La réadaptation cardiaque et les activités physiques. L’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) a défini la réadaptation des coronariens comme étant « l’ensemble des activités requises pour influencer favorablement le processus évolutif de la maladie afin d’assurer aux patients les meilleurs conditions physiques, mentales et sociales pour retrouver par leurs moyens propres une place la plus normale possible dans la société ». Le service de Réadaptation Cardiaque de l’Hôpital J.Cœur de Bourges répond parfaitement à cette définition grâce au travail d’une équipe pluridisciplinaire de professionnels. Le service de rééducation cardiaque et le plateau technique de rééducation : Ouvert en 1995 avec une dizaine de lits et qui a évolué pour accueillir jusqu’à 18 patients. Le personnel du plateau technique : - 4 masseurs-kinésithérapeutes maxi. - 1 à 2 aides-soignantes. Le service de rééducation cardiaque : cardiologues, infirmières, aidessoignantes mais également une diététicienne, une psychologue et une tabacologue. D’autres intervenants viennent compléter cette équipe pluridisciplinaire : la structure « Cœur et Alcool » de l’hôpital G. Sand et l’Association locale « Cœur et Santé ». Les patients résident dans le service de rééducation cardiaque au premier étage, - ils sont soit en hospitalisation de semaine, soit en ambulatoire. - Nombre de patients : 18 maxi. (entre le 01/01/08 et le 30/06/08 : 155 patients dont 122 hommes soit 78,7%) - Durée du séjour : 3 semaines et demi approximativement. - L’âge varie entre 22 et 85 ans (entre le 01/01/08 et le 30/06/08, moyenne d’âge = 61 ans). - Provenance : - Service d’hospitalisation de cardiologie de Bourges. - Service de chirurgie cardiaque de La Pitié Salpêtrière à Paris, la clinique St Gatien à Tours, Hôpital Universitaire de Trousseau à Tours et d’autres hôpitaux parisiens. - Domicile après hospitalisation ou non 1 La réadaptation cardiaque, pour qui ? Les patients accueillis dans le service sont des personnes atteintes et traitées pour des problèmes cardiaques divers : Pathologies coronariennes : - Angine de poitrine ou IDM (infarctus du myocarde) avec traitement médicamenteux, angioplastie (avec ou sans pose de stents) ou pontage aortocoronarien … Pathologies valvulaires : - Plasties valvulaires, remplacement biologique ou mécanique des valves. Pathologies aortiques : - Chirurgie aortique avec pose de prothèse. Insuffisants cardiaques Troubles du rythme - Défibrillateurs, pacemaker. Autres - Autre chirurgie cardiaque ou artérielle - Prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires (facteurs de risque = éléments qui peuvent favoriser le développement ou l’apparition des maladies cardiovasculaires). Les Facteurs de Risque et leur prise en charge pluridisciplinaire : - L’hypertension artérielle est traitée médicalement. Certaines activités physiques optimisent le traitement médicamenteux. - La dyslipidémie (problème lié aux taux de cholestérol et de triglycérides) bénéficie d’un traitement médical complété par un suivi diététique et la pratique d’activités physiques suivant des modalités précises. - Le tabac : son sevrage est encadré par une tabacologue puis un suivi peut-être assuré si nécessaire. Le risque majoré des fumeuses sous contraceptif oral indique à modifier le mode de contraception en accord avec le gynécologue. - L’alcool : une consommation raisonnée d’alcool peut-être guidée par une équipe d’infirmières de l’UCLA (Unité de Consultation et de Liaison en Addictologie). - Les risques coronariens liés à l’hérédité, au sexe (les hommes et les femmes ménopausées sont plus à risque) et à l’âge nécessitent une surveillance et une prévention particulières (une hygiène de vie adaptée). - La sédentarité peut-être combattue grâce à une pratique régulière d’activités physiques ainsi qu’une bonne hygiène de vie. - Les personnes en surpoids ou obèses bénéficient d’une prise en charge diététique et apprécieront les bienfaits des activités physiques. 2 - Le Diabète doit être équilibré pour limiter son influence sur les risques cardiovasculaires. Pour cela, un traitement médicamenteux est mis en place et ajusté. Mais il doit être combiné avec une modification de l’hygiène de vie (suivi diététique, activités physiques régulières, lutter contre la sédentarité, …). - Le stress, sous ses différentes formes, est un facteur de risque souvent sousestimé et doit être pris en charge. Une psychologue peut intervenir au besoin, et des activités sont mises en place pour retrouver un certain équilibre intérieur (relaxation, prise de conscience corporelle, activités physiques divers, …). Les activités physiques en réadaptation cardiaque, pourquoi ? Comme vous l’avez vu précédemment, l’activité physique est importante dans la prévention et la correction de nombreux facteurs de risque, limitant ainsi les risques d’apparition ou d’aggravation des maladies cardiovasculaires. Mais son utilité ne se limite pas à cela. Les objectifs principaux de cette rééducation sont : - L’augmentation de la capacité physique par l’entraînement physique. - La diminution du retentissement psychologique de la maladie. - La gestion des facteurs de risque. - Favoriser le retour au travail. - Augmenter l’espérance de vie des réadaptés. Les différentes activités pratiquées permettent d’atteindre ces multiples objectifs. En réadaptation cardiaque, Quelles activités physiques ? Ce sont des activités pratiquées principalement quotidiennement, sur prescription médicale individualisée réalisée par un cardiologue du service en fonction de la pathologie du patient, du traitement chirurgical ou médicamenteux, des pathologies associées, ... et en fonction des performances à l'épreuve d'effort (si elle a lieu). Ces activités sont réalisées suivant des modalités précises adaptées aux capacités de chacun. Kinésithérapie respiratoire - développant les capacités respiratoires, facilitant ainsi le travail du cœur. - séance supplémentaire pour les problèmes respiratoires spécifiques. Kinésithérapie segmentaire - mouvements lents des bras lestés par des poids légers, réalisés en synchronisation avec la respiration. - La segmentaire permet un renforcement musculaire spécifique avec peu de sollicitation cardiaque tout en assouplissant les articulations. Elle est donc particulièrement indiquée aux insuffisants cardiaques. Gymnastique 3 - mouvements dynamiques réalisés sous surveillance de la fréquence cardiaque (par un cardiofréquencemètre) et de la tension artérielle. - Réentraînement à l’effort spécifique. Marche (en intérieur, ou en extérieur dans le Parc de Gadeaux) - marche adaptée aux capacités de chacun. - encadrement par l’équipe de rééducation. - surveillance de la fréquence cardiaque. - Travail en endurance (exercice pratiqué à intensité faible à moyenne sur une durée prolongée) suivant des modalités précises déterminées en cours du séjour. Cyclométrie - pratiquée sur des vélos d’intérieur, sous surveillance du pouls (avec tracé Electrocardiographique) et de la tension artérielle à l’effort. - Programme adapté aux difficultés de chacun. - Travail en endurance. Relaxation - les patients réceptifs à ce genre de méthodes bénéficient d’une séance hebdomadaire. - lutter contre le stress (un facteur de risque important). Balnéothérapie : activité encadrée et non-imposée, réalisée dans une piscine chauffée (32°), à faible profondeur (ne nécessitant pas de savoir nager). Selon les mêmes modalités de surveillance qu’en gymnastique. L’Aquamarche et la Gymnastique aquatique sont les 2 activités en piscine, proposées dans le service, qui permettent de s’adapter au niveau de chacun. L'épreuve d'effort : - réalisée suivant l’avis et avec un cardiologue. - sur un vélo avec un contrôle de différents paramètres cardiaques et une analyse de la respiration à l’effort. - calcul de la Fréquence Cardiaque d'Entraînement (FCE) (en fonction des paramètres physiologiques mesurés) permettant de préciser les paramètres d’entraînement propres à chacun. La marche extérieure et la cyclométrie sont des activités d’endurance pratiquées à la FCE pendant 30 minutes minimum. Ce sont les plus efficaces pour optimiser le travail cardiaque. La gymnastique à sec et aquatique ne permettent pas un maintien à la FCE. Elles habituent le cœur et l’organisme à un travail « explosif » courant dans les activités quotidiennes. Le travail musculaire réalisé sur l’expiration permet de lutter contre l’affaiblissement musculaire, de développer ou récupérer la souplesse des articulations et de réhabituer l’organisme à s’adapter aux activités physiques. 4 Ces activités permettent d’améliorer la confiance en soi et en son corps. - Suite à un problème cardiaque, les idées reçues tendent à persuader le patient qu’il n’est plus capable de rien, qu’il ne doit plus rien faire pour éviter les récidives, … - Les activités physiques pratiquées chez nous (vélo, marche, gymnastique et les activités aquatiques…) contredisent ces idées reçues. - Surpris d’être encore capable de faire telles ou telles choses, le patient est rassuré pour la suite. Mais cela permet également de poser de vraies limites basées sur une expérience vécue et non sur des « on-dit ». Toute la rééducation a principalement comme objectif fonctionnel de préparer aux activités quotidiennes et aux activités sportives pour certains. 5