La sortie des eaux 1. Introduction : Qui est sorti de l'eau ? Phylogénie des bilatériens La sortie des eaux 1. Introduction : Qui est sorti de l'eau ? De nombreux groupes sont partis indépendamment à la conquête du milieu terrestre. Néanmoins, deux groupes contribuent largement à la biodiversité des écosystèmes terrestres : ●les arthropodes, avec notamment le groupe des insectes, ●les vertébrés. Quelles sont les adaptations qui expliquent cette sur-représentation ? Comparaison des grandes lignées (annélides, mollusques, arthropodes, vertébrés) pour : ●des adaptations liées à la locomotion en milieu aérien, ●des adaptations liées à la limitation des pertes en eau ● excrétion ● respiration ● reproduction La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité Les contraintes : poussée d'Archimède et points d'appuis La poussée d'Archimède est égale au poids du volume de liquide déplacé. Elle augmente donc avec la densité du liquide. La possibilité de s'appuyer sur le liquide dans lequel on baigne pour se propulser dépend de la résistance du liquide au déplacement. Elle augmente donc avec la vitesse de déplacement mais aussi avec la densité du liquide. La locomotion en milieu aérien pose deux problèmes : il faut luter contre la gravité parce que l'on est pas soutenu par la poussée d'Archimède, ●il faut trouver des points d'appuis : ● sur le sol tant qu'on est à faible vitesse, mais alors, comment limiter les frottements ? ● sur l'air à partir d'une certaine vitesse. ● La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les annélides Nous sommes chez les bilatériens : les annélides ont une bouche et un anus. Chaque métamère possède une paire de sacs coelomiques et un élément des systèmes nerveux, circulatoire et excrétoire. La tête possède des organes sensoriels développés, un pharynx dévaginable, des mâchoires, parfois du venin. Toutes ces adaptations indiquent un changement de régime alimentaire : on n’attend plus que la proie se présente, on la chasse activement. La chasse active suppose une locomotion efficace... La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les annélides Les annélides possèdent un coelome bien net. Le fluide contenu par le coelome sert de squelette hydrostatique. La plupart des métamères (hormis le premier, le prostomium, qui porte la bouche, et le dernier, le pygidium, qui porte l’anus) portent une paire d’excroissances à rôle locomoteur : les parapodes. Ceux-ci sont particulièrement développés chez les polychètes, mais ont disparu chez les oligochètes et les achètes. Exemple : la néréis (polychète) La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les annélides La nage de la néréis (polychète) Contraction des muscles longitudinaux d'un coté de l'animal. La néréis se déplace en s'appuyant sur l'eau grâce aux parapodes, qui permettent de bien s'appuyer sur le liquide, à la propagation d'ondes de contraction le long du corps de l'animal. Plus la longueur d'onde est élevée, plus la surface d'appuis est grande et donc plus le déplacement est rapide. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les annélides La marche de l'arpenteur des sangsues (achètes ou hirudinés) Les sangsues peuvent nager, comme la néréis. Elles se déplacent aussi en arpentant, grâce aux ventouses qu'elles possèdent autour de la bouche et de l'anus. Contraction des muscles longitudinaux Contraction des muscles circulaires La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les annélides Locomotion en milieu terrestre : exemple du lombric (oligochètes) Les oligochètes sont les annélides les plus représentés dans les écosystèmes terrestres. Ils jouent d'ailleurs un rôle majeur dans la dynamique de ces écosystèmes. Chez les lombrics, la locomotion se fait aussi grâce à la propagation d'une onde de contraction des muscles circulaires et, en décalé, des muscles longitudinaux. L'ancrage de l'animal est facilité par des soies qui sont hérissées quand les muscles longitudinaux sont contractés. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les mollusques Quatre grandes caractéristiques des mollusques : un pied, organe musculeux qui permet la locomotion par propagation d'ondes de contraction, ●une coquille, fabriquée par le manteau, ●une cavité palléale, espace compris entre le manteau et le pied et où débouche l’anus ainsi que les systèmes excréteur et reproducteur, ●une radula, sorte de râpe chitineuse qui sert à la prise alimentaire. ● La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les mollusques La radula est une sorte de ruban portant des dents de chitine, un genre de râpe à fromage, et qui fonctionne comme un tapis roulant. sac de la radula glande salivaire bouche muscles Image en microscopie électronique d’une radula de patelle. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les mollusques polyplacophores monoplacophores gastéropodes céphalopodes bivalves scaphopodes Plan d’organisation mollusque typique simple : tête et anus opposés, pied ventral et coquille dorsale. Bouche et anus sont du même côté de l’animal. La masse viscérale est tordue à 180°. Tête et organes des sens développés. Bouche et anus sont du même côté de l’animal. Tête et organes des sens très développés. Plus de tête, plus de radula. Le manteau entoure complètement l’animal. Tête réduite. Le manteau entoure complètement l’animal. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion sans squelette : les mollusques Modification du plan d'organisation chez les gastéropodes Le développement des gastéropodes, à partir de la larve trochophore, implique : Une flexion qui rapproche la bouche de l'anus (3) ●Une torsion de la masse viscérale à 180° (4) ●Une croissance hélicoïdale de la coquille ● 1 2 larve trochophore précoce (vue ventrale) larve trochophore (vue latérale) 4 3 larve véligère (vue latérale droite) larve véligère après torsion (vue latérale droite) La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un exo-squelette : les arthro pancrustacés céphalocarides maxillopodes branchiopodes malacostracés hexapodes chélicérates arthropodes rémipèdes ? myriapodes pycnogonides mérostomes arachnides Parmi les arthropodes, trois grands groupes sont sortis de l'eau : ●les hexapodes, le groupe le plus important, comprend notamment les insectes (mais aussi les collemboles...), ●les myriapodes, le groupe des millepattes, dont la position et la monophylie restent discutées, ●les arachnides, le groupe comprenant les araignées, les scorpions, les opilions, les acariens, etc. On trouve des animaux terrestres dans d'autres groupe, par exemple les cloportes chez les malacostracés. Dans la lignée « arthropode », plusieurs sorties des eaux se sont donc produites de façon indépendante. Dans les phylogénies traditionnelles, myriapodes et hexapodes sont taxons frères et forment le groupe des uniramés. Ce regroupement est justifié notamment par l'existence dans les deux groupes de tubes de Malpighi. Ceci est maintenant interprété comme une convergence évolutive liée à l'adaptation au mode de vie terrestre. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un exo-squelette : les arthropodes La caractéristique première des cuticulates c’est leur cuticule, et celle des ecdysozoaires est à trois couches. Cette cuticule est composée principalement de chitine (polymère de N acétyle D glucosamine). Selon les protéines qui sont rajoutées à la chitine, les liaisons covalentes formées ou non entre ces protéines (tannage) et une éventuelle imprégnation par du calcaire, la cuticule pourra être extrêmement rigide ou au contraire flexible, élastique etc. La cuticule fournit un support rigide auxquels les muscles peuvent s’attacher : un exosquelette. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un exo-squelette : les arthropodes Les appendices des arthropodes La pince du homard : l’article en rouge possède deux apodèmes plats. Les muscles sont insérés de façon oblique sur ces apodèmes de façon à donner un maximum de force au mouvement. Les ailes de la mouche : Aucun muscle n’est rattaché directement aux ailes. Les muscles dorsoventraux assurent le mouvement des ailes vers le haut en tirant sur les tergites. Les muscles longitudinaux font remonter les tergites en se contractant faisant ainsi descendre les ailes. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un exo-squelette : les arthropodes Les appendices des arthropodes Le plan de base « appendice articulé » autorise de nombreuses variantes et permet de produire des outils pour toutes les fonctions importantes de l’animal. Prise alimentaire (mandibule, maxilles, pattes mâchoires) ● Locomotion (pattes locomotrices, pléopodes, uropodes) ● Perception sensorielle (antennes) ● Reproduction (gonopodes) ● Respiration (certaines maxilles entretiennent un courant d’eau dans la cavité branchiale) ● La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un exo-squelette : les arthro Les appendices des arthropodes : la diversité des pièces buccales Cette diversité de forme est particulièrement nette sur les pièces buccales. Ci-dessous deux formes de pièces buccales qui permettent d’aspirer des liquides. Pièces buccales d’un lépidoptère Les maxilles forment une gouttière qui au repos est enroulée. Une fois déroulée, le papillon peut l’introduire dans la corolle des fleurs qui le nourrissent et ainsi pomper le nectar. Pièces buccales d’une mouche Une des pièces est modifiée en forme de plateau (labelles) constitué de lamelles juxtaposées. Ces lamelles sont percées de fines trachées qui convergent vers le pharynx : un liquide au contact des pièces buccale sera aspiré par capillarité et amené vers l’appareil digestif La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un exo-squelette : les arthro L'anatomie des appendices articulés et les propriétés chimico-physiques de la chitine permettent une diversité énorme. Cette diversité est bien visible sur les appendices liés à la locomotion, mais aussi (surtout ?) sur les pièces buccales. Ceci explique sans doute en partie le succès évolutif des arthropodes. Mais pas d'arthropodes de très grande taille... problème d'organisation des masses musculaires pour des animaux avec un exosquelette ? Le nombre de points d'attaches dépend de la surface de l'animal et non de son volume. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés 4, 11 a 1, 1 8 b Travail en force : le point d'attache du muscle est loin de l'axe de rotation. Exemple : le muscle masséter. 1, 44 a 3, 86 b Travail en vitesse : le point d'attache du muscle est proche de l'axe de rotation. Exemple : les muscles quadriceps. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Le squelette axial apparaît chez les vertébrés. Le squelette osseux apparaît chez les ostéichthyens. Le grand groupe ayant conquis le milieu terrestre est celui des tétrapodes. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés oeil tube neural cerveau chorde bouche pharynx et fentes branchiales tube digestif foie poumon Revenons un peu en arrière : le plan d'organisation des chordés ●tube nerveux dorsal (on est chez les deutérostomiens). Chez les crâniates l'extrémité antérieure du tube neural se développe pour former le cerveau, ●une chorde, sorte de baguette rigide qui sert de soutien au corps de l'animal, ●un pharynx muni de fentes branchiales. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Ancestralement la larve des chordés est nageuse à symétrie bilatérale (elle ressemble fortement à un têtard). Ci-dessus une larve d’ascidie (urochordés). Ci-contre la forme adulte du même animal. Chez les urochordés (à droite une cione), chorde et tube neural dégénèrent pendant la métamorphose de la forme larvaire en adulte. Les autres chordés, notamment les céphalochordés, conservent la chorde à l'état adulte. Autrement dit, il pourrait avoir conservé un caractère qui était larvaire chez l'ancètre. C'est l'hypothèse de néoténie. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Chez les vertébrés, la chorde porte des pièces osseuses : les vertèbres. Sauf tous les vertébrés sauf les lamproies, elle régresse ensuite. Les pièces osseuses viennent alors entourer le tube neural pour former les vertèbres. La colonne vertébrale forme le squelette axial de l'animal. Les lamproies vivent dans les zones tempérées. Elles passent cinq à sept ans enlisées dans la vase à l'état larvaire, puis regagnent la mer en deux ans en s'accrochant à d'autres poissons ou à des mammifères marins au moyen d'une ventouse munie d'un anneau de dents tranchantes. Elles percent la peau de leur victime par râclage, puis sucent le sang et les autres liquides qui s'écoulent de la blessure. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Chez les ostéichthyens (=poissons osseux), les nageoires sont attachées à un ensemble d'os qu'on appelle ceinture (il y en a deux chez nous : la scapulaire et la pelvienne). Chez les actinoptérygiens, les nageoires sont rayonnées. Chez les sarcoptérygiens, les nageoires ne sont pas en rayon, c’est à dire que leur squelette interne est rattaché à la ceinture par un seul élément. Latimeria chalumnae Un poisson sarcoptérygien : le coelacanthe. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Les premiers tétrapodes Le groupe des tétrapodes est caractérisé par : ●un cou : les vertèbres cervicales (notamment la première d'entre elles, l'atlas) se spécialisent et permettent la mobilité de la tête par rapport au tronc, ●des membres pairs locomoteurs munis de doigts (le membre chiridien). un poisson osseux Ichtyostega, tétrapode du dévonien (~375 Ma) un amniote du permien (~250 Ma) ancêtre reptilien des mammifères) La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Les ceintures scapulaires et pelviennes scapula cage thoraciqu e muscle pelvis Le poids du corps ne s'exerce pas de la même façon sur les deux ceintures : ●La cage thoracique est suspendue par des muscles à la ceinture scapulaire, ●Le poids du corps repose au contraire directement sur la ceinture pelvienne. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Le membre chiridien des tétrapodes stylopode ceinture fémur humérus radius tibia cubitus péroné zeugopode carpe doigts autopode La locomotion des amphibiens (ici une salamandre) est finalement assez proche de celle d'un poisson, si ce n'est que les points d'appuis se font grâce aux membres. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Le membre chiridien des tétrapodes Évolution du membre chez les sarcoptérygiens. Tout à fait à gauche de la phylogénie, on trouve le dipneuste. Tout à fait à droite un tétrapode. D'après Shubin et al. 2006. The pectoral fin of Tiktaalik roseae and the origin of the tetrapod limb. Nature 440, 764771 La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Phylogénie des tétrapodes La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Locomotion des lissamphibiens vs. Locomotion des amniotes lissamphibiens (ex. un urodèle, la salamandre) amniotes (ex. un mammifère, le chat) Chez les lissamphibiens, le stylopode est à l'horizontale. Le zeugopode est donc très éloigné du centre de gravité de l'animal. Se soulever du sol requiert donc un effort musculaire important. Chez les amniotes, le stylopode est à la verticale. Le membre se trouve donc placé sous le corps, beaucoup plus proche du centre de gravité. Plus besoin d'efforts musculaires pour rester décollé du sol. La position du membre des amniotes permet des déplacement beaucoup plus rapides. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les vertébrés Limiter les frottements avec le sol La lignée des chevaux a du s'adapter à un changement environnemental : le passage d'un milieu semi-fermé, la savane, à un milieu ouvert, la steppe. On observe dans cette lignée : ●un changement de régime alimentaire (les dents, notamment deviennent caractéristique des herbivores) ●une évolution des membres permettant la course rapide. Cette évolution implique entre autre une réduction du nombre de doigts qui passe de trois à un seul chez les chevaux actuels. La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les verté Adaptation au vol-plané Petaurus breviceps (marsupial) Glaucomys volans (rongeur) Un bel exemple de convergence évolutive chez les mamifères : le patagium, membrane de peau entre les membres qui permet de planer voire même de voler chez les chiroptères. Rhacophorus sp. en plein vol Une chauve-souris en vol... Un galéopithèque plane d'un arbre à un autre dans une forêt de Madagascar... La sortie des eaux 2. Locomotion et gravité La locomotion avec un endo-squelette : les verté Adaptation au vol Chez les oiseaux comme chez les chiroptères : ●une surface portante (les plumes chez les oiseaux, les phalanges se réduisant, le patagium chez les chauve-souris, les phalanges augmentant en taille), ●des attaches musculaires plus solides au niveau du sternum (nombreux os fursionnés chez les chauve souris ; bréchet chez les oiseaux). En plus, chez les oiseaux, les os deviennent creux pour alléger le squelette. Un squelette d'oiseau La ceinture scapulaire des chauve-souris côte s clavicule sternebra e manubriu m La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux Le problème de l'excrétion : quoi excréter ? Le métabolisme des protéines et des acides nucléiques produit de l'azote sous une forme réduite : l'ammoniaque. L'ammoniaque est hautement toxique et il faut donc l'éliminer. Trois formes d'excrétion : ●l'ammoniaque ●l'urée ●l'acide urique Pour éliminer 1g d'azote sous forme d'ammoniaque, il faut 500ml d'eau. Pas de problème pour les animaux aquatiques : l'eau est largement disponible. L'excrétion d'ammoniaque se fait au travers de l'épithélium des branchies. Mais pour les animaux terrestres ? Chez les mammifères Excrétion d'urée stockée sous une forme concentrée dans l'urine. Il ne faut plus que 10ml d'eau pour excréter 1g d'azote. Chez les oiseaux et les squamates Excrétion sous forme d'acide urique. Cet acide arrive dans le cloaque où ils rejoint des composés basique. Des sels d'ammoniaque précipitent ce qui permet 1) de stocker les déchets azotés sans avoir de problèmes de pression osmotique et 2) de récupérer de l'eau. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux cortex Réabsorber autant d'eau que possible : le néphron de mammifère capsule rénale tube contourné distal médulla tube contourné proximal anse de Henlé tube collecteur La anse de Henlé réabsorbe des ions ce qui crée un environnement hyper-osmotique dans la médulla du rein. Ces conditions favorisent la réabsorption d'eau au niveau du tube collecteur. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu aquatique Les branchies d'un crustacé. Le système circulatoire est ouvert, c'est-à-dire que le coeur pompe l'hémolymphe dans la cavité générale pour le ré-envoyer vers les organes. Chez les poissons téléostéens, les échanges de gaz se font grâce à un système de contre courant. sang eau Une branchie de poisson représentée de façon schématique. Le sang le plus oxygéné est en contact avec l'eau la plus oxygénée. De cette façon, la différence de pression partielle en oxygène entre les deux milieu étant constante, les échanges peuvent se faire sur toute la longueur du capillaire. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu aquatique Chez les mollusques marins (ici un gastéropode prosobranche) les branchies ne fonctionnent pas à contre-courant. Chez les céphalopodes le mode de vie de type prédateur et la vie très active qui en découle sont permis par des systèmes circulatoire et respiratoire uniques chez les mollusques : un système circulatoire fermé permet d’amener rapidement l’oxygène aux tissus ; un deuxième coeur assure un retour veineux plus efficace, ● une hémocyanine à faible affinité à l’oxygène permet de maintenir une concentration en oxygène élevée dans les tissus qui en ont besoin, ● des contractions du manteau permettent de renouveler rapidement l’eau dans la cavité palléale et donc d’oxygéner les branchies. ● La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu aquatique Les arcs branchiaux chez trois vertébrés aquatiques lamproie requin téléostéen La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : disponibilité en oxygène du milieu aérien Volume Volume dans dissous dans 1 litre d'air 1 litre d'eau azote oxygène dyoxyde de carbone gaz rares O2 CO2 780,9 ml 209,5 ml 0,3 ml 9,3 ml 13,2 ml 7,2 ml 0,3 ml - L'oxygène est abondant en milieu aérien. Tout le problème c'est évidemment de le récupérer en établissant une surface d'échange entre sang et air. La peau peut jouer ce rôle. Problème : comment respirer au travers de sa peau sans trop perdre d'eau ? La respiration cutanée est de fait peu abondante chez les animaux terrestres. Pourcentage des échanges gazeux réalisés de façon cutanée chez les vertébrés. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux Limiter l'évaporation plus le rapport surface sur volume est élevé, plus l'évaporation (en %)est importante. évaporation (% masse corporelle) 15 rat-kangourou (0,1 kg) 10 lapin (2,5 kg) chien (16 kg) homme (70 kg) âne (95 kg) 5 0 100 20 0 dromadaire (500 kg) 300 masse 40 0 50 0 Les problèmes d'évaporation devraient donc être plus important pour les petits animaux. En conséquence, si l'évolution de la taille se faisait en réponse à cette contrainte, on devrait s'attendre à ce que les animaux des régions chaude soient plus gros... Ce n'est pas forcément le cas parce que les déperditions de chaleurs sont régies par les même règles du rapport surface volume ! La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le poumon des gastéropodes terrestres Parmi les groupes important de gastéropodes, a priori groupe frère des prosobranches : les pulmonés, gastéropodes terrestres qui ont perdu leur branchie et transformé leur cavité palléale en poumon. Exemple type : l’escargot terrestre. Les pulmonés n’ont plus d’operculum. La cavité palléale et fermée : le manteau a fusionné avec le « cou » de l’animal. Elle s’ouvre par un orifice (le pneumostome). Les limaces sont des pulmonés qui ont perdu leur coquille. Certains pulmonés ont colonisé les eaux douces (ici une limnée). Ils ont néanmoins gardé une respiration aérienne et viennent régulièrement à la surface de l’eau renouveler l’air qui rempli leur poumon. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le système trachéal des insectes La cuticule des arthropodes permet de faire des tubes fins qui ne s’écrasent pas. De tels tubes fins sont constitués, chez les arthropodes terrestres, en un réseau de trachées qui amène l’air directement aux tissus demandeurs en oxygène. Ces trachées respiratoires sont simplement des invaginations de la cuticule. Des contractions musculaires font circuler l'air dans ce réseau ; des clapets (les spiracles) peuvent assurer une circulation à sens unique. Système tracéal de la drosophile Chez certaines espèces, les fines trachées qui amènent l’oxygène aux muscles se vident de leur eau pendant la contraction : la diffusion de l’oxygène étant plus rapide dans l’air que dans l’eau, l’apport en oxygène est ainsi rendu plus efficace. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le poumon des araignées Les araignées ont des poumons qui sont constitués de feuillets dans lesquels passe l’hémolymphe et entre lesquels circule de l’air. Les mouvements d’air sont assurés par un soufflet. La plupart des araignées ont un système mixte trachée + poumon. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le système pulmonaire des vertébrés Chez les vertébrés on peut dire que des sacs aériens existent chez tout le monde sauf chez les chondricthyens Deux hypothèses possibles : les sacs aériens sont présents ancestralement et perdus chez les chondrichthyens ; les sacs aériens sont inventés chez les ostéichthyens. un téléostéen vessie natatoire t.d. un dipneuste t.d. poumon Chez les dipneustes et les tétrapodes ces sacs aériens deviennent des poumons : ils sont fortement vascularisés et permettent des échanges gazeux. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le système de ventilation Le système de ventilation chez les grenouille : la circulation de l'air est assurée par une pompe buccale. C'est en fait assez proche du mécanisme qui permet la circulation de l'eau entre les branchies chez pas mal de téléostéens. Le système de ventilation chez les mammifères : l'entrée de l'air dans les poumon est assurée par une augmentation du volume thoracique. Ceci grâce aux muscles intercostaux et au diaphragme. L'expiration est le plus souvent passive. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Système respiratoire et système circulatoire poissons mammifères et oiseaux amphibiens Chez les mammifères et les oiseaux : ●sangs oxygéné et non-oxygéné ne se mélangent plus dans le coeur, ●le système circulatoire est double un système basse pression desservant les poumons (si la pression est trop forte, ça fait un oedème) alors qu'un système haute pression dessert les organes demandeurs. ATTENTION la double circulation n'est pas complètement liée à la sortie des eaux : de nombreux téléostéens et les céphalopodes ont un 2ème coeur qui permet de remettre le sang sous pression pour mieux le ramener des organes au coeur branchial. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le poumon des oiseaux Dans le poumon des mammifères l'air circule dans les deux sens. Efficacité : pas terrible. Dans le poumon des oiseaux l'air circule dans un seul sens. On se rapproche d'un système à contrecourant. Le poumon d'un oiseau et les sacs aériens. Le système des sacs aériens permet la circulation unidirectionnelle de l'air dans le poumon. Les sacs aériens ont des prolongements dans quasiment tout le corps de l'animal. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La respiration en milieu terrestre : internaliser la surface d'échange Le poumon des oiseaux La circulation de l'air dans les poumons des oiseaux est assurée grâce à un système complexe de sac aérien. Dans le schéma ci-contre: A inspiration, B expiration. Finalement ce système se rapproche de celui inventé (indépendamment !) par les insectes. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La reproduction en milieu terrestre Chez de nombreux animaux terrestres, vertébré ou non, la reproduction reste inféodée à l'eau. Hormis la locomotion, les problèmes à résoudre pour l'embryon en milieu terrestre sont les mêmes que pour l'adulte : excréter et respirer en évitant les pertes en eau. La sortie des eaux 3. Limiter les pertes en eaux La reproduction en milieu terrestre Deux grandes exception : ●les insectes (mais pas tous), ●les amniotes. Chez les insectes, l'oeuf est une forme de résistance qui a un métabolisme très ralenti. Les échanges gazeux sont donc réduits. En conséquence, on peut lutter contre les déperdition en eau en utilisant une cuticule plus ou moins imperméable. Chez les amniotes, la croissance de l'embryon à lieu dans l'oeuf (chez les ovipares), in utero (chez les vivipares). Le métabolisme n'est donc pas ralenti et il faut pouvoir excréter et respirer sans perdre d'eau. Les annexes embryonnaires permettent cela. amnios allantoïde protection de respiration, l'embryon stockage des déchets vésicule ombilicale vitellus