Économie Thomas Lambert : 4 thèmes

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Économie
Thomas Lambert : [email protected]
4 thèmes : elements fondamentaux de l'équilibre macroéconomique, les politiques macros, les
politiques structurelles, les aspects internationaux.
Séance 1/ Les éléments fondamentaux de l'équilibre macroéconomique
Cela englobe l'étude du comportement des ménages, des entreprises, des administrations, et
la théorie de la croissance dans l'économie de marché.
§1/ Etude des comportements économiques
A/ Les ménages.
Les ménages consomment et épargent. C'est soit une personne seule, ou un foyer. Ils
utilisent leur revenu (Y) principalement dans la consommation. S'ils le peuvent, ils épargnent (S),
soit en vue d'une consommation (C) différée, soit en vue d'un investissement.
La consommation
La théorie de base a été initiée par Keynes. La consommation est un rapport entre la
consommation et le revenu. C'est une fonction affine. Keynes affirme que la consommation est la
fonction principale de l'économie, et qu'elle dépend uniquement du revenu. Cette analyse est vraie à
court terme, mais elle est délicate cependant, notamment à cause de l'épargne.
On a donc a coté la vision néoclassique. Le partage C/Y est plus complexe que ce que
Keynes développe. Les ménages maximisent leur utilité, en fonction de leurs contraintes, de leurs
paramètres. La C et l'Y sont le résultat de cette maximisation. Il s'agit de répartir sa consommation
dans le temps. Le comportement d'épargne est motivé par le fait que sur 2 périodes, l'individu ne
consommera pas autant qu'il ne gagne. L'épargne peut être positive ou négative, ça dépend de
l'humeur de l'individu. Soit on consomme tout de suite, soit on est plus prudent, et on épargne en
période 1 pour consommer en période 2.
C'est la théorie du cycle de vie de Modigliani, qui explique que le comportement de consommation
et d'épargne évolue avec la vie. Selon Keynes ce rapport est constant. Pour les néoclassiques, la
consommation est instable. Un individu en fonction de selon âge quand il est jeune s'endette pour
consommer au-delà du revenu, quand on est plus mature on épargne plutôt, et à la retraite le revenu
baisse mais grâce aux actifs accumulés durant la vie active, on peut cramer du cash à donf.
En cas de crise, quand le chômage augmente et que les revenus baissent, la consommation ne
diminue pas autant car les gens tapent dans leur épargne pour maintenir leur niveau de revenu.
Aujourd'hui en France/Allemagne le taux d'épargne est de 15%. Aux USA où la population
est plus jeune, ce taux se situe à 0%, les ménages consomment autant qu'ils épargnent.
C'est la question de l'analyse des comportements d'épargne. On a 4 motifs d'épargne selon la
théorie de l'épargne (pourquoi épargne-t-on ?) :
1. l'importance de l'inflation : les agents économiques ont un objectif d'encaisse réelle. C'est le
constat d'Irving Fisher qui dit que les encaisses monétaires doit être égal à une valeur
constante. C'est la valeur nominale corrigée par la valeur des prix. En gros si y a plus
d'inflation, ça ne sert à rien d'épargner car l'épargne perd sa valeur. Mais on peut aussi
épargner plus pour conserver la valeur de l'épargne (c'est plutôt le schéma choisi par Fisher).
2. le déficit public : c'est l'équivalence ricardienne (modèle de RO. Barro 1974), à toute hausse
du déficit public correspond une hausse de l'épargne. Les politiques peuvent utiliser le
déficit pour relancer l'économie, mais c'est prendre les gens pour des cons car on sait que la
dette d'aujourd'hui c'est les impôts de demain. Les gens épargnent donc. Ca peut fonctionner,
mais dans les pays où la dette est déjà forte, les gens sont convaincus que les impôts
augmenteront effectivement.
3. le chômage : l'anticipation de l'avenir a une forte influence sur l'avenir. Le chômage
influence négativement l'anticipation. Les gens épargnent alors pour se prémunir contre la
période de crise à venir. C'est plutôt mauvais car les gens consomment moins.
4. le niveau des marchés financiers : c'est les effets de richesse. On a un effet d'objectif
d'accumulation du patrimoine. Or les actifs financiers et immobiliers sont très variables.
Quand il y a une hausse forte, les ménages épargnent moins car l'augmentation des actifs est
rapide. Mais en cas de baisse, les gens voyant leur patrimoine fondre ont tendance à
réépargner pour compenser.
La consommation est donc liée à moult paramètres. C'est la théorie du revenu permanent de
Friedman, qui est la cadre de référence des modèles économiques.
B/ Les entreprises
L'investissement
Ca concerne la construction d'usines, de matériels de production, etc. Les investissements
sont matériels et immatériels. Or pour produire il faut investir. C'est l'accumulation de capital. C'est
une donnée très volatile, alors que la consommation a tendance à être stable.
On explique cela par la théorie de l'accélérateur de l'investissement. Le but d'un chef
d'entreprise est de produire, donc d'investir. Mais il y a un décalage, quand on investit on s'attend à
avoir des clients, on anticipe peut être quelques chose qui ne marchera pas. Quand les entrepreneurs
ont confiance, ils investissent. S'ils le font tous, ça a un effet macroéconomique, car ça relance le
PIB. Si on lance la production, on paye aussi des salaires, du coup ça relance la consommation. Du
coup les entrepreneurs réinvestissent pour produire plus, et l'investissement s'accélère. La relance
s'auto-alimente. Mais il y a des goulots d'étranglement, car les entreprises s'endettent pour investir,
donc à un moment l'économie atteint sa limite, et un jour les entreprises n'arrivent plus à écouler
leur production (plusieurs causes). Un cercle inverse s'enclenche, car brutalement les entreprises
arrêtent d'investir (car plus besoin de produire autant). On est donc dans un cycle
accélération/contraction de l'investissement. Et une fois que la récession est suffisamment profonde,
que les finances des entreprises sont assainie, ça repart dans l'autre sens.
En microéconomie, ça tourne autour des décisions d'investissement. L'entrepreneur
individuel décide d'investir en fonction du taux interne de rendement de l'investissement : lorsque le
profit anticipé est supérieur au coût de l'investissement. Mais si le taux d'intérêt augmente, alors le
coût de l'investissement augmente, donc l'investissement diminue.
C/ Les administrations
L'Administration étant vectrice d'investissement, elle a son rôle à jouer dans la croissance.
§2/ La croissance
Le cadre de référence est le modèle de Solow. Les ménages sont des travailleurs et les
entreprises créent le capital de travail. C'est une fonction Cobb-Douglas. Un récession c'est lorsque
le PIB diminue sur 2 trimestres.
On peut résumer la croissance comme l'augmentation de l'investissement, l'augmentation du
stock de travailleur (en gros, la croissance démographique), et d'un résidu que même Solow sait pas
ce que c'est (?), mais que présent plus de la moitié de la croissance. C'est un modèle extensif, car il
explique la croissance par un accumulation de capital.
Le rattrapage économique : si on a du retard, mais que l'on s'ouvre aux investissements et
aux capitaux des pays étrangers, on rattrape notre retard avec un développement économique quasi
miraculeux ou en tout cas très rapide (ça fonctionne très bien dans les pays émergents). Mais
problème c'est que ce que prédit ce modèle, c'est que plus on est riche, moins on a de croissance.
Car chez la croissance y a une règle d'or, elle est égale au taux réel à long terme et à la croissance
démographique. Or avec un taux réel à 1-2% et une démographie proche de zéro, c'est mal barré, la
croissance sera faible.
On a vu apparaître un modèle de croissance extensif, c'est la croissance endogène. Ici on ne
prend pas en compte la quantité de capital, mais plutôt sa qualité, ça passe donc par l'innovation, le
capital humain, et la productivité globale des facteurs (exemple les infrastructures de l'économie).
Pas besoin donc de faire venir du capital de l'étranger, il suffit d'améliorer le sien (ça fonctionne
bien pour les économies déjà riches).
Les conséquences en termes de politiques publiques sont très importantes : il faut choisir
entre améliorer le capital humain (démographique, innovation, éducation...) ou le faire « à
l'ancienne » et se contenter de subventionner à mort les investissements.
Le père le la théorie de la croissance endogène est Paul Romer en 1986. Avant cela
Schumpeter dans les années 1930 avec développé un modèle du capitalisme sur le long terme. Il
explique les cycles de long terme de l'économie. Il y a aussi les cycles Juglar de court terme, et les
cycles de Kondnatieff (?) sur 15-30 ans.
On est passé par des cycles de révolutions industrielles quand un invention qui change tout
arrive (passer de la diligence au chemin de fer, du charbon au pétrole/électricité, puis l'informatique,
le management, etc.). Selon Schumpeter, c'est les « grappes d'innovation » qui emmènent
l'économie dans une période faste. La grappe d'innovation apparaît grâce au travail des
entrepreneurs, qui échouent souvent, mais lorsqu'ils réussissent, ils cartonnent. Donc l'innovation,
c'est le moteur de la croissance. Mais c'est phases de forte croissance sont des phases de destruction
créatrice, car on consent que la nouvelle révolution industrielle écrase la précédente (exemple :
chute de l'industrie du charbon face à celle du pétrole).
Séance 2/ Les instruments de politiques économiques
§1/ La politique budgétaire
A/ Théorie
Ca consiste à utiliser le budget de l'Etat pour influer, réguler l'activité économique,
notamment via la dépense publique, mais aussi par la sécurité sociale et les collectivités locales.
En 2007 la France à une dépense publique de 991 milliards d'euros, l'Etat ne représente que
377, la sécurité sociale 460, les collectivités locales 212 et les ODAC (organismes divers
d'administration centrale) 70. L'Etat n'est plus le principal dépensier.
Ces dépenses sont financées par les prélèvements obligatoires, qui sont en 2007 de 940
milliards, ce qui laisse un déficit public de 50 milliards. Les recettes de l'Etat sont de 338 milliards,
les recettes de la sécurité social de 458, des collectivités locales 205 et les ODAC 67 milliards.
Toutes les administrations sont donc en déficit. Le déficit public s'établit à 2,7% du PIB.
L'interventionnisme public prend sa source dans les théorie de Keynes, qui clairement ont
permis aux États de s'en sortir après les crises de la première moitié du Xxè siècle. L'Etat est un
agent économique très particulier, il a une existence infinie (il peut s'endette -presque- sans limites)
et qu'il faut utiliser le déficit de l'Etat comme une instrument de relance. La théorie de Keynes
repose sur l'effet multiplicateur de la dépense publique. Si on augmente la dépense publique, on
aura une augmentation plus que proportionnelle du PIB, car on réinjecte de l'argent frais dans le
circuit économique.
Il y a d'autres types de relance : la relance par la dépense (en augmentant les impôts ou en
augmentant le déficit ou par la baisse des impôts. EN gros plus le déficit est fort, plus la relance est
forte. Mais en cas d'une crise financière, face à la menace d'une récession, le déficit de l'Etat est un
moindre mal. Bien qu'en vogue dans les années 1960-70, cette théorie oublie de nombreux
éléments. Les néoclassiques se sont en effet insurgés contre cette théorie dans les années 1970-80.
Cela commence avec les idées de Milton Friedman, qui se penche sur une conception quasi
philosophique de l'intervention de l'Etat, notamment sur le fait que l'extension des impôts porte une
atteinte aux libertés publiques. On serait donc en droit d'exiger une limite. Or aujourd'hui les
prélèvements représentent 53% du PIB, et cette courbe selon Friedman ne diminuerait pas. Une fois
qu'on a créé des infrastructures, des politiques sociales, etc. il faut financer à tout prix.
La critique principale est que la théorie de Keynes est une vision de court terme. A moyen et
long terme il faut regarder la solvabilité des États. Recourir trop souvent à la dette risque d'entrainer
une effet boule de neige : quand la dette est trop importante, les taux d'intérêt montent, font donc
augmenter la charge de la dette, il faut emprunter pour rembourser la dette, emprunter pour
rembourser les intérêts de la dette, et on met le doigts dans un engrenage dangereux avec risque de
faillite à la clé. C'est aussi l'objet du rapport Pebreau de 2005 qui indique que la France s'engage
dans ce mécanisme. Dans les années 80 la dette représentait 40% du PIB, en 2008 60%.
L'autre critique se situe dans les effets ricardiens (si les agents économiques voient le déficit
augmenter, ils épargnent plus). Ca revient à dire que Keynes prend les gens pour des idiots, si l'Etat
fait du déficit, ils savent bien qu'il faudra ensuite rembourser la dette.
On critique aussi l'usage de la fiscalité, qui a un effet de désincitation si la fiscalité devient
trop forte. Si on augmente les impôts, les rentrées fiscales vont diminuer car les gens vont trouver
des moyens de contourner les impôts (cf. courbe de Laffer).
Enfin on critique l'inefficacité de la politique budgétaire en économie ouverte. Si la
consommation augmente grâce au déficit, une partie de la nouvelle demande peut partir dans
l'importation, il y a donc une fuite de ces capitaux. C'est un effet d'éviction par les importations.
Aujourd'hui dans la consommation d'un ménage français il y a 30% de produits importés. Dans des
produits comme les nouvelles technologies, les proportions sont hallucinantes.
La dernière critique concerne l'inflation. Si on fait augmenter la demande, il y a un risque de
hausse des prix car les industries ne pourront fournir cette demande. C'est ce qui s'est passé dans les
années 1970 avec la hausse des salaires qui ont poussé à la consommation.
En gros la relance par le déficit est aujourd'hui très casse-gueule.
B/ Dans les faits.
Les leçons des critiques libérales ont été retenues. En France on est aujourd'hui dans la
logique du PSC européen de 1996. Il interdit les déficits publics excessifs (cf. art 104-1) de plus de
3% du PIB et éviter une dette de plus de 60% du PIB. Il prévoit aussi la transmission par l'Etat à la
Commission d'un rapport qui présente sur 3 ans l'évolution des finances publiques dans l'objectif de
l'équilibre budgétaire. Il faudrait réduit de déficit de 0,5% du PIB chaque année. La France est un
des plus mauvais élèves.
Le PSC a explosé en 2003 quand la France et l'Allemagne ont eu 4% de déficit. Mais il n'y a
eu aucune sanction. En 2005 on a assoupli le PSC, notamment en cas de circonstances
exceptionnelles (crise...). Mais l'objectif reste à terme la réduction du déficit, et l'arrivée à 0% de
déficit, avec recours aux stabilisateurs automatiques en cas de récession par exemple. En effet on
admet un déficit important en cas de perte de croissance. En revanche le déficit discrétionnaire est
interdit, car ce n'est pas le résultat d'une perte de croissance (c'est le cas du paquet fiscal du
gouvernement français actuel). C'est en effet un déficit qui ne sera jamais récupéré car on baisse les
impôts dans pour autant diminuer la dépense publique.
L'euro a été vu comme une mutualisation des dettes nationales.
§2/ La politique monétaire
C'est la gestion du stock de monnaie dans l'économie.
La monnaie est un actif qui a pour fonction d'être un étalon pour l'échange, une réserve de
valeur et un moyen de transaction. Elle circule dans l'économie.
Keynes soutient que le stock de monnaie est déterminé par la banque centrale, il dit alors
que cette institution ne doit pas hésiter à manier le taux d'intérêt pour soutenir la croissance, c'est de
l'interventionnisme. Le marché de la monnaie est une offre et une demande. L'offre c'est la banque
centrale, la demande c'est les agents économiques en fonction de la croissance. Les keynésiens
disent que si on augmente la masse monétaire, on relance l'activité. C'est la relance monétaire, par le
biais du crédit. Mais l'utilisation du taux d'intérêt a des limites, c'est la trappe à liquidité, en effet un
taux d'intérêt en peut descendre en dessous de zéro.
Le monétarisme est la critique libérale de Keynes. Friedman soutient que l'injection de
monnaie dans le marché pour soutenir la croissance est un idée fausse. La seule conséquence sera
l'inflation à moyen et long terme. Avec les chocs pétroliers des années 1970, les gouvernements
relancent par le déficit et la baisse des taux mais la seule conséquence est effectivement la flambée
de l'inflation. Selon Friedman, la courbe de Phillips qui soutient qu'il y a une relation décroissante
entre l'inflation et le chômage (si on augmente l'inflation, le chômage baissera) est totalement
fausse. On assiste donc dans les années 1980 à un triomphe des monétaristes. La conclusion des
monétaristes est que ce genre de manipulation peut engendrer une situation explosive via une
boucle « prix-salaire ». La nomination de Paul Volcker en 1979 à la tête de la FED pose la fin des
politiques keynésiennes en abattant l'inflation, ce que les USA ont fait en 1983 (ce qui a provoqué
une grosse récession). Mais c'est la seul méthode pour combattre une crise d'inflation, il faut tuer
l'économie.
Les conclusions de ces évènements étaient l'indépendance de la banque centrale par rapport
à l'Etat pour la confier à un « conservateur bancaire ». Le banquier centrale a donc pour mission la
surveillance de l'inflation et ne doit pas obéir au gouvernement quand il lui demande une réforme
monétaire sous couvert de démarche électoraliste.
La BCE est donc totalement indépendante des pouvoirs politiques (art 105 PSC).
La politique monétaire européenne est menée par le Système Européen de Banques
Centrales, composé de 15 banques centrales nationales qui en sont actionnaires. La BCE est dirigée
par le directoire avec JC Trichet à sa tête.
La BCE manipule l'inflation par le maniement des taux d'intérêt. Les banques distribuent les
crédits aux ménages et aux entreprises. Dans un monde sans banque centrale le risque est la
mauvaise gestion de l'émission de crédit par les banques. Désormais les banques centrales
maîtrisent cela, par l'émission de la monnaie qui a cours légal. C'est la monnaie centrale, créée par
cette banque. Les banques nationales doivent donc venir « acheter » cette monnaie centrale par
l'opération de refinancement. Le taux d'intérêt de la banque centrale définit donc le « prix » de cette
monnaie centrale. Plus ce taux est bas plus les banques nationales seront promptes à venir acheter
cet argent pour ensuite le redistribuer sous forme de crédit.
§3/ Le policy mix
Selon Keynes pour obtenir un optimum, un État intelligent doit gérer ensemble la politique
monétaire et la politique budgétaire. Si la BC et le gouvernement ne coopèrent pas, il y a risque de
conflit, surtout avec de BC indépendantes. Si on est en période de récession et que le gouvernement
veut faire une relance par le budget, il est préférable de s'accorder d'abord avec la BC. Les USA
sont très bons dans ce domaine.
Mais vu le taux d'endettement des pays européens, mieux vaut relancer l'économie par le
taux d'intérêt que par le déficit. C'est le cas du policy mix « Clinton-Greenspun » aux USA au
milieu des années 1990. Mais en Europe il n'y a aucune instance de dialogue, la BCE n'a pas
réellement envie de dialoguer, et elle a sous sa coupe 15 gouvernements ce qui rend les
conciliations très compliquées, et donc l'application d'un policy mix difficile.
§4/ La fiscalité
Pas le temps ! A voir : Laffer, les politiques fiscales...
L'impôt sert à financer les SP, à stabiliser l'économie (relances fiscales), à redistribuer. Le
système français va mal : charges excessives sur le travail, recettes inefficaces... Causé
essentiellement par la mondialisation, car notamment nos entreprises se trouvent en compétition
avec des entreprises qui bénéficient d'un système tout à fait différent.
Séance 3/ Les instruments micro-économiques, les réformes structurelles
§1/ Le marché du travail
Avec le marché des capitaux c’est les inputs.
C’est un secteur important. En Europe le chômage est devenu un problème structurant.
La vision néo-classique du marché du travail c’est que comme pour tout type de marché on
assiste à une confrontation d’une offre et d’une demande. Quand le marché est efficient, il
s’équilibre avec d’un coté le prix du travail (salaire réel et nominal). En théorie si le marché est
efficace, il n’y a pas de chômage involontaire. Si un agent ne travaille pas, c’est parce qu’il ne peut
pas. Face à certaines flambées historiques du chômage, cette théorie va être confrontée à un
problème, le marché n’est pas efficace car il y a eu un mauvais fonctionnement ou un désajustement
du marché. Jacques Rueff dans les 1920’s a expliqué par ce biais le chômage britannique très élevé.
Des règles institutionnelles viennent perturber ce marché : par exemple le salaire minimum. On a
donc à faire ici avec du chômage volontaire. Si des chômeurs ne trouvent pas de travail, c’est parce
qu’ils n’acceptent pas de travailler en dessous du salaire minimum.
Entre 1929 et 1932, le chômage aux USA atteint 25%, l’effondrement économique est
extraordinairement violent. Dans l’Allemagne cette crise a abouti sur la montée du nationalsocialisme. La société ne fonctionne plus. A ce taux le chômage volontaire des néo-classique n’a
plus de sens.
Keynes apporte un nouvel éclairage sur le chômage involontaire. Il peut exister des cas où
même si les individus veulent travailler, ils ne trouvent pas d’emploi. C’est une vision macroéconomique du chômage, qui résulte d’un manque global de demande, d’une insuffisance de la
conjoncture économique. Keynes explique que le fondement du marché du travail n’est pas néoclassique, notamment la notion de salaire réel est beaucoup trop rigide. Le salaire est le déterminant
essentiel du fonctionnement économique (il détermine la demande des ménages, etc.). Ce n’est pas
en baissant les salaires qu’on va faire travailler les entreprises, mais en leur donnant des clients.
Baisser les salaires a pu être l’angle d’attaque de certaines politiques (cf. gouvernement
Laval en France). Mais c’est catastrophique d’un point de vue keynésien, car la demande des
ménages s’effondre. Finalement c’est la WWII qui va permettre de sortir de la crise économique.
Dans les années 1950 à 1970, le chômage bas s’explique par l’application de politiques
keynésiennes. Mais en 1973 on franchit la barre du premier million de chômeurs, 2 millions en
1980, puis la hausse ne cessera pas. Le premier ministre Chirac a tenté la relance budgétaire pour
stabiliser la situation dans les 1970’s. Mais ça ne fonctionne pas.
On revient donc à une vision classique, de Friedman notamment. C’est la critique de la
courbe de Phillips. C’est un résumé de la vision keynésienne : si on a trop de chômage, il faut
relancer l’économie, cela se paye par l’inflation. Il faut choisir. Si c’était effectivement la réalité
dans les années 1960 (chômage bas, l’inflation montait un peu et inversement). Friedman balaie ce
modèle. Dans les années 1970 l’arbitrage entre chômage et inflation ne fonctionne plus, c’est la
stagflation (chômage haut, inflation haute). La courbe de Phillips selon les libéraux peut être juste à
court terme, mais pas à) long terme. Friedman soutient que la relance par l’inflation est dangereuse,
car l’inflation risque de s’emballer. Quand on fait un choc d’inflation, les prix augmentent, donc le
salaire réel diminue, même si les salaires nominaux restent constants (le salaire nominal est une
donnée très rigide, les entreprise étant frileuses à baisser le salaire). De plus selon la théorie
keynésienne, même le taux de chômage naturel de l’économie très trop élevé pour les politiques
dans une vision électoraliste, ils vont donc être motivé à encore augmenter l’inflation. On tombe
donc dans une boucle prix/salaire, ou effet de 2e tour. Friedman préconise le bannissement de ces
politiques inflationnistes, interdire au gouvernement de jouer avec ces paramètres (indépendance de
la banque centrale) et convaincre les salariés que l’inflation sera durablement basse.
De plus dans les années 1980 la vieille industrie a chuté (sidérurgie, charbon, etc.).
La réalité est qu’il existe deux formes de chômage. Il y a un chômage keynésien,
conjoncturel, et un chômage classique, structurel. La réponse politique doit être différenciée. Pour
le chômage en France, les pics les plus forts correspondent à des moments où la croissance est très
faible, donc c’est plutôt du chômage keynésien, conjoncturel. Mais alors en théorie il devrait suivre
les cycles de la croissance, et donc baisser/augmenter en yoyo. C’est le cas aux USA (quand ça va
bien il est à 3-4%, en temps de crise il monte à 6-7%, mais ne dépassera pas 10%), de plus le
chômage de longue durée n’y existe pas. Mais en France on a eu une longue période de hausse
tendancielle du chômage qui constitue du chômage structurel. C’est la théorie du déséquilibre de
Malinvaud dans les années 1980, qui s’accorde à différencier le chômage classique et le chômage
keynésien.
Il existe aussi un chômage naturel dans toutes les économies. Cela peut être dû à plusieurs
éléments, notamment le rôle des syndicats et du droit du travail quand ils ont trop de pouvoir. Ils ont
tendance à trop réglementer le marché du travail, à déséquilibrer la relation entreprise/employé. La
théorie de la flexibilité va à l’encontre de cela et prône un assouplissement du marché du travail.
On parle aussi de la segmentation du marché du travail. Quand il y a beaucoup de réglementation,
elle s’applique aux gens qui sont à l’intérieur de l’entreprise, qui sont très protégés. Les entreprises
vont donc être tentées de développer des formes plus précaires d’emplois, avec moins de droits
(intérim, CDD, etc.), en marge donc, qui s’adapte à la conjoncture (on embauche quand on a besoin,
on licencie quand on a plus besoin). Il en résulte une dualité du marché, un marché stable (les
« insiders », les employés qui sont dans l’entreprise avec un emploi stable), et un marché instable,
éphémère (les « outsiders », les salariés plus précaires). Aujourd’hui les « outsiders » sont
essentiellement les jeunes, les femmes… Les autres ont plutôt des CDI. Il faut donc éviter de
séparer trop les régimes juridiques (d’où l’idée de contrat unique). Mais ce sont des politiques
excessivement difficiles à appliquer en temps de crise. Il n’est pas de bon ton de diminuer les
protections des employés.
Que faire face au chômage ? Face à un chômage structurel il faut attaquer les régimes de
travail, notamment en assouplissant le marché du travail pour qu’il y ait plus de mouvements entre
les emplois.
On peut aussi recourir au partage du travail (cf. politique française à la fin des années 1990), en
baissant par exemple le nombre d’heures de travail (35h). Mais c’était une période de bonne
croissance. Les 35h ont eu un effet bénéfique pendant un temps (1 ou 2 ans), puis ensuite le coût de
l’opération (compensation des charges sociales par l’Etat, manque de flexibilité de production des
entreprises) a été très lourd. Elles ont été démantelées depuis 2002-2003 pour revenir à un régime
du temps de travail plus souple.
§2/ Le marché du capital
C’est l’allocation des ressources en capital aux emplois en capital. C’est ce qui va permettre
d’allouer l’épargne disponible à l’investissement disponible.
Il y a une demande de capital et une offre. Le point d’équilibre c’est le prix du capital, le
taux d’intérêt. Plus le marché est flexible, plus cette allocation se fera bien et plus le marché sera
équilibré. En revanche s’il y a des distorsions (mauvaise allocation, trop forte réglementation), on
empêche le marché à bien allouer le capital.
Il existe un modèle intermédié, et un modèle désintermédié de l’allocation de l’épargne. Le
premier modèle se fait au sein des banques, le second au sein des marchés financiers.
Historiquement les marchés financiers sont plutôt développés dans les pays anglo-saxons, les
banques dans les pays Européens comme l’Allemagne.
Dans le cas des banques, elles reçoivent les dépôts, et s’en servent pour financer les
entreprises et les ménages. Ce système permet de faire de la transformation, c'est-à-dire que dans le
bilan on a l’actif (les crédits) et le passif (les dépôts). Le problème c’est qu’il n’y a pas forcément
corrélation entre les besoins des entreprises et ceux des ménages. Les gens peuvent vouloir avoir
besoin de leur liquidité à court terme, mais les investissements eux se situent dans le long terme, et
pas sous forme de liquidité. Le génie du système se situe dans la mutualisation des dépôts à
l’échelle de toute une population, ce qui fait d’eux une ressource stable. Mais ce système n’est pas à
l’abri d’une crise absolument dévastatrice. En temps normal les dépôts sont stables, mais si les gens
viennent tous à la banque le même jour pour retirer toutes leurs liquidités car ils n’ont plus
confiance ? C’est une crise bancaire. La banque fait faillite. C’est ce qui s’est passé dans les années
1930, dans les 1980 en France avec le Crédit Lyonnais et aujourd’hui même dans les banques
européennes et américaines.
L’autre modèle, celui des marchés, consiste à un face à face de l’offre et de la demande de
capital directement sur un marché. Il y a le marché monétaire (placement liquide à court terme), le
marché des actions et obligations (pas liquide, à long terme, instable pour les actions, stable pour les
obligations). Ces marchés sont beaucoup moins vulnérables à des crises systémiques. Ca fluctue
beaucoup, mais les crises sont mieux gérées. De plus les marchés sont intelligents, efficients. Là ce
n’est pas un individu qui décide de l’allocation du capital, elle est décentralisée. Cela permet une
allocation plus fine. Dans les années 1990 certaines nouvelles technologies ne se seraient pas
développées aussi vite sans le recours aux marchés (le boom de la téléphonie mobile qui a nécessité
des investissements colossaux, probablement impossible à mobiliser aussi vite avec des banques).
Autre intérêt, un Etat ne pourrait financer son déficit aussi facilement par une banque. Dans les
années 1980 l’Etat a été obligé d’emprunter de l’argent à d’autres Etats car les banques ne sont pas
suffisamment disponibles.
En revanche c’est un système très volatile, instable, dominé par la spéculation, avec l’explosion
phénoménale de bulles spéculatives, qui retombent parfois très violemment. La spéculation a été
très favorisée puisque dans les années 1980 on a décidé de laisser une grande liberté aux acteurs des
marchés, notamment les banquiers qui ont crée des produits qui ont provoqué une frénésie
spéculative, dont on observe les conséquences aujourd’hui.
Finalement avec la crise on retourne peu à peu vers les banques. Il y a un équilibre à trouver
entre les deux. Les marchés sont adaptés pour les très gros acteurs (Etats, très grosses entreprises),
en revanche pour les PME et les ménages les banques restent indispensables. Le souci c’est quand
les banques vont sur les marchés, et qu’elles se prennent une raclée monumentale. Auquel cas c’est
ses clients « domestiques » qui trinquent. Dans la New Deal américain en 1934 on avait interdit aux
banques de détail d’aller sur les marchés. Faut-il revenir à un modèle de séparation stricte entre les
banques de marché et les banques de dépôt ?
§3/ Le marché des biens et services
On est sur le marché des outputs (le produit a été fabriqué, il faut le mettre sur le marché).
Là encore on a un modèle néo-classique de confrontation entre l’offre et la demande. C’est
la concurrence qui va permettre de trouver l’équilibre. Les libéraux ont mis en place le modèle de
concurrence pure et parfaite : l’atomicité (aucun acteur n’est suffisamment gros pour déterminer à
lui seul le prix), la transparence de l’information (la même info pour tout le monde), la flexibilité
des prix, l’absence de barrière à l’entrée du marché. Ce modèle représente l’optimum, mais n’existe
nulle part et n’a jamais existé. Il se pose en opposition aux expériences socialistes de certains pays
dans les années 1960.
Face à l’utopie de la CPP, on a monté des théories de la concurrence imparfaite. L’Etat
généralement intervient sur ces critères.
Sur l’atomicité, tous les acteurs ne sont pas de la même taille, certains sont énormes. En
France pour l’électricité par exemple, on a qu’un seul offreur, en gros. Sur les biens de base
(électricité, téléphone, transport, etc.), le nombre d’acteur est réduit, et chaque acteur détient une
part du marché très importante. Or une entreprise qui a une part trop grande va être tentée d’en
abuser, pour manipuler les prix. Les théories libérales ne sont donc pas en faveur des entreprises. Le
libéralisme prône le plus grand nombre d’acteurs possible. Mais une grosse entreprise produit
généralement plus efficacement. Dans le cadre par exemple des transports, il est préférable qu’il y
ait qu’une seule voie de chemin de fer, pas trois. Mais cela établit de fait un monopole. C’est pour
ça qu’on applique une politique de concurrence, pour surveiller les entreprises et les sanctionner le
cas échéant lorsqu’elles ont une attitude trop anticoncurrentielle (empêcher des concurrents d’entrer
sur le marché, manipuler les prix). Le problème est d’obtenir des preuves, cependant des
condamnations existent (cf. St Gobin dernièrement, les banques françaises sur le marché immobilier
il y quelques années, les prix de la téléphonie mobile).
Pour la transparence de l’information, tous les acteurs d’un marché doivent avoir la même
connaissance de la qualité d’un produit. Mais ça ne fonctionne pas. C’est l’exemple du marché de la
voiture d’occasion, l’acheteur n’a aucune info sur la voiture qu’il achète, seul le vendeur sait. Dans
ces conditions l’acheteur n’aura pas confiance, et n’investira pas. Il faut l’aider à se mettre en
confiance (instauration de labels qualité, etc.).
L’exigence de flexibilité des prix n’est pas assurée car il existe souvent des réglementations
qui empêchent les prix de bouger (baguette de pain, loi sur la progression des loyers), souvent à
vocation sociale. Mais on a compris que bloquer l’évolution des prix ce n’est pas rentable.
Quant à la libre entrée sur le marché, on observe souvent des opérations de certains acteurs
pour « tuer » leurs concurrents, notamment par le « dumping » (vendre pendant un temps un produit
sous son prix de production). L’Europe interdit strictement le dumping, mais il existe tout de même
des cas, notamment dans la grande distribution, d’où des réformes importantes en France sur le
droit des grandes surfaces pour favoriser la concurrence.
Séance 3/ Considérations à l’international : la crise
Ca va mal ! L’endettement des ménages américain a explosé, l’épargne a chuté. On est mal,
les USA on entraîné le monde dans leur chute.
C’est le temps des plans de relance. 775 milliards de dollars aux USA en l’occurrence. Mais
c’est pas assez. Or la consommation aux USA qui représente 75% du PIB va baisser de 10% (65%
de PIB), différence qu’il faudrait compenser. Or 775 milliards représentent 5,6% du PIB. Ce n’est
pas assez.
Or, si on essaie de relancer la consommation, il n’est pas dit que les gens achètent des
produits nationaux (ils achètent à l’étranger, interdépendance des économies) voire ne consomment
pas (ça pourrait toutefois fonctionner dans les pays très exportateurs, ex. Chine, Allemagne…).
Mais même si ce genre de plan fonctionnait, les USA devrait trouver 775 milliards, or il n’y
a plus d’épargne dans le pays.
§1/ Le marché des biens & services
Ca concerne le commerce international.
A/ Théorie du commerce international
Il existe une vision libérale, et une vision protectionniste.
La vision libérale a été portée par Adam Smith et David Ricardo au XIXe et au XXe le
modèle HOS (Hecksher, Ohlin, Samuelson). Elle est fondée sur la théorie des avantages
comparatifs de Ricardo. Il part du principe que l’ouverture du commerce à l’étranger profite au pays
intéressé (l’Angleterre de Ricardo), mais aussi à ses voisins. C’est l’inverse du colbertisme
(France). On va chercher chez les autres ce que l’on a pas chez soi, ou de manière rare.
Or s’il y a des barrières douanières, les prix seront très élevés. Or ce n’est pas efficace. Ce
qui est efficace c’est la spécialisation. Si chaque pays se spécialise là où il a les moyens, et qu’il
abandonne les secteurs où ils n’ont aucun moyen en allant chercher cela chez les autres, l’économie
fonctionnera mieux. La détection des secteurs à privilégier se fait sur la théorie de l’avantage
comparatif. Ca se fait en comparant les coûts et les prix relatifs.
Le modèle HOS va approfondir cette théorie. Ce qui fait qu’un pays est bon dans un
domaine ou mauvais dans un autre, c’est ses facteurs de production. Il y a des produits qui
nécessitent plus de travail (agriculture, travaux manuels) et d’autres qui nécessitent plus de capital
(industrie de pointe, technologie). Si chaque pays adapte sa production en conséquence, l’économie
sera plus efficace.
Certaines théorie approfondissent encore et distinguent plusieurs types de travailleurs, en
fonction de la qualification. Le capital humain est par exemple la force des USA. De plus avec
l’évolution en matière d’innovation, d’éducation, etc. les pays changent leur stratégie (cf. l’Asie du
sud, Corée, Singapour) vers une industrie plus avancée.
Le libre échange a permis un développement monstrueux de certaines entreprises. L’OMC
(présidée par Pascal Lamy, créée en 1995, remplaçant le GATT) se charge de surveiller les règles du
libre échange. Un domaine reste moins libre, c’est l’agriculture, bien que les taux de douane restent
très bas.
Mais tout n’est pas rose au pays du libre échange. La vision protectionniste/anti-libérale
dénonce le fait que ce système profite beaucoup plus aux pays riches qu’aux pays pauvres. Ce qui
fonctionne avec certains pays (Asie du Sud) ne bénéficiera pas à tous les pays (Amérique du sud,
Afrique). Autre critique, même si on regarde les pays qui s’en sont sortis, on peut difficilement nier
leur succès, mais ce sont de petits pays qui ont bénéficié d’un partenariat très fort avec les USA. Le
problème c’est la Chine et l’Inde avec 2,3 milliards d’habitants. Le modèle de libre-échange
appliqué à ces pays risquerait de déséquilibrer tout le système, notamment à cause de la
délocalisation de l’industrie vers ces pays. Si le choc est trop massif, le chômage va monter en
flèche dans les pays riches, avec les risques politiques qui s’en suivent.
Les libéraux soutiennent que la croissance dans un pays profitera à tout le monde. Ce qui
n’est pas vrai en réalité, les grosses entreprises qui délocalisent ne reversent rien. Dans un contexte
de crise, le protectionnisme est donc un modèle très tentant pour protéger et favoriser les entreprises
nationales.
Mais ce n’est pas non plus la panacée. Dans les années 30 les USA on augmenté les droits de
douane de 25%, les autres pays ont suivi, et le commerce international s’est effondré. La croissance
devient très faible. Cependant si on est mauvais dans un domaine, la seule manière de lancer
l’industrie est de donner un coup de pouce étatique. C’est comme ça que l’Allemagne a lancé son
industrie au XIXe, ou que l’Europe a lancé Airbus dans les années 80. Mais il peut avoir un coté
très sombre, qui peut faire gâcher de l’argent en finançant une industrie qui n’est pas bonne dans
son domaine (exemple l’industrie automobile aux USA en ce moment).
En ces temps de crise on va certainement assister à un certain retour du protectionnisme,
mais les chances qu’il prenne la pas sur le libre échange sont très minces.
§2/ Le marché du capital
A/ Théorie de la libéralisation financière mondiale
Le marché va permettre d’allouer l’épargne et l’investissement. Chaque pays compte un
stock d’épargne et des besoins en investissement. En économie fermée, si par exemple un pays a un
gros stock d’épargne mais peu de besoins en investissement, le surplus d’épargne est gâché. L’idée
est d’exporter ce surplus d’épargne vers des pays qui en ont besoin.
En pratique, il faut supprimer les barrières à la circulation des flux de capitaux. Mais il y a
des risques, les capitaux peuvent être des placements à long terme dans des investissements à
l’étranger (prêts bancaires, spéculation, portefeuille…). C’est la spéculation qui a posé le plus de
problème. Dans les années 80 on y croyait à mort, notamment vers l’Asie. Mais en 1997 avec la
crise asiatique, on s’est rendu compte que si on ouvrait tout, le marché est très vulnérable. En cas de
crise financière tous les flux financier se retirent du pays et le laissent sur la paille.
§3/ Le marché des changes
Le taux de change est le prix d’une devise exprimé dans une autre devise. Or les échanges
entre les différentes devises sont colossaux.
Comme sur tout marché il y a une offre et une demande. De plus ce marché n’est pas stable.
Pour le comprendre il faut regarder ses 4 théories ensembles, car le marché des changes est
totalement imprévisible. C’est un marché extrêmement financier, sur lequel 2000 milliards de $ sont
échangés par jour. Il y a énormément d’acteurs économiques (les acteurs normaux, les
spéculateurs…). Et ils jouent à « gagner de l’argent » en étant totalement déconnectés de la réalité
(à quoi sert l’argent).
Pour expliquer la variation d’un taux de change à long terme, on utilise la théorie de la parité
des pouvoirs d’achat, à moyen terme l’évolution des balances courantes, à court terme l’écart des
taux d’intérêt et à très court terme les bulles spéculatives et la spéculation financière.
La parité des pouvoirs d’achat regarde uniquement les échanges commerciaux. L’équilibre
des marchés de change est ce qui permet d’égaliser les pouvoirs d’achat dans une même monnaie.
Par exemple avant l’euro entre la France et l’Allemagne, si le taux de change est défavorable à la
France, les gens vont aller acheter en Allemagne (dans le domaine automobile par exemple). Mais
les gens allant échanger des francs contre des marks, avec le jeu de l’offre et de la demande, le
marché va se réguler. Mais cela ne fonctionnerait que si le marché n’était constitué que par des
échanges de bien. Un pays qui a donc un fort déficit commercial peut pratiquer une dévaluation de
sa monnaie pour attirer le nouveau les agents économiques.
C’est le pouvoir d’achat dans chaque pays qui à long terme détermine le taux de change. Il
doit donc suivre en gros la dynamique des prix. Mais alors le taux de change devrait être hyper
stable, tout ce qu’il n’est pas.
Les balances courantes regardent elle le marché du capital. Quand on fait un déficit
commercial, on achète plus que l’on ne vend, donc notre devise baisse. Le mark allemand par
exemple montait sans cesse car ils exportaient à mort.
Plus fiable, les écarts de taux d’intérêt permettent une lisibilité du marché à plus court terme.
Le taux de change pour la partie spéculative du marché va se fixer à une valeur qui va équilibrer les
taux de change.
La théorie des bulles spéculatives montre que le marché du change est le marché le plus
spéculateur, à très très court terme. Si la valeur chute les gens vont quand même continuer à acheter
car il y a de l’emballement.
En matière de politique de change, il y a deux régimes.
Le change fixe et le change flexible. Le change fixe permet de garder le taux de change
stable. L’instrument le plus intéressant, c’est le politique monétaire via les taux d’intérêt.
Augmenter les taux permet de calmer la dévaluation d’une monnaie par exemple. Mais on ne peut
pas l’utiliser pour autre chose, quand l’économie ne va pas bien il n’est peut-être pas judicieux
d’augmenter les taux d’intérêt (cf. situation de la France au début des années 90).
Les libéraux eux prônent le change flexible, il faut laisser flotter le taux de change. C’est le
cas en Europe, car la mission de la BCE est uniquement la maîtrise de l’inflation par les taux
d’intérêt.
La réalité de l’économie mondiale ne ressemble pas du tout à la théorie. Et ce n’est pas très
sain.
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