Nouvelles méthodes de psychiatre Pour traiter définitivement un patient victime de graves traumatismes causés par des viols et l'inceste à répétition durant son enfance en l'acculant au suicide par sa non capacité de soigner cette difficile pathologie. Je suis suivie environ tous les trois mois par une psychologue qui travaille dans un cabinet médical en collaboration avec un psychiatre. De temps en temps je suis sensée faire un bilan sur l’évolution de ma thérapie avec le psychiatre responsable. Cela fait maintenant un peu plus de deux ans que je suis en traitement dans ce cabinet. Durant cette période j’ai eu en tout et pour tout seulement trois entretiens avec ce psychiatre. La première fois pour établir le bilan global de mon état de santé. Comme je n'ai eu que très peu droit à la parole et que j'ai dû passer la majeure partie de la consultation à l'écouter, je doute fort qu'il ait pu vraiment se faire une idée de la tourmente qui agite mon intérieur et qui justifie d'ailleurs ma visite auprès d'un spécialiste des traumatismes pour les victimes d'abus sexuels. Dès le début ce psychiatre m’a carrément acculée au silence en me disant que je devais préserver ma famille en me taisant. Parler de mon passé c'était faire beaucoup de mal à mon époux ainsi qu'à mes enfants qui d'ailleurs sont des adultes ayant largement dépassé le stade de l'enfance puisqu'ils ont respectivement 36,39 et 40 ans. Je pense qu’à cet âge il est temps de leur faire connaître la triste réalité de mon passé et que la vérité vaut mieux que le silence car elle peut leur faire comprendre la raison de mon mal être ainsi que certains de mes comportements tels que mon état dépressif et les tentatives de suicide qui ont découlé de cet état de fait. J'ai tellement dû me battre durant toute leur enfance afin de les préserver de ce lourd passé dont je ne pouvais m'en défaire faute d'écoute et de soins adaptés. Ce fardeau je l'avais porté toute seule durant une cinquantaine d'années sans jamais trouver une épaule amie pour m'aider à le supporter. Même mon époux n'arrivait pas à comprendre le gouffre dans lequel j'étais tombée et il me répétait qu'il valait mieux laisser choir ce lourd passé et vivre comme si rien de grave n'avait perturbé mon développement physique et psychique. Mais comment peut-on oublier de telles sévices contre nature, plus vous les enfouissez plus virulents ils resurgissent tôt ou tard…! Ma deuxième consultation avec ce psychiatre de pacotille se passa en urgence. J'allais très mal et j'avais un besoin impératif d'être entendue et soignée mais hélas ce fut à nouveau le même commentaire. Il fallait absolument que je me taise car à vouloir à tout prix vider mon sac c'était vraiment une action coupable envers ma famille. J'en suis ressortie avec une sensation accrue de culpabilité que l'on m'avait déjà instillée durant toute mon enfance. Ce n'était pas le loup le coupable mais l'innocente brebis qui n'avait même pas le droit de se plaindre. Au courant du mois de décembre de l’année passée j’ai eu un autre rendez-vous chez ce personnage qui n'a de médecin que le nom. Je me suis déplacée chez lui pour rien car selon eux une dame portant le même nom que moi s'était décommandée et l'on m'avait rayée de la liste. Je dois quand même avouer que j’ai pu parler avec la psychologue. Pour moi cet entretien était important car depuis quelque temps j’avais de nouveau des flashbacks qui me déstabilisaient fortement. J’ai bien essayé de lui faire comprendre ce phénomène qui me perturbe énormément mais subitement elle a changé de sujet et finalement je suis ressortie de cette consultation plus mal en point qu'avant. La psychologue m’a donné un prochain rendez-vous pour la mi-janvier avec le psychiatre. J’avais rendez-vous à 10h00 du matin, j’ai dû patienter durant vingt minutes avant d'être reçue. Les éclats de rire qui me parvenaient aux oreilles me faisaient douter qu'il était en consultation. Il faut aussi souligner que son côté colonel, imposant me faisait à chaque fois craindre les entretiens qui se déroulaient avec lui. Aux environs de 10h25 sa porte s’ouvrit et ce médecin me fit entrer dans son cabinet et comme je l'avais pressenti il n’y eut aucune personne qui en sortait ce qui signifie qu'il était en correspondance téléphonique durant cette attente. D’après les éclats de rire que j’avais entendus il ne s'agissait certainement pas d'une consultation en urgence avec une patiente. Ensuite, le psy cherchait partout mon dossier. Aucune idée où il se trouvait, comment pouvait-il être au courant de mon évolution et de mes problèmes s’il n’avait pas préalablement pris la peine de le consulter. Il est 10H30 lorsque la consultation peut débuter. Comme je n'allais vraiment pas bien à ce moment-là, j'ai voulu lui expliquer qu'il me semblait important, qu'à n'importe quel âge, il puisse y avoir une thérapie familiale qui se mette en place pour permettre à tous les membres de comprendre la réaction de la victime qui se trouve au fond du trou et fait une tentative de suicide. Lorsque ce déclencheur arrive et que la famille n'est pas au courant de l'extrême souffrance de la victime elle se retrouve incrédule et effondrée comme après un cataclysme qui débarque subitement dans leur existence jusqu'alors protégée de toutes tempêtes. Au lieu de prendre vraiment le temps de m’écouter afin de me sécuriser, je fus à nouveau accusée de vouloir délibérément détruire mon époux, mes enfants et tous mes proches. Il m'exhorta à enterrer définitivement ce passé que je n'arrivais plus à supporter comme un dictateur voulant écraser ses sujets encombrants. Je me suis sentie si petite, si impuissante, si vulnérable que j'ai puisé dans mes ultimes forces du désespoir pour lui dire que je ne parlais pour ainsi dire plus de mon passé depuis assez longtemps et que mes filles comprenaient très bien ma situation et soutenaient moralement mon combat pour cette cause. Alors le dictateur s'est empressé de me souligner, puisque tout allait bien dans le meilleur des mondes, que l'entretien pouvait se terminer illico car il y avait déjà plusieurs autres patients qui attendaient. Je suis sortie du cabinet complètement effondrée avec un sentiment de culpabilité envers tout le monde, j’étais comme une folle qui détruisait la vie de tout mon entourage. Dans ma tête trottait le leitmotiv asséné à chaque consultation "IL FAUT OUBLIER ; C'EST POUR VOTRE BIEN". Comment pouvait-il savoir quel était mon bien puisqu'il n'a jamais essayé de comprendre que ce passé si douloureux fait partie intégrante de ma vie parce que ce sont mes uniques souvenirs d'enfance. A moins d'être devenus complètement amnésiques, qu'ils soient bons ou mauvais n'est-il pas vrai pour tous que les souvenirs d'enfance ne s'effacent jamais. Je suis rentrée à la maison en pleine crise et dans ma détresse j’ai pris une poignée de médicaments pour pouvoir oublier, me délester de tout et ne plus jamais me réveiller. Je n'en ai pas avalés suffisamment pour en finir, je me sentais encore trop lâche pour faire cet ultime geste. Après coup, je me demande si les psychiatres sont là pour nous pousser à nous détruire définitivement ou bien y en a-t-il quelques-uns qui pourraient tout de même nous porter secours ou du moins écouter notre souffrance…? Je commence à avoir un sérieux doute à ce sujet…! Jeudi le 20 janvier 2011, il y avait un article sur le Nouvelliste du Dr. Eric Bonvin, Médecindirecteur des Instituts psychiatriques du Valais romand. D’après ses dires c’est la relation avec les patients qui est privilégiée. La théorie est belle et prometteuse mais dans les faits on est vraiment très éloigné de cette réalité et je parle en toute connaissance de cause… Brigitha Balet