PROGRAMME DE DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL ACTION CONCERTEE POUR DIMINUER LA MORTALITE PAR CANCER COLORECTAL EN COMMUNAUTE FRANCAISE PROGRAMME DE DEPISTAGE EN COMMUNAUTE FRANCAISE Pourquoi un tel programme en Communauté Française ? Déclaration de politique communautaire 2004-2009 Programme quinquennal de promotion de la santé Plan communautaire opérationnel de promotion de la santé affirment la volonté de mettre en place un dépistage systématique pour d’autres cancers comme le cancer colorectal Recommandations 2007 formulées par le KCE offrir le dépistage du cancer colorectal chez les patients à risque moyen, c’est-à-dire asymptomatique et sans antécédents familiaux, à partir de 50 ans. Pour un tel dépistage de masse, le test de recherche de sang occulte dans les selles (test FBOT) est retenu. Les personnes présentant des symptômes ou ayant des antécédents personnels ou familiaux doivent quant à elles, faire l’objet d’un suivi spécifique Health Technology Assessment. Dépistage du cancer colorectal : connaissances scientifiques actuelles et impact budgétaire pour la Belgique; Etude n°2006-12 Epidémiologie, Prévention et Dépistage EPIDEMIOLOGIE Le cancer colorectal est fréquent: – 2e cancer chez la femme – 3e cancer chez l’homme – ≈ 7000 nouveaux cas/an en Belgique Le cancer colorectal est dangereux : – 3e cause de décès par cancer – tue 50% des patients Taux de survie relative à 5 ans (cancer du colon) 1978 - 1980 1987- 1990 (% ) France …………………. 42 ………………….. Suisse …………………. 49 …………………. Suède ………………… 48 …………………. Italie …………………. 37 …………………. Danemark ……………… 37 ………………….. Angleterre ……………… 35 …………………… Estonie …………………. 25 …………………… Pologne ………………… 23 ……………………. (%) 58 55 55 49 42 42 39 27 …… …... ….. …... ….. ….. ….. ….. • Le cancer colorectal est curable si détecté à temps: – pour des lésions non invasives la survie à 5 ans approche les 90% pour les cancers du colon et 80% pour les cancers du rectum DEPISTAGE : IMPACT PREVENTION: Résection endoscopique des adénomes évite la survenue du cancer, DETECTION PRECOCE Diagnostic à un stade curable diminution mortalité incidence CCR Groupe à risque moyen de CCR Toute personne de 50 ans et plus - asymptomatique - sans ATCD familiaux - sans ATCD personnels présente un risque de Cancer colorectal (CCR) Groupe à risque élevé de CCR : apparentés au 1er degré de patients atteints d’un CCR Risque cumulatif 0 – 74 ans Population générale ……………… 3.5 % 2 parents CCR ………………. 21 % 1 parent CCR < 45 ans ………….. 1 parent CCR 45 – 60 ans 1 parent CCR > 60 ans 13 % ………. 8% ………….. 5% Boutron. Gut , 1995 ; 37: 830-834. Benhamiche. J Med Screen , 2000 ; 7: 136-140. Groupes à risque élevé de CCR Risque relatif Histoire pers d’ ………….. adénome ou CCR Risque cumulé 2 - 3.6 ……….. 18 % ……… RCUH ou Crohn Pancolite Colite G ……………… …………….. 20 3 Ekbom A. , N Engl J Med, 1990; 18: 1228-1233. …………. 20 à 30 % … …………. 10 % ? ……. Groupe à risque très élevé de CCR Transmission génétique – Syndrome de LYNCH ou HNPCC ~ 5% Mutation des gènes impliqués dans la réparation des erreurs de replication de l’ADN – Polypose Adénomateuse Familiale < 1% Mutation dans le gène APC CANCER COLORECTAL Niveaux de risque élevé 18% très élevé 5% moyen 77% Dépistage - Conditions Maladie fréquente Maladie curable si traitement précoce Lésion pré-clinique identifiable – Adénome (Polype) STRATEGIE de prise en charge du risque de CCR GROUPE A RISQUE ELEVE ET TRES ELEVE – ATCD familial de CCR ou d’ adénome avancé – ATCD personnel de CCR ou d’adénome avancé – ATCD personnel de Pancolite sur IBD – Contexte de maladie génétique SUIVI SPECIFIQUE SYSTEMATIQUE DE CES PATIENTS UNE RESPONSABILITE MEDICALE ! COLOSCOPIE STRATEGIE DU DEPISTAGE DE MASSE GROUPE A RISQUE MOYEN = POPULATION GENERALE – Sujets de 50 ans et plus – Sans symptômes ni ATCD personnels ou familiaux de CCR DEPISTAGE DE MASSE. DECISION POLITIQUE DE SANTE PUBLIQUE STRATEGIE ? • Recherche de sang occulte dans les selles – s’adresse aux sujets à risque moyen de la population générale, dès l’âge de 50 ans – 1x / 2 ans , 3 selles consécutives – simple et peu coûteux – faux + et faux - • Recherche de sang occulte dans les selles – Jamais indiqué en cas de symptômes digestifs (rectorragies, modification du transit, diarrhées, douleurs abdominales, anémie, perte pondérale…) – Pas indiqué pour les groupes à risque élevé et très élevé Dépistage du cancer colorectal par recherche de saignement occulte dans les selles : Test Hemoccult Positivité de 1 à 2% Sensibilité : 50% – Acceptable vu l’histoire naturelle des polypes si le test est répété à intervalles réguliers (tous les 2 ans) Spécificité de 96% VPP de 40% : 10% pour un cancer et de 30% pour un adénome) Cancer d’intervalle : Stades I-II > stades III Efficacité du dépistage du cancer colorectal par recherchede saignement occulte dans les selles Période n tests/ 2 ans % 1er test% tous tests % de positifs France 1988-1998 6 53-38 % 1,4 % Etats-Unis 1976-1992 6 ?-60 % 9,8 % Royaume-Uni 1981-1991 3à6 53-38 % 2,6 % Danemark 1985-2002 9 67-46 % 1,3 % Etudes prospectives Pays Diminution de la mortalité par CCR de 15 à 33 % LES CLES DU SUCCES Population Test hemoccult Colonoscopie si test + Si test - 1 à 2% + + de 80 % Répéter tous les 2 ans testée + de 50% (100%) MG Lecture centralisée Gastro-entérologue • Coloscopie totale – Permet l’inspection de la totalité du colon après préparation colique – Sensibilité > 90% (cancers et polypes avancés) – Permet des biopsies et la résection des polypes – Réduit l’incidence du CCR à > 90% • Coloscopie virtuelle – Nécessite une préparation – Tolérance idem coloscopie – Pas d’anesthésie – Radiations – Coûteux – Pas de standardisation – Expertise technique Actuellement Non recommandée dans le dépistage de masse du CCR Progrès futurs dans les stratégies de dépistage ? Tests non invasifs plus performants – iFOBT, ADN-fécal ? Facteurs moléculaires prédictifs – Protéomique ? Amélioration des techniques endoscopiques – Vidéo-capsule, Aéroscope Amélioration des techniques radiologiques – Colonoscopie virtuelle LE PROGRAMME DE DEPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL EN COMMUNAUTE FRANCAISE : CONCRETEMENT... OBJECTIF du programme en Communauté Française Réduire la mortalité liée au cancer colorectal par un diagnostic précoce METHODE CHOISIE Dépistage de masse (démarrage janvier 2009) par le test Hémoccult pour les personnes de 50 à 74 ans à risque moyen ADHESION des partenaires SSMG Les CUMG Société royale belge de gastro-entérologie Groupe Belge d’oncologie digestive Société belge d’endoscopie digestive Les mutualités La Direction générale de la santé en Communauté française SCPS - Question Santé asbl Pourquoi le choix de l’Hémoccult dans le cadre du dépistage de masse en Communauté française? - Spécificité de 96 % - Sensibilité de 50 % à la présence d’une lésion (cancéreuse ou non): acceptable vu l’histoire naturelle des polypes si le test est répété à intervalles réguliers (tous les 2 ans) - Plus grande acceptabilité du test - Coût/bénéfice QUI ET QUAND ? Toute personne de 50 à 74 ans recevra une invitation à se rendre chez son médecin généraliste (invitation envoyée par le Centre de référence) Médecin généraliste = pierre angulaire LE MEDECIN GENERALISTE DOIT IDENTIFIER ET SÉLECTIONNER EN FONCTION DES RISQUES PRÉSENTÉS PAR LE PATIENT 1. Groupe à risque moyen : DEPISTAGE DE MASSE 2. Groupes à risque élevé ou très élevé : Parenté avec cancer ou gros adénome ATCD personnel de cancer ou d’adénome RCUH et Crohn Polypose Adénomateuse Familiale Syndrome de Lynch = SUIVI SPECIFIQUE PAR COLOSCOPIE ACTION DU MEDECIN ET DU PATIENT • Lors de la consultation, le médecin généraliste - évalue le risque du patient - informe le patient - fournit le test Hémoccult si risque moyen (Hémoccult et matériel d’information mis à disposition du médecin généraliste via 0800) • Le patient : - réalise 2 échantillons sur 3 selles consécutives et envoie le test au centre de référence (enveloppe pré-adressée et pré-affranchie) ACTION DU CENTRE DE REFERENCE DE LECTURE DES HEMOCCULTS Tous les résultats (+ et -) sont communiqués au médecin généraliste par le Centre de référence Le patient reçoit un courrier du Centre de référence lui demandant de prendre contact avec son médecin généraliste uniquement si le test est positif En cas de test positif, le médecin généraliste réfère le patient au gastro-entérologue de son choix LE MEDECIN GENERALISTE DOIT IDENTIFIER ET SÉLECTIONNER EN FONCTION DES RISQUES PRÉSENTÉS PAR LE PATIENT 1. Groupe à risque moyen : DEPISTAGE DE MASSE 2. Groupes à risque élevé ou très élevé : Parenté avec cancer ou gros adénome Atcd personnel de cancer ou d’adénome RCUH et Crohn Polypose Adénomateuse Familiale Syndrome de Lynch SUIVI SPECIFIQUE PAR COLOSCOPIE Groupe à risque élevé 1 parent (ou plus) du premier degré, avec un cancer ou des adénomes coloscopie 10 ans avant l’âge du parent atteint, au plus tard à 40 ans, puis tous les 5 à 10 ans Groupe à risque élevé ATCD personnel de CCR ou de gros adénome coloscopie de suivi selon les recommandations scientifiques (guidelines) • Groupe à risque élevé RCUH et Crohn colique Coloscopie tous les un à deux ans après plus de 10 ans d’évolution si atteinte au delà du rectum (RCUH) ou > 1/3 du colon (Crohn) • Groupe à risque très élevé Syndrome de Lynch – Risque élevé de cancer précoce (75%), Risque de cancers extra-digestifs augmenté – Test génétique disponible (90% sensibilité) Polypose Adénomateuse Familiale • Risque élevé de cancer précoce (100%) • Recommandations spécifiques LE PROGRAMME DE DEPISTAGE DU CCR EN COMMUNAUTE FRANCAISE Agenda…. Information et formation des médecins : 2008 • Mise en place de la structure : 2008 • Information du public: fin 2008 • Début de la campagne : 2009 • Formation des MG Séances de formation en petits groupes – 20 à 25 généralistes – Binôme de formateurs GE + MG – Formation de proximité – Diaporama unique Autres canaux de la communication – Articles de revue, réunions officielles SSMG et CUMG Glem, dodécagroup…. Engagement des gastro-entérologues L’ensemble de la profession, via ses organes de représentation, est officiellement en faveur du dépistage organisé du cancer colorectal par hémoccult, pour les sujets à risque moyen, et par coloscopie pour les sujets à risque élevé et très élevé. Engagement officialisé envers les représentants des médecins généralistes. Rôle des gastro-entérologues dans le programme Participation active dans le programme de formation des médecins – Identification des GE prêts à une implication active dans la phase de formation, préalable à la campagne de dépistage: désigner les formateurs – Elaboration du diaporama en collaboration avec les autres acteurs – Informer largement la spécialité par les divers canaux de communication Délivrance d’un message unanime dans le cadre d’un programme de dépistage de masse Rôle des GE: Critères de qualité de la coloscopie Préparation optimale Confort pour le patient : douleur (sédation) Coloscopie complète Possibilité de réaliser une polypectomie d’emblée si présence d’un adénome – Réalisation de la coloscopie dans une structure adaptée Audit des procédures endoscopiques et anapath. CONCLUSION • Le dépistage permet de diminuer la mortalité du cancer colorectal • L’anamnèse familiale est essentielle pour la sélection des patients à risques • Le dépistage doit commencer à l’âge de 50 ans, pour la population générale à risque moyen, asymptomatique et en l’absence de facteurs de risques personnels ou familiaux ¾Le test Hemoccult est le seul validé dans une stratégie de dépistage de masse