Rachis, 1993, vol. 5, n04 ARTICLE ORIGINAL LA GREFFE INTERSOMATIQUE PAR VOIE POSTÉRIEURE SELON LA TECHNIQUE DE STEFFEE - INTÉRET DANS LES ECHECS TECHNIQUES DES ARTHRODESES LOMBAIRES ET LOMBO-SACRÉES. POSTER/OR LUMBAR /NTERBODY FUS/ON - /NTEREST /N TECHN/CAL P/TFALLS OF LUMBAR AND LUMBO-SACRAL ARTHRODES/S. G. GAGNA*, R. CAVAGNA**, P. ANTONIETTI*** * Clinique du Pré - Technopole Université - 13 avenue René Laënnec - 72018 Le Mans Cedex. ** Clinique du Ter - 56170 Ploemeur *** Clinique Jouvenet - 6, square Jouvenet - 75016 Paris. RESUME SUMMARY Les auteurs rapportent leur expérience de l'arthrodèse lombaire intersomatique par voie postérieure selon la technique de Steffee. Cette technique a toujours été associée à une arthrodèse postérieure et postéro-latérale instrumentée. Les résultats fonctionnels, évalués selon la cotation de Beaujon, et les résultats anatomiques (correction de cyphose, restitution de la hauteur discale) sont satisfaisants, mais cette technique, longue et difficile, ne peut être pratiquée de façon routinière. Les auteurs précisent leurs indications de la technique de Steffee, en particulier dans les échecs des arthrodèses lombaires ou lombo-sacrées postérieures ou postéro-latérales. The authors report their experience in posterior lumbar interbody fusion (PLIF) according Steffe's technique. This procedure has always been associated to posterior or postero-lateral instrumented arthrodesis. Functional results, evaluated according Beaujon's classification, and anatomical results are good, but this technique, long and difficult, cannot be used routinely. The authors precise their indications of PLIF, especially in technical failures of lumbar and lumbo-sacral arthordesis. Mots clefs Keys words : Interbody fusion - Posterior approach - Lumbar : Arthrodèse intersomatique - Voie postérieure - Arthrodèse arthrodesis lombaire - Pseudarthrose. failed back syndrome. La littérature rapporte de nombreux cas d'excellents résultats d'arthrodèse lombo-sacrée, le patient étant soulagé et la greffe fusionnée. Cependant, ces résultats apparaissent très inconstants et disparates : 80 à 95 % de résultats satisfaisants pour Roy-Camille, Louis et Lee (21,25,26,27), mais seulement 50 à 60 % pour Goutallier, Flynn et Kostuik (11,17,18,22). L'expérience rapportée ici concerne l'arthrodèse lombosacrée sur rachis dégénératif ou instable. Nous ne rapportons pas notre expérience des arthrodèses non instrumentées, et ne débattrons pas du bien fondé de l'indication de l'arthrodèse lombaire ou lombo-sacrée, ni de la position de la greffe, antérieure ou postérieure, ni de la nécessité d'une réduction ou d'une ostéosynthèse. Notre 169 G.GAGNA, R.CAVAGNA, P.ANTONIETTI propos est d'analyser, à la lumière des échecs techniques, la place que peut prendre la technique de Steffee, associant montage rigide postérieur et greffe antérieure intercorporéale et postéro-Iatérale (14,16,32). TECHNIQUE TECHNIQUE DE L'ARTHRODESE DE STEFFEE SELON LA L'arthrodèse est limitée dans cette série à l, 2 ou 3 niveaux. La technique habituelle a toujours comporté une greffe postérieure ou postéro-Iatérale avec ostéosynthèse (27,28). Les étapes successives de l'intervention (13,30,32) sont les suivantes : - abord médian postérieur, exposition des arcs postérieurs jusqu'à la face externe des massifs articulaires, sans exposer les transerverses, afin de ne pas léser les muscles, leur vascularisation ni leur innervation; - mise en place des vis pédiculaires ; - laminectomie, libération et contrôle des racines sus- et sous-jacentes au disque à greffer; - discectomie ; - distraction, réalisée par des lames de tailles progressives, foraminale ALS antérienre Reprise àFibrose ~.~.. intersomatique, introduites dans l'espace puis "tournées" BOU LET.. BEA ... THO BEY ..... FON ... ANS DUV MAR JAM RIV ... VIM ... VIC LAN ........... BUC la manière des bougies de Lerat ; une fois la distraction obtenue, des plaques de travail provisoires sont mises en place et boulonnées sur les vis pédiculaires, afin de maintenir la distraction préalablement obtenue, et de réduire un éventuel déplacement antéro-postérieur ; - avivement intercorporéal, réalisé au moyen de fraises et de ciseaux permettant de préparer les plateaux vertébraux sans les effondrer; - mise en place des greffons ou des implants intersomatiques (6, 7, 8) ; - les plaques de travail sont remplacées par les plaques définitives préalablement cintrées, la mise en compression participe à la restitution de la lordose physiologique; - avivement et greffe des massifs articulaires. La figure 1 montre l'ostéosynthèse, la greffe postérieure et intercorporéale. MATERIEL ET METHODES Série 19 patients ont été opérés selon cette technique : 12 Figure L5-S1 Tableau 1 : Ostéosynthèse et greffe par matériel de Steffee. postéro-latérale. 1 : SPL : Spondylo listhésois. ALS : Authrodèse lombo-sacrée RD : hernie ~. discale -'n_Pseudarthrose - .- '.' I1Fibrose" "Fibrosell Nom "Fibrose'! Infection L4.L5 "Fibrosel1 "Fibrosell "Fibrose" L5.S1 SPL Récidive H.D. L5.S1 L4.L5.S1 L2.L3 LS.SI L4.L5 L3.L4.L5.S1 Pseudarthrose L4.L5.S1 Discectomie L4.S 1 LS-SI Discopathie Niveaux Parésie L5 ALS pour SPL reprise discec. Reprise discect. Complications Etiologie Chirurgie ALS Reprise discect. Greffe intercorporéale LA GREFFE INTERSOMATIQUE PAR VOIE POSTERIEURE Résultats La greffe intercorporéale a été réalisée 15 fois sur un seul niveau, 4 fois sur deux niveaux. Pour ces 23 niveaux, la greffe antérieure a été réalisée 15 fois au moyen d'une cage carbonée remplie d'os spongieux iliaque, 5 fois au moyen d'un greffon iliaque tricortical, 2 fois au moyen d'une greffe de banque congelée, 1 fois au moyen d'un greffon iliaque lyophilisé (2). Normale Crises fortes bien crises Modéré entravée fortes absent au,,", 4100-500. absente Intermittent absente MAX! 32épisodique épisodique Episodique absente tardive un peu 1 absente M 33Modéré >500 NEUROLOGIQUE Amélioration: % de gain: 2 0 pa 2Permanente <100M premier Impossible Majeures Drogues Majeur une greffe antérieure uniquement en L4-L5 ; l'autre a bénéficié d'une procédure complète en L2-L3 et L3-L4, mais associée à une ligamentoplastie de type Graf en L5SI. Ces deux patients n'ont pas un résultat satisfaisant, le premier en raison d'une pseudarthrose de l'étage L5-S1 qui n'a pas eu de greffe intersomatique, le second du fait de lombalgies basses ayant nécessité l'ablation de la ligamentoplastie. Nous avons donc retiré ces deux patients de l'évaluation clinique, puisque les douleurs sont manifestement imputables à une autre cause que le PLIF. 17 patients ont été retenus pour l'étude finale. Le recul moyen est de 19,2 mois, avec des extrêmes de 10 et 30 mois. Les résultats sont rapportés dans le tableau 3 (a à h). Les données de ce tableau peuvent être analysées de la façon suivante: - les interventions ont été réalisées chez des patients particulièrement gênés, puisque le score pré-opératoire moyen est de 6,7 (tableau 3a). En particulier, 15 patients ont une activité jugée par eux-mêmes "impossible" et 2 "bien entravée" ; - le périmètre de marche est amélioré de façon notable : tous les opérés peuvent marcher 500 m ou plus, contre la moitié d'entre eux seulement en pré-opératoire (tableau 3b); - les radiculalgies de repos ont été très améliorées (tableau 3c) ; les radiculalgies d'effort persistent dans environ la moitié des cas, mais modérées et épisodiques (tableau 3d) ; - les lombalgies souvent permanentes en pré-opératoire, sont devenues modérées et épisodiques, mais seul 1 patient n'a plus aucune gêne (tableau 3e) ; - les traitements, toujours nécessaires en pré-opératoire, sont arrêtés dans 7 cas sur 17 (tableau 3g) ; - l'activité, toujours bien entravée ou impossible en préopératoire, est totalement normale dans 2 cas ; dans 6 cas, elle reste bien entravée en post-opératoire (tableau 3h). et du limitée Dès les Modérée cliniques Deux patients ont été éliminés de l'étude clinique, car ils présentaient une autre pathologie lombaire influençant le résultat. L'un a bénéficié d'une arthrodèse L3-sacrurn avec Analyse des résultats L'analyse clinique des résultats a été appréciée selon la cotation de Beaujon (1), reproduite dans le tableau 2. Suivant cette cotation, nous avons calculé pour chaque patient, les valeurs suivantes: - gain = score final - score initial, - pourcentage de gain = gain obtenu/gain maximal possible. de Beaujon - Calcul de l'amélioration DE STEFFEE. RESULTATS une fibrose post-opératoire, dans 4 cas, l'intervention était justifiée par une discopathie évoluée et dans 2 par une récidive de hernie discale. Tableau 2 : Classification pourcentage de gain SELON LA TECHNIQUE et Score post-opératoire - score pré-opératoire score pré-opératoire gain obtenu x 100 La moyenne des scores post-opératoires est de 15,3, soit un gain moyen de 8,5 points. Le score initial moyen de 6,7 a donc été plus que doublé. De même, le pourcentage de gain moyen est de 63,5 %. Il faut noter que 12 des 17 patients étaient multi-opérés, et qu'il a été constaté en per-opératoire "une fibrose épidurale très importante". Les résultats obtenus chez les malades opérés pour la première fois sont rapportés dans le tableau 4. gain maximal possible Les résultats anatomiques et radiographiques ont été appréciés selon les critères suivants : restitution de la hauteur intersomatique, restitution de la lordose, réduction du glissement éventuel. Tous ces tableaux figurent page suivante 1'71 G.GAGNA, R.CA V AGNA, P.ANTONTETTI ------------------------Tableau 3a:Résultats globaux. _ 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 Score 79 9 3 11 1 100 5 20 0 75 36 72post-opératoire 28 5 1 o 0 73 J GAIN nb de points , ~b de gain 8 7 43 78 911 9 82 • ------------ 64 Score 8 9 7 11 7 50 60 70 79 70 pré-opératoire Tableau 3b:Résultats sur la claudication. Résultats globaux 3. Absente 2. > 500m 1. 100.500 O. < 100m • Score pré-opératoire D Score post-opérat.oire D Score post-opératoire 12 70 19 Pré-op 05 Post-op te mm (3) (2) 00 100 m(1) (0) 3 2 1 o • Score pré-opératoire 12 31 0 75Pré-op 5 Post-op (2) esodique (3)(1) (0) anente rtes 172 _ LA GREFFE ---------------- lNTERSOMA Tableau TIQUE PAR VOlE POSTERIEURE SELON LA TECHNIQUE DE STEFFEE 3d: Résultats sur la radiculalgie d'effort. Résultats globaux. --------------- 2 l o • Score D pré-opératoire Score post-opératoire 81 0 Pré-op 413 Post-op premiers pas (0) tetardive (3) (1) ------------------ Tableau 3e:Résultats sur la lombalgie. Résultats globaux. ------------------ 3 2 l o • Score D pré-opératoire 11 14 Post-op Score post-opératoire 1 14 2Pré-op 1 ente sdique (3)(1) (0)(2) ------------------ Tableau 3f: Déficit Neurologique. Résultats globaux. ------------------- 4. Modéré Absent 2. 1- O. 3. Majeur • D Score pré-opératoire 314 Pré-op 314 Post-op Absente (4) (0) Majeure Modéré (2) 173 Score post-opératoire G.GAGNA, ------------------- Tableau R.eA v AGNA, P.ANTONIETTI 3g : Traitement nécessaire. Résutats globaux. ----------------- __ 2 1 o • o Score post-opératoire Score pré-opératoire 91 Post-op 134 Pré-op 7 ntermittent (1)(0) ues cun majeures (2) ---------------------- Tableau 3h : Activité. Résutats globaux. ------------- _ 3 2 1 o • Score o Score post-opératoire pré-opératoire 61 Pré-op 15 2 Post-op 2 8 male entravée (3)(1)(2)(0) ntravée possibilité -- Tableau 4 : Résultats des patients opérés de première intention RESULTATS ANATOMIQUES ET RADIOLOGIQUES -- 20 Les résultats anatomiques ont été appréciés en fonction de la restitution de la hauteur intersomatique, de la lordose, et de la réduction d'un éventuel déplacement. La restitution de la hauteur discale, souhaitée dans 16 cas, est obtenue dans 15 cas (figures 2 et 3). Trois spondylolisthésis de grade II sont réduits (figure 4). Quant à la lordose, elle est recherchée 4 fois, mais n'est rétablie que dans 3 cas. Un cas est réduit en cyphose (fig.5). La consolidation est obtenue dans 18 cas de façon manifeste. La seule pseudarthrose de cette série est survenue avec l'utilisation d'un greffon de tête fémorale réfrigéré. 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 al _1.1.1.1 gain %degain • Score 7 78 8 80 pré-opératoire .1 8 80 3 20 Complications Dans 2 cas sont survenues des complications peropératoires : 1 greffon est poussé trop en avant et dépasse l'annulus, sans conséquence; 1 plaie de la dure-mère nécessite une réintervention. 8 67 o Score post-opératoire 174 LA GREFFE Figure 2 :Rétablissement INTERSOMATIQUE PAR VOlE POSTERIEURE de la hauteur discale. SELON LA TECHNIQUE DE STEFFEE Figure 5 : Réduction en cyphose L3-L4. Figure 6 : Pseudarthrose de banque réfrigéré. Figure 3 : Ouverture de l'espace interpédiculaire. d'une greffe intercorporéale faite au moyen d'os Il n'y a eu aucune complication neurologique, hormis 1 cas de paresthésies L5 persistantes. Dans les suites, deux infections profondes ont nécessité une réintervention, sans ablation de matériel ni de la greffe, avant de consolider. DISCUSSION Figure 4 : Réduction d'un spondylolisthésis L'analyse des échecs rapportés dans la littérature (3, 14, 15, 19, 20, 24, 34) nous a conduits à préciser les facteurs de risque techniques et anatomiques pouvant compromettre le résultat de l'intervention. Il s'agit des échecs de la méthode et non des échecs imputables à une imperfection de la technique. L4-L5. 175 G.GAGNA, R.CA V AGNA, P.ANTONIETTI lyses isthmiques, pour les spondylolisthésis à grand déplacement. En L5, cela est encore plus marqué, car les transverses sont fréquemment de petite taille. Deux facteurs peuvent être retenus: - l'un, morphologique, est la restitution d'une hauteur discale insuffisante ; - l'autre, mécanique et biologique, est la non-fusion de l'arthrodèse. L'analyse de nos échecs et de ceux de la littérature confirme qu'une arthrodèse lombaire ou lombo-sacrée doit répondre à des exigences précises : - nécessité d'une fixation dans des conditions anatomiques idéales: 1. L'affaissement discal, parfois considéré comme un facteur plutôt favorable, peut être source d'échecs. Le rapprochement de deux vertèbres lié à cet affaissement, entraîne une fermeture du trou de conjugaison, responsable parfois d'une souffrance de la racine ou du ganglion spinal. Le rétrécissement du foramen est majoré par la saillie d'un annulus dégénéré ou d'un ostéophyte rétro-corporéal. Cliniquement, la douleur irradiée a un trajet inhabituel par rapport à l'étage considéré. Un affaissement L4-L5 donne une souffrance L4. Par ailleurs, le trajet est volontiers tronqué à la cuisse (syndrome de Crock). L'affaissement discal peut également entraîner une cyphose locale. La pérénnisation de cette cyphose va être à l'origine d'une dégradation très rapide des segments discaux sus- et sousjacents. Cet affaissement doit donc être corrigé lorsqu'il est responsable d'une radiculalgie ou d'une cyphose locale. Dans notre expérience, la réduction de l'affaissement discal est possible par voie postérieure au moyen des vis pédiculaires, mais cette réduction ne peut être maintenue dans le temps avec une seule ostéosynthèse-greffe postérieure. * locales: restitution de la hauteur discale * régionales : restitution de la lordose lombo-sacrée possible, de l'équilibre lombo-pelvi-fémoral et si ; - nécessité d'un montage stable; - apport de greffons osseux de bonne qualité, répartis sur une large surface et travaillant dans des conditions mécaniques favorables à la prise de la greffe, c'est à dire en compreSSiOn ; L'arthrodèse selon la technique de Steffee semble répondre, en théorie, à ces préoccupations : - la plaque postérieure avec vissage pédiculaire permet la réduction et son maintien; - la greffe intersomatique a à la fois un rôle mécanique (cale de lordose) et un rôle ostéogénique, car elle augmente la surface et le volume de l'apport osseux; son siège antérieur est également propice à la consolidation, puisque la greffe travaille en compression. Plusieurs points sont cependant à souligner concernant les résultats de notre série: 2. La pseudarthrose de la greffe postérieure (4) est difficile à mettre en évidence, mais doit être évoquée devant la réapparition des lombalgies pré-opératoires. L'association d'une ostéosynthèse avec prise pédiculaire et d'une greffe postérieure et postéro-Iatérale peut ne pas conduire à la stabilisation des segments vertébraux lorsque le montage n'est pas suffisamment stable, ou lorsque le lit de la greffe est peu important. - la technique de PLIF a permis d'obtenir un gain moyen de 8,5 points dans la classification de Beaujon, avec un pourcentage de gain moyen de 63,5 % ; les patients ayant, pour une grande partie, déjà été opérés, et la gêne fonctionnelle pré-opératoire étant majeure, ces résultats peuvent être considérés comme relativement satisfaisants; - la difficulté: la première expérience apparaît toujours laborieuse. La durée opératoire et l'importance du saignement sont diminués par l'apprentissage. Il reste néanmoins vrai qu'il s'agit d'une technique lourde. La durée moyenne d'intervention est de 5,7 heures, soit 3,7 heures par niveau. L'étude de la transfusion fait état de 2,4 culots par patient, soit 2 par niveau opéré; - la nécessité d'ouvrir le canal rachidien reste pour nous la critique essentielle; le risque d'arachnoïdite post-opératoire nous fait récuser cette intervention dans le cas de On parle d'échec mécanique (10) lorsque l'ostéosynthèse est insuffisante pour neutraliser les contraintes excessives en cisaillement ou en traction auxquelles est soumise la greffe. Ces contraintes sont particulièrement importantes lorsqu'il y a eu réduction d'une déformation (cyphose ou glissement), ou lorsqu'il y a persistance d'un espace intersomatique important, responsable d'un "vide antérieur" (distraction, ou arthrodèse sur disque épais). L'ostéosynthèse peut être insuffisante du fait de circonstances anatomiques particulières ; par exemple, le vissage pédiculaire est plus fragile au niveau du sacrum, os creux : les nombreux artifices utilisés témoignent de cette difficulté (Argenson, Chopin). La tenue pédiculaire peut également être médiocre en cas de spondylolisthésis, car le pédicule est fréquemment dysplasique. lombalgies pures par discopathie, même si celle-ci a été rendue responsable des douleurs avec certitude ; si une arthrodèse antérieure est indiquée pour des raisons mécaniques, elle est réalisée dans un second temps par voie antérieure; - la durée de l'intervention et la rigidité du système d'ostéosynthèse nous font réserver les indications aux arthrodèses lombaires ne dépassant pas deux niveaux; - la nécessité de mobiliser le cul de sac duraI impose de rester au dessous du cône médullaire ; L'échec est dit biologique (29,33) lorsque la surface du lit de la greffe est trop réduite. Cest le cas lorsque des gestes de chirurgie neurologique ont supprimé l'arc postérieur, l'isthme, les articulaires. Cest également le cas pour les 176 G.GAGNA, R.CA V AGNA, P.ANTONIETTl 10. EVANS JH. - volume et encombrement des plaques : ils peuvent être critiqués, car ils imposent un abord très large, au détriment de la vascularisation, de l'innervation des muscles spinaux, dont la préservation semble un élément important du résultat; un matériel moins volumineux devrait permettre de respecter les muscles et leurs afférences. Biomechanics of lumbar fusion. Clin Orthop, 1985,193,38-56. Il. FLYNN JC., HOQUE MA. Anterior fusion of the lumbar spine. JBone Joint Surg, 1979,61 A, 1143-1150. 12. GHOSEZ JP., HIMMER O., DEVYVER B. Treatement chirurgical du spondylolisthésis lombaire. types d'arthrodèse : communication particulière. VlIèmes journées Enfm, les résultats obtenus chez les malades opérés pour la première fois (tableau 4) sont beaucoup plus satisfaisants; on notera que l'un des patients, dépressif, en accident de travail, a eu un résultat fonctionnel désastreux, malgré un résultat anatomique très bon. Il ne s'agissait assurément pas d'une bonne indication chirurgicale, mais son résultat grève lourdement l'évaluation de la série. Posterior intervertebral body fusion. A 25 year study. Clin Orthop, 1983, 179, 86-96. 15. JONES AAM, MC AFEE PC, ROBINSON RA, ZINREICH Failed arthrodesis arthrodesis. de trois 1990. 13. GOUTALLIER D., VIGROUX JP., STERKERS Y. Résultat à long terme des arthrodèses intersonzatiques antérieures de la lombalgie commune. Rev. Chir Orthop, 1988,74,23-34. 14. HUTIER CG. of the spine for severe spondylolisthesis. dans le traitement SJ, WANG H. Salvage by interbody J BoneJoint Surg, 70, 25-30, 1986. 16.KEIMHA. 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