Repérage de la latéralité visuelle

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Repérage de la latéralité visuelle
Vous êtes-vous déjà fait diagnostiquer votre latéralité visuelle ? Autrement dit, savez-vous
quel est votre œil dominant et directeur ?
Ceux qui ont fait l’armée vous diront assurément oui. Ils préciseront que grâce aux tests, ils
ont pu déterminer clairement leur œil de visée pour le tir en particulier.
D’autres en auront connaissance à l’occasion d’une visite chez le médecin scolaire,
l’ophtalmologiste ou une prise en charge chez le psychomotricien, l’orthoptiste ou
l’orthophoniste.
A- Vision de loin, verticale et statique.
Les tests proposés sont généralement dévolus à la vision de loin. En effet, le spécialiste pourra
faire expérimenter plusieurs stratégies. Je vous propose de les tester vous même :
1) Définir un objet au loin à regarder. Le regarder à travers un trou de 5 cm fait dans une
feuille en clignant d’un œil, puis de l’autre : si l’objet « reste en place », au centre du
trou, c’est l’œil qui est resté ouvert qui est dominant. Et si l’objet s’est décentré, c’est
qu’il a été regardé par l’œil non dominant.
2) Le même phénomène s’observe en clignant des yeux l’un après l’autre pour regarder
un stylo droit devant soi.
3) Vous pouvez également définir votre œil dominant en regardant à travers une longue
vue. La spontanéité de votre geste définira normalement votre dominance visuelle.
Vous remarquerez que cette vision est donc de loin mais aussi verticale et statique.
Parfois, s’il y a hésitations, on vous demandera de faire un choix. En fonction de celui-ci,
vous serez diagnostiqué droitier ou gaucher de l’œil. L’expérience s’arrête souvent là. Y
aurait-il une nécessité à aller plus loin ?
B- Vision de près, horizontale et dynamique
Pourtant, la vision horizontale, donc principalement de près, toujours dynamique pour la
lecture d’ouvrage, aurait de très importantes raisons d’être testée.
A présent, je vous propose de lire le texte suivant :
« Né le 8 septembre 1830 à Maillane, dans les Bouches du Rhône, Frédéric MISTRAL, fils de
petits propriétaires terriens, fit ses études au collège royal d'Avignon, avant de passer sa
licence en droit à Aix En Provence. A vingt ans il collabore aux Provençales, recueil collectif
de poèmes en langue provençale assemblés par le répétiteur Joseph ROUMANILLE, avec
lequel il est lié depuis sa scolarité en Avignon. Devant la difficulté de regrouper les écrivains
provençaux amoureux de leur langue, il fonde au printemps 1854, avec le même
ROUMANILLE, l'imprimeur Théodore AUBANEL, et quatre autres intellectuels provençaux,
le « Félibrige », école littéraire destinée à rénover la langue provençale, dont l'usage était
interdit depuis le milieu du XVIème siècle ; ces sept premiers résistants linguistiques seront
nommés « félibres » par MISTRAL. »
Après en avoir compris la signification, vous pouvez maintenant vous attarder à sentir lors
d’une deuxième relecture, si l’un de vos yeux a été plus dynamique que l’autre, comme une
locomotive ?
Un œil a-t-il davantage conduit la lecture, l’autre se laissant tirer ou pousser comme un
wagon ? Que constatez-vous ?
Principales hypothèses :
a) Soit votre œil droit a été directeur / moteur / locomotive, « tirant » la lecture vers
la droite,
b) Soit votre œil gauche a été directeur / moteur / locomotive, « poussant » la lecture
vers la droite,
c) Soit encore votre œil gauche a senti une sorte de refus d’aller vers la droite en
restant comme figé ou en étant irrésistiblement attiré vers la gauche.
La première hypothèse indique que vous êtes droitier de l’œil.
Les deux hypothèses suivantes indiquent que vous êtes certainement gaucher de l’œil, que
votre œil gauche est directeur, « locomotive », qu’il fournit l’essentiel de l’énergie pour
conduire le mouvement de gauche à droite.
Vous observerez que contrairement au droitier de l’œil qui lit de gauche à droite en ouverture,
le gaucher de l’œil lira en fermeture puisque son sens d’ouverture est le sens droite / gauche.
Synthèse :
Parmi les 14 % environ de gauchers en Europe, 57% sont hétérogènes. Par exemple : main
dominante gauche et œil directeur droit. Heureuse configuration visuelle puisque l’œil droit
est normalement fait pour lire en ouverture de gauche à droite. Les témoignages quant à leur
perception de la lecture vont quasiment toujours dans le même sens si je puis dire : Ils ont la
sensation d’une lecture fluide, rythmée et non saccadée.
Cependant 43% des gauchers sont homogènes et ont l’œil directeur gauche. Logiquement, ils
devraient avoir à leur disposition des ouvrages écrits de droite à gauche afin de lire en
ouverture.
Comme vous avez pu le remarquer, il n’en est rien ! Et la perception qu’ont ces gauchers de
leur lecture est très souvent à des degrés variables : pénible, tendue, saccadée, lente, avec la
sensation de « pousser » les lettres et ou d’être irrésistiblement attiré vers le coté gauche et
ainsi d’être obligé de relire la phrase deux ou trois fois afin d’en saisir le contenu.
Sans compter les migraines, maux de têtes ou autres douleurs ophtalmiques qui finissent par
les décourager et les faire renoncer à tout travail cognitif. Beaucoup peuvent alors entrer dans
la spirale de l’échec.
Il est également possible que vous soyez droitiers de la main et gauchers de l’œil.
Or il apparait que plus de 52 % des gens qui se disent droitiers de la main sont gauchers de
l’œil, sans le savoir ! Ils ressentent très souvent les symptômes mentionnés ci-dessus.
Dans l’ouvrage « Gauchers en difficulté – la latérapédagogie, une richesse inexploitée »
Editions Pierre Téqui, et le « Cahier d’exercices d’écriture - conseils de lecture » les
« yeux gauches directeurs » ayant des difficultés à la lecture trouveront des stratégies
alternatives afin d’acquérir davantage de fluidité, de rapidité, voire une meilleure qualité de
concentration, de compréhension et de restitution.
Son concernés aussi les « yeux gauches directeurs » souvent dyslexiques, dyscalculiques…
« dys quelque chose », présentant aussi une aboulie, des troubles du langage comme le
bégaiement, de l’humeur, des difficultés spatio-temporelles par exemple.
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