EDITO Depuis plus de 20 ans, les structures et le secteur de l’insertion par l’activité économique ont exploré et développé une voie originale et féconde d’insertion et de réinsertion socioprofessionnelle pour les personnes en difficulté, les plus éloignées de l’emploi. Les initiateurs et responsables de ces entreprises d’un 3ème type ont démontré les capacités offertes par l’insertion économique pour faciliter la restructuration personnelle, la resocialisation, le ré-apprentissage des contraintes d’une vie professionnelle et la qualification des personnes. A la fin de l’année 2000, les chiffres nationaux montraient le poids de ce secteur et son évolution positive : 2 150 structures d’insertion conventionnées étaient en activité dont 1 013 Associations Intermédiaires (AI), 861 Entreprises d’Insertion (EI) et 276 Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI). Malgré leur recul les AI représentent plus de 17000 équivalents temps plein (ETP) et les ETTI en forte croissance 6 770 ETP. Pour les EI, le nombre de salariés est de 13 520 dont 9 260 en Insertion. 47% des salariés en insertion trouvent un emploi salarié en quittant les structures. Grâce au cadre légal fortement amélioré par la loi sur les exclusions qui a reconnu la place essentielle de l’Insertion par l’Activité Economique parmi les dispositifs actifs en faveur des personnes en difficulté d’accès à l’emploi, les structures d’insertion ont su conjuguer : - un cadre de relations de travail et de contraintes de production, - l’attention et le soutien d’un encadrement expérimenté bien au fait des difficultés et des aléas d’un parcours de réinsertion professionnelle. Depuis 10 ans, IRIS (Initiative Régionale pour l’Insertion et la Solidarité) née du regroupement de l’UREI1 et du COORACE2 régional coordonne et anime une grande partie du réseau des SIAE et joue un rôle essentiel dans le développement de ce secteur. Durant cette première décennie d’activité, IRIS s’est positionnée sur une double mission : Partenaire de l’Etat et de la Région Poitou-Charentes qui soutiennent son action dans le cadre du contrat de plan, IRIS assure une mission de promotion et de développement du secteur socio-économique ainsi que la coordination et l’animation auprès de l’ensemble des structures : o Centralisation des informations, des moyens et des projets o Contribution au programme régional de formation o Développement de méthodes et d’outils o Aide à la création de structures… Fédération professionnelle des structures de l’Insertion par l’Activité Economique, IRIS assure : o La coordination avec les deux réseaux nationaux représentés CNEI, COORACE. o La liaison avec les autres réseaux du secteur de l’économie sociale ( CRES3, FNARS4, CNLRQ5, fédération des Chantiers d’insertion…) Union régionale des entreprises d’insertion Fédération des comités et organismes d’aide aux chômeurs par l’emploi 3 Chambre régionale de l’économie sociale 4 Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale 5 Comité national de liaison des régies de quartier 1 2 o o o Le renforcement de la collaboration entre les structures, les entreprises, les organisations patronales, les partenaires institutionnels avec une mention particulière pour l’ANPE. La mise en force des process qualité dans les structures ainsi que la professionnalisation de l’encadrement technique et social. Fortement représentée par ses membres au sein des comité départementaux d’insertion, IRIS permet ainsi au secteur de l’insertion d’avoir un positionnement concerté dans les quatre départements tout en veillant grâce à la diversité et à l’action locale de ses membres à un positionnement proche de chaque territoire. Malgré les vicissitudes des financements européens et le coup d’arrêt brutal du développement en 1999, IRIS a su préserver le cœur de sa mission et grâce à la forte implication des salariés et du directeur, les dix prochaines années permettront sûrement une véritable reconnaissance du métier de l’Insertion par l’Activité Economique. Face à une situation sociale d’exclusion renforcée par le ralentissement économique : - développement de la précarité, - accueil de personnes de plus en plus déstabilisées, - faible diminution du chômage de longue durée, l’Insertion par l’Activité Economique entend se situer au cœur du développement local durable en renforçant sur les territoires les actions de proximité : - dynamisation sociale, - requalification, - défrichement d’activités nouvelles, - coopération locale. Cette approche territoriale permettra de participer à la mobilisation des acteurs locaux et à leur mise en réseau afin d’améliorer les outils nécessaires au parcours des personnes en difficultés tout en respectant et en bénéficiant de la spécificité locale. Durant toute cette journée, nous allons dialoguer sur le thème des partenariats et je souhaite qu’au travers de cette réflexion et de l’analyse des points forts passés et actuels, nous puissions ensemble tisser la trame des partenariats de demain. Nous permettrons ainsi, au travers de l’intégration de l’IAE au monde socio-économique et de la reconnaissance de l’importance de sa mission, de diminuer la file d’attente aux marches de l’emploi et de la dignité. Poitiers, le 21 novembre 2002 Le Président d’IRIS Alain BERNICARD