L’arbre dans la pharmacopée Le cerisier Cerasos en grec, se dit en latin Cerasus, en français cerisier. Athénée, auteur grec, raconte au second livre du banquet des sophistes, que le cerisier a été premièrement apporté de Cerasus, ville du royaume du Pont, par Lucullus, général romain, après qu’il eut vaincu Mithridate qui en était le roi. Le même Lucullus a nommé le fruit cerasus en latin du nom de ladite cité. Les français l’appellent cerise, et l’arbre cerisier. Les espèces Il y a plusieurs sortes de cerises. On en dénombre trois en Allemagne : les premières sont rondes et fort rouges. Les autres sont pareilles aux premières, mais elles sont différentes en couleur, qui approche la noirceur. Les troisièmes sont plus petites et plus longues que les deux précédentes, et sont en partie rouges et en partie noires. Les noires, de quelque espèce qu’elles L’arbre dans la pharmacopée - Le cerisier – 16/06/2011 1 soient, teignent les mains et les lèvres de ceux qui les mangent en couleur de sang, comme les mûres. En Limousin, on appelle cerisier ce qu’on désigne dans la plupart des autres provinces merisier, guignes, le fruit que l’on nomme ailleurs cerises et guindoux celui qu’on appelle griottes. La forme Le cerisier a presque les feuilles de néflier, dures et larges et crénelée sur les bords, l’écorce unie tirant sur le noir, les fleurs blanches et amassées comme des graines de raisin, le fruit, rouge ou noir, gros comme une fève. Le lieu Le cerisier se trouve principalement dans les enclos et jardins. Néanmoins, celui qui porte des cerises de la troisième espèce se trouve quelquefois dans les bois et forêts. En Limousin, le cerisier se plaît dans une terre légère et meuble. Il demande plus de chaleur que d’humidité ; il a l’avantage de fructifier dans les plus mauvaises terres pourvu qu’on le place sur la berge de quelque fossé, là il n’exige aucune culture et y fait de grands progrès. Le temps Les cerises sont mûres en juin principalement, et en juillet. Les fleurs commencent à sortir dès le printemps. Une des espèces les plus singulières est celle qui donne des fleurs et des fruits à proportion que la branche s’allonge, de sorte qu’elle a tout à la fois, comme l’oranger, des fruits mûrs, des fruits verts et des fleurs. On voit encore sur ces arbres des fruits bons à manger à la fin de septembre, on l’a nommé cerisier de la Toussait ; les feuilles sont petites et d’un vert gai. L’arbre dans la pharmacopée - Le cerisier – 16/06/2011 2 Le tempérament Toutes les cerises ne sont pas de même température, ce qu’on peut aisément connaître par leur vertu. Ce nonobstant, Lymeon dit qu’elles sont froides et humides. Quelques vertus médicinales Propriétés extraites de Dioscoride Les cerises sont bonnes à lâcher le ventre si on les prend à la saison, quand elles sont mûres et fraîchement cueillies. Car, si on use des sèches, elles arrêteront le ventre. La gomme du cerisier, prise avec un vin bien trempé, guérit la vieille toux. Elle fait avoir une bonne couleur et une bonne vue. Elle donne de l’appétit, et si on la boit avec du vin, elle soulage ceux qui souffrent de la pierre et de la granelle. De Galien La qualité du fruit varie selon les variétés ; quelques cerises sont rudes et austères, d’autres plus douces et quelques autres aigrelettes. Qui de plus est, entre les cerises naturellement douces, d’aucunes sont acerbes, d’autres aigrelettes comme des mûres. Ainsi, les douces évacueront ce qui est contenu de superflu dans les boyaux, mais elles ne conviennent guère à l’estomac. Au contraire, celles qui sont acides conviennent mieux aux estomacs contenant du flegme. Au restant, la gomme a des facilités communes à celle des médicaments visqueux. Elle est propice à la toux, et au gosier pris par des fluxions. De Pline l’Ancien Les cerises amolissent et détrempent le ventre, elles sont bonnes à l’estomac. Celles séchées arrêtent le ventre et provoquent à uriner. Certains auteurs disent que si on les mangent encore mouillées de la rosée au matin à jeun avec leurs noyaux, toute maladie des pieds sera ôtée, si d’aventure on en a. De Siméon Sethi Les cerises engendrent mauvais suc et sang. Elles lâchent le ventre et blessent un estomac humide, principalement quand elles ne sont pas bien mûres. Au contraire, elles profitent grandement aux estomacs chauds et secs. Addition D’aucuns disent que la gomme du cerisier, ou larme distillante, guérit la toux enracinée, et que si on la prend avec le vin, qu’elle adoucit le gosier. Elle fait revenir l’appétit. De même, elle embellit et fait avoir bonne couleur. Elle éclaircit la vue et guérit les rognes et dartres des petits enfants. L’arbre dans la pharmacopée - Le cerisier – 16/06/2011 3 Le suc des cerises acides, ou à fruit rond, fait une liqueur fermentée agréable à boire, qui peut se conserver plusieurs années. C’est avec ce fruit et l’amande de ses noyaux que l’on faire plusieurs ratafias et le marasquin qui est une liqueur très forte. Platine de Crémone, au XVe siècle, préfère les cerises aigres qui rompent le flegme et répriment la flave colère, amortissent la soif, engendrent bon sang, donnent bon appétit de manger, aux noires à chair dure et aux douces lesquelles, toutefois, si elles sont fraîches avec le noyau, meuvent le ventre et font bien pisser. Cerisier - Claire Rydel Voir aussi : - L’arbre dans la pharmacopée – le châtaignier. - L’arbre dans la pharmacopée – le chêne - L’arbre dans la pharmacopée - le noyer - L’arbre dans la pharmacopée – le coing et le cognassier Retour vers les généralités. 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