1/2 769795679 La logique d'une argumentation 1. THEME ET THESE Le thème est le sujet débattu dans le texte, exprimé soit par une notion (ex. ; la liberté), soit par une question (ex. qu'est-ce que la liberté ?). La thèse est l'opinion soutenue sur un thème et s'opposant à d'autres thèses possibles (ex. : la liberté consiste à pouvoir faire ce que l'on veut, thèse qui s'oppose à : la liberté doit s'arrêter là où commence celle des autres). Elle n'est pas forcément exprimée par une phrase du texte; il faut alors savoir la déduire. 2. ARGUMENTS ET EXEMPLES L'argument est la preuve utilisée pour soutenir une thèse (argument persuasif) ou pour infirmer une thèse adverse (argument polémique). Une thèse a besoin d'arguments pour être acceptée, alors qu'un argument doit sembler évident par lui-même. La thèse est un but, l'argument est le moyen d'amener à ce but. Les exemples viennent illustrer les arguments. Ils ont plusieurs fonctions possibles : • rendre l'argument plus clair grâce à un cas concret ; • prouver l'argument par une réalité incontestable et vérifiable; •séduire le destinataire en frappant son imagination. 3. LES TYPES DE RAISONNEMENTS • Le raisonnement déductif Chaque argument découle des précédents. On va du général au particulier. Le syllogisme est la forme la plus pure de la déduction, qui fait découler une conclusion de deux propositions générales, appelées prémisses. Ex. : Tous les hommes sont mortels [prémisse majeure] ;or, Socrate est un homme [prémisse mineure] ; donc Socrate est mortel [conclusion]. Toute déduction peut être reformulée sous forme de syllogisme. En général, le raisonnement déductif n'exprime qu'une seule prémisse, l'autre étant évidente et restant sous-entendue. • Le raisonnement inductif Au contraire de la déduction, l'induction part d'exemples particuliers pour en déduire une loi générale. Ex. : Tous les hommes ayant vécu avant nous sont morts, donc tous les hommes sont mortels. Le raisonnement concessif Cette forme de raisonnement accorde une part de vérité à la thèse adverse afin de mieux en marquer les limites. L'auteur, qui semble ainsi moins partisan et plus objectif, peut ensuite présenter son propre point de vue avec plus de force. La concession s'appuie sur des connecteurs tels que certes, sans doute, s'il est vrai que, bien que, et s'achève souvent par un connecteur d'opposition tel que mais, cependant, pourtant... • Le raisonnement par analogie Ce raisonnement permet de rapprocher le thème traité d'une réalité simple, indiscutable, et procède par amalgame. On sait que A implique B, or A ressemble à A' et B ressemble à B', donc A' implique B'. Ex. : Athènes et Sparte ont triomphé des tyrans d'Asie parce qu'elles étaient des cités démocratiques; or la République française est une démocratie comme Athènes et Sparte; donc elle doit triompher des monarchies européennes. (D'après un discours de Robespierre). Ce raisonnement, bien que simplificateur, frappe l'imagination. Il est souvent utilisé dans la polémique pour déprécier un adversaire en l'associant à un modèle historique négatif. 4. LES TYPES D’ARGUMENTS • L'argument a fortiori Cet argument examine un cas extrême et conclut à plus forte raison dans les autres cas. Ex. : Je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? Racine, Andromaque, 1667. = Puisque je t'aimais alors que tu étais inconstant, à plus forte raison t'aurais-je aimé si tu avais été fidèle. • L'argument a contrario Appelé également argument par l'absurde, il montre que si la thèse n'était pas vraie cela entraînerait des conséquences absurdes. En polémique, l'argument a contrario montre que la thèse adverse entraîne des conséquences absurdes ou moralement inacceptables. • L'argument d'autorité Cet argument consiste à montrer qu'une personne digne de confiance est du même avis. Invoquer des travaux scientifiques, citer une personnalité célèbre, constituent des arguments d'autorité. 2/2 769795679 • L'argument ad hominem Argument qui consiste à s'en prendre, non aux idées de l'adversaire, mais à sa personne même, en la discréditant. Ridiculiser l'adversaire constitue un argument ad hominem. 5. LE PARADOXE Le paradoxe est une thèse contraire aux idées courantes. Parce qu'il est original, le paradoxe a une force de séduction que n'a pas le lieu commun et frappe davantage l'imagination. Ex. : Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau. Paul Valéry La contradiction n'est qu'apparente puisque le mot peau désigne ici, au sens figuré, la sensualité et est un élément extérieur de l’homme (or l’idée de surface s’oppose à la profondeur).