Sémiologie neurologique.pages

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UE10 – Système neurosensoriel
Dr BOURDAIS
Date : 01/03/16
Promo : D1 2015/2016
Plage horaire : 16h-17h
Enseignant : Dr BOURDAIS
Ronéiste : COPPEE Hélène
Sémiologie neurologique
I.
Généralités
1. Ce très cher Jean Casimir Felix GUYON
2. Définitions
3. Diagnostics
II. Sémiologie neurologique périphérique
1. Définition
2. Histopathologie
3. Examen de la motricité
a) Etude la Force musculaire
b) Etude du Tonus
c) Etude de la Marche
d) Amyotrophie
e) Réflexes
f) Coordination motrice
g) Station debout/Ataxie
h) Fasciculations
1 sur 44
3. Examen de la sensibilité
a)
b)
c)
d)
e)
Sensibilité lemniscale
Sensibilité thermo-algique
Sensibilité élaborée
Territoires sensitifs radiculaires
Territoires sensitifs tronculaires
III. Pathologies du SNP
1. Syndrome neurogène périphérique
a) Généralités
b) Classification topographique des neuropathies périphériques
2. Syndrome moteur
3. Syndrome myasthénique
4. Syndrome pyramidal (moteur central)
Les Syndromes Hémisphériques
I.
Rappels
II. Les différents syndromes hémisphériques
2 sur 44
I.
Généralités
1. Ce très cher Jean Casimir Felix Guyon …(pour notre culture gé)
Né le 21 juillet 1831 à Saint-Denis de la Réunion mort le 20 juillet 1920 à Paris
Chirurgien français.
Fondateur de l'école de chirurgie urologique française, il est le créateur de la “Clinique des voies
urologiques” de l'Hôpital Necker, première chaire française exclusivement consacrée à l'urologie.
Son nom reste attaché au canal ulnaire du poignet (canal ou loge de Guyon) et à une seringue
utilisée en urologie.
Il est l'un des pionniers de la lithotritie et de la prostatectomie.
2. Définitions
La sémiologie neurologique est l’étude des symptômes et signes des maladies conséquences des
lésions du SN.
- Les symptômes (ou signes fonctionnels) sont les manifestations pathologiques ressenties par le
malade. Ils sont recueillis par l’interrogatoire du malade et/ou de son entourage.
- Les signes (ou signes physiques) sont constatés par le médecin lors de l’examen clinique.
Le SN est organisé en :
- Afférences sensitives et sensorielles qui recueillent et véhiculent les informations sur
l’environnement et sa perception par l’organisme, aux centres qui interprètent et traitent les
messages reçus,
- Efférences motrices ou végétatives qui véhiculent les réponses jusqu’aux organes cibles.
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Pour rappel, le SN est divisé en SN central et SN périphérique.
Le SN central est constitué par l’encéphale et la moelle épinière. Le SN périphérique est constitué des racines et des nerfs, avec les 12 paires crâniennes et les 31
paires rachidiennes.
Schéma (qui suit) très important mais qu’on n’a pas eu le temps de détailler en cours :
Voies descendantes motrices : ex de la voie pyramidale (gauche)
Voies ascendantes sensorielles : ex de la voie lemniscale et extralemniscale (droite)
Important à savoir pour comprendre la sémiologie neuro mais on détaillera ça dans d’autres cours,
et beaucoup de professionnels ne la connaissent pas par coeur.
4 sur 44
L’examen neurologique s’intéresse aux grandes fonctions neurologiques : la motricité, sensibilité,
les cinq sens, langage, fonctions intellectuelles, fonctions viscérales (ex : la miction) Elles peuvent être étudiées par l’analyse des symptômes et signes physiques.
La neurophysiologie étudie le fonctionnement normal du SN.
La neurologie étudie la pathologie du SN.
3. Diagnostics
Comment faire le diagnostic positif de l’atteinte du SN ?
Certains signes ont une valeur absolue :
- abolition du ROT témoignant d’une atteinte du SN périphérique - signe de Babinski : réflexe cutanéo-plantaire avec une extension lente et majestueuse du gros
orteil qui témoigne d’une atteinte du SN central et de la voie pyramidale (motrice) On les dit
pathognomoniques de lésions.
Ils sont absents en cas de troubles d’origine psychique (non organicité).
Ces signes permettent de faire :
- des diagnostics topographiques : du siège et du mécanisme de la lésion
Ex : certains réflexes correspondent à des régions radiculaires
- des diagnostics étiologiques : c’est la recherche de la cause
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- des diagnostics différentiels : ce que n’est pas le tableau clinique présenté
II. Sémiologie neurologique périphérique :
1. Définition
L’atteinte du système nerveux périphérique est défini par l'ensemble des manifestations cliniques,
électriques, biologiques et histologiques résultant d'une atteinte du neurone périphérique.
On rappelle que le SN périphérique est constitué des racines et des nerfs, avec les 12 paires
crâniennes et les 31 paires rachidiennes.
Les nerfs sont constitués d’axones et dendrites de noyaux situés dans le SNC, avec ou
sans myéline.
Ils sont formés à partir des racines nerveuses sortant de la moelle épinière.
Chaque nerf contient des fibres :
– des fibres motrices : axones des motoneurones
– des fibres sensitives
– Et éventuellement des fibres végétatives : glandes sudoripares, motricité vasculaire et viscérale.
Le neurone périphérique
2. Histopathologie
Le neurone périphérique : l’information va partir des dendrites jusqu’aux terminaisons axonales.
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Les fibres nerveuses sont constituées d’axones (cellules nerveuses), de cellule de Schwann
(myéline) et de tissus de soutien (vaisseaux et tissu conjonctif).
Les lésions élémentaires des fibres nerveuses sont :
- La dégénérescence wallérienne : désintégration progressive myélino-axonale puis bouquets
de regénérescence axonale. Le nerf peut repousser, c’est ce qu’on appelle le cluster.
Ex : destruction des nerfs avec dégénérescence des neurones à la suite d’un AVC
Rq : se voit très bien à l’IRM avec des hypersignaux caractéristiques
- La démyélinisation segmentaire : mise à nu progressive des axones par destruction de la
myéline au niveau des noeuds de Ranvier qui s’élargissent anormalement et perturbent le
fonctionnement du neurone. On perd de la myéline donc la conduction nerveuse se fait beaucoup moins bien
Conductions de plus en plus en plus lentes d’où l’intérêt de l’EMG qui fait des mesures de
conductions motrices, sensitives et il étudie aussi le muscle. Il peut y avoir de la
regénérescence de la myéline.
Schéma suivant : rappel de l’organisation neuronale au niveau de la moelle avec la racine dorsale
sensitive et la racine ventrale motrice
!
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Les atteintes du SN périphérique peuvent concerner :
- des atteintes radiculaires (de la racine) ex : sd de Guillain Barré (polyradiculonévrite, maladie
-
-
dysimmunitaire qui touche les racines)
des atteintes plexiques (du plexus) ex : atteinte traumatique, mécanique (accident de moto)
des atteintes tronculaires (du nerf directement) ex : maladie de système, dysimmunitaire, ou
origine mécanique
Ex1 : compression nerveuse du cubital
Ex2 : compression du nerf médian au niveau de la loge de Guyon, fréquent chez les femmes,
40aine, avec des symptômes sensitifs nocturnes dans le territoire du nerf médian. Diagnostic
facile à faire par l’interrogatoire, l’examen clinique et confirmé par l’EMG montrant des
troubles sensitifs dans un 1er temps puis moteurs. ttt : décompression chirurgicale de la loge de Guyon à faire avant qu’il n’y ait des atteintes
motrices
des atteintes musculaires
Ci-joint illustré toutes les atteintes musculaires
- des atteintes de la plaque motrice - des atteintes musculaires ex : myopathie
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On peut donc distinguer 2 grands syndromes : le syndrome neurogène et le syndrome myogène.
Donc quand on va étudier le SN périphérique, on devra être systématique. On va étudier la
motricité, le tonus, la sensibilité, la coordination, la marche, et les fonctions végétatives. 3. Examen de la motricité
L’examen de la motricité passe par l’examen :
- de la force musculaire
- du tonus
- de la marche
- recherche d’une amyotrophie
- recherche des réflexes (l’atteinte des ROT est pathognomonique de l’atteinte du SNP)
- recherche de fasciculations (dans certaines maladies dégénératives, notamment de la corne
antérieure ex : maladie de Charcot)
- étude de la coordination (perturbée lors d’une atteinte centrale ou d’une atteinte de la
proprioception ou ataxie)
a) Force musculaire
Il existe plusieurs moyens d’étudier la force musculaire.
Aparté : le prof aime bien être systématique dans son examen neuro, il démarre à la tête avec les
paires crâniennes, puis le mb sup avec la motricité et sensibilité, coordination et réflexes et ensuite
idem pour le mb inf .
La force musculaire peut s’étudier avec la MRC, classification allant de 0 à 5 :
5 : la force musculaire est normale 0 : absence complète de contraction
Medical Resarch Concil (à connaître !) : on va coter chaque membre, chaque chef musculaire en
essayant d’apprécier la contraction musculaire.
Testing atteinte centrale
0 Aucun mouvement
1 Ebauche de commande volontaire
2 Mouvement volontaire semi-analytique
3 Mouvement volontaire sélectif
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Testing atteinte périphérique
0 Absence de contraction détectable
1 Contraction palpable sans mouvement
2 Mouvement sans lutte contre la gravité
3 Contraction contre la gravité
4 Contraction contre force de résistance
5 Force normale et identique au côté sain
L’examen clinique peut nous permettre de localiser la lésion : ex, si déficit d’abduction du bras, on
peut penser que c’est Texte
une atteinte de C5. Tableau à avoir en tête mais même lui ne le connait pas tout à fait par coeur.
MUSCLES
FONCTION
C5
Deltoïde
Abduction du bras
C6
Biceps brachial
Flexion du bras
C7
Triceps brachial
Extenseur du poignet (radiaux)
Extenseur commun des doigts
Extension du bras
Extension du poignet Extension de P1 des doigts
C8
Fléchisseur des doigts
Muscles intrinsèques de la main
(interosseux)
Flexion des doigts
Abduction-adduction des doigts
L3
Adducteurs
Adduction de la cuisse
L4
Quadriceps
Jambier (tibial) antérieur
Extension de la jambe
Flexion dorsale du pied
L5
Extenseurs des orteils
Extension des orteils
S1
Triceps sural
Flexion plantaire du pied
Evaluation de la force musculaire du membre sup et inf : les manoeuvres de Barré et Mingazzini
Texte
Manoeuvre de Barré : bras à 90 degré à l’horizontal devant le patient, on lui demande de maintenir
cette position. On pourra voir un déficit d’un des deux membres ou des deux membres.
Manoeuvre de Mingazzini : patient en décubitus dorsal, flexion de hanche à 90 degré, flexion de
hanche à 90 degré et on objective ou non un déficit moteur uni ou bilatéral. En faisant ces deux manoeuvres, on quote le score MRC du déficit moteur.
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Manoeuvre de Barré
Manoeuvre de Mingazzini
Un autre moyen d’évaluer la force musculaire : la NIHSS.
National Institute Health Score Scale ; (pas à savoir par coeur)
C’est un score permettant de faire un examen clinique global d’un patient victime d’un AVC. Il
permet de quantifier le déficit neurologique de façon homogène (utilisé par les neurologues, les
urgentistes ou les med gé, et permet de parler le même langage quand on parle d’un AVC ou d’une
suspicion d’AVC.)
Il est coté de 0 à 42.
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Cela revient au même que les manoeuvres de Barré et Mingazzini, sauf qu’on fait l’étude membre
par membre (et non pas les deux mb sup en même temps par ex). On teste d’abord le membre sain, puis le membre pathologique. On demande au patient de maintenir la position à l’horizontal (même position que B et M mais que
d’un côté) et on compte jusqu’à 10 pour le mb sup, 5 pour le mb inf.
Motricité du membre supérieur
0 Pas de déficit moteur proximal
1 Affaissement dans les 10s mais sans atteindre le
plan du lit
2 Effort contre la pesanteur, mais chute dans les 10s
sur le plan du lit
3 Pas d’effort contre la pesanteur mais présence
d’une contraction musculaire
4 Absence de mouvement (aucune contraction
volontaire)
9 Cotation impossible (amputation, arthrodèse)
Motricité du membre inférieur
0 Pas de déficit moteur proximal
1 Affaissement dans les 5s mais sans atteindre le plan
du lit
2 Effort contre la pesanteur, mais chute dans les 5s
sur le plan du lit
3 Pas d’effort contre la pesanteur mais présence
d’une contraction musculaire (flexion de hanche,
adduction)
4 Absence de mouvement (aucune contraction
volontaire)
9 Cotation impossible (amputation, arthrodèse)
Question : En pratique on utilise la MRC ou la NIHSS ?
Cela dépend du patient et de la pathologie suspectée. Si suspicion d’AVC on fait une NIHSS. Pour
une pathologie neurologique en générale on utilise la MRC (ex : parkinson, SEP)
MRC : faire la manoeuvre de B et M et la MRC en même temps. NIHSS : même position mais un membre à la fois et on commence par le membre sain. Compter 10s
pour le mb sup et 5s pour le mb inf.
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b) Etude du Tonus
L’étude du tonus fait partie de l’examen neurologique. Ex : on attrape le poignet du patient et on
fait une flexion extension de l’avant-bras sur le bras et on apprécie le tonus et la résistance passive.
On recherche une rigidité, une roue dentée (ex : sd extrapyramidal dans la maladie de Parkinson).
On évalue la résistance passive : on évalue la résistance à la mobilisation passive des différents
segments des membres; la mobilisation est effectuée à vitesse moyenne puis à grande vitesse
(manoeuvre sensibilisée).
On étudie le ballant des articulations distales (cheville, poignet). Pour ce faire, on empoigne le
segment proximal et on lui imprime des mouvements alternatifs.
Il existe deux sortes d'hypertonie :
– soit spastique (syndrome pyramidal)
– soit rigide (syndrome extrapyramidal, ex : maladie de Parkinson)
Ex : on prend un patient qui a fait un AVC et qui est hémiplégique. Au début il sera « tout mou »,
paralysé. On le revoit 2 mois plus tard, il a une rigidité spastique : on aura beaucoup de mal à
réaliser la flexion de l’avant-bras sur le bras, de la jambe sur la cuisse. C’est ce qu’on appelle la
rigidité spastique du syndrome pyramidal.
A l’inverse la rigidité du syndrome extrapyramidal est une rigidité crantée qu’on appelle la roue
dentée.
Une hypotonie peut être présente :
– dans les déficits moteurs périphériques (exemple: atteinte du plexus brachial dans un accident
de moto ou en post-opératoire avec une mauvaise position durant les opérations longues)
– à la période initiale d'une lésion de la voie cortico-spinale (lésion centrale) (syndrome
pyramidal) qui fait ensuite place à une hypertonie spastique.
– ou lors du syndrome cérébelleux
c) Etude de la Marche
La démarche cérébelleuse
C’est une démarche titubante au cours de laquelle le patient se sent instable, vacillant, à l'instar de
celle d'un homme ivre.
Ce type de démarche survient au cours des atteintes du cervelet et se caractérise par le fait que le
patient ait tendance à dévier du côté de la lésion en cas d'atteinte unilatérale du cervelet.
On a un élargissement du polygone de sustentation, élargissement des bras.
Ex : atteinte du cervelet chez l’éthylique chronique avec atrophie cérébelleuse ou dans des maladies
auto-immunes.
La démarche flasque ou steppage
• s'observe lors de lésions unilatérales ou bilatérales du motoneurone (atteinte périphérique)
• paralysie ou parésie des muscles péroniers qui rend difficile ou impossible la flexion du pied
(relever la pointe du pied) sur la jambe.
14 sur 44
• Si l'on observe les chaussures du patient on constate qu'il use la partie avant et externe de la
semelle.
Ex : atteinte du sciatique poplité externe (passe au niveau du col du péroné sur la face externe de la
jambe) chez des patients de réa avec des immobilisations prolongées avec déficit de la flexion
dorsale du pied.
La démarche spasmodique appelée également démarche de gallinacé
• se caractérise par des mouvements du tronc s'accompagnant d'oscillations.
Pour marcher le patient s'incline de droite à gauche en décrivant une légère rotation du tronc avec
positionnement des pieds en équinisme (pointe des pieds orientés vers le bas).
Imitation du prof : en gros il marche en canard ^^
Ce type de démarche traduit une lésion unilatérale (hémiplégie) ou bilatérale (paraplégie) de la voie
pyramidale, et plutôt une lésion centrale.
La démarche festinante :
• le patient avance à petits pas, penché en avant.
• s'observe essentiellement dans le syndrome extrapyramidal (syndrome parkinsonien)
• le patient est penché en avant
• ses bras n'oscillent pas ou très peu
• la tête est penchée en avant.
• akinésie : lenteur dans l’envoie de la marche
15 sur 44
d) Amyotrophie
C’est important car elle témoigne d’une atteinte du SNP ou du SNC. Un nerf qui ne fonctionne plus,
ne fait plus travailler le muscle et ce dernier s’atrophie petit à petit.
Amyotrophie thénarienne externe
- atteinte du canal carpien, nerf médian, amyotrophie de l’éminence thénar d’origine périphérique
!
Amyrotrophie du premier espace inter-osseux
- atteinte prolongée périphérique du nerf cubital
Main d’Aran-Duchenne amyotrophie à la fois de l’éminence thénar et du 1er espace inter-osseux
Plusieurs causes possibles :
- due soit à une atteinte simultanée proximale des nerfs médian et cubital (les deux précédents)
- soit à une atteinte du plexus brachial inféro-interne
- soit à une radiculopathie C8-D1 (atteinte de la racine)
Ces 3 causes étant des causes périphériques.
- soit à atteinte de la corne antérieure de la moelle : SLA +++ cause centrale et à éliminer en
premier. Ex : maladie de Charcot
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Amyotrophie de la loge antéro-externe des jambes
- neuropathie héréditaire de Charcot-Marie-Tooth
On a une amyotrophie du jambier antérieur (sur la jambe gauche sur la photo)
e) Réflexes
Arc réflexe à 2 ou 3 neurones
Les réflexes sont une réponse motrice à une stimulation sensitive sans intervention de la
conscience
- grande valeur sémiologique, permet d’identifier l’étiologie d’une atteinte du SNP
- caractère invariable ne dépendant pas de la collaboration du patient
17 sur 44
Arc réflexe : stimulation motrice => information par les voies afférentes, ça passe au niveau de la
ME et ça repart stimuler le muscle et inhiber le muscle antagoniste
Il y a 2 catégories de réflexes :
– Les R de la vie de relation (proprioceptifs=ROT et exteroceptifs=cutanés)
– Les R de la vie végétative (SNA)
!
18 sur 44
- Les réflexes de la vie de relation :
- réflexes proprioceptifs=ROT : bicipital, tricipital, stylo-radial, ulnopronateur, rotulien, achiléen
- réflexes extéroceptifs=cutanés : cutané abdominal sup et inf, crémastérien, cutanéo-anal, cutanéplantaire
- Les réflexes de la vie végétative : toux, digestif-abdominaux (diarrhée, constipation tout ce qui
règle le péristaltisme intestinal), pelvien, reproduction.
Les réflexes proprioceptifs (ROT) :
• Font appel à la sensibilité proprioceptive inconsciente et interviennent dans la posture et le tonus
(c’est grâce à eux qu’on peut marcher)
• Grande valeur localisatrice, métamérique:
– explore uniquement la racine du muscle innervé
• En général les réflexes sont monosynaptiques
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Le réflexe bicipital explore la racine C5
stylo-radial C6
tricipital C7 et cubito-pronateur C8
Le fléchisseur des doigts : percussion de l’index de l’examinateur posé sur
l’IPD du patient
Réponse = flexion distale des dernières phalanges
Explore C8
Rarement fait
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Le réflexe rotulien : idéalement en position assise et percussion du
tendon sous la rotule en attendant une extension
de la jambe On peut le potentialiser avec la manoeuvre de
Jendrassik. Explore L4
Manoeuvre de Jendrassik pour que le patient soit
concentré sur autre chose
!
.
Le réflexe achiléen :
Niveau de l’arc réflexe: S1.
▫ Tend à s’atténuer et à disparaître avec l’âge.
(absent dans 42 % des cas à partir de 60 ans).
▫ Technique de recherche (+++):
A GENOUX (+++): systématiquement, si
possible.
!
21 sur 44
En position couchée:
- genou légèrement fléchi,
- hanche en rotation externe,
- cheville maintenue à 90°.
Le réflexe média-plantaire : Alternative du réflexe achiléen.
Explore également la racine S1
Chez 50% des octogénaires dont l’achiléen est
aboli, le RMP encore présent dans 80% des cas
Voici un
tableau qui résume la valeur localisatrice des ROT :
Texte
22 sur 44
Texte
T
Texte
Texte
Réflexes extéroceptifs = cutanés :
- Réflexe cutané abdominaux :
excitation de la surface de la peau sur les 4 quadrants de la paroi abdominale et on recherche une
contraction.
Explore racines et segments médullaires de T7 à T12
- Réflexe crémasterien :
excitation cutanée de la face interne de la cuisse à la recherche d’une ascension du testicule ou
d’une rétraction de la grande lèvre chez les femmes.
Explore les racines L1 L2
- Réflexe cutanée anal :
stimulation cutanée de la marge anale => contraction du sphinctère
Explore: racines S4 S5
Important à faire quand on a une suspicion clinique de compression médullaire (urgence
neurochirurgicale) avec pratique du TR pour apprécier le tonus du sphincter anal.
23 sur 44
- Réflexe cutané plantaire :
stimulation cutanée du bord externe du pied, on recherche la flexion du gros orteil et orteils,
si absent => atteinte de S1
- Signe de Babinski :
Extension lente et majestueuse du gros orteil qui témoigne d’une atteinte du faisceau pyramidal et
du SNC. Ecartement des autres orteils qqfs (signe de l’éventail)
f) Coordination motrice
Coordination dans l’espace:
-
recherche d’une hypermétrie (va plus loin que sa cible) ou d’une dysmétrie (hésite, loupe
sa cible):
- Epreuve du doigt-nez
- Epreuve du talon-genou
-
recherche d’une asynergie:
= Trouble de l’association des mouvements élémentaires (effectués simultanément par les
agonistes et les antagonistes) entrant dans la constitution d’une activité cinétique.
Exploration:
- Accroupissement: absence de décollement des talons (spontanément quand on s’accroupie
on se met sur la pointe des pieds)
- Flexion du tronc en arrière: absence de flexion compensatrice
des jambes
- Passage couché/debout: décollement des talons
Coordination dans le temps:
- Adiadococinésie : très net comme signe
Difficultés à l’exécution de gestes alternatifs rapides.
Exploration: épreuve des marionnettes. Ex : sd extrapyramidal, parkinson
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- Dyschronométrie :
Retard à l’initiation ou à l’arrêt du mouvement.
Exploration: épreuve des deux index portés simultanément sur le nez.
Rechercher les autres éléments du syndrome cérébelleux:
- Troubles de la statique et de la marche
- Hypotonie
- Dysarthrie
g) Station debout / Ataxie
On va globalement voir comment ça se passe à la fermeture des yeux ou à l’épreuve de la poussée.
Ataxie : perturbation de la station debout.
Epreuve de Romberg:
- Ataxie d’origine cérébelleuse:
- augmentation du polygone de sustentation
- danse des tendons (quand on lui demande de garder les pieds joints on va voir les jambiers
antérieurs et les tendons de la face antérieure de la jambe qui bougent en permanence car le patient
corrige tout le temps)
- pas d’aggravation par la fermeture des yeux
ex : éthylisme chronique
- Ataxie d’origine vestibulaire (ORL):
- chute latéralisée
- aggravée par la fermeture des yeux (signe de Romberg labyrinthique) - avec déviation des bras
tendus du coté atteint
- latéralisée du côté de l’oreille interne touchée
- Ataxie sensitive:
- peu d’oscillations autour de la position d’équilibre; pas de danse des tendons - chute brutale
immédiate et non latéralisée lors de la fermeture des yeux
- liée à une atteinte du système proprioceptif
(signe de Romberg proprioceptif).
Effectivement lors de la fermeture des yeux, on ne met plus en jeu le système vestibulaire (oreille
interne), on ne voit plus rien, le seul moyen de tenir debout c’est la proprioception. Donc si elle est
atteinte …
On peut également la tester par l’épreuve de la poussée et appui monopodal
h) Fasciculations
On les voit à l’EMG ou à l’examen clinique (correspond aux petites trémulations qu’on peut avoir
quand on manque de magnésium). Elles vont témoigner d’une atteinte souvent de la corne
antérieure avec une dénervation progressive et un muscle qui est livré à lui meme et qui va
fasciculer. Souvent atteinte du SNP
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2. Examen de la Sensibilité
|A partir d’ici le prof est allé très vite car plus de temps|
L'examen de la sensibilité requiert du temps et de la patience et n'a de sens que si le malade n'a pas
de troubles de la compréhension.
L'examen est conduit de façon comparative entre le côté droit et le coté gauche et entre les segments
distaux et les segments proximaux, comparant également les membres inférieurs et les membres
supérieurs
a) Sensibilité lemniscale
étudie les grosses fibres sensitives, les cordons postérieurs de la moelle, et le lemnisque médian.
La sensibilité au tact (au doigt ou à l'aide d'un coton sur la peau)
La sensibilité profonde, ou proprioceptive :
- Le sens de position d'un segment de membre(arthrokinesthésie), le malade ayant les yeux
fermés : on recherche des erreurs au sens de position du gros orteil (S.P.G.O.) ou des doigts
de la main. Lors de l'épreuve de préhension aveugle du pouce, le sujet doit aller prendre son
pouce avec sa main controlatérale.
-
Le sens vibratoire (pallesthésie) à l'aide d'un diapason que l'on fait vibrer et que l'on pose
sur les surfaces osseuses sous-cutanées (bord antérieur du tibia, chevilles, styloïdes).
b) Sensibilité thermo-algique
étudie les petites fibres sensitives et fibres amyéliniques, et le faisceau spino-thalamique
On examine la sensibilité à la douleur avec une épingle et la sensibilité thermique en utilisant des
tubes remplis d'eau chaude ou de glace fondue
NB l'épreuve dite « pique-touche », parce qu'elle teste alternativement la sensibilité lemniscale et la
sensibilité thermoalgique, doit être proscrite.
26 sur 44
c) Sensibilités élaborées
étude du cortex pariétal
On peut rechercher une extinction sensitive (en l'absence d'anesthésie), en stimulant simultanément
deux points symétriques, le malade ayant les yeux fermés : en cas d'extinction, une seule
stimulation est perçue. Fréquente dans le syndrome de l’hémisphère mineur
On peut aussi demander au malade d'identifier divers objets par la palpation aveugle pour
rechercher une astéréognosie (en l'absence d'anesthésie et de déficit moteur pouvant gêner la
palpation).
La sensibilité proprioceptive : grosses fibres myéliniques=>ME=>NGC=>Cortex
¬ Voie lemniscale
La sensibilité thermoalgique : petites fibres=>Décussation=>Thalamus=>Cortex
¬ Voie extralemniscale
ThermosAlgique
Tact
proprioception
!
27 sur 44
Au niveau du SNP, on parle de localisation en fonction des racines, en fonction des plexus, en
fonction des nerfs.
d) Territoires sensitifs radiculaires
RACINES
Ceux à connaître :
T4 mamelons
T10 ombilic
L1 aine
L5 bord interne pied
S1 bord externe pied
Encore une fois il insiste sur les niveaux !
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e) Territoires sensitifs tronculaires
NERFS
!
MAIN : connaître les territoires !
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III. Pathologies du SNP
1.
Syndrome neurogène périphérique
a. Généralités
Rappels sur le SNP :
Le SNP comprend
• Un neurone moteur (corps cellulaire dans la corne antérieure de la moelle)
• Un neurone sensitif (corps cellulaire dans le ganglion spinal)
• Un contingent végétatif, ou autonome (cf chapitre correspondant)
Le syndrome neurogène périphérique va alors correspondre à l’ensemble des symptômes et
signes témoignant d'une atteinte du système nerveux périphérique (SNP) avec une atteinte des
racines, des plexus ou d’un tronc. On retrouvera alors :
Signes sensitifs
• Signes subjectifs
- paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements spontanés),
- des dysesthésies (douleurs déclenchées par le tact)
- des douleurs (brûlures, décharges électriques, striction).
Leur origine peut être radiculaire ou tronculaire.
• Atteinte objective (rarement dissociée)
- sensibilité superficielle au tact (sensibilité épicritique),
31 sur 44
-
température et à la piqûre (sensibilité thermo-algique)]
proprioceptive : altération du sens vibratoire (diapason), du sens de position des segments
de membre, avec signe de Romberg
Signes moteurs
- paralysie ou parésie, par atteinte de la motricité volontaire, réflexe et automatique par
souffrance de la voie finale commune (motoneurone alpha).
- amyotrophie (atteinte à long terme du SN)
- fasciculations (spontanées ou provoquées par la percussion ou l'exposition au froid).
Traduisant l'activité spontanée d'une unité motrice, elles sont en faveur d'une lésion proche
de la corne antérieure (motoneurone ex : SLA, racine).
- diminution ou une abolition des réflexes ostéo-tendineux (+++) pathognomonique d’une
atteinte du SNP
Signes neurovégétatifs (voir rappel)
- signes vasomoteurs (oedème, cyanose),
- troubles trophiques (peau sèche, squameuse et atrophique) et des phanères (chute poils,
ongles cassants),
- hypotension orthostatique,
- impuissance,
- incontinence urinaire
Rappels sur le système nerveux végétatif :
Le système nerveux végétatif est indépendant de la volonté, il régule l’homéostasie; contrôle
l’activité des muscles lisses (bronches, intestins, vaisseaux...) et du muscle cardiaque. Il est régulé
par l’hypothalamus.
Il existe deux grands systèmes :
•Le système sympathique
Il s’agit du système du stress, permettant une mobilisation des réserves, régi par le
neurotransmetteur noradrénaline, entrainant : tachycardie, hyperglycémie, dilatation bronchique
ect…
• Le système parasympathique
Il s’agit du système ayant l’effet inverse du système sympathique, régi par le neurotransmetteur
acétylcholine, entrainant : myosie, myosis, salivation, bradycardie ect…
32 sur 44
Examens complémentaires
On peut explorer le système nerveux périphériques à l’aide des examens complémentaires suivant :
-
EMG
Ponction lombaire (recherche d’un sd inflammatoire ex : PRN; Guillain-Barré avec
hyperprotéinorachie > 0,5g)
Biopsie nerveuse
Myopathie : décharge musculaire fréquente de mauvaise qualité, plutôt courte
Sd neurogène : potentiels d’unité motrice plutôt rare mais de bonne qualité
Le prof ici est passé très vite, parties traitées : vocabulaire avec le schéma des 3 bonhommes, sd
myogène, sd myasténique, tableau de synthèse des différents sd
b. Classification topographique des neuropathies périphériques
Vocabulaire :
Radiculopathie: atteinte d’une racine • Plexopathie: atteinte d’un plexus • Mononeuropathie: atteinte d’un tronc nerveux unique • Mononeuropathie multiple: atteinte simultanée de plusieurs troncs nerveux
• Polyneuropathies: troubles sensitivo-moteurs diffus non systématisables en terme
de racines, plexus ou troncs nerveux. Atteinte distale, bilatérale et symétrique 33 sur 44
• Polyradiculonévrite: atteinte des racines et des nerfs périphériques simultanée,
globalement symétrique pouvant toucher les 4 membres En fonction de l’origine de la lésion on peut donc établir une classification :
• MONONEUROPATHIES
Il s’agit d’une atteinte d'un tronc nerveux, d'un plexus ou d'une racine. On distingue :
- Mononeuropathie simple
Où le syndrome neurogène périphérique est monofocal, unilatéral, limité à un seul élément
anatomique. Il peut s’agir :
– d'une racine : syndrome radiculaire (radiculopathie) voir précisions plus loin
– d'un plexus : syndrome plexique (plexopathie) voir précisions plus loin
– d'un tronc nerveux : syndrome tronculaire voir précisions plus loin
- Mononeuropathie multiple
Où le syndrome neurogène périphérique est plurifocal, habituellement bilatéral, asymétrique et
asynchrone.
• POLYNEUROPATHIES
Il s’agit d’une atteinte sensitivo-moteurs diffuse non systématisable en terme de racines, plexus ou
troncs nerveux, par définition bilatéral et symétrique (ou peu asymétrique). On distingue :
- Polynévrite (ou polyneuropathie longueur dépendantes)
Où le syndrome neurogène périphérique est :
-bilatéral symétrique
-distal, touchant initialement et principalement les pieds
-progressif (installé en quelques mois ou années)
-synchrone (les 2 pieds sont touchés simultanément)
- Polyradiculonévrite
Où le syndrome neurogène périphérique est :
-bilatéral et symétrique
-proximal et distal, touchant les 4 membres et souvent la face et le tronc
-aigu (installé en quelques jours), mais il existe des formes chroniques
Plus précisement, on peut décrire, de l’origine la plus distale à la plus proximale le syndrome
radiculaire, le syndrome plexique, le syndrome tronculaire, et les syndromes moteurs :
34 sur 44
Motoneuropathie
multiple ex : atteinte du
cubital et d’un SPE
Polyneuropathie
longueur
dépendante ex :
diabète, origine
iatrogène
(chimiothérapie)
symétrique, distale
Polyradiculonévrite
ex : Guillain-Barré
touche les 4
membres et la face
avec atteinte des
paires crâniennes
3. Le syndrome radiculaire (touchant une racine)
Racine
Topographie de la
douleur
Déficit sensitif
Déficit moteur
Mode de test
C5
moignon de
l’épaule
face externe de
l’épaule
deltoïde
abduction du bras
C6
cou, épaule, face
externe du bras et
de l’avant-bras
bord externe de
l’avant bras et du
pouce
biceps et long
supinateur
flexion avant bras
sur le bras
C7
cou, face
face postérieure de
postérieure du bras l’avant bras,
et de l’avant bras,
médius et index
médius et index
extenseur du
coude, du poignet
et des doigts
extension de
l’avant bras sur
bras, poignet,
doigts
C8-D1
cou, bord interne
du bras, de l’avant
bras, de la main, et
des 2 derniers
doigts
muscles
intrinsèques de la
main, fléchisseurs
abduction et
adduction des
doigts, flexion des
doigts
bord interne de
l’avant bras, de la
main, et des 2
derniers doigts
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Racine
Topographie de la
douleur
L4
fesse, face
antérieure de la
cuisse et antérointerne de la jambe
L5
fesse, face externe
de la cuisse et de
la jambe, dos du
pied
S1
S2-S4
•
Déficit sensitif
Déficit moteur
Mode de test
quadriceps et
jambier antérieur
extension jambe
sur cuisse, flexion
dorsale pied
face antéro-interne
de la jambe
péroniers latéraux
extenseurs des
orteils
version du pied
extension des
orteils
fesse, face
postérieure de la
cuisse et de la
jambe, plante du
pied, 5ème orteil
face postérieure de
la jambe, plante et
bord externe du
pied
triceps, fléchisseurs flexion plantaire du
des orteils
pied, flexion des
orteils
périnée
périnée
vessie et sphincters contraction du
sphincter anal et
des releveurs de
l’anus
Le syndrome plexique (touchant un plexus)
Il s’agit d’une atteinte beaucoup plus rare que les syndromes radiculaires, associant les symptômes
et signes d'atteinte de plusieurs racines cervicales ou lombosacrées, l'atteinte du plexus brachial
étant plus fréquente que celle du plexus lombo-sacré.
Plusieurs formes topographiques peuvent être décrites :
• Atteinte de tout le plexus brachial entraînant une paralysie flasque et une anesthésie à tous les
modes de tout le membre supérieur, avec aréflexie de tous les ROT.
• Atteinte du tronc primaire supérieur, associant les signes d'atteintes des racines C5 et C6
• Atteinte du tronc primaire inférieur (syndrome de Pancoast-Tobias), associant des signes
d'atteinte de C8 et un signe de Claude Bernard Horner (par atteinte du ganglion sympathique
cervical inférieur)
•
Le syndrome tronculaire (touchant un tronc nerveux (=un nerf))
En fonction du nerf et de la région concernée, on aura une atteinte plus ou moins symptomatique :
-Déficit moteur (systématisé) :
Manque de force, maladresse, gêne, associés à amyotrophie (toujours différée de plusieurs
semaines)
-Déficit sensitif (global mais inconstant et généralement limité à une partie du territoire
anatomique) :
Paresthésies , hypoesthésie, plus souvent que douleurs, parfois particulièrement pénibles, brûlures
(causalgies), décharges électriques (névralgies)
-Aréflexie ou hyporéflexie ostéotendineuse (seulement si le tronc nerveux véhicule un arc réflexe)
36 sur 44
-Troubles trophiques cutanés
-Signe de Tinel (inconstant mais de valeur) :
La palpation ou la percussion du tronc nerveux déclenche des paresthésies dans les segments
distaux du tronc nerveux.
Nerfs
Déficit moteur
amyotrophie
Déficit sensitif
Douleur, aréflexie
Radial
extension du poignet et des doigts partie externe du dos de la main
(P1)
(tabatière anatomique)
Ulnaire (cubital)
latéralité des doigts et adduction
du pouce, amyotrophie
interosseux et hypothénar
bord interne de la main
auriculaire et bord interne de
l’annulaire
Médian
pince pouce-index, amyotrophie
du versant externe éminence
thénar
pulpe de l’index
Fémoral (crural)
flexion cuisse sur bassin (psoas),
extension du genou (quadriceps)
face antérieure de la cuisse,
aréflexie rotulienne
Fibulaire commun
(sciatique poplité externe)
pied tombant, steppage,
amyotrophie de la loge antéroexterne de la jambe
face externe de la jambe et dos
du pied
Tibial
(sciatique poplité interne)
flexion plantaire du pied
douleurs plantaires, aréflexie
achiléenne
2. Syndrome moteur
Le syndrome myogène :
Il s’agit d’une atteinte du muscle directement contrairement au sd neurogène, de cause aiguë
(myosites, toxiques, endocriniens) ou de cause chronique (le plus souvent héréditaire : les
myopathies, sans myotonie dans la maladie de Duchenne ou avec myotonie dans la maladie de
Steinert)
myotonie : décontraction lente et difficile du muscle avec contraction volontaire
Cliniquement, on aura alors :
- Déficit moteur
atteinte bilatérale et symétrique
Proximale
Avec signe du tabouret (signe de Gowers) : on place le patient allongé au sol, on lui demande de se
relever; il va s’aider de ses mains pour se relever = signe évocateur d’un sd myogène
37 sur 44
!
-
Amyotrophie (ou pseudo-hypertrophie) (idem sd neurogène)
- Modification des réflexes
Abolition réflexe idiomusculaire (percussion des muscles par ex, crémastérien, cutané abdominal)
Réflexes ostéo-tendineux normaux car le système neuronal périphérique n’est pas forcément touché
-
Pas de troubles sensitifs (contrairement au sd neurogène)
-
Pas de crampes (contrairement au sd neurogène)
3. Syndrome myasthénique
Il s’agit d’une atteinte de la jonction neuro-musculaire, entrainant alors :
- Déficit : fatigabilité anormale, s’accentue au cours de la journée
38 sur 44
Ce sont des symptômes déficitaires musculaires qui sont variables dans le temps avec une
notion de fatigabilité, le déficit n’est pas forcément le même au cours de la journée et va
toucher plusieurs muscles, notamment les muscles de la face avec une atteinte des paires
crâniennes
- Atteinte oculaire+++
Diplopie (patient qui voit double), ptosis (respect de la musculature intrinsèque) pathognomonique
du sd myasténique
-
Atteintes muscles respiratoires +++
-
Atteinte phono-laryngée
4. Syndrome pyramidal (moteur central)
Il s’agit d’une atteinte du faisceau pyramidal cortico-spinal, avec un topographie distincte suivant le
site lésionnel : cortex/capsule interne/TC/moelle. On est alors plutôt dans une pathologie centrale
que périphérique.
On aura alors :
- Paralysie motrice :
Hémiplégie proportionnelle ou non, tétraplégie ou paraplégie, avec atteinte parfois parcellaire
- Tonus variable :
hypotonie à la phase aigue, hypertonie spastique à la phase tardive
- Modification des ROT :
Abolis initialement puis vifs polycinétiques, diffusés avec zone d’extension réflexogène
Clonus de la rotule, trépidations épileptoïdes du pied
-
Signe de BBK (Babinski pour les intimes)
39 sur 44
SYNTHÈSE SYNDROMES MOTEURS
Sd pyramidal
Sd neurogène
périphérique
Sd myasthénique
Sd myogène
Déficit moteur
prédomine sur les
muscles
fléchisseurs aux
membres inférieurs,
extenseurs aux
membres
supérieurs
peut toucher un
seul muscle,
territoire tronculaire
ou radiculaire, ou
distal, bilatéral et
symétrique
plutôt proximal,
muscles oculomoteurs,
pharyngés;
laryngés
proximal et
symétrique, peut
toucher la face, le
tronc. Atteinte
sélective de
certains muscles
Amyotrophie
absente ou
discrète, due à
l’immobilisation
marquée
absente
amyotrophie et/ou
hypertrophie
Tonus
spasticité
hypotonie
normal
hypotonie
ROT
vifs et diffusés
faibles ou abolis
normaux
normaux
Réflexe cutané
plantaire
extension
en flexion
en flexion
en flexion
Fasciculations
absentes
possibles
absentes
absentes
Réflexe idiomusculaire
présent
présent
présent
aboli
EMG
normal
tracé neurogène et/
ou VC anormales
bloc neuromusculaire
tracé myogène, VC
normales
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Partie non traitée :
Les Syndromes Hémisphériques
I.
Rappels
Le cortex correspond à la couche de substance grise, correspondant aux corps cellulaires des
neurones, à la surface du cerveau.
Il va être responsable de toutes les activités conscientes et de nombreuses activités inconscientes.
La fonction des deux hémisphères n’est pas tout à fait symétrique, on parle de :
- hémisphère majeur (ou dominant) : à gauche chez les droitiers, à droite chez les gauchers,
responsable au niveau du lobe pariétal de la fonction language
- hémisphère mineur (ou dominé) : l’inverse, responsable au niveau du lobe pariétalde
l’intégration du schéma corporel
Chaque fonction est élaborée par une aire du cortex, avec par exemple :
– Mouvements volontaires : aire motrice (partie postérieure du lobe frontal)
– Sensations : aire sensitive (partie antérieure du lobe pariétal
– Intégration du schéma corporel : lobe pariétal de l’hémisphère mineur
– Langage : lobe pariétal de l’hémisphère majeur
– Vision : lobe occipital
On peut donc deviner la localisation d’une lésion (tumeur, infarctus) en fonction des symptômes
neurologiques
41 sur 44
Les aires corticales :
!
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Homoncules sensitif : Chaque partie du corps a été dessinée dans les
mêmes proportions que l’espace qu’elles
occupent dans l’aire sensitive somesthésique
On va maintenant décrire les principaux syndromes hémisphériques, en voyant la zone corticale
atteinte et ses conséquences.
Attention on parle donc maintenant de pathologie neurologique centrale et non plus périphérique
comme décrit précédemment.
II. Les différents syndrômes hémisphériques
• Le syndrome rolandique
Il s’agit d’une atteinte de l’aire somatomotrice avec somatotopie (du sillon rolandique au lobule
paracentral)
On aura alors :
- Déficit moteur ++
Avec hémiplégie controlatérale, à prédominance brachio-faciale si atteinte face externe (du sillon
médian) et crurale si face interne
- Déficit sensitivo-moteur
Souvent par débord sur la région pariétale ascendante (Artère cérébrale moyenne vascularise les
gyrii pré et post centraux (syndrome de la région centrale)
PS : si la lésion déborde sur le pied de la région F3 on aura une aphasie d’expression type Broca
• Le syndrome pariétal
Il s’agit d’une atteinte de l’aire somesthestique primaire + associative (gyrus post-central ou
région pariétal ascendante)
On aura alors :
- Déficit sensitif
Élémentaire sous forme d’hypo ou d’anesthésie hémicorporels controlatéraux
ou
Complexe de type extinction sensitive ou astéréognosie
- Troubles visuo-spatiaux
À type de quadranopsie inférieure controlatérale ou négligence visuo-spatiale
- Apraxie (gestuelle, constructive, de l’habillage)
- Héminégligence (spatiale, auditive, visuelle, motrice)
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- Troubles du schéma corporel
- Niveau hémisphère mineur : hémiasomatognosie (main étrangère : le patient refuse de reconnaître
que c’est sa main qui est malade)
- Niveau hémisphère dominant : agnosie digitale et indistinction droite et gauche
- Aphasie
- de type Wernicke ou sensoriel ++ (lésion du gyrus supramarginalis et pli courbe) : trouble de
compréhension du language du à débit important mais sans suite logique
- de type conduction (faisceau arqué)
- de type transcorticale sensorielle
• Le syndrome occipital
Il s’agit d’une atteinte de l’aire visuelle (lobe occipital). On aura alors :
- Déficit simple : hémianopsie ou quadranopsie controlatérale
- Déficit complexe : Négligence visuelle ou visuo-spatiale voire agnosie visuelle: objets,
visage, couleurs, lettres
• Le syndrome pariétal
Il s’agit d’une atteinte de l’aire auditive (lobe pariétal). On aura alors :
- Aphasie de Wernicke
- Agnosie auditive : bruit, musique (amusie), mots (surdité verbale)
- Quadranopsie latérale homonyme
- Confusion mentale (atteinte lobe droit)
- Amnésie antérograde (atteinte bi-hippocamique)
• Le syndrome frontal
Il s’agit d’une atteinte du lobe frontal lui-même ou de ses connections, pouvant entrainer un grand
nombre de troubles, divisé en 3 grands types :
- Troubles cognitifs dysexécutifs :
- Trouble de la planification, initiation, stratégie, hiérarchisation de tâches, déduction de règle.
- Difficulté à réagir face à situation nouvelle , complexe ou conflictuelle
- Collectionisme
- Troubles psycho-comportementaux
- Versant déficitaire :
Diminution de la vie psychique avec apragmatisme, aboulie, ralentissement idéatoire, mutisme
akinétique (lésions bilatérales), indifférence affective (athymormie)
- Versant productif :
Euphorie niaise, humeur joviale, impulsivité sociale, hyperactivité inefficace, distractibilité,
inattention, hypersexualité, boulimie, urination
- Troubles moteurs
- Troubles de la marche : marche à pas « collés au sol » ou impossible (abasie) et une tendance aux
rétropulsions (astasie) (marche à petit pas)
- Réflexes archaïques (grasping, sucking, aimantation)
- Comportement d’imitation, d’utilisation
- Déviation oculo-céphalique (regarde du côté de sa lésion)
-Troubles sphinctériens (incontinence urinaire, parfois aussi fécale)
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