ASIE DU SUD ET DE L`EST : LES ENJEUX DE LA CROISSANCE

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ASIE DU SUD ET DE L'EST : LES ENJEUX DE LA CROISSANCE
Localisation : Asie du Sud et de l'Est, cad triangle Inde-Japon-Indonésie. (carte p. 302)
Cette région est structurée autour de deux grands foyers de civilisation indien et chinois, mais elle se compose de 3 ensembles :
–
l'Asie du Sud, subcontinent indien largement fragmenté suivant des oppositions entre États hindous et musulmans.
–
L'Asie du Sud-Est, espace très divers au carrefour des civilisations, aux États pour la plupart issus de la décolonisation.
–
L'Asie orientale comptant la Chine, les 2 Corée et le Japon.
C'est aujourd'hui la zone des « croissances ».
L’Asie du Sud et de l'Est est la région la plus peuplée au monde. Ses 3,8 milliards d'habitants représentent plus de la ½ de la population mondiale. Au
sein de cet ensemble, deux géants démographiques dominent avec chacun plus d'un milliard d'habitants : la Chine et l'Inde. Même si certains pays
voient diminuer leur croissance démographique, cette dernière reste forte dans la région. Certes, ces populations constituent un formidable
« réservoir » de consommateurs et de main-d’œuvre, mais elles représentent aussi de nombreux individus à nourrir, soigner, loger, former... donc de
réels enjeux.
Les pays d'Asie du Sud et de l'Est offrent de plus, les taux de croissance économique parmi les plus élevés au monde depuis plus de 10 ans, surtout
les PED. Cette croissance s'est accompagnée d'une forte intégration à la mondialisation qui a modifié l'organisation des pays, avec un essor marqué
des littoraux en particulier.
Mais cette croissance ne semble pas suffisante pour résorber les inégalités et pose la question de la durabilité car elle s'accompagne de graves
conséquences environnementales ayant un impact sur la population. Or, les politiques mises en œuvre pour atteindre un DD restent modestes.
Ces deux croissance ont des liens complexes: se soutiennent-elles mutuellement ou sont-elles un frein l'une pour l'autre ?
Quels sont, pour l'Asie du Sud et de l'Est, les défis et les enjeux d'une croissance économique et démographique exceptionnelles ?
Cette région est le 1° foyer de population au monde, ce qui pose les défis du nombre (1° partie) et présente une émergence économique
spectaculaire mais encore marquée par les inégalités (2° partie).
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I: EDC : Mumbai :
EDC à partir du manuel p. 296 à 299 : Mumbai, modernité et inégalités.
A quels enjeux la mégapole de Mumbai est-elle confrontée ?
A: Mumbai, ville mondiale :
Mumbai, 1° ville d'Inde

1° métropole du pays :
Avec ses 21 millions d'habitants dans son agglomération et 13 millions dans la ville elle-même, Mumbai est la
première ville de l'Inde, loin devant New Delhi.
Elle est située sur l'île de Salsette, à l'embouchure du fleuve Ulhas. Cette situation littorale la place dans un site
localisée
occidentale
sur
la
dans
côte portuaire et dans une position favorable aux échanges et à l'ouverture vers le monde. C'est pour cela que les
un
site Portugais en prirent le contrôle au XVI° siècle, afin de s'assurer un comptoir commercial en Inde (ce sont eux qui
favorable aux échanges
lui donnèrent son nom colonial « Bom Bahia » – bonne baie –, transformé par les Britanniques en « Bombay »,
avant que la ville ne retrouve son nom indien après l'indépendance de l'Inde).
Les Britanniques en prirent ensuite le contrôle et remodelèrent l'espace urbain pour en faire le principal port du
commerce colonial. Mumbai a donc été façonnée par l'histoire pour être un lieu d'ouverture vers le monde, porte
d'entrée en Inde d'un certain nombre d'innovations.

une concentration d'activités :
Elle se trouve ainsi au cœur Mumbai est au cœur de l’émergence indienne : C'est la ville la plus riche du pays (environ 4% du PNB, ¼ de la
de l'émergence indienne
production industrielle, près de 50% du commerce extérieur, 1/3 de la collecte des impôts), la capitale économique
et culturelle.
est
devenue
le
cœur Mumbai est le cœur économique de l’Inde : elle abrite toutes sortes d'activités : activités industrielles (textile,
économique de l'Inde
chimie, pharmacie, taille et commerce du diamant, exportations de produits électroniques…), activités tertiaires :
présence de sièges sociaux de grandes entreprises indiennes, centre de décision du pays dans le domaine
en
abritant
variées :
des
activités financier (Banque centrale : Reserve Bank of India, principale bourse du pays), production culturelle (studios de
industrielles,
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tertiaires,
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financières, cinéma de Bollywood), pôle d’enseignement supérieur (ex: université créée en 1857, Institut indien de technologie
culturelles, hub portuaire et de Bombay : IIT-B) et hub de la recherche en Inde (ex: Institut Tata pour la recherche fondamentale: TIFR),
aéroportuaire
équipements portuaires et aéroportuaires (rôle de carrefour, principale porte d’entrée de l’Inde). Le hub
aéroportuaire de Mumbai assure 40% des vols internationaux arrivant et partant de l'Inde.

d'où
un
d'où un rayonnement international :
rayonnement C'est une ville au rayonnement international dans un contexte d’internationalisation de l’économie indienne : elle
international :
- présence de FTN
abrite des fonctions métropolitaines et est à l'origine de nombreux échanges avec l’extérieur.
Elle accueille de nombreuses firmes étrangères (ex : produits cosmétiques du groupe Garnier), pôle financier
international avec les places boursières : Bombay Stock Exchange, National Stock exchange of India (le BSE est la
- présence de firmes 1ère place boursière mondiale pour le nombre de sociétés cotées, 5 ème pour le volume de transactions
indiennes à l’étranger
électroniques), ce qui permet l'ouverture du pays à la concurrence internationale et la croissance des exportations
(ex : chimie, produits électroniques et logiciels, services : expertise juridique et comptable, informatique…).
Ce dynamisme est complété par l'implantation de firmes indiennes à l’étranger (ex: Tata en Asie, Australie, Afrique,
Moyen-Orient, Amérique du Nord et Europe).
Elle est le centre du « soft power indien » avec le pôle cinématographique et télévisuel de Bollywood qui exporte
- centre du soft power dans de nombreux pays (Maghreb, Moyen-Orient et pays de la diaspora comme le Royaume-Uni et les Étatsindien
Unis).
Elle abrite des quartiers d’affaires (CBD)…qui prennent l'aspect des CBD des villes internationales, avec la
construction d'immeubles de grande hauteur. Le plus ancien de ces quartiers est Nariman Point, mais deux autres
quartiers d'affaires secondaires sont en cours d'édification : Oshiwara et Bandra Kurla.
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B: Une croissance économique forte qui marque le territoire métropolitain :
Une
croissance La population de Mumbai a connu une très forte croissance : 3 millions d'habitants en 1955, 12 millions en 1990 et
démographique forte qui se presque le double aujourd'hui. Cette croissance est causée à la fois par l'exode rural et par la croissance naturelle
poursuit
de la ville, même si les urbains tendent à avoir un taux de fécondité plus faible que les ruraux. Les conditions de vie
dans la ville conduisent en effet à disposer de peu d'espace, et le travail salarié féminin est plus répandu. La
politique de contrôle des naissances menée par le pays trouve à Mumbai un contexte favorable. La croissance
urbaine devrait se poursuivre dans les prochaines décennies et faire de Mumbai l'une des villes les plus peuplées
au monde.
et
qui
engendre
urbanisation
une Mumbai est au cœur d'une vaste région métropolitaine qui s’étale , mais l'urbanisation rapide est mal maîtrisée : la
rapide
mal ville s’organise selon une double opposition :
maîtrisée
• Nord/Sud : port et centre des affaires localisés à la pointe de la presqu’île / banlieues situées au Nord et
se développant le long des voies ferrées (6 millions de voyageurs / jour)
• Est/Ouest : quartiers les plus aisés le long du littoral, quartiers ouvriers et pauvres à l’Est
L'espace
urbain
recomposition
et
est
en Son espace se recompose et devient polycentrique:
devient De nouveaux centres directionnels se développent, des zones industrielles situées près du port se reconvertissent
polycentrique
en résidences aisées ou en centres commerciaux (tertiarisation et gentrification), les bidonvilles situés au centre
représentent un capital foncier convoité.
Les atteintes à l’environnement sont de plus en plus fréquentes : constructions illégales au bord du littoral, parc
national de Sanjay Gandhi grignoté par l’urbanisation.
Des projets d'aménagement De nombreux aménagements sont réalisés pour faire face à la croissance urbaine et moderniser la ville, la Mumbai
sont
mis
répondre
en
aux
place
pour Metropolitan Regional Development Authority (MMRDA) qui planifie de grands projets d’infrastructures joue un rôle
nouveaux important.
besoins de la ville en matière La ZES de Santa Cruz est aménagée au nord de la ville, et se caractérise par l'absence de droits de douane, des
d'activités, de transports...
avantages fiscaux, des infrastructures (proximité de l’aéroport international), avec une spécialisation dans
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l’électronique (logiciels informatiques), et une production tournée vers l’exportation.
Le projet Mumbai Vision se donne pour but d'aménager des infrastructures de transport pour faire face à la
saturation des voies de communication (ponts maritimes, lignes de métro), d'attirer des entreprises étrangères
(IDE) en déplaçant les populations des bidonvilles et en planifiant la création de nouveaux centres (ex : nouveau
quartier d’affaires de Bandra Kurla Complex).
C: Mais une ville qui reste marquée par de profondes inégalités socio-spatiales :
De fortes inégalités sociales

Une métropole émergente marquée par de fortes inégalités sociales:
entre des classes moyennes On assiste à l'émergence des classes moyennes qui correspondent aux catégories supérieures de la société et qui
aisées et occidentalisées
tirent leur fortune de l’ouverture et de la libéralisation du pays depuis 1991. Les membres de ces classes moyennes
adoptent un mode de vie à l’occidentale, avec la multiplication des centres commerciaux, accession à la propriété…
De grandes fortunes se sont installées à Mumbai (ex : la famille Tata)
et des classes populaires Mais la pauvreté persiste : la moitié de la population de la ville vit dans des bidonvilles (slums), les ⅔ de la
marquées par la pauvreté et population active travaillent dans le secteur informel, d'où des inégalités en termes d’alphabétisation, de santé,
vivant dans les slums
d’espérance de vie, d'accès à l’eau potable (qui reste très limité)…
Le défi posé par les bidonvilles est immense. Ils regroupent 60 % des habitants. Dans ces quartiers, le taux de
qui abritent plus de la moitié chômage est très important, ainsi que l'économie parallèle. C'est souvent la grande pauvreté qui conduit les ruraux
de la population de la ville
à s'installer en ville et non la possibilité réelle d'y trouver un emploi.
Ces inégalités engendrent des tensions sociales importantes entre les communautés : les oppositions entre
hindous et musulmans se sont traduites par des émeutes en décembre 1992-janvier 1993 ayant fait 900 morts et
2000 blessés, des attentats terroristes en mars 1993, pendant l’été 2003 et en 2006.

Les
inégalités
Ceci s'accompagne d'une fragmentation spatiale :
sociales Les différentes catégories sociales occupent des espaces différents (logement, travail…) : le slum de Dharavi est le
s'accompagnent d'inégalités
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spatiales : slums et quartiers plus grand bidonville d’Asie avec une population d’environ 1 million d’habitants pour une superficie de 175 ha.
aisés
A l'opposé, on trouve le quartier de Marine Drive (3 km le long du littoral, composé d'immeubles modernes pour une
population aisée), ou le quartier de Tardeo au Sud de la ville avec la maison la plus chère du monde (Antilia House
appartenant à la plus grande fortune indienne, la famille Ambani, propriétaire du groupe Reliance Industries).
aux
équipements
différents
très Une partie de la ville est bien intégrée aux réseaux de la mondialisation, alors que d'autres ne le sont pas. Un des
principaux défis consiste donc à essayer d'homogénéiser l'espace urbain en garantissant davantage d'égalité
d'accès aux lieux centraux et aux emplois. Cela passe par une nouvelle politique des transports urbains. Ceux-ci
sont en effet congestionnés. Le réseau ferroviaire, celui utilisé par les catégories les plus modestes de la
population, est saturé.
Des efforts sont actuellement entrepris pour résoudre ces défis, avec par exemple la construction d'un métro, qui se
poursuit avec difficulté.
L'urbanisation
gagne
repousse
populations dans des localisations maintenant intéressantes. Ils sont détruits pour céder la place à des immeubles modernes.
les
et D'autre part, du fait de la croissance urbaine, certains quartiers défavorisés ou certains bidonvilles se retrouvent
défavorisées vers les marges Leurs habitants sont donc repoussés vers les marges urbaines, loin du centre et dans des zones mal desservies
mal desservies
par les transports ou les infrastructures diverses.

La croissance urbaine s'accompagne également de défis environnementaux :
La croissance de la ville La croissance de la ville pose également la question de la qualité de l'environnement. La ville est confrontée à
s'accompagne
de
défis d'immenses défis sanitaires : fourniture d'eau potable et évacuation des eaux usées sont deux points nécessaires
sanitaires
pour lutter contre les risques d'épidémies de typhus ou de choléra.
La préservation des espaces naturels est une autre problématique. En plein cœur de l'agglomération se trouve en
ainsi que de graves atteintes effet un parc naturel : le parc national Sanjay Gandhi. Certains ruraux récemment arrivés en ville s'y installent,
à l'environnement
menaçant l'écosystème. À l'inverse, on note une recrudescence des attaques d'habitants par des léopards,
cherchant en ville une nourriture plus abondante.
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Ainsi, Mumbai est un résumé des principaux enjeux de l'Asie du Sud et de l'Est.
Elle représente d'une part la réussite économique et les mutations qui y sont associées, mais reste marquée par les inégalités et la pauvreté qui
subsistent.
Mumbai, 1° agglomération d'Inde, a connu une croissance économique spectaculaire au cours des dernières décennies. Point de contact traditionnel
entre l'Inde et le monde depuis l'Empire britannique, elle est maintenant le principal relais de la mondialisation en Inde. Elle abrite de nombreuses
activités, des institutions financières et bancaires (sa bourse est parmi les 15 premières mondiales), des infrastructures de transports.
Ce dynamisme s'est accompagné de l'enrichissement d'une partie de la population et la métamorphose d'une ville où gratte-ciel et boutiques de luxe
se multiplient. Elle est devenue un centre culturel avec Bollywood.
Mais les inégalités à la fois sociales et spatiales sont toujours présentes et visibles et concernent une grande partie de la population. Mumbai
possède des bidonvilles, dont le plus important, Dharavi, abrite environ 1/3 de la population de la ville.
Outre ces enjeux sociaux, la croissance urbaine de Mumbai, pas vraiment maîtrisée, soulève également des problèmes environnementaux.
Bilan I :
En quoi la ville de Mumbai reflète-t-elle les enjeux et défis auxquels est confrontée l'Asie du Sud et de l'Est ?
Croquis : L'organisation spatiale de Mumbai
II: L'ASIE DU SUD ET DE L'EST : 1° FOYER DE PEUPLEMENT AU MONDE :
A: Une importante concentration de population :
L'Asie du Sud et de l'Est Document p. 303 : Les densités de population en Asie du Sud et de l'Est
abrite
54,4%
de
population mondiale
ainsi
que
les
2
la 54,4% de la population mondiale sur 17% des terres émergées.
L'Asie du Sud et de l'Est comporte les deux premiers foyers de peuplement de la planète. La Chine et l'Inde sont
géants deux géants démographiques : 1,35 et 1,25 milliard d'habitants en 2011, soit 68,2% de la population de l'Asie du
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démographiques : Chine et Sud et de l'Est.
Inde
Les plaines alluviales et les deltas (Gange, Mékong) ont des densités de population
Les
densités
sont
très 1000hbts/km². Ces densités sont le fruit de l'histoire, ces régions étant les plus propices à la riziculture. Le
élevées dans les plaines et processus de mondialisation a encore renforcé leur poids.
les deltas
Le
taux
rurales dépassant
Par contre, les pays montagneux et enclavés
connaissent des densités basses : Laos 27 hbts/km².
d'urbanisation Cette importance de la population s'accompagne d'une urbanisation particulière.
inférieur à 50% reste faible
Documents 1, 2 et 3 p. 306 : L'Asie, une aire continentale en voie d'urbanisation
Avec un taux d'urbanisation inférieur à 50% en 2010, l'Asie du Sud et de l'Est est encore, avec l'Afrique, une des
mais
l'urbanisation
rapide
est régions les moins urbanisées du monde. Elle est cependant au cœur d'une phase d'urbanisation rapide alimentée
par d'importants flux d'exode rural.
En 2010, on comptait 42 villes asiatiques parmi les 100 agglomérations les plus peuplées du monde. Les projections
de l'ONU annoncent un taux d'urbanisation régional de 65% en 2050 et c'est en Asie que seront localisés les 2/3 de
la croissance urbaine mondiale d'ici 2020. A l'échelle de la région, les progressions les plus fortes se situeront en
Inde, au Pakistan et en Indonésie.
Ainsi, partout se développent des villes et régions urbaines gigantesques, comme la mégalopole japonaise. Les
disparités internes peuvent être vives : ainsi, au Japon, les littoraux saturés (côte pacifique) contrastent avec
l'intérieur montagneux et peu peuplé.
B: Des populations aux profils variés :
Les
situations Diapo 4 : La transition démographique en Asie du Sud et de l'Est.
démographiques
contrastées
pays
suivant
sont D'après les prévisions de l'ONU, la croissance démographique de la région devrait rester soutenue jusque vers
les 2030, avant que ne s'amorce un lent déclin à partir des années 2050.
Dans l'ensemble de cet espace, la transition démographique est en voie d'achèvement. Le taux de fécondité tend à
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diminuer et se situe actuellement autour de 2,5 enfants par femme. La croissance se poursuit donc, mais à un
Certains pays ont achevé rythme plus lent qu'au Moyen-Orient ou qu'en Afrique. De forts écarts demeurent cependant.
leur
transition Le maintien d'une forte fécondité dans les pays pauvres (Laos, Népal, Afghanistan) contraste avec des pays ayant
démographique alors que achevé leur transition démographique (Japon, Chine). Au Pakistan, on compte 3,5 enfants par femme mais
d'autres la vivent encore
seulement 1,1 à Singapour. Les Philippines sont en pleine transition : encore 3,1 enfants/femme, mais un taux de
mortalité très bas. La mortalité infantile au Laos (60°/oo) est 25 fois supérieure à celle du Japon ou de Singapour.
La Chine et l'Inde ont mis en En Chine, la fécondité est désormais basse, au prix d'une politique autoritaire de contrôle des naissances, qui a
place
des
politiques
de culminé avec la règle de « l'enfant unique » à partir de 1979. L'Inde, qui n'a pas eu recours à des politiques
limitation des naissances
coercitives comme la Chine mais a mis l'accent sur l'éducation des familles en général et des femmes en particulier,
est dans une position moyenne (encore 2,7 enfants/femme). Elle gagne 19 millions d'habitants chaque année.
L'urbanisation rapide de la population contribue aussi à une meilleure maîtrise de la fécondité.
L'évolution de la démographie en Asie de l'Est et du Sud est fortement liée à celle des géants chinois et indien.
Désormais lente, la croissance démographique chinoise (0,5% en 2011) devrait être stable vers 2025, date à
laquelle l'Inde, dont la population continuera de croître jusqu'en 2060 (croissance de 1,5% en 2011), lui ravira le 1°
rang mondial. L'Inde deviendrait ainsi le pays le plus peuplé au monde.
Mais une grande part de la croissance démographique future émanera de l'Asie du Sud, en particulier des
Philippines, où la population est encore jeune et les taux de fécondité globalement élevés. En revanche, dans la
plupart des pays industrialisés et émergents d'Asie de l'Est, où le taux de fécondité est extrêmement bas, le déclin
démographique approche à grands pas, lorsqu'il n'est pas déjà une réalité comme au Japon.
C: Les défis du nombre :
La part de la population Documents 2 et 3 p. 305 : Les défis de la démographie chinoise
âgée
est
partout
constante augmentation
en
Le déficit des femmes en Inde
Partout, la baisse de la fécondité et l'allongement de l'espérance de vie entraînent l'augmentation rapide de la part
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des populations âgées de plus de 65 ans. Si l'allongement de l'espérance de vie est signe de progrès réalisés dans
le domaine de la santé, la baisse de la fécondité résulte du développement socio-économique, parfois (ou par
endroits) couplé à une politique de limitation des naissances comme en Chine, en Inde ou au Vietnam.
La main-d’œuvre diminue, Le vieillissement démographique s'accompagne d'une baisse de la main-d’œuvre qui menace, à terme, la
d'où l'appel à l'immigration
croissance économique. L'immigration en provenance des pays à plus grande vitalité démographique est une
solution temporaire. Le Japon fait appel, dans un cadre réglementé, à des travailleurs pakistanais, indiens,
bangladais, indonésiens ou philippins. Surtout, le vieillissement confronte les États à la question du financement des
retraites qui dépend encore majoritairement de transferts familiaux.
Le déséquilibre des sexes Le déséquilibre des sexes constitue un autre défi dont l'origine est plus socioculturelle que démographique. Il révèle
pose de graves problèmes la préférence accordée au fils dans un certain nombre de sociétés asiatiques. Avec la baisse de la fécondité, ce
sociaux
déséquilibre a eu tendance à augmenter fortement en Chine, Inde, Vietnam. Il souligne également les failles des
systèmes de prise en charge des personnes âgées qui reposent bien souvent sur les fils aînés.
L'extension des villes n'est L'urbanisation et l'émergence des très grandes villes posent de nombreux enjeux en matière de planification urbaine
pas toujours maîtrisée et (logement, transport, approvisionnement en eau et en énergie, pollution...), mais aussi quelques défis sociaux
présente des défis sociaux
comme l'intégration des migrants ruraux au sein de la société et de l'espace urbains. Afin de limiter la croissance
des très grandes villes, certains États, comme la Chine, misent sur le développement des villes petites et moyennes.
Dans une vision malthusienne, ces fortes densités sont considérées comme des obstacles : ce sont autant de
bouches à nourrir et d'emplois à procurer. Les importants PIB chinois et indien, rapportés au nombre d'habitants,
sont des chiffres encore faibles.
Mais
la
démographique
croissance Mais la croissance démographique peut aussi être perçue comme un moteur de croissance économique : la
est
aussi demande augmente grâce à un marché intérieur qui permet aux producteurs de ne pas trop dépendre des
moteur pour la croissance exportations, la main-d’œuvre est nombreuse, qualifiée (d'où source d'inventivité technologique) ou pas, les salaires
économique
sont faibles, ce qui permet la compétitivité et les services bénéficient d'économies d'échelle (baisse du coût unitaire
d'un produit obtenue en augmentant la quantité produite).
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Il ne faut cependant pas confondre densités de population et croissance démographique. Trop rapide, cette dernière
est difficile à gérer. Le Laos, moins de 7 millions d'habitants, combine faibles densités, forte croissance
démographique et faiblesse des infrastructures (quasiment pas de réseau téléphonique, peu de routes, pas de
chemin de fer).
Il convient d'autre part de raisonner dans le temps : l'Asie tend à jouir d'un « dividende démographique », étant
donné que la baisse de la fécondité réduit le nombre d'enfants à élever, tandis que le nombre d'actifs est important.
Mais ces caractéristiques, favorables à l'augmentation de la production, sont de courte durée : cette période faste
s'ouvre en Inde mais va se refermer en Chine, où la population vieillit et accroît les charges.
Bilan partie II :
Quelle est la particularité de l'Asie du Sud et de l'Est ?
Quelles en sont les conséquences ?
Où se situent les fortes densités de population et pourquoi ?
Comment s'explique la variété des situations démographiques ?
Quels enjeux et défis pose la croissance démographique ?
III : UNE DES PLUS FORTES CROISSANCES ECONOMIQUES MONDIALES :
A: Une émergence économique récente et spectaculaire :
L'Asie du Sud et de l'Est est Document 1 p. 311 et diapo 1 : Une aire de forte croissance économique.
le
principal
pôle
de Avec 5 des 20 plus grandes puissances économiques (Chine, Japon, Inde, Corée du Sud et Indonésie), l'Asie du
croissance de l'économie Sud et de l'Est est le principal pôle de croissance de l'économie mondiale. Sa part dans le PIB mondial n'a cessé de
mondiale
croître depuis les années 1950 pour atteindre 36% en 2011. En 2012, d'après le FMI, 13 pays ont eu une croissance
économique supérieure à 5%.
Elle effectue le 1/3 des La région représente plus du 1/3 des exportations mondiales et domine de nombreux secteurs industriels :
exportations mondiales
habillement, électronique GP, acier, construction navale, transport maritime.
est le 1° pôle manufacturier 1° pôle manufacturier, elle émerge aussi dans les secteurs de pointe (Japon, Corée S, Taïwan), des services (Inde)
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mondial
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ou de la production agricole (Thaïlande).
Son rôle est de plus en plus important au sein d'institutions internationales comme le FMI ou le G20.
Les pays de la région ont Cet essor est le résultat de décollages économiques successifs. Le Japon a ouvert la voie du développement
copié
le
modèle
développement
de économique dans les années 1950, avec l'aides des EU, grâce au développement en « vol d'oies sauvages ». Le
Japon s'est ainsi fortement industrialisé dans les années 1960-1970, connaissant un taux de croissance économique
économique japonais mais de l'ordre de 10%/an.
à des époques diverses
Les « 4 Dragons » ou NPI (HK, Singapour, Corée du S, Taïwan) ont à leur tour, dans les années 1980, amorcé une
- les Dragons dans les industrialisation rapide sur le modèle japonais. Chacun de ces pays s'est attaché à conquérir une position dominante
années 1980
au niveau mondial dans des secteurs industriels. Singapour est devenu le leader mondial des disques durs pour
ordinateurs personnels ; HK leader du jouet électronique ; Corée du S leader des TV écrans plats ; Taïwan leader
pour les consoles d'ordinateurs.
- les Bébés tigres dans Dans les années 1990, ce sont les « Bébés tigres » (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines) qui, dotés de fortes
les années 1990
économies rurales, ont combiné la mise en place d’industries nationales axées sur les biens de consommation et
biens intermédiaires pour le marché intérieur tout en profitant d'opportunités du marché mondial pour développer les
exportations.
- depuis les années 2000, Depuis une décennie, c'est l'émergence de la Chine et de l'Inde. La stratégie choisie par l'Inde est plus chaotique.
la Chine et l'inde émergent, Après une politique définie comme une « 3° voie entre socialisme et libéralisme » fondée sur une économie mixte,
par
des
« nationales »
voies
plus les années 1980 amorcent une politique de libéralisation de l'économie. Mais le développement est lent du fait d'une
fidélité prolongée au protectionnisme, à une société hiérarchisée, aux pesanteurs de sa démocratie, à la faible
alphabétisation. Le pays s'est malgré tout spécialisé dans les services (informatique), d'où le qualificatif de « bureau
du monde ».
Après 3 décennies de politique économique planifiée caractérisée par la collectivisation des moyens de production et
fondée sur l'autarcie, la Chine s'est engagée à partir de 1979 sur la voie de la libéralisation économique en réformant
les campagnes et en lançant une politique d'ouverture du pays, qui s'est ouvert aux investissements et aux
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échanges. Devenue 2° puissance économique mondiale en 2010, la Chine montre qu'une forte croissance
économique semble compatible avec l'absence de démocratie.
Ces différentes industrialisations débouchent sur une intégration régionale croissante qui s'opère grâce aux flux
croisés entre les différents pays, aux réseaux d'IDE, d'échanges de brevets, de circulation des élites et même de
touristes (les 2/3 de la clientèle touristique sont des Asiatiques). La Chine s'appuie également sur sa diaspora.
La coopération entre pays La coopération économique se développe. L'Asie du Sud et de l'Est compte de plus en plus sur ses propres capitaux
est croissante au sein du pour financer son développement. Les pays échangent de plus en plus entre eux. Un système régional de souscontinent mais reste limitée traitance se met en place (pièces détachées pour l'automobile par exemple).
Mais l'intégration régionale reste cependant moins avancée que dans d'autres continents.
B: Mais une croissance économique inégale :
On assiste à une élévation Carte p. 308 : L'Asie du Sud et de l'Est : les enjeux de la croissance.
générale du niveau de vie En s'ouvrant sur l'extérieur, les économies asiatiques ont su tirer parti de la mondialisation.
dans la région
Il en résulte une rapide élévation du niveau de vie dans plusieurs pays : selon la Banque mondiale, 50 millions
d'habitants de l'Asie de l'Est sont sortis de la pauvreté en 5 ans, si bien qu'en 2012, seulement 5% des habitants de
l'Asie de l'Est vivaient dans un pays classé comme « à faible revenu », la plupart relevant désormais des pays à
« revenu intermédiaire ».
mais avec des inégalités Mais ces progrès ne concernent pas tous les pays de la région et l'Asie du Sud et de l'Est regroupe encore des pays
entre pays :
très différents en terme de développement : on y trouve de grandes puissances de rang mondial, des puissances
émergentes ainsi que des pays pauvres en difficultés.
L'Asie de l'Est est fortement intégrée à la mondialisation. Le Japon en demeure la grande puissance, reposant sur un
- grandes puissances : État présent, sur l'importance de ses keiretsu (conglomérats), FMN en lien avec le METI (Ministère de l’Économie, du
Japon et Dragons dont les Commerce extérieur et de l'Industrie) et qui combinent activités bancaires, industrielles et commerciales s'appuyant
économies
sont
très sur de fortes capacités d'innovation (Sony). Les « dragons » (Corée du Sud avec ses puissants chaebols, Taïwan
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interdépendantes
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avec ses PME innovantes, mais aussi HK et Singapour) sont de nouveaux pays industrialisés fortement intégrés
dans l'économie mondiale.
Le développement économique s'est accompagné d'une intégration croissante illustrée par l'intensité des échanges
intrarégionaux, dont la plupart sont des échanges intrafirmes portant sur des composants, des fournitures, des
produits finis circulant entre filiales et maisons-mères. Cette intégration résulte de la mise en place d'une nouvelle
DIT (Division internationale du travail) et de délocalisations d'entreprises des pays les plus avancés vers les moins
avancés. Les pays d'Asie de l'Est ont aussi multiplié les accords de libre-échange, tel l'accord Chine-ASEAN, en
vigueur depuis 2010.
et ont débouché sur un Spatialement, cette intégration a donné naissance à un « corridor économique », de Singapour à Tokyo, structuré par
« corridor économique »
des nœuds situés sur la façade maritime. Points de contact entre flux régionaux et mondiaux, ces nœuds
correspondent à de grandes villes (Tokyo, Shanghai, Séoul HK, Singapour, Mumbai), dotées de ports parmi les plus
grands au monde ainsi que d'aéroports internationaux et de places boursières (Tokyo, HK, Shanghai).
Cette intégration économique crée de fortes dépendances. La destruction d'usines électroniques de la région de
Sendai au Japon, par le tsunami de mars 2011, a paralysé un temps toute la filière électronique asiatique avec, par
endroits comme en Corée du Sud, d'importantes implications économiques.
-
des
puissances Par contre l'Asie du Sud n'a pas connu de processus d'intégration aussi intense. La puissance émergente de cette
émergentes : Chine, Inde
région est l'Inde qui tient une place importante dans le secteur de l'informatique, dispose de groupes industriels
puissants (Tata, Arcelor Mittal...), a créé de nombreuses ZES dans les grandes villes du pays (informatique,
électronique, joaillerie), mais elle n'a pas joué le rôle de moteur. Ses voisins n'ont jamais représenté pour elle
d'importants partenaires commerciaux alors que ses échanges avec les EU et l'UE ont fortement augmenté à partir
des années 2000.
L'Inde a mis en place dans les années 1990 une « politique de regard vers l'Est » dans le but de se rapprocher des
économies dynamiques des pays de l'Est asiatique. Elle a ainsi développé des partenariats commerciaux avec le
Japon, l'ASEAN, la Chine, avec qui les échanges ont été X 17 entre 2000 et 2008, si bien que certains évoquent le
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phénomène « Chindia », un concept très débattu au sein des économistes.
- pays en difficultés, PMA D'autre part, il existe aussi des pays en difficultés, qui sont des PMA : Myanmar, Bangladesh, Laos, Cambodge,
Népal, Bhoutan...
Donc croissance économique rapide mais inégale.
C: Les limites de la croissance économique :
La croissance économique

Conflits sociaux et tensions politiques :
s'accompagne de profonds Diapo 2 : De grandes inégalités de développement :
contrastes
Presque partout en Asie, le niveau de vie moyen s'élève, avec de profondes conséquences sociales : une minorité
s'enrichit brutalement, les classes moyennes s'étoffent et consomment de plus en plus, la grande pauvreté recule en
part relative : entre 1980 et 2005, le taux d'extrême pauvreté (selon la Banque mondiale, revenu inférieur à
1,25$/jour) est passé de 79 à 18%, de 84 à 16% en Chine. La lutte contre la pauvreté est une réussite en Thaïlande.
Une Asie de l'Est, maritime, Mais l'Asie reste le continent des contrastes.
à IDH élevé et économie Diapo 3 : Nombre de personnes vivant sous le seuil d'extrême pauvreté.
dynamique
Elle est encore éclatée entre une Asie de l'Est, maritime et économiquement intégrée, à l'IDH élevé et une Asie du
Une Asie du Sud et du Sud- Sud et du Sud-Est, avant tout rurales et agricoles où l'IDH est encore globalement faible. Dans cette partie, les
Est, rurale, agricole, à IDH réformes agraires ont été moins égalitaristes qu'au Japon ou en Corée du Sud, et les collectivisations ont été des
faible
L'Asie
échecs (Cambodge, Laos, Vietnam).
est
comptant
pauvres
le
le
continent Elle demeure le continent qui compte le plus de pauvres : 2,2 milliards de personnes en Asie de l'Est et du Sud, dont
plus
de 1,6 milliard pour les seules Chine et Inde.
Les inégalités se lisent aussi à l'intérieur des pays, où les disparités régionales sont parfois profondes, comme c'est
Les inégalités régionales le cas en Chine et Inde. D'importants déséquilibres opposent villes et campagnes. Aux Philippines, 80% de la
sont fortes
population pauvre vit à la campagne.
ainsi que les inégalités au Les inégalités sont également fortes et apparentes dans les grandes villes, où de riches quartiers fermés voisinent
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sein des villes
avec des bidonvilles (Mumbai, Jakarta).
La bataille alimentaire menée par la « Révolution verte » à partir des années 1960, a permis de faire face à
L'Asie est encore touchée l'accroissement démographique et d'assurer une meilleure sécurité alimentaire. Mais alors qu'en 2011, la Chine n'a
par la sous-nutrition
plus que 10% de sa population souffrant de sous-nutrition, ce taux est de 19% en Inde, 25% au Cambodge. L'Asie
méridionale abrite à elle seule 71% de la population mondiale sous-nourrie.
L'exode rural est massif et Dans les campagnes très peuplées, l'enjeu est de continuer à intensifier et moderniser l'agriculture sans perdre
s'accompagne
de
lourds d'emplois, pour ne pas alimenter l'exode rural. On assiste actuellement en Asie à l'exode rural le plus massif que
défis sociaux
l'histoire ait jamais connu. Dans la seule Asie de l'Est, au cours de 20 prochaines années, les villes devraient voir
arriver 2 millions de nouveaux urbains chaque mois. La croissance urbaine est à la fois source et conséquence de
sous-emploi.
D'où
des
politiques
débouchant
fractures Ces situations prennent dans certains États la forme de véritables fractures politiques et sociales et générer des
et
sociales tensions. Les grandes manifestations ouvrières, comme celles de la filière textile au Bangladesh et au Cambodge en
sur
des 2010, en sont des exemples récents, de même que l'affrontement à Bangkok entre les « Chemises jaunes » (classes
tensions
aisées, instruites et urbaines) et les « Chemises rouges » (populations rurales beaucoup plus pauvres et beaucoup
moins instruites).
Que viennent aggraver des A ces conflits sociaux s'ajoutent des instabilités politiques internes ainsi que des conflits religieux ou interethniques
instabilités
politiques
ou (Sud de la Thaïlande, questions du Tibet et du Xinjiang en Chine). La région est divisée par des litiges territoriaux
des conflits religieux ou dans les mers de Chine et le long des frontières terrestres entre la Chine et l'Inde, l'Inde et le Pakistan (question du
ethniques
Cachemire), la Thaïlande et le Cambodge (temple de Preah Vihear).
La guerre en Afghanistan, le terrorisme qui a frappé l'Inde, la Thaïlande et l'Indonésie, la question du nucléaire nord-
Les enjeux de sécurité sont coréen ainsi que les partition de la péninsule coréenne et de la nation chinoise entre Chine et Taïwan constituent
majeurs pour cette région.
également des enjeux de sécurité majeurs pour la région.
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
Les dégradations environnementales :
La croissance économique Carte 2 p. 315 : L'Asie du Sud et de l'Est face aux enjeux et aux défis environnementaux.
de la région s'accompagne La phase rapide d'industrialisation, d'urbanisation, la construction d'infrastructures énergétiques et de transport
de
graves
atteintes lourdes, et le développement par endroits de cultures commerciales sont responsables, depuis plusieurs années
environnementales
d'une très forte dégradation environnementale.
L'extraversion des économies est à la fois source de croissance économique et de fragilité. Les activités de type
minier, non durables se multiplient : en Asie du Sud-Est, bois d’œuvre, huile de palme, minerais sont exportés vers
l'Occident.
La région est touchée par les pluies acides et une importante pollution atmosphérique, en particulier dans les villes
chinoises et indiennes. La déforestation est importante dans certains États d'Asie du Sud-Est comme l'Indonésie, au
profit de la culture du palmier à huile. La désertification et la pénurie hydrique posent des problèmes aigus en Chine.
Dans les zones d'intensification des activités, les problèmes sont nombreux : salinisation des sols et de l'eau dans le
qui ont des impacts socio- delta du Mékong, aggravés par l'élevage des crevettes aux dépens des mangroves ou des rizières.
La dégradation environnementale a des impacts socio-économiques majeurs au sein des états confrontés à la
économiques
question de DD. En 2011, les émissions de dioxyde de carbone de l'Asie représentaient plus de 40% du total mondial
(Chine 25%). Confrontés à l'urgence du développement, les pays en croissance n'affichent pas de priorité
L’importance
population
vulnérabilité
de
accroît
face
risques naturels
la environnementale. Depuis 2006, la Chine est le 1° pays émetteur de gaz à effet de serre.
sa Les économies et les sociétés asiatiques sont aussi confrontées aux catastrophes naturelles (séismes, tsunamis,
aux volcanisme, inondations, sécheresse). La croissance démographique dans des régions à forte densité accroît
l'exposition aux risques naturels, en particulier au Bangladesh, régulièrement ravagé par les crues des fleuves et par
les cyclones.
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Bilan partie III
Quelle est l'autre particularité de l'Asie du Sud et de l'Est ?
Quel a été le rôle du Japon dans la croissance économique de la région ?
En quoi peut-on dire que la croissance économique connaît des inégalités ?
Quelles en sont les conséquences?
Quels sont les liens entre croissance démographique et croissance économique ?
Conclusion :
L'Asie du Sud et de l'Est connaît les plus fortes croissance démographique et économique, qui ont des liens complexes.
Cette région concentre 55% de la population mondiale environ. Cette masse démographique est un atout pour le développement mais la croissance
démographique encore rapide suscite des défis sociaux (éducation, logement, santé).
L' Asie du Sud et de l'Est est d'autre part la partie du monde qui connaît la plus forte croissance économique depuis 3 décennies. Cette croissance,
initialement centrée sur l'Asie de l'Est, autour du Japon, de la Corée du Sud, de Taïwan, Singapour, s'est ensuite diffusée à la Chine littorale avant de
gagner la partie méridionale du continent, notamment l'Inde. Elle a élevé l'économie chinoise au 2° rang mondial.
Mais la croissance économique ne s'accompagne pas toujours d'un développement social suffisant. Elle a eu de profondes répercussions sur les
sociétés asiatiques : enrichissement brutal de minorités, développement de classes moyennes accédant à l'univers de la consommation de masse,
meilleur état sanitaire, amélioration des infrastructures des campagnes, net recul de la pauvreté dans plusieurs pays comme en Chine, en Malaisie
ou en Thaïlande.
La croissance économique n'a pas permis d'éradiquer la pauvreté qui demeure un fait social de masse dans une grande partie des métropoles, ainsi
que dans la majorité des campagnes, hors Japon et Corée du Sud. L' Asie demeure le continent des pauvres et les inégalités sociales se creusent.
La pression sur les ressources est forte et l'environnement peu respecté.
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