Fondation Calouste Gulbenkian

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La langue portugaise et ses organismes de diffusion
Fondation Calouste Gulbenkian - João Pedro Garcia, directeur des relations internationales
de la Fondation Calouste Gulbenkian et directeur du centre culturel de la Fondation Calouste
Gulbenkian à Paris
Avant d’expliquer ce que la fait Fondation dans le cadre de sa politique de soutien à la
littérature portugaise et à la langue portugaise à l’étranger, à Lisbonne et à Paris – j’aimerais
bien parler de trois personnes avec lesquelles nous travaillons depuis longtemps et qui
méritent des applaudissements pour la façon dont elles dirigent leur secteur respectif et pour
leur travail en faveur de la langue portugaise.
Je voudrais citer d’une part Solange Parvaux, parce que, permettez-moi ce commentaire, nous
travaillons ensemble depuis longtemps, bien avant mon entrée à la Fondation Gulbenkian,
dans son Centre Culturel à Paris et dans le service international. La connaissant bien; je peux
dire que son dynamisme et sa volonté de bien faire sont remarquables. J’aimerais d’autre part
– c’est quelque chose que, normalement , l’on ne fait pas – dire combien nous apprécions à
Lisbonne le dynamisme de notre présidente de séance, Olinda Kleiman, qui a des idées et la
volonté de les concrétiser. Il est ainsi fait un excellent travail à Lille, et j’apprécie de pouvoir
parler à la table qu’elle préside. J’aimerais enfin mentionner Miguel Fialho de Brito, que je
connais depuis longtemps, lui aussi; bien que la Fondation Gulbenkian soit une Association
portugaise privée, nous travaillons en toute amitié avec l’Institut Camões, dans un parfait
esprit de coopération que je suis heureux aussi de signaler aujourd’hui ici !
En ce qui concerne mon travail, je vais vous dire très brièvement ce que nous faisons à
Lisbonne d’abord, puis à Paris, mais auparavant il me faudra expliquer rapidement ce qu’est
la Fondation Gulbenkian pour les personnes qui ne la connaissent pas.
La Fondation a été créée en 1956, donc il y a bientôt 50 ans, par le testament de
Monsieur Gulbenkian. C’était une personne cosmopolite: né en Turquie, il avait la nationalité
anglaise, il vivait à Paris, puis il a vécu au Portugal, à Lisbonne où il est mort. C’était un
homme du monde qui aimait l’art et, tout au long de sa vie, il a collectionné ce qui existait de
mieux, depuis l’Egypte jusqu’à Claude Monet. Il avait prévu de créer une Fondation à
Lisbonne, pour préserver ses œuvres d’art et pouvoir soutenir quatre secteurs qui constituent
aujourd’hui les finalités de la Fondation : l’art, l’éducation, la science et la santé.
La Fondation a commencé à fonctionner dès 1956 ; elle a un beau siège à Lisbonne,
elle y mène des activités directes : outre le musée de Monsieur Calouste Gulbenkian ; elle a
ouvert un musée d’art moderne, une grande bibliothèque spécialisée dans les domaines de
l’art, et elle s’est dotée d’un beau jardin; elle aussi monté un orchestre et un chœur, et elle
dispose de trois auditoriums et d’une zone de congrès. C’est donc vraiment un poumon de
culture au centre de Lisbonne. Je peux vous l’affirmer car j’ai la chance depuis toujours
d’habiter tout à côté ; si, aujourd’hui, je joue un rôle dans le domaine de la culture , si je sais
quelque chose, c’est grâce à la Fondation que je lai appris, en traversant la rue tous les jours.
Mais bien d’autres Portugais, je dirai même tous les Portugais, ont bénéficié de l’action de la
Fondation dans les quatre domaines de son activité.
Dans le domaine de la musique, j’aimerais parler plus longuement de l’orchestre et du
chœur, dont l’activité est permanente et qui, annuellement, grâce à la Fondation Gulbenkian,
reçoivent au Portugal, au cours d’une grande saison internationale, des solistes éminents et
des orchestres renommés venus du monde entier.
La Fondation a aussi une action très importante dans le secteur de l’éducation : son
département de l’Education assure une collaboration directe avec les écoles, les collèges, les
lycées et les universités portugaises.
Son action au niveau de la langue portugaise se situe à mi-chemin, entre l’art et
l’éducation, les deux finalités statutaires de la Fondation ; certes l’éducation prime, mais je
pense que l’art et la langue sont très liés. Nous essayons donc de soutenir les manifestations
sur la langue portugaise, lorsqu’elles ont aussi un versant artistique, parce que langue et
culture sont indissociables.
À Lisbonne, la langue portugaise est soutenue par trois départements différents, dont
le mien, le service international, qui a la charge de la diffusion de la culture portugaise partout
dans le monde, sauf dans les PALOP. La Fondation a en effet un programme spécifique de
langue portugaise qui traite de la diffusion de la langue portugaise dans les anciens pays
d’Afrique et dans les nouveaux pays d’Afrique et à Timor.
Même s’il ne s’intègre pas dans le programme de ce Colloque, nous ne pouvons passer
sous silence deux autres secteurs d’action, très importants: l’aide à la santé et à la formation
dans la Recherche. J’aimerais signaler que les équipements de tous les hôpitaux du Portugal
ont été faits presque intégralement par le département chargé, à la Fondation, de la santé ;
j’aimerais évoquer aussi le soutien donné, par la Fondation Gulbenkian, par l’octroi de
bouses, aux grands scientifiques portugais qui, à un moment difficile de l’histoire récente du
Portugal, ont pu aller étudier et travailler à l’étranger.
Le département international que je dirige s’occupe du soutenir la langue portugaise
partout dans le monde, y compris en France. J’aimerais parler de notre action au Brésil, où
depuis cinquante ans, nous soutenons les départements de portugais de toutes les universités
brésiliennes. Nous avons partout, au Brésil, d’excellents rapports : à Rio de Janeiro , avec
l’Université fédérale et l’université catholique, la PUC; à São Paulo, notamment avec
l’Université Fédérale, la USP. Nous entretenons depuis longtemps avec ces Universités, des
rapports très intenses en soutenant, par exemple – mais on le fait aussi partout dans le monde
– le déplacement au Brésil d’écrivains, de professeurs universitaires portugais ; en soutenant
aussi leurs efforts de la publication de revues spécialisées , en donnant des bourses à des
étudiants, au niveau post-doctoral pour qu’ils viennent au Portugal se spécialiser à un niveau
plus concret, plus spécifique, en accordant aussi des bourses aussi pour que des étrangers
puissent venir au Portugal faire des recherches sur les publication d’ouvrages sur la langue et
la littérature portugaise. Nous accordons aussi dans de nombreux pays, sauf au Brésil bien sûr,
des aides pour la traduction d’ouvrages d’auteurs portugais que ce soit au niveau littéraire,
historique ou artistique. Nous le faisons par le biais de bourses ou de subventions que nous
attribuons à partir de Lisbonne.
Il y a une très grande continuité dans notre action ; nous sommes déjà peut-être à la
quatrième génération de professeurs universitaires étrangers ; nous les soutenons depuis 1959
et cette continuité est très importante.
Au Brésil, nous apportons aussi, je pense, notre aide, dans le domaine de la langue : le
Real Gabinete Português de Leitura qui a été le bénéficiaire des trois premières subventions
accordées par la Fondation à l’étranger. C’était en 1959 et il s’agissait d’une somme
importante : « trezentos contos » (300 000 escudos).
La Fondation a donc, au niveau international, une politique très ancienne de soutien de
la langue et de la culture portugaise, et le Brésil, lui aussi, en a été bénéficiaire. Voilà pour les
actions menées, à Lisbonne, dans le domaine des subventions et bourses.
À Paris, notre présence est historiquement très forte depuis 1965. J’aimerais saluer le
professeur José Terra, ici devant moi et rappeler aujourd’hui l’aide que, pendant longtemps, il
a apportée au centre de Paris, dans le domaine de l’enseignement de la langue portugaise. Sa
contribution a été très importante pour la Fondation Gulbenkian.
Le Centre de Paris est la seule délégation de la Fondation à l’étranger. Il est installé
dans l’ancienne résidence de Monsieur Calouste Gulbenkian, qui a été transformée - il y a
quarante ans exactement - en centre culturel. Nous y poursuivons des activités directes pour
diffuser la culture portugaise en France – nous y donnons des concerts notamment, de
musique érudite, classique, avec des interprètes portugais et des programmes incluant au
moins au moins une œuvre portugaise. Nous y organisons aussi des tables rondes et des
colloques : en mars dernier, nous avons eu un très important colloque coordonné par
Monsieur Eduardo Prado Coelho sur la nouvelle littérature portugaise. Nous faisons des
lancements de livres, auxquels nous tenons car nous avons aussi un programme d’édition très
important.
J’aimerais enfin vous confirmer que, contrairement à plusieurs rumeurs annonçant
que le Centre de la Fondation Gulbenkian de Paris allait fermer, nous allons poursuivre cette
présence en France. Je peux vous garantir que le Centre Culturel Calouste Gulbenkian va
continuer d’exister à Paris et
va continuer ce qu’elle a toujours fait, notamment la
bibliothèque. J’ai oublié de mentionner cette bibliothèque, qui est sans doute la plus grande
bibliothèque portugaise lusophone en dehors du Portugal, hormis celle do Gabinete à Rio de
Janeiro. Nous continuerons notre activité à Paris, avec la bibliothèque et les manifestations
culturelles que nous faisons depuis quarante ans. Nous changerons peut-être d’emplacement;
nous y pensons depuis quelques années déjà, car la situation géographique du centre n’est pas
la mieux indiquée pour les gens qui doivent l’utiliser : les locaux sont un peu loin du centre de
Paris et sont installés dans une résidence privée qui, aujourd’hui, n’offre plus toutes les
facilités, notamment dans le domaine de l’informatique, pour que le centre puisse fonctionner
dans de bonnes conditions et se développer. Pour être plus efficaces, pour faire encore plus et
encore mieux ce qu’on fait depuis quarante ans, nous allons donc prochainement changer de
locaux, Je tiens à l’annoncer aujourd’hui, et profiter de cette occasion consacrée à la langue
portugaise. La Fondation Gulbenkian continuera, à Paris, à Lisbonne et ailleurs, à faire tout
ce qu’elle pourra pour diffuser la langue du Portugal, du Brésil, de l’Afrique Lusophone, de
Timor et de toutes les communautés que se trouvent dans le monde.
Merci beaucoup.
João Pedro Garcia
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