Un singe à l’école Un singe à l’école Mille cabrioles La maîtresse lui court après Il lui fait des pieds de nez Il renverse la peinture Tireli-reli-relure Il patauge au lavabo Lave ses orteils à grande eau Il décroche le téléphone Allô ? Il n’y a personne ? Il ouvre grand la fenêtre Aujourd’hui c’est jour de fête Un singe à l’école La maîtresse en tombe folle. Trois microbes Trois microbes sur mon lit Se consultent bien assis L’un s’appelle Scarlatine Il parle d’une voix fine L’autre s’appelle Rougeole Et prend souvent la parole Et le troisième Oreillons Ressemble à un champignon Ils discutent pour savoir Lequel dormira ce soir Dans mon beau petit lit blanc Mais fuyons tant qu’il est temps ! Ces trois microbes ma foi Dormirons très bien sans moi. Jean-Louis VANHAM Marie LITRA Il y avait une fois Il y avait une fois un pays qui était si petit si petit qu’il n’avait qu’un village. Ce village était si petit si petit qu’il n’avait qu’une maison. Cette maison était si petite si petite qu’elle n’avait qu’une cuisine. Cette cuisine était si petite si petite qu’elle n’avait qu’une cheminée. Cette cheminée était si petite si petite qu’elle n’abritait qu’un homme. Cet homme était si petit si petit qu’il n’avait qu’une tête. Cette tête était si petite si petite qu’elle n’avait qu’une bouche. Mais cette bouche était si grande qu’il en jaillissait des histoires. Adeline YSAC Un petit nuage en laisse Si tu n’as pas de petit chien, Ne t’en fais pas ça ne fait rien ! Prends en laisse un petit nuage. Promène-le…Il sera sage ! Il ne mordra jamais les gens, N’aboiera pas à tout moment, Se laissera même porter Dans un sac ou dans un panier, Et le lait de la Voie lactée Suffira à le rassasier. Il n’a qu’un seul défaut pourtant : Il peut pleurer à tout instant ! Milan FERKO Sur le chemin de ma main Dans le creux de ma main Il y a trois chemins J’ai pris celui du milieu Ça sentait bon la lavande Que je venais de toucher Ça sentait même la pomme Que je venais de manger Et ça sentait encore le baiser Que maman avait posé Avant d’aller travailler Sur le chemin de ma main Un petit grain a poussé On l’appelle grain de beauté L’ homme qui te ressemble Pourquoi me demander la longueur de mon nez, l’épaisseur de ma bouche et le nom de mes dieux ? Ouvre-moi mon frère ! Je ne suis pas un noir, je ne suis pas un rouge, je ne suis pas un jaune, je ne suis pas un blanc, car je ne suis qu’un homme ! Ouvre-moi mon frère ! Ouvre-moi ta porte, ouvre-moi ton cœur ! Je suis l’homme de tout les temps, l’homme de tout les cieux, l’homme qui te ressemble. René PHILOMBE Françoise BOBE Le lion et le rat Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde : On a souvent besoin d’un plus petit que soi. De cette vérité deux fables feront foi, Tant la chose en preuve abonde. Entre les pattes d’un lion, Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie. Le roi des animaux, en cette occasion, Montra ce qu’il était, et lui donna la vie. Ce bienfait ne fut pas perdu. Quelqu’un aurait-il jamais cru Qu’un lion d’un rat eût affaire ? Cependant il advint qu’au sortir des forêts Ce lion fut pris dans des rets, Dont ses rugissement ne purent le défaire. Sire rat accourut, et fit tant par ses dents Qu’une maille rongée emporta tout l’ouvrage. Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage. Jean de la Fontaine