirs qui disparaissent vers le bas, et, sur les côtés, de fortes moustaches noires bien dessinées et continues ; poitrine blanche, marquée de nombreuses taches noires, de forme triangulaire ; milieu de l'abdomen blanc ; sous-caudales et plumes tibiales d'un roux amadou ; plumes des côtés de la poitrine et des flancs de la même teinte, ces dernières passant au brun olive à l'extrémité. — Sur une demi-douzaine de spécimens pris en hiver, je n'ai pu constater aucune différence de plumage entre les deux sexes. Cette espèce nouvelle habite les montagnes du Chensi méridional et du Setchuan septentrional, ainsi que la chaîne qui sépare ces deux provinces du Houpé et du Honan ; mais elle n'est nulle part très abondante. Elle vit par couples en petites bandes dans les bois les plus sombres et les plus retirés, et se nourrit d'insectes, de vers et de petits mollusques qu'elle ramasse à la surface du sol. C'est un oiseau très rusé et très difficile à découvrir, séjournant fort longtemps dans les cantons qu'il a choisis, et montrant, dans ses habitudes, une régularité singulière. Il prend toujours à la même heure son bain quotidien et fait entendre, à la tombée, de la nuit, son chant sonore et peu varié, mais remarquable par son étrangeté. Les habitants du Chensi le nomment Chao-hô-lô (éteignez le feu), soit par onomatopée, soit parce que le moment où il commence à chanter coïncide avec l'heure du couvre-feu. D'après ce que m'ont affirmé les Chinois, il paraît que dans certains districts on garde cet oiseau dans les maisons où il détruit les insectes parasites, et particulièrement les punaises. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 50. Pterorhinus Davidi [281] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,27m ; queue, 0,12m, arrondie ; aile, 0,09m ; tarse, 0,03m ; bec, recourbé et couvert jusqu'à la moitié de sa longueur par les plumes des narines, 0,022m, à partir du front. Couleurs. Iris d' un brun clair ; bec jaune ; pattes et ongles brunâtres. — Tête et corps d'un brun terreux qui va en s'éclaircissant sur le cou, la poitrine, les joues et les sourcils ; lores grisâtres ; plumes frontales acuminées et légèrement nuancées de gris cendré ; menton brun ; pennes alaires lisérées de cendré sur les barbes externes ; pennes caudales élargies, marquées de barres transversales foncées et terminées par un liséré d'un noir brunâtre. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. C'est dans les montagnes de Pékin que j'ai découvert cet oiseau remarquable, pour lequel M. Swinhoe a cru devoir créer un genre nouveau ; depuis lors, j'ai rencontré la même espèce près de la Mantchourie, dans l'Ourato et dans le Chensi méridional ; mais nulle part elle ne m'a paru si abondante que dans la province de Pékin ; là en effet, dans le Sichan, partout où il y a des taillis ou des buissons, on est sûr de trouver le Chan-hoamy (Hoamy de montagne) ; en toute saison on entend ses cris singuliers et son chant sonore, qui finit par fatiguer l'oreille. Le Pterorhinus Davidi est sédentaire dans les montagnes du nord de l'Empire, qu'il parcourt en petites bandes de six ou sept individus, se nourrissant d'insectes, de fruits, de millet et de toute sorte de graines. Il niche dans les buissons et fait sans doute plusieurs pontes par année, puisque je l'ai trouvé couvant encore au mois de septembre. Le nid, composé de brins d'herbe, comme celui de nos fauvettes, renferme cinq œufs d'un joli bleu turquoise, sans taches. Au milieu des bois, cet oiseau ne se montre point méfiant, et s'approche du voyageur pour l'examiner avec curiosité. Les Chinois de Pékin le gardent souvent en cage. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 51. Babax lanceolatus [282] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,25m ; queue, 0,115m, étagée, les rectrices centrales dépassant les autres de 0,04m ; aile, 0,095m ; tarse, 0,036m ; bec, 0,031m à partir du front. Couleurs. Iris jaune pâle ; bec brun ; pattes et ongles gris. — Plumes du vertex d'un brun roux ; plumes de la partie supérieure du cou et du dos d'un brun frangé de gris cendré ; lores, tour des yeux et plumes auriculaires d'un blanc soyeux ou jaunâtre, mélangé de brun roux ; une large moustache d'un brun roussâtre partant de la base de la mandibule inférieure e. se prolongeant sur les côtés du cou sous la forme de taches éparses ; gorge, poitrine et milieu du ventre d'un blanc roussâtre ; flancs marqués de longues taches brunes et rousses en forme de fer de lance ; sous-caudales et plumes tibiales d'un gris terreux lavé de brunâtre ; queue d'une teinte olive ; dessus des ailes d'un brun olive nuancé de gris cendré, avec une raie longitudinale foncée vers le milieu. — Les couleurs du plumage ne varient pas sensiblement suivant l'âge ou le sexe. Cette espèce se trouve exclusivement sur les plus hautes montagnes boisées de Moupin, du Setchuan occidental et du Chensi méridional ; dans cette dernière province elle est assez rare, tandis qu'elle est fort commune à Moupin. Elle se tient sur la lisière des bois, en troupes plus ou moins nombreuses, et cherche sa nourriture plutôt sur le sol que sur les arbres. En toutes saisons, cet oiseau se montre très loquace et fait entendre à tous propos ses notes étranges, qui tantôt sont très douces et tantôt semblent exprimer la colère. Le nouveau nom générique que nous proposons pour cette espèce, Babax, synonyme de Garrulax, fait allusion à ce babil intarissable. Le Babax lanceolatus n'émigré pas. Son nid, construit avec des herbes, est placé au milieu des broussailles et a la forme de celui du Merle ; les œufs, au nombre de cinq ou six, sont d'un bleu verdâtre. Comme l'a fait observer avec raison feu J. Verreaux, en décrivant les premiers spécimens que j'avais envoyés au Muséum d'histoire naturelle, cette espèce paraît tenir à la fois des Pterorhinus et des Ianthocincla, mais en réalité elle mérite de constituer un genre particulier à aussi juste titre que les Trochalopteron, les Cinclosoma et autres types séparés des Garrulax. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 52. Garrulax perspicillatus [286] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,34m ; queue, 0,135m ; tarse, 0, 042m ; bec, 0,022m, conique. 0,16m, arrondie ; aile, Couleurs. Iris d'un brun roux ; bec brun, avec la pointe d'une teinte cornée ; pattes grisâtres. — Front, lores, tour des yeux et région auriculaire noirs ; tête, cou et gorge d'un cendré olivâtre, les plumes ayant un aspect écailleux ; dos, croupion, sus-caudales et dessus des ailes d'un brun olive ; poitrine et ventre d'une teinte grise ocracée, passant au roussâtre sur le milieu de l'abdomen et sur les plumes tibiales ; sous-caudales d'un roux jaunâtre ; rectrices centrales d'une teinte olive, les suivantes ornées à l'extrémité d'une tache noirâtre de plus en plus marquée. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Cette grande espèce de Garrulax est propre à la Chine méridionale et se tient dans le voisinage des habitations et des sépultures, au milieu des terres cultivées, dans les plaines parsemées de bouquets d'arbres, de buissons et de bambous. Je l'ai trouvée communément dans le Chensi méridional, sur les deux rives du Hoang-ho, où elle réside toute l'année, mais je ne l'ai jamais rencontrée sur les hautes montagnes, ni dans les forêts. Ces oiseaux vivent en petites bandes, près des lieux qui les ont vus naître, et cherchent sur le sol, le long des haies, au bord des champs ou sous les bambous, les insectes qui constituent leur principale nourriture. A l'occasion, ils s'accommodent de toute sorte de fruits et de graines, et s'attaquent même aux oiseaux plus faibles qu'eux. Leur voix criarde et désagréable se fait entendre à chaque instant. Les Chinois d'ordinaire ne chassent point cette espèce qui, comme la suivante, vit familièrement auprès d'eux ; toutefois, dans le voisinage des colonies européennes où ils tuent indifféremment toute sorte de gibier, ils n'ont plus pour elle le même respect. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 53. Cinclosoma lunulatum [292] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,30m ; queue, 0,13m, 0,105m ; tarse, 0,04m ; bec, droit, 0,033m à partir du front. arrondie ; aile, Couleurs. Iris d'un blanc jaunâtre, souvent d'un blanc pur ; bec d'un brun grisâtre, avec la mandibule inférieure plus claire ; pattes et ongles grisâtres. — Sommet de la tête brun ; reste des parties supérieures d'une teinte olive, chaque plume présentant à l'extrémité une large barre noire suivie d'une bande jaunâtre ; tour des yeux et lores blancs ; gorge et joues d'un brun fuligineux, relevé sur les côtés du cou et sur la poitrine par des franges blanches occupant le bord des plumes ; milieu du ventre blanc ; flancs et souscaudales d'un jaune olivâtre, barré de brun et de jaunâtre ; rémiges noires, lisérées de cendré bleuâtre sur les barbes externes et terminées par une tache blanche, pennes secondaires et tertiaires frangées de brun olive ; rectrices centrales d'une teinte olive, ornées à l'extrémité d'une bande noire suivie d'une tache blanche, cette tache et cette bande étant de plus en plus marquées sur les pennes suivantes, dont la base est d'un cendré bleuâtre. — Plumage de la femelle et des jeunes semblable à celui du mâle. Les premiers spécimens de cette espèce nouvelle, ceux qui ont servi à la description publiée par feu J. Verreaux, ont été trouvés par moi dans le Setchuan occidental ; mais depuis lors j'ai rencontré fréquemment, en toutes saisons, le même oiseau dans les forêts de Moupin et du Kokonoor occidental, et même dans le Chensi méridional et au Tsinling. Par sa voix et ses mœurs, le Cinclosoma lunulatum ressemble beaucoup aux Cinclosoma maximum et Arthemisiæ ; mais il ne reste pas, autant que ces derniers, confiné pendant l'hiver au centre des forêts. C'est une espèce sédentaire qui se nourrit de baies et plutôt encore d'insectes qu'elle découvre en grattant la terre et en écartant les feuilles sèches avec ses pattes, à la manière des poules. Quoiqu'il soit à l'état sauvage d'un naturel craintif et déliant, le C. lunulatum s'apprivoise et s'élève facilement en cage ; mais son chant est trop court et trop monotone pour être apprécié des amateurs. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 54. Cinclosoma Arthemisiæ [294] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,36m ; queue, 0,16m, arrondie ; 0,135m ; torse, 0,048m ; bec, 0,025m, droit dans tous les âges. aile, Couleurs. Iris jaune ; bec d'un brun noir, avec la base de la mandibule inférieure d'un gris verdâtre ; pattes d'un roux blanchâtre. Sommet de la tête, nuque, couvertures des oreilles, milieu des joues, devant du cou et un cercle étroit autour des yeux d'un noir profond ; région oculaire, lores, plumes recouvrant la base du bec sur les côtés, et menton d'un roux mêlé de gris ; un sourcil de la même teinte prolongé en arrière par une raie grisâtre ; un demicroissant d'un blanc jaunâtre derrière l'oreille ; côtés du cou nuancés de roux ferrugineux ; partie supérieure du cou et dos d'une teinte olive, avec une barre noire et une tache terminale jaunâtre sur chaque plume ; reste des parties supérieures d'une teinte olive nuancée de marron, passant au roux en arrière, chaque plume étant marquée d'une large bande noire suivie d'une tache en losange d'un blanc jaunâtre. Parties inférieures d'un gris lavé de jaune d'ocre, avec des barres noires bien marquées sur la poitrine et sur les côtés du cou, moins nettes sur les flancs ; rectrices des deux paires centrales d'une belle teinte olive marron, avec une tache subterminale noire et l'extrémité blanche ; rectrices latérales ornées de taches noires et blanches de plus en plus grandes, les taches noires étant séparées de la teinte olive du reste de la plume par une petite bande centrée ; rémiges noires, lisérées de cendré bleuâtre sur la moitié de la longueur de leurs barbes externes : pennes secondaires et tertiaires d'un roux marron en dessus, offrant, comme les rémiges et les couvertures des ailes, une double tache, noire et blanche à l'extrémité. Je n'ai rencontré et pris cette espèce que dans le Setchuan septentrional et sur les frontières de cette province et du Kokonoor ; elle est sédentaire, mais peu répandue dans cette région, et vit, comme ses congénères, dans les forêts les plus touffues. Elle a les mêmes habitudes, le même régime et presque la même voix que l'espèce précédente. Par ses caractères généraux et les teintes de son plumage, le Cinclosoma Arthemisiæ ressemble beaucoup moins au C. maximum qu'au C. ocellatum ; il est toutefois bien distinct de cette dernière espèce, ainsi que nous avons pu nous en assurer on comparant à nos C. Arthemisiæ des spécimens de C. ocellatum recueillis jadis dans l'Himalaya par le major Hodgson et faisant partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. Dans les C. Arthemisiæ en effet, le bec est toujours noir, et non pas corné, les taches terminales des plumes du dos sont jaunâtres, et non pas blanches comme dans les C. lunulatum et C. maximum, la teinte noire de la tête qui descend sur la gorge, à travers les joues, est à la fois plus marquée et plus étendue, etc. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 55. Cinclosoma maximum [293] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,385m ; queue, 0,19m, arrondie ; aile, 0,15m ; tarse, 0,046m ; bec, 0,03m, assez arqué dans tous les âges et garni à la base de longue vibrisses couvrant les narines. Couleurs. Iris d'un jaune clair ; bec d'un brun corné, avec la mandibule inférieure un peu plus claire ; pattes blanchâtres. — Sommet de la tête brun ; dessus du cou et dos d'une teinte olive passant au roux pourpre sur le croupion, chaque plume étant marquée d'une large tache noire et d'une tache arrondie jaunâtre sur le cou et blanche sur le dos, le croupion et les souscaudales ; lores et sourcils d'un roux lavé de noir ; joues et gorge d'un roux foncé, avec une trace noire au centre et une frange claire au bord de chaque plume, surtout à la partie inférieure du cou ; poitrine d'une teinte analogue, avec des taches noires plus marquées ; abdomen et sous-caudales d'un roux jaunâtre ; rémiges noirâtres, lisérées de cendré sur les barbes externes et terminées chacune par une tache blanche ; pennes tertiaires d'un roux pourpre ; rectrices centrales d'une teinte marron, bordées de cendré, et ornées à l'extrémité d'une tache noire, suivie d'une tache blanche : rectrices latérales d'un gris cendré à la base, avec des taches terminales noires et blanches de plus en plus marquées. Ce n'est que dans les plus hautes forêts de Moupin et le Yaotchy, entre 3 et 4.000 mètres d'altitude, que j'ai rencontré cette grande et nouvelle espèce de Cinclosoma. Elle est sédentaire dans toute cette région, mais fort peu répandue ; elle vit en couples ou en petites bandes dans les bois les plus sombres. De même que l'espèce suivante, celle-ci passe ses journées à gratter le sol et les feuilles mortes pour chercher sa nourriture ; elle est douée d'une assez belle voix, mais ne la prodigue pas, et fait seulement entendre, à d'assez rares intervalles, quelques notes sonores, auxquelles on ne peut guère donner le nom de chant. Dans son ensemble, le Cinclosoma maximum offre d'assez grandes ressemblances avec le C. ocellatum de l'Himalaya, mais s'en distingue sûrement par son bec plus arqué, par ses narines cachées sous des vibrisses, par sa taille plus forte, et par la coloration particulière de ses parties inférieures. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 56. Leucodioptron chinense [283] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,24m ; queue, 0,10m, arrondie ; aile, 0,104m ; tarse, 0,038m ; bec 0,02m, presque droit ; hauteur du bec, 0,008m. Couleurs. Iris jaune : bec brun, avec la base de la mandibule inférieure jaunâtre, devenant presque entièrement jaune chez les vieux oiseaux ; pattes et ongles jaunâtres. — Dessus de la tête, partie supérieure et côtés du cou d'un roux olive, avec le centre des plumes marqué de noir, ce qui forme cinq ou six raies continues sur ces parties ; dos et croupion d'une teinte olive sombre assez uniforme, les taches centrales des plumes ayant presque complètement disparu ; tour des yeux blanc, cette couleur s'étendant en arrière sous la forme d'une raie, dessous du corps d'un roux jaunâtre vif, avec le milieu du ventre d'un gris cendré pur et de nombreuses stries noires sur la gorge et le devant du cou ; queue d'un brun olive foncé, avec des barres noirâtres ; ailes d'un brun olive ; lores et couvertures des oreilles d'un brun roux uniforme. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Cette espèce, caractéristique de la faune chinoise, est abondamment répandue sur les montagnes des provinces méridionales ; je l'ai rencontrée jusqu'au Tsinling, dans le Chensi méridional, mais elle ne dépasse point cette chaîne qui marque d'une manière absolue la limite septentrionale de son aire d'habitation, et tous les individus que l'on voit en cage à Pékin viennent certainement du sud de l'Empire. Les Chinois qui donnent à cet oiseau le nom de Hoa-méy (fleuri-sourcil) le gardent très fréquemment en captivité, et l'estiment non seulement à cause de son caractère batailleur qui permet de l'employer comme oiseau de combat, mais encore et surtout à cause de son chant qui, suivant eux, surpasse celui de tous les autres oiseaux du pays. Le Hoamy possède en effet une voix sonore et variée, mais ses notes éclatantes ne tarderaient pas à fatiguer nos oreilles européennes. En domesticité, il montre une intelligence surprenante et se trouve bientôt avec son maître sur le pied d'une intime familiarité ; mais à l'état sauvage il est extrêmement rusé, et se laisse surprendre difficilement. Comme les autres Garrulacidés, il vit en petites bandes, sur les coteaux boisés. — Il nous a paru nécessaire de lui restituer le nom chinois d'Hoamy pour éviter les confusions que l'on fait trop souvent entre cet oiseau et le Garrulax chinensis. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 57. Trochalopteron Ellioti [300] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,27m ; queue, 0,095m ; tarse, 0,038m ; bec, droit, 0,015m. 0,13m, arrondie ; aile, Couleurs. Iris d'un jaune clair ; bec noir ; pattes rousses. — Teintes générales du plumage d'un brun olive, passant au cendré sur la tête et au verdâtre sur le croupion et les sus-caudales ; lores noirâtres ; toutes les plumes des parties supérieures, excepté celles du croupion et les souscaudales, marquées à l'extrémité, qui est un peu plus foncée, d'une très petite tache d'un gris nacré ; plumes des côtés de la tête, de la gorge et de la poitrine d'un cendré brunâtre, et lisérées de gris nacré ; flancs olivâtres ; milieu de l'abdomen, bas-ventre, sous-caudales et plumes tibiales d'un roux nuancé de lie-de-vin ; face supérieure de la queue d'un jaune mordoré, avec l'extrémité blanche ; face inférieure noire ; pennes alaires noires, marquées au centre, sur les barbes externes, d'une grande tache d'un jaune mordoré ; les primaires ornées en outre, sur le bord externe, d'un liséré d'un gris bleuâtre, argenté ; les tertiaires de plus en plus ternes, et passant au bleu d'acier à l'extrémité. Je me suis procuré pour la première fois cette nouvelle et charmante espèce sur les montagnes boisées du Setchuan occidental ; depuis lors je l'ai retrouvée, très abondamment répandue, à Moupin, dans le Setchuan septentrional et au Chensi, jusqu'au Hoangho. Dans ces régions montueuses, le Trochalopteron Ellioti est commun à peu près partout, et en toutes saisons ; en revanche, il ne se rencontre jamais en plaine : il se tient plutôt à la lisière des bois que dans l'intérieur des grandes forêts, et se montre fréquemment au bord des chemins, dans le voisinage des habitations. Sa familiarité est telle que je l'ai vu souvent pénétrer en hiver dans l'intérieur des maisons pour becqueter les grains ou la farine de maïs. Les Chinois lui pardonnent volontiers ces petits larcins en faveur de l'agrément qu'il leur procure par ses allures vives et élégantes et son babil incessant, d'une grande douceur et même un peu mélancolique. Comme la plupart des oiseaux de cette famille, qui ont les ailes fort courtes, les Trochalopteron Ellioti n'ont pas un vol soutenu, et passent d'un arbuste à l'autre, en troupes bruyantes. Ils font dans les buissons un nid en forme de coupe, construit avec des herbes et renfermant cinq ou six œufs bleuâtres. Tout récemment la même espèce a été rencontrée dans le Kan-sou par le lieutenantcolonel Przewalski. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 58. Trochalopteron Milni [298] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,28m ; queue, 0,12m, arrondie ; aile, 0,11m ; tarse, 0,039m ; bec droit, 0,019m. Couleurs. Iris brun ; bec et pattes noirs. — Vertex et partie supérieure du cou d'un roux fauve ; région parotique d'un blanc pur ; gorge et lores noirs ; dos olive, avec les larges plumes garnies d'un liséré plus foncé ; croupion et sus-caudales d'une teinte olive dorée ; parties inférieures d'une teinte olive cendrée, passant au verdâtre sur le cou, la poitrine, les flancs, les souscaudales et les plumes tibiales ; face supérieure de la queue d'un rouge vif ; face inférieure noirâtre ; dessus des ailes d'un rouge brillant et lustré, avec les barbes internes des dernières pennes tertiaires blanches. — Le plumage de la femelle est semblable à celui du mâle ; les jeunes n'ont pas de calotte rousse sur la tête, et n'offrent pas de blanc sur la région parotique et sur les dernières pennes tertiaires. Cette nouvelle espèce, que j'ai découverte sur les sommets boisés du Fokien occidental, ressemble à la précédente par les tons rouges de sa queue et de ses ailes, mais s'en distingue par la couleur blanche de ses joues, la teinte rousse de son vertex, les nuances différentes des autres parties de son corps ; elle a d'ailleurs la queue plus longue et plus étagée. On la trouve en toutes saisons, mais en petit nombre, dans les bois de Koatén ; sa voix et ses mœurs sont à peu près les mêmes que celles des autres espèces déjà décrites. Je me suis fait un devoir et un plaisir de dédier ce bel oiseau à notre savant zoologiste, M. Milne-Edwards, pour le remercier des encouragements qu'il n'a cessé de prodiguer à mes recherches pendant mon séjour en Chine. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 59. Trochalopteron formosum [297] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,28m ; queue, 0,115m, arrondie ; aile, 0,10m ; tarse, 0,039m ; bec, droit, 0,019m. Couleurs. Iris d'un brun grisâtre ; bec noir ; pattes d'un brun roux. — Plumes acuminées de la partie antérieure du vertex noires, bordées de gris cendré ; nuque et dos d'un brun roux ; croupion et sus-caudales d'un brun olive ; plumes de la région parotique à barbes déliées, d'un gris soyeux, avec le centre noir ; lores, raie sourcilière, gorge et cotés du cou noirs ; reste des parties inférieures d'une teinte olive foncée, passant au roux sur la poitrine dont la partie supérieure offre des lunules noires peu distinctes ; face supérieure de la queue d'un rouge cramoisi ; face inférieure brune ; dessus des ailes d'un rouge cramoisi, brillant et lustre, avec les dernières pennes brunes. — Plumage de la femelle presque semblable à celui du mâle. C'est sur les montagnes boisées du Setchuan occidental que j'ai découvert cette nouvelle espèce de Trochalopteron, aux couleurs éclatantes ; les individus que j'ai envoyés au Muséum d'histoire naturelle, et qui ont servi de types à la description de feu J. Verreaux, ont été pris en hiver sur des Chamœrops excelsa dont ils mangeaient les fruits revêtus d'une enveloppe mince et légèrement sucrée. Le Trochalopteron formosum se trouve en toutes saisons dans le Setchuan occidental, mais est loin d'être répandu ; il se tient dans les forêts les plus élevées et n'en descend que lorsque les neiges le forcent à aller chercher sa nourriture dans les vallées. Comme les trois autres espèces du même genre qui habitent la Chine, ce trochalopteron ne fait pas entendre de véritable chant et se contente de pousser quelques sifflements doux et faibles. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 60. Ianthocincla Berthemyi [296] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,265m ; queue, 0, 120m ; aile, 0,115m ; tarse, 0,42m ; bec, 0,23m à partir du front. Couleurs. Iris noirâtre ; bec noir, avec la pointe tachée de jaune ; pattes vertes. — Plumage semblable en général à celui du Ianthocincla pœcilorhyncha, mais offrant des nuances plus claires et distribuées d'une manière un peu différente. Tête, cou, menton et partie supérieure de la poitrine d'une nuance moins foncée et beaucoup plus dorée que dans l'espèce de Formose ; teinte grise de l'abdomen commençant beaucoup plus haut et étant plus pure, à peine nuancée de verdâtre ; pennes caudales, à l'exception des quatre médianes, ornées à l'extrémité d'une tache distincte, blanche et non pas fauve comme dans le Ianthocincla pœcilorhyncha, et présentant en outre sur leur face externe une teinte grisâtre ; partie inférieure du front et région comprise entre l'œil et la base du bec d'un noir profond, et non d'un noir pourpré, cette tache noire dessinant une sorte de masque et se prolongeant un peu au-dessous et en arrière de l'œil. En comparant notre spécimen tué sur les montagnes boisées du Fokien occidental avec deux individus de M. Swinhoe tués à Formose et acquis de M. Verreaux, nous nous sommes convaincus que nous avions affaire à une espèce distincte, différant du Ianthocincla pœcilorhyncha par quelques détails de coloration aussi bien que par les proportions des diverses parties du corps ; et nous avons proposé de nommer cette espèce nouvelle Ianthocincla Berthemyi, en l'honneur de M. Berthemy, jadis ministre plénipotentiaire de France à Pékin, amateur d'ornithologie. Le Ianthocincla Berthemyi ne paraît pas fort répandu dans le Fokien ; il vit en petites bandes dans les taillis et les buissons, et cherche d'ordinaire sur le sol sa nourriture qui consiste principalement en insectes. Sa voix est assez désagréable et, comme la plupart des Garrulacidés, il pousse, à la vue d'un ennemi, des cris discordants et interminables. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 61. Heteromorpha gularis [305] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,09m, étagée, les pennes centrales dépassant les autres de 0,02m ; ailes, 0,10m ; tarse, 0,027m ; bec, 0,015m ; hauteur du bec, 0,011m. Couleurs. Iris noisette ; bec d'un jaune orangé, pattes vertes, avec les ongles d'un gris verdâtre. — Front noir, ainsi qu'une large raie sourcilière et un rabat sur la gorge ; dessus de la tête et région parotique d'un gris cendré pur ; lores et moustaches d'un blanc pur ; partie supérieure du cou, dos, croupion et sus-caudales d'un brun marron uniforme ; parties inférieures du corps blanches, nuancées de jaunâtre sur la poitrine. Après la mue, le blanc de la moustache et des parties inférieures (à l'exception des sous-caudales) est remplacé par une teinte jaune pâle. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Cet oiseau que la forme de son bec, à peine sinueux, doit faire ranger dans le même genre que l'Heteromorpha unicolor, est, paraît-il, assez rare dans le Bootan, le Darjeeling et le Cachar septentrional, où il se tient à une altitude de 3 à 6.000 pieds. En Chine, au contraire, je l'ai rencontré assez communément sur les grandes montagnes boisées du Fokien occidental, où il vit en bandes au milieu des buissons et des bouquets de bambous. Ses mœurs et son régime sont les mêmes que ceux de l'Heteromorpha unicolor, et son cri de rappel, tsi-tsi-tsi, qu'il fait entendre continuellement, ressemble beaucoup à celui de l'espèce de Moupin. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 62. Cholornis paradoxa [303] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimension. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,10m, très étagée ; aile, 0,09m ; tarse, 0,33m ; doigt externe, réduit à un moignon, 0,05m ; bec, 0,011m, aussi haut que long et plus large que dans l'espèce précédente. Couleurs. Iris blanchâtre ; bec jaune ; pattes d'un gris verdâtre. — Dos et croupion olivâtres ; face supérieure de la queue et des ailes fortement lavée de cendre : sommet de la tête d'un brun terreux, avec une teinte grise sur le front et une raie sourcilière brune allant du lorum à la nuque ; un cercle blanc autour de l'œil ; partie supérieure de la gorge couverte par un rabat de couleur brune ; plumes des joues brunes, lisérées de gris ; reste des parties inférieures d'un brun terreux, légèrement nuancé de violet sur la poitrine. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Cet oiseau singulier, qui se distingue facilement de l'Heteromorpha unicolor par la forme de son doigt externe, réduit à un simple moignon, habite aussi en petites bandes les forêts les plus élevées et les endroits couverts de bambous sauvages. Il est assez rare à Moupin, et c'est par une véritable bonne fortune que je suis parvenu à m'en procurer un jour trois individus, en surprenant une petite troupe et en l'arrêtant par l'imitation de son cri de rappel, qui ressemble à celui des Suthora. Le Cholornis paradoxa se rapproche beaucoup du reste de ces derniers oiseaux par ses habitudes et son régime qui sont absolument les mêmes que ceux des Paradoxornis et des Heteromorpha. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 63. Paradoxornis Heudei [302] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,18m ; queue, 0,095m, très étagée ; aile, courte et arrondie, 0,057m ; tarse, 0,024m ; bec fortement comprimé, 0,024m ; hauteur du bec, 0,010m. Couleurs. Bec jaune ; pattes d'un gris jaunâtre ; ongles gris. — Milieu du vertex gris ; deux larges raies noires au-dessus des yeux, en forme de sourcils ; cou gris ; région parotique d'un gris rose ; dos gris rosé, avec quelques taches clairsemées brunes et de forme allongée ; croupion d'un jaune roux : gorge blanche ; poitrine d'un rosé vineux ; flancs roussâtres ; milieu du ventre blanchâtre, de même que les sous-caudales. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris possède deux spécimens de cette espèce remarquable, découverte par le père Heude dans le district de Nanking. Le Paradoxornis Heudei habite d'ordinaire au milieu des roseaux, au bord des marais, mais je l'ai rencontré également dans les bambouseraies, et il me paraît probable qu'il remonte parfois sur les montagnes boisées. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 64. Paradoxornis guttaticollis [301] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,103m, fortement étagée ; aile, 0,095m ; tarse, 0,03m ; bec, comprimé latéralement et fortement sinueux, 0,015m à partir du front ; hauteur du bec, 0,015m. Couleurs. Iris d'un châtain roux ; bec jaune ; pattes verdâtres ; ongles d'un gris verdâtre. — Dessus de la tête et de cou d'un roux vif, tournant au fauve ; dos et dessus des ailes et de la queue d'un brun olive nuancé de roux ; une grande tache noire sur la région parotique ; espace situé au-dessous de l'œil, dans le voisinage du bec et de la gorge, d'une teinte blanchâtre piquetée de noir ; partie supérieure du menton presque noire ; reste des parties inférieures d'un blanc lavé de roux, principalement sur la poitrine où l'on remarque quelques taches noires formant une sorte de bande pectorale. La description ci-dessus est prise sur plusieurs sujets tues dans les quatre saisons de l'année. — Le plumage de la femelle est semblable à celui du mâle. Cette espèce nouvelle que j'ai découverte dans le Setchuan occidental se rapproche du singulier P. flavirostris de l'Himalaya, avec lequel elle a été primitivement confondue ; mais elle en diffère par la teinte plutôt blanchâtre que rousse de ses parties inférieures, et par les taches de sa poitrine qui sont distinctes en toutes saisons, et ne forment jamais une bande continue comme dans l'espèce himalayenne. Tout récemment le même oiseau a été retrouvé par M. le major H.-H. Godwin-Austen d'abord à Kuchai, sur les monts Naga, à une altitude de 6.000 pieds, puis à Shillong, sur les monts Khasi, et figuré par M. Gould, dans ses Oiseaux d'Asie, sous le nom de Paradoxornis Austeni. Le Paradoxornis guttaticollis, que les Chinois nomment Lao-chanze, vit en couples ou en petites bandes dans les bois montueux, à une altitude généralement plus faible que les espèces des genres voisins. Il se nourrit d'insectes arboricoles, de bourgeons et de petites graines, qu'il va chercher dans le fourré, se suspendant et se cramponnant aux branches à la manière de nos mésanges. Il ne fait entendre qu'un petit cri de rappel, grêle et strident. De même que les Conostoma et les Heteromorpha, les Paradoxornis sont d'un naturel éminemment sociable et montrent le plus grand attachement les uns pour les autres : quand un des leurs est blessé, ils s'efforcent de le secourir et de le protéger et ne se décident à l'abandonner qu'à la dernière extrémité. Par leur système de coloration, leurs formes, les proportions de leur corps, leurs mœurs et leur voix, tous ces genres d'insectivores à gros bec se rattachent intimement aux Suthora et forment certainement avec ceux-ci une famille naturelle. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 65. Suthora conspicillata [341] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,14m ; queue, 0,08m ; aile fermée, 0,06m, avec les cinquième, sixième et septième rémiges égales entre elles et dépassant toutes les autres ; tarse, 0,026m ; doigt postérieur, 0,011m ; ongle de ce doigt, 0,006m ; bec, 0,004m à partir du front ; hauteur du bec, 0,004m. Couleurs. Iris brun ; bec jaune ; pattes brunes ; ongles grisâtres. — Dessus de la tête et du cou brun châtain, et non pas fauve ou rougeâtre comme dans la plupart des autres espèces ; un cercle de plumes blanches autour de l'œil ; dos, couvertures des ailes et croupion olive ; gorge, côtés du cou et poitrine d'un brun vineux très clair, avec quelques taches longitudinales brunes sur les plumes delà gorge ; reste des parties inférieures d'un brun olive, un peu plus clair que la teinte du dos ; queue d'un gris brunâtre ; rémiges brunes, lisérées d'olive, et non pas de roux cannelle comme dans l'espèce précédente. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Le Suthora conspicillata est facile à reconnaître au premier coup d'œil, grâce à la teinte brune de sa tête, à la bordure olive de ses rémiges, et surtout au cercle blanc qui entoure ses yeux, comme dans les Zosterops. Je n'ai rencontré cette jolie espèce que deux ou trois fois sur les frontières du Kokonoor et dans le Tsinling méridional. Elle a les mêmes allures et à peu près la même voix que la Suthora alphonsiana, mais elle affectionne davantage les régions montagneuses ; d'après ce que m'ont dit les chasseurs chinois, elle ne serait pas aussi estimée que ses congénères, comme oiseau de combat. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 66. Suthora cyanophrys [314] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,105m ; queue, 0,06m ; aile ouverte, 0,06m ; fermée, 0,052m ; tarse, 0,018m ; doigt postérieur, sans l'ongle, 0,005m ; bec, 0,005m à partir du front ; hauteur du bec, 0,004m . Couleurs. Iris châtain, bec brun sur la mandibule supérieure, et couleur de chair sur les bords et sur la mandibule inférieure ; pattes et doigts d'un bleu plombé ; ongles bruns. — Dessus de la tête, tour des yeux et gorge d'un jaune d'ocre clair, passant au blanchâtre sur le front ; une large raie sourcilière d'un gris bleuâtre se prolongeant en arrière jusqu'à la nuque. Dos d'un jaune nuancé d'olivâtre ; croupion et barbes externes des pennes secondaires et tertiaires d'un jaune d'ocre très vif ; poitrine d'un jaune clair, avec une bande transversale blanche irrégulière, occupant la base de la gorge ; sous-caudales et plumes tibiales d'une teinte jaunâtre ; rémiges brunes, lisérées de blanc ; rectrices de la même teinte, avec une large bordure d'un jaune d'ocre vif. J'ai pris ce nouveau Suthora dans le S.-O. du Chensi, à 1.800 mètres d'altitude, sur des montagnes boisées qui étaient encore couvertes de neige (10 mars). Il n'y avait ensemble que deux oiseaux, parfaitement semblables entre eux, et l'espèce doit être très rare dans cette région, puisque les chasseurs ne la connaissaient point. De même que le Suthora gularis, qui lui ressemble un peu par ses teintes générales, le Suthora cyanophrys est confiné dans les forêts et ne s'en éloigne pas, comme le font souvent les Suthora au plumage roux. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 67. Leiothrix luteus [316] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,16m ; queue, 0,06m, fourchue, les rectrices latérales dépassant les médianes de 0,01m ; aile fermée, 0,075m, arrivant au tiers de la queue et ayant les cinquième et sixième rémiges plus longues que toutes les autres ; tarse, 0,026m ; doigt postérieur, 0,016m ; l'ongle seul, 0,08m ; bec, garni de soies roides a la base, 0,008m à partir du menton ; hauteur du bec, 0,005m. Couleurs. Iris d'un brun roux ; bec rouge, avec la base noirâtre ; pattes et ongles jaunes. — Parties supérieures du corps d'un beau vert olive, nuancé de jaune sur la tête ; gorge jaune ; poitrine orangée ; milieu du ventre et souscaudales d'un blanc pur ; flancs d'un brun verdâtre ; lores, tour des yeux et région parotique d'un gris soyeux ; une raie d'un vert brunâtre formant moustache de chaque côté ; sus-caudales très longues, frangées de blanc à l'extrémité ; rectrices vertes en dessus et jaunâtres en dessous, avec une bande terminale noire sur les deux faces ; couvertures alaires et dernières pennes tertiaires vertes ; pennes secondaires noires, avec la base jaune ; rémiges noirâtres, ornées sur le bord externe de lisérés d'un jaune vif à la base et d'un rouge sanguin à l'extrémité, ce qui forme sur l'aile un miroir de deux couleurs. — La femelle et le jeune mâle ressemblent beaucoup au mâle par le plumage, mais offrent des teintes moins vives et ont le bec moins rouge. Cette charmante espèce qui est très commune dans toute la chaîne de l'Himalaya, et particulièrement sur les monts Khasi, à une altitude de 5 à 8.000 pieds, se trouve aussi fréquemment dans les parties montagneuses de la Chine méridionale. J'ai vu et pris un grand nombre de ces oiseaux au Setchuan et à Moupin, ainsi qu'au Fokien et au Tchékiang. Ils ont des allures vives et un naturel méfiant, et se tiennent d'ordinaire cachés dans les bois ou parmi les bambous : leur nourriture habituelle consiste en petits fruits, en bourgeons et en insectes qu'ils viennent parfois ramasser sur le sol. Au printemps, ils font entendre un chant, composé d'une phrase courte, mais sonore et d'un timbre agréable, qui m'a rappelé le chant de notre Sylvia orphea, de l'Europe méridionale. Leur nid, construit avec des herbes et des feuilles, renferme quatre œufs bleuâtres, marqués de quelques taches rougeâtres. Les Chinois gardent parfois ces oiseaux en cage, à cause de la beauté de leurs couleurs et de la vivacité de leurs mouvements. On en porte même de temps en temps à Pékin ; mais l'espèce ne s'avance pas au nord au delà du bassin du Yangtzé-Kiang. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 68. Minla jerdoni [327] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,14m ; queue, 0,046m, carrée, avec les deux pennes latérales un peu plus courtes que les autres ; aile ouverte, 0,083m ; fermée, 0,07m, avec la quatrième et la cinquième rémige égales entre elles et dépassant toutes les autres ; tarse, 0,021m ; doigt postérieur, 0,015m, l'ongle seul mesurant 0,006m ; bec, 0,011m à partir du front. Couleurs. Iris jaune clair ; bec noirâtre, teinté de bleu sur la base de la mandibule inférieure ; pattes et ongles d'un vert jaunâtre. — Vertex et nuque noirs ; une large raie sourcilière blanche s'étendant jusqu'au dos ; une bande noire allant des lores à la région postérieure du cou ; dos et croupion olive ; sus-caudales noires ; gorge blanchâtre ; poitrine et reste des parties inférieures d'un blanc jaunâtre, offrant sur les côtés du cou et de la poitrine, ainsi que sur les flancs, des flammèches obscures, de couleur olive ; souscaudales jaunâtres ; rectrices noires, terminées par une bande d'un blanc rougeâtre, et lisérées de rouge sur les barbes externes ; couvertures supérieures de l'aile noires, bordées de blanc ; pennes alaires noires, les premières ornées extérieurement d'un liséré mi-parti rouge et jaune, les dernières marquées à la pointe d'une tache blanche de plus en plus large. Ce charmant oiseau, l'une des espèces les plus remarquables que j'ai découvertes, vient passer l'été dans le Setchuan occidental et probablement aussi dans d'autres provinces de la Chine méridionale. Le spécimen unique qui a servi de type à la description de M. J. Verreaux a été pris à Tchentou. Les Chinois recherchent cette espèce, assez rare dans leur pays, comme oiseau de volière, à cause de la beauté de son plumage, et la nourrissent avec la pâtée qu'ils donnent d'ordinaire aux autres becs-fins. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 69. Yuhina diademata [214] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,17m ; queue, 0,077m un peu fourchue ; aile, 0,033m ; tarse, 0,021m ; bec, 0,011m à partir du front ; plumes de la tête acuminées et prolongées en une huppe, 0,025m. Couleurs. Iris châtain clair ; bec et pattes jaunes. — Plumage d'un brun terreux, plus pâle sur les parties inférieures que sur le dos, avec le milieu du ventre et les sous-caudales blanches, de même que la région occipitale d'un œil à l'autre et le rachis des rectrices et des pennes tertiaires. Rémiges noires en grande partie ; couvertures des oreilles frangées de gris soyeux. — Les deux sexes portent la même livrée. Je n'ai rencontré cette nouvelle espèce que dans le Tibet oriental, le Setchuan occidental et le S.-O. du Chensi ; dans toutes ces régions, où elle m'a paru sédentaire, elle vit en petites troupes qui se mêlent volontiers à celles des Ixos et qui se nourrissent de baies et d'insectes. Ces oiseaux ont un naturel fort doux et rappellent les jaseurs par leurs allures tranquilles ; ils restent souvent des heures entières perchés à la cime des arbres et des bambous, d'où ils s'élancent parfois pour saisir dans les airs, à la manière des Gobe-Mouches, les insectes qui leur plaisent. Pendant l'été, ils l'ont une grande consommation de baies des différentes espèces de lauriers qui subtropicales. @ abondent dans ces régions Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 70. Yuhina nigrimentum [216] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,12m ; queue, 0,045m ; aile, 0,055m ; tarse 0,018m ; bec, 0,015m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec brun roux, avec la base de la mandibule inférieure rouge ; pattes rousses ; ongles gris. — Plumage d'un brun olive en dessus, d'un jaune roussâtre en dessous, avec les joues et la gorge blanches, le menton et les lores noirs, la huppe d'un gris ardoise. Comme la précédente, cette espèce habite l'Himalaya, où elle ne semble pas fort répandue ; M. Godwin-Austen la signalée récemment dans les monts Naga, et je l'ai rencontré sur les collines boisées des frontières du Setchuan et de Moupin. Ces oiseaux se trouvaient là en bandes nombreuses, voletant d'un arbre à l'autre, et cherchant de petits insectes sur les feuilles et sur les branches. Je pense que, comme la Yuhina gularis, la Y. nigrimentum niche dans les montagnes de la Chine occidentale et se retire dans le midi pendant l'hiver, tandis que la Y. diademata n'émigre pas. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 71. Fulvetta striaticolis [325] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,115m ; queue, 0,05m ; aile fermée, 0,055m ; tarse, 0,023m ; bec, 0,007m à partir du front. Couleurs. Iris d'un blanc jaunâtre ; bec gris brun sur la mandibule supérieure et blanchâtre sur la mandibule inférieure ; pattes et ongles gris. — Parties supérieures du corps d'un brun olivâtre passant au grisâtre sur le cou et marqué de stries noirâtres sur la tête et la nuque ; parties inférieures d'un gris soyeux, strié de noirâtre sur la gorge et nuancé d'olivâtre sur les flancs ; lores noirs ; queue grisâtre, légèrement arrondie ; ailes brunes, lisérées de gris cendré sur les rémiges, de noir sur les pennes secondaires et d'olive sur les pennes tertiaires. Cette espèce est extrêmement rare, et je n'ai pu m'en procurer qu'un seul individu, à Moupin, à une altitude de 4.000 mètres, au milieu des saules et des rhododendrons rabougris qui constituent la limite supérieure de la végétation ligneuse. Quand je tirai cet oiseau, je crus abattre une sorte de mésange ; il avait en effet les allures des Paridés et explorait silencieusement les branches et les feuilles avec quelques individus de son espèce. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 72. Fulvetta ruficapilla [324] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,115m ; queue, 0,05m ; aile fermée, 0,055m ; tarse, 0,02m ; doigt postérieur, 0,013m, l'ongle seul mesurant 0,007m ; bec, 0,007m à partir du front. Couleurs. Iris noisette ; bec d'un brun clair, avec la base jaunâtre ; pattes et ongles d'un gris obscur. — Vertex et nuque d'une teinte rousse bordée de chaque côté par du noir ; clos olive ; croupion et sus-caudales d'un roux olive vif ; milieu de la poitrine et du ventre blanchâtre ; gorge de la même teinte, avec quelques stries brunes peu distinctes ; côtés de la poitrine d'une teinte violacée ; flancs et sous-caudales d'un roux olivâtre ; front, tour des yeux et côtés du cou d'un gris cendré, avec deux taches blanches, l'une au-dessus et l'autre au-dessous de l'œil ; plumes auriculaires d'un violet soyeux ; un large sourcil cendré, bordé de noir, s'étendant à partir de l'œil jusque sur la nuque ; queue brunâtre nuancée de roux doré sur la face supérieure ; pennes alaires brunes et lisérées en dehors, les premières de gris cendré, les suivantes de noir et les tertiaires de roux olivâtre. La Fulvetta cinereiceps, ruficapilla mais habite s'éloigne les davantage mêmes des régions grands que bois la et F. des montagnes ; elle se trouve souvent dans les haies basses et dans les touffes de bambous sauvages qui croissent au bord des cours d'eau. C'est aussi un oiseau aux mouvements vifs, au naturel craintif et rusé, et qui, par conséquent, est très difficile à capturer. Je ne lui ai jamais entendu émettre d'autres sons qu'un petit cri de rappel, fort insignifiant. Elle n'est pas très répandue, et ne paraît pas dépasser vers le nord la partie méridionale du Tsin-ling, tandis que son congénère à tête grise s'avance jusqu'aux vallées septentrionales de cette grande chaîne. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 73. Fulvetta cinereiceps [323] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,13m ; queue, 0,055m, un peu étagée, les rectrices médianes dépassant les latérales de 0,015m ; aile fermée, 0,055m, avec les quatrième, cinquième et sixième rémiges égales entre elles ; tarse, 0,02m ; doigt postérieur, 0,014m, l'ongle seul mesurant 0,008m ; bec, 0,006m à partir du menton ; hauteur du bec, 0,0035m. Couleurs. Iris d'un jaune clair ; bec noir ; bouche jaune ; pattes d'un roux cendré ; ongles gris. — Vertex et nuque d'un gris cendré, à reflets soyeux ; dos roux ; croupion et sus-caudales d'un jaune olivâtre ; gorge d'un gris blanchâtre, avec quelques raies longitudinales brunes à peine distinctes ; poitrine et milieu de l'abdomen gris ; flancs et sous-caudales d'une teinte ocreuse ; région parotique d'un gris soyeux ; pennes caudales brunes, lisérées d'olive sur les barbes externes ; pennes alaires brunes également, avec des lisérés cendrés sur les primaires, noirâtres sur les secondaires et roux ou olivâtres sur les tertiaires. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. Cette espèce est assez commune, en toutes saisons, dans les régions boisées du Setchuan occidental et du Chensi méridional. Les spécimens qui ont servi de types à la description publiée par M. J. Verreaux avaient été pris à Moupin ; ceux que je me suis procuré plus tard au Tsinling ne diffèrent des premiers que par les teintes un peu plus pâles du dos, des flancs et de la face supérieure de la queue. Le Fulvetta cinereiceps vit en petites bandes dans les bois sur les montagnes, et passe en voletant d'un arbre à l'autre pour chercher de petits insectes ; ses mouvements sont tellement vifs, qu'il est très difficile de le tirer. Il ne fait entendre qu'un petit cri de rappel, tout différent de celui des mésanges. M. J. Verreaux avait rangé cette espèce, ainsi que la F. ruficapilla et la F. striaticollis, d'abord dans le genre Siva, puis dans le genre Proparus ; mais il nous a paru nécessaire d'en former un groupe distinct, dont le nom fait allusion aux teintes fauves dominant dans le plumage de ces oiseaux. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 74. Ampelis phœnicoptera [202] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,18m ; queue, 0,05m ; aile fermée, 0,11m ; tarse, 0,018m ; doigt postérieur, 0,014m ; ongle de ce doigt, 0,006m ; huppe du sommet de la tête, 0,03 m. Couleurs. Iris rouge ; bec noirâtre ; pattes et ongles noirs. — Plumage semblable en général à celui de l'Ampelis garrulus, avec la raie noire des yeux s'étendant jusqu'à la nuque et embrassant quelques-unes des plumes de la nuque, les couvertures moyennes des ailes terminées par une bordure d'un rouge pourpre, les grandes couvertures des ailes dépourvues de bordure blanche, les rémiges noires, lisérées de gris cendré, et ornées d'une tache blanche à l'extrémité, les pennes secondaires de la même teinte, avec une tache rouge à la pointe, mais n'offrant pas de palettes cornées comme dans l'Ampelis garrulus, la queue terminée par une bande rouge, et les souscaudales d'un rouge assez vif, et non d'une teinte marron comme dans le Jaseur de nos pays. — Dans les jeunes individus, il n'y a point de tache rouge à l'extrémité des rémiges, la bordure écarlate des rectrices est à peine indiquée, et les sous-caudales sont d'un rouge beaucoup plus pâle. Ces jaseurs qui ont été signalés pour la première fois au Japon, et qui ont les mêmes mœurs que notre Jaseur de Bohême, visitent la Sibérie orientale, le nord de la Chine et l'île de Formose, mais toujours en petit nombre ; et sur dix années que j'ai passées dans le pays, il n'y en a que deux où j'ai réussi à me procurer à Pékin quelques-uns de ces oiseaux. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 75. Lanius schah [147] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,28m ; queue, 0,135m, étagée ; aile, 0,12m ; torse, 0,032m ; bec, 0,018m à partir du front ; hauteur du bec, 0,01m. Couleurs. Iris châtain ; pattes et ongles noirâtres, bec noir avec la base de la mandibule inférieure bleuâtre. — Front noir jusqu'à la hauteur des yeux, de même que les lores, la région oculaire et les plumes des oreilles ; dessus de la tête et du cou d'un cendré clair ; partie supérieure du dos d'un gris mélangé de roux ; partie inférieure du dos, croupion et sus-caudales d'un roux vif ; gorge, poitrine et ventre d'un blanc plus ou moins lavé de roux ; lianes et sous-caudales roux ; queue brune, marquée de gris roussâtre à l'extrémité et ornée de lisérés de la même couleur sur les six pennes latérales ; ailes noires avec un très petit miroir blanchâtre à la base de quelques-unes des rémiges ; pennes tertiaires frangées de gris ou de roux. Cette grande espèce de pie-grièche, caractéristique de la faune chinoise, se trouve répandue abondamment dans toutes les provinces méridionales de l'Empire, où elle est sédentaire. Le point le plus septentrional où je l'ai rencontrée est la vallée de Hantchongfou, dans le Chensi ; jamais elle n'arrive jusqu'à Pékin et elle ne paraît pas non plus s'avancer d'autre part jusqu'à Moupin. D'après M. Severtzoff, elle niche dans le Turkestan, mais c'est sans doute par erreur que le prince Ch. Bonaparte l'indique comme habitant aussi les Philippines, car lord Walden n'a jamais vu de spécimens provenant de cette localité : et tous les exemplaires que nous avons eus sous les yeux avaient été recueillis dans la Chine proprement dite. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris possède de cette espèce, outre un oiseau rapporté par Sonnerat, divers individus tués soit au Setchuan, soit à Macao. Sur ce dernier point, elle semble particulièrement commune et les naturalistes de l'expédition américaine commandée par le commodore Perry ont pu l'observer sur les rochers voisins de la ville, se livrant au crépuscule à la chasse des insectes. Le Lanius schah se tient du reste toujours dans les plaines ou sur les collines et ne s'aventure jamais sur les grandes montagnes. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 76. Lanius sphenocercus [143] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,31m ; queue, 0,14m, étagée ; aile ouverte, 0,17m ; fermée, 0,13m ; tarse, 0,03m ; bec, 0,02m, à partir du front. Haut. du bec (max.), 0,01m. Couleurs. Iris brun ; bec noir, avec la base de la mandibule inférieure bleuâtre ; pattes et ongles d'un brun noir. — Parties supérieures du corps d'une teinte cendrée pure, avec le front et les sourcils blancs, de même que les plumes scapulaires latérales ; lores, tour des yeux et région auriculaire d'un noir pur. Parties inférieures d'un blanc légèrement nuancé de rose (principalement sur la poitrine) ou de rose grisâtre chez les femelles et chez les mâles qui ne sont pas encore complètement adultes. Petites couvertures des ailes cendrées ; moyennes et grandes couvertures noires ; plumes de l'aileron noires terminées de blanc ; rémiges blanches dans leur moitié basilaire, et noires lisérées de blanc sur le reste de leur étendue ; pennes secondaires blanches à l'extrémité ; pennes tertiaires largement bordées et terminées de la même couleur. Rectrices médianes noires, avec une petite tache blanche à l'extrémité ; rectrices des deux paires suivantes ornées de taches semblables, mais beaucoup plus apparentes, au bout et à la base ; rectrices externes entièrement blanches, sauf sur le milieu du rachis, qui est noir. Cette description, prise sur quatre sujets tués aux environs de Pékin, s'applique de tous points à un autre spécimen envoyé cette année même au Muséum d'histoire naturelle par le père Heude et provenant des terrains marécageux du bassin de la Hoai, non loin de la ville de Nanking. Le père Heude, croyant avoir affaire à une espèce nouvelle pour la science, se proposait de la nommer Lanius albicilla. D'un autre côté, les spécimens recueillis par M. David avaient été considérés primitivement comme se rapportant au L. major de Pallas ou au L. mollis d'Eversmann ; c'est ce qui explique la présence d'un L. major dans la liste d'oiseaux de Chine publiée dernièrement par M. Swinhoe. Mais en y regardant de près on voit que la description du L. major (Pall.) identifié, avec quelque doute, par MM. Sharpe et Dresser au L. borealis (V.) ne convient pas à ces pies-grièches. Au contraire, ces oiseaux ne nous paraissent pas différer du L. sphenocercus décrit en 1873 par le Dr Cabanis d'après un spécimen qui avait été acheté à Canton et dont on ne connaissait pas d'une manière précise le lieu de provenance ; en cela d'ailleurs nous croyons pouvoir nous appuyer sur l'opinion de M. Severtzoff, qui a eu sous les yeux un des spécimens rapportés par M. David. D'après la note de M. Heude, cette pie-grièche planerait comme un épervier et ferait la chasse aux mulots qu'elle embrocherait aux épines des jujubiers. M. David a constaté en effet que le L. sphenocercus a les mêmes mœurs que notre Pie-Grièche grise, dont il ne diffère guère que par une taille plus forte, et certaines particularités de coloration. Chaque année quelques-uns de ces oiseaux viennent passer l'hiver dans les grandes plaines et sur les collines déboisées de la Chine septentrionale, et s'en retournent au printemps en Mongolie et dans les contrées boréales. Ils ont un chant fort agréable, aussi doux que varié ; cependant les habitants de Pékin qui élèvent beaucoup d'autres Laniens soit pour la beauté de leur chant, soit pour leur habileté à chasser les petits oiseaux, ne conservent que rarement cette espèce en captivité. Le L. sphenocercus a été retrouvé par Przewalski, en 1868, dans la baie de Possiet et dans la Mongolie méridionale, et par Dybowski aux environs de Wladiwostock. Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 77. Buchanga leucogenys [167] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,29m ; queue, 0,14m ; aile ouverte, 0,20m ; fermée, 0,135m. Couleurs. Iris rouge ; bec, pattes et ongles noirs. — Plumage d'un gris d'ardoise clair, avec le front, les plumes nasales et l'extrémité des rémiges noirs ; une tache blanche de forme ovale de chaque côté de la tête, entourant les yeux et s'étendant en arrière jusqu'au delà des joues. Ce Drongo cendré, qui a été décrit, pour la première fois d'après un spécimen provenant de Nagasaki, n'habite pas seulement le Japon, mais se rencontre en certaines saisons dans les provinces centrales de la Chine, dans le Cambodge et dans la presqu'île de Malacca. Il passe deux fois par an à Pékin, en petit nombre, il est vrai, et ne séjourne pas dans la grande plaine de la Chine. Quelques individus cependant pénètrent jusque dans l'intérieur de la Mantchourie et s'y établissent pour nicher, mais la plupart font leurs nids de préférence dans les collines de la Chine proprement dite. Ces oiseaux, doués d'une voix fort désagréable, sont d'un naturel sauvage et se nourrissent, d'insectes, principalement de Coléoptères ; au Kiangsi, ils font une grande consommation d'Élatérides et de Lamellicornes. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 78. Pericrocotus brevirostris [159] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,10m ; aile, 0,20m ; tarse, 0,013m ; bec, 0,008m à partir du front ; largeur du bec, 0,006m ; haut., 0,005m. Couleurs. Iris brun ; bec et pattes noirs. — Tête, gorge, dessus du cou, dos, face supérieure des ailes et de la queue d'un noir bleuâtre, à reflets métalliques ; croupion, devant du cou, poitrine et parties inférieures du corps d'un rouge vermillon, avec le milieu du ventre blanc ; une raie rouge s'étendant sur l'aile fermée, du milieu des grandes couvertures aux deux tiers des grandes rémiges, mais respectant les deux dernières pennes ; rectrices centrales presque égales, noires à la base et au milieu, avec un liséré rouge fort étroit ; rectrices des trois paires latérales acuminées, étagées et ornées d'une bordure rouge beaucoup plus large. — Dans la femelle et dans le jeune mâle, le dessus de la tête et du cou, ainsi que le dos, sont d'un vert olivâtre, le front et le tour des yeux jaunâtres, le croupion d'un jaune sale, la gorge jaunâtre, la poitrine et le ventre jaunes, la queue et les ailes d'un brun foncé, avec des taches jaunes disposées de la même façon que les taches rouges du vieux mâle. Ce bel oiseau, qui se trouve dans une grande partie de l'Hindoustan, et qui a été rencontré récemment par M. le major Godwin-Austen dans les monts Khasi et dans le Cachar septentrional, se montre assez communément à Pékin au printemps et en automne jusqu'à la fin d'octobre ; quelques couples nichent dans les montagnes boisées de cette province, mais la plupart vont passer l'été en Mantchourie. Comme toutes les autres espèces du même genre, les Pericrocotus brevirostris voyagent en petites bandes, en explorant le sommet des grands arbres pour y découvrir les larves d'insectes qui composent leur principale nourriture ; ils font entendre fréquemment un cri de ralliement, ti-ti-ti, sur un ton argentin et fort agréable à entendre. Les Chinois de Pékin, si habiles pourtant à élever les oiseaux, ne parviennent à garder ceux-ci en captivité que pendant un petit nombre de jours. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 79. Erythrosterna albicilla [187] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,12m ; queue, 0,05m ; aile fermée, 0,07m ; tarse, 0,017m ; bec, 0,009m, à partir du front. Couleurs. Iris, bec et pattes bruns. — Parties supérieures d'un cendré brunâtre ou olivâtre, avec le tour des yeux blanchâtre ; sur la gorge une tache rousse de 2 centimètres de longueur environ, limitée sur les côtés et intérieurement par une teinte grise ; ventre et sous-caudales d'un blanc pur ; sus-caudales noires ; queue noire avec la base des huit rectrices latérales blanche. En automne et en hiver, la couleur rousse de la gorge est remplacée par du blanc, et dans cet état le mâle ne diffère pas de la femelle. L'Erythrosterna albicilla représente dans l'extrême Orient l'Erythrosterna parva des frontières de l'Europe et de l'Asie ; il est très commun en Chine et pendant l'été s'avance jusqu'en Sibérie orientale ; pendant l'hiver, au contraire, il se retire dans l'Inde, la Birmanie et à Ceylan. Il passe en très grand nombre à Pékin au printemps et en automne, et se montre très familier, fréquentant les jardins et les bosquets pour chercher les insectes qu'il prend plutôt sur le sol qu'au vol, comme les autres gobe-mouches. Il ressemble du reste beaucoup à ces derniers par ses allures, et fait entendre de temps en temps un petit cri rauque, en relevant et abaissant la queue. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 80. Xanthopygia tricolor [183] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,12m ; queue, 0,045m ; aile fermée, 0,075m ; tarse, 0,015m ; bec, 0,01m à partir du front ; largeur du bec, 0,005m. Couleurs. Iris et bec noirs ; pattes bleuâtres. — Parties supérieures du corps d'un noir profond, avec le bas du dos et le croupion d'un jaune citron vif et une large raie sourcilière blanche ; lores et joues noirs ; parties inférieures du même jaune que le croupion, avec les sous-caudales blanches : dernières suscaudales, rectrices et rémiges noires ; pennes tertiaires et une partie des couvertures moyennes blanches. La femelle est d'un vert olive en dessus, avec le croupion jaune, et d'un blanc jaunâtre en dessous, avec quelques macules olivâtres sur la poitrine ; elle a les sous-caudales blanches, les sus-caudales brunes à la base et olivâtres à l'extrémité, la queue et les ailes d'un brun sale, et les petites et moyennes couvertures terminées par un liséré blanc. Ce joli oiseau se montre en Chine pendant la belle saison, mais sa véritable patrie paraît être la Malaisie. J'ai reçu de celle dernière région un spécimen entièrement semblable à ceux qui passent chaque année, en petit nombre, à Pékin, et qui nichent sur les montagnes voisines. Quelques-uns de ces gobe-mouches s'aventurent même dans l'intérieur de la ville, mais la plupart restent cachés dans les bois fourrés : ils ont le genre de vie des Erythrosterna, mais sont toujours d'un naturel plus sauvage. La même espèce a été observée récemment par M. Swinhoe aux environs de Ningpo. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 81. Cyanoptila cyanomelæna [180] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,175m ; queue, 0,07m, carrée ; aile, 0,103m ; tarse, 0,017m ; bec, 0,01m à partir du front ; largeur du bec, 0,006m. Couleurs. Iris et bec noirs ; pattes brunes. — Plumage d'un bleu clair, très brillant sur le dessus de la tête, avec la région nasale, les joues, les lores et la gorge noirs, le ventre, les sous-caudales et la base de la queue d'un blanc pur ; rectrices médianes entièrement bleues en dessus ; rectrices latérales noires dans leur portion terminale ; rémiges noires avec un liséré bleu le long du bord externe. — La femelle, qui a été décrite comme une espèce distincte dans la Fauna japonica, sous le nom de Muscicapa gularis, est d'un brun de cannelle, plus vif sur les côtés de la tête et les bords des plumes de l'aile que sur les autres parties, tirant au contraire au jaunâtre sur le dessus de la queue et au rougeâtre sur les rémiges ; gorge, milieu de la poitrine et du ventre blanchâtres. Le Gobe-Mouches noir et bleu a été signalé d'abord au Japon, mais dans ces derniers temps il a été rencontré également sur divers points de l'empire chinois : chaque année il passe en assez grand nombre à Canton et les naturalistes attachés à l'expédition du commodore Perry l'ont trouvé communément dans les buissons et dans les jardins autour de Macao ; en été, il pénètre dans la Mantchourie et jusque dans l'Amourland. A Pékin, on prend quelques-uns de ces oiseaux au printemps et plus rarement en automne ; mais je n'en ai point vu au Setchuan ni à Moupin. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 82. Tchitrea incei [172] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,45m ; queue, 0,32m, cunéiforme, avec les deux rectrices médianes dépassant les autres de 0,23m ; aile, 0,095m ; tarse, 0,015m ; bec, 0,014m, à partir du front ; largeur du bec, 0,008m. Couleurs. Iris brun ; bec et paupières bleu de cobalt ; angle de la bouche vert ; pattes verdâtres. — Plumes du dessus de la tête allongées en une touffe de 0,015m, d'un noir métallique à reflets verts, de même que le plumes du cou ; plumes du reste du corps blanches, celles des parties supérieures ayant le rachis noir ; pennes caudales avec la tige noire et un liséré noir sur le bord ; grandes pennes alaires ornées d'une tache noire à l'extrémité. Ce plumage est celui du mâle en livrée d'amour. — Dans la femelle, le dos, le croupion, la queue et le dessus des ailes sont d'un roux vif, les flancs et la poitrine cendrés, l'abdomen et les sous-caudales d'un blanc pur, et les rectrices médianes ne sont pas allongées comme chez le mâle, au moins ordinairement ; en effet, sur un grand nombre de sujets femelles tués en mai et en juin, je n'en ai observé qu'un ou deux qui eussent les rectrices médianes plus développées que les autres. En revanche, j'ai remarqué que, lors de leur passage d'automne à Pékin, tous les oiseaux mâles et femelles de cette espèce ont des teintes rousses, tandis qu'au printemps il y a autant de mâles à livrée blanche que de mâles à livrée rousse, ceux-ci ayant alors, comme les autres, deux longues pennes médianes à la queue. Cette magnifique espèce est commune en été dans la Chine et la Mantchourie ; elle fréquente les plaines et les petites collines, mais ne s'avance point jusque dans les montagnes. A Pékin, ces oiseaux passent en assez grand nombre, et se répandent dans les jardins pour faire la chasse aux insectes et principalement aux papillons. Ils sont désignés par les Chinois de la capitale sous les noms de Paê-lién (blanc-ruban) et Hong-lién (rouge-ruban). Ils restent généralement silencieux, et pour tout chant ils ne peuvent faire entendre qu'un petit cri rauque et désagréable. D'après les observations que j'ai faites, je suis porté à croire que la plupart des mâles conservent le plumage roux des femelles, et que quelques-uns d'entre eux seulement revêtent la livrée blanche. A ce propos, je puis même raconter un fait assez singulier dont j'ai été témoin au Kiangsi : un couple d'oiseaux roux s'étant établi dans un vallon solitaire, un mâle en plumage blanc survint et engagea avec l'autre mâle un combat qui dura plusieurs jours ; au bout de ce temps, le mâle à la livrée rousse fut obligé d'abandonner le terrain et de céder sa compagne à son heureux rival. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 83. Urocissa sinensis [539] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,63m ; queue, 0,45m, fortement étagée, avec les rectrices centrales dépassant les externes de 0,32m ; aile, 0,19m à 0,20m ; tarse, 0,045m ; bec, 0,03m. Couleurs. Iris d'un rouge tirant au roux ; bec, pattes et paupières rouge de corail. — Front, région des yeux et des oreilles, gorge, cou et partie supérieure de la poitrine d'un noir profond, plumes allongées de la nuque d'un lilas très pâle, formant sur le dessus du cou une large et longue plaque qui commence par quelques taches isolées ; dos, scapulaires et croupion d'un gris lavé de violet ; sus-caudales d'un bleu légèrement violacé, avec une large bordure noire à l'extrémité ; dessus des ailes d'un bleu d'outremer, avec les bouts des rémiges blancs ; dessus de la queue du même bleu que les ailes, avec une large tache blanche au bout des deux rectrices médianes, et, sur les autres pennes, des taches semblables, mais précédées d'une tache noire, et même d'une petite bande blanchâtre qui occupe seulement les barbes internes ; poitrine, ventre et sous-caudales d'une teinte blanchâtre légèrement nuancée de gris violet sur les côtés et de roussâtre sur la ligne médiane. Ce magnifique oiseau se trouve en toutes saisons dans la Chine entière, depuis le Midi jusqu'à la Mantchourie méridionale inclusivement. Les oiseaux du Nord que M. Swinhoe était d'abord porté à considérer comme distincts spécifiquement offrent en effet quelquefois des couleurs un peu moins vives et une taille moins forte que les oiseaux du Midi ; néanmoins il m'a été impossible de constater l'existence de deux espèces, parmi les nombreux individus que j'ai capturés depuis le Léaotong jusqu'au Setchuan et au Fokien. L'Urocissa sinensis représente dans l'empire chinois l'Urocissa occipitalis (Blyth) de l'Inde et l'Urocissa magnirostris (Blyth) de l'Indo-Chine, qui se distinguent par les proportions du bec, la nuance de la plaque nuchale, la couleur du dos et la disposition des taches terminales des rectrices. Il se nourrit de fruits et d'insectes, et se tient dans les endroits boisés, plutôt en montagne qu'en plaine ; souvent il s'approche des habitations, mais ne pénètre pas dans l'intérieur des villes comme la Pie vulgaire. Sa voix est forte et agréable. Près de Jéhol, j'ai trouvé un nid de cette espèce qui était construit à la manière de celui du Geai commun et placé contre le tronc et sur les premières branches d'un grand saule. Quand je m'en approchai, les parents, espérant sans doute que je ne l'avais point aperçu, se mirent, d'un arbre voisin, à crier de toutes leurs forces pour détourner mon attention. Les œufs contenus dans ce nid étaient au nombre de cinq et ressemblaient à ceux de la Pie par la forme et les couleurs, mais étaient un peu plus petits. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 84. Cyanopolius cyaneus [538] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,40m ; queue, 0,23m, fortement étagée, les rectrices médianes dépassant les latérales de 0,18m ; aile, 0,14m ; tarse, 0,035m ; bec, 0,025m. Couleurs. Iris, bec et pattes noirs. — Sommet de la tête, nuque, région des yeux et des oreilles d'un noir bleuâtre ; reste du corps d'un gris rosé, plus pâle sur les parties inférieures du corps que sur le dos ; pennes alaires et caudales d'un bleu d'azur, avec un liséré blanc sur la moitié terminale des barbes externes des rémiges et une tache blanche à l'extrémité des deux rectrices médianes (cette dernière tache toutefois n'est pas constante). Cette espèce, qui est représentée en Espagne et au Maroc par une race différant seulement par la nuance de son dos, est très commune dans la Sibérie orientale, au Japon et dans les deux tiers septentrionaux de l'empire chinois. Elle vit en bandes qui passent de bosquets en bosquets, à la recherche des insectes et des fruits, et qui non seulement visitent les jardins, mais encore pénètrent dans l'intérieur des villes. Par ses allures, sa voix et ses mœurs, elle s'éloigne entièrement des pies et se rapproche plutôt des geais de nos pays. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 85. Dendrocitta sinensis [541] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,36m ; queue, 0,18m, fortement étagée, les rectrices centrales dépassant les latérales do. 0,10m ; aile, 0,15m ; tarse, 0,028m ; bec, robuste et convexe en dessus, 0,029m. Couleurs. Iris d'un brun roux ; bec noir ; pattes noirâtres. — Front couvert d'une teinte noire qui s'étend d'un œil à l'autre ; dessus de la nuque et partie antérieure du dos d'un gris cendré ; partie postérieure du dos et scapulaires d'un brun olivâtre ; sus-caudales blanches, très légèrement nuancées de gris ; plumes de la base de la mandibule inférieure, joues et gorge d'un brun foncé qui passe au gris cendré sur la poitrine et au gris roussâtre clair sur l'abdomen ; queue et ailes noires, à reflets bleus métalliques, avec un petit miroir blanc à la base des rémiges. (Mâle adulte, tué au Fokien au mois d'octobre.) Cette espèce de l'Himalaya se trouve aussi dans le sud et le sud-est de la Chine jusqu'à Ningpo ; mais je ne l'ai point rencontrée au Setchuan. Elle vit sur les montagnes boisées et se nourrit de fruits et de gros insectes, parfois même de graines qu'elle vient ramasser sur le sol. Sa voix est sonore et assez variée, et ses allures ressemblent à celles des geais. Les oiseaux que j'ai pris dans le Fokien occidental diffèrent un peu de ceux de l'Himalaya ; ils ont en effet les suscaudales d'un blanc pur, sans le moindre mélange de gris, et les rectrices médianes entièrement d'un noir métallique, sans teinte bleuâtre à la base. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 86. Acridotheres cristatellus [524] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,28m ; queue, un peu arrondie, 0,085m ; aile, 0,15m ; tarse, 0,042m ; bec, un peu convexe, 0,034m, à partir de la commissure ; plumes des narines relevées en une crête de 0,02m de long. Couleurs. Iris d'un jaune orangé ; bec d'un jaune pâle, avec la base rose ; pattes d'un roux orangé. — Plumage presque entièrement noir, avec des reflets verts et pourpres plus prononcés sur les parties supérieures que sur les parties inférieures du corps ; rémiges d'un blanc pur à la base ; rectrices bordées de blanc à l'extrémité ; sous-caudales lisérées de blanc ; plumes du bas-ventre frangées de gris. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. L'Acridotheres cristatellus qui porte en Chine le nom de Pako (huit), parce que, dit-on, il se montre toujours par bandes de huit individus, séjourne dans toutes les villes de la partie méridionale de l'Empire qui sont situées en dehors des montagnes ; le point extrême où je l'ai rencontré vers le Nord, c'est la vallée de Han-tchong, dans le Chensi, et tous les oiseaux de cette espèce que l'on voit en cage à Pékin et ailleurs proviennent certainement du Sud. Ces étourneaux en effet sont fort appréciés des Chinois, à cause de la facilité avec laquelle ils apprennent à parler et de la variété, ainsi que de la sonorité de leur chant naturel. En liberté, ils ne s'éloignent guère des habitations, et font leurs nids dans des trous d'arbres ; leur nourriture consiste en graines et en insectes, et on les voit souvent posés sur le dos des bestiaux, qu'ils débarrassent de leurs parasites. Les Pakos peuvent donc être considérés comme des oiseaux utiles, amis de l'homme, qu'il y aurait intérêt à acclimater en Europe. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 87. Sturnus sericeus [520] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0, 24m ; queue, presque égale, 0,07m ; aile, 0,124m ; tarse, 0,03m ; bec, conique, 0,023m. Couleurs. Iris noir, cerclé ; bec d'un rouge vif, avec le bout blanc ; pattes orangées ; ongles gris. — Tête et cou blancs, avec une légère teinte grise sur le vertex, et un collier d'un cendré noirâtre à la base du cou ; dos, croupion et suscaudales d'un gris cendré pur ; flancs de la même teinte ; milieu de l'abdomen blanchâtre ; sous-caudales blanches ; queue noire, à reflets verts métalliques sur la face supérieure ; rémiges noires, avec des reflets bleus métalliques, et une tache blanche à la base ; pennes secondaires et tertiaires et couvertures alaires offrant des reflets verts, bleus ou pourprés encore plus vifs que ceux des rémiges ; aileron blanc, de même que le bord externe des scapulaires. — Chez la femelle la tête et le cou sont d'un blanc moins pur, mélangé de gris, et les teintes cendrées du dos et de la poitrine sont remplacées par du brun roussâtre. Cette belle espèce habite en toutes saisons la moitié méridionale de la Chine, depuis le Tchékiang jusqu'au Setchuan. et le point le plus septentrional où je l'ai rencontrée est la vallée de Han-tchong-fou dans le Chensi. Elle semble rechercher le voisinage de l'homme et fait son nid sous les toits et dans les trous d'arbres. Ses mœurs et ses allures sont les mêmes que celles de notre étourneau ; son chant est doux et mélodieux. Mais elle est sédentaire, peu abondante, et paraît éviter les grandes plaines. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 88. Melanocorypha mongolica [461] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,20m ; queue, 0,07m ; aile fermée, 0,13m ; tarse, 0, 023m ; doigt postérieur, 0,02m, l'ongle seul mesurant 0,014m ; bec, 0,016m à partir du front ; hauteur du bec, 0,01m. Couleurs. Iris brun cendré ; bec d'une teinte cornée claire ; tarse d'un brun roussâtre ; doigts d'un roux jaunâtre ; ongles bruns. — Sommet de la tête d'un roux vif, avec le milieu d'une teinte plus claire ; au-dessus de l'œil, une large bande s'étendant jusque sur l'occiput, en forme de couronne ; lores et joues d'un blanc pur ; un trait fauve au-dessous de l'œil ; partie supérieure du cou et sus-caudales d'un roux vif ; dos, croupion et couvertures alaires d'un roux mêlé de brun, avec une bordure grise à toutes les plumes ; parties inférieures du corps blanches, avec un large collier à demi interrompu sur le devant du cou, et des mèches rousses sur les côtés de la poitrine et sur les flancs ; rectrices médianes rousses ; rectrices latérales noires, les deux externes blanches en dehors ; rémiges brunes, lisérées de blanc ; pennes secondaires blanches ; pennes tertiaires roussâtres. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle. La Calandre de Mongolie est très abondamment répandue sur les hauts plateaux de cette vaste région, mais ne se montre dans le N. de la Chine qu'en hiver et toujours en petit nombre ; néanmoins dans toutes les provinces de l'Empire on la voit communément en cage, les Chinois estimant beaucoup son chant varié, qui imite celui de plusieurs autres oiseaux. Quoiqu'il soit généralement sédentaire, le Calandra mongolica change parfois de localité quand le temps devient par trop rigoureux ; c'est ainsi que dans mon voyage en Mongolie j'ai pu observer des bandes composées de plusieurs milliers d'individus de cette espèce fuyant devant une bourrasque de neige. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 89. Leucosticte brunneinucha [482] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,165m ; queue, un peu fourchue, 0,073m ; aile, 0,011m ; tarse, 0,021m ; bec, conique, 0,011m. Couleurs. Iris brun ; bec jaune, avec la pointe brune ; pattes et ongles noirs. — Front, lores, joues et toute la portion antérieure du cou, jusqu'à la poitrine, d'un brun noirâtre, avec quelques reflets d'un gris soyeux ; poitrine et abdomen de la même teinte, mais avec toutes les plumes largement terminées de rose pourpre ; sous-caudales brunes, frangées de blanc et de rose pâle ; nuque d'un roux blanchâtre, mélangé de brunâtre ; plumes du dos brunes, bordées de gris terreux ; plumes du croupion et sous-caudales noires, terminées de rose ; couvertures des ailes et rémiges noires frangées de rose ; dernières pennes tertiaires lisérées de gris ; rectrices noires bordées de gris. (Vieux mâle tué en hiver.) — Les mâles moins avancés en âge ont plus de gris et moins de rose sur les ailes, et les femelles offrent sur la nuque une teinte rousse moins étendue ; chez elles, la couleur rose ne se montre guère que sur les petites couvertures des ailes, sur les dernières plumes du croupion, et sur quelques plumes des lianes et du bas-ventre. Ces jolis oiseaux se rencontrent pendant les plus grands froids dans les montagnes de la Chine septentrionale ; ils se tiennent alors sur les rochers les plus élevés, et se nourrissent de petites graines. De temps en temps ils se réunissent en vols serrés pour passer d'une montagne à l'autre, et se laissent très difficilement approcher. La même espèce a été trouvée récemment par M. Dybowski dans la Sibérie orientale, avec une espèce extrêmement voisine, le Leucosticte Giglioli qui a été décrit en 1868 par M. Salvadori (P. Z. S., 577 et pl. 44). Cette dernière espèce, ou plutôt cette race, dont les principaux caractères distinctifs consistent dans la coloration rose des plumes frontales et dans la teinte un peu noirâtre dos parties inférieures et du croupion, n'a pas été signalée jusqu'à présent dans la Chine proprement dite. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 90. Pyrgilauda davidiana [488] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale,0,125m ; queue, égale, 0,044m ; aile, 0,085m ; tarse, 0,015m ; doigt postérieur, 0,014m ; l'ongle, pointu et faiblement recourbé, mesurant seul 0,008m ; bec gros et de forme conique. Couleurs. Iris d'un rouge tirant au roux ; bec blanc, avec la pointe brune (devenant jaunâtre par la dessiccation) ; tarses d'un gris roussâtre ; doigts d'une nuance plus foncée. — Front et tour du bec noirs, cette couleur s'étendant du menton à la partie supérieure de la poitrine sous la forme d'un rabat étroit ; côtés de la poitrine et flancs d'une teinte Isabelle mélangée de brunâtre ; côtés du cou et reste des parties inférieures du corps d'un blanc roussâtre ; rectrices noirâtres, traversées d'une bande subterminale blanche et lisérées de blanc sur leur bord externe ; ailes noirâtres, coupées obliquement par une large bande blanche, avec les rémiges bordées de blanchâtre et les pennes secondaires marquées d'une tache, d'un blanc sale à l'extrémité. — La femelle, presque semblable au mâle, offre des teintes encore plus pâles. C'est sur les plateaux les plus élevés de la Mongolie chinoise que j'ai rencontré cet étrange passereau pour lequel M. J. Verreaux a cru devoir créer un genre nouveau. Le Pyrgilauda davidiana, qui est assez rare en Mongolie, est un oiseau d'un naturel farouche ; il se nourrit de petites graines qu'il cherche sur le sol, dans le sable ou parmi les herbes, et fait son nid dans les rochers ou même dans les trous de Sousliks, comme le Passer petronia, qui vit dans les mêmes localités, et auquel il ressemble un peu par la voix et les allures. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 91. Eophona personata [499] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,235m ; queue, fourchue, 0,085m ; aile, 0,12m ; tarse, 0,024m ; bec, 0,027m ; hauteur du bec, 0,02m ; largeur du bec, 0,017m. Couleurs. Iris d'un roux tirant au rouge ; bec jaune ; pattes d'un gris roussâtre. — Tête ornée d'une calotte d'un noir bleu et d'un masque étroit de même couleur autour du bec ; dessus et dessous du corps d'un gris cendré, avec les sous-caudales et le bas-ventre blancs ; rectrices et dernières suscaudales d'un noir bleu ; ailes noires, traversées par une petite bande blanche aux deux tiers de leur longueur, et fortement glacées de bleu sur les couvertures et sur une partie des pennes tertiaires. Le Gros-Bec masqué, qui a été longtemps considéré comme une espèce exclusivement japonaise, est assez répandu dans les montagnes boisées de la Chine occidentale. Je l'ai trouvé communément en hiver dans l'ouest du Setchuan, mais je ne l'ai observé que fort rarement aux environs de Pékin. Cet oiseau a le vol soutenu comme l'Eophona melanura, et vit d'ordinaire en petites bandes. Il est grand amateur de haricots, et pour s'en emparer il pénètre parfois jusque dans les greniers. Les Pékinois donnent à cette espèce le nom de Ou-toung, et la recherchent non seulement à cause de son chant, mais surtout à cause de la docilité avec laquelle elle apprend certains exercices, comme d'aller chercher une boulette qu'on jette au loin dans les airs. Le GrosBec commun, le Pinson d'Ardennes et même le Jaseur de Bohème peuvent être également dressés à ce manège qui excite l'enthousiasme des Chinois et des Tartares. M. Dybowski a rencontré aussi l'Eophona personata près de l'embouchure de l'Oussouri et sur les bords de la baie Abrek (Sibérie orientale). @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 92. Eophona melanura [500] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,21m ; queue, très fourchue, 0,085m ; aile, 0,105m ; tarse, 0,021m ; bec, 0,021m ; hauteur du bec, 0,017m ; largeur, 0,015m. Couleurs. Iris roux ; bec jaune, avec le bout vert ; pattes blanches. — Tête, joues et gorge noires ; cou, poitrine et croupion cendrés ; dos d'un brun très clair ; sus-caudales, sous-caudales et bas-ventre d'un blanc pur ; plumes des flancs grises, terminées de roux vif ; rectrices d'un noir métallique ; rémiges et pennes secondaires de la même couleur, marquées au sommet d'une tache blanche longue de 2 centimètres et demi ; premières pennes tertiaires ornées à l'extrémité d'une tache semblable, mais plus courte ; une autre marque blanche vers le bout de l'aileron. — Chez la femelle, le dessus du corps est également d'un gris cendré, plus ou moins nuancé de brun sur la tête et sur le dos, la queue est noire seulement dans sa portion terminale, les ailes sont ornées à l'extrémité d'un simple liséré blanc, la teinte rousse des flancs est moins étendue, et la face n'offre point de noir comme chez le mâle. Le Gros-Bec à queue noire est fort commun en toutes saisons dans la Chine méridionale et centrale, et s'avance en été par petites bandes jusque dans les provinces septentrionales : chaque année, on prend aux environs de Pékin quelques-uns de ces oiseaux, que les Chinois de la capitale désignent sous le nom de Hou-eull, et M. Dybowski a envoyé au musée de Varsovie un individu de la même espèce pris aux environs de la baie Abrek, dans la Sibérie orientale. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 93. Propasser trifasciatus [508] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,19m ; queue, 0,08m ; aile, 0,085m ; tarse, 0,023m ; bec, 0,012m. Couleurs. Iris d'un châtain roussâtre ; bec d'un brun clair, avec les bords et la mandibule inférieure blanchâtres ; tarses d'un gris roux ; doigts gris, avec les ongles brunâtres. — Face d'un blanc rosé et soyeux, avec des plumes écailleuses sur le front et les sourcils, et des plumes lancéolées sur les joues et la gorge ; vertex, nuque et dos d'un rouge carmin foncé, avec les plumes bordées de grisâtre ; croupion gris, teinté de rose ; sus-caudales marquées de rouge carmin, les plus longues tirant au gris noirâtre ; poitrine et flancs d'un rouge carminé plus pâle que le dos ; milieu de l'abdomen blanc ; sous-caudales noirâtres bordées de gris ; queue et ailes noirâtres, ces dernières ornées de trois bandes transversales formées par les bouts roses des couvertures et les lisérés blancs des scapulaires. — Le plumage de la femelle n'est pas encore connu. C'est en plein hiver, sur les montagnes boisées du Setchuan occidental, que j'ai rencontré ce grand roselin qui rappelle un peu le Propasser roseus par l'ensemble de ses couleurs, mais qui se distingue facilement de toutes les espèces précédemment connues. Il doit être très rare dans la région où je l'ai observé, puisque je n'en ai vu qu'une seule fois une troupe de sept à huit individus, occupés à manger des graines sauvages. Malheureusement, l'un des deux mâles adultes que je tuai se perdit dans la neige qui couvrait le sol de la forêt. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 94. Propasser edwardsi [510] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,165 à 0,17m ; queue, 0,064m ; aile, 0,08m ; tarse, 0,023m ; bec, 0,012m ; hauteur du bec, 0,009m ; largeur, 0,008m. Couleurs. Iris d'un châtain roussâtre ; bec brun, avec la mandibule inférieure grise ; pattes d'un gris roussâtre. — Plumes du vertex d'un rouge sombre, rayées de brun ; plumes du front et des joues, ainsi que les plumes acuminées des sourcils, d'un blanc rosé, brillant et lustré ; couvertures des oreilles, plumes dorsales et scapulaires d'un roux tirant au rougeâtre, avec le centre d'un brun foncé ; croupion et sus-caudales d'un rouge sombre, nuancé de roux ; plumes de la gorge et de la poitrine d'un rose sombre, marquées au centre d'une raie brune ; flancs, bas-ventre et sous-caudales d'un roux olive, fortement nuancé de rose ; rectrices et rémiges brunes, lisérées de roux tirant au rouge ; pennes secondaires et tertiaires d'une teinte analogue, les dernières bordées de rose jaunâtre, de même que l'extrémité des grandes et des moyennes couvertures. — Chez la femelle, le dessus du corps est d'un brun olive tirant au verdâtre, et le dessous d'un olive jaunâtre, avec toutes les plumes marquées au centre d'une raie brune, les rectrices el. les rémiges brunes, lisérées d'olive. Dans cette espèce, les mâles reprennent fréquemment la livrée des femelles. Ce roselin est sans comparaison l'espèce la plus abondante de son groupe dans tout le sud-ouest de la Chine. Je l'ai rencontré en toute saison dans les montagnes boisées de Moupin et du Setchuan septentrional, d'où j'ai envoyé au Muséum les nombreux exemplaires qui ont servi de type à la première description de cet oiseau ; mais je ne l'ai point trouvé dans les montagnes du Chensi. Il a le régime, les allures et la voix, à peu près, de l'espèce précédente ; mais ses couleurs et sa taille sont beaucoup plus variables. J'ai pris des mâles adultes dont le plumage ne différait en rien de celui des femelles ; quant aux dimensions, elles sont tellement diverses dans les sujets que j'ai capturés, que je soupçonne fort que ceux-ci n'appartiennent pas tous à une seule et même espèce. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 95. Propasser davidianus [509] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,165m ; queue, un peu échancrée, 0,07m ; aile, 0,085m ; tarse, 0,018m ; bec 0,01m, avec la mandibule supérieure légèrement convexe ; hauteur du bec, 0,008m. Couleurs. Iris d'un brun roux ; bec d'un brun corné, avec la mandibule inférieure grisâtre ; pattes d'un gris rosé. — Vertex, nuque et dos d'un gris rosé, rayé de brun ; croupion et sus-caudales roses, les plus longues parmi ces dernières nuancées de brunâtre ; front, sourcils, joues et gorge d'un rose vineux et lustré, tirant au blanchâtre sur le bas-ventre, et marqué de raies brunes sur les sous-caudales et sur les plumes des flancs qui sont bordées de grisâtre à l'extrémité ; rectrices brunes, lisérées de rose tirant au roux ; rémiges et pennes secondaires d'une teinte analogue ; pennes tertiaires largement bordées de grisâtre ; couvertures des ailes largement bordées de rose ; plumes axiliaires d'un gris rosé. — Chez la femelle, le dessus du corps est d'un gris terreux, rayé de brun, et le dessous d'un gris plus clair, avec le nombreuses flammèches brunes, sauf sur le milieu de l'abdomen. Ce joli roselin habite les plus hautes montagnes du nord-est de la Chine, jusqu'au Tsinling et au Chensi, et se rencontre également en Mongolie. C'est une espèce sédentaire, mais toujours peu répandue, qui se nourrit de bourgeons et de petites graines et qui se tient plutôt dans les broussailles touffues que sur les arbres élevés. Deux nids que j'ai découverts étaient placés l'un sur un lilas sauvage (S. Emodi), l'autre sur un genévrier ; ils avaient la forme d'une coupe et étaient constitués par des herbes sèches entrelacées et revêtues intérieurement de plumes et de poils de chevreuil. Les œufs, au nombre de cinq, étaient d'un joli bleu turquin, parsemé de points bruns. Le Propasser davidianus est d'un naturel défiant ; il fait entendre fréquemment, comme cri de rappel, un petit sifflement plaintif ; son chant ordinaire est agréable, mais peu varié. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 96. Propasser vinaceus [512] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,15m ; queue, 0,056m ; aile, 0,073m ; tarse, 0,019m ; bec, 0,01m ; hauteur du bec, 0,008m ; largeur, 0,008m. Couleurs. Iris d'un châtain roussâtre ; bec brun ; pattes d'un gris roussâtre. — Plumage en majeure partie d'un rouge lie de vin ou pourpre, plus foncé sur le dos, le cou et la poitrine, plus vif sur la tête, le croupion et les sus-caudales ; une large et longue raie sourcilière d'un blanc rosé et lustré partant de chaque côté du front ; une strie brune sur chacune des plumes de l'abdomen ; queue et ailes brunes, avec une tache rose vers le bout des deux dernières rémiges. — La femelle a le dessus du corps d'un brun olive sombre, et le dessous d'un jaune d'ocre sale, avec une raie brune au centre de chaque plume. Elle ressemble assez à la femelle du Propasser Edwardsii, mais s'en distingue toujours : 1° par une taille moindre ; 2° par des teintes plus uniformes ; 3° par des taches brunes plus petites et plus nombreuses sur la région dorsale. Ce beau roselin, qui par l'ensemble de son plumage rappelle le Procarduelis nipalensis, se trouve en toutes saisons, mais en petit nombre, dans les montagnes boisées du Setchuan occidental. Je n'ai pu me procurer que deux spécimens de cette autre espèce nouvelle qui vit plutôt dans les buissons que dans les forêts, se nourrissant de bourgeons et de toute sorte de petits fruits, et qui s'enfuit à l'approche de l'homme en faisant entendre un cri de rappel plaintif et d'un timbre argentin. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 97. Erythrospiza mongolica [504] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,14m ; queue, un peu échancrée, 0,055m ; aile, 0,095m ; tarse, 0,017m ; bec, court, épais et convexe, 0,009m ; hauteur du bec, 0,008m. Couleurs. Dessus de la tête et du cou, dos et croupion d'un gris brun ou du gris terreux pâle, avec le centre des plumes d'une teinte plus sombre ; suscaudales roses ; sourcils lavés de rose ; gorge, poitrine et côtés de l'abdomen d'un rose très pâle ; milieu du ventre et sous-caudales d'un blanc grisâtre (légèrement nuancé de roux en été) ; côtés du cou et de la poitrine d'un roux terreux uniforme ; rectrices brunes, bordées de blanc rosé ; rémiges brunes, lisérées de rose ; pennes tertiaires bordées et terminées de gris ; deux grandes taches en forme de miroirs, l'une sur les grandes couvertures et l'autre au milieu des pennes secondaires. — La femelle adulte ne diffère du mâle que par les teintes moins rosées des diverses parties de son plumage et particulièrement des sus-caudales. Cette espèce nouvelle, que j'avais envoyée de Pékin dès 1863, avait été identifiée à tort par M. J. Verreaux avec l'Erythrospiza obsoleta, qui a le bec toujours beaucoup plus fort ; elle est commune en toutes saisons dans les montagnes dénudées du N.-O. de la Chine, et surtout dans les régions voisines de la Mongolie. Elle vit en bandes nombreuses sur les plateaux sablonneux, sur les coteaux arides et brûlés par le soleil, et se nourrit de toute sorte de petites graines qu'elle recueille sur le sol. Au mois de juin, elle s'apparie et se cantonne sur le haut des rochers, où elle fait son nid dans les broussailles ou même dans des excavations naturelles. Quand la femelle couve ses œufs, le mâle s'élève souvent dans les airs en faisant entendre un chant particulier, une sorte d'arpège (do-mi-sol-mi) exécuté lentement, et tout différent de ses notes ordinaires qui sont très agréables. L'Erythrospiza mongolica est un oiseau fort confiant, qui se laisse approcher sans interrompre son chant : c'est l'espèce qu'on voit le plus communément en cage chez les Chinois établis en Mongolie ; les Pékinois lui donnent les noms de Che-chao et de Sseu-cheung. D'après nous, les quatre ou cinq espèces de Roselins à couleurs terreuses doivent constituer un petit groupe naturel ; ils se distinguent à la fois des Carpodacus et des Propasser : 1° par leur bec bombé ; 2° par leur système spécial de coloration ; 3° par leurs habitudes érémophiles, qui le portent à fuir les forêts. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 98. Uragus lepidus [516] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,155m ; queue, 0,073m ; aile, 0,07m ; tarse, 0,017m ; bec, 0,009m ; hauteur du bec, 0,007m ; largeur,0,006m. Couleurs. Iris d'un brun noisette ; bec brunâtre, avec la mandibule inférieure grise ; pattes grisâtres. — Front, sourcils, joues et gorge d'un blanc rosé, soyeux et lustré ; lores, partie postérieure des plumes auriculaires et côtés du cou d'un carmin foncé ; teinte rose soyeuse des joues se prolongeant sur la partie postérieure du cou et s'unissant en arrière à la bande sourcilière ; plumes du vertex et de la nuque d'un carmin foncé, frangé de gris ; plumes du dos brunes au centre et d'un rouge carmin sur le milieu des barbes qui sont frangées de grisâtre ; croupion et poitrine d'un rose foncé ; abdomen de la même teinte, avec le milieu blanc ; rectrices des trois paires médianes noires, celles des trois paires latérales ornées d'une longue tache anguleuse blanche, de plus en plus développée, avec les barbes externes lisérées de blanc ; pennes alaires brunes, lisérées de gris ; les trois dernières tertiaires largement bordées de blanchâtre ; deux larges bandes transversales d'un gris rosé formées par les bouts des grandes et des moyennes couvertures. — La femelle porte une livrée d'un brun olivâtre, avec de grandes raies brunes, plus étroites sur les parties inférieures du corps dont le fond est grisâtre et passe même au blanchâtre sur le milieu de l'abdomen ; elle a les sous-caudales blanchâtres, avec le centre brun, et les deux bandes transversales des ailes moins larges que le mâle. Cette espèce diffère de l'Uragus sanguinilentus et de l'Uragus sibiricus : 1° par une taille bien plus faible ; 2° par un bec plus gros ; 3° par un plumage moins uniforme, plus strié ; 4° par l'ensemble des couleurs du mâle et surtout de la femelle. Je l'ai trouvée dans l'intérieur de la chaîne montagneuse du Tsinling, et dans le Chensi méridional, où elle est sédentaire, mais peu répandue. Ne serait-ce pas la troisième espèce d'Uragus que le lieutenant-colonel Przewalski signale en Mantchourie ? @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 99. Yungipicus scintilliceps [79] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,17m ; aile, 0,10m ; queue, 0,06m. Couleurs. Iris rouge ; bec corné bleuâtre ; pattes bleuâtres. Plumage noir en dessus, avec le bas du dos blanc traversé de sept raies noires, et à partie antérieure du vertex d'une teinte grisâtre ; deux petites touffes de plumes rouges sur les côtés de la tête chez le mâle ; une raie blanche allant de l'œil aux côtés du cou ; plumes des oreilles d'un brun soyeux, terminées de noirâtre ; gorge d'un gris soyeux, bordée par deux moustaches interrompues ; tout le reste des parties inférieures gris marqué de raies longitudinales brunes ; rémiges noires, barrées et terminées de blanc ; grandes et moyennes couvertures marquées de grandes taches blanches ; les quatre rectrices médianes noires, les autres blanchâtres avec des traces de barres brunes. Ce petit pic est sédentaire dans la Chine septentrionale, partout où il y a des arbres, jusque dans l'intérieur des villes. A Pékin, il est plus abondant en hiver qu'en été ; je l'ai aussi rencontré communément dans le Chensi pendant la saison froide, et tous les individus que j'ai observés dans cette région avaient les couleurs plus obscures que ceux du Nord, absolument comme cela a lieu pour le Picus mandarinus. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 100. Phasianus decollatus [592] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,95m ; queue, 0,55m ; aile, 0,25m ; tarse, 0,115m ; bec, 0,03m. Couleurs. Iris jaune ; bec d'un jaune verdâtre ; pattes grisâtres. — Plumage différant de celui du Phasianus torquatus : 1° par l'absence complète de collier et de sourcils blancs ; 2° par les reflets d'un violet foncé au dessus de la tête ; 3° par la nuance roux doré des flancs ; 4° par les taches vertes occupant l'extrémité des premières plumes dorsales ; 5° par la bordure verte large et bien marquée qui orne les plumes de la poitrine. Le Faisan sans collier habite le centre et l'ouest de l'empire chinois ; dans la chaîne du Tsinling, dans le Chensi méridional, il est aussi commun que le Faisan à collier, auquel il se mêle assez fréquemment ; mais dans le Kokonoor oriental, à Moupin, dans le Setchuan, dans une partie du Yunan et du Kouytchéou, il remplace complètement le Phasianus torquatus, dont il n'est, comme nous l'avons dit plus haut, qu'une simple race locale. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 101. Phasianus ellioti [594] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,80m ; queue, 0,46m ; aile, 0,23m ; tarse, 0,076m, garni d'un éperon long et acéré ; bec, 0,027m à partir du front. Couleurs. Iris châtain clair ; bec jaunâtre ; pattes d'un gris bleuâtre ; peau dénudée du tour de l'œil d'un rouge vif. — Sommet de la tête d'un brun olivâtre, moucheté de brun foncé ; une raie blanche au-dessus et un peu en arrière de l'œil ; nuque d'un gris foncé, passant au blanc pur sur les côtés du cou ; plumes des narines, du menton et de la gorge d'un noir foncé, avec des reflets bleus sur le devant du cou ; partie antérieure du dos et poitrine d'un rouge cuivreux à reflets dorés, avec un trait noir vers le bord de chaque plume ; scapulaires et couvertures des ailes d'une teinte analogue, mais plus foncée, avec une large raie blanche limitant l'aile en dessus, et une plaque d'un bleu métallique vers l'épaule, les plus grandes offrant en outre, à l'extrémité, une tache noire précédant une bordure blanche qui dessine une bande oblique sur le milieu de l'aile ; pennes secondaires d'un roux marron, tachées de noir vers l'extrémité et terminées par un liséré d'un blanc sale ; rémiges rousses, variées de brun sur les barbes internes ; dernières plumes dorsales, croupion et sous-caudales noirs, terminés par un liséré blanc, ombré de gris ; abdomen blanc, avec des taches marron et noires sur les plumes des flancs et sur celles des cuisses ; souscaudales noires, les latérales largement marquées de brun marron ; queue ornée de bandes alternatives d'un brun marron et d'un gris délicatement rayé de blanc. — Chez la femelle, le plumage offre des teintes beaucoup plus ternes : le vertex est brun tacheté de noir, la nuque grisâtre variée de brun, la gorge noire, le dos marron, nuancé de gris, avec une tache blanche au centre et une barre noirâtre vers l'extrémité de chaque plume ; les scapulaires sont d'un brun jaunâtre, mouchetées de noir et terminées par un liséré blanchâtre ; les couvertures alaires d'un brun marron, tachetées de noir et terminées de blanchâtre ; les rémiges marron, mouchetées de brun ; la poitrine d'une teinte fauve rayée de blanc et de noir ; l'abdomen blanc, avec des barres brunâtres irrégulières sur les flancs ; enfin la queue d'une teinte grisâtre, avec des stries brunâtres, n'offre que des bandes transversales peu distinctes, d'un brun foncé. Le Faisan d'Elliot, qui rappelle un peu le Faisan d'Amherst par la coloration blanche de son abdomen, a été découvert en 1872 par M. Swinhoe dans la province du Tchékiang. L'année suivante, je l'ai rencontré dans le Fokien occidental, où il vit, comme le Faisan argenté, dans les bois montueux. Dans cette région toutefois, le Phasianus Ellioti est loin d'être commun, et se transporte souvent d'un canton à l'autre ; quelquefois il reste des années entières avant de revenir à sa première demeure. C'est un oiseau d'un naturel sauvage ; et le jeune mâle que j'ai rapporté vivant au Jardin des Plantes, après l'avoir conservé huit mois en captivité, ne s'est habitué que très difficilement à prendre sa nourriture de ma main. Je ne doute pas cependant qu'on ne parvienne, à force de soins, à acclimater en Europe, aussi bien que les autres faisans, cette magnifique espèce si remarquable par les teintes cuivrées de son plumage, que les Chinois désignent sous le nom de Han-ky (poule des lieux secs). Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 102. Euplocamus swinhoei [599] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,80m ; queue, 0,44m ; aile, 0,30m ; tarse, 0,08m ; bec, 0,032m. Couleurs. Iris d'un brun clair ; bec d'un brun verdâtre clair ; pattes rouges ; espace dénudé autour de l'œil et caroncules d'un rouge vif. — Tête et cou d'un noir bleu, avec une touffe de plumes allongées, d'un blanc légèrement mélangé de bleu sur le vertex ; nuque, poitrine et flancs d'un bleu très foncé, presque noir, à reflets soyeux ; milieu du dos d'un blanc de neige ; scapulaires d'un rouge carmin sombre, à reflets de bronze florentin : région postérieure du dos, croupion et sus-caudales d'un noir soyeux, avec des reflets d'un bleu violet très brillant au bord de toutes les plumes ; grandes et moyennes couvertures des ailes d'un noir soyeux, glacées de vert bronze sur les bords ; milieu de l'abdomen et sous-caudales d'un noir légèrement bronzé, avec quelques reflets métalliques sur le bord les plumes ; rémiges et rectrices latérales d'un noir bronzé ; rectrices médianes d'un blanc de neige. — Chez la femelle, la peau dénudée qui entoure les yeux ne s'élève pas de chaque côté du vertex en forme de caroncule, et le plumage est en général d'un brun rougeâtre ou orangé, avec des raies et des marques d'un brun foncé. Cette magnifique espèce ne se trouve que dans les grandes montagnes boisées de l'intérieur de l'Ile de Formose. Les collections du Muséum d'histoire naturelle renferment un mâle de cette espèce, qui a été donné en 1871 par M. Cornély, et qui a vécu plusieurs années dans la ménagerie du Jardin des Plantes. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 103. Thaumalea amherstiæ [597] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 1, 25m ; queue, 0,90m ; aile, 0,22m ; tarse, 0,077m ; bec, 0,03m ; huppe, 0,06m ; camail, 0,13m. Couleurs. Iris d'un jaune pâle ; bec d'un brun corné, avec la base plus foncée ; pattes d'un gris bleuâtre ; peau nue autour des yeux d'un vert pâle. — Dessus de la tête, gorge et cou d'un vert métallique, de même que la partie supérieure de la poitrine, dont les plumes arrondies sont bordées de noir et frangées de vert doré ; plumes de la face supérieure des ailes d'un bleu verdâtre, liséré de noir ; croupion jaune ; sus-caudales médianes rouges, les latérales blanches rayées de vert à la base, et d'un rouge vif à l'extrémité qui retombe élégamment sur le côté de la queue ; sous-caudales noires ; thorax et abdomen blancs ; bas-ventre gris ; cuisses blanches, variées de noir et de roux ; rectrices centrales d'un blanc grisâtre, zoné de vert et marbré de noir ; rectrices latérales marquées de raies plus étroites que les pennes médianes et teintées de brun sur le bord externe ; rémiges brunes, lisérées de blanc. — Chez la femelle, les parties supérieures du corps sont roussâtres et rayées transversalement de brun ; le ventre est d'un gris jaunâtre, avec des barres noirâtres sur les flancs ; le devant du cou, le front et les sourcils sont roux, marqués de brun ; enfin le camail est rudimentaire et formé de plumes rousses terminées par du vert métallique. — Le jeune mâle ressemble beaucoup à la femelle. Au bout de la première année, sa queue et son camail prennent une teinte blanche et sa tête devient d'un vert métallique ; mais ce n'est qu'au bout de la deuxième année que l'oiseau a complètement revêtu la somptueuse livrée de l'adulte. Le Faisan de lady Amherst habite pendant toute l'année les plus hautes montagnes boisées de l'ouest du Setchuan, du Yunan, du Kouytchéou, et les hautes montagnes du Tibet oriental. Il affectionne particulièrement les massifs de bambous sauvages qui croissent à une altitude de 2 à 3.000 mètres et dont les bourgeons constituent sa nourriture favorite ; c'est même de là que lui vient son nom chinois de Séng-ky (poule des bourgeons). Pris jeune, il s'élève fort bien et se reproduit facilement en captivité, comme on a pu s'en assurer par des expériences faites au collège de Moupin. C'est un oiseau robuste, qui ne redoute ni le froid ni la neige et qui s'accommode de toute espèce de nourriture, comme notre Poule domestique. A l'état sauvage il se montre fort jaloux et ne souffre pas que le Faisan doré, qui seul pourrait rivaliser avec lui, s'approche de l'endroit où il s'est établi : aussi ne rencontre-t-on jamais ces deux faisans aux couleurs éclatantes sur la même montagne ni dans la même vallée. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 104. Pucrasia xanthospila [588] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,58m ; queue, étagée, 0,20m ; aile, 0,24m ; tarse, armé d'un éperon très aigu, 0,06m ; bec, 0,023m ; huppe occipitale, 0,09m. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes d'un gris plombé. — Plumes pour la plupart de forme lancéolée ; tête et gorge d'un noir grisâtre, avec une teinte d'ocre sur le vertex et une partie des plumes de la huppe ; sur la joue, une grande tache blanche, suivie d'une tache jaune encore plus large s'étendant sur les côtes et le dessus du cou ; dos, croupion, cotés de la poitrine et de l'abdomen, bas-ventre et cuisses d'un gris cendré, avec de longues taches noires en forme de fer de lance ; sur la partie inférieure de la gorge, une large bande marron qui descend entre les jambes ; sous-caudales d'un brun marron, avec le bout noir et blanc ; rectrices latérales grises, rayées transversalement de noir et terminées de blanc ; rectrices médianes et grandes sus-caudales de trois couleurs, la tige étant noire, le centre et l'extrême bord d'une teinte grise qui limite de chaque côté une large bande marron ; rémiges brunes, bordées de jaune d'ocre en dehors ; scapulaires et couvertures alaires variées de brun, de gris et d'olivâtre. — Chez la femelle, la huppe est plus courte que chez le mâle, les éperons sont moins développés, la tête n'offre point de reflets d'un vert métallique, la gorge et la tache latérale du cou sont d'un blanc jaunâtre, auquel succède vers le bas une teinte rosée ; les parties supérieures du corps sont mouchetées de gris, de noir et de roux, et les parties inférieures, un peu plus claires que le dos, sont dépourvues de bande marron. Pucrasia xanthospila, var. ruficolis (Chensi). — Côtés du cou d'un roux très foncé ; tache latérale blanche peu développée et entourée de toutes parts par le noir métallique ; sous-caudales noires, sans bande marron, avec une tache terminale blanche arrondie et non pas anguleuse ; bande médiane marron moins étendue sur le ventre que dans le Pucrasia xanthospila vrai ; teintes noires plus développées sur le dos et les ailes. Les Eulophes à cou jaune ou Song-ky se rencontrent en petit nombre dans les montagnes boisées du N.-O. de la Chine, depuis la Mantchourie jusqu'au Tibet oriental, ainsi que dans la chaîne de l'Ourato. Ils ne quittent guère les taillis et les fourrés où ils vivent solitaires ou par couples, se nourrissant de graines de divers végétaux, et particulièrement de conifères. Leurs allures sont celles des faisans. Ils constituent un excellent gibier, et chaque hiver les Chinois prennent au collet un certain nombre de ces oiseaux qu'ils apportent au marché de Pékin : les résidents européens préfèrent avec raison ces gallinacés aux autres phasianidés du pays. D'après les caractères indiqués plus haut, il semble que les oiseaux du Chensi forment une variété assez distincte. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 105. Pucrasia darwini [589] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,60m ; queue, étagée, 0,24m ; aile, 0,24m ; tarse, 0,05m, muni d'un éperon aigu ; bec, cannelé, 0,024m ; huppe occipitale, 0,08m. Couleurs. Iris brun ; bec noir ; tarses d'un gris plombé ; doigts d'un gris plus foncé. — Plumage rappelant en général celui du Pucrasia xanthospila, mais en différant par les caractères suivants : 1° point de taches ocracées sur les côtés du cou ; 2° teintes métalliques de la tête moins vertes et plus bleuâtres ; 3° bande abdominale d'un brun marron moins vif ; côtés de la poitrine et de l'abdomen roux (et non pas gris) ; 5° plumes du dos marquées de deux taches concentriques en forme de fer à lance (au lieu d'une seule tache) ; 6° souscaudales colorées en brun marron sur les bords seulement. La femelle ressemble beaucoup à celle de l'autre espèce ; chez elle seulement le noir domine davantage dans les teintes du plumage, les mouchetures sont moins nombreuses et le blanc des plumes inférieures de la huppe est remplacé par du roux. L'Eulophe de Darwin, qui se distingue au premier coup d'œil de l'espèce des environs de Pékin par l'absence de taches jaunes sur les côtés du cou, n'a été rencontré jusqu'ici que dans les montagnes de l'intérieur du Tchékiang et du Fokien. Il est sédentaire et assez commun dans cette dernière région où j'ai obtenu de nombreux spécimens, et vit solitaire dans les endroits boisés et escarpés. Son régime, ses mœurs et ses allures sont les mêmes que ceux du Pucrasia xanthospila, et les Chinois le désignent par le même nom que cette dernière espèce, Song-Ky (poule des pins). @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 106. Crossoptilon mantchuricum [583] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 1,10m ; queue, recourbée et étagée, avec les barbules des quatre rectrices centrales longues et déliées, 0,50m ; aile, 0,30m ; tarse, muni d'un ergot, 0,085m ; bec, 0,041m, avec la mandibule supérieure convexe, à bords évasés ; plumes auriculaires, 0,05m. Couleurs. Iris d'un jaune orangé ; bec rose ; pattes rouge de corail ; peau papilleuse de la région ophthalmique d'un rouge vif. — Plumage brun, passant au noir vers le cou et sur la tête dont les plumes sont courtes et comme veloutées, au blanc d'argent sur le croupion, les sus-caudales et la base de la queue, dont l'extrémité est d'un noir à reflets métalliques, au gris sur le basventre, et au blanc pur sur la gorge, les joues et les couvertures auriculaires qui sont allongées en pinceau. — La femelle n'a pour ainsi dire point d'ergot et ne diffère guère du mâle par le plumage. Le Crossoptilon brun, qui porte à Pékin le nom de Hoky, est sédentaire dans quelques localités boisées sur les montagnes du Pétchely ; mais depuis quelques années il est devenu fort rare et il ne tardera pas à disparaître complètement, soit par suite de la guerre d'extermination qu'on lui fait, soit par la destruction des forêts qui lui servent de retraite. C'est un oiseau très doux et très sociable, qui vit toujours en compagnie et qui se nourrit de toute sorte de graines, de bourgeons, de feuilles, de racines et d'insectes. Il semble créé pour être domestiqué, d'autant plus qu'il se montre peu difficile pour sa nourriture ; mais en captivité il lui faut les ombrages d'un parc et le voisinage d'un ruisseau d'eau claire, c'est-à-dire analogues à celles qui l'entourent à l'état sauvage. @ des conditions Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 107. Crossoptilon tibetanum [587] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,95m ; queue, étagée, arquée, à barbules moins longues et moins déliées que dans l'espèce précédente, 0,40m ; aile, 0,14m ; tarse, 0,095m ; bec, 0,04m, à mandibule supérieure recourbée et évasée ; plumes auriculaires, 0,035m. Couleurs. Iris d'un jaune orangé ; bec d'un rose pâle ; narines d'un blanc rosé ; pattes et éperons d'un rouge de corail ; ongles cornés ; peau papilleuse du tour des yeux d'un rouge vif. — Plumage entièrement blanc, à l'exception de la calotte qui est d'un noir velouté, des rémiges qui sont d'un noir bleuâtre ou d'un gris blanchâtre (dans les individus très vieux), et de la queue qui offre une teinte d'un noir métallique, avec des reflets verts et pourprés, et une tache blanche à la base des rectrices latérales. — Les femelles et les jeunes mâles, avant la première mue, se distinguent des mâles adultes par les teintes moins pures de leur plumage et leurs éperons moins développés. Le Crossoptilon blanc ne se trouve en Chine que dans quelques localités boisées, sur les montagnes élevées du pays des Mantzes, par exemple à Yaotchy et à Tatsienlou, où son existence est protégée par le respect superstitieux des indigènes. C'est un oiseau doux et sociable, qui aime à vivre en compagnie de ses semblables, même à l'époque de l'éducation des jeunes, et qui ne s'éloigne guère des lieux qui l'ont vu naître. Sa nourriture consiste en feuilles, en racines, en graines et en insectes. Heureusement pour la conservation de l'espèce, la chair de ce gallinacé est d'un goût fort médiocre ; aussi les chasseurs préfèrent-ils comme gibier les faisans, qui sont d'ailleurs beaucoup plus répandus et plus faciles à atteindre. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 108. Crossoptilon auritum [586] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Description. Taille, proportions et formes du Crossoptilon mantchuricum de Pékin ; couleurs des yeux, du bec, des pattes et de la peau nue autour des yeux absolument identiques ; pinceaux auriculaires moins développés que dans le Crossoptilon brun, mais plus longs que dans le Crossoptilon blanc ; corps d'un bleu ardoisé ; queue d'un noir métallique, avec la base des rectrices centrales et la plus grande partie des rectrices latérales d'un blanc pur. — Aucune différence de plumage entre les deux sexes. Le Crossoptilon bleuâtre, auquel les Chinois donnent le nom de Maky, et dont les plumes caudales sont fort recherchées pour l'ornement des chapeaux de mandarins, habite le N.-O. du Setchuan, le Kokonoor oriental et peut-être même le Kan-sou. Il est partout assez rare, et, comme ses deux congénères, se tient sur les montagnes boisées et se nourrit de végétaux et d'insectes. Jusqu'à ces derniers temps, cette belle espèce n'était représentée dans les musées d'Europe que par les quatre individus que j'avais envoyés de Pékin et que j'avais considérés comme appartenant à une espèce nouvelle, avant d'avoir eu sous les yeux la description du Phasianus auritus de Pallas. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 109. Tetraophasis obscurus [584] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,50m ; queue, arrondie, 0,18m ; aile, 0,31m ; tarse, emplumé sur les deux cinquièmes de sa longueur et muni d'un éperon aigu, 0,05m ; bec, 0,03m. Une petite huppe peu distincte sur la tête. Couleurs. Iris châtain ; bec et ongles d'un brun grisâtre ; pattes grises ; peau nue autour des yeux d'un rouge vermillon. — Parties supérieures d'un brun olive, tirant au cendré sur la tête, les joues et le croupion, parsemé de quelques petites taches noires sur le dos et coupé de bandes blanchâtres sur les ailes ; un grand rabat d'un brun marron sur la gorge ; poitrine grise, tachetée de noir ; plumes des flancs d'une teinte olive mêlée de roux, avec la pointe blanchâtre ; sous-caudales d'un brun marron, tachées de noir et terminées de blanc ; face supérieure de la queue grise, avec des vermiculations noires à la base et sur les pennes centrales, une bande noire au milieu et un liséré blanc à l'extrémité. — Chez la femelle, qui est de taille plus petite que le mâle et qui n'a pas d'éperons, les flancs n'offrent point de teinte rousse. C'est de Moupin que j'ai envoyé au Muséum cette nouvelle espèce de gallinacé que M. Verreaux avait rangée primitivement parmi les Lophophores, mais en faveur de laquelle M. Elliot a créé plus lard, avec raison, un genre particulier. Le Tetraophasis obscurus paraît être assez répandu dans les montagnes du Kokonoor oriental ; il vit en petites compagnies dans l'intérieur des forêts et se nourrit, comme les Crossoptilon et les Lophophores, de racines succulentes, qu'il arrache avec son bec robuste. Les chasseurs du pays le désignent sous le nom de Yang-ko-ky (poule des royaumes d'Occident). @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 110. Lophophorus lhuysii [583] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,85m ; queue, un peu arrondie, 0,28m ; aile, 0,36m ; tarse, 0, 077m, emplumé jusqu'au niveau de l'ergot qui est robuste : bec, 0,052m avec la mandibule supérieure élargie ; huppe, formée de plumes aplaties, 0,05m. Couleurs. Iris d'un brun châtain ; bec brun, avec les bords et la pointe grisâtres ; pattes d'un brun verdâtre ; ongles noirs ; peau nue des lores d'un bleu assez vif. — Vertex et région parotique d'un vert métallique à reflets violets ; touffe de longues plumes occipitales d'une teinte pourpre à reflets métalliques ; plumes de la nuque et du dos d'un ton de cuivre doré très brillant ; dessus des ailes à reflets éclatants bleus et verts, avec une plaque d'un vert doré très vif sur les épaules ; partie inférieure du dos et croupion blancs, avec quelques taches bleues de forme anguleuse du côté des sus-caudales dont les plus longues sont entièrement d'un bleu d'acier ; parties inférieures du corps noires, glacées de vert ; queue noire et verte, avec des taches blanches. — Les mâles ne revêtent cette livrée splendide que dans leur deuxième année ; ayant cette époque, ils sont, comme les femelles, d'un brun mélangé de noirâtre et de gris. Ce magnifique lophophore habite les régions les plus élevées de Moupin, du Kokonoor oriental et des frontières occidentales du Setchuan. Il vit en petites troupes dans les prairies découvertes audessus de la région des forêts, et vient se percher sur les arbres pour dormir. Sa nourriture habituelle consiste en substances végétales et surtout en racines succulentes qu'il arrache fort adroitement au moyen de son bec robuste et évasé ; comme il recherche particulièrement celles d'un Fritillaria jaune appelé Paé-mou, les indigènes lui ont donné le nom de Paé-mou-ky. Dans ce pays, on nomme aussi Ho-than-ky (poule-charbon-ardent) le mâle adulte, revêtu de sa livrée métallique. C'est un oiseau très farouche et dont le vol est assez puissant. Son cri, qu'il fait entendre de très grand matin et lorsque le temps est à la pluie, consiste en trois ou quatre notes perçantes et bien détachées. D'après quelques informations que j'ai pu recueillir, le Lophophorus Lhuysii se trouverait aussi dans le Yunan et le Kouytchéou ; il est certain, en tous cas, qu'il se rencontre dans une grande partie du Tibet oriental, mais il est rare partout et ne tardera pas à disparaître complètement : les Chinois en effet chassent très activement et prennent au moyen de collets ce superbe gallinacé, dont la chair est fort délicate. Les spécimens que j'ai envoyés au Muséum d'histoire naturelle ont été tués à 4.500 mètres d'altitude. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 111. Ceriornis caboti [601] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,62m ; queue, arrondie, 0,20m ; aile, 024m ; tarse, 0,07m ; bec, 0,02m. Couleurs. Iris châtain ; bec brunâtre, avec les bords et la mandibule inférieure blanchâtres ; pattes couleur le chair ; ongles bruns ; peau nue du tour des yeux et du milieu du rabat rouge garance ; pourtour du rabat d'un rose pâle, avec des raies et un liséré d'un bleu pâle ; cornes d'un bleu de cobalt. — Tête ornée de plumes allongées, de couleur noire, recouvrant d'autres plumes d'un roux orangé ; région des oreilles jusqu'à la partie postérieure du cou et région voisine du rabat d'un noir profond ; une tache d'un roux vif, tirant au rouge au-dessous de l'oreille, de chaque côté ; toutes les parties inférieures du corps, depuis le collier jusqu'aux sous-caudales inclusivement, d'un jaune d'ocre uniforme, avec quelques marques rousses et noires sur les plumes des flancs et des cuisses ; toutes les plumes des parties supérieures noires, avec des marques blanches et jaunâtres au centre, une tache grise arrondie près de l'extrémité et deux taches d'un roux tirant au rouge sur les côtés ; taches grises particulièrement développées sur les couvertures alaires et sur les sus-caudales. Rémiges brunes, avec des taches irrégulières sur les barbes externes ; petites couvertures supérieures bordées de roux orangé ; rectrices noires, marbrées de jaunâtre dans les trois premiers quarts de leur longueur. — Chez la femelle, qui est plus petite que le mâle, les pattes sont d'un gris brunâtre et le plumage est tacheté de brun, de noir, de roux et de gris, comme dans l'espèce précédente. — Le jeune mâle revêt la livrée de l'adulte dès la fin de l'automne de la première année. Le Tragopan à ventre fauve ou de Cabot, connu depuis longtemps par un spécimen de provenance incertaine conservé dans le Musée de Londres, est propre aux montagnes boisées du sud-est de la Chine, où il remplace l'espèce précédente. Je l'ai trouvé en 1873 assez commun dans la chaîne qui sépare le Fokien du Kiangsi ; c'est de là que j'envoyai au Muséum d'histoire naturelle de Paris le signalement de cette espèce aux couleurs relativement peu éclatantes, sous le nom provisoire de Ceriornis modestus. Ce gallinacé, que les habitants du pays désignent par les mêmes noms que le précédent, a les mêmes mœurs que le Tragopan de Temminck et n'est pas moins estimé comme gibier. Comme sur les nombreux sujets que j'ai eus entre les mains en octobre et novembre, dans le hameau de Koatén, je n'ai observé aucun mâle en plumage de femelle, j'ai lieu de penser que cette intéressante espèce offre la particularité, unique probablement dans son genre, de prendre sa livrée définitive et complète dès sa première année. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 112. Ceriornis temminckii [600] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,65m ; queue, arrondie, 0,21m ; aile 0,025m ; tarse, muni d'un éperon de longueur médiocre, 0,07m ; bec, 0,02m ; cornes (à la fin d'avril), 0,07m ; rabat charnu (à la même époque) 0,17m. Couleurs. Iris châtain ; bec blanc, avec l'arête supérieure et la base brunâtres ; pattes d'un rose chair tirant au rouge ; cornes d'un vert bleuâtre avec la base d'un bleu indigo ; peau nue autour des yeux d'un bleu indigo, avec les lores et les sourcils verts ; rabat d'un bleu indigo, passant au vert bleu sur les bords qui sont ornés de taches carrés d'un rouge pourpre. — Vertex, sourcils, nuque et région voisine du rabat d'un noir profond ; plumes occipitales et tour du cou d'un rouge brique ; parties supérieures du corps d'un rouge marron, avec de petites taches arrondies d'un gris perle, encadrées de noir ; parties inférieures rouges, avec de grandes taches ovales d'un gris bleuâtre au centre des plumes ; rémiges et rectrices noires, bariolées de roux, sauf à l'extrémité. — La femelle et le jeune mâle de l'année n'ont point de rabat sur la gorge, point d'éperon au tarse, point de huppe ni de cornes sur la tête ; leur plumage est varié de brun, de noir, de roux et de gris, avec les parties inférieures de nuances plus claires et le ventre orné de grandes taches blanchâtres. Dans la deuxième année, le plumage du mâle prend des teintes rouges sur le cou et sur la poitrine, en même temps que des taches d'un gris bleuâtre apparaissent sur les plumes du dos et de. l'abdomen ; et dans la troisième année la livrée est complète. C'est au printemps seulement que ses cornes et son rabat acquièrent tout leur développement. Le Tragopan rouge ou de Temminck habile le S.-O. de la Chine, jusqu'au Chensi méridional inclusivement, mais n'est nulle part très répandu. Il vit isolé sur les montagnes boisées et ne sort guère des taillis où il fait sa nourriture de graines, de fruits et de feuilles. Son cri, très sonore, peut être rendu par les syllabes oua deux fois répétées ; c'est de là que lui vient son nom chinois de Oua-oua-ky. On l'appelle encore Ko-ky, Kiao-ky (poule à cornes) et Sin-tsiou-ky (poule étoilée). C'est un gibier très estimé, d'autant plus qu'il est rare et ne peut être capturé qu'au piège ou au collet. Pris vivant, ce magnifique oiseau peut être gardé quelque temps en cage, mais il est de complexion délicate ; aussi nous doutons fort qu'on puisse jamais l'acclimater en Europe. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 113. Ithaginis geoffroyi [580] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,48m ; queue, un peu arrondie, 0,16m ; aile, 0,22m ; tarse, armé de trois éperons aigus, 0,068m ; bec, gros et renflé, 0,02m ; huppe du sommet de la tête, 0,06m. Couleurs. Iris noisette ; bec noir, avec la base rouge, de même que les narines et la peau nue autour des yeux ; pattes et éperons d'un rouge de corail ; ongles bruns. — Face noire ; plumes déliées, formant la huppe, d'un gris ardoisé foncé ; plumes acuminées de la partie supérieure du cou, du dos et du croupion et sus-caudales d'un gris ardoisé, avec le centre noir et une raie médiane blanche ; seconde moitié de la face supérieure des ailes, côtés de la poitrine et de l'abdomen et sous-caudales d'un rouge carmin, avec du gris au bout de chaque plume ; rectrices grises, lisérées de rouge carmin ; gorge et bas-ventre d'un gris ardoisé ; plumes des oreilles allongées (les unes déliées, les autres raides) et d'un gris noirâtre avec une ligne médiane blanche. — Chez la femelle, qui est plus petite que le mâle (0,43m de long. totale) et qui est dépourvue d'éperons, le rouge des pattes et des narines est moins vif, le plumage, d'un brun vermiculé de noir et de gris, offre une forte teinte ardoisée et ne présente pas de mouchetures sur la tête ni sur le cou. Je n'ai rencontré l'Ithagine de Geoffroy que dans les forêts les plus élevées du Setchuan occidental et du pays des Mantzes ; mais cette espèce paraît habiter une grande partie du Tibet oriental. Elle vit en troupes plus ou moins nombreuses près de la limite supérieure de la région des forêts, bambouseraies et se sauvages. tient Sa de préférence nourriture au ordinaire milieu des consiste en bourgeons, en feuilles et en graines ; mais l'estomac de trois individus que j'ai tués en avril, quand la neige couvrait encore tout le pays, ne renfermait absolument que de la mousse. Ces jolis oiseaux se perchent volontiers sur les arbres : leur naturel est très sociable ; et quand les couvées sont écloses on voit fréquemment plusieurs couples se réunir pour veiller ensemble sur leurs jeunes familles. Les Chinois désignent cette Ithagine sous le nom de Tsong-ky (poule des buissons.) @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 114. Ithaginis sinensis [581] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,46m à 0,47m ; queue, 0,16m ; aile, ouverte, 0,14m. Couleurs. Plumage rappelant beaucoup celui de l'Ithaginis Geoffroyi, mais différant de ce dernier : 1° par une grande plaque d'un jaune d'ocre sale sur le devant du cou (qui est d'un gris ardoisé dans l'espèce précédente) ; 2° par la couleur rousse de la moitié des ailes qui, dans l'Ithaginis Geoffroyi, est d'un vert assez brillant ; 3° par la teinte beaucoup moins noire de la face qui est nuancée de rouge carmin ; 4° par la coloration des plumes de la tête et du cou qui sont d'un gris cendré plus clair et rayées de blanc ; 5° par la largeur plus grande des raies blanches qui marquent le centre des plumes dorsales. En outre, sur douze mâles que j'ai examinés, je n'ai jamais constaté la présence que d'un seul éperon sur le tarse. — La femelle de l'Ithaginis sinensis se distingue de celle de l'Ithaginis Geoffroyi : 1° par la nuance rousse beaucoup plus prononcée de son plumage, principalement sur les parties inférieures ; 2° par l'absence presque complète de teinte ardoisée sur la tête et le cou ; 3° par le manque presque absolu de mouchetures sur la poitrine et sur le ventre, les mouchetures étant d'ailleurs plus fines et moins marquées sur la région dorsale que dans l'espèce précédente ; 4+ par la nuance carminée des bords des pennes caudales. Cette espèce nouvelle d'Ithagine, la troisième du genre, habite les plus hautes montagnes du Chensi méridional. Je l'ai trouvée dans le centre du Tsinling, en compagnies assez nombreuses, au milieu des bois et des bambouseraies, à une altitude de 3.500 mètres. Ces oiseaux, qui se rencontrent dans toute cette région, jusqu'au Honan, sans être nulle part très répandus, ont du reste absolument les mêmes mœurs que ceux de l'espèce précédente ; les indigènes les désignent sous les nom de Hoa-ky (poule fleurie) et Song-hoa-ky (poule fleurie des sapins.) @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 115. Lerwa nivicola [566] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,38m ; queue, arrondie, 0,11m ; aile, 0,19m ; tarse, 0,033m, emplumé sur la moitié de sa longueur et armé chez le mâle d'un éperon aigu ; bec, 0,020m à partir du front ; hauteur du bec, 0,009m. Couleurs. Iris châtain ; bec et pattes rouges ; ongles bruns. — Tête, nuque, queue, et en général toutes les parties supérieures rayées transversalement de noir, de blanc ou de roux ; poitrine d'un brun marron ; flancs et sous-caudales de la même teinte, avec des taches blanches et noires ; plumes du milieu de l'abdomen et plumes des tarses grises, rayées de noir ; rémiges brunes, légèrement pointillées de blanc ; pennes secondaires variées de brun et de blanc et marquées de blanc à l'extrémité. — La femelle porte la même livrée que le mâle, mais a les pattes d'un rouge moins vif. Cette perdrix, que les Chinois nomment souvent Sué-ky (poule des neiges), habite les régions élevées de l'Himalaya et du Tibet, et se trouve aussi dans les montagnes de la Chine occidentale, dans le voisinage des neiges éternelles. Je l'ai rencontrée et capturée à Moupin, à plus de 4.000 mètres d'altitude. Dans cette région, elle vit en petites bandes, sur les rochers escarpés, et se nourrit d'herbes et de racines. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 116. Ibis nippon [649] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,82m (♂ tué près de Pékin), 0,78m (♂♂ tués au Chensi) et 0,74m (♀♀) ; queue, 0,15m ; tarse, 0,79m ; bec, 0,18m (♂) et 0,15m (♀) ; touffe occipitale, 0,11m. Couleurs. Iris d'un rouge orangé ; bec noir, avec la pointe rouge ; pattes et ongles d'un rouge tirant au rose ; peau nue de la face d'un rouge vermillon. — Plumage d'un blanc plus ou moins teinté de rose, principalement sur la queue et sur les pennes des ailes dont la tige est d'un jaune aurore. — Chez les jeunes individus, l'extrémité des grandes rémiges est brunâtre. Cet ibis si remarquable par les teintes délicates de son plumage a été signalé d'abord au Japon ; mais il habite aussi la Corée, la Mantchourie et une grande partie de la Chine. On ne le trouve aux environs de Pékin que dans la région montagneuse, le long des torrents poissonneux et seulement pendant l'hiver. C'est aussi dans cette saison que je l'ai rencontré assez communément par paires ou en petites bandes dans les rizières du Chensi méridional, où il cherchait dans la vase les petits animaux aquatiques qui constituent sa nourriture. L'Ibis nippon est un oiseau méfiant, au vol élevé et soutenu, qui se perche volontiers sur les arbres élevés et qui fait entendre un cri rauque et monosyllabique rappelant un peu celui de notre Corbeau. D'après les renseignements que j'ai pu recueillir, cette espèce ne nicherait point en Chine et les oiseaux qui hivernent dans certaines parties de l'Empire viendraient de la Mantchourie et de la Corée. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 117. Ibis nippon var. sinensis [650] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions et Couleurs. Taille, proportions et formes générales de l'Ibis nippon ; plumage d'un gris cendré sur la huppe, le cou, le dos, les ailes et le partie supérieure de la poitrine, d'un blanc plus ou moins nuancé de rose, comme dans l'espèce précédente, sur l'abdomen et les grandes pennes des ailes et de la queue. La description qui précède est prise sur deux mâles très adultes et complètement dépourvus de taches brunes à l'extrémité des rémiges, que j'ai tués sur leurs petits, dans le S.-O. du Tchékiang. Mais ces deux individus ne sont pas les seuls que j'ai vus au printemps dans cette localité : pendant mon séjour, j'ai pu observer un assez grand nombre de ces oiseaux que l'on m'a dit être sédentaires dans le pays, et j'ai constaté que tous étaient revêtus de cette même livrée grise, la seule qui soit connue des chasseurs indigènes. J'ai rencontré, dans le district de Kouytchéou, les Ibis cendrés nichant sur les grands arbres qui entourent les sépultures ; ils avaient toujours deux petits, et les parents étaient obligés de veiller à tour de rôle sur eux pour les défendre contre la rapacité des milans et des corbeaux, si répandus dans toutes les parties de la Chine. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 118. Ibidorhynchus struthersii [652] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,42m ; queue, 0,12m ; aile, 0,25m ; tarse, 0,043m ; bec, arqué, 0,085m à partir du front. Couleurs. Iris, bec et pattes rouges (dans les sujets adultes). — Face couverte d'un masque d'un noir brunâtre qui descend sur la gorge et qui s'avance en pointe jusque sur la nuque ; reste de la tête et cou d'un gris cendré, de même que le croupion ; parties supérieures du corps d'un gris plus franc, moins nuancé de bleu ; grandes sus-caudales noires ; queue ondée de brun, terminée de noir et marquée de noir et de blanc sur les côtés ; un demi-collier noir sur le haut de la poitrine ; partie inférieure du thorax, ventre et souscaudales, d'un blanc pur ; dernières rémiges et premières pennes secondaires marquées de blanc. Ce type si remarquable, qui rappelle les Ibis par son bec recourbé et qui se rapproche des Pluviers par ses pattes à trois doigts, appartient par ses mœurs au groupe des Chevaliers et des Bécasses. Découvert dans l'Himalaya par le Dr Struthers, il a été retrouvé depuis lors dans le Turkestan et dans la Chine, où je l'ai rencontré, partout en petit nombre, dans les montagnes du nord et de l'ouest de l'Empire, jusqu'à Moupin. Il vit en couples sur les plages sablonneuses et pierreuses, au bord des ruisseaux et des rivières qui ne gèlent point, et se nourrit de mollusques, de petits poissons et de larves d'insectes aquatiques. Il n'émigre point et fait son nid au milieu des galets, à la manière des Charadrius. D'un naturel timide, il prend la fuite à la moindre apparence de danger en poussant un cri qui ressemble à celui de certains bécasseaux. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 119. Ardetta eurythma [641] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,33m à 0,36m (♂) et 0,31 (♀) ; queue, aile, 0,042m ; tarse, 0,047m ; bec, 0,053m. Couleurs. Iris, jaune ; peau nue autour de l'œil d'un rose verdâtre ; bec jaunâtre, avec le culmen brunâtre ; pattes et doigt verts. — Parties supérieures d'un brun marron, passant au brun foncé à reflets verts sur le vertex et le milieu du dos ; une large plaque d'un jaune olivâtre clair sur le milieu de l'aile ; pennes secondaires d'un gris brunâtre : rémiges d'un gris noirâtre ; rectrices de la même teinte ; partie postérieure des joues et côtés de la mandibule inférieure d'un blanc pur ; gorge, poitrine et abdomen d'un roux plus ou moins glacé d'olivâtre, avec quelques taches noirâtres sur les plumes allongées du thorax, et une ligne foncée mal définie sur la ligne médiane, à partir du menton. — Chez le jeune et chez la femelle, le plumage est moucheté de blanc et taché de brun foncé et de noirâtre en dessus, principalement sur le dos et les ailes, et les côtés de la poitrine et de l'abdomen offrent des raies longitudinales brunes. Ce bel oiseau, que von Schrenck avait observé sur les rives du fleuve Amour et qu'il avait confondu avec l'Ardetta cinnamomea, a été retrouvé plus lard par Dybowski sur l'Argun et à l'embouchure de l'Oussouri, par M. Swinhoe sur divers point de la Chine, à Amoy, à Changhaï, à Tchéfou, et par M. Blakiston à Hakodadi, dans le nord du Japon. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 120. Ægialites veredus [609] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,22m ; queue, 0,06m ; aile, 0,17m ; tarse, 0,46m ; doigt médian, 0,02m ; bec, grêle, 0,021m à partir du front. Couleurs. Iris brun ; bec brun ; pattes blanchâtres. — Tête et cou d'un blanc pur, avec une petite tache d'un brun grisâtre sur la nuque ; reste des parties supérieures d'un brun terreux clair ; poitrine d'un roux fauve limité inférieurement par une bande noire ; reste des parties inférieures d'un blanc pur ; rémiges brunes ; rectrices de la paire centrale d'un brun terreux ; rectrices latérales de la même teinte, avec l'extrémité blanche ; rectrices externes d'un blanc pur (mâle en été). Ce pluvier aux pattes allongées, aux doigts courts et aux formes élégantes, émigre de Mongolie en Australie et vice versa. Dans ses voyages, il traverse la Chine, mais ne séjourne qu'accidentellement dans cette région. En Mongolie au contraire, où je l'ai trouvé communément, il s'établit pour nicher sur les hauts plateaux, dans les plaines pierreuses, sur les bords des lacs amers et des rares cours d'eau qui arrosent la contrée. Il court sur le sol avec une extrême légèreté et une rapidité étonnante, et se nourrit de petits insectes, principalement de coléoptères des genres Asida, Gonocephalus et Tentyria, qui abondent en été dans ces régions sablonneuses. Son vol est puissant et rappelle singulièrement celui du Martinet. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 121. Pseudoscolopax semipalmatus [680] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,36m ; queue, 0,07m ; aile, 0,18m ; tarse, 0,045m ; bec, 0,082m à partir du front. Couleurs. Parties supérieures d'un roux vif, avec des raies brunes sur le milieu du vertex, sur les lores et le long de la nuque, et de larges taches de même couleur sur les plumes dorsales ; parties inférieures d'un roux plus uniforme, avec un peu de blanc au bord des plumes de l'abdomen et quelques raies irrégulières brunes sur les plumes des flancs et sur les sous-caudales : couvertures des ailes, pennes secondaires et tertiaires d'un brun grisâtre, liséré de blanc ; rémiges brunes, avec la tige blanche ; rectrices rayées transversalement de blanc sur fond brun (plumage de noces). — Dans la livrée d'hiver, la teinte rousse des parties supérieures est remplacée par du gris brunâtre, des raies irrégulières foncées couvrent la gorge et la poitrine, mais tendent à s'effacer sur le bas-ventre et sur les sous-caudales qui sont de couleur blanche. Le Pseudoscolopax semipalmatus rappelle à la fois les Bécasses par la forme de son bec et les Barges par les teintes de son plumage. Découvert dans l'Inde par le Dr Jerdon et signalé par M. Blyth, il a été décrit de nouveau, d'après un individu en plumage de noces pris en Daourie, sous le nom de Micropalama Taczanowskia, par feu J. Verreaux. Depuis lors, il a été retrouvé sur d'autres points de la Sibérie orientale et en Mongolie ainsi que dans la Chine où il passe quelquefois l'hiver, mais où il est toujours peu répandu. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 122. Gallinago solitaria [682] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,33m (♂) et 0,34m (♀) ; queue, arrondie, composée de 20 rectrices dont les trois paires externes sont très acuminées et les suivantes fort étroites ; aile, 0,17m ; tarse, 0,034m ; doigt médian, 0,038m ; bec, 0,078m. Couleurs. Iris brun ; bec et pattes d'un gris verdâtre. — Vertex brun, tacheté de jaunâtre, avec trois raies blanchâtres mouchetées de brun ; une raie brune, mélangée de roux, allant des narines à l'œil ; une raie semblable sur le milieu des couvertures auriculaires ; gorge blanche ; joues blanches, tachetées de brun ; tour du cou et poitrine d'un gris olivâtre parsemé de taches blanches et nuancé de brun sur les côtés ; milieu de l'abdomen d'un blanc grisâtre ; reste des parties inférieures d'un blanc sale, avec de nombreuses bandes transversales d'un brun pâle ; dos noirâtre, orné de raies ondulées d'un roux jaunâtre et marqué de deux grandes taches concentriques en forme de V, dessinées par les bords externes des plumes qui sont de couleur blanche ; face supérieure des ailes variée de jaune olivâtre, de brun et de blanc ; sus-caudales d'un brun olivâtre, avec le bout d'un gris cendré et les bords marqués de blanc et de brun ; rectrices noires en dessus, avec un liséré blanc à l'extrémité et une bande subterminale rousse, suivie d'une bande noire ; rémiges brunes, lisérées et mouchetées de blanc sur le bord externe (mâle au printemps). Cette grande bécassine aux teintes pâles et grisâtres se trouve en hiver dans l'Himalaya, à une altitude de 1.000 à 2.000 mètres. En Chine, elle se tient également sur les hautes montagnes, au bord des torrents et dans les forêts. Je ne l'ai jamais rencontrée ni dans les marais ni dans les rizières, mais bien le long des ruisseaux et en automne je l'ai tuée dans la ville même de Pékin, sous les arbres de notre jardin. Dans l'Ourato, en Mongolie, dans le Tsinling, au Chensi, et à Moupin, j'ai pu constater également la présence de cet oiseau qui n'est nulle part très répandu et qui vit toujours isolé ou par couples. M. Bogdanoff, qui a eu l'occasion de comparer au Musée de Berlin des bécassines provenant de la Sibérie orientale avec d'autres originaires de l'Inde, a cru pouvoir affirmer à M. Taczanowski que les oiseaux désignés sous le nom de Gallinago solitaria par Middendorf, Radde, Przewalski et Dybowski doivent être considérés comme distincts et rapportés au Gallinago hyemalis. (Eversm.). M. Severtzoff affirme également la légitimité de cette dernière espèce qui représenterait le Gallinago solitaria dans le Turkestan. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 123. Rallina mandarina [697] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale 0,25m ; queue, 0,06m ;aile, 0,135m ; tarse, 0,035m ; bec, 0,025m. Couleurs. Iris rouge ; bec et pattes verdâtres. — Parties supérieures d'un brun olivâtre, passant au roux sur le front ; gorge blanche ; face et côtés de la tête roux ; poitrine et milieu de l'abdomen d'une teinte analogue ; bas-ventre et sous-caudales noirs barrés de blanc. M. Swinhoe n'avait pu d'abord se procurer, de cette espèce de Poule d'eau, qu'un seul individu pris sur la rivière de Canton ; mais tout récemment il a eu entre les mains plusieurs autres spécimens tués au mois de mai, aux environs de Tchéfou, et, par conséquent, il faut admettre que cette espèce aussi se répand dans la Chine entière pendant l'été. @ Les Oiseaux de la Chine. Atlas. 124. Fulix baeri [732] Les Oiseaux de la Chine. Atlas. Dimensions. Long. totale, 0,49m ; queue, 0,06m ; aile, 0,21m ; tarse, 0,038m ; bec, 0,038m. (Mâle adulte.) Couleurs. Iris jaune clair ; bec plombé ; pattes d'un gris plombé, avec les articulations brunes. — Tête et cou d'un noir à reflets verts métalliques ; menton souvent marqué de blanc comme dans le Nyroca ; parties supérieures du corps brunes, avec les grandes couvertures alaires blanches, terminées de brun ; poitrine d'un brun marron ; abdomen blanc, nuance de brun ; plumes des côtés du croupion d'un brun roux. La Fuligule de Baer, découverte par Radde dans la Sibérie orientale, est une espèce constante et bien caractérisée, quoi qu'en aient dit certains ornithologistes. Elle visite la Chine régulièrement chaque hiver, et est particulièrement abondante aux mois de février et de mars. J'ai trouvé de ces oiseaux en vente sur les marchés de Kiou-kiang et de Changhaï. Ceux que j'ai déposés dans les galeries du Muséum sont sans doute les premiers que l'on ait vus en France et les seuls qui existent encore dans les musées de notre pays. @