1 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 Feuille d’exercices sur les POLYNÔMES Divers Exercice 1 (Un vrai-faux) 1. Soit P ∈ R[X]. Si deg P > 3, alors P admet au moins une racine réelle. 2. Soit P ∈ R[X]. On a deg P (X 2 ) = 2 deg P . 3. Soit P et Q dans R[X]. Si P et Q coïncident en une infinité de valeurs, alors P = Q. 4. Soit f et g des fonctions dérivables sur R. Si f et g coïncident en une infinité de valeurs alors f = g. 5. Si P = X 3 − (1 + 3i)X 2 + 2iX − 2 alors la somme des racines de P vaut 1 + 3i. 6. Soit P ∈ R[X]. Un réel a est racine double de P si et seulement si a est racine simple de P ′ . Exercice 2 (Deux équations) Déterminer les polynômes P de K[X] tels que : 1. P (2X) = P 2. P (X 2 ) = (X 2 + 1)P 3. P − XP ′ = X Exercice 3 (Deux équations, mais plus dur) Déterminer les polynômes P de K[X] tels que : 1. P (X + 1) = P (X) (polynômes 1-périodiques). 2. (X − 16)P (2X) = 16(X − 1)P Exercice 4 Existe-t-il un polynôme P ∈ R[X] tel que (les questions sont indépendantes) : 1. ∀n ∈ N, P (n) = n2 3. ∀x ∈ R, ex = P (x) 2. ∀n ∈ N, P (n) = n2 + (−1)n √ 4. ∀x ∈]0, 1[, P (x) = x. Exercice 5 1. Résultat préliminaire : soit P ∈ Z[X], démontrer que pour tout entier x et y, x − y divise P (x) − P (y) (interprétation graphique : le taux d’accroissement de P entre deux entiers est encore un entier). 2. Déterminer les polynômes à coefficients entiers tels qu’il existe des entiers relatifs deux à deux distincts a, b, c, d vérfiant P (a) = P (b) = P (c) = 3 et P (d) = 4. Exercice 6 (Une version «réelle» de D’Alembert Gauss) Soit P une fonction polynomiale sur R de degré impair. 1. Démontrer que P s’annule au moins une fois. 2. Le résultat reste-il vrai si le degré de P est pair ? Divisibilité Exercice 7 (Un autre vrai-faux) 1. Les diviseurs du polynôme X sont les polynômes λX avec λ ∈ K. 2. Soit A et B dans K[X] tels que A divise B et B divise A. A-t-on A = B ? 3. Soit A et B dans K[X] tels que A divise B. Alors deg A 6 deg B. 4. Un polynôme de K[X] qui admet une racine n’est pas irréductible. 5. Un polynôme de R[X] qui n’admet pas de racine dans R est irréductible. 6. Un polynôme de K[X] de degré 2 ou 3 qui n’admet pas de racine est irréductible. 2 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 7. Le polynôme X 2 − 2 est irréductible dans Q[X]. Exercice 8 (Polynômes inversibles ) Un polynôme A de K[X] est dit inversible s’il existe un polynôme B ∈ K[X] tel que AB = 1. 1. Déterminer les polynômes inversibles de K[X]. 2. Soit A et B deux polynômes de K[X] tels que A | B et B | A. Que dire de A et B ? Exercice 9 Le reste de la division euclidienne de P par X 2 − 1 est X + 1. Quels sont les restes de la division de P par : a) X − 1 b) X + 1 ? Exercice 10 Trouver le reste de la division euclidienne de A par B 1. A = (X − 2)n + (X − 1)n − 2 et B = X 2 − 3X + 2 avec n > 1. 2. A = (X − 2)n + (X − 1)n − 2 et B = (X − 1)2 avec n > 2 (on pourra dériver et attention au cas n = 1). Racines et factorisations Exercice 11 Pour quelles valeurs de n, 1 + X + X 2 divise X 2n + X n + 1 ? Exercice 12 Factoriser dans C puis dans R les polynômes suivants : 1. X 3 − 3X − 2 2. X 4 − 4 3. X 4 + X 2 + 1 4. X 7 − 2X 6 + X − 2 5. X 6 + 1 Exercice 13 Déterminer les entiers naturels n tels que n4 + 4 est un nombre premier. Exercice 14 Soit n ∈ N∗ , factoriser le polynôme Pn = 1 + X(X + 1) X(X + 1) . . . (X + n − 1) X + + ··· + . 1 2! n! Exercice 15 Soient θ ∈ R et n ∈ N∗ . Décomposer en produit de polynômes irréductibles dans C[X], puis dans R[X] le polynôme P = X 2n − 2X n cos(nθ) + 1. Exercice 16 (Une application des relations coefficients racines) Le but de l’exercice est de résoudre le système suivant : =1 x+y+z x2 + y 2 + z 2 = 9 . (S) 1+1+1 =1 x y z Soit (x, y, z) une solution de (S). On pose P = (X − x)(X − y)(X − z) ∈ C[X]. 1. Exprimer les quantités x2 +y 2 +z 2 et associées aux racines de P . 1 1 1 + + à l’aide de σ1 , σ2 , σ3 les fonctions symétriques élementaires x y z 2. En déduire les valeurs de σ1 , σ2 , σ3 . 3. Conclure. √ Exercice 17 Déterminer tous les polynômes de degré 5 de R[X] ayant dans C[X] une racine double 1 − i 2. Exercice 18 Déterminer tous les polynômes P tels que : P (2) = 6, P ′ (2) = 1, P ′′ (2) = 4 et ∀n > 3, P (n) (2) = 0. Exercice 19 Soit n > 2 un entier. Déterminer les racines triples du polynôme P = nX n+2 − (n + 2)X n+1 + (n + 2)X − n. Exercice 20 Soit n ∈ N. Démontrer que le polynôme Pn = n X Xk k=0 k! n’admet pas de racines multiples dans C. 3 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 Exercices plus longs 5 Exercice 21 (Valeur exacte de cos 2π 5 ) On considère le polynôme P = X − 1 de R[X]. 4π Le but de cet exercice 1 est de déterminer la valeur exacte du réel α = cos 2π 5 . On pose aussi β = cos 5 . 1. Décomposer dans R[X] le polynôme P . 2. Justifier que le polynôme X − 1 divise le polynôme X 5 − 1 et déterminer le quotient Q = donnera l’expression développée du polynôme Q. X5 − 1 . On X −1 3. En déduire sans aucun calcul l’écriture factorisée de Q dans R[X]. 4. Développer cette dernière expression, et en déduire la valeur des réels α + β et αβ. 5. En déduire la valeur exacte de α. Exercice 22 Le but de l’exercice est de déterminer tous les polynômes P ∈ R[X] vérifiant (X − 1)P = XP (X − 1). Soit P une solution du problème. 1. Déterminer une racine évidente de P 2. Démontrer que si a ∈ C∗ est racine de P , alors a + 1 est encore racine. En déduire que P est scindé sur R. 3. Conclure Exercice 23 (Polynôme interpolateur de Lagrange) Soit n ∈ N∗ et x0 < x1 < · · · < xn des réels. On note Rn [X] l’ensemble des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à n. Pour tout entier i de J0, nK, on définit le polynôme li par : li (X) = n Y X − xj . x − xj j=0 i j6=i 1. Un exemple : dans cette question uniquement, on prend n = 2. (a) Écrire l0 , l1 et l2 , puis donner la valeur des réels l0 (x0 ), l0 (x1 ), l0 (x2 ) l1 (x0 ), l1 (x1 ), l1 (x2 ) . l2 (x0 ), l2 (x1 ), l2 (x2 ) (b) On considère le polynôme L = 5l0 − 2l1 + 7l2 . Que valent L(x0 ), L(x1 ) et L( x2 ) ? 2. Soit i et j dans J0, nK. Donner la valeur de li (xj ). 3. Soit y0 , y1 , . . . , yn des réels. (a) Déterminer à l’aide des polynômes li un polynôme P de Rn [X] tel que : √ ∀i ∈ J0, nK, P (xi ) = yi . 2 1 π 1 π = et cos = . Par la formule de duplication cos θ = (1 + cos 2θ), on en déduit les valeurs 3 2 4 2 2 √ π exactes de cos π6 , cos 12 . . . Peut-on calculer une valeur exacte de cos π5 ? Il semble que oui puisque Maple renvoie 5+1 . Cet exercice 4 2π 5 à l’aide d’une factorisation sur R du polynôme X − 1. propose une méthode de calcul de cos 5 2π Signalons enfin que la valeur exacte que l’on obtient pour cos permet de construire à «la règle et au compas» un heptagone 5 régulier. 1. Nous savons que cos 4 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 (b) Démontrer l’unicité d’un tel polynôme. Un tel polynôme est appelé polynôme interpolateur de Lagrange. Exercice 24 (Oral ⋆) Soit P ∈ R[X] tel que P (Q) ⊂ Q. Démontrer que P ∈ Q[X], c’est-à-dire que P est à coefficients rationnels (on pourra déterminer un polynôme L ∈ Q[X] tel que ∀i ∈ J0, nK, L(i) = P (i)). Exercice 25 (Fonctions polynomiales injectives ou surjectives) 1. Démontrer que les fonctions polynomiales P : C → C surjectives sont les fonctions polynomiales non constantes. 2. Soit P : C → C une fonction polynomiale injective. (a) Que dire du nombre de racines de P ? (b) Démontrer que pour tout n > 2 et a ∈ C, la fonction z 7→ (z − a)n n’est pas injective puis conclure. Exercice 26 (Oral ⋆ Polynômes positifs) Soit P ∈ R[X] tel que ∀x ∈ R, P (x) > 0. Le but de l’exercice est de démontrer qu’il existe des polynômes A et B de R[X] tels que P = A2 + B 2 . 1. Démontrer le résultat lorsque P est un polynôme irréductible sur R de degré 2. 2. Soit α une réelle de P de multiplicité r > 1. Justifier que l’on a P (x) ∼ K(x − α)r avec K ∈ R. En x→α déduire que r est pair. 3. Soit a, b, c, d des réels. Démontrer que (a2 + b2 )(c2 + d2 ) est encore une somme de deux carrés de réels. 4. Conclure. Exercice 27 (Une factorisation délicate) Soit n ∈ N∗ , on pose P = (X + 1)n − (X − 1)n . 1. Déterminer le degré de P et préciser son coefficient dominant. 2. Justifier que la fonction cotan : x 7→ cos x sin x est injective sur ]0, π[. 3. Démontrer que les racines complexes de P sont les nombres γk = −i cotan kπ n , k ∈ {1, . . . , n − 1}. 4. Représenter graphiquement ces racines, on distinguera les cas n pair et n impair. 5. En déduire avec soin une factorisation de P dans R[X]. 6. On considère les deux fonctions symétriques élémentaires suivantes : σ1 = n−1 X γk et σ2 = X γp γq 16p<q6n−1 k=1 qui sont respectivement la somme des racines de P et la somme des produits de 2 racines distinctes de P (sans répétition). (a) À l’aide des relations coefficients/racines, donner la valeur de σ1 et σ2 . (b) Déterminer une relation entre n−1 X γk2 et σ1 et σ2 . k=1 (c) En déduire que n−1 X k=1 cotan 2 kπ n = (n − 1)(n − 2) . 3