Introduction générale : On va aborder deux questions : Section 1 : Qu’est ce que la politique ? Si on part de l’origine du mot, politique vient du grec « polis » qui veut dire la cité, ça correspond plutôt au sens moderne de l’état. Les cités grecques sont des petits états (Athènes). La polis est donc la cité au sens de petit état. Politique c’est le gouvernement de la cité, des gens vivant dans cette cité. Il y a d’autres sens, on peut aussi avoir le sens de politique publique (ex : la politique agricole, sociale), alors ça renvoie à tous ces programmes, ces décisions, ces actions gouvernementales. En anglais, pour cela on utilise le mot « policy ». Pour le sens commun du mot politique, les anglais emploient plutôt le mot politics, qui va renvoyer au combat pour le pouvoir. On a donc trois sens pour un même mot, on peut se tromper, c’est pour cela qu’en France, on peut décliner ce mot de différentes façons. On peut distinguer le politique et la politique. Le politique renvoie plutôt au gouvernement des hommes dans la cité, c’est une vision un peu noble ; c’est la gestion du groupe social pour assurer son unité et son avenir. La politique va renvoyer à la scène sur laquelle s’affrontent les individus et les groupements en compétition pour le pouvoir. Ces deux concepts se regroupent même s’ils sont différents car quand on a un projet pour la gestion du groupe social, si ça reste une réflexion, ce la ne sert à rien, il faut pouvoir la mettre en pratique. Dans une démocratie, il faut arriver au pouvoir pour mettre cela en pratique et on y arrive par la politique. La notion d’apolitisme ne signifie rien. Etre apolitique c’est ne pas faire de politique, ce n’est pas ne pas appartenir à un parti politique. Il ne faut pas forcément appartenir à un parti pour être candidat. Section 2 : Qu’est ce que la science politique ? A) Une science récente C’est la dernière des sciences sociales, même si la notion de politique remonte à l’antiquité. La science politique est apparue récemment mais on n’a pas attendu la fin du 19e siècle pour étudier la façon de gouverner. On a confondu beaucoup de chose, la science politique s’est formée en se distinguant du droit public. Il a fallu attendre la fin du 19e siècle pour qu’on puisse voir les critères de définition d’une vraie science à part entière, c'est-à-dire une dénomination sur laquelle tout le monde est d’accord, un accord sur l’objet d’étude (un objet réservé à cette science), des institutions d’enseignement et de recherche, et des supports de diffusion de cette recherche (revues, livres). Elle a eu du mal à s’extraire d’autres sciences, à se distinguer de la religion par exemple. Jusqu’au 16e siècle, le guide de gouvernement de l’état est la bible, ce sont les commandements de l’église qui définissent les commandements de la cité. Il a fallu l’œuvre de Machiavel en 1516 le Prince dans laquelle il a pour la 1ere fois dit au gouvernants qu’il fallait parfois être un mauvais chrétien pour être un bon politique. Il a fallu aussi que la science politique se distingue de l’économie, de la société civile, de l’administration car quand on dit que c’est le gouvernement des hommes dans la cité, cela revient à administrer, il a fallu un certain temps pour qu’émerge une administration neutre politiquement. Il a fallu aussi attendre la démocratisation des sociétés, c'est-à-dire le suffrage universel. On a vu en 1871, la fondation de l’école libre des sciences politiques à Paris, qui maintenant s’appelle l’institut d’études politiques (sciences po), on a aussi des revues et en 1945 la fondation nationale des sciences politiques qui a été créée. Et immédiatement après la 2 nde guerre mondiale, on a vu l’apparition dans les études de droits, d’une discipline de sciences politiques. B) Quel objet d’étude pour la science politique ? Il ne faut pas limiter l’étude de la politique à tout ce qui concerne le pouvoir. Deux théories se sont opposées pour savoir ce que la science politique étudiait exactement. Pour la définition de l’objet d’étude : 1ère théorie : la science politique étudie l’état (conception institutionnelle), 2nde théorie, elle étudie le pouvoir (conception dynamique). Pourquoi l’état ? c’est assez logique dans la lignée de la définition de la polis, la science politique étudie donc l’état qui est l’instrument qui régit la société. Certains auteurs parlaient même de statologie, science de l’état. En même temps, on peut peut-être pousser plus loin, si on étudie l’état, car c’st lui qui définit le cadre de notre vie en commun, qui fixe les règles, ce qui veut dire que l’état a le pouvoir. Si l’état fait l’objet de notre étude c’est parce qu’il détient le pouvoir politique. Un des caractères de l’état moderne est que le pouvoir n’appartient pas comme un patrimoine au gouvernant, mais à l’état. C’est peut-être plus le pouvoir qui est l’objet de la science politique, plutôt que l’état. Cela est intéressant car on a des sociétés sans état. Se limiter à l’état serait beaucoup trop restreint. En définissant la science politique comme celle qui étudie le pouvoir, on a un champ d’étude plus large. Mais étudie-t-elle tout le pouvoir ? Toute forme de pouvoir est-elle politique, est –elle un objet d’étude pour la science politique ? Il y a un pouvoir au sein de la famille, au sein de l’entreprise, est-ce pour autant politique ? pas vraiment. La science politique n’est pas la science qui étudie tout pouvoir car tout pouvoir n’est pas politique ? La science politique étudie bien sur le pouvoir politique, les structures (institutions politiques : mairie, parlement ; ou encore les partis politiques, les classes sociales,), les forces et intérêts (c’est ce qui va animer les structures (militants), les idées et aspirations les rapports politiques (rapports gouvernés/gouvernants) les comportements (traduction en acte des aspirations, des idées, des intérêts) C) Une science incertaine ? 1) La science politique ou les sciences politiques ? Pour exister en tant que telle, la science politique a du se distinguer d’autres sciences, mais a-t-qu’il y a elle rompu tous ses liens avec ces sciences ? Doit-on parler de la science politique ou des sciences politiques ? Apparemment ce sont les sciences politiques. Si on dit qu’il y a plusieurs sciences politiques, on veut dire plusieurs sciences politiques don ça comprend l’histoire, la géographie, l’économie (Marx : l’organisation de l’économie va entrainer la structure de la politique). Il y tout de même quelques objets précis qui ne rentrent dans aucune autre science notamment la propagande. Il y a bien une science politique qui n’englobe pas les autres sciences mais qui entretient d’inévitables et nécessaires liens avec les autres sciences sociales. 2) Les catégories de la science politique Au sein de la science politique, on a plusieurs domaines d’étude : La sociologie : certains auteurs ont tendance à réduire la science politique à la sociologie. La sociologie c’est la science des phénomènes sociaux, qui vise à interpréter un fait social au sein du groupe dans lequel il se manifeste. La sociologie politique est l’étude des phénomènes tenus pour politiques dont elle trouve des explications dans les faits sociaux. Celui qui a défini la sociologie, qui a donné son nom est Auguste Comte qui l’a formé en 1839, mais on la pratiquait déjà avant (Aristote, au 4 e siècle avant JC qui étudie toutes les cités de son époque) (Montesquieu qui au 8e siècle compare plusieurs systèmes politiques dans l’Esprit des lois). Dans la sociologie, on doit encore distinguer 2 branches qui correspondent à 2 auteurs : La sociologie explicative définie par Emile Durkheim, qui étudie les corrélations et qui est basée sur la statistique, mais cette statistique n’est pas toujours utile en politique ; on fait donc appel à la sociologie compréhensive inaugurée par Max Weber. On les distingue par une phrase de Weber « nous expliquons la nature mais nous comprenons la vie, de l’esprit », il y a une différence entre étudier les phénomènes humains et les phénomènes non humains. Weber va choisir d’assumer cette intervention de l’esprit puisqu’on ne peut pas évacuer la part de subjectivité, autant l’assumer, et Weber va former des idéaux-types, c’est de former par la pensée un modèle idéal sur un sujet en sachant qu’on ne le retrouvera pas comme tel dans la réalité. L’intérêt est de comparer la réalité à l’idéal type. L’intérêt de cette théorie est la comparaison. La philosophie politique, c'est-à-dire la philosophie ne part pas des faits parce qu’elle part de l’absolu, de l’abstrait et elle introduit une idée de valeur, c'est-à-dire ce qui devrait être, pas ce qui est. Il introduit un jugement moral. On peut différencier la philosophie avec la théorie politique : la théorie politique part des faits pour conceptualiser les observations, pour tirer des conclusions, pour établir des lois. L’histoire politique qui étudie le passé, les phénomènes politiques du passé.