Exposition organisée par L’Institut du monde arabe, Paris et The Metropolitan Museum of Art, New York Du 3 octobre 2006 au 18 février 2007 © RMN/Jean-Gilles Berizzi Empire vénitien La République de Venise après la Quatrième Croisade (1202-1204) Acquisitions de Venise jusqu’à la fin du XVe siècle Principaux itinéraires maritimes vénitiens Domination mamelouke De 1250 à 1517 Empire ottoman Frontières de l’Empire ottoman au XVe siècle Frontières de l’Empire ottoman au XVIe et XVIIe siècles Venise et Alexandrie. Venise et Tyr. Venise et Alep… Venise et Constantinople, Byzance, Istanbul. Venise et l’Orient. Comme autant de doubles magiques ! De dédoublements subtils ! Comme si Venise, pour avoir été, mille ans durant, le vecteur des commerces et des entreprises entre l’Europe et cet ailleurs du monde, avait dû être aussi – et, certainement, avait été – le lieu de tous les passages et de toutes les imaginations… Venise et les Arabes. Venise et les Turcs. Venise et les Perses. Venise et l’Orient. Histoire guerrière… certes. Royal collection © 2006, Her Majesty Queen Elizabeth II Histoire de paix et d’attention à l’autre… aussi. D’intense fascination. Histoire de tous les arts… d’abord et surtout. Ou comment, quelque cinq ou huit cents ans plus tard, parfois, les savants du XXIe siècle hésitent à attribuer telle œuvre aux artisans ou aux artistes d’Istanbul ou de Venise. Salutaires et délicieuses confusions qui, à l’occasion, ouvrent de vertigineuses perspectives sur les hommes de ces siècles, leur esprit, leur savoir-faire, leur génie. Passage obligé de toutes les idées, creuset de cette représentation de l’Orient sur laquelle l’Occident fondera sa vision du monde, Venise, cité unique, de la République et des doges, se devait d’être abordée par cette part en elle qui lui est venue de l’Est : combien ses artistes et ses artisans ont emprunté à cet Orient qui, avant d’être imaginaire, a constitué pour elle la première des réalités, celle-là même sur laquelle se fondaient son succès et sa gloire. Fascination pour l’Orient qui trouve en regard une autre fascination, un autre désir, qui anime les hommes de cet Orient, comme en témoignent ces temps où les sultans convoquaient à Istanbul les grands artistes de Venise… C’est cela que tente de montrer l’exposition qui ouvre aujourd’hui ses portes à l’Institut du monde arabe. Comme elle s’attache aussi à faire découvrir ce que, par un jeu de miroir et un chemin strictement inverse, l’Orient est allé chercher de l’Europe, en passant par Venise. Présentation générale L’histoire de Venise est inséparable du commerce… inséparable aussi des relations qui se nouèrent, au fil des siècles entre la cité des doges et différentes puissances d’Orient. Venise était condamnée à épouser la mer. Rompue à l’écume et à la boue des lagunes, elle a déployé toute la force de son commerce, l’ingéniosité de sa marine et l’excellence de sa diplomatie, pour constituer ce qui allait devenir l’un des grands empires maritimes de la Renaissance et la hisser au rang des puissances européennes. © RMN/ René-Gabriel Ojéda Depuis 828 – et l’appropriation, par les Vénitiens, des reliques présumées de saint Marc, dérobées à Alexandrie – jusqu’à la fin de la République de Venise au XVIIIe siècle, la Sérénissime s’est employée à faire reculer les frontières de l’Europe, tissant des liens privilégiés avec les grandes dynasties musulmanes – Ayyoubides, Mamelouks et Ottomans – dont le haut degré de civilisation fascine les Vénitiens. L’exposition présente ces échanges avec l’Orient, très particulièrement féconds du XIVe au XVIe siècle. Deux cents objets, d’un art raffiné et splendide, provenant de collections vénitiennes prestigieuses et des plus grandes institutions muséales témoignent de l’échange et de la transmission des savoirs et des techniques entre Venise et l’Orient, entre l’Orient et Venise, mais aussi du talent de leurs artistes et de leurs artisans. Seule puissance européenne à entretenir en permanence des plénipotentiaires dans les principales villes du Proche-Orient, Venise développe une « approche du monde musulman [qui] a toujours été une approche rationnelle, fondée sur une connaissance pratique », ainsi que l’écrit Stefano Carboni dans le catalogue de l’exposition. « Venise », ajoute t-il, « fut la première cité européenne, et à bien des égards la seule, à comprendre et à apprécier la philosophie et la science islamiques, à ouvrir un dialogue avec le monde musulman dans lequel les échanges techniques et artistiques avaient aussi leur place ». © Vérone, Museo di Castelvecchio rarement destins furent intimement plus liés, malgré les antagonismes et les péripéties de l’histoire. Cité marchande qui, au Moyen Âge, construisit sa richesse sur le commerce maritime et sa puissance sur la possession de flottes de galères et de gros voiliers (nefs), Venise a exercé une fonction d’intermédiaire obligé entre l’Occident européen et l’Orient méditerranéen : elle achetait pour vendre, en Orient, les produits de l’Occident et, en Occident, ceux de l’Orient. Mais, si cette relation a prospéré principalement grâce au négoce, elle a eu également pour fondement la fascination qu’ont exercée sur les marchands vénitiens les sociétés qu’ils découvraient et apprenaient à connaître. Ces négociants rentraient à Venise éblouis par la richesse des cours ayyoubide, mamelouke ou turcomane… Et leurs récits faisaient ensuite le tour de l’Europe. C’est qu’en ces siècles pendant lesquels Venise installe et maintient ses comptoirs au Levant, du XIIe au XVe, les sociétés musulmanes du Proche-Orient connaissent un degré de civilisation bien supérieur à celui des pays d’Europe occidentale. Ainsi les commerçants vénitiens peuvent découvrir, au gré de leurs voyages, des villes, dotées de l’éclairage public, construites d’édifices nombreux et sophistiqués : hôpitaux et fontaines publics, hippodromes, palais… Les plus belles demeures sont d’un luxe inouï pour ces visiteurs venus d’Europe ; elles disposent de jardins et de bassins intérieurs, de bibliothèques, de l’eau courante, de systèmes d’aération permettant le rafraîchissement de l’air… Dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’hygiène, des soins médicaux, de l’éducation ou encore de la discipline des forces armées, ces sociétés sont, à l’évidence, très en avance sur celles de l’Europe du Moyen Âge. Les fils des commerçants et des notables vénitiens sont envoyés dans les grandes villes du Levant pour y apprendre le métier, certes, mais aussi pour y découvrir le monde, y accomplir en quelque sorte, leurs humanités. A force de fréquentation, ces Européens prennent goût aux produits et aux objets d’art islamiques. Ceux-ci sont, bien sûr, rapportés à Venise et donnent lieu à un commerce prospère ; mais aussi, les techniques de fabrication sont peu à peu acquises. Les artisans de Venise en viendront ainsi, dans des domaines comme la verrerie, l’art du métal, la céramique, à produire des objets que, par un curieux retour des choses, Venise se mettra ensuite à exporter vers le Levant… La fascination des marchands et des artistes de Venise pour les diverses productions orientales se voit notamment aux emprunts que ceux-ci effectuent et, particulièrement, par la reprise des motifs décoratifs islamiques dans l’élaboration des œuvres d’art vénitiennes de la Renaissance. Assimilant tout d’abord ces motifs, ils viennent à les sublimer et à les intégrer ensuite à leur propre identité, avant que de fasciner en retour les artisans et les dignitaires de l’époque ottomane. De nombreux exemples apparaissent dans l’exposition de ces aller-et-retour. Qu’il s’agisse, par exemple, de la céramique, que les Ottomans, avec la production d’Iznik, menèrent à de véritables sommets… Les Vénitiens furent très certainement les premiers, en dehors du monde oriental, à en apprécier l’extrême qualité et la beauté subtile. Très tôt, ils importèrent en nombre ce type de céramique, entreprirent des collections. Ils s’en inspirèrent, ensuite, se mirent à la copier. Et, même s’ils ne surent jamais atteindre la perfection des artisans d’Iznik et se rendre maîtres de leur fameux rouge vermillon, leurs contrefaçons connurent néanmoins de grands succès et se vendirent ensuite partout en Europe et jusque dans les comptoirs du Levant. Un autre exemple, plus flagrant encore, est constitué par la verrerie. Si les maîtres verriers de Venise – l’installation des ateliers verriers sur l’île de Murano date de 1291 – ont joui, très tôt, d’une véritable suprématie, en Europe, c’est qu’ils s’étaient approprié les savoir-faire des artisans orientaux. Diplomates et marchands vénitiens avaient commencé par rapporter de leurs séjours orientaux, des objets en verre superbement ornés. Les verriers vénitiens surent ensuite se rendre maîtres de certaines des techniques de fabrication mises au point par les artisans syriens ou égyptiens, comme ils se rendirent maîtres aussi de leur pratique de l’émail ou de la dorure. Et, dès le début du XVe siècle, les artisans de Murano exportent leur production en direction du Levant et répondent même à des commandes très spécifiques destinées au marché ottoman. On le voit, à cette séduction très forte qui s’exerce pendant des siècles de l’Orient sur Venise, répond ensuite une autre attraction, quand les productions de Venise, imprégnées, on l’a vu, du goût oriental, et passées par le filtre de ses techniques, viennent ensuite à susciter la curiosité des notables et des dignitaires ottomans. A un désir, donc, répondait un autre désir. A cet égard, le séjour du peintre Gentile Bellini à Istanbul (1579-1580), envoyé à la cour du sultan Mehmet II pour y faire le portrait de celui-ci, fournit l’un des exemples les plus accomplis. Mais, on pourrait, avec les œuvres des peintres de Venise, de cette époque, comme de celles qui les ont immédiatement précédées et suivies, constituer un véritable catalogue de sujets orientaux, qu’il s’agisse de personnages ou d’objets. Les plus grands des maîtres se sont ainsi employés à représenter des dignitaires orientaux parés de leurs habits de cour, s’attachant à figurer les costumes avec une précision très grande. Au-delà de cet intérêt particulier pour les coutumes vestimentaires, on peut relever également, à l’occasion, dans maints tableaux, les représentations détaillées de nombreux objets, produits de l’artisanat et de l’art islamiques – aiguières, boîtes, plats, armes… Les tapis méritent, à ce sujet, une mention à part. En figurant sur de nombreux tableaux de cette époque, ils ont permis que soient conservés des témoignages de productions qui, par ailleurs, n’ont pu défier le temps. C’est ainsi même que le nom du peintre Lorenzo Lotto s’est trouvé attaché à un genre de tapis (présent dans ses œuvres à plusieurs reprises) au point que ces pièces sont, depuis, désignées par le nom de l’artiste : on parle ainsi de tapis ou de motifs « Lotto ». On trouvera, dans l’exposition, maintes illustrations de cet intérêt particulier que ces peintres, au travers de ces représentations, ont porté à l’esthétique islamique, qu’il s’agisse de Gentile Bellini, bien sûr, mais aussi de Vittore Carpaccio, de Giovanni Mansueti, de Cesare Vecellio, d’autres encore. Cette dialectique de la fascination doit aussi être perçue dans le contexte des relations, très particulières, qui firent souvent s’opposer, au cours des siècles, la République des doges aux puissances du Proche-Orient. Ces relations, d’Etat à Etat, ne sont pas non plus exemptes d’ambiguïtés. A commencer par le fait que les échanges commerciaux entre Venise et l’Orient ne sont jamais plus denses que pendant les périodes de conflit. Comme si, en ces temps troublés où s’accélèrent les échanges diplomatiques et la recherche d’informations, devaient également s’amplifier le volume des échanges commerciaux et – aussi – culturels. Une autre de ces ambiguïtés est constituée par le rôle qu’a pu jouer Venise à certains des moments les plus cruciaux de l’histoire de ses relations avec lesdites puissances. Partie intégrante de la chrétienté d’Europe, Venise se doit d’afficher des solidarités qui viennent, parfois, à heurter ses intérêts. Elle se doit de tenir son rang dans l’alliance qui la place aux côtés des grands Etats chrétiens, comme elle obéit aussi aux injonctions du pape. La porte est étroite par laquelle elle parvient à passer pour maintenir les bons rapports qu’elle entretient avec les puissances musulmanes et, souvent, ses alliés, à l’affût de ses moindres réticences, l’accusent de tiédeur, voire de pratiquer le double-jeu. Venise participa aux Croisades. Et notamment à la première d’entre elles qui vit les chrétiens d’Europe instaurer le royaume de Jérusalem. Et créer maintes principautés autour de celui-ci. C’est dans ce contexte que Venise fonde ensuite ses premiers comptoirs au Levant. En 1122, elle envoie plus de cent navires porter secours aux croisés et au roi de Jérusalem, fait prisonnier par les musulmans. En 1202-1204, elle prend une part active à la quatrième Croisade, qui conquit et fit le sac de Constantinople et aboutit au démembrement de l’empire byzantin. Trois ans plus tard, Venise signe son premier traité de commerce avec le sultanat d’Alep… Quand, au XIVe siècle, les croisés perdent la Terre sainte et leurs dernières possessions du Levant, le pape décrète une politique d’embargo (sur le commerce avec les infidèles), Venise est bien obligée de s’y soumettre. Elle saura néanmoins échapper à la rigueur de cette interdiction ; et c’est dans ce contexte qu’en 1388 elle signe un traité de commerce avec les Turcs. © Rainer Zietz Présentation générale suite A l’époque ottomane, ensuite, Venise aimera se présenter, en Europe, comme l’ultime rempart devant l’expansionnisme turc. Il est vrai que l’effort de guerre lui incombait en grande partie et, qu’à tout le moins, elle devait supporter, seule, le poids des guerres navales. Cela n’empêchait pas les Etats chrétiens de la voir, souvent, en complice des Turcs et de la soupçonner, à l’occasion, d’avoir partie liée avec eux contre les Habsbourg. Venise n’aimait pas trop la guerre. Celle-ci risquait de nuire au commerce et était onéreuse. Il est vrai, on vient de le voir, que Venise ne rechignait à payer... Mais elle préférait bien plutôt dépenser son argent pour garantir ses traités, acquérir le droit de commercer dans les villes, acquitter des droits de douane. Au besoin, Venise était prête à verser des indemnités de guerre, parfois considérables, pour se voir reconnaître ces droits. A la politique de la canonnière, Venise préférait, et de beaucoup, la diplomatie du ducat. Dans le même ordre d’esprit, Venise aimait à couvrir les princes et les souverains orientaux de cadeaux somptueux. Il ne s’agissait-là que de l’un des aspects de cette diplomatie pionnière dont elle peaufina, des siècles durant, les mécanismes et les rouages. Venise déléguait, en effet, des plénipotentiaires auprès de toutes les cours du Proche-Orient. Ces hommes, choisis parmi les plus habiles dignitaires vénitiens, étaient munis d’instructions circonstanciées et susceptibles de négocier traités de paix et de commerce. Leur rôle ne se limitait pas à cela ; ils entretenaient avec Venise une correspondance nourrie, constituée de dépêches qui abordaient tous les aspects de la situation et des caractéristiques de la région dans laquelle ils se trouvaient en résidence : son histoire et sa géographie étaient détaillées, les sentiments du souverain à l’égard de Venise pesés au trébuchet, et passés en revue les ressources du pays, l’état de son armée, de sa marine, de son commerce et de son industrie. Tous ces renseignements étaient étudiés de fort près ensuite à Venise, qui se trouvait être, et de loin, le pouvoir le mieux informé d’Europe. Cette qualité exceptionnelle de l’information dictait ensuite leurs décisions aux sénateurs et servait à la conduite de l’Etat. Ce système, que Venise avait tout d’abord mis en place auprès des cours d’Orient, fut ensuite étendu à celles d’Occident. Venise avait, ce faisant, inventé la diplomatie et le renseignement modernes. Ses ambassadeurs constituèrent un véritable corps de spécialistes, au nombre desquels était souvent choisi le doge. A leur sortie de charge, les ambassadeurs en Orient – comme, plus tard aussi, en Occident – rédigeaient une relation détaillée, selon un plan qui était devenu fort précis au cours des ans, qui était lue devant le Sénat. Ces textes, très appréciés, étaient fort demandés et circulaient ensuite ; ils sont à l’origine de l’image, ou plutôt, des images de l’Orient qui sont constituées en Europe occidentale, pendant la longue période qui va du XIVe au XVIIIe siècle. Ainsi, des hommes comme Machiavel ou Montaigne n’ont pu penser l’Orient qu’au travers de ces représentations. Mais les premiers à s’imprégner de cette vision du monde ont à l’évidence été les artistes et les savants vénitiens qui puisaient dans ces différents textes pour développer une imagerie et un imaginaire dont l’exposition que l’Institut du monde arabe présente aujourd’hui à son public tente – au travers de quelque deux cent pièces extraites tant des collections vénitiennes que des plus grands musées du monde entier – de magnifier la splendeur. Ce dossier de presse a bénéficié du conseil de Monsieur Jean-Claude Hocquet, directeur de recherche émérite au CNRS et à l’Université de Lille 3. © Londres, The National Gallery © Courtauld Institute of Art Gallery, Londres Chronologie 687 : Élection du premier doge IX-Xe siècle 828 : Appropriation par les Vénitiens des reliques présumées de saint Marc dérobées à Alexandrie Construction du palais ducal et de sa chapelle à San Marco. Venise étend son influence sur la Dalmatie XIe siècle 1063-1094 : Construction de la troisième basilique de San Marco (l'actuelle) XIIe siècle 1140 : Naissance de la Commune ; élection du doge par les grands électeurs XIIIe siècle Début de la construction de l’Arsenal 1204 : Quatrième Croisade, prise de Constantinople par les croisés 1207 : Premier traité de commerce entre Venise et le sultanat d'Alep (Syrie) 1228-1234 : Début de la construction des églises des ordres mendiants 1275 : Arrivée de Marco Polo à la cour du Grand Khan à Beijing 1284 : Début de la frappe du ducat d’or 1291 : Installation des ateliers verriers sur l’île de Murano par un décret du Grand Conseil de Venise XIVe siècle 1347-1348 : Disette et peste noire 1378-1381 : Guerre avec Gênes et paix de Turin 1388 : Traité de commerce avec les Turcs XVe siècle 1404 : Conquête de la Terra ferma (provinces italiennes de Venise) 1409 : Achat de la Dalmatie 1423 : Institution du lazaret et de la quarantaine pour enrayer l'épidémie de peste 1429 : Naissance de Gentile Bellini (mort en 1507) 1442: Renouvellement des traités de commerce avec le sultan mamelouk 1465 : Naissance de Vittore Carpaccio (mort en 1526) 1473 : Début du deuxième agrandissement de l’Arsenal (Arsenal nuovissimo) 1482 : Renouvellement des traités avec les Turcs 1484 : Naissance de Giovanni Mansuetti (mort en 1526) 1489 : Chypre devient vénitienne 1499 : Des artistes (Cima da Conegliano, Mansuetti…) peignent des scènes de la vie de San Marco à Alexandrie pour la chapelle des tisseurs de soie à l'église des Crociferi 1499-1502 : Les Vénitiens perdent leurs possessions grecques (Modon) XVI siècle e 1500 : Jacopo de Barbari dessine le plan de Venise 1507 : Traité de commerce avec le sultan d’Égypte 1508 : Reconstruction du fondaco dei Tedeschi décoré par Giorgione. Conclusion de la Ligue de Cambrai 1509 : Défaite vénitienne à Agnadel et perte de la Terra ferma 1517 : Trêve signée avec l'empereur 1528 : Naissance de Paolo Véronèse (mort en 1588) 1530 : Paix de Bologne 1538 : Bataille navale de Prevesa, suprématie turque sur mer 1571 : Bataille de Lépante (7 octobre), défaite ottomane 1575-1577 : Grande peste à Venise et vœu d’ériger l’église du Rédempteur Fin du XVIe siècle : Prospero Bonarelli écrit Solimano, drame historique XVIIe siècle 1630-1631 : Dernière épidémie de peste suivie de la construction de l’église de la Salute 1645-1669 : Guerre de Crète, paix signée à Candie 1673 : Giovanni Sagredo publie à Venise les Memorie istoriche de’monarchi ottomani, deuxième édition en 1688, augmentée d’une étude sur le sérail et les coutumes des Turcs 1683-1699 : La guerre de la Sainte Ligue contre l’Empire ottoman entame le recul turc 1688 : G.B. Donà, qui fut baile à Istanbul, publie Della letteratura de’Turchi XVIIIe siècle 1797 : Fin de la République de Venise Chandelier Venise, XVIe siècle Laiton incrusté d’argent, H. 19,1 cm ; D. base 17,8 cm The Metropolitan Museum of Art, Gift of J. Pierpont Morgan, 1917 © 2006, The Metropolitan Museum of Art IX-Xe siècle Milieu du IX : La flotte vénitienne combat les corsaires sarrasins en Adriatique 969 : Fondation du Caire par le calife fatimide al-Muizz 970-972 : Construction de la mosquée al-Azhar au Caire e XIe siècle 1099 : Première Croisade, prise de Jérusalem par les croisés. Dès cette époque, prospérité des « colonies » et comptoirs établis à Alexandrie, Acre, Beyrouth, mais aussi Alep, Damas, Tabriz 1453 : Prise de Constantinople, fin de l’Empire byzantin, en 1458, le sultan installe sa capitale dans la cité vaincue 1460-1479 : Les Ottomans conquièrent les rives de la mer Noire et les îles de l’Égée 1471 : Caterino Zen ambassadeur en Perse pour une alliance antiturque 1479: Gentile Bellini à Constantinople pour faire le portrait du sultan ; il y séjourne jusqu’à la fin de l’année 1480 1485-1491 : Guerre des sultans mamelouks contre les Ottomans XIIe siècle 1171 : Salah el-Din el-Ayyoubi (Saladin) met fin au califat fatimide en Égypte 1174-1260 : Règne des Ayyoubides sur le Proche-Orient arabe Reliure Iran, fin du XVIe siècle Cuir estampé, repoussé, doré et incrusté de lapis-lazuli, 35,6 x 25,4 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund, 1956 © 2006, The Metropolitan Museum of Art XIII siècle e 1250 : Fondation de la dynastie mamelouke qui étend son autorité sur l’Egypte et la Syrie 1258 : Sac de Bagdad par les Mongols et fin de la dynastie abbasside 1260 : Les Mamelouks remportent la victoire sur les Mongols à la bataille d’Ayn Jalut 1291 : Les Mamelouks chassent les derniers croisés (et les Vénitiens) d’Acre 1280-1324 : Osmân Ier devient sultan, fondateur de la dynastie ottomane XIVe siècle 1326 : Bursa (Brousse) capitale de l’État ottoman 1326-1344 : Embargo pontifical sur le commerce avec l’Égypte Milieu du XIVe : Ouverture progressive des lignes de navigation des galées vers l'Orient (Alexandrie et Beyrouth) 1346-1371 : Les Turcs s’installent en Europe (Thrace) et font d’Edirne leur nouvelle capitale 1375 : Les Vénitiens entretiennent des consuls à Alexandrie, au Caire, à Damas et à Beyrouth 1389-1402 : Le sultan Bayezid Ier règne sur un Etat puissamment installé dans les Balkans XVe siècle 1402 : Défaite ottomane devant les Mongols de Tamerlan, le sultan Bayezid est prisonnier (bataille d’Ankara) 1421-1444 : Mûrad II reconstruit l’État ottoman, annexe la Serbie, conquiert la Morée, attire les savants à Edirne 1444-1481 : Règne de Mehmed II, le Conquérant Deuxième moitié du XVe siècle : prospérité du commerce vénitien à Alexandrie XVIe siècle 1501 : Avènement de la dynastie Safavide en Perse (Shah Ismâ’îl Ier (1501-1524)) 1514 : Sélim Ier défait le Shah et occupe Tabriz 1516 : Victoire des Ottomans sur les Mamelouks ; la Syrie, la Palestine et l’Égypte sont occupées 1517 : Sélim reconnu comme protecteur des lieux saints, La Mecque et Médine 1520-1566 : Règne de Süleyman Ier le Législateur (Soliman le Magnifique) 1534 : Occupation ottomane de Bagdad, le monde arabe passe sous domination ottomane Milieu du XVIe : Les Ottomans contrôlent tous les terminaux caravaniers en Orient. Les marchands vénitiens continuent de fréquenter assidûment Alexandrie 1538 : Sinân est nommé architecte en chef, il construit la Süleymäniye (1550-1557) à Istanbul, des ponts, des hôpitaux, etc. 1566 : Mort de Soliman, apogée de l’Empire ottoman qui s’étend de l’Autriche au Golfe persique 1570 : Conquête ottomane de Chypre 1588-1629 : Règne de Shâh ‘Abbas qui réorganise la Perse et établit sa capitale à Ispahan 1593-1606 : Guerre contre les Habsbourg XVIIe siècle 1683 : Échec du second siège de Vienne Parcours de l’exposition Mansueti Giovanni, L’Adoration des mages Venise, début du XVIe siècle Huile sur toile, 79,5 x 136,7 cm ; encadré : 83,4 x 140,8 cm © Vérone, Museo di Castelvecchio L’ exposition s’ouvre sur le chef d’œuvre d’un peintre vénitien anonyme représentant l’audience d’une ambassade vénitienne dans une ville orientale, avec ainsi l’ambition d’évoquer la place éminente de Venise dans l’histoire de la Méditerranée et de donner les clefs de sa relation à l’Orient : • La puissance de son commerce; • L’excellence de sa diplomatie; • Son rôle central dans la défense de Rome face à l’islam ; • La fascination de ses commerçants et de ses oligarques pour la culture arabo-islamique. Le répertoire oriental dans la peinture religieuse à Venise (v. 1300-1500) Première section Venise affirme sa puissance mondiale et renforce ses relations avec les Mamelouks (v. 1300-1500) Gobelet Venise, Murano, fin du XIIIe et début du XIVe siècles Verre émaillé, H. 11,3 cm ; D. 9,5 cm Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst © Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst Ces deux siècles marquent traditionnellement l’apogée de Venise. Forte de son Empire colonial maritime conquis un siècle plus tôt, Venise fait circuler ses navires des confins de l’Orient jusqu’au nord de l’Europe. La circulation des denrées rendues possible par la sécurisation des routes maritimes lui assure les moyens de son épanouissement. Venise s’embellit et s’épanouit en un chantier permanent ; la ville conquiert la lagune. Oligarques et religieux érigent les églises et les palais gothiques qu’ils parent notamment de tapis et de riches étoffes rapportés d’Orient. C’est à cette époque précisément que Murano s’impose comme centre de production du verre grâce à l’importation par les artisans voyageurs vénitiens des savoir-faire islamiques. La Sérénissime devient également une place puissante dans le développement de l’imprimerie ; ainsi, les savoirs compilés dans des manuscrits depuis le IXe siècle par les Arabes Deuxième section s’invitent à Venise où ils sont traduits et imprimés à l’instar du Canon d’Avicenne. Jusqu’au début du XVIe siècle, l’État mamelouk s’impose sur l’autre rivage de la Méditerranée et domine l’Égypte, la Syrie et la Palestine. Esclaves militaires originaires des steppes d’Asie centrale, les Mamelouks furent appelés par le sultan ayyoubide d’Égypte pour vaincre les deux forces qui menaçaient l’islam : les croisés et les Mongols. Au XVe siècle, alors affaibli par des coups d’État, l’État mamelouk s’emploie à nouer d’amicales relations avec Venise, son meilleur client occidental. En effet, sa politique de défense et son développement exigent d’abondantes ressources que les Mamlouks trouvent dans le développement de leur commerce. Les Vénitiens qui développent des lignes de navigations vers les ports orientaux et forment de véritables colonies dans les principales villes orientales, deviennent leur partenaire commercial. La culture s’invite au cœur de ces échanges et l’art mamelouk influence durablement l’art vénitien dans les domaines du verre, du textile et de l’art du métal. Œuvres présentées • Verrerie : Murano devient un centre de production du verre grâce à l’importation des techniques islamiques ; • Textiles et Tapis : Venise importe les textiles orientaux de luxe ; • Imprimerie : la philosophie grecque et arabe et les savoirs scientifiques islamiques sont transmis à Venise ; • Métaux incrustés : l’œuvre de Mahmud al-Kûrdî. Anonyme Vénitien, Audience d’une ambassade vénitienne dans une ville orientale Venise, 1511 Huile sur toile, 175 x 201 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN/Gérard Blot/Jean Schormans Jusqu’au XVIe siècle, des peintres vénitiens vont s’employer à introduire des motifs islamiques dans leur vocabulaire. Ce goût pour l’Orient débute avec l’élaboration de vastes toiles narratives destinées à orner les murs des scuole, les confréries de Venise. Leurs responsables voulaient ainsi reconstituer sur ces tableaux la légende de leur saints patrons protecteurs ayant vécu pour la plupart en Méditerranée orientale ou en Afrique du Nord. À partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, la tradition narrative de ces grandes toiles s’estompera aux dépens d’une approche plus ethnographique et historiographique du monde islamique, dont l’un des plus célèbres témoignages reste le livre de costume de Cesare Vecellio réalisé en 1590. Contrairement aux commerçants et aux diplomates de la cité, les peintres n’avaient pas l’opportunité de voyager au Levant à l’exception de Gentile Bellini et Bartoloméo Bellano qui s’étaient rendus à Istanbul, de 1479 à 1481, en tant qu’ambassadeurs à la cour du sultan Mehmet II. Les peintres vénitiens, privés de voyages, s’inspiraient alors des récits oraux et écrits établis par les marchands et autres ambassadeurs, et des croquis que Vittore Carpaccio (1450-1525) et collaborateurs, La Prédication de saint Étienne à Jérusalem Venise, vers 1514 Huile sur toile, 148 x 194 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN certains d’entre eux s’étaient ingéniés à compiler dans leur carnet de voyage. Ils s’inspiraient aussi des nombreux objets rapportés d’Orient et qui ornaient les riches demeures des collectionneurs vénitiens. Enfin, ils croquaient les tenues vestimentaires des ambassadeurs orientaux en visite diplomatique dans la Sérénissime. La « mode orientaliste » s’est développée notamment dans les ateliers des grands peintres vénitiens rompus à cet engouement et qui transmettaient à leurs disciples le goût pour ce vocabulaire exotique. Jacopo Bellini pourrait être considéré comme le père de cet « orientalisme vénitien ». Proches de son atelier, Giovanni Mansueti et Vittore Carpaccio ont inclus nombre d’objets islamiques dans leur toile. Quant à Carpaccio, il reste le plus grand praticien de la mode orientale dans la peinture vénitienne de la Renaissance. Parmi les peintres présentés Giovanni et Gentile Bellini, Vittore Carpaccio, Giovanni Mansueti et Antonio Vivarini Attribué à Giovanni Mansueti, Trois dignitaires mamelouks Venise, 1512 Craie noire, brosse et encre sur papier brun, 30,7 x 17,9 cm The Royal Collection © 2006 Her Majesty Queen Elizabteh II Huile sur toile, 69,9 x 52,1 cm, Londres, The National Gallery, Layard Bequest, 1916 © Londres, The National Gallery Troisième section Venise et la Turquie ottomane (v. 1453-1699) À partir du milieu du XIIIe siècle, les Turcs durent affronter l’invasion mongole qui ne laissa subsister, en Anatolie, qu’un petit État vassal gouverné par de lointains héritiers de Seljuk baptisés « Ottomans ». L’un d’eux, Mehmed le Conquérant, profita de la fin des incursions mongoles pour s’emparer de Constantinople en 1453 dont il fit la capitale de son empire. Désormais le sultan des Ottomans se trouvait en contact direct avec Venise et n’eut de cesse de s’emparer de ses possessions. Un aspect singulier des échanges culturels tient à leur tendance à s’intensifier aux époques de conflit. En effet, les échanges diplomatiques et les recherches d’informations s’accélèrent. Après la conquête de Constantinople par les Ottomans, les ambassades vénitiennes envoyées en Orient permettent d’accumuler une somme importante d’informations, notamment à travers les rapports que les ambassadeurs sont chargés d’écrire à leur retour à l’attention du Doge de Venise. Les regards des Vénitiens sur les Ottomans et des Ottomans sur les Vénitiens se précisent. En témoignent le séjour de Gentile Bellini à la cour ottomane et l’accumulation, par les Vénitiens aisés, d’objets orientaux à leur domicile. C’est à cette époque d’ailleurs que les artisans verriers et maîtres en métaux incrustés imitent avec une ardeur redoublée les techniques orientales. À leur tour les Ottomans importent l’art de la Sérénissime. L’apogée ottomane qui menaçait les positions vénitiennes en Méditerranée, incita Venise à nouer avec la Perse safavide des alliances militaires contre les Ottomans. Cette politique d’amitié s’exprima notamment en 1603 quand Shah Abbas envoya une ambassade auprès des représentants de la Sérénissime, muni de somptueux cadeaux destinés à orner la basilique Saint-Marc. Œuvres présentées • Peintures : L’apport des vénitiens à la tradition ottomane du portrait (œuvres de Gentile Bellini et d’un peintre de Vérone) ; • Verres et Textiles : objets de luxe exportés par Venise en Orient ; • Céramiques et orfèvrerie : introduction de motifs décoratifs islamiques ottomans dans l’art vénitien ; • Collections persanes offertes aux dignitaires de la ville de Venise. « Mamma li Turchi ! » Huile sur toile, 159 x 53 cm Londres, The National Gallery, Bought, 1960 © Londres, The National Gallery À partir du XVIIe siècle, le monde ottoman, en déclin, sera davantage rêvé et parfois même raillé par les Vénitiens ; à l’image de leurs contemporains les artistes développeront une vision entre exotisme et cynisme dans la tradition des « Turqueries ». L’exposition s’achève par une série d’œuvres peintes et gravées, qui renvoient à cette vision imaginaire. La toile de Giovanni Domenico Tiepolo, Deux orientaux sous un arbre, conclu le parcours par une image déjà empreinte du style des futurs peintres orientalistes du XIXe siècle. L a fascination exercée par l’exotisme oriental favorisait le rôle des Vénitiens dans la diffusion en Occident de techniques ou de coutumes observées en Orient, la ville assumant ainsi parfaitement son rôle de cité-carrefour. Cette fascination se traduit notamment dans l’engouement pour les coutumes vestimentaires dont les peintres vénitiens ont laissé de nombreux témoignages dans leurs fresques narratives. Venise créait la mode en Europe ; les artisans, tailleurs, couturières, dentellières, perruquiers, chausseurs, bottiers et joailliers tenaient de nombreux ateliers où ils créaient de nouvelles lignes avec de nombreux motifs d’inspiration islamique. Les peintres quant à eux trouvaient des modèles dans un genre d’ouvrages qui fit florès au XVIe siècle et que l’on pourrait appeler des « catalogues de costumes et d’habits des divers peuples de la terre ». L’ouvrage le plus connu – De gli habiti antichi e moderni di diverse parti del mondo libre due (« Des habits anciens et modernes de diverses régions du monde, en deux livres ») – est attribué à l’un des parents éloignés du Titien, appelé Cesare Vecellio : chaque gravure y est accompagnée d’un commentaire historique et d’une description fine. Vecellio voyagea peu, mais utilisa les témoignages des informateurs, commerçants et ambassadeurs, qui revenaient du Levant, et observa les visiteurs étrangers à Venise. Dans la première partie de son ouvrage, il présenta les costumes européens et le costume turc, dans la seconde, celui des Persans, des Maures, des Arabes des Arméniens et des Éthiopiens. La gravure montre ici la favorite d’un Turc. (1) [1] [3] Anonyme Vénitien, Les Ottomans vus par les Vénitiens au XVIIe siècle Giovanni Battista Tiepolo Deux orientaux assis sous un arbre Vers 1757 Thématiques Parcours de l’exposition Attribué à Gentile Bellini, Le Sultan Mehmed II 1480, La fascination des Vénitiens pour les coutumes vestimentaires du Levant Audience d’une ambassade vénitienne dans une ville orientale Venise, 1511 Huile sur toile, 175 x 201 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN/ Gérard Blot/ Jean Schormans La Prédication de Saint Étienne de Carpaccio (2) est l’un des exemples majeurs de la « mode orientale » dans la peinture vénitienne de la Renaissance. Les gravures sur bois d’Erhard Reuwich qui illustrent un ouvrage de Bernard von Breydenbach, Pèlerinage en Terre sainte, constituent l’une des sources majeures de Carpaccio également très inspiré part les estampes allemandes de l’époque. Le tableau représente des hommes coiffés de turbans mamelouks et ottomans ; les femmes, assises par terre, sont toutes musulmanes. Quatre d’entre elles ont tiré leur voile, révélant ainsi leur tartur, sorte de haut bonnet orné, et leur visage – chose qu’elles n’auraient pas faite en public. Cesare Vecellio (1521-1601) “La favorita del Turco” (“La favorite du Turc”) Extrait de De gli habiti antichi et moderni di diversi parti del mondo, libri due Publié par Damiano Zenaro Venise, 1590 (1e édition) Livre imprimé, 412 gravures sur bois de Christoph Krieger, 16,9 x 13 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Museum Accession, transferred from the Library, 1925 © 2006, The Metropolitan Museum of Art L’œuvre d’un peintre vénitien resté anonyme (3), l’ Audience d’une ambassade vénitienne dans une ville orientale, représente plusieurs hommes enturbannés, chaque turban indiquant, selon sa forme, à quelle classe de la société mamelouke appartient celui qui le porte. On voit notamment que le dignitaire qui reçoit l’ambassade, assis sur une estrade recouverte d’un tapis, porte un turban qui diffère par son ornement de celui de ses deux courtisans restés derrière lui. [2] Vittore Carpaccio (1450-1525) et collaborateurs, La Prédication de saint Étienne à Jérusalem Venise, vers 1514 Huile sur toile, 148 x 194 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN Thématiques Thématiques L’art vénitien inspiré par les motifs décoratifs islamiques L [2] Plat Padoue, 1633 Céramique siliceuse peinte sous glaçure, D. 26 cm Sèvres, musée national de Céramique © Photo de presse © RMN/Martine Beck-Coppola a fascination exercée par l’Orient sur les marchands et les artistes de Venise s’illustre notamment par la reprise des motifs décoratifs islamiques dans l’élaboration des œuvres d’art vénitiennes de la Renaissance. Les Vénitiens ont d’abord assimilé ces motifs qu’ils ont su sublimer et intégrer à leur propre identité, avant de fasciner à leur tour artisans et dignitaires de l’époque ottomane. Ainsi, le va-et-vient des motifs et des savoir-faire trompent encore les spécialistes contemporains qui hésitent parfois sur l’origine géographique de certaines pièces. Les connaisseurs modernes de la céramique ottomane d’Iznik en situent l’apogée dans la seconde moitié du XVIe siècle. Les céramiques de cette époque sont ornées d’œillets, de roses, de jacinthes, de tulipes et de feuilles saz dentelées, le tout rehaussé de couleurs vives – bleu, vert et rouge – sur un engobe blanc. La couleur rouge caractérisa la production d’Iznik pendant plus d’un siècle. Ce plat (1) est un exemple courant de la production d’Iznik sous le règne des sultans Selim II (1566-1574) et Murad III (1574-1595). Les Vénitiens furent parmi les tout premiers, en dehors de la sphère ottomane, a apprécier la qualité et la beauté extraordinaire de ce type de céramique, qu’ils importèrent et collectionnèrent très tôt. La demande à Venise était telle, du reste, que les artisans locaux commencèrent à en imiter vraiment le style dès le début du XVIIe siècle. Pendant au moins cent ans, ces contrefaçons vénitiennes connurent également un grand succès. Aux XVIe et XVIIe siècles, les potiers italiens qualifiaient leurs céramiques dans le style d’Iznik de majolique « alla turchesca ». Ce plat (2) est l’une des plus belles imitations vénitiennes de céramique d’Iznik jamais produites. S’il n’a pas la fluidité et la ligne délicate de ses modèles ottomans, il reproduit néanmoins avec une fidélité remarquable le décor floral caractéristique d’Iznik à la fin du XVIe siècle. Les potiers vénitiens ne maîtrisèrent jamais le rouge vermillon éclatant, typique de la tradition d’Iznik. Ils le remplacèrent par un orange beaucoup moins vibrant, tel celui que l’on voit sur ce plat. L’imprimerie vénitienne et la transmission des savoirs V V « L’Homme zodiaque » Iran, XVIIIe-XIXe siècle Encre et couleur à l’eau sur papier, 31,3 x 21,2 cm Londres, Wellcome Library © The Trustees of the Wellcome Trust [1] enise était à l’affût de toutes les innovations ; ville marchande, elle savait entre toutes que les marchés ne se conquièrent et ne se conservent que par l’apport de produits nouveaux. L’imprimerie fut précisément l’une de ces innovations. De 1469 à 1480, Venise comptait 44 entreprises d’imprimerie, dont 16 allemandes, 21 italiennes, 6 françaises, fidèle reflet du caractère cosmopolite de la cité. On imprimait en latin, en grec, en italien, en allemand, en slave. L’Empire ottoman regroupait les « sudditi turcheschi » (« sujets turcs ») comme les nommaient les Vénitiens, formé en fait par des peuples cosmopolites pratiquant plusieurs langues : l’arabe, le bosniaque, le grec, l’hébreux, l’arménien, le serbe, l’albanais, le copte, etc. Or Venise – et cet aspect de son histoire n’est pas suffisamment souligné – contribua de façon décisive à préserver l’autonomie culturelle et linguistique de beaucoup de ces peuples. Des presses vénitiennes sortaient des ouvrages ou des traductions en différentes langues, traitant de géographie (cosmographie), d’histoire, de littérature, de religion, et destinés à être vendus aux clientèles lettrées de l’Empire ottoman. Imprimeurs et libraires croyaient dans le livre et dans son importance culturelle et politique, dans sa fonction d’instrument de prestige et de médiation. L’un des mérites de l’imprimerie vénitienne fut notamment de compiler dans des ouvrages imprimés les savoirs techniques et scientifiques que les savants des pays d’Islam avaient développés à l’époque de ce qu’il est convenu d’appeler l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane (VIIIe-XIe siècle). La comparaison entre les deux figures de « L’homme zodiaque », l’une islamique d’origine persane (1) et l’autre européenne imprimée à Venise (2) illustre bien cette épopée des savoirs qui renaît sous les presses de la Sérénissime. La page persane en couleur (1) est un exemple tardif de l’homme zodiaque en islam dont l’image s’est développée à l’époque médiévale. Émanant d’une tradition qui remonte à l’Alexandrie hellénique (300 ans av. J.-C.), qui attribue un signe astrologique à chaque partie du corps humain, cette figure était utilisée par les médecins, en conjonction avec un calendrier, pour déterminer notamment le meilleur moment pour opérer certains organes. L’iconographie persane influença les représentations de l’homme zodiaque dans les livres imprimés de la Renaissance et notamment le Fascicolo di medicina de Johannes de Ketham publié pour la première fois en 1491. La seconde édition (2), imprimée à Venise et augmentée avec des textes et de nouvelles gravures sur bois, est considérée comme l’un des plus beaux exemples de l’école dite « classique » de la gravure sur bois vénitienne du XVe siècle. Venise servait d’entrepôt à nombre de produits de luxe comme les tapis et les textiles en provenance des manufactures d’Orient et à destination de l’Europe occidentale. La grande majorité des tapis d’Orient arrivant à Venise aux XVe et XVIe siècles provenaient de l’Empire ottoman – soit d’Anatolie, soit de l’Égypte tombée sous domination ottomane. Il n’existe aujourd’hui aucun tapis ancien dont on puisse penser qu’il est de fabrication vénitienne. En revanche, les peintres du nord de l’Italie ont été les premiers à représenter les tapis dans leurs œuvres, et notamment Lorenzo Lotto, vénitien d’adoption. Les tapis « Lotto », tissés en Anatolie aux alentours de 1500, tirent leur appellation conventionnelle des œuvres du [1] peintre où ils figurent à plusieurs reprises. Le tableau représentant Giovanni della Plat Volta avec sa femme et ses enfants (3), montre un Iznik, vers 1580 tapis orné de fines arabesques jaunes sur fond rouge. Céramique à décor peint sous glaçure, H. 5,2 cm ; D. 31,4 cm ; D. pied 15,8 cm En effet, le motif caractéristique des tapis « Lotto » Musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen est une arabesque à motifs floraux connues en © Photo de presse © RMN / René-Gabriel Ojéda Turquie sous le nom de rumi. La pièce conservée au [4] Saint-Louis Art Museum (4) reprend également la Tapis « Lotto » Turquie, Anatolie, XVIe siècle bordure typique des tapis « Lotto » où s’entrelace un motif élaboré à partir de l’écriture arabe coufique. Laine, 170,1 x 109,2 cm [3] Avicenne Canon Venise, 1595 Encre sur papier, 36 x 25 cm Paris, Bibliothèque interuniversitaire de médecine © Paris, Bibliothèque interuniversitaire de médecine [2] Saint Louis, Saint Louis Art Museum, Gift of James F. Ballard © Saint Louis, Saint Louis Art Museum, Gift of James F. Ballard « L’Homme zodiaque » Extrait de Johannes de Ketham, Fascicolo di Medicina Publié par Johannes et Gregorius de Gregoriis Venise, 5 février 1493 [3] Lorenzo Lotto Portrait de Giovanni della Volta et sa famille Venise, 1547 Huile sur toile, 104 x 138 cm Londres, The National Gallery, Beaquethed by Miss Sarah Solly, 1879 © Londres, The National Gallery Livre imprimé ; gravures sur bois, 41,9 x 29,8 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Harris Brisbane Dick Fund, 1938 © The Metropolitan Museum of Art Le frontispice du Fascicolo di medicina témoigne de l’importance des sources arabes. Sur l’un des illustrations on aperçoit la bibliothèque médicale idéale qui comprend notamment l’auteur arabe Avicenne (Ibn Sînâ). La traduction latine du Canon d’Avicenne fut mise à jour par l’Italien Andrea Alpago qui transita par le comptoir vénitien de Damas où il apprit l’arabe et des éléments de la médecine islamique. À la Renaissance en Italie, le Canon d’Avicenne était considéré comme l’ouvrage de référence par les étudiants en médecine. En 1521, l’imprimerie Junta à Venise publia la première édition de la traduction établie par Alpago. L’édition plus tardive de 1544 (3) s’ouvre sur une série de six images, qui montre un médecin coiffé d’un turban. Il n’est pas certain que ce personnage soit Avicenne lui-même. En revanche, la présence du turban rappelle la mode ottomane et particulièrement le type de drapé souvent représenté par les artistes vénitiens au XVIe siècle. L es verriers vénitiens sont les héritiers directs des savoir-faire du monde musulman. Matériaux, techniques et motifs venus d’Orient aident à l’essor de l’art du verre à Murano, à la fin du XIIIe siècle. Au début du XVe siècle, les Vénitiens étaient passés maîtres dans la fabrication d’un verre de parfaite transparence mis au point par un verrier de Murano, le cristallo. Cette maîtrise conféra, aux XVe et XVIe siècles, une véritable suprématie en Europe à ces maîtres verriers, experts depuis le XIIIe siècle. L’emprunt à l’Orient présentait encore de multiples aspects : l’achat en Syrie de verre brisé refondu ensuite à Venise, l’appropriation de certaines techniques telles que la fabrication du verre « églomisé » (décoration au moyen d’une dorure intérieure soudée au feu entre deux feuilles de verre), l’émail, la dorure, et bien entendu l’adoption de motifs géométriques et floraux. Des verres diversement ornés furent très tôt rapportés par des ambassadeurs, des marchands ou des pèlerins, et certains furent déposés dans le trésor de la cathédrale Saint-Marc. Au début du XVe siècle, Venise exporte la verrerie de Murano vers le Levant et répond à des commandes spécifiques pour ce marché. Le gobelet conservé à Francfort (1) est représentatif de l’inspiration islamique initiale. Le motif du griffon – emprunté à l’ancienne image classique – qu’affectionnait l’art islamique médiéval est devenu ici un puissant symbole héraldique. Le lien avec le monde islamique est souligné par la forme élancée et le travail raffiné qui caractérisent ce verre – forme proche-orientale typique, pour les récipients à boire, qui se répand à la fin du XIIe siècle. Par sa forme – piédouche, corps globulaire, col évasé – et son décor émaillé et doré, cette lampe de mosquée (2) est représentative de la production verrière en terre d’Islam au temps des Ayyoubides et des Mamelouks. Les ateliers de Murano produiront dès le XVe siècle des modèles similares destinés aux marchés du Levant. Le pichet conservé au musée du Louvre (3) illustre les créations exubérantes des peintres sur verre vénitiens du début du XVIe siècle. Le décor principalement floral est conforme à la disposition géométrique des motifs végétaux du répertoire islamique. [1] Gobelet Venise, Murano, fin du XIIIe et début du XIVe siècles Pichet Venise, vers 1500-1510 Verre émaillé et doré, H. environ 25 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN de l’exposition La situation géographique unique de Venise, entre Orient et Occident, a permis à la Cité des Doges d’entretenir pendant des siècles des rapports privilégiés avec les dynasties islamiques les plus puissantes. Le raffinement artistique et les avancées scientifiques de la civilisation islamique, notamment en médecine, mécanique, astronomie et mathématique modifièrent considérablement l’attitude des Vénitiens à l’égard de la culture orientale. Avides de nouveaux savoirs, les commerçants et les artisans de Venise acquièrent et imitent alors avec ardeur les techniques de l’Orient dans la manufacture du verre, du cuir ou d’étoffes. L’art, la culture et l’imaginaire des Vénitiens se colorent progressivement d’Orient après des siècles d’échange et de dialogue avec le monde oriental. Chaque culture puise à ses propres racines, mais ne s’épanouit qu’au contact des autres cultures. L’exposition Venise et l’Orient illustre ce dialogue interculturel fondé sur l’échange de savoirs, de valeurs et de biens par l’intermédiaire de l’art, du commerce et des migrations. A travers ses actions de mécénat, Total souhaite préserver et promouvoir cette diversité culturelle. Présent dans cent trente pays et sur les cinq continents, Total emploie des milliers d’hommes et de femmes, de toutes formations, cultures et origines. Dans le développement de ces activités pétrolières et gazières, le Groupe privilégie le dialogue, la concertation et s’attache à forger des relations harmonieuses et pérennes avec l’ensemble des communautés qui accueillent ses activités. CATALOGUE DE L’EXPOSITION Venise et l’Orient Sous la direction de Stefano Carboni © Gallimard, Institut du monde arabe, The Metropolitan Museum of Art, 2006 Format 230 x 287, 320 pages Versions française & anglaise Tarif 65 € Venise et l’Orient Écrit par Aurélie Clemente-Ruiz Hors-série Coll. «Découvertes Gallimard» © Gallimard, 2006 Tarif 7,90 € Venise et l’Orient Hors-série du magazine Connaissance des Arts 68 pages Tarif 9 € DVD Venise et l’Orient Réalisé par Robert Pansard-Besson © Coproduction Arkab Productions, Institut du monde arabe Durée 52 minutes Tarif 25 € AUDIOGUIDE Venise et l’Orient Depuis plus de quatre-vingts ans, le Groupe noue avec le Moyen-Orient des partenariats de long terme fondés sur le respect de chaque pays hôte, sur le transfert de technologies et sur la formation des personnels locaux. Verre émaillé, H. 11,3 cm ; D. 9,5 cm Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst © Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst [3] Total, mécène Publications de l’appropriation des techniques du monde arabe à l’exportation des productions vers l’Orient Mécénat Thématiques L’art du verre à Murano : [2] Lampe de mosquée Syrie, vers 1329 -1335 Verre émaillé, H. 35,5 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Gift of J. Pierpont Morgan, 1917 © The Metropolitan Museum of Art En apportant son soutien à l’exposition Venise et l’Orient, Total souhaite témoigner de son intérêt pour la culture et le patrimoine du monde arabe. © Société Orphéo France, 2006 Durée 1 heure Versions française & anglaise Tarif 5 € (location à la visite) JEUNESSE Livret Jeunes Venise et l’Orient Écrit par Jean-Claude Hocquet © Institut du monde arabe, 2006 Tarif 6 € Venise 01 Venise 08 Venise 16 Anonyme Vénitien, Audience d’une ambassade vénitienne dans une ville orientale Venise, 1511 Ludovico Dolce (1508-1568), Le Trasformazioni Venise, 1553 Gobelet Venise, fin du XVe siècle Venise 09 Verre émaillé et doré, H. 10 cm ; D. bord 8,1 cm ; D. pied 6,2 cm Corning, New York, The Corning Museum of Glass © Corning, New York, The Corning Museum of Glass Venise 02 Reliure Iran, fin du XVIe siècle Venise 17 Vittore Carpaccio (1450-1525) et collaborateurs, La Prédication de saint Étienne à Jérusalem Venise, vers 1514 Cuir estampé repoussé, doré et incrusté de lapis-lazuli, 35,6 x 25,4 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund, 1956 © 2006, The Metropolitan Museum of Art Huile sur toile, 175 x 201 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN/Gérard Blot/ Jean Schormans Huile sur toile, 148 x 194 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN Venise 03 Reliure de cuir repoussé, 25,8 x 18 cm Venise, Fondazione Giorgio Cini © Venise, Fondazione Giorgio Cini Venise 10 Velours Probablement vénitien ou turc, début du XVIe siècle Huile sur toile, 79,5 x 136,7 cm ; © Vérone, Museo di Castelvecchio Velours de soie et de fil métallique coupé, ciselé et broché, 109,2 x 65,4 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund, 1953 © 2006, The Metropolitan Museum of Art Venise 04 Venise 11 et 11bis Anonyme vénitien, Copie d’après Gentile Bellini, Sultan Mehmed II Venise, probablement XVIe siècle Vantaux de porte Venise, fin du XVIe siècle Mansueti Giovanni, L’Adoration des mages Venise, début du XVIe siècle Huile sur bois, 19,7 x 14,8 cm Collection Joli Quentin Kansil © J.Q. Kansil Venise 04bis Attribué à Gentile Bellini Le Sultan Mehmed II 1480 Huile sur toile, 69,9 x 52,1 cm Londres, The National Gallery, Layard Bequest, 1916 © Londres, The National Gallery Bois, pierres semi-précieuses et nacre peinte, H. 146,5 cm ; l. 52,5 cm Londres, Rainer Zietz Ltd © Londres, Rainer Zietz Ltd Venise 12 Mahmûd al-Kûrdî Plateau Venise (?), fin du XVe et début du XVIe siècles Laiton incrusté d’argent, D. 32 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN/Jean-Gilles Berizzi Venise 05 « L’Homme zodiaque » Extrait de Johannes de Ketham, Fascicolo di Medicina Publié par Johannes et Gregorius de Gregoriis Venise, 5 février 1493 Livre imprimé ; gravures sur bois, 41,9 x 29,8 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Harris Brisbane Dick Fund, 1938 © The Metropolitan Museum of Art Venise 06 « L’Homme-zodiaque » Iran, XVIIIe-XIXe siècle Encre et couleur à l’eau sur papier, 31,3 x 21,2 cm Londres, Wellcome Library © The Trustees of the Wellcome Trust Venise 07 et Venise 07bis Avicenne Canon Venise, 1595 Encre sur papier, 36 x 25 cm Paris, Bibliothèque interuniversitaire de médecine © Paris, Bibliothèque interuniversitaire de médecine Venise 13 Chandelier Venise, XVIe siècle Laiton incrusté d’argent, H. 19,1 cm ; D. base 17,8 cm The Metropolitan Museum of Art, Gift of J. Pierpont Morgan, 1917 © 2006, The Metropolitan Museum of Art Venise 14 Pichet Venise, vers 1500-1510 Verre émaillé et doré, H. environ 25 cm Paris, musée du Louvre © Photo de presse © RMN Venise 15 Gobelet Venise, Murano, fin du XIIIe et début du XIVe siècles Verre émaillé, H. 11,3 cm ; D. 9,5 cm Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst © Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst Plat Padoue, 1633 Céramique siliceuse peinte sous glaçure, D. 26 cm Sèvres, musée national de Céramique © Photo de presse © RMN/Martine Beck-Coppola Venise 18 Plat Iznik, vers 1580 Céramique à décor peint sous glaçure, H. 5,2 cm ; D. 31,4 cm ; D. pied 15,8 cm Musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen © Photo de presse © RMN / René-Gabriel Ojéda* Informations pratiques Visuels pour la presse Ces photos ne peuvent être utilisées libres de droits que dans le cadre de la médiatisation et pendant la durée de l’exposition « Venise et l’Orient » présentée à l’Institut du monde arabe du 3 octobre 2006 au 18 février 2007. Pour toute autre utilisation, merci de demander l’autorisation des ayants droits cités dans les copyrights. À noter, la RMN applique un tarif non-profit pour les droits de reproduction des images gérées par l’agence (54 € HT par photo reproduite sur le web ou dans la presse), vous devez donc adresser un justificatif à la RMN pour l’utilisation dont le copyright est noté « © RMN ») Institut du monde arabe Salle d’exposition (niv. 1 & 2) Entrée par la faille (côté Seine) 1, rue des Fossés-Saint-Bernard Place Mohammed-V 75005 Paris Horaires Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h, les week-ends et jours fériés de 10 h à 19 h, nocturne le jeudi jusqu’à 21 h. Tarifs* Entrée : 10 € (plein), 8 € (réduit*), 6 € (moins 26 ans) IMA Pass (Musée & Exposition) : 12 € (plein), 11 € (réduit*), 8 € (moins de 26 ans) Entrée libre : Amis de l’IMA, carte ICOM / ICOMOS, moins de 12 ans, handicapés, conférenciers, guides touristiques. Visites guidées* Visite avec une conférencière : tous les jours sauf le lundi à 14h30 et 16h30 : 15 € (plein), 13,5 € (réduit*), 11,5 € (moins de 26 ans) Audioguide (français & anglais) : 5 € Venise 21 Lorenzo Lotto Portrait de Giovanni della Volta et sa famille Venise, 1547 Huile sur toile, 104,5 x 138 cm Londres, The National Gallery, Bequeathed by Miss Sarah Solly, 1879 © Londres, The National Gallery S’y rendre Par le métro : Jussieu, Cardinal-Lemoine, Sylly-Morland Par le bus : 24, 63, 67, 86, 87, 89 En voiture : Parking Maubert-Saint-Germain – 39, bd Saint-Germain – 75005 Paris Accès handicapés facilité Venise 22 Giovanni Battista Tiepolo Deux orientaux assis sous un arbre Vers 1757 Huile sur toile, 159 x 53 cm Londres, The National Gallery, Bought, 1960 © Londres, The National Gallery Venise 23 Tapis « Lotto » Turquie, Anatolie XVIe siècle Laine, 170,1 x 109,2 cm Saint Louis, Saint Louis Art Museum, Gift of James F. Ballard © Saint Louis, Saint Louis Art Museum, Gift of James F. Ballard Venise 24 Cesare Vecellio (1521-1601) “La favorita del Turco” (“La favorite du Turc”) Extrait de De gli habiti antichi et moderni di diversi parti del mondo, libri due Publié par Damiano Zenaro Venise, 1590 (1e édition) Livre imprimé, 412 gravures sur bois de Christoph Krieger, 16,9 x 13 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Museum Accession, transferred from the Library, 1925 © 2006, The Metropolitan Museum of Art Billetterie IMA / Fnac / Ticketnet : 0 892 702 604 (0,34 €/min) ou www.imarabe.org Renseignements Tél. 01 40 51 38 38 ou 01 40 51 38 11 (serveur vocal) ou www.imarabe.org Réservation des groupes Du lundi au jeudi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h Tél. 01 40 51 38 45 ou 01 40 51 39 54 * Bénéficient du tarif réduit : Étudiants, enseignants, demandeurs d’emplois, LTP (Justificatif à présenter) Contact presse Salwa Al Neimi Tél. 01 40 51 39 82 ou [email protected] Portrait du Sultan Mehmed II © Londres, The National Gallery - Portrait du Doge Giovanni Mocenigo © Venise, Museo Civico Correr - Conception : 1, rue des Fossés-Saint-Bernard Place Mohammed-V 75005 Paris Tél. 01 40 51 38 38 www.imarabe.org / Zaoum