Cours 1. L`économie politique

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Cours 1. L’économie politique : Retracer l’économie politique comme science
Note encyclopédie – Yahoo et cepa.newschool
1. Trois définitions : rétrécissement de l’économie politique

Celle que l’on retient --- manière dont on organise la production et la
distribution des biens dans la société. Naît avec la renaissance

Celle du 18-19ième siècle : dans le même esprit mais elle restreint le champ à la
production et la répartition des richesses. Vision plus étroite, l’on regarde
simplement ce qui passe par le marché, ce qui a une valeur monétaire. (école
classique).

Celle qui se développe dans les années 30 (néo-classique). Elle met l’accent
sur le calcul rationnel (comment s’opèrent les choix ?) ainsi que sur
l’allocation des ressources rares (naturelles, humaines, financières) à des fins
déterminées. Une vision donc plus étroite (d’une vision sociale, l’on passe à
une vision basée sur l’argent et ensuite à une vision calculatrice – école néoclassique)
2. Naissance de l’économie politique
Il faut retourner plus loin que Adam Smith (1773-1790) qui fonde une vision économique
et politique du libéralisme. Origine dans la pensée grecque et dans la philosophie des
Lumières de la période de la Renaissance (1500-1600) qui est une période durant laquelle
l’on voit l’émergence de l’État-nation qui s’autonomise p/r à l’Église. Une réflexion sur
l’État en découle. L’exemple par excellence est certainement Le Prince de Machiavel.
L’on pose trois questions

Qu’est-ce que l’État ?
Développement du concept de souveraineté
(territoriale) surtout du côté des juristes. Il faut définir les compétences et les
pouvoirs respectifs (chacun chez soi). Ref : Jean Beaudin 1530-1596.

Question de sécurité. Le rôle de l’État pour assurer la sécurité du territoire.
Ref incontournable de Thomas Hobbes (1588-1596, Le Leviathan, 1660).
State of war versus State of Law. Anarchie des intérêts égoïstes qui trouvent
une solution dans un pacte – un contrat – social entre les individus. L’homme
est un loup pour l’homme, une vision qui se distingue de celle de Rousseau
pour qui l’homme est fondamentalement bon. Les individus admettent une
perte de droits souverains par rapport aux pouvoirs de l’État afin d’assurer leur
sécurité et vivre en paix.

Réflexion sur le bonheur – le bien-être (satisfaction) des besoins matériels
(Utilitarisme). La réflexion va dans deux directions

Argent : toutes les religions sont méfiantes en rapport avec l’argent et le
commerce. Si l’argent n’a pas d’odeur, elle pue. La religion valorise la
pauvreté et non la richesse.

Les marchands suscitent la méfiance. Concept de juste prix. Une vision
morale domine et l’économie n’est pas morale. On peut faire un lien avec
la pensée grecque sur la morale et le rôle des lois.
Montchrestien
Dès 1500, s’amorce une réflexion sur ce qu’est l’économie politique, notamment avec
Montchrestien qui inventera le terme « économie politique » pour faire référence à un « art de
la politique » qui a pour but de conseiller le prince afin que ce dernier assure le bien-être des
populations, du royaume. La discipline s’intéresse au « comment gouverner ? ». Le prince
doit agir en bon père de famille. Cette vision de l’économie politique peut être qualifiée de
« holiste ».

Montchrestien (1575-1621 – mort dans un duel). Traité de l’économie
politique (1615). Conseiller le prince sur l’art de gouverner. Comment assurer
le bien-être des sujets ?

Montchrestien s’appuie sur une vision aristotélicienne du monde qui fait de
l’Homme un être social et, de la société, un ensemble de familles. Se situe en
ligne (mais également en rupture) avec Aristote (384-322 av JC) et aussi
Xenophon (dialogue entre Platon et les marchands, enquête sur trois familles
de marchands et les « recettes » du succès). Aristote est plus important car il a
une pensée sur l’économie. Axée sur l’individu, le citoyen, qu’il place dans le
famille, puis dans la cité, et finalement dans l’univers. (Note : notion
restrictive du citoyen).
o L’homme est un animal politique, il n’est pas un loup pour l’homme.
Aristote fait une réflexion sur l’harmonie des choses, chaque chose a sa
place.
o Il introduit le mot « économique » qui est l’art de gérer la famille
(économie familiale) nécessaire au bon fonctionnement de la société.
o Il distingue l’économique de la chrématistique qui renvoie aux
masques, au voile, et qui est critique du commerce. Il y a un jugement
moral, le marchand fait de l’argent, il est égoïste, intéressé au profit.
Les marchands brisent l’harmonie, hors de la cité (Ref : K Polanyi)

On débouche sur une économie politique « holiste » : art de créer de la richesse
impliquant l’intervention de l’État dans l’économie. Besoin d’un certain
nombre de règles pour encadrer l’économie. Politique économique dans une
perspective holiste. Cette vision reviendra avec Keynes.

La vision « morale » sera abandonnée avec Mandeville vices privés=vertus
publiques, on a plus à se préoccupper de la morale. Chez Smith l’harmonie des
intérêts sera plus ambigu (regard de l’autre et État).
Rousseau
Il est intéressant de reprendre la définition que donne Rousseau de l’économie politique
dans l’Encyclopédie. On notera que le texte date de 1755, alors que la Richesse des nations
date de 1776.
ÉCONOMIE POLITIQUE (1755) ECONOMIE ou OECONOMIE (Morale et Politique) :
ce mot vient de oikos, maison, et de nomos, loi, et ne signifie originairement que le sage et
légitime gouvernement de la maison, pour le bien commun de toute la famille. Le sens de
ce terme a été, dans la suite, étendu au gouvernement de la grande famille, qui est l'Etat.
Pour distinguer ces deux acceptions, on l'appelle dans ce dernier cas, économie générale,
ou politique; et dans l'autre cas, économie domestique, ou particulière. Ce n'est que de la
première qu'il est question dans cet article. Sur l'économie domestique, voyez PÈRE DE
FAMILLE.
Sismondi
Intéressant de reprendre aussi la définition de Sismondi : Nouveaux principes d'économie
politique ou De la richesse dans ses rapports avec la population [Document électronique] / J.C.-L. Simonde de Sismondi
Double but de la science du gouvernement : La science du gouvernement se propose, ou doit
se proposer pour but le bonheur des hommes réunis en société. Elle cherche les moyens de
leur assurer la plus haute félicité qui soit compatible avec leur nature ; elle cherche en même
temps ceux de faire participer le plus grand nombre possible d'individus à cette félicité. Dans
aucune des sciences politiques on ne doit perdre de vue ce double but des efforts du
législateur : il doit soigner tout ensemble le degré de bonheur que l'homme peut atteindre par
l' organisation sociale et la participation équitable de tous à ce bonheur. Il n'a point accompli
sa tâche si, pour assurer des jouissances égales à tous, il rend impossible le développement
complet de quelques individus distingués, s'il ne permet à aucun de s'élever au-dessus de ses
semblables, s' il n' en présente aucun comme modèle à l' espèce humaine, et comme guide
dans les découvertes qui tourneront à l' avantage de tous. Il ne l'a pas accomplie davantage si,
n' ayant pour but que la formation de ces êtres privilégiés, il en élève un petit nombre audessus de leurs concitoyens, au prix des souffrances et de la dégradation de tous les autres. La
nation où personne ne souffre, mais où personne ne jouit d'assez de loisir ou d'assez d'aisance
pour sentir vivement et pour penser profondément, n' est qu' à demi civilisée, lors même qu'
elle présenterait à ses classes inférieures une assez grande chance de bonheur. La nation où la
grande masse de la population est exposée à de constantes privations, à des inquiétudes
cruelles sur son existence, à tout ce qui peut courber sa volonté, dépraver sa morale, et flétrir
son caractère, est asservie, dût-elle compter dans ses hautes classes des hommes parvenus au
plus haut degré de félicité humaine, des hommes dont toutes les facultés soient développées,
….
3. Deuxième partie du cours

La comptabilité nationale reprend les concepts de la comptabilité privée (compte
en partie double trouve ses origines en Italie. (Renaissance-marchands)

La comptabilité réfère à une totalité ; la nation comme un tout, coupé de l’extérieur
(le « reste du monde »).

Un auteur important, William Petty introduit l’arithmétique politique. Il estime la
production de d’Angleterre (XVII-XVIII).
Au 19ième siècle, on commence à penser les statistiques nationales (siècle des Étatsnations). Durant la période de l’entre-deux guerres, trois facteurs favorisent le
développement des statistiques nationales.

La planification de la guerre, planification de l’économie en fonction des efforts de
guerre.

La planification en URSS, création d’instituts statiques

Développement des baromètres économiques (USA) ; capacité de prévoir pour
mieux produire et pour fonder l’intervention de l’État. Début de la prévision
économique, on peut agir sur l’évolution économique, les conjonctures, le
fonctionnement de l’économie.
Suite à la seconde guerre mondiale, l’accent est mis sur comment éviter les crises, le
chômage et les inégalités. Développement de l’interventionnisme keynésien qui requiert
une comptabilité nationale permettant de VOIR et d’AGIR en conséquence. La
comptabilité nationale se construit comme système dans cette période.
A. Arbitraire : La comptabilité nationale repose sur des hypothèses elles-mêmes fondées
sur la manière dont on voit l’économie.
B. On voit l’économie en termes de circuit. Quesnay (1694-1774), un physiocrate qui
voit l’économie en circuit (production, commerce, industrie) mais plus
fondamentalement Keynes. Hypothèse : Économie est un circuit. Comment l’argent
circule dans une économie :
Production----revenus (salaires, profits)----dépenses.
PNB----RNB----DNB-------------PNB----RNB….etc…
Note : placer l’État dans le circuit en termes de production pompe taxe et subventions
(revenus) dépenses.
C. L’on procède par sommation, agrégation. Les calculs
a. On compte ce qui a une valeur monétaire (Valeur) . Eau, loyer coloc aversus
couple marié (pas moins de bonheur mais moins de PIB)
b. Équilibre : les comptes doivent balancer
c. Les écarts sont possibles, divergences statistiques
d. Marge d’erreur (on ne repère pas tout). En général +/- 2% (exportations, +/-
10%)
D. l’économie a une dimension nationale -- On définit le national
a. Résidents, statut canadien (problème des maquiladoras)----PNB
b. Territoire (permet de couvrir les maquiladoras), ce qui est produit sur le
territoire.----PIB (toute production par personne dont le centre d’intérêt se situe
au Canada. Immigrant OUI (GM Canada mais pas GM global)
E. Différences entre les pays
a. Systèmes normalisé ONU, OCDE, FMI, mais il reste des différences
internationales importantes.
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