Limite diffuse entre les plaques égéenne et anatolienne correspond

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Limite diffuse entre les plaques égéenne et anatolienne
correspond-t-elle à une déchirure de la plaque africaine
subduite ?
H. Whitechurch (1), JP. Brun (2), L. Jolivet (3), Y.Geraud (1), M. Diraison (1)
(1) EOST – Institut de Physique du Globe, Strasbourg
(2) Géosciences, Rennes
(3) Laboratoire de Tectonique, Paris VI
Depuis Mc Kenzie (1972), la limite entre la plaque égéenne et anatolienne a fait l’objet de
nombreux débats. Tous les auteurs reconnaissent que cette limite, située dans l’Ouest de la
plaque anatolienne est diffuse, et marque à partir, de l’Eocène moyen, la transition entre un
domaine qui devient extensif à cette période, et un domaine resté compressif. Dans le
domaine extensif, se forme le « metamorphic core-complex » du Menderes, accompagné par
une forte activité volcanique, par la mise en place de plutons et par une activité sismique
intense, avec l’occurrence de nombreux séismes de forte magnitude. Les contacts crétacés des
nappes lyciennes, charriées sur le Menderes, sont réactivés dans la tectonique en extension.
L’âge de ce complexe est de 37-43 Ma dans le Sud jusqu’à 20-23 Ma au Nord. Dans le
domaine compressif (nappes lyciennes, d’Antalya, d’Analya) situé plus à l’Ouest,
l’empilement des nappes crétacés est affecté, au contraire, par des phases tangentielles
importantes, au moins, jusqu’au Miocène supérieur. En outre, un changement radical
intervient dans la nature du magmatisme dans l’Ouest de l’Anatolie et l’Est des Cyclades qui,
de calco-alcalin depuis 35 Ma, devient alcalin (OIB) à partir de 8 Ma dans le Nord du
Menderes et à partir de 4 Ma dans le Dodécanese au Sud. Ces ruptures de style tectonique en
surface et dans la nature du magmatisme issu de la fusion du manteau sont à mettre en relation
avec une rupture dans la plaque africaine subduite, que l’on croit voir sur les premières
analyses de tomographie sismique (Boorder et al., 1998 ; Facenna et al., 2006). Ce que nous
nous proposons d’étudier est, d’une part, les styles tectoniques dans les nappes lyciennes à la
transition entre le régime compressif et extensif (relais structuraux) et, d’autre part, la datation
et la caractérisation du changement dans la nature du magmatisme dans les zones
méridionales les moins étudiées. De plus, le Massif du Menderes pourrait être utilisé comme
un site stratégique permettant, non seulement, l’étude détaillée des relations entre contraintes
régionales, présence d’une anomalie thermique importante, géométrie des déformations mais
aussi, l’étude des nombreux systèmes géothermiques actifs qui caractérisent cette région.
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