Chapitre 9 : Etat et Société Rappel historique : - La notion d’Etat est récente, elle date de la Renaissance en 1513, Le Prince de Machiavel. Cette notion est apparue dans un contexte de guerre civile parce que différentes familles déchiraient l’Italie pour avoir le contrôle. Cette notion a d’abord eu une fonction unificatrice en politique. Elle permettait de pacifier les rapports entre les Hommes. La notion de société est de la même époque, qui est une notion artificielle regroupant une communauté d’Homme sous des lois juridiques. - Avant ces deux notions l’entité politique s’appelait la cité : c'est un groupement naturel d’individu qui vive sous des lois démocratiques. Cette notion est apparue sous Périclès qui est l’inventeur de la démocratie. Comment expliquer que l’Etat qui a été fondé pour mettre un terme à la violence interindividuelle puisse être lui-même violent dans ses moyens d’actions ? Comment l’Etat peut-il à la fois mettre un frein à la violence et être le lieu de la violence ? I] L’état : L’Etat vient du latin Status, étymologiquement c'est ce qui tient debout grâce aux institutions. Il est polymorphe : - Dans une monarchie, il est incarné par le roi : « L’Etat c’est moi » de Louis XIV. - Dans un régime totalitaire, l’Etat est partout y compris dans la vie privée des citoyens (ex : 1984 G. Orwell « Big Brother »). - Dans un Etat démocratique, c’est une forme politique où l’Etat est peu visible parce qu’il respect la coupure vie privée / vie publique. Problème : L’Etat est censé faire respecter la paix c'est-à-dire interdire la violence mais il est lui même l’auteur de violence dans certains régimes politiques y compris dans les démocraties quand il utilise des arguments comme l’argument de la raison d’Etat : c'est un argument qui est dangereux parce qu’il consiste à justifier les actions illégales ou violentes au nom de la sécurité de l’Etat même si en réalité l’Etat n’est pas en danger. Pour Marx l’Etat est ambivalent parce qu’au lieu de défendre les intérêts généraux du pays, il défend progressivement les intérêts particuliers de la classe dominante (la bourgeoisie). C'est la même chose pour Nietzsche : « L’Etat est le plus froid des montres froid et il ment froidement. », Ainsi partait Zarathoustra. Donc l’Etat es une entité au départ au service de l’intérêt général mais qui menace toujours de se scléroser (se refermer sur soi même / défendre sa propre survie à lui). Question : Comment choisir la meilleure forme de régime politique, y en a-t-il une dans laquelle l’Etat défend les biens communs ? II] Les classifications politiques : Nombre gouvernants Tous Quelque uns Un seul Platon : Les Lois Leur attitude face aux lois Respectant les lois. Violant les lois. Respectant les lois. Violant les lois. Respectant les lois. Violant les lois Régimes Démocratie Anarchie Aristocratie a) Oligarchie (pouvoir de l’argent). b) Timocratie (c'est le pouvoir militaire. Monarchie Tyranie Combien Tous Quelque uns Un seul Aristote : La politique Intérêt commun République Aristocratie Monarchie Montesquieu : L’esprit des lois Nature (être) Démocratie Le peuple en corps République Aristocratie Une partie du peuple Monarchie Un seul Despotisme Un seul Intérêts particuliers Démocratie Oligarchie Tyranie Principe (agir) La vertu = le civisme Modération L’honneur La crainte Le but de ces classifications est de trouver le meilleur régime politique. Pour Aristote c'est la Démocratie. Pour Platon c'est l’Aristocratie. Pour Montesquieu c'est la Démocratie. III] La fondation du pouvoir politique : Machiavel (1513) fonde la notion d’Etat et Société. La politique se résume à deux questions : - Comment accéder au pouvoir ? - Comment y rester ? On appelle pragmatisme la philosophie politique qui considère la fin sans considération des moyens. Cette philosophie est anormale c'est-à-dire que le Roi / Prince ou gouvernant peut utiliser la violence ou tout autre moyen qu’il veut du moment qu’il parvient à ses fins. Résumé du texte : Machiavel est le premier penseur de l’Etat qui dissocie l’Etat de la morale ou de la religion. Ce qui compte en politique c'est l’efficacité du résultat. L’art du gouvernant est un art de l’apparence. L’homme politique doit maîtriser son apparence pour donner à voir l’apparence la plus appropriée à une situation donnée. Cette art de la manipulation est appelé la virtée : il consiste à savoir s’adapter à la fortuna c'est-à-dire aux circonstances dans le but de manifester l’apparence la plus efficace. C'est une révolution en politique puisque depuis l’Antiquité les philosophes faisaient le portrait du bon Prince cf : aux Miroirs princiers. Conclusion : L’art de rester au pouvoir est symbolisé par deux animaux : - Le renard = qui montre que le prince doit être rusé pour rester au pouvoir. - Le lion = qui symbolise la force que doit dégager l’homme politique. L’Etat est une notion ambivalente : - Positive car : o Il unifie une communauté d’homme sous des lois juridiques. o Il garantit la paix. o Il garantit la sécurité. - Négative car : o L’Etat utilise l’argument de la raison d’Etat c'est-à-dire qu’il monopolise le recourt à la violence au lieu de faire cesser la violence. o L’art de rester au pouvoir est un art de la manipulation qui n’exclut pas le recourt à la violence. Donc l’Etat échoue à remettre un frein à la violence. Les différents sens de la vertu : Dans l’Antiquité avant Platon et Socrate : vertu = vertu du corps (faire des exercices physiques, traditions des JO : « La beauté du corps »). La vertu pour Platon et Socrate a un sens moral, vertu = être sage. Vertu en politique (16, 17, 18ième siècle) vertu = civisme (Descartes, Montesquieu). La vertu chez Machiavel c'est savoir s’adapter aux circonstances. La vertu au XXème siècle a un sens moral.