Lopez Rabier Matthieu et Simonculvolaitcommeunebécasse onverraitlespinespartiràlachasse 2 mars 15h-16H PARASITOLOGIE Franc Dermatoses du cheval (suite) Les poux et la phtiriose : Les phtirioses sont la cause n°1 de prurit hivernal, elles sont très fréquentes et très contagieuses. Les démangeaisons poussent le cheval à se lécher et se frotter partout, ce qui casse ses poils. On observe des squames, des dépilations, et des plissements à l’encolure où le conjonctif sous-cutané est lâche. Cela peut toucher un ou plusieurs chevaux. Les poux sont responsables de cette phtiriose, elle est hivernale car la population de poux augmente en hiver et diminue en été. Il y a deux espèces de poux : - Haematopinus asini : le plus souvent logé sur la queue du cheval, c’est un pou piqueur qui possède trois paires de pattes, une tête étroite, des pattes de la même longueur. - Damalinia equi : le plus souvent logé sur l’encolure, c’est un pou broyeur qui possède une tête plus épaisse que le thorax. Le diagnostic se fait par observation des poux ou des lentes. Pour le traitement, les produits sont inactifs sur les lentes, les poudres ne sont pas conseillées, préférer des sprays, des lotions ou même une éponge pour étaler le produit sans effrayer le cheval. Les avermectines per os n’ont pas d’AMM, de toute façon, elles ne sont pas efficaces contre les poux broyeurs, éventuellement sur les piqueurs. La seule molécule avec AMM est : le fenvalérate (Acadrex®). La deltaméthrine (Butox50®) est utilisée mais n’a pas l’AMM. La gale estivale récidivante : Elle se produit en été, à cause de piqûres de diptères. C’est la dermatite la plus fréquente en été. Les diptères nématocères ont une allure générale de moustique, un corps élancé et délicat, des antennes longues et filiformes, le plus souvent toujours constituées de plus de 6 articles, les palpes sont longs et pendants, les pattes longues et fragiles, les larves céphalées, les nymphes mobiles ou non. Parmi les nématocères, on distingue différentes familles : ►La familles des culicidés : avec des écailles sur les ailes, le thorax et souvent l’abdomen, ce sont les moustiques au sens strict. 3 familles sans écailles : ►Les Psychodidés : avec des antennes plus longues que la tête et poilues, des ailes allongées et poilues relevées sur le thorax au repos, parmi eux les phlébotomes vecteurs de la leishmaniose, cause de nombreuses morts dans l’espèce humaine dans le monde. ►Les cératopogonidés : avec des ailes larges souvent tachetées non relevées au repos, vecteur de la FCO ►Les simulidés : avec des antennes plus courte que la tête (elles sont à 6 articles mais courtes et télescopées), glabres, ailes glabres, relevées au repos, un corps trapu, bossu. Parasitologie– dermatose des équidés – page 1/6 Commençons par la famille des Cératopogonidés : Il y a plus de 1000 espèces : G. Culicoides, Leptoconos,… Ce sont les plus petits diptères (1-3 mm, pas toujours facile à voir), tellement petits qu’ils passent à travers les moustiquaires et qu’ils peuvent se disséminer sur de très grandes distances, transportés par le vent. Ils se nourrissent de sang. Ils sont actifs en France de mars à septembre (voire octobre-novembre) par temps calme, chaud et humide. Ils ont une activité crépusculaire et n’entrent pas dans les locaux (mais depuis la FCO, on s’est rendu compte qu’il y en avait dans les étables, mais bien moins qu’à l’extérieur). Rentrer les chevaux dans l’écurie diminue bien le risque. Les mâles se nourrissent de sucs végétaux et les femelles sont hématophages et telmophages (destruction des parois vasculaires et formation d’un lac sanguin). Les gîtes de ponte sont les bordures de mares, les prairies humides, les bassins. Les oeufs en forme de banane font 0,5 mm. On a du mal à les élever (il existe peu d’élevages : Angleterre, Toulouse et Montpellier). Les larves vivent en milieu aquatique ou boueux ou dans du compost. Les nymphes ne sont pas aquatiques, elles restent à la surface de la boue. Rôle pathogène indirect : Ils sont vecteurs de filaires (vers agents de l’onchocercose) qui se logent dans le ligament cervical : « mal du garrot », suppuration, ou dans le ligament suspenseur du boulet (nodules qui peuvent être dus à une déchirure ou une onchorose). Les vers pondent des microfilaires dans le sang et la lymphe et les culicoïdes les ingèrent. Les larves évoluent dans le culicoïde pendant 4 semaines jusqu’au stade L4 et peuvent ensuite être transmises au cheval par piqûre ou elles deviennent adulte et peuvent atteindre 30cm. Les cératopogonidés sont aussi les vecteurs du virus de la peste équine. Rôle pathogène direct : la dermatite estivale récidivante ou gale d’été : L’effet pathogène est produit par l’inoculation de la salive lors de la piqûre : c’est une dermatite allergique. C’est la dermatite d’été la plus fréquente, le plus souvent 1 ou 2 animaux sont touchés. Comme dans une allergie il faut le temps de se sensibiliser, les chevaux ne sont pas atteints avant l’âge de 3 ans. La contagion n’existe pas, mais les chevaux de la même lignée peuvent tous être atteints (prédisposition génétique à l’allergie). La gale est saisonnière car concorde avec la présence de culicoïdes, tous les étés. La dermatite se retrouve là où les moustiques piquent, donc à la base de la crinière et à la base de la queue en France, en Australie, c’est sur le ventre. On observe des papules, des touffes de poils surélevées. Comme il y a du prurit, le cheval se frotte, se mordille et casse ses poils, il y a donc des dépilations, des « queues de rat », des crinières usées. Il peut y avoir plissement de l’encolure (ce qui n’est pas un signe caractéristique). Pendant l’hiver, il n’y a plus de culicoïdes donc plus de piqûres, donc ça régresse. Les poils repoussent. Puis l’été suivant ça recommence quand le cheval est au pré. Attention, au bout de plusieurs saisons, le poil ne repousse plus (car il n’y a qu’un poil par follicule chez les CV). De plus, il peut y avoir des surinfections. Remarque : on parle de gale mais c’est un terme impropre car gale = acariens psoriques, donc il vaudrait mieux parler de dermatite. Pour le diagnostic, on retient : - Caractère saisonnier et récidivant Systématisation des lésions et type de lésions (suintement et surinfection) Absence de bons Ag pour intradermoréaction aujourd’hui Diagnostic sérologique peu fiable aujourd’hui Histologie en faveur d’un Phénomène allergique Parasitologie– dermatose des équidés – page 2/6 - Eosinophilie inconstante L’examen histologique n’est souvent pas nécessaire. Le diagnostic est difficile à accepter par le propriétaire. En effet, le pronostic est sérieux car la prophylaxie est difficile (presque impossible) à appliquer sur le terrain. On traite avec des corticoïdes, des antihistaminiques et ça va mieux, mais dès que le cheval ressort, il se refait piquer et ça repart… La solution parfois choisie par le propriétaire est de vendre le cheval avant l’été! Et l’été suivant, on retrouve le même cheval avec un proprio différent (conseil dans ce cas là : ne pas balancer car on perd alors le premier proprio, si on dit rien, on garde les 2 clients!). Le traitement consiste à prévenir les piqûres, désinfecter localement à la chlorhexidine pour prévenir les surinfections, et administration de corticoïdes (0,5 à 1,5mg/kg) et antihistaminiques (ATARAX 1 à1,5mg/kg). Si le cheval est en estive, on le traite matin et soir avec des antihistaminiques, c’est difficile à mettre en œuvre mais ce n’est pas trop cher. Un conseil est de rentrer les animaux entre 17h et 9h, ça limite beaucoup les piqûres. Pour prévenir les piqûres, on a des insecticides : les pyréthrinoïdes donnent les meilleurs résultats (comme pour la FCO) mais on ne connaît pas la posologie (DL50 ?) Pour les bovins, elle s’administre en pour-on car ils ont la peau grasse et le film lipidique superficiel est suffisant pour conserver le produit pendant 4-8 semaines d’efficacité. Mais pour les chevaux, ça ne marche pas car ils n’ont pas la peau grasse (peu de sébum) : aucun insecticide ne tient bien sur un cheval. On se pose donc encore la question des modalités d’application, il n’y a pas de produit miracle (ou sinon mettez un filet sur le cheval ça marche bien). Passons maintenant à la famille des simulidés : Dermatite et otite à simulidés : Il y a beaucoup de simulidés (au club hippique de l’école par exemple), surtout là où il y a de l’eau courante (ruisseau) et pendant la belle saison (printemps, été). Ces affections sont assez fréquentes. Leur salive est venimeuse et leur piqûre très douloureuse. On voit sur la photo un doigt piqué 24h plus tôt, l’œdème est encore très important car la toxine modifie la perméabilité membranaire. On observe aussi des papules, des hémorragies, des croûtes sanguinolentes, du prurit. La reproduction des simulidés se fait dans l’eau courante, les nymphes vivent accrochées aux végétaux et respirent par des filaments branchiaux. Au printemps, elles éclosent et s’il y en a beaucoup qui éclosent en même temps au même endroit cela peut faire un véritable essaim de simulidés. Ces simulidés, attirés par les couleurs sombres, vont se jeter sur les pauvres chevaux ou bovins à proximité et piquer sur les régions à peau fine : oreilles, naseau, mamelle, aine, scrotum, ars (sous les bras)… et peuvent les tuer. Exemple d’un troupeau de 24 bovins dans les Vosges, entièrement décimé en une matinée ! Des lésions non douloureuses en forme de tache de bougie (blanc) peuvent persister toute la vie de l’animal. On peut retrouver des simulies coincés dans les poils au fond d’une oreille. Traitement : limiter les effets (prurit, surinfections) et éviter les piqûres donc lutter contre les simulidés. Mais la lutte dans l’eau (contre les larves) est impossible (deux tonnes d’insecticides dans le Touch c’est impossible). On peut utiliser les lampes à UV qui attirent et grillent les insectes, mais les simulidés peuvent passer à travers les grilles et éviter la grillade. On peut protéger les oreilles du cheval avec des filets, on peut mettre du Butox® ou de l’huile de cade sur les poils de la crinière et la queue pour qu’il chasse les simulies avec. Maintenant, les diptères brachycères : ils ressemblent à des mouches. Ils ont des antennes constituées de 3 articles avec une soie sur le dernier appelée arista, un corps trapu et leurs larves sont vermiformes. Parasitologie– dermatose des équidés – page 3/6 On distingue : ►Section des orthoraphes : l’adulte (imago) sort de sa pupe le long d’une fente longitudinale : Famille des Tabanidés (Horse fly) La larve a une capsule céphalique et les piqûres sont douloureuses : vu avec les bovins. ►Section des cycloraphes : l’imago quitte la pupe en poussant un opercule circulaire. Les larves sont acéphales, leurs armatures buccales réduites à des crochets. Sous section des pupipares : c'est-à-dire que la larve évolue dans l’utérus jusqu’à la nymphose et se transforme en pupe au moment de la ponte. La tête est dans l’axe du corps, l’abdomen non segmenté. Le corps est aplati, large à tégument dur et élastique. Famille importante : les Hippoboscidés : parasites de mammifères et d’oiseaux. Autre Famille : les Braulidés : parasites d’insectes. Hippobosca equina : C’est une mouche très fréquente, on la retrouve partout où il y a des chevaux ou des bovins. On l’appelle mouche plate ou mouche araignée (parce qu’elle se déplace comme un crabe : rapidement et sur le côté). C’est une mouche piqueuse de la famille des hippoboscidés. Elle a une tête dans l’axe du corps, un abdomen non segmenté, des pattes terminées par 2 fortes griffes et fait 8mm de long. Elle a un corps aplati large à tégument dur et élastique : elle résiste très bien à l’écrasement. On n’arrive jamais à la tuer et en plus, c’est un insecte harcelant qui revient toujours et ne lâche jamais sa proie avant d’avoir effectué son repas quotidien (mâle comme femelle piquent). Elles sont protégées du vent ou du froid sous la queue aux marges de l’anus, mais par temps calme, elles se retrouvent sur les flancs et l’encolure. Elles sont pupipares : les pupes tombent sur le sol sec ou dans humus et évoluent en mouche. Elles piquent dans les régions à peau fine : les marges de l’anus, le périnée, les cuisses et leurs piqûres douloureuses sont mal tolérées par les chevaux non habitués (exemple d’un poney avec 300 mouches qui ne bouge pas et d’un cheval qui devient fou pour une mouche) : faire attention au cheval qui peut gigoter. La lutte est facile car les parasites sont sédentaires et donc facilement atteints par l’insecticide. Penser à traiter les bovins du voisinage. Dermatite du dos et des flancs à Stomoxes : Les stomoxes sont des insectes piqueurs de la famille des Muscidés (famille des mouches domestiques) qui ont des antennes avec soie. Les stomoxes sont fréquents, passent peu de temps sur l’animal, on en élève à l’école, ils se gorgent de sang et c’est très douloureux. Le lapin de l’école qui sert à nourrir tous les élevages d’insectes piqueurs est devenu fou quand on l’a mis avec les stomoxes, alors qu’il supportait bien les autres. Pour limiter la souffrance du lapin (parce que les lapins, c’est trop bien), on utilise maintenant des membranes remplies de sang pour nourrir les stomoxes. Les stomoxes sont saisonniers. Ils provoquent des lésions rondes (4mm) avec des touffes de poils surélevées (comme gale, teigne,…), prurit. Puis les poils tombent et il y a des oedèmes avec des croûtelles au milieu. Le diagnostic différentiel se fait avec la teigne et l’échauboulure (urticaire) et la gale. Le traitement consiste à lutter contre la multiplication des stomoxes qui se reproduisent dans le fumier et l’herbe fermentée, il faut donc une bonne hygiène des boxes. Comme ils n’aiment pas le noir, il est rare qu’ils rentrent dans des habitations et si c’est le cas, ils restent sur les murs, on peut donc traiter les murs à l’insecticide. Parasitologie– dermatose des équidés – page 4/6 Démodécie : C’est une alopécie non prurigineuse. La démodécie est très rare chez le cheval. On trouve Demodex caballi (450 microns) sur la face (parasite les follicules sébacés) et Demodex equi (250microns) sur le corps. Ce qui est important à retenir, c’est que la démodécie survient si le cheval est en déficit immunitaire (donc ne donnez pas de corticoïdes). Il y a une forme avec alopécie érythématosquameuse avec furfur abondant et une forme avec des nodules remplis de demodex. Pour le diagnostic, on racle la peau pour récupérer des demodex. On traite à l’Amitraz et on traite les facteurs prédisposants (déficit immunitaire). Question : Doit-on retenir les traitements, les noms des molécules ? Oui bien sûr, sauf les noms déposés. Les teignes : Elles sont très fréquentes et très contagieuses, directement et indirectement par les insectes piqueurs, les échanges de selles, de brosse, d’étrier… (il faut en avoir un par cheval, ce qui paraît gênant aux correcteurs). Les jeunes sont plus sensibles aux teignes. Elles sont très persistantes dans un élevage (ex : T equinum 18 mois). Elle se transmet à l’homme. Les agents responsables sont : – T. equinum +++ – T. mentagrophytes < - tellurique (résiste dans la terre) – T. verrucosum ( Bv) – Microsporum gypseum + <- tellurique – Microsporum equinum – Microsporum canis La chaleur, l’humidité et les microlésions cutanées favorisent le développement du champignon. Les champignons se développent dans les poils de brossage, il faut donc taper les brosses dans un seau pour récolter les poils et les détruire au lieu de les disséminer partout. L’incubation dure d’une semaine à un mois. On observe des touffes de poils surélevées, une chute des poils agglutinés cassés à ras, avec +ou- d’inflammation, des petits squames (pitiriasiformes). Les lésions sont variables : ronde, herpès miliaire (de la taille de grains de mil) ou kérion (lésion surinfectée, surélevée, inflammatoire avec du pus rougeâtre qui sort quand on appuie). Pour le diagnostic, il ne faut pas retenir qu’à une espèce fongique correspond une lésion (voir ppt), on préfère faire un examen des poils et une mise en culture pour connaître l’espèce fongique. Le diagnostic est facile : c’est très contagieux, ce sont des lésions rondes à bord net, dans les zones de contact ou de harnachement, avec des poils cassés à ras, sans prurit. On fait de diagnostic différentiel avec la dourine (MLC mais elle n’existe pas en France). Le traitement est cher et le diagnostic est remis en question lors des rechutes, il faut bien prévenir que des rechutes peuvent arriver s’il reste des champignons dans l’environnement. Après raclage et examen des poils, on reconnaît des structures de type microsporique (manchon): Microsporum, de type microide (chaînettes) : T mentagrophytes et de type mégasporé : T.verrucosum, T. equinum. En culture, les colonies poussent difficilement. Connaître l’espèce permet de déterminer la contagiosité pour l’homme. Le traitement systémique par la griséofulvine per os n’est pas utilisé chez le cheval car il est considéré comme un animal de boucherie. En local, la tonte permet d’éliminer les poils teigneux et on associe avec des frictions tous les 4 jours avec de l’enilconazole ou la natamycine, qui sont fongicides et sporicides. Par exemple, pour un premier cas dans un club, on traite le cheval et les autres, on analyse les poils et on les envoie au labo pour culture, ensuite on traitera tous les animaux avec du fongicide et les animaux touchés avec ce traitement. On désinfecte le matériel et on fait attention à la dissémination dans l’environnement (avec les seaux pour les poils), car désinfecter l’environnement est illusoire. On peut faire culpabiliser le proprio en lui disant qu’il avait qu’à mettre des boites pour les poils. Parasitologie– dermatose des équidés – page 5/6 Peut-on faire un examen à la lumière de Wood ? Jamais, on ne reste pas seul dans le noir avec un cheval…. (qui sait ce qui pourrait lui passer par la tête… et ailleurs dans votre cas…) Parasitologie– dermatose des équidés – page 6/6