Master spécialité Ecologie, Biodiversité et Evolution (EBE) Proposition de stage de M2 Année 2005-2006 Titre du stage : Ségrégation écologique des delphinidés tropicaux : utilisation comparée des habitats et des ressources Laboratoire d’accueil : Intitulé du laboratoire : Centre de Recherches sur les Ecosystèmes Littoraux Anthropisés, UMR 6217, CNRS-Ifremer-Université de La Rochelle Intitulé de l’équipe : AMARE Responsable du stage : Nom : Vincent RIDOUX Tél : 0546500291 Fax : 0546500294 Email : [email protected] Références dans le domaine : voir CV joint en fin de dossier Description du stage Sujet conjointement proposé par l’Université de la Rochelle (CRELA-UMR 6217 CNRSIfremer-ULR) et l’Observatoire des Mammifères Marins de Mayotte (DAF-ONCFS) Questionnement La compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins passe par l’étude des relations entre organismes et habitats mais également par l’appréhension des interactions qui existent entre les organismes d’une même communauté. Les delphinidés sont des prédateurs situés au sommet des réseaux trophiques tropicaux, au même titre que certains oiseaux de mer et les grands poissons pélagiques tels que les thonidés. Le site de Mayotte (Canal de Mozambique, Océan Indien) est caractérisé par une présence permanente d’environ 20 espèces de mammifères marins, dont une douzaine d’espèces de delphinidés, et par la présence d’écosystèmes marins aux caractéristiques très contrastées, à la fois côtiers, lagonaires (1100 km² de lagon), récifaux et océaniques, sur une surface relativement limitée ; l’ensemble des faciès peut être rencontré dans un rayon de moins de 10 km de la côte. Les delphinidés forment une communauté particulièrement homogène constituée de nombreuses espèces aux caractéristiques morphologiques proches. Cette situation suggère que des mécanismes de ségrégation très fins permettent le partage des habitats et des ressources entre ces espèces, notamment au sein de paires d’espèces congénériques. Un travail de long terme sur les relations écologiques existant entre ces delphinidés et leur rôle dans les écosystèmes, a été initié à Mayotte dès 2004, à l’initiative de l’Observatoire des Mammifères Marins de Mayotte (sous encadrement conjoint de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, de la Direction de l’Agriculture et de la Forêt et de l’Université de la Rochelle) et inclut notamment, l’estimation de l’abondance de ces populations, leur distribution et habitats préférentiels, leurs schémas d’exploitation des habitats et leur écologie alimentaire. Le sujet de Master de Recherche proposé ici s’inscrit dans cette démarche et permettra d’apporter une réponse préliminaire dans le domaine du partage des ressources et des habitats au sein de la communauté de delphinidés de Mayotte en analysant une partie des données et prélèvements déjà collectés, avec un accent particulier sur les espèces résidentes comme le grand dauphin de l’Indo-Pacifique Tursiops aduncus, le dauphin à long bec Stenella longirostris, le dauphin tacheté pantropical Stenella attenuata, et plusieurs autres espèces plus mobiles dont les dauphins de Fraser Lagenodelphis hosei et d’Electre Peponocephala electra. L’hypothèse principale à tester est que pour co-exister dans périmètre si limité ces espèces devraient mettre en œuvre des mécanismes de partage des habitats ou des ressources. Deux approches seront combinées: - l’analyse de la distribution en mer, de l’abondance relative et des habitats préférentiels (définis par les principaux paramètres physiographiques (profondeur, pente, distance à la côte, distance aux complexes coralliens) ; - l’analyse des isotopes stables du carbone et de l’azote à partir d’échantillons issus de biopsies cutanées, et ce de manière à positionner sur le plan trophique (origine du carbone organique ; niveau trophique) chaque espèce de la communauté. Données et prélèvements disponibles - données de répartition collectées depuis l’été 2004 ; - biopsies de peau et de lard collectées depuis décembre 2004. Environ 140 données d’observation de delphinidés ont été collectées entre juillet 2004 et août 2005. Ces données serviront à l’analyse de l’habitat préférentiel. Durant la même période, les espèces ciblées ont été échantillonnées par biopsies, soit 31 biopsies de dauphins à long bec, 21 de dauphins tachetés pantropicaux, 10 de grands dauphins de l’Indo-Pacifique, 10 de péponocéphales, 7 de dauphins de Fraser, 2 de grand dauphin océanique et 1 de globicéphale tropical. Déroulement et encadrement du stage Le stage n’implique pas de travail de terrain et se déroulera entièrement au CRELA, Université de La Rochelle. Aux plans académique et scientifique, le stagiaire sera sous la responsabilité de Vincent Ridoux, PR2 au CRELA et directeur du Centre de Recherches sur les Mammifères Marins (déroulement général du stage, rédaction du mémoire, etc…). Le travail relatif à l’analyse des données de distribution sera spécifiquement supervisé à distance par Jérémy Kiszka, VCAT à l’OMM, Mayotte. L’analyse des signatures isotopiques sera supervisée par Pierre Richard, DR1 au CRELA. Pour les stages de M2 Ce stage peut-il se poursuivre par une thèse : non, une thèse est prévue mais le doctorant sera J. KISZKA déjà impliqué dans le programme depuis deux ans.