Le Pérou, une économie qui reste solide, accompagnée d’une politique d’ouverture internationale Une économie encore solide… Économie de taille moyenne avec un PIB supérieur à 200 Mds USD, le Pérou a connu une « décade dorée » entre 2003 et 2013 avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 6%. L’activité économique a ralenti depuis 2014 mais, dans un contexte international compliqué, l’économie péruvienne reste néanmoins l’une des plus dynamiques de la région, avec une croissance du PIB de 2,9 % en 2015. Le Pérou demeure, avec la Colombie, un pays phare de la région, toujours bien coté auprès du FMI. En termes de PIB, le pays se situe parmi le premier tiers des économies de la planète (52ème place), il n’occupe toutefois que la 87ème place s’agissant de son PIB/habitant qui avoisine les 6 500 USD pour environ 31 M d’habitants. Bien que le pays possède un IDH élevé (0,74 et 82ème place), il reste toujours marqué par la pauvreté, certes en fort recul (de 33 % en 2009 à 23 % en 2015), par le poids de l’économie informelle (plus de 65 % de la population active et 19% du PIB) et par les disparités sociales, ethniques et géographiques. La richesse est concentrée et le manque d’infrastructures (eau potable, assainissement, énergie) dans certaines zones provoque un exode rural important (taux d’urbanisation de 78%). Trois zones économiques coexistent : une économie moderne située à Lima et Callao (plus d’1/3 du PIB), les villes de la côte qui ont bénéficié du boom de ces dernières années et une économie de subsistance dans les zones rurales de la Sierra et en Amazonie. Le développement s’étend progressivement maintenant aux régions avec l’apparition de la grande distribution, une forte activité immobilière et une consommation qui se diversifie. Le pays bénéficie de nombreuses ressources naturelles : minières, énergétiques, agricoles et halieutiques. Le Pérou est un grand pays minier qui se classe parmi les 5 premiers producteurs mondiaux de cuivre, d’or, d’argent, de zinc, d’étain et de plomb. Le secteur minier représente environ 11 % du PIB, plus de la moitié des exportations totales du pays et un tiers de l’impôt sur les revenus. Malgré des efforts de diversification, le pays reste dépendant de la bonne santé du secteur minier. Au cours de l’année 2015, sont entrés en exploitation de grands sites miniers de cuivre (Las Bambas et l’extension de Cerro Verde notamment) qui ont contribué significativement à la croissance du pays. Le secteur agricole est également bien développé, il contribue largement à l’économie (6% du PIB), il en est de même de la pêche. Le secteur industriel représente environ 15% du PIB et ses principales activités sont le textile, les biens de consommation, la préparation industrielle des aliments et des produits de la pêche. Le Pérou est le premier exportateur mondial de farines de poisson et d'asperges. Le secteur tertiaire représente 60% du PIB et l’activité touristique est le 2ème secteur récepteur de devises, après la mine. Toutefois, le défi de l’évolution vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée reste encore à relever. En excédent depuis 2011, le budget de l’Etat est devenu déficitaire en 2014 (-0,1 % du PIB) et il s’est accentué en 2015 (-2,1 % du PIB), à la suite de la mise en place d’une politique budgétaire contra cyclique (baisse de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur les revenus). La dette publique s’est réduite de moitié lors de la dernière décennie (de 47 % à 20 % du PIB entre 2002 et 2012) et a récemment été restructurée en faveur de la dette interne qui représente plus de la moitié du total. A fin 2015, la dette publique représente 23 % du PIB. Fort de sa bonne gestion, de la solidité de son système financier, les conditions accordées aujourd’hui à l’Etat péruvien sur le marché financier local sont moins coûteuses que celles obtenues sur les marchés internationaux ou auprès des instituions financières internationales (IFI). Les trois agences de notation ont relevé la notation souveraine du Pérou ces dernières années : Moody’s (A3 depuis 2014), Fitch et S&P (BBB+ depuis 2013). Par ailleurs le risque pays est inférieur à la moyenne des pays latino-américains (note A4 par la Coface). La vulnérabilité externe a été considérablement réduite, notamment grâce à l’accumulation de réserves de change (environ 20 mois d’importations) et la constitution de fonds de réserve qui représente plus de 4 % du PIB. Dans un contexte international qui affecte nombre de pays émergents, le Pérou présente ainsi toujours un environnement économique favorable aux investissements avec un cadre juridique et fiscal favorable aux IDE et une politique d’ouverture internationale. Le gouvernement péruvien poursuit en outre sa politique de développement de projets en partenariats publics privés (PPP) sous forme de concessions au secteur privé, principalement dans les secteurs des transports, de l’énergie, des mines, des télécommunications et de l’agriculture. … accompagnée d’une politique d’ouverture internationale Depuis l’élection en 2011 du Président Ollanta Humala, le Pérou poursuit la politique commerciale libérale, initiée sous le mandat de son prédécesseur, Alan Garcia. Le pays est membre de l’OMC, de l’APEC, de la Communauté Andine des Nations (CAN), de l’ALADI et de l’Alliance du Pacifique (AP). Depuis 2006, le Pérou a signé des accords de libre-échange avec ses principaux partenaires commerciaux : Etats-Unis, Canada, Singapour, Thaïlande, Chine, Japon, Corée du Sud, pays de l’AELE (Norvège, Suisse, Islande, Liechtenstein), Chili, Mexique, Costa Rica, Guatemala, Panama, Union Européenne et le Honduras. De plus, des accords de complémentarité existent avec Cuba et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela) et un accord commercial partiel a été signé en janvier 2012 avec le Venezuela. Le pays est également partie à l’accord régional « TransPacific Partnership » (TPP), conclu en octobre 2015 et qui permettra notamment au Pérou un accès commercial préférentiel avec de nouveaux partenaires (Nouvelle Zélande, Brunei, Australie, Vietnam et Malaisie). Il est également membre de l’Alliance du Pacifique, intégration régionale créée en juin 2012 avec le Chili, la Colombie et le Mexique, dont la France est observatrice depuis mai 2013. Environ 94% des exportations du pays étaient destinées à des partenaires commerciaux avec lesquels des accords étaient en vigueur, en passe d’entrer en vigueur ou en négociation. Des négociations sont en cours avec le Salvador, la Turquie, l’Inde, la Russie, l’Indonésie et Israël. Par ailleurs, le Pérou a rejoint le Programme pays de l’OCDE en 2014 et a manifesté son souhait de rejoindre l’organisation. Le Pérou a apporté des changements importants à ses pratiques commerciales, notamment en adoptant de nouvelles lois sur les douanes, les marchés publics et la propriété intellectuelle, afin d’être conforme avec ses engagements, notamment envers les Etats-Unis. Le Pérou a opté pour l’ouverture commerciale de son marché, en réduisant sensiblement, et de manière unilatérale, ses droits de douanes sur base NPF. Ils sont passés d’une moyenne de 8% en 2007 à 3,2% à partir d’avril 2011, suite aux dernières baisses des droits, taux moyen resté stable depuis. La structure tarifaire « ad valorem » est très simple puisque limitée à trois niveaux de taux (0%, 6% et 11%). L’abaissement du taux maximal appliqué, de 20% en 2007 à 11% en 2013, a été l'un des principaux changements apportés à la structure tarifaire du pays. Ce remodelage progressif à la baisse de la structure tarifaire est toutefois inégal selon les secteurs. Ainsi, les biens d’équipements sont aujourd’hui exemptés de droits de douanes, alors que quelques barrières tarifaires existent encore sur des produits jugés sensibles dans le textile, les chaussures, l’agro-alimentaire, les produits carnés, pharmaceutiques et chimiques.