le spasme du Sanglot par le Dr Vincent Lucet Pédiatre - Unité de rythmologie pédiatrique - Château des Côtes (78) Introduction Les spasmes du sanglot constituent un motif fréquent de consultation pédiatrique. Certains auteurs estiment que près d’1/3 des enfants feront un jour ou l’autre un spasme du sanglot de gravité variable. En réalité, les formes typiques sont plus rares (0.1 à 4 % des nourrissons). Les formes cliniques Il existe 3 formes cliniques : la forme « bleue » la forme « pâle » et la forme « mixte » Dans la forme « bleue », il s’agit typiquement d’un nourrisson qui, à l’âge de la marche, à l’occasion d’une douleur ou d’une contrariété, se met à pleurer, se bloquer, devient bleu puis perd brièvement connaissance La reprise de conscience est rapide mais l’enfant reste souvent fatigué et somnolent au décours. Dans la forme « pâle », plus souvent déclenchée par une douleur, les cris de l’enfant et le blocage respiratoire sont typiquement plus brefs, suivie d’une perte de connaissance avec pâleur intense et hypotonie. Enfin, dans les fréquentes formes « mixtes », on observe souvent une pâleur intense avec cyanose des lèvres. La blocpnée est alors plus ou moins prolongée. Le pronostic Le pronostic de spasme du sanglot est bon, même si l’enfant peut récidiver des malaises plus ou moins impressionnants jusqu’en Maternelle. A distance, le développement psychomoteur et intellectuel est strictement normal. Quand faut-il explorer un spasme du sanglot ? Quand faut-il explorer un spasme du sanglot ? La très grande majorité des spasmes du sanglot ne nécessite aucun examen complémentaire et ne relève que d’une prise en charge pédiatrique séquentielle et sécurisante. Cependant, certains spasmes atypiques nécessitent un minimum d’examens complémentaires. Il s’agit de spasmes à début précoce (premiers mois de vie) ou manifestement graves et invalidants, conduisant à des hospitalisations répétées. On sera alors amené à pratiquer au minimum : un bilan biologique avec ionogramme et calcémie un ECG une échographie cardiaque un holter complété avec un réflexe oculo-cardiaque pour rechercher une hyperréflexivité vagale, voire un EEG et une IRM cérébrale. Il convient, en effet, d’éliminer : un trouble du rythme cardiaque (QT long, tachycardie ventriculaire catécholergique) une cardiopathie méconnue (avec ou sans hypertension artérielle pulmonaire) une épilepsie (notamment dans les formes convulsivantes) un Syndrome compressif (double arc, trachéomalacie, grossse amygdales) un Syndrome d'Arnold-Chiari ou d’autres pathologies plus rares... Le traitement Le plus souvent, une prise en charge sécurisante par le Pédiatre suffit à rassurer la famille et à éviter un nomadisme médical préjudiciable. Un petit soutien psychologique temporaire, des sédatifs mineurs ou un traitement homéopathique permettent parfois d’aider à calmer l’angoisse parentale. Il existe, cependant, des formes manifestes graves, invalidantes, du fait de la fréquence des malaises (parfois pluriquotidiens) ou de leur gravité apparente qui peuvent conduire à une désocialisation préjudiciable à l’enfant (exclusion de la crèche, rejet de l’assistante maternelle, impossibilité de garde, source de conflits familiaux). Dans ces formes sévères, après échec d’une tentative de traitement martial, on est parfois amené à proposer l’implantation temporaire d’un stimulateur cardiaque d’efficacité souvent spectaculaire quand l’indication a bien été posée. Références bibliographiques LUCET V. Les Spasmes du sanglot chez l’enfant. Concours Médical 06-11-1999 ; 121 : 35 VILLAIN E, LUCET V et Al. Stimulation cardiaque dans les spasmes du sanglot de l’enfant. Arch Mal Coeur 2000 ; 93 : 547- 1. 2. 52. 3. 4. ERGUL Y, OTAR G et Al. Permanent cardiac Pacing in a 2.5 month-old infant with severe cyanotic breath-holding spells and prolonged a systole. Cardiol J. 2011 ; 18 : 704-6. AZAM M, BHATTI N et Al. Piracetam in severe breth holding spells. Int J. Psychiatry Med. 2008 ; 38 : 195-201 0216 UVD 12 F 2707 IN - Avril 2012