METHODE – LE PLAN : LES INTERROGATIONS PARTIELLES – LA DISSERTATION Objectif : comment construire un plan pour répondre aux questions qui n’appellent pas une réponse OUI / NON : les interrogations partielles ? Si la majorité des questions de dissertation au bac peuvent donner lieu à la confrontation d’une THESE et d’une ANTITHESE clairement identifiables (= on y répond par « oui » ou par « non »), quelquesunes d’entre elles s’avèrent plus délicates à traiter. 1er réflexe : déterminer le type de réponse qu’il faut fournir, en examinant soigneusement les termes de l’interrogation. Les formulations les plus fréquentes sont les suivantes : - Les questions en « pourquoi » (ou « pour quelles raisons ») : il faudra répondre en donnant des raisons, des causes. o Pourquoi + verbe conjugué : il s’agit d’expliquer un fait : Pourquoi les hommes désirent-ils ce qui n’est pas nécessaire ? o Pourquoi + verbe à l’infinitif : sous-entend « à quoi bon » … Pourquoi désirer ce qui n’est pas nécessaire (cette question sous-entend l’absurdité d’un tel désir : à quoi bon désirer ce qui n’est pas nécessaire, puisque cela nous rend malheureux ?) - Les questions en « qui » : il s’agit de déterminer une personne, l’auteur de quelque chose : Qui me dit ce que je dois faire ? - Les questions en « que », « quel » : il faut déterminer des objets : Que devons-nous à l’Etat ? Que peut une preuve contre un préjugé ? Quel besoin avons-nous de chercher la vérité ? - Les questions « comment », « dans quelle mesure … », « en quoi » : il s’agit de déterminer de quelle façon une chose est de telle ou telle manière : Comment être sûr d’avoir raison ? En quoi une illusion se distingue-t-elle d’une erreur ? - « A quoi reconnaît-on » : il s’agira de déterminer un critère de démarcation, une définition : A quoi reconnaît-on une œuvre d’art ? - « A quoi sert » : il s’agit de donner les fonctions de quelque chose : A quoi sert la raison ? - « Que gagne-t-on à » : ici, il faut détailler des « gains », et donc aussi éventuellement des pertes. - « En quel sens peut-on dire que … » : que veut-on exactement dire avec telle ou telle expression ? L’affirmation proposée est-elle légitime, et si oui, à quelles conditions ? Ou bien est-elle absurde ? En quel sens peut-on dire d’une chose qu’elle est vraie ? 2ème étape : construire la problématique : La difficulté de ce type de questions : faire des plans « catalogue », qui font des listes désordonnées, sans articulation logique. Pour faire le plan de ce genre de sujet, il faut réussir à introduire une progression « dialectique », comme pour les interrogations totales : - Dans la première partie, on formule la conception la plus courante (« l’opinion commune »), ou la conception philosophique la plus classique (en général, Platon, Descartes, Kant) - Dans la seconde, on fait des objections. - Dans la troisième partie, on donne la solution au problème. Par exemple : Pourquoi les hommes désirent-ils ce qui n’est pas nécessaire ? 1ère partie : L’opinion commune : les hommes désirent ce qui n’est pas nécessaire car leurs désirs les portent à vouloir plus que leurs besoins, et qu’ils ne font pas assez usage de leur raison. 2ème partie : les objections. Mais désirer ce qui n’est pas nécessaire n’est-il pas le moteur de l’existence ? 3ème partie : que doivent nécessairement désirer les hommes ? (on renverse le sujet) Problématique : confrontation de la thèse et de l’antithèse (3 TEMPS) : N’est-ce pas le manque de réflexion qui poussent les hommes à désirer ce qui n’est pas nécessaire ? (1) Mais désirer ce qui n’est pas nécessaire n’est-il pas nécessaire au bonheur ? (2) Que doivent nécessairement désirer les hommes pour mener une existence digne d’être vécue ? (3)