Prospérité et dépression Dans ce chapitre et dans toute l'unité 3, vous devrez évaluer le rôle d'évènements historiques dans l'identité canadienne. Vous étudierez, dans ce chapitre, les évènements de deux décennies très différentes: celles des années 1920 et 1930. Les années 1920 ont été des années de croissance et de prospérité. Les nouvelles technologies ont fait partie de la vie quotidienne de nombreux Canadiens. Certains évènements des années 1920 ont provoqué une crise économique qui a durement touché les Canadiens pendant les années 1930, connues aussi sous le nom de Grande Crise. En étudiant les évènements de ces deux décennies, tentez de comprendre comment la prospérité des années 1920 et les luttes économiques des années 1930 ont contribué à façonner l'identité actuelle du Canada. Une petite fille touche le casque à Visoko en Bosnie-Herzégovine, en 199A. Au cours du 20e siècle, le Canada, pays agricole, plus préoccupé par ce qui arrivait à l'intérieur de ses frontières, s'est transformé en pays industrialisé plus ouvert au monde. d'un soldat de la paix Figure 6.2 En 1930, plus d'un million d'automobiles ont ère.immatriculées au Canada. Comment l'accroissement de la mobilité a-t-il changé la vie des gens dans les années 1920? Figure 6.1 Au cours des années 1930, les gens enlevaient souvent le moteur de leur voiture et y attelaient des chevaux ou des bœufs. On appelait ces voitures des «bogheis à Bennett» d'après le patronyme du premier ministre, R .B. Bennett. 85 La prospérité des années 1920 La guerre est finie La Première Guerre mondiale a apporté de nombreux changements dans la société canadienne. À la fin de cette guerre, en 1918, les Canadiens espéraient que la vie reviendrait rapidement à la normale. L'adaptation à la paix n'a toutefois pas toujours été facile. Par exemple, l'économie de guerre a dû se transformer en économie de paix. Pendant la guerre, l'Europe avait un énorme besoin de produits canadiens qui incluaient de la nourriture et des produits manufacturés, surtout des armes et des munitions. Cette demande a chuté avec la fin de la guerre et a ainsi créé une récession temporaire au Canada. Cette récession s'est surtout ressentie dans les Maritimes et les Prairies où les ventes de poisson et de blé ont baissé. Les biens et services étaient rares au Canada pendant la guerre, car les industries produisaient des biens essentiellement militaires. Cela a entraîné une hausse des prix des biens de consommation courante. De retour au pays, les soldats ont été surpris de constater que bien des produits coûtaient deux fois plus cher qu'avant la guerre. Les travailleurs se sont vite aperçus qu'ils ne pouvaient plus acheter le nécessaire parce que les salaires n'avaient pas augmenté au même rythme que les prix. Les ventes 'ont donc baissé, ce qui a nui à l'économie. Le chômage s'est accru et plusieurs ex-combattants n'ont pas trouvé de travail. parce que le blé était de nouveau en grande demande. Les activités minières se sont accrues, surtout en Colombie-Britannique, grâce à la demande du Canada et d'antres pays en minerais divers (fer, nickel, zinc, cuivre et autres métaux). Le commerce avec les ÉtatsUnis a augmenté dans les années 1920, poussé par la demande en pâtes et papiers, ce qui a produit un boom économique dans les régions productrices de pâtes et papiers. Les compagnies américaines comme Ford, General Motors et General Electric ont construit des succursales au Canada afin d'éviter les droits de douane ou les taxes sur les produits importés au Canada. Les villes du Canada central ont bénéficié de l'augmentation du secteur de la fabrication au cours des années 1920. La valeur des produits manufacturés à Montréal a connu une hausse de 700 % pendant cette décennie. Les nouvelles technologies ont stimulé la croissance économique. Dans les années 1920, l'électricité s'était répandue, même si elle n'était pas encore accessible aux nombreux Canadiens qui vivaient à l'extérieur des zones urbaines. L'utilisation d'équipements électriques et à essence a fait augmenter la productivité au travail. 1100 I!! ë5 "O (1J "O Ill c: 1. Comment vous seriez-vous senti si vous aviez combattu lors de la Première Guerre mondiale et que vous n'aviez pas trouvé de travail de retour au Canada? Exprimez vos sentiments dans une lettre à un journal. Une intense activité économique pour certaines personnes En 1923, le Canada central, la Colombie-Britannique et les Prairies ont commencé à sortir de la récession pour entrer dans une période de croissance. La production agricol7gmenté, surtout les Prairies dam .52 ~ 0 "O (1J "O VI c: .52 ~ 1. Faites une recherche sur les nouveaux produits des années 1920, comme la machine à laver. Choisissez un produit et faites un organigramme pour montrer l'impact de ce produit sur d'autres secteurs de l'économie. Montrez, par exemple, les emplois créés grâce à la fabrication de ce produit. Vous pouvez utiliser un logiciel de diagramme en toile d'araignée pour réaliser cette activité. 1911 • Autre Métaux précieux • Métaux communs • Charbon 1921 Figure 6.4 Production minière au Canada. Comment la prospérité grandissante du pays a-t-elle influencé la vie des citoyens canadiens? Faire le point 1000 ..!!:! •..ra Ill 240 220 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 1901 1. Quel effet a eu l'augmentation des échanges com- 900 800 700 merciaux avec les États-Unis au cours des années 1929 sur l'identité canadienne? 2. Comment l'accessibilité à l'électricité a-t-elle touché le secteur de la production? 3. Comment la chaîne de montage et la production en série ont-elles augmenté les profits d'une entreprise? 600 500 400 300 200 100 0 1901 1911 1921 Produits spécialisés • Produits agricoles Produits d'élevage Figure 6.3 Production agricole au Canada. Quelle région a été la plus touchée par la récession qui a suivi la Première Guerre mondiale? L'introduction de la chaîne de montage a augmenté la productivité au travail ainsi que les bénéfices des industries. De nouvelles inventions pour la maison comme la cuisinière électrique, qui est une invention canadienne, ont contribué au développement de l'industrie de la transformation et du commerce de détail au Canada central. L'emploi s'est accru avec le temps et plus de travailleurs ont pu s'offrir les nouveaux produits. Une société de consommation, prête à acheter les tout derniers appareils, faisait son apparition. Une économie en perte de vitesse pour d'autres personnes Le boom économique des années 1920 n'a pas atteint les Maritimes où l'économie ralentissait ou déclinait. L'économie de Terre-Neuve-et-Labrador (qui était alors le Dominion de Terre-Neuve) n'a pas connu ce boom économique à cause de certaines raisons. La construction navale avait été le principal moteur de l'économie de la région pendant de nombreuses années. Cette industrie avait déjà commencé à perdre de l'importance avant même la Première Guerre mondiale. Malheureusement, aucune autre industrie importante ne l'avait remplacée. De plus, les ports de St. John's et d'Halifax ne pouvaient pas se moderniser assez rapidement et entrer en concurrence avec le port de Montréal, qui avait reçu des subventions fédérales pour son expansion. Après la Première Guerre mondiale, de nouvelles politiques fédérales ont également nui à l'économie de la région. Le gouvernement avait haussé les tarifs de fret ferroviaire. Les industries des Maritimes et de TerreNeuve étaient situées trop loin de leurs marchés des autres provinces du Canada et des États-Unis, contrairement aux industries de l'Ontario et du Québec. Pour couvrir les tarifs de fret de plus en plus importants, les industries ont dû augmenter leurs prix. Leurs produits sont devenus moins attirants et les industries ont perdu des clients. Entre 1920 et 1926, la région a perdu 42 % de ses emplois dans le secteur manufacturier. Bien des gens ont quitté la région pour trouver du travail en Ontario, au Québec ou aux États-Unis. 1 1 .1 1 i 1 11 •• 1 86 /1. - 87 Nouveau- NouvelleBrunswick Écosse Approfondir ses connaissances ColombieBritannique Alberta Saskatchewan Manitoba Ontario Québec 1921 0,5 0, 1 0,05 0,3 2.8 1,8 0,03 0,03 0,001 1931 1,2 0,2 0, 1 1, 1 4,9 8, 1 0,4 0,3 0,004 1.-P.-É. Figure 6.5 Production d'énergie électrique par province (en milliards de kWh), en 1921 et 1931. Que signifie kWh? Utilisez un atlas pour comparer ces chiffres avec ceux de la production d'électricité aujourd'hui. (Il y avait neuf provinces canadiennes dans les années 1920.) L'hydroélectricité s'est développée moins rapidement dans les Maritimes que dans le reste du Canada, faute d'argent. La première grande centrale hydroélectrique des Maritimes, située à Grand Falls au NouveauBrunswick, ne s'est ouverte qu'en 1931. Le manque d'énergie électrique empêchait les industries de profiter des nouvelles technologies. Par conséquent, les industries du secteur secondaire, comme celle des pâtes et papiers, ont mis plus de temps à se développer. L'exploitation des ressources naturelles - les industries du secteur primaire, comme la pêche, l'agriculture, les mines et la forêt- a été la principale source d'emplois dans les Maritimes pendant les années 1920. Les États-Unis ont augmenté leurs tarifs d'importation de poisson et de produits agricoles, ce qui a créé un problème important à ces industries. Comme leurs produits étaient soudainement devenus plus chers, les pomiculteurs de la Nouvelle-Écosse, les producteurs de pommes de terre du Nouveau-Brunswick et de l'Île-du-Prince-Édouard ainsi que les pêcheurs des Maritimes et du Dominion de Terre-Neuve ont perdu des clients. L'industrie houillère de la Nouvelle-Écosse a connu, elle aussi, des hauts et des bas pendant ces années-là. Le marché du charbon a chuté lorsque les industries manufacturières de l'Ontario et du Québec ont commencé à utiliser le pétrole et l'électricité. Les difficultés des années 1920 ont conduit de nombreux habitants des Maritimes à défendre l'idée d'une union de leurs provinces. Ils pensaient qu'une union des provinces les rendrait plus fortes et plus aptes à résoudre les problèmes de la région. Ils pourraient également avoir plus d'impact sur les décisions du gouvernement fédéral. Ce mouvement a fait reconnaître les Maritimes comme une région et a abouti à la rédaction d'un rapport recommandant une baisse des tarifs de fret pour les Maritimes. 88 1. Le débat sur la puissance politique et sur l'économie de la région de l'Atlantique continue d'exister. Certaines personnes prétendent que cette région est trop dépendante du gouvernement fédéral, tandis que d'autres pensent qu'elle est désavantagée par le système fédéral. Faites une recherche sur les différents points de vue. Rédigez un texte d'opinion afin d'exprimer votre point de vue sur cette question. 2. Faites plus de recherche pour identifier les mesures prises en faveur de la coopération entre les provinces de la région de l'Atlantique. Est-ce que la création d'une province de l'Atlantique unie est une bonne idée? Justifiez votre point de vue. l. Dressez,sur une carte du Canada, une liste des activités économiques et de leurs influences pendant les années 1920 pour les régions suivantes: Mode de vie et technologie Figure 6.6 Quels ont été les effets de l'exode de la main-d'œuvre sur l'économie des Maritimes? Quels revenus ont été perdus à cause de l'envoi des matières premières aux États-Unis? Faire le point 1. Comment les facteurs suivants ont-ils nui à l'économie des Maritimes au cours des années 1920? • les taux élevés de fret ferroviaire et la distance qui les sépare du Québec et de !'Ontario; • le manque de capitaux à investir dans les ressources; • le lent développement de l'énergie hydroélectrique; • les tarifs douaniers. 2. Comment le manque d'industries du secteur secondaire a-t-il limité le développement de l'industrie forestière? l. Pourquoi les habitants des Maritimes croyaient-ils que l'union de leurs provinces attirerait l'attention du gouvernement fédéral? Les années 1920 sont connues comme des « années folles», parce que c'était une décennie de liberté sociale où il faisait bon vivre. Les nouvelles technologies et les inventions avaient rendu la vie plus facile et plus agréable à de nombreux Canadiens. La production en série rendait les nouveaux produits facilement disponibles pour ceux qui pouvaient se les offrir. Les riches La prospérité économique a apporté des changements importants. Comme les salaires augmentaient, les travailleurs avaient plus d'argent pour acheterles nouveaux produits fabriqués en série. Le système de paiement par versements, qui permettait aux consommateurs« d'acheter maintenant et de payer plus tard», a été implanté pour ceux qui n'avaient pas d'argent ou la patience d'attendre. Pour la première fois, bien des personnes ont commencé à acheter à crédit. Des agriculteurs, par exemple, voulaient de nouvelles machines agricoles, mais ne pouvaient pas toujours les payer comptant. Alors les marchands accordaient un crédit. Les gens s'endettaient et pensaient qu'il n'y aurait pas de problème: la Colombie-Britannique, les Prairies, le Canada central et la région de l'Atlantique. Vous pouvez utiliser un système d'information géographique (logiciel SIG) et un logiciel de présentation pour réaliser cette activité. 4. Le Territoire du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest sont devenus plus accessibleslorsque les pilotes de brousse ont commencé à aller dans le Nord au cours des années 1920. Faites une recherche pour découvrir quel a été l'impact économique et social de ces expéditions sur les Premières nations et les Inuits. Dressez une liste des activités économiques de cette région et de leurs influences. Ajoutez-la sur votre carte. 5. Terre-Neuve était un dominion indépendant dans les années 1920. Lisez des récits sur la vie de ses habitants dans ces années-là. Quelle province avait l'économie la plus ressemblante? La voiture venait en tête de liste des objets à acheter. Il devenait possible de posséder une voiture pour« un dollar versé et un dollar par semaine». En 1923, une nouvelle Ford coûtait 440$ (soit 5 211 $ aujourd'hui). On pouvait ajouter des options comme un pneu de secours, un compteur de vitesse ou des phares en payant un peu plus cher. Beaucoup de gens ne pouvaient se permettre de débourser autant d'argent en une seule fois, alors on leur accordait un prêt. La voiture a rendu les voyages plus faciles : les citadins ont commencé à aller à la campagne et les habitants de la campagne pouvaient aller faire leurs achats en ville. Le téléphone est également devenu à la mode à cette époque-là. Il permettait la communication entre et avec les habitants des régions isolées ou d'autres régions et ce, même si les appels interurbains étaient souvent difficiles à faire et coûtaient cher. En 1920, une famille sur quatre avait le téléphone, mais en 1929, trois familles sur quatre en possédaient un dans plusieurs régions du Canada. Les nouveaux appareils électriques étaient également très demandés. Bien des travailleurs canadiens pouvaient s'offrir ces nouveaux produits grâce aux paiements mensuels et aux ventes à terme. Des techniques publicitaires persuasives encourageaient les consommateurs à acheter. 89 1. Imaginez ce que serait votre vie sans les inventions des années 1920. Laquelle de ces inventions vous manquerait le plus? En quoi votre vie serait-elle différente? 2. Dans quelle mesure les biens matériels sont-ils devenus une partie de l'identité canadienne? Donnez des exemples pour appuyer votre réponse. Figure 6.7 Cette photo d'une rue animée avec ses voitures et ses tramways a été prise à Toronto en 1929. Quelle sorte de changement la production en série de voitures a-t-elle apportée dans une ville déjà pleine d'activité? Quels changements les voitures ont-elles apportés dans le Canada rural? Labors Figure 6.8 Ces produits sont devenus populaires chez ceux qui avaient l'électricité et qui pouvaient se les offrir ou les acheter grâce au paiement par versements. Quand l'électricité a-t-elle été accessibleaux foyers de votre localité? Les démunis Les Canadiens n'ont pas tous profité de la prospérité des années 1920. Les nouveaux produits et les nouvelles technologies n'étaient que des rêves pour certaines personnes. Les travailleurs à faible salaire, par exemple, n'ont pas bénéficié du boom des années 1920. Dans les régions rurales du Canada, les familles pauvres échangeaient avec les commerçants ce qu'ils cultivaient contre des produits de première nécessité. Dans les villes, des familles de petits salariés luttaient pour survivre, elles n'avaient pas toujours l'électricité ni les moyens d'acheter les nouveaux biens offerts sur le marché. Bien des Canadiens d'origine africaine et de descendance asiatique faisaient partie de ces petits salariés. L'insousciance des années 1920 n'avait pas atteint les petits salariés. Les conditions des femmes pendant cette décennie étaient très différentes de celles d'aujourd'hui. Lors de la Première Guerre mondiale, les hommes sont partis au combat et les femmes ont fait des progrès dans le monde du travail. La plupart ont cependant perdu leur emploi au retour des soldats. La plupart des filles quittaient l'école vers la ge année. Elles devaient devenir des épouses et des mères et abandonner le marché du travail une fois mariées. Les femmes qui avaient un certain niveau d'instruction pouvaient être institutrices, infirmières, aides-comptables ou secrétaires. Celles qui n'avaient pas de qualifications trouvaient du travail comme femmes de ménage et commis dans des bureaux, des magasins ou des usines. Quelques femmes fréquentaient l'université. En 1920, 16,3 % des étudiants de premier cycle étaient des femmes; en 1930, ce chiffre est passé à 23,5 %. Les diplômées universitaires avaient plus de possibilités d'emploi, mais elles étaient généralement beaucoup moins payées que les hommes occupant les mêmes postes. Les conditions des enfants s'étaient améliorées grâce aux lois sur le travail des enfants, mais un bon nombre de jeunes gens travaillaient toujours dans des entreprises familiales ou quittaient l'école pour aller travailler. En 1929, les lois sur le travail des enfants ont interdit le travail en usine ou dans les mines aux jeunes de moins de 14 ans, et ce dans la plupart des provinces. 01•&47, Thl8 Uprl11ht T8ble la lieavtly nlckel-Plated wtlh beavy oast. base; bas a guarante<'Ù element t.bat Will toast the breed eventv: complete wltb auscn- ToHter ~~:.~~~~-~~-1~: 3.75 Faire le point 1. Comment l'accès au crédit a-t-il changé la vie des gens? 2. Observezles nouveaux appareils de la figure 6.8. Comment chacun a-t-il modifié le travail à la maison? 90 Figure 6.9 Les femmes ont trouvé des emplois de téléphonistes grâce à la popularité grandissante du téléphone. Comparez les conditions de travail des années 1920 avec celles d'aujourd'hui. 9l l1'I 1. 1 1 1 l l I' 'lI t ! 1 1. 1 1 !I 1 1, 1 11 ; Les Premières nations du Canada n'ont pas profité de la croissance économique des années 1920. Comme vous l'avez appris dans le chapitre 3, plusieurs Premières nations avaient été déplacées dans des régions où le sol était pauvre et les ressources économiques faibles. La vie dans ces communautés était parfois très difficile. Le gouvernement espérait assimiler les Premières nations à la culture dominante. Sa politique était fondée sur la croyance ethnocentrique que les Premières nations bénéficieraient des prétendus avantages de la culture dominante s'ils abandonnaient leurs valeurs, leurs croyances et leur culture. Les Premières nations avaient plus de contacts avec la culture dominante parce que l'avion rendait plus facile l'accès aux communautés éloignées. En 1920, le gouvernement a rendu l'école obligatoire pour tous les enfants des Premières nations âgés de 7 à 15 ans. Le gouvernement pensait que l'école était le meilleur moyen d'atteindre son objectif d'assimilation. Au début de 1800, il y avait des écoles dans les réserves. Dans les années 1870, le gouvernement a commencé à construire des pensionnats. On pensait alors que ces pensionnats, qui éloignaient les enfants de l'influence des parents, étaient la meilleure façon d'assimiler les enfants des Premières nations. Les années 1920 ont vu le nombre de pensionnats augmenter. Des milliers d'enfants déracinés n'avaient plus le droit de parler leur langue maternelle, de porter leurs vêtements traditionnels ou de participer à leurs fêtes culturelles. Les Premières nations qui se sont assimilées ont souvent trouvé que les avantages de l'assimilation n'étaient pas aussi grands que ce que le gouvernement avait bien voulu leur faire croire. Elles n'étaient pas facilement acceptées par les autres membres de la société canadienne. Les politiques gouvernementales sur l'instruction étaient contestées. Fred Loft (appelé Onondeyoh ou « montagne magnifique»), un ancien combattant mohawk de la Première Guerre mondiale, a fondé, en décembre 1918, la League ofJndians of Canada. Fred Loft voulait hausser le niveau de scolarisation offert aux membres des Premières nations. Il a encouragé toutes les bandes du Canada à faire partie de la ligue et à assister aux réunions annuelles. Le ministère des Affaires indiennes s'est farouchement opposé à cette ligue, sous prétexte que Loft cherchait à nuire 92 1. Les Premières nations ont conservé leur culture malgré la politique fédérale d'assimilation et la discrimination de la société canadienne envers eux. Qu'est-ce que cela révèle sur leur sentiment d'identité? Justifiez votre réponse. de cinéma populaire et elle a été surnommée « l'ange del' Amérique». Elle a commencé sa carrière dans les films muets et l'a poursuivie dans les « films parlants» comme on appelait les premiers films avec du son dans les années 1930. Mary Pickford et d'autres acteurs de l'époque ont créé l'United Artists, une société cinématographique prospère. Les sports Les loisirs L'invention de la radio et celle du cinéma ont enrichi les loisirs des années 1920. Les premières radios fonctionnaient mal, mais étaient très demandées. Il fallait utiliser un casque d'écoute et se concentrer pour entendre quelque chose. Vers 1925, Ted Rogers, un ingénieur canadien, a inventé la radio électrique pour remplacer la radio à piles et à cristaux. La radio était un moyen de procurer une plus grande variété d'informations et de divertissements à un plus vaste public. La radio, par exemple, a popularisé le jazz, un style créé par des musiciens afro-américains. Les films muets étaient un divertissement populaire. Mary Pickford, née à Toronto, est devenue une vedette Figure 6.10 Quenich (à gauche) est le père des enfants que l'on voit ici dans leurs uniformes de pensionnaires. Ce genre de photo du début du xxe siècle était utilisé pour promouvoir les pensionnats. Quels messages cette photo pouvait-elle envoyer à la fois aux membres des Premières nations et aux autres Canadiens? Les années 1920 sont reconnues comme l'âge d'or du sport au Canada. Plus de Canadiens ont commencé à assister à des matchs de baseball, de football et de boxe parce qu'ils travaillaient moins longtemps et avaient plus d'argent à dépenser. Les matchs de hockey étaient diffusés à la radio. La voix de Poster Hewitt criant « Il lance et compte ! » était entendue partout dans le pays. La course à pied, l'aviron, la natation et les courses cyclistes étaient également très populaires. Les femmes ont commencé à jouer un rôle actif dans les sports organisés. Pour la première fois, des femmes ont pu participer à des compétitions en athlétisme aux Jeux olympiques de 1920. L'équipe féminine canadienne de relais a remporté la médaille d'or du relais 400 mètres. Le basket-ball féminin a été reconnu ED\\O\ TO\ C'O\I \\f:"CIAL G~DU-\TES BASKETBALL CLUB à l'autorité du gouvernement. En 1927, le gouverne- 1111 T WOAL.05 t;HAMPtONS ment a adopté la Loi sur les Indiens qui interdisait aux Premières nations de s'organiser politiquement et d'engager des avocats pour les représenter dans toute revendication contre le gouvernement. Ces restrictions sont restées en vigueur jusqu'en 1951. Faire le point 1. l'étiquette d'« années folles» attribuée aux années 1920 ne reflète pas véritablement la perception qu'avaient certains Canadiens de cette décennie. Quelle étiquette les Canadiens qui souffraient de pauvreté ou de discrimination auraient-ils pu attribuer à cette décennie? Discutez avec vos camarades de la justesse de ces étiquettes. Figure 6.11 Les Edmonton Grads ont permis de faire reconnaitre le basket-ball féminin. Les Grads ont remporté le championnat du monde en basket-ball féminin 17 années de suite. ... - !1:1 J 1 ', ' 93 ~· . Les causes de la crise des années 1930 internationalement lorsque la célèbre équipe des Edmonton Grads s'est mise à remporter des championnats les uns après les autres. Cependant, à l'époque, les règles de jeu étaient différentes pour les femmes qui pratiquaient le même sport que les hommes. On pensait qu'il était mauvais pour la santé des femmes de fournir autant d'effort que les hommes. Le krach boursier L'évènement crucial qui a marqué la fin des années folles et le début de la crise des années 1930 s'est déroulé le 29 octobre 1929. Ce jour-là, connu comme le « mardi noir», la Bourse de New York s'est effondrée. Pour comprendre l'importance de cet évènement, vous devez avoir quelques notions sur les actions. Une action est une part de propriété d'une société. De nombreuses sociétés ont vendu des actions dans les années 1920 pour avoir de l'argent afin de développer de nouveaux produits ou d'agrandir leurs entreprises. On promettait à la personne qui achetait l'action une partie du bénéfice de la société, que l'on appelait un dividende. Pendant la Première Guerre mondiale, on avait encouragé les Canadiens à acheter des obligations de la Victoire. Celles-ci étaient des certificats garantis utilisés pour réunir des fonds pour la guerre. Après la guerre, ces obligations pouvaient être rachetées au prix d'achat plus un certain montant d'argent, les intérêts. Faire le point 1. Quels genres de divertissements la culture américaine exporte-t-elle aujourd'hui au Canada? Pensez-vous que cela peut menacer l'identité canadienne? Pourquoi? 2. Comment le rôle des femmes a-t-il changé dans les années 1920? Que révèlent les nouvelles modes sur la femme? Attitudes changeantes et parfois choquantes Les boîtes de nuit sont devenues à la mode au cours des années 1920. Les gens y allaient pour se détendre, danser, fumer, boire et écouter des orchestres. On devait apprendre à danser le Charleston. Il y avait des concours de danse partout au Canada. Ces boîtes de nuit reflétaient un climat social de plus en plus détendu. Certaines personnes n'approuvaient pas ces nouvelles activités et attitudes. Ils étaient choqués par ce qu'ils voyaient ou entendaient. De jeunes citadines semblaient prendre plaisir à se rebeller contre les conventions, aussi bien dans leur habillement que dans leur comportement. Elles aimaient aller dans les boîtes de nuit et danser les dernières danses à la mode. Beaucoup de gens trouvaient scandaleux que des femmes fassent des choses habituellement réservées aux hommes, comme boire de l'alcool et fumer. La.mode féminine se voulait représentative d'une nouvelle liberté pour les femmes. Les robes racourcissaient. Les cheveux étaient coupés à la garçonne (fini les cheveux longs!). La mode masculine était également moins conventionnelle. L'homme qui suivait la mode portait le pantalon large ou golf, \e chapeau et le nœud papillon. Seuls les membres les plus aisés de la société pouvaient se permettre cette mode. Figure 6.12 Ce «look» pouvait paraître osé et choquant aux yeux de nombreux Canadiens des années 1920. Qu'en pensez-vous? $IOQ WILL l)Uy THIS CAR MUST HAVE C~SH LOST All ON TttE ~QCK IWlKET 1. Les règles de jeu du basket-ballféminin ont changé au fil des années.On a, par exemple, graduellement diminué le nombre de joueuses par équipe afin qu'elles occupent plus de place sur le terrain. Faites une recherchesur le basket-ballféminin pour comparer les règles du début des années 1900 avec celles d'aujourd'hui. Comment les anciennes règles reflètentelles l'idée que les femmes ne devaient pas trop fournir d'effort? Aimeriez-vousjouer au basket-ball en suivant ces anciennes règles?Expliquez. 2. De 1920 à 1930, la fabrication, le transport, l'importation, l'exportation et la vente d'alcool étaient interdits aux États-Unis. De nombreux Canadiens se sont enrichis en faisant de la contrebande d'alcool aux États-Unis pendant la prohibition. Lisez des comptes rendus sur la prohibition et sur les activités de ces contrebandiers d'alcool. Quelles amendes risquaient-ils d'avoir? Leur commerce était-il rentable? Comment faisaient-ils passer l'alcool aux États-Unis? Figure 6.13 i, . -~ Comment cet homme qui doit vendre sa voiture se sent-il? 95 94 .~ Cette expérience a encouragé les gens à acheter des actions. Pendant la période faste des années 1920, les cours du marché ont augmenté sans arrêt. Les gens ignoraient les risques associés aux placements boursiers. Ils ne tenaient pas compte du fait que la valeur des actions variait et que ce n'était pas un investissement garanti. (Voir la rubrique La boîte à outils des habiletés sur le fonctionnement du marché boursier, à la page 96.) Le jeudi 24 octobre 1929, le cours des actions a commencé à chuter de façon spectaculaire à la New York Stock Exchange, la plus grande Bourse d'Amérique du Nord. Les cours ont continué à chuter le vendredi et le lundi suivant. Le mardi 29 octobre, des milliers d'investisseurs désespérés envahissaient le New York Stock Exchange, essayant de vendre leurs actions avant de perdre trop d'argent. Personne ne voulait les acheter, et les cours chutaient encore plus. Privé de la confiance des investisseurs, le marché boursier s'est effondré. La crise des années 1930 venait de commencer. Beaucoup de gens ont imité l'homme que l'on voit à la figure 6.13. Cela a créé un effet d'entraînement, et l'économie a connu un déclin. - .-- ~ ~ ,,..-.- --- .-..-. ,,. ...,_......,...._.. Boite à outils des habiletés Comprendre le fonctionnement du marché boursier .................................................................................................................... La Bourse est le lieu où on achète et où on vend des actions. Il existe quatre importants marchés boursiers au Canada. Les individus qui désirent acheter ou vendre des actions doivent passer par l'intermédiaire d'un courtier, qui envoie leurs demandes à la Bourse. À son tour, la Bourse coordonne toutes les demandes. Des employés, appelés négociateurs en Bourse ou négociateurs de parquet, s'occupent des demandes faites par les clients et effectuent les transactions. Le cours des actions reflète l'opinion du public sur la valeur, la stabilité et la croissance d'une société. Les actionnaires peuvent consulter leur courtier pour connaître la valeur de leurs actions et savoir combien on en a vendu ou acheté; ils peuvent obtenir ces renseignements dans les journaux ou en ligne. L'information concernant le marché des titres comprend le cours le plus élevé et celui le plus bas d'une action pour l'année précédente, le cours le plus élevé et celui le plus bas au marché du jour. li inclut aussi le changement de valeur depuis la veille, le volume des transactions (le nombre total des transactions) et les dividendes distribués aux actionnaires. On appelle ces statistiques des indicateurs, car elles indiquent comment se portent les actions d'une société en particulier. Des règles boursières et des lois canadiennes garantissent l'honnêteté et la transmission franche et équitable de l'information. Dressez une liste d'indicateurs qui pourraient fournir de l'information sur une société à des investisseurs éventuels. Donnez ensuite le profil de deux sociétés en fonction de ces indicateurs. Une des deux sociétés devrait, selon vous, représenter un bon investissement et l'autre non. Montrez vos profils à vos camarades et discutez-en. Consultez les pages boursières pour trouver les sociétés les mieux cotées en Bourse. Pourquoi ont-elles une si bonne cote? Il y avait aussi d'autres problèmes économiques. Les institutions financières étaient moins réglementées par l'État qu'elles ne le sont aujourd'hui. Plusieurs banques ont fait faillite aux États-Unis, et des milliers de gens ont perdu leurs économies. Moins de banques canadiennes ont fait faillite, car elles étaient mieux réglementées. Le ralentissement de l'économie a forcé les industries à 'réduire les dépenses et à licencier des employés. Le chômage a encore plus nui à l'économie parce que les chômeurs ne pouvaient plus payer les achats faits à crédit. La Grande Crise a duré pendant la majeure partie des années 1930. L'économie a redémarré grâce à la Seconde Guerre mondiale. Faire le point 1. Comment les investissements ont-ils stimulé et freiné l'économie? Utilisez un logiciel de présentation pour justifier votre réponse. 2. Le gouvernement canadien aurait-il pu empêcher que la crise des années 1930 touche le Canada? Expliquez votre point de vue. Cette année-là, William Lyon Mackenzie King et les libéraux ont été battus aux élections fédérales et le chef du Parti conservateur, Richard Bedford Bennett, a été élu premier ministre. Il avait promis de prendre des mesures efficaces pour redresser l'économie. Son gouvernement a donné 20 millions de dollars pour aider les-provinces. Celles-ci ont utilisé cet argent dans des projets de secours direct (aide sociale) et de travaux publics .. Les projets de travaux publics, comme la construction de routes et de ponts, étaient un moyen de créer de l'emploi pour les gens. Cependant, R. B. Bennett n'a pas pu obtenir de meilleurs droits de douane avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. ) R. B. Bennett a appliqué des mesures économiques classiques pendant les quatre premières années de la Crise. Il croyait qu'un budget équilibré était la: solution et, il attendait la reprise. 'Au lieu de cela, la situation a empiré. Certains économistes peiµ_;nt que si R. B. Bennett avait voulu dépenser un peu plus d'argent de l'État, il aurait pu éviter bien des souffrances. La figure 6.2 montre un « boghei à Bennett». Pourquoi a-t-on donné ce nom à ces voitures et camions transformés ? Des conditions de vie difficiles Les causes profondes de la Crise Le krach boursier n'a été que la cause immédiate de la Crise. Les origines de la crise des années 1930 sont liées aux habitudes d'achat et de dépense des années 1920. Grâce au crédit, les Canadiens ont pu acheter de plus en plus de biens matériels. Les sociétés empruntaient de l'argent ou vendaient des actions pour payer de nouveaux équipements coOteux afin de répondre à la demande. Les gens sont devenus «gourmands». Bon nombre ont acheté des actions à crédit. Ils avaient l'impression de pouvoir devenir millionnaires, sur le papier du moins. Les pratiques de production ont été une autre cause de la Crise. Les entreprises ont produit plus que la demande parce qu'elles croyaient que la période de prospérité durerait. Elles ont stocké le surplus dans des entrepôts. De la même façon, les agriculteurs des Prairies ont continué à cultiver de grandes quantités de blé qu'ils ont stockées, et ce, même après un sommet de la demande en blé en 1927. En 1928 et 1929, il y avait pourtant des signes évidents du ralentissement de l'économie partout dans le monde. 96 Au cours des années 1920, l'économie du Canada était étroitement liée à celle des États-Unis. Le Canada comptait fortement sur les exportations aux ÉtatsUnis. Le ralentissement de l'économie américaine a fait perdre au Canada une grande part de cet échange commercial. Les investisseurs américains ont fermé leurs succursales au Canada. Des milliers de gens sont devenus chômeurs. Le Canada comptait également beaucoup sur ses autres ventes dans le monde. En 1932, les échanges internationaux avaient déjà chuté de 50 % par rapport à ceux des années 1920. Des centaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi un peu partout dans le monde. Les pays ont commencé à augmenter les tarifs d'importation. Le prix du blé est passé de 1,03 $ le boisseau en 1928 à 0,29 $ en 1931. Les marchés d'exportation d'autres produits, comme le poisson, le bois, le papier journal et les minéraux, ont aussi été perdus. 1. Faites une recherche pour savoir s'il est encore risqué, de nos jours, d'investir. Les investisseurs sont-ils mieux protégés que dans les années 1920? 2. Y a-t-il des ressemblances entre l'économie canadienne d'aujourd'hui et celle des années 1920? Examinez les ressemblances et les différences. Les conséquenc;es de . la crise des années 1930 Une politique économique en récession En 1929, William Lyon Mackenzie King, chef du Parti libéral, était le premier ministre du Canada. Il pensait, comme des milliers de Canadiens, que la crise était temporaire et que la reprise était proche. La situation s'est cependant agravée en 1930. Le chômage a ruiné bien des vies pendant la Crise. Les ouvriers non qualifiés, les propriétaires de petites entreprises, les agriculteurs et les jeunes n'arrivaient pas à trouver de travail. Les conditions de vie ont empiré chez les groupes déjà défavorisés, comme les pauvres, les travailleuses, les Premières nations et les minorités visibles. Ces personnes ont dû faire face à une discrimination encore plus importante lorsqu'elles cherchaient du travail et nombre d'entre elles ont perdu leur emploi. Seules quelques personnes qui en avaient les moyens pouvaient s'offrir les produits de luxe et les «extras». Bien des gens ne pouvaient même pas s'acheter le nécessaire. Les sans-abri et les affamés étaient nombreux. La malnutrition et les maladies liées aux carences alimentaires, comme le scorbut, se sont répandues. Les gens portaient souvent des vêtements usagés. Dans les années 1930, le gouvernement n'avait pas de programmes d'aide, d'assurance-santé, d'assurance-emploi ou de crédits d'impôt pour enfants. 97 Des temps difficiles partout au pays Ces sources primaires vous donnent un aperçu de la vie pendant la crise des années 1930. Vous pouvez approfondir le sujet en faisant plus de recherche sur cette période. Les gens qui vivaient dans des fermes mixtes étaient autosuffisants et arrivaient au moins à manger quelque chose. Ceux qui vivaient dans les centres urbains ont eu du mal à survivre. Trouver des produits essentiels était un défi. Cet extrait décrit les conditions de vie à Halifax pendant les années 1930. C'était le début iles pires jours de 111a vie. La Crise 11011s est tombée dessus et sans arge11t devant 11011.,, ïe» 111a11\·ai., jours des sept a1111ée., 11 '011t été q11 '1111 supplice ... Ut plupart du temps. nous n 'ariom rien, mais nous restions braves et fiers. Comme les hivers semblaie11t froids. Comme nous attendions avec impatience Pour économiser 1111 peu d'a,gent. jusqu 'à sept familles pouvaient v'entasser dam des locaux prévus pour beaucoup 11wi111·; clle1 11 'avaient qu'un évier à leur di1p0\itio11 dans le couloir et devaient grimper pli/lieurs érage1 pour avoir de l'eau. l'été, ses carottes et ses laitues. [Traduction libre.] (Traduction \ibre.1 Extrait de Her u1.,t Wce Trearnre, Alistair Cameron. .._ ··-·- Extrait de The Great Depression, _ Pierre Berton. ._.......___ Un certain hiver; nou ; avon, 1111Tec11 presque exclusivement grâce aux po111111e1 de terre. Ne rie; pas. mais au pri111emp.1 lorsqu'elles germaient. les germes de1•enaient nos légumes. [Traduction libre.] Extrait de Ten Lost Years, de Barry Broadfoot, tel que raconté par quelqu'un qui avait grandi dans une ferme près de Summerside, Î.-P.-É. Les pêcheurs ont été durement touchés par la Crise, à cause de l'important déclin de l'exportation du poisson. La chanson Hard Timesdécrit les dures conditions de vie des pêcheurs du Dominic~ de Terre-Neuve où beaucoup de gens vivaient avec les six cents par jour du secours de l'État. Figure 6.14 Ces hommes se partagent une chambre, une situation courante pendant la Crise. Imaginez que vous êtes un de ces hommes. Que serait votre vie de tous les jours? Maintenant je veux 1 ·011.1 chanter une cham.011 Sur les pauvres: co111111ent ils se déhrouil/aie111. Ils travail/aient du pri11temp.1}tHqu 'à /'hfrer Et du quand tout. tout était terminé, ils 11 'm•aiem rien C'étaient des temps d1//ici/e.1.très difficiles. [Traduction libre. J Extrait de Singing Our Histo1:\~ Edith Fowke et Alan Mills. 98 Le premier ministre R. B. Bennett a reçu un nombre incalculable de lettres au cours des années 1930. Il était devenu millionnaire grâce à son propre travail avant d'entrer en politique. Il répondait souvent à ces lettres en y ajoutant de deux à dix dollars. Lettre au premier ministre B. B. Bennett, Hamilton, Ontario, 1934 Cher Monsieur, Je vous écris en dernier recours pour voir si, grâce à votre aide, je ne peux pas obtenir un travail et enfin, après deux années ou plus, pouvoir me faire vivre et retrouver un peu d'indépendance. En réalité je meurs de faim et je ne vois aucun moyen de changer ça, même pas temporairement ... J'ai vraiment très faim et le timbre qui vous apporte cette lettre représentera les trois derniers cents qui me restent dans ce monde ... [Traduction libre.] Archives de R. B. Bennet La Crise a particulièrement été difficile dans les Prairies. Des désastres environnementaux et une chute des ventes du blé ont créé d~s situations désespérées. Il y a eu plusieurs sécheresses,des invasions de sauterelles et une maladie appelée la rouille. Cette maladie a détruit toutes les récoltes de blé qui avaient résisté à la sécheresse ou à l'invasion des sauterelles. Les sécheressesont rendu le sol tellement poudreux et érodé que l'on a alors surnommé les Prairies le c< Dust Bowl », ou le bol de poussière. Ut saïeté et la poussière étaient partout. Ta gra11dmamc111 /llettoit des serviettes dans les felltes m1 bas de la porte po11r empêcller la poussière d'entrer ... Le /ovoge de ta grand-maman 11 'était jeunais blanc. Les rideo11xet les draps éwie11t aussi gris que le ciel. Elle .fi-ottait ses doigts j11sq11 'à i'os. mais la po11ssière gagnait tout le tevws. C'est pourquoi llOllS ovo11s appelé ces a11Hées-là « la décennie sale» (the « Dirty Tltirties » ). En 1931, le taux de chômage le plus élevé était en Colombie-Britannique où 28 0/o de la population était sans emploi. Beaucoup de personnes ont perdu leur travail à cause du manque d'exportations dans les secteurs de la pêche, de la forêt et des mines. Des camps de secours ont été installés dans des régions éloignées. Ces camps recevaient des hommes de toutes les régions du Canada. Ces hommes avaient voyagé «en chemin de fer» jusqu'en Colombie-Britannique en espérant y trouver du travail. J'ai vécu dans un camp de travail en Co/. Britannique pendant presque dix mois. li y a environ 300 célibataires. des hommes sans travai la plupart d11 temps. Ce camp est situé à 200 km environ de Vc111co11l'e1; loin de tout. La rai.,<~r laquelle je s11i.1 venu ici est simple: j 'avais 'faim et j'étais fatigué de faire le tour du pays en train de marchandises à la recherche de travail ... La nourriture qu'ils servaient était sm11 e11t gâtée. mais quand vous avez.faim, vous vous bouche: le ne: et vous avale: C'est toujours mieux que manger de l'écureuil en ragoût, mariné ou rôti; c'est à peu près tout ce que nous avions à manger dans le.1 «jungles». [Les jungles étaient des endroits où vivaient les clochards qui vivaient dans des cabanes de papier goudronné autour des villes.] 1 [Traduction libre.] Extrait de Canada: Face of a Nation, A. Bolotta et al. Figure 6.15 Principale cabane dortoir d'un camp de secours d'Ottawa, en 1933. Comment la vie dans un camp de secours pouvaitelle influencer les sentiments des chômeurs envers le Canada? tTraduction libre.\ Extrait de The Oust Bowl, David Booth. Figure 6.16 En 1934, cette famille vivait dans la voiture-cuisine et transportait tous ses biens dans le wagon. 99 Ceux qui avaient perdu leur emploi ont tout essayé pour s'en sortir. Ils faisaient du porte-à-porte, mendiaient, demandaient aux commerçants plus de crédit, empruntaient de l'argent aux membres de leur famille et demandaient la charité aux Églises. Lorsqu'ils n'avaient plus le choix, ils devaient demander du secours direct. Demander du secours direct était très humiliant et les exigences embarrassantes. En Ontario, par exemple, vous deviez renoncer à l'alcool et à votre permis de conduire. On envoyait les jeunes hommes dans des camps. Ils devaient vivre f :::1E ces camps et débroussailler, couper du bois ou construire des routes. D'autres sont devenus des clochards qui sautaient dans les wagons de marchandises pour trouver du travail n'importe où au Canada. Créer des scénarios-maquettes ....................................................................................................................... Un scénario-maquette est un outil utilisé pour organiser la séquence des évènements sur un support visuel, comme une affiche, une vidéo, un film, une présentation multimédia ou une dramatique en direct. Cet outil de planification est composé d'une série d'esquisses illustrant les principaux évènements à montrer dans la présentation visuelle. Chaque dessin doit représenter les détails essentiels de chaque scène principale. Un petit texte ajouté aux images fournit un peu plus d'information. Le scénario-maquette aide à mettre de l'ordre dans les idées. Il donne un aperçu de cette présentation et montre si le message à communiquer est bien transmis. Un scénario-maquette donne également de l'information sur chaque scène, comme l'atmosphère, le décor, ou les directives nécessaires au tournage. Il indique où ajouter de la musique, du texte ou des effets spéciaux. Un scénario-maquette permet d'exploiter différentes idées et de déplacer certains éléments pour obtenir la meilleure séquence. On peut facilement enlever ou ajouter une idée. 11 est plus facile de corriger le scénariomaquette que la présentation. Le scénario-maquette sert de plan à la présentation. En apprendre Concevoir un scénario-maquette Avec deux ou trois camarades, concevez un scénariomaquette de présentation visuelle sur un sujet de ce chapitre. À quoi ressemblerait un scénario-maquett de présentation visuelle sur le « mardi noir» (29 octobre 1929) ou sur une grève au Cap-Breton dans les années 1920? Tout n'allait pas si mal pendant la Crise. Les gens cherchaient des moyens de s'évader de ces temps difficiles. Les enfants, par exemple, utilisaient des jeux simples ou en inventaient. On ne doit pus voir les années 1930 comme des années de pri, ation. Certains d'entres 110u., qui 0111 grandi pendant ces années-là pensent que c 'étaient des années de créativité et d'ingé11io.1ité... Nous jouions à d'anciens jeux, comme le parchést, les dominos et les dames. Parfois nous utilisions des pions Cl des damiers que nOUS _fà/Jriquiml.\... [ et} 11011.1· construisions des petits wagons et des chariots. Faire le point 1. Comment les gens ont-ils essayé de réduire leurs dépenses pendant la Crise? 2. Pourquoi la vie était-elle moins difficile pour les gens des campagnes du centre et de l'est du Canada que pour ceux des villes ou pour les agriculteurs des Prairies? 3. Comment les gens ont-ils essayé de s'évader des difficultés de la vie à cette époque-là? 4. Quelle influence la SRC a-t-elle eue sur l'identité canadienne? [Traduction libre.] Extrait de The Story of Knowlesvil/e, Judson Carey. Ceux qui avaient encore des appareils de radio et l' électricité pouvaient écouter la radio. C'était une façon bon marché d'oublier les problèmes. La musique de Big Band était populaire. En 1936, la Société Radio-Canada (SRC) a commencé à développer une radio nationale et à réglementer la radio privée. Le cinéma était un autre moyen d'échapper à la dure réalité de la vie, pour ceux qui pouvaient se l' offrir. On avait ajouté du son et de la couleur aux films grâce à de nouvelles technologies. Les films répondaient à ce désir d'évasion. Les comédies, les films d'amour, les westerns et les films d'horreur étaient tous populaires. 1. Expliquez la signification de chaque terme méprisant (le sens est entre parenthèses): une ferme Bennett (une ferme des Prairies abandonnée), une couverture Bennett (du papier journal), du café Bennett (du blé torréfié), des œufs à la Bennett (des châtaignes grillées). 2. La discrimination et les préjugés sont parfois plus évidents pendant des périodes économiques difficiles. Est-ce que c'était ainsi pendant la Crise? Quelles personnes en ont été victimes? 3. En 1935, désespérés, de jeunes hommes des camps de travail ont grimpé dans des wagons pour aller à Ottawa. Ils voulaient forcer le gouvernement à les aider. Cet évènement est connu sous le nom de la « Marche sur Ottawa». Faites quelques lectures sur ce sujet, dans Internet ou à la bibliothèque. Comment s'est terminée cette marche? Graphiqve 2 Photo 1 -TeJ<teZ- plus Faites une recherche pour en apprendre plus sur certains scénarios-maquettes utilisés pour différents supports visuels. Si vous aimez le cinéma, vous y trouverez des exemples de scénarios-maquettes utilisés pour les films les plus connus. Vous obtiendrez aussi de l'information 100 détaillée sur le vocabulaire technique utilisé par les réalisateurs pendant le tournage des scènes. Oublier les temps difficiles ~Texte?- ~ Texte 3 - - Texte~ - TeJ<te 5 ----Figure 6.17 On a commencé à entendre The Happy Gang sur les ondes de la SRC à la fin des années 1930. Les émissions radiophoniques essayaient d'aider les gens à oublier leurs problèmes. Comment le titre « The Happy Gang»reflète-t-il cette volonté? 101 (1, Changements politiques Les Canadiens ont commencé à penser que les partis politiques traditionnels ne pouvaient pas résoudre les problèmes qui avaient conduit à la crise des années 1930. De nouveaux partis politiques se sont donc créés. Ces nouveaux partis avaient de nouvelles idées pour résoudre les problèmes économiques et sociaux du Canada, et ils étaient particulièrement populaires dans l'Ouest canadien. Lorsque vous vous informerez sur ces nouveaux partis, demandez-vous pourquoi leurs idées étaient populaires pendant la Crise. Quelle influence 1' arrivée de partis régionaux a-t-elle eue sur l'unité et l'identité canadiennes ? • Même s'il s'était formé au Canada en 1921, le Parti communiste n'a pas vraiment été connu avant les années 1930. Il disait que tout le monde avait droit à une part de la prospérité de la société. Les communistes protestaient contre les injustices sociales et favorisaient un rôle accru de l'État dans les domaines du secours social et du logement. Bon nombre de Canadiens craignaient que ce parti ne soit contrôlé par l'Union soviétique, où les communistes avaient pris le pouvoir. • La Fédération du commonwealth coopératif (CCF) était un groupe d'agriculteurs, de dirigeants syndicaux et de professeurs d'université. Les membres de ce parti croyaient à l'étatisation plutôt qu'à la privatisation des services publics et du transport, des régimes de retraite, de l'assurance-santé, des allocations pour enfants, de l'assurance-emploi et de l'indemnisation des travailleurs. • Le Crédit social du Canada offrait une solution toute simple à la Crise. Les membres de ce parti pensaient que l'État devait donner aux gens de l'argent (sous forme de crédit de 25 $). S'ils pouvaient acheter des choses, le cycle économique reprendrait, les emplois reviendraient et la Crise se terminerait. • Au Québec, le parti de l'Union nationale était une alliance entre d'anciens libéraux et conservateurs et des nationalistes québécois voulant des changements. Il proposait des réformes pour mettre fin au chômage et aux difficultés causées par la Crise. 102 La Crise ne s'est pas terminée grâce à une action politique. Les conditions économiques se sont progressivement améliorées. Les échanges commerciaux internationaux ont commencé à augmenter et la sécheresse a cessé dans les Prairies. 11 y a eu à nouveau du travail, mais le taux de chômage au Canada en 1938 s'élevait toujours à environ 12 % ou 13 %. (Il était de 3 % en 1929, avant la Crise.) En 1933, le taux de chômage le plus élevé était d'environ 30 % . Il a fallu une guerre pour changer ce taux. Le Canada en guerre La plupart des historiens reconnaissent que la Seconde Guerre mondiale a beaucoup contribué à façonner l'identité canadienne. Le Canada a tenu un rôle important dans ce conflit. Près d'un Canadien sur dix était enrôlé et des millions d'autres ont aussi participé à l'effort de guerre. En Normandie, la France a construit le centre de la plage Juno pour commémorer le rôle du Canada durant cette guerre. À quoi « plage Juno» fait-il référence? Pourquoi construit-on des monuments commémoratifs? Des guerres peuventelles renforcer une identité nationale? Faire le point 1. Pourquoi les nouveaux partis politiques ont-ils été très populaires chez les Canadiens de l'Ouest? 2. Trouvez deux caractéristiques pour les partis politiques suivants qui avaient pu attirer les Canadiens: le parti CCF, le Parti communiste, le Crédit social et l'Union nationale. 1. Faites une rechercheplus approfondie sur un nouveau parti politique apparu durant les années 1930. Tracez une ligne du temps pour montrer les évènementsmarquants de son évolution et son statut actuel. Faites part de vos résultatsà vos camarades.Vous pouvez utiliser un logiciel de diagramme en toile d'araignée. 2. Tous les nouveaux partis de cette époque avaient leurs idées pour résoudre les problèmes du Canada. Ils avaient également des idées précisessur ce qu'ils croyaient important pour l'avenir du Canada.Avec un camarade, choisissezun parti et créez une affiche de campagne électorale sur l'identité canadienne telle que la conçoit ce parti. Vous pouvez utiliser un logiciel de publication et d'édition d'images pour créer votre affiche. 3. Quelles ont été les conséquencesde l'expérience de la Crise sur les Canadiens?De quelle façon cela a-t-il eu un effet durable sur l'identité canadienne? Figure 7.1 On a ouvert le Centre de la plage Juno le 6 juin 2003. li s'agit à la fois d'un musée et d'un centre culturel présentant les diverses contributions canadiennes à la Seconde Guerre mondiale. 103