I NS T I T U T D E U N I V E R S I T É B I O LO G I E L I B R E D E CLI N I Q U E B R U X E L L E S RÉPERTOIRE D’ANALYSES DE BIOLOGIE CLINIQUE ÉDITION 2015 RÉPERTOIRE D’ANALYSES DE BIOLOGIE CLINIQUE G. JANSSENS ÉDITION 2015 3 4 R ÉPER TO I R E D’ANALYSE S D E B I O LO G I E CLI N I Q U E AVANT-PROPOS Le « Répertoire d’analyses de biologie clinique » a été remanié et complété pour donner naissance à cette quatrième édition. Elle a été rédigée, avec le concours des Biologistes de l’ULB-IBC, sur base du même découpage que l’édition précédente. La présentation du répertoire est en effet articulée, quelle que soit l’analyse envisagée, selon un canevas reprenant invariablement cinq paragraphes : 1. La dénomination du paramètre étudié. 2. Un paragraphe rappelant les principales propriétés physiologiques, la terminologie et les données techniques utiles à l’interprétation. 3. Le mode de prélèvement et conditions particulières à respecter lors du traitement des échantillons. 4. Les valeurs de référence. 5. L’intérêt clinique et l’interprétation des résultats. Le « Répertoire d’analyses de biologie clinique » s’adresse essentiellement aux omnipraticiens recherchant, pour un ou plusieurs tests déterminés, les renseignements pratiques et cliniques qui s’y rapportent. Georges Janssens Directeur Scientifique de l’ULB - Institut de Biologie Clinique 5 6 VITESSE DE SÉDIMENTATION zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le sang prélevé sur anticoagulant est aspiré dans un tube calibré. Après une heure de sédimentation, la hauteur de la colonne de plasma est mesurée et exprimée en mm. Cette mesure quantifie la vitesse de sédimentation érythrocytaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est recueilli sur une solution de citrate à raison de 1 volume de solution de citrate pour 4 volumes de sang. L’échantillon est maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Enfant < 10 mm/h < 50 ans Homme < 15 mm/h Femme < 20 mm/h > 50 ans Homme < 20 mm/h Femme < 30 mm/h La VS augmente pendant la grossesse, lors de la prise de contraceptifs oraux et avec l’âge. Elle est diminuée par les corticostéroïdes. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La vitesse de sédimentation érythrocytaire est un test simple mais qui est le reflet d’un trop grand nombre de processus métaboliques différents que pour apporter isolément des informations sensibles et spécifiques. Il s’agit d’un test à interpréter avec prudence, l’évolution de la VS ayant davantage d’intérêt qu’une mesure isolée. La VS est augmentée s’il existe un syndrome inflammatoire. Parmi les protéines de la réaction inflammatoire, c’est le fibrinogène qui suit le plus fidèlement l’évolution de la VS. La VS est modifiée par d’autres conditions que l’inflammation : • elle est diminuée en cas de polyglobulie. • elle est augmentée en cas d’anémie et de paraprotéinémie (macroglobulinémie, myélome multiple). 7 HÉMOGLOBINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’hémoglobine est constituée de l’union d’un ensemble de 4 chaînes polypeptidiques (la globine) et de 4 molécules d’une ferroporphyrine (l’hème). L’hème est constitué de la protoporphyrine III liée en son centre au Fe++ . La globine est un ensemble de 4 chaînes polypeptidiques (α, β, γ, δ) semblables deux à deux. Ainsi, l’hémoglobine A, est constituée de 2 chaînes α et de 2 chaînes β (α2 β2), l’hémoglobine A2 de 2 chaînes α et 2 chaînes δ (α2 δ2), l’hémoglobine F de 2 chaînes α et 2 chaînes γ (α2γ2). La fonction principale de l’hémoglobine est le transport de l’oxygène des poumons jusqu’aux tissus, chaque molécule d’hémoglobine fixant 4 molécules d’oxygène. La structure moléculaire particulière de l’hémoglobine lui confère une remarquable efficacité dans les processus de fixation et libération de l’oxygène. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Patient à jeun. Le sang est recueilli sur EDTA, le prélèvement est placé à 4°C si l’analyse n’est pas réalisée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 6 mois – 12 ans 13 – 17 ans Homme Femme 18 – 60 ans Homme Femme > 60 ans Homme Femme 11.0 – 15.0 g/dL 11.7 – 16.6 g/dL 11.5 – 15.3 g/dL 13.1 – 17.3 g/dL 11.7 – 16.0 g/dL 12.6 – 17.4 g/dL 11.7 – 16.1 g/dL Valeurs plus basses durant la grossesse. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Hémoglobine et anémie : C’est la concentration en hémoglobine (et non le nombre des globules rouges) qui définit l’anémie. Il faut toutefois éliminer les circonstances où la diminution du taux d’hémoglobine n’est pas le reflet d’une diminution de la masse sanguine mais bien celui d’une hémodilution. Les hémoglobinopathies : L’investigation qualitative et quantitative d’une hémoglobinopathie nécessite la mise en œuvre de tests complémentaires au premier rang desquels se trouvent les techniques de 8 séparation des hémoglobines (électrophorèse, chromatographie) et le dosage des HbA2 et HbF. CARBOXYHÉMOGLOBINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La carboxyhémoglobine (HbCO) est un complexe stable mais réversible de monoxyde de carbone et d’hémoglobine qui se forme dans les globules rouges lorsque du monoxyde de carbone est inhalé. Cette liaison empêche la fixation et le transport de l’oxygène par l’hémoglobine. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisé sur du sang complet prélevé sur tube EDTA. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE La valeur est répondue en % d’hémoglobine totale : <2 % - fumeurs : < 9 % zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Les concentrations en HbCO augmentent rapidement dès le début de l’exposition pour atteindre un plateau au bout de 8 à 12h. L’affinité de l’hémoglobine pour le CO est 250 fois supérieure à son affinité pour l’oxygène. Lorsque les 2/3 de l’hémoglobine sont transformés en HbCO se produit une anoxie tissulaire rapidement mortelle. Symptômes en cas d’intoxication au CO : HbCO à 2 0-30 % : céphalées, nausées, vertiges 40-50 % : syncope, accélération du rythme respiratoire 50-60 % : convulsions 60-70 % : coma et évolution mortelle possible si un traitement d’urgence n’est pas instauré. 9 PROFIL DES HÉMOGLOBINES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les techniques de séparation électrophorétiques et chromatographiques appliquées à un hémolysat permettent, dans des conditions physico-chimiques bien déterminées, de séparer les différentes hémoglobines. Le tracé électrophorétique normal met en évidence, chez l’adulte, trois hémoglobines : l’hémoglobine A (α2β2) nettement majoritaire, l’hémoglobine A2 (α2δ2) et l’hémoglobine F ou hémoglobine fœtale (α2γ2) présentes à l’état de traces. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Patient à jeun. Le sang recueilli sur EDTA est maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Durant les 6 mois qui suivent la naissance, le pourcentage d’HbF diminue progressivement au profit de l’hémoglobine A2 et surtout de l’hémoglobine A. Le tracé adulte normal se présente comme suit : • Hémoglobine A : > 95 %. • Hémoglobine A2 : 2 - 3.5 %. • Hémoglobine F : < 1.5 %. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La séparation des hémoglobines est un élément important dans le diagnostic d’une hémoglobinopathie. L’anomalie décelée peut être qualitative (anomalie de structure) et/ou quantitative (anomalie de synthèse). Les dosages de l’hémoglobine A2 et de l’hémoglobine F complètent l’investigation. METHÉMOGLOBINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’oxydation du fer ferreux (Fe 2+) de l’hème en fer ferrique (Fe 3+) conduit à une molécule appelée méthémoglobine inapte à assumer son rôle de transporteur de l’oxygène. Le maintien de l’hémoglobine à l’état ferreux est essentiellement assuré par la méthémoglobine réductase. 10 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est recueilli sur EDTA, le prélèvement est placé à 4°C si l’analyse n’est pas réalisée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 1.5% de l’hémoglobine totale. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Deux situations peuvent conduire à une augmentation de la concentration en méthémoglobine : • La méthémoglobinémie congénitale résulte d’une déficience en méthémoglobine réductase. Les valeurs atteintes dans ce cas se situent entre 10 et 30 % de l’hémoglobine totale. • La méthémoglobinémie acquise, d’origine toxique, consécutive à l’injection ou l’absorption de nitrates, chlorates, aniline, sulfamides, sulfones,… . NUMÉRATION DES GLOBULES ROUGES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les globules rouges sont des cellules anuclées de forme biconcave qui, visualisées sur lame, présentent une forme circulaire régulière d’un diamètre moyen de l’ordre de 7.5μ. Le rôle essentiel des globules rouges est d’assurer le transport de l’hémoglobine et de maintenir celle-ci à l’état fonctionnel. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang recueilli sur EDTA est maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme Enfant Nouveau-né 4.2 – 5.7 106/μL 3.8 – 5.3 106/μL 3.7 – 5.6 106/μL 3.3 – 5.9 106/μL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Numération des globules rouges et anémie : La masse globulaire est mesurée par 3 valeurs de l’hémogramme : le nombre des globules rouges, le taux d’hémoglobine et l’hématocrite. Chacune de ces valeurs pouvant évoluer indépendamment, elles sont donc toutes trois indispensables. L’anémie est définie (en 11 l’absence d’hémodilution ou d’hémoconcentration) par la diminution de la concentration de l’hémoglobine en dessous des valeurs physiologiques et non par le nombre des globules rouges. La numération des globules rouges permet, par l’intermédiaire du volume globulaire moyen (VGM), d’établir une classification de première importance dans l’investigation d’une anémie. Numération des globules rouges et polyglobulie Une polyglobulie (primaire ou secondaire) est définie comme l’augmentation de la masse globulaire totale de l’organisme. La seule numération des globules rouges est donc insuffisante à son diagnostic. Elle peut en effet conduire à de fausses interprétations lorsqu’il y a hémoconcentration, hémodilution ou en cas de forte microcytose. HÉMATOCRITE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’hématocrite exprime le rapport entre le volume occupé par les éléments figurés du sang et le volume sanguin total. En fait les éléments figurés autres que les hématies représentent un volume négligeable par rapport à celui des globules rouges. L’hématocrite exprime donc le volume relatif occupé par les globules rouges. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est prélevé sur EDTA et maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme Enfant Nouveau-né 37 – 51 % 34 – 47 % 32 – 45 % 44 – 62 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Hématocrite et anémie L’anémie est définie (en l’absence d’hémoconcentration ou d’hémodilution) par la diminution de la concentration de l’hémoglobine en-dessous des valeurs physiologiques. Par contre, l’hématocrite, par l’intermédiaire du volume globulaire moyen (VGM) et de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH), permet une classification de première importance pour l’investigation d’une anémie. 12 Hématocrite et polyglobulie : C’est l’augmentation de la masse globulaire totale qui définit la polyglobulie. Ni la numération des hématies, ni le taux d’hémoglobine, ni l’hématocrite ne peuvent, isolément, conduire avec certitude au diagnostic de polyglobulie. L’hématocrite est néanmoins un excellent élément de dépistage et de surveillance d’une polyglobulie. CONCENTRATION CORPUSCULAIRE MOYENNE EN HÉMOGLOBINE - (CCMH) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) est un indice globulaire calculé en divisant la valeur du dosage de l’hémoglobine par la valeur de l’hématocrite. Cet indice rapporte donc la teneur en hémoglobine à l’unité de volume globulaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Les conditions générales de prélèvement valables pour l’hémoglobine et l’hématocrite s’appliquent bien évidemment à leur rapport, à savoir : sang recueilli sur EDTA placé à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Enfant Adulte 32 – 38 % 32 – 37 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le CCMH définit les concepts fondamentaux de normochromie et d’hypochromie. • CCMH > 37 : En dehors d’un contexte de microsphérocytose héréditaire, une valeur > ou = à 36 doit faire suspecter un problème analytique. • CCMH = 32 à 37 : Normochromie. • CCMH < 32 : Hypochromie Ce point très important suggère une anomalie portant sur la biosynthèse de l’hémoglobine. Il est souhaitable de vérifier la notion d’hypochromie par l’étude de la morphologie érythrocytaire sur frottis. 13 VOLUME GLOBULAIRE MOYEN (VGM) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le volume globulaire moyen (VGM) est une constante érythrocytaire exprimée en μ3 (ou fL) correspondant au rapport de la valeur de l’hématocrite sur la valeur de la numération des globules rouges. Cette constante permet (avec le CCMH) une classification des anémies en introduisant les concepts de macrocytose, microcytose et normocytose. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Les remarques faites pour l’hématocrite et les globules rouges s’appliquent bien évidemment à leur rapport. A savoir : sang prélevé sur EDTA et maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Enfant 73 – 98 μ3 Homme 80 – 103 μ3 Femme 81 – 102 μ3 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le VGM est une constante érythrocytaire fondamentale dans l’investagation d’une anémie. • VGM > 103 : Macrocytose. La macrocytose résulte d’un arrêt plus précoce du nombre de mitoses. Elle est associée aux anomalies de synthèse de l’ADN (carences en acide folique et vitamine B12, dysérythropoïèses congénitales, …) • VGM = 80 à 103 : Normocytose. • VGM < 80 : Microcytose. La microcytose résulte d’un accroissement du nombre de mitoses. Elle est associée aux anomalies de synthèse de l’hémoglobine (carence ferrique, anomalie de synthèse de l’hème ou de la globine). 14 NUMÉRATION DES RÉTICULOCYTES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les réticulocytes sont des globules rouges jeunes. Ils persistent plus ou moins 24 heures dans le sang circulant, alors que la durée de vie moyenne des hématies est d’environ 120 jours. Ils renferment certains organites cytoplasmiques résiduels, notamment des mitochondries et des polyribosomes qui ne se retrouvent plus chez le globule rouge adulte. C’est la coloration de ces organites cytoplasmiques qui permet de dénombrer la population des réticulocytes dans l’ensemble des globules rouges. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est recueilli sur EDTA et maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Valeur absolue Valeur relative 55 – 95 103/μL 8 – 21 ‰ zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Cette numération permet la mise en évidence du caractère arégénératif ou régénératif d’une anémie. Pour admettre le caractère non régénératif d’une anémie, on doit constater l’absence d’augmentation du nombre de réticulocytes alors que l’anémie est présente depuis plus d’une semaine. RÉSISTANCE GLOBULAIRE (FRAGILITÉ OSMOTIQUE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les globules rouges sont placés dans une série de solution de tonicité décroissante. La résistance globulaire est estimée en mesurant le degré d’hémolyse présente dans chaque tube. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est recueilli sur héparine et maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : L’hémolyse commence vers 4.4 g/L de NaCl, elle est complète vers 3.4 g/L NaCl. 15 INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détermination de la résistance globulaire est intéressante dans le contexte général de l’investigation d’une sphérocytose. La recherche d’une autohémolyse in vitro corrigée par le glucose complétera utilement la mesure de résistance globulaire en permettant de distinguer sphérocytose acquise (anémie hémolytique) et sphérocytose héréditaire (maladie de Minkowski-Chauffard) 16 RECHERCHE DE PLASMODIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le paludisme est une protozoose causée par un parasite du genre Plasmodium dont quatre espèces relèvent de la pathologie humaine : P. falciparum, P. vivax, P. ovalae, et P. malariae. Frottis et goutte épaisse permettent d’observer la présence du parasite qui, selon le stade d’évolution, apparaîtra sous la forme de trophozoïtes, schizontes ou gamétocytes. Le frottis présente l’avantage de ne pas altérer la morphologie du parasite mais il peut conduire à des résultats faussement négatif en cas de faible parasitémie. Par contre, la goutte épaisse, qui est une technique de concentration, est plus sensible mais d’interprétation plus délicate. Un test immunologique permetant la détection d’antigènes spécifiques est un test complémentaire de premier choix. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement (ponction digitale, sang sur citrate ou EDTA) doit être effectué à l’acmé thermique ou pendant la période ascendante. Goutte épaisse : Déposer une goutte de sang sur une lame, défibriner en tournant une à deux minutes la pointe du vaccinostyle dans la goutte tout en l’étalant de façon homogène. Laisser sécher (1 à 3 heures à 37° C) Recherche d’antigène : prélèvement sur tube EDTA effectué à l’acmé thermique ou durant la phase ascendante. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de parasites zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Frottis sanguins et goutte épaisse sont les examens principaux conduisant au diagnostic de paludisme. L’examen sérologique (recherche d’anticorps anti-plasmodium) peut s’avérer un examen complémentaire utile. TEST DE HAM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le test de Ham a pour objet de mettre en évidence une sensibilité excessive de la membrane érythrocytaire à l’action lytique du complément en milieu acide. Les hématies du patient sont incubées en milieu acide avec du sérum (apport du complément) provenant d’un individu normal ABO compatible. 17 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang prélevé sur EDTA zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif (absence d’hémolyse) zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le test de Ham est un élément important du diagnostic d’hémoglobinurie paroxystique nocturne. Dans cette maladie, une sous-population érythrocytaire présente une sensibilité excessive au complément conduisant à une hyperhémolyse nocturne révélée par l’hémoglobinurie matinale. Notons que le Test de Ham est plus spécifique que le test au sucrose. TEST AU SUCROSE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le test au sucrose a pour objet de mettre en évidence une sensibilité excessive de la membrane érythrocytaire à l’action lytique du complément. Les hématies du patient sont incubées en présence de saccharose avec du sérum (apport du complément) provenant d’un individu normal ABO compatible. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang prélevé sur EDTA zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif (absence d’hémolyse) zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le test au sucrose est positif en cas d’hémoglobinurie paroxystique nocturne. Dans cette maladie une sous-population érythrocytaire présente une sensibilité excessive au complément conduisant à une hyperhémolyse nocturne révélée par l’hémoglobinurie matinale. Le test au sucrose constitue un bon test d’orientation, il est toutefois moins spécifique que le test de Ham. 18 ENZYMES ÉRYTHROCYTAIRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’énergie nécessaire au bon fonctionnement des globules rouges provient entièrement de la glycolyse. Le glucose-6-phosphate est catabolisé en pyruvate puis en lactate selon deux voies : • La voie principale produisant 90 % de l’énergie, dite voie de Embden - Meyerhof • Une voie secondaire, dite shunt des pentoses, produisant les 10 % d’énergie complémentaire Ces deux voies métaboliques font intervenir de nombreuses enzymes dont le déficit peut engendrer un état pathologique. C’est notamment le cas de la pyruvate kinase (PK) et de la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD). Cette dernière enzyme appartient au shunt des pentoses. Malgré sa contribution plus modeste dans le bilan énergétique, le shunt des pentoses est cependant très important par sa production de NADPH (forme réduite du NADP). La NADPH est en effet la cœnzyme de la glutathion réductase qui permet la production de glutathion sous sa forme réduite, molécule indispensable pour lutter contre l’oxydation de la globine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est recueilli sur EDTA et maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Glucose-6-phosphate déshydrogénase : Adulte 10 - 14 U/g d’hémoglobine (activité mesurée à 37°C) Nouveau-né 120 - 230 % de la valeur adulte Pyruvate kinase : Adulte 13 - 17 U/g d’hémoglobine (activité mesurée à 37°C) 120 - 200 % de la valeur adulte Nouveau-né zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Tous les déficits enzymatiques érythrocytaires sont rares à l’exception des déficits en G6PD (le plus fréquent) et pyruvate kinase. Le diagnostic repose essentiellement sur la mise en évidence d’une diminution de l’activité enzymatique intraérythrocytaire dans le contexte d’une hémolyse intravasculaire. Il faut noter que l’activité enzymatique est plus importante dans les réticulocytes. Lors d’un épisode d’hyperhémolyse, l’hyperréticulocytose réactionnelle peut masquer un déficit enzymatique. Déficit en Glucose-6-Phosphate déshydrogènase L’enzyme est codée par un gène associé au chromosome X. L’expression de la maladie est donc plus sévère chez l’homme qui ne peut compenser par un deuxième chromosome. Si 19 l’activité de la G6PD est effondrée, l’hémolyse sera constante. Cette situation est rarement rencontrée. S’il persiste une activité résiduelle, l’hémolyse n’apparaîtra que lors de la prise de substances oxydantes (antimalarique, sulfones, phénacétine, pollens de fèves, …). Déficit en pyruvate kinase. Le déficit affecte la production de l’ATP et donc l’efficacité de la pompe à sodium. La maladie se présente généralement comme une hémolyse chronique. Les deux sexes sont atteints, la maladie n’étant détectable que chez les homozygotes. FER zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La quantité totale en fer de l’organisme adulte est de l’ordre de 4 à 5 gr. Environ 70 % se présente sous une forme physiologiquement active permettant le transport de l’oxygène (hémoglobine, myoglobine) ou participant à de nombreux processus enzymatiques fondamentaux (cytochrome oxydase, catalase, peroxydase). Les 30 % restants constituent la réserve ferrique. Le fer de réserve est principalement lié à une protéine : la ferritine. L’absorption du fer a lieu essentiellement au niveau du duodénum et du jéjunum. La fraction libérée dans le sang est prise en charge par la transferrine, protéine permettant son transport vers les différents sites d’utilisation. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement est réalisé le matin, chez un patient à jeun. L’analyse est réalisée sur sérum, l’hémolyse invalide le résultat. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme 65 – 175 μg/dL 50 – 170 μg/dL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Divers facteurs peu maîtrisables tels que l’automédication, les importantes variations circadiennes (jusqu’à 30 %, taux plus élevé le matin) ou l’existence d’un syndrome inflammatoire concomitant font de la sidérémie un test délicat à interpréter s’il est isolé. Par contre, confrontée au dosage de la transferrine (et/ou de la ferritine), la sidérémie permet une mise au point plus rigoureuse du statut ferrique. • Une hyposidérémie ne sera le reflet d’une carence martiale qu’en l’absence de syndrome inflammatoire et dans le contexte d’une majoration de la transferrine et/ou d’une diminution de la ferritine. 20 • Avant d’attribuer une origine pathologique à une hypersidérémie (hémochromatose, hémosidérose post-transfusionnelle, anémie pernicieuse, hyperhémolyse, …), il convient de s’assurer de la cohérence globale du bilan ferrique (ferritine, % de saturation de la transferrine). En absence d’inflammation, l’abaissement de la ferritine est le meilleur test d’une carence en fer. Le meilleur test de dépistage d’une surcharge en fer est l’augmentation de la saturation de la transferrine. CAPACITÉ TOTALE DE FIXATION DU FER (TIBC) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La transferrine, protéine de transport du fer, n’est saturée dans les conditions physiologiques qu’à concurrence de 25 à 30 % La quantité de fer susceptible d’être fixée à la transferrine, ajoutée au fer déjà lié, représente la capacité totale de fixation du fer (TIBC). Le rapport du taux de fer sérique sur la TIBC représente le cœfficient de saturation de la transferrine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : TIBC : Coefficient de saturation : Homme Femme 250 – 425 μg/dL 20 – 50 % 15 – 50 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt clinique et l’interprétation de la mesure de la TIBC sont parallèles à ceux de la transferrine. Toutefois la TIBC est une mesure plus délicate, entachée d’une erreur analytique plus grande. • La TIBC augmente en cas de carence martiale (d’apport ou secondaire à un saignement chronique) et d’imprégnation œstrogénique. • Une diminution de la TIBC peut être associée à : - l’existence d’un syndrome inflammatoire. - une diminution de la capacité de synthèse des cellules hépatiques. - une perte protéique. - une surcharge en fer. Le cœfficient de saturation de la transferrine augmente en cas de surcharge ferrique et diminue en cas de carence. 21 TRANSFERRINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La transferrine est quantitativement la plus importante des ß-1-globulines. Il s’agit d’une glycoprotéine synthétisée par le foie et par le système réticulo-endothélial dont le rôle essentiel est le transport du fer. Elle permet, par une réaction réversible, la capture et la libération du fer selon les besoins de l’organisme. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Dosage réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 16 ans: 16 – 60 ans : H omme Femme 2.03 – 2.60 g/L 2.15 – 3.65 g/L 2.50 – 3.80 g/L 1.90 – 3.75 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Augmentation de la transferrine : Transferrine et carence martiale. Les carences en fer quelles que soient leurs origines (carence d’apport, trouble de l’absorption, saignements) s’accompagnent d’une élévation de la transferrine. Cette élévation précède l’apparition éventuelle de l’anémie. Carence martiale et syndrome inflammatoire. En présence d’un syndrome inflammatoire, il y a diminution de la concentration de la transferrine. Cette diminution est corrélée à la diminution de l’albumine. Tenir compte de cette propriété peut aider au diagnostic délicat d’une carence martiale en présence d’un syndrome inflammatoire. Dans ces conditions, une diminution de transferrine significativement moindre que celle d’albumine peut traduire une déficience en fer. Imprégnation œstrogénique : L’imprégnation œstrogénique, qu’elle soit endogène (grossesse) ou exogène (anticonceptionnelle, œstrogénothérapie) stimule la synthèse de la transferrine. Diminution de la transferrine : • Existence d’un syndrome inflammatoire. • Malnutrition. 22 • Insuffisance de synthèse (insuffisance hépatocellulaire). • Fuite (glomérulaire, gastro-intestinale). • Surcharge en fer : la diminution est inconstante et toujours modérée; le pourcentage de saturation de la transferrine est un marqueur plus indiqué. FERRITINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La ferritine est la principale forme de stockage du fer. Elle résulte de la complexion d’une protéine de haut poids moléculaire - l’apoferritine - et du Fe3+. La concentration plasmatique présente l’intéressante propriété d’être corrélée avec les réserves en fer de l’organisme. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme 22 – 322 μg/L 10 – 291 μg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Les concentrations basses en ferritine sont le reflet précoce (antérieur au développement de l’anémie) de l’épuisement des réserves en fer de l’organisme. Il convient toutefois de remarquer que lors d’un syndrome inflammatoire, lors d’affections hépatiques (hépatite virale ou toxique) et dans certains cancers, les taux de ferritine peuvent être augmentés. Ces variations, qui sont sans relation avec le “statut ferrique” du patient, risquent de minimiser, voire d’occulter, l’existence d’une carence martiale. • Le dosage de la ferritine est un bon marqueur de la restauration du capital ferrique après thérapeutique, à la condition de ne réaliser le dosage de contrôle que 1 à 2 mois après l’instauration du traitement. • En cas d’hémochromatose les concentrations de la ferritine dépassent généralement 500 ng/mL. En absence d’inflammation, l’abaissement de la ferritine est le meilleur test d’une carence en fer. Le meilleur test de dépistage d’une surcharge en fer est l’augmentation de la saturation de la transferrine. 23 ACIDE FOLIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les folates proviennent de nombreuses sources alimentaires (légumes verts, céréales, foie, …) qui permettent, si le régime est équilibré, de répondre aux besoins journaliers qui sont de l’ordre de 50 mg. L’absorption se fait dans l’intestin grêle, principalement au niveau du jéjunum, sous forme de monoglutamates, soit par un processus actif, soit par simple diffusion. Les réserves en folates sont peu importantes en regard de la vitesse d’excrétion. Chez un adulte normal, on peut mettre en évidence une réduction des folates sériques trois semaines après l’instauration d’un régime déficient en dérivés de l’acide folique. La forme métabolique “carrefour” est le tétrahydrofolate. Les dérivés du tétrahydrofolate interviennent dans la synthèse de l’ADN. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Si le dosage doit être postposé, l’échantillon est congelé. L’hémolyse invalide le test. Acide folique érythrocytaire : sang prélevé sur EDTA. L’analyse doit être effectuée le jour même. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Acide folique sérique Acide folique érythrocytaire > 3,4 μg/L 166 – 614 μg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une carence en acide folique - tout comme une carence en vitamine B12 - perturbe la synthèse normale de l’ADN. Cette perturbation existe quel que soit le type cellulaire. Au niveau de la lignée rouge, elle conduit à un asynchronisme dans la maturation. Les érythroblastes anormaux sont appelés mégaloblastes. Ils conduisent à la présence dans le sang de globules rouges de grand taille. Le dosage de l’acide folique se situe donc dans le contexte de l’investigation d’une anémie macrocytaire (VGM > 100 μ3). Les causes de carence en acide folique sont variables et elles peuvent être multifactorielles : carence d’apport, malabsorption en général, alcoolisme, médicaments susceptibles de provoquer une anémie mégaloblastique, … Le taux d’acide folique érythrocytaire semble refléter davantage l’intégration de l’acide folique absorbé et donc l’état des réserves, ce qui permet de détecter plus précocement un état carentiel. De plus il est moins influencé par la prise récente de vitamines. 24 VITAMINE B12 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La vitamine B12 est une cobalamine. Son absorption se fait au niveau de l’iléon terminal après liaison avec une glycoprotéine : le facteur intrinsèque. Dans le plasma, la vitamine B12 est transportée par les transcobalamines. Les réserves en vitamine B12 sont très importantes. Le stockage est essentiellement hépatique. La vitamine B12 participe notamment à la synthèse des bases puriques - et donc à la synthèse de l’ADN - en agissant sur le métabolisme de l’acide folique (pénétration intracellulaire du méthyltétrahydrofolate et transformation de celui-ci en tétrahydrofolate). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum, sang hépariné ou EDTA. Si le dosage doit être postposé, l’échantillon est congelé. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 210 – 1000 ng/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une carence en vitamine B12 - tout comme une carence en acide folique - perturbe la synthèse normale de l’ADN. Cette perturbation existe quel que soit le type cellulaire. Au niveau de la lignée rouge, elle conduit à un asynchronisme dans la maturation. Les érythroblastes anormaux sont appelés mégaloblastes. Ils conduisent à la présence dans le sang de globules rouges de grand taille. Le dosage de la vitamine B12 se situe donc dans le contexte de l’investigation d’une anémie macrocytaire (VGM > 100 μ3). Une carence en vitamine B12 peut être causée par : • Anticorps dirigés contre le facteur intrinsèque (anémie de Biermer). • Malabsorption en général (gastrectomie, gastrite atrophique, …). • Carence alimentaire (végétariens stricts). Un abaissement du taux de vitamine B12 peut être observé : • Pendant la grossesse. • Chez les sujets tabagiques ou alcooliques. • Pendant l’usage de certains médicaments (colchicine, acide aminosalicylique, anticonvulsants, néomycine,…). Des valeurs supérieures à 1000 pg/mL se rencontrent lors de : • Pathologies hépatiques. 25 • Pathologies myéloprolifératives telles que maladie de Vaquez, métaplasies myéloïdes ou leucémies myéloïdes chroniques. Des valeurs supérieures à 3.000 pg/mL sont inhabituelles dans les pathologies hépatiques, mais communes dans les désordres lymphoprolifératifs. ANTICORPS ANTI-FACTEUR INTRINSÈQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-facteur intrinsèque empêchent la liaison de la vitamine B12 au facteur intrinsèque. Ils entravent donc l’absorption normale de la vitamine B12. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Si le dosage doit être postposé, l’échantillon est congelé. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détermination des anticorps anti-facteur intrinsèque contribue à la mise au point d’une carence en vitamine B12. Plus de 50 % des patients atteints d’anémie pernicieuse possèdent des anticorps anti-facteur intrinsèque. AGGLUTININES FROIDES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les agglutinines froides sont des anticorps appartenant à la classe des IgM qui provoquent, aux températures inférieures à 37°C, un phénomène d’agglutination des hématies. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : 26 L’analyse est réalisée sur tube EDTA à température ambiante VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Les agglutinines froides peuvent être mises en évidence à des taux faibles (ne dépassant généralement pas 1/32) chez des sujets sains ou atteints d’affections très diverses. Cette observation se situe alors en dehors de tout contexte d’hyperhémolyse. • En présence d’une hyperhémolyse consécutive à certaines infections virales (rougeole, mononucléose,…) ou de pneumopathies dues à Mycoplasma pneumoniae, les taux atteints par les agglutinines froides sont le plus souvent élevés. TEST DE COOMBS DIRECT zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le test de Coombs direct permet de révéler la présence, sur les hématies, d’anticorps spécifiques, fixés in vivo, en provoquant l’agglutination de ces hématies par un sérum contenant des anti-globulines humaines. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang prélevé sur EDTA. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le test de Coombs direct permet la mise en évidence d’anticorps fixés, in vivo, à la surface des hématies et se situe donc dans le cadre de l’investigation des phénomènes d’hyperhémolyse : maladie hémolytique du nouveau-né, anémie hémolytique autoimmunitaire. Le test de Coombs direct peut se révéler positif si les hématies ont fixé certaines fractions du complément (principalement le C3d). Ceci est dû au fait que le sérum antiglobulines humaines utilisé possède une certaine activité anti-complément. 27 ANTICORPS IRRÉGULIERS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : On appelle anticorps naturels certains anticorps dont l’apparition semble spontanée, tels que l’anti A ou l’anti B. On explique la présence de ces anticorps par le caractère ubiquitaire de certains antigènes de groupe (A,B,H). Un grand nombre de stimulations antigéniques “inapparentes” (notamment bactériennes) sont susceptibles d’entraîner une réponse immunitaire anti A, B ou H. Lorsque les anticorps naturels semblent exister chez tous les sujets ne possédant pas l’antigène correspondant, on dit qu’ils sont réguliers (exemples : antiA, antiB). S’ils ne sont présents que de manière inconstante, on dit qu’ils sont irréguliers. Par opposition aux anticorps naturels, l’immunohématologiste définit des anticorps “immuns”. Ces anticorps irréguliers apparaissent après une stimulation antigénique déterminée. Par exemple : anti-Rh ou anti-Kell apparaissant suite à une transfusion. La mise en évidence d’anticorps irréguliers nécessite l’utilisation d’hématies présentant un ensemble d’antigènes aussi étendu que possible et la pratique de techniques différentes telles que la recherche en milieu salin, la réaction de Coombs indirecte, le traitement enzymatique des hématies. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence dans le sérum normal. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche d’allo-anticorps anti-érythrocytaires, c’est-à-dire la recherche d’anticorps dirigés contre des antigènes de groupe sanguin que ne possède pas le patient, se situe dans le contexte transfusionnel ou de l’incompatibilité fœto-maternelle. La recherche d’auto-anticorps anti-érythrocytaires, à savoir d’anticorps dirigés contre des antigènes érythrocytaires que possède le patient, se situe dans le cadre de l’investigation d’une hyperhémolyse. SYSTÈME MAJEUR D’HISTOCOMPATIBILITÉ HLA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : A la surface de toutes les cellules nucléées de l’organisme se trouvent des alloantigènes appelés antigènes d’histocompatibilité responsables du rejet des allogreffes. L’expression de ces antigènes est sous le contrôle de gènes codominants présentant un polymorphisme très important. Les antigènes d’histocompatibilité, appelés HLA chez l’homme, sont 28 actuellement classés en 2 groupes. Les macromolécules de classe I ou HLA-A, HLAB, HLA-C servent de cibles aux cellules cytotoxiques et aux anticorps. Les antigènes de la classe II essentiellement HLA-DR, participent à l’activation des lymphocytes T et donc à l’induction de la réponse immunitaire. Les deux classes d’antigènes sont également impliquées dans la discrimination entre le “soi” et le “non-soi”. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : 2 tubes EDTA à maintenir à t° ambiante. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt principal de la détermination des antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité se situe dans le cadre général de l’immunologie des greffes. Des progrès importants ont été réalisés dans la définition génétique de la susceptibilité à certaines maladies par l’étude du système HLA. A titre d’exemple, notons qu’une corrélation significative a été mise en évidence entre : • HLA - B27 et - spondylarthrite ankylosante. - syndrome de Reiter. - rhumatisme psoriasique. • HLA - DW2 et sclérose en plaques. • HLA - B13 et psoriasis. • HLA - DRW3 et diabète juvénile, thyroïdite de Hashimoto, syndrome de Sjögren. LEUCOCYTES : NUMÉRATION - DIFFÉRENCIATION zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’examen des globules blancs fourni par l’hémogramme apporte des renseignements d’ordre quantitatif et qualitatif. Les résultats quantitatifs reprennent la numération globale et la numération différentielle des leucocytes. La numération différentielle, classiquement calculée au départ de la formule sanguine, est actuellement directement mesurée par les automates. Cette mesure, effectuée sur plusieurs milliers d’éléments cellulaires, prend en considération des critères morphologiques, cytologiques et cytochimiques. Elle débouche sur la quantification des granulocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles), lymphocytes et monocytes. A cette différentiation peut s’ajouter la mise en évidence de LUC (Large unstained cells) correspondant à de grandes cellules dépourvues d’activité péroxydasique (grands lymphocytes). La détermination différentielle automatisée des éléments figurés n’exclut nullement l’examen du frottis sanguin coloré au May-Grundwald-Giemsa qui garde toute son importance afin de préciser les anomalies morphologiques. 29 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Patient à jeun. Le sang est recueilli sur EDTA, le prélèvement est placé à 4°C si l’analyse n’est pas réalisée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Globules blancs Adulte 6 mois – 1 an 2 ans 4 ans 6 ans 8 ans 10 ans 11 -17 ans 4.0 – 10.0 103/μL 6.0 – 17.5 103/μL 6.0 – 17.0 103/μL 5.5 – 15.5 103/μL 5.0 – 14.5 103/μL 4.5 – 13.5 103/μL 4.5 – 13.5 103/μL 4.5 – 13.0 103/μL Polynucléaires neutrophiles Adulte Homme Femme 6 mois 1 - 4 ans 5 - 6 ans 7 -10 ans 40 - 74 % 1.51 – 7.07 103/μL 2.02 – 7.46 103/μL 1.0 – 8.5 103/μL 1.5 – 8.5 103/μL 1.5 – 8.0 103/μL 1.8 – 8.0 103/μL Polynucléaires éosinophiles 0 - 7 % Homme < 0.42 103/μL Femme < 0.52 103/μL Polynucléaires basophiles 0 - 2 % < 0.2 103/μL Lymphocytes Adulte Homme Femme 6 mois 1 an 2 ans 4 ans 30 19 – 48 % 0.65 – 2.80 103/μL 1.01 – 3.38 103/μL 4.0 – 13.5 103/μL 4.0 – 10.5 103/μL 3.0 – 9.5 103/μL 2.0 – 8.0 103/μL 6 ans 10 ans 1.5 – 7.0 103/μL 1.5 – 6.5 103/μL Monocytes 3 - 9 % Homme Femme < 0.51 103/μL < 0.82 103/μL LUC (Large unstained cells) 0 - 4 % < 0.4 103/μL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hyperleucocytoses avec polynucléose neutrophile. Il y a polynucléose neutrophile, chez l’adulte, lorsque le nombre absolu de polynucléaires neutrophiles excède 7.500/mm3. Polynucléose neutrophile et infections. De très nombreuses infections d’origine bactérienne provoquent une augmentation des polynucléaires neutrophiles. Toutefois, l’augmentation peut également résulter d’infections virales (Zona, Varicelle, Rougeole), à rickettsies, ou parasitaires (douve du foie). Polynucléose neutrophile et maladies systémiques. Un certain nombre de maladies systémiques peuvent s’accompagner d’une polynucléose neutrophile, (périartérite noueuse, polyarthrite rhumatoïde). Polynucléose neutrophile et néoplasies. Une polynucléose neutrophile chronique, lorsqu’elle n’est pas liée à une intoxication chimique ou à un foyer infectieux profond localisé, doit faire évoquer une néoplasie. Autres causes possibles Nécrose tissulaire (infarctus du myocarde, pancréatite,…), tabagisme, intoxications diverses, corticothérapie, hémorragie, hémolyse aiguës, … Les neutropénies La neutropénie se défini au départ du nombre absolu de polynucléaires neutrophiles par mm3. Toute autre définition (en particulier la neutropénie relative basée sur le pourcentage de l’hémogramme) ne présente aucun intérêt. L’agranulocytose correspond à la disparition des polynucléaires du sang. La neutropénie peut avoir deux origines : une insuffisance de production et une hyperdestruction. 31 Les neutropénies modérées : (800 - 1500/mm3). L’examen doit être répété afin d’apprécier le caractère passager ou durable de la neutropénie. Les neutropénies réversibles peuvent être le témoin d’infections virales méconnues, de l’action d’un médicament à court terme ou constitué une « pseudo-neutropénie ». Les pseudo-neutropénies correspondent à une exagération de l’adhérence des polynucléaires neutrophiles à la paroi des veinules les rendant inaccessibles à la numération. Les pseudo-neutropénies peuvent se rencontrer au cours d’infections virales, de cirrhose du foie, de myélomes, d’anémies hémolytiques auto-immunes, d’hyperthyroïdie. Les neutropénies durables, profondes Nécessitent l’examen de la mœlle qui révélera si l’atteinte porte sur plusieurs lignées ou s’il s’agit d’une atteinte granulocytaire pure. Les hyperleucocytoses à polynucléaires basophiles L’hyperbasophilie n’est importante qu’au cours de syndrome myéloprolifératif. Une hyperbasophilémie modérée peut s’observer notamment chez les sujets atopiques. Les hyperéosinophilies L’hyperéosinophilie est définie par l’existence d’un nombre absolu d’éosinophiles supérieur à 500/mm3. Les parasitoses l’hyperéosinophilie dépendra du cycle parasitaire (elle sera maximale lorsque le parasite est intra-tissulaire), de la nature du parasite et de facteurs associés tels qu’un terrain allergique. La mise en évidence de l’infection parasitaire représente l’élément d’investigation principal. Il repose essentiellement sur la recherche du parasite et la mise en évidence d’une réponse immunitaire humorale spécifique. Le cycle parasitaire explique les discordances qui peuvent se présenter entre l’éosinophilie et la mise en évidence du parasite. C’est pourquoi il convient de répéter les recherches de parasites (notamment après enrichissement), le parasite peut être mis en évidence alors même que l’éosinophilie a régressé, voire disparu. Les causes médicamenteuses Les médicaments susceptibles de provoquer une hyperéosinophilie sont nombreux; le phénomène, assez rare (<1 %), survient généralement après une semaine de traitement (éventuellement plus rapidement lors d’une réintroduction). Asthme Dans l’asthme atopique (ou les rhinites allergiques) l’éosinophilie est assez fréquente et d’intensité variable. Les maladies systémiques L’importance de l’éosinophilie est variable selon le type de maladie. Les hémopathies malignes et autres néoplasies 32 Les dermatoses Les maladies infectieuses Une hyperéosinophilie peut être associée à un infection bactérienne ou virale (essentiellement en période de convalescence) sans que la signification en soit claire. L’hypothèse d’une origine médicamenteuse doit être soulevée. L’hyperlymphocytose L’hyperlymphocytose, comme toute leucocytose, est définie par rapport au nombre absolu de ses éléments. Il faut également tenir compte de la morphologie cellulaire qui est indispensable à l’interprétation. L’hémogramme peut révéler la présence de lymphocytes atypiques (absents ou rares dans le sang normal) ou un accroissement des petits lymphocytes de morphologies normales. L’atypie lymphocytaire correspond au syndrome mononucléosique; elle traduit une réponse immunitaire vis-à-vis d’un antigène généralement infectieux au premier rang desquels on retrouve EBV, mais également CMV, toxoplasma gondii, HIV, HAV, HBV, Rubéole, … . Les hyperlymphocytoses aiguës infectieuses à petits lymphocytes se rencontrent dans 2/3 des cas de coqueluche ainsi que dans un certain nombre de situations pathologiques d’expressions rhinopharyngées ou digestives d’étiologie incertaine. L’hyperlymphocytose chronique oriente vers une LLC. TYPAGE LYMPHOCYTAIRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les lymphocytes assurent l’immunité spécifique cellulaire et humorale. On distingue, schématiquement, les lymphocytes B qui produisent les anticorps, les lymphocytes T qui sont le support de l’immunité à médiation cellulaire et les cellules NK (Natural Killer) possédant une activité cytolytique naturelle, vis-à-vis de cellules infectées ou tumorales, sans nécessiter d’immunisation préalable. La production d’anticorps monoclonaux dirigés contre les antigènes de surface a conduit à une classification immunophénotypique des lymphocytes. Des classes de différentiation (CD, Cluster of différentiation) ont été créés pour regrouper les anticorps reconnaissant les mêmes antigènes. Par extension, l’antigène reconnu par les anticorps d’une classe prend le nom de cette classe. Cette classification a progressivement remplacé la définition fonctionnelle classique. 33 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang prélevé sur EDTA, conservé à T° ambiante (~22°C) et acheminé rapidement au Laboratoire. Les conditions de prélèvement jouent un rôle important dans la fiabilité des résultats : • Heures de prélèvement standardisées (variation nycthémérale, surtout pour CD4+) • Le prélèvement sera effectué à distance d’une pathologie intercurrente et en absence de traitement, sauf bien entendu si c’est l’effet du traitement que l’on cherche à évaluer. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Lymphocytes CD3+ (Lymphocytes T) Lymphocytes CD3+ CD4+ Lymphocytes CD3+ CD8+ Lymphocytes CD19+ (Lymphocytes B) Lymphocytes CD16+ (Natural Killer) 800 - 3500 / μL 400 - 2100 / μL 200 - 1100 / μL 70 - 600 / μL 20 - 500 / μL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Lymphocytes T Les lymphocytes totaux sont comptés à l’aide des anticorps CD3. Deux sous-populations, correspondant schématiquement aux lymphocytes T auxiliaires et aux lymphocytes T suppresseurs et cytoxiques, sont dénombrées par les marqueurs CD4+ et CD8+. Lymphopénie T CD4+ • La numération des lymphocytes T CD4+ est l’examen clé de la surveillance de l’infection par HIV : l’observation d’une diminution confirmée est très significative d’une évolution vers l’immunodépression. • Certaines infections bactériennes peuvent entraîner une diminution durable du nombre des lymphocytes T CD4+. Hyperlymphocytose T CD4+ Souvent observé au cours de maladies auto-immunes. Lymphopénie CD8+ Au cours d’une infection par HIV, la lymphopénie CD8+ est tardive. Le taux de lymphocytes CD8+ est parfois diminué au cours de maladies auto-immunes. Hyperlymphocytose CD8+ L’hyperlymphocytose CD8+ témoigne d’une activation du système immunitaire. Cette augmentation est observée au cours des infections virales, des rejets de greffes, du syndrome de fatigue chronique et de certaines neutropénies. 34 Lymphocytes T activés Les marqueurs les plus utilisés pour dénombrer les lymphocytes activés sont CD25, CD38 et HLA DR. Ces marqueurs étant également exprimés sur les lymphocytes B, ils doivent être couplés à un marqueur T. Chez le sujet normal, les cellules activées représentent moins de 5 % des lymphocytes du sang. On peut observer une augmentation du nombre de lymphocytes T activés dans toute pathologie faisant intervenir le système immunitaire, notamment, infections virales et maladies auto-immunes. Une attention toute particulière peut être portée aux CD8+ activés (CD8+ CD38+); l’augmentation, chez le patient encore asymptomatique, semble associée à une progression plus rapide vers l’immunodépression. Lymphocytes B Bien que les lymphocytes B soient définis par la présence d’immunoglobulines de surface, ils sont identifiés (pour des raisons strictement analytiques) par les marqueurs CD19 ou CD20. Hyperlymphocytose B En pratique clinique, les marqueurs des lymphocytes B sont importants pour caractériser l’origine T ou B d’une hémopathie lymphoïde. Cellules à activité “Natural Killer” (Cellules NK) Les cellules NK sont capables de détruire leur cible sans restriction par le complexe majeur d’histocompatibilité. Les cellules NK sont des cellules non T (CD3-) qui expriment les antigènes CD16 et CD56. L’hyperlymphocytose à cellules NK est fréquente et reflète le plus souvent une situation bénigne et transitoire. Elle peut toutefois révéler une leucémie à grands lymphocytes granuleux. Hémopathies malignes du tissus lymphoïde : Le typage lymphocytaire trouve un champ d’application particulier dans la mise au point des hémopathies malignes du tissu lymphoïde. NUMÉRATION DES PLAQUETTES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les plaquettes proviennent de la fragmentation du cytoplasme des mégacaryocytes médullaires. Dans la circulation elles présentent l’aspect de disques de 1 à 3 μ de diamètre. Elles interviennent de manière fondamentale dans les processus hémostatiques. 35 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est recueilli, sur EDTA et maintenu à 4°C si l’analyse n’est pas effectuée rapidement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 150 - 400 103/μL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les thrombocytoses : • Thrombocytose réactionnelle lors des syndromes inflammatoires, elles dépasse rarement 800.000/μL. • T hrombocytémie essentielle, syndrome myéloprolifératif, caractérisés par une atteinte sélective de la lignée mégacaryocytaire. • T hrombocytose post-splénectomie. Les thrombopénies : Avant d’affirmer une thrombopénie, il convient de vérifier sur frottis sanguin l’absence d’agrégats plaquettaires (agglutination aspécifique au contact de l’EDTA). La formation d’agrégats conduit à une sous-estimation parfois très importante du nombre des plaquettes. Thrombopénies d’origine médullaire : Par aplasie, prolifération maligne d’une autre lignée cellulaire et thrombopénie alcoolique aiguë. Thrombopénies périphériques : • Infectieuses (essentiellement au cours de maladies virales). • Médicamenteuses par mécanisme immunologique. • Au cours des CIVD par consommation dans les microthrombi vasculaires. • Thrombopénies auto-immunes et purpura thrombopénique idiopathique. • Par hypersplénisme (le taux des plaquettes reste généralement supérieur à 50.000/μL). • Thrombopénie (modérée) dans les cirrhoses éthyliques. • Néoplasies. AGRÉGATION PLAQUETTAIRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Différentes substances telles que ADP, adrénaline, collagène, thrombine, ristocétine présentent la propriété de provoquer l’agrégation des plaquettes normales. Cette carac- 36 téristique est utilisée dans le test d’agrégabilité plaquettaire : le plasma citraté riche en plaquettes est soumis à l’action de différents agents inducteurs; cette addition provoque l’agrégation des plaquettes et par conséquent une clarification du plasma objectivée par l’augmentation de transmission lumineuse dans celui-ci. Cette variation de densité optique est étudiée au cours du temps. En dehors de la ristocétine - qui présente l’intéressante propriété de ne permettre l’agrégation plaquettaire qu’en présence d’un cofacteur plasmatique diminué ou absent dans la maladie de Von Willebrand - tous les autres inducteurs sont potentiellement présents, soit dans la circulation, soit dans la paroi vasculaire. On espère ainsi obtenir in vitro un reflet du comportement in vivo. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : La standardisation des tests d’agrégabilité plaquettaire est délicate. Les valeurs de référence doivent être établies dans chaque laboratoire. L’agrégabilité plaquettaire est diminuée après administration de nombreux médicaments parmi lesquels on notera l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens de type thiénopyrines (ticlopidine, clopidogrel). La mise au point d’une anomalie de l’hémostase primaire d’origine plaquettaire devrait pouvoir être faite en dehors de tout traitement médicamenteux. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La comparaison des résultats de l’agrégation plaquettaire induite par différents agents est un élément significatif du diagnostic différentiel des thrombopathies congénitales (maladie de Glanzman, maladie de Bernard-Soulier, maladie du pool vide, …) et/ou acquises (médicaments, myélodysplasie, syndrome myéloprolifératif, urémie. 37 ANTICORPS ANTI-PLAQUETTAIRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps associés aux plaquettes (immunoglobuline plaquettaires totales, immunoglobulines liées à la surface des plaquettes) sont révélés par techniques directes. Les anticorps anti-plaquettaires sériques sont révélés par techniques indirectes. Toutes les classes d’immunoglobulines sont représentées mais ce sont les IgG qui sont largement majoritaires. Il s’agit d’allo- ou d’auto-anticorps. Les auto-anticorps réagissent avec toutes les plaquettes humaines normales, ils n’ont donc jamais d’allo-spécificités. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang prélevé sur EDTA pour les anticorps anti-plaquettaires (technique directe) et sérum pour les anticorps anti-plaquettaires (technique indirecte). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche d’anticorps anti-plaquettaires se situe dans le contexte d’une allo-immunisation ou d’une auto-immunisation. Thrombopénies périnatales par allo-immunisation fœto-maternelle anti-plaquettaires : 2,5 % des femmes (en France) ne possèdent pas l’antigène plaquettaire PlA1 contre lequel elles peuvent s’immuniser à l’occasion d’une grossesse si l’enfant est PlA1+ . Habituellement, les purpuras thrombopéniques qui peuvent en résulter surviennent sur un terrain immunogénétique particulier, caractérisé par la présence de l’antigène HLA-DR3. Thrombopénies par allo-immunisation transfusionnelle : La capacité d’immunisation est plus importante chez la femme, elle varie également avec la maladie du sujet transfusé (apparition fréquente chez le cirrhotique). Auto-anticorps anti-plaquettaires : Ils sont détectés dans le purpura thrombopénique auto-immun. Ils peuvent être associés à d’autres pathologies tels que : LED, Syndrome lympho-prolifératif, infection par HIV, … . 38 α2-ANTIPLASMINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’ α2-antiplasmine est l’inhibiteur physiologique principal de la plasmine. L’action de l’α2-antiplasmine est très rapide, elle forme avec la plasmine un complexe stœchiométrique 1/1 dépourvu d’activité protéolytique. Son rôle essentiel est l’inhibition d’une hyperplasminémie. La plasmine libre dans le sang (plasma) détruira également le fibrinogène, les facteurs VIII et V et sera ainsi responsable d’une diathèse hémorragique. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Ponction veineuse franche. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 70 – 130 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le déficit (très rare) en α2-antiplasmine est responsable d’une diathèse hémorragique. ANTICOAGULANTS CIRCULANTS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticoagulants circulants sont des inhibiteurs acquis de la coagulation, de nature immunologique. La présence d’anticoagulants circulants est révélée en comparant le temps de céphaline et/ou le temps de Quick d’un mélange en parties égales de plasma du patient et de plasma témoin au temps du témoin. On distingue deux types d’anticoagulants circulants : les inhibiteurs spécifiques à un facteur et les inhibiteurs de type anticoagulant lupique. 39 1) Les inhibiteurs spécifiques Leur présence peut s’accompagner d’un syndrome hémorragique. Ils sont, dans ce cas, dirigés contre un facteur spécifique de la coagulation (l’inhibiteur spécifique au facteur VIII est le cas le plus fréquent dans cette catégorie et s’accompagne d’un allongement de l’APTT). 2) les inhibiteurs de type anticoagulant lupique La présence d’anticoagulants circulants peut être paradoxalement associée à l’apparition de thrombose artérielle et/ou veineuse, ils sont alors dirigés vers des structures phospholipidiques. Ils sont détectés par les tests d’hémostase phospholipides dépendants. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Transport du prélèvement à température ambiante. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation, invalide le test. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche d’anticoagulants circulants permet de préciser l’origine d’une augmentation isolée du temps de céphaline ou du temps de Quick. Si le résultat est pathologique, il conviendra alors de rechercher la nature de l’anticoagulant circulant. ANTIPHOSPHOLIPIDES : ANTICOAGULANTS LUPIQUES – ANTICORPS ANTI-CARDIOLIPINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les antiphospholipides représentent un ensemble d’anticorps mis en évidence par des tests de coagulation (anticoagulants lupiques) ou des tests immunologiques (anticorps anticardiolipine, anti-phospholipides). Ils reconnaissent soit des phospholipides, soit des complexes phospholipides-cofacteurs protéiques, soit ces cofacteurs seuls. Les anticoagulants lupiques ont la propriété d’allonger les tests de coagulation phospholipides dépendants (par exemple le TCA). Cet effet « anticoagulant » ne s’exerce que in vitro. Les anticoagulants lupiques ne sont qu’exceptionnellement associés à une diathèse hémorragique. 40 La présence persistante des antiphospholipides peut être en relation avec la survenue d’événements thrombotiques récurrents (veineux ou artériels) ou de complications obstétricales variées définissant alors le syndrome des antiphospholipides. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche d’anticorps antiphospholipides se situe principalement dans le cadre d’un bilan étiologique de thrombose, ou en pathologie obstétricale (mort fœtale ou prématurité non expliquée par des causes morphologiques, avortements spontanés inexpliqués). La présence d’anticorps antiphospholipides peut se rencontrer lors de pathologies auto-immunitaires, dans des contextes infectieux, néoplasiques, iatrogènes ou de façon idiopathique. La découverte fortuite d’un allongement du temps de céphaline activé doit faire rechercher la présence d’anticoagulant lupique. ANTITHROMBINE (III) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’antithrombine sans la mention III est actuellement la dénomination officielle de cet inhibiteur physiologique. L’antithrombine (III) est une glycoprotéine dont la synthèse est réalisée au niveau du foie. Elle possède une action inhibitrice polyvalente vis-à-vis de plusieurs facteurs activés de la coagulation; toutefois celle-ci s’exerce essentiellement sur le facteur Xa et la thrombine. L’héparine augmente l’activité de l’antithrombine (III). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. 41 L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation, invalide le test zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 70 – 130 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le déficit en antithrombine (III) engendre une situation d’hypercoagulabilité. • Les déficits acquis peuvent se rencontrer lors de phénomènes de consommation (ex : CIVD), de déficit de synthèse hépatique, dans le syndrome néphrotique. • Les œstrogènes et la grossesse peuvent entraîner un abaissement du taux d’antithrombine(III). • Le traitement par l’héparine provoque une diminution (faible) d’antithrombine (III). • Déficit congénital : fréquence 1/3000 à 1/10000 dans la population générale. D-DIMÈRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La plasmine dégrade la fibrine insoluble en fragments parmi lesquels on retrouve, au stade terminal de la dégradation, le D-dimère. Le D-dimère peut être dosé ou évalué semi-quantitativement. Il présente la caractéristique d’être spécifiquement associé à la dégradation de la fibrine. Il est donc absent des produits de dégradation du fibrinogène. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 500 ng/mL si exprimé en FEU (Fibrinogen Equivalent Units) La valeur seuil peut varier en fonction du réactif et des unités utilisés. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les D-dimères dérivent uniquement de la fibrine; ils sont donc indiqués dans l’investigation des processus thrombotiques. • Embolie pulmonaire. • Thrombose veineuse profonde. • CIVD. 42 Une augmentation des D-dimères peut être associée à d’autres circonstances telles que syndrome inflammatoire, infections, grossesse ainsi que chez le sujet agé. En revanche, un taux normal a une valeur prédictive élevée (> 90 %). FIBRINOGÈNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le fibrinogène est le précurseur de la fibrine. Le dosage réalisé au laboratoire repose sur le principe suivant : le temps de coagulation du plasma (dilué) par une solution de thrombine à forte concentration est proportionnel au taux de fibrinogène. Par cette méthode, ce test est une mesure de l’activité biologique du fibrinogène; il reflète donc mieux la réalité hémostatique qu’un dosage pondéral. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : La mesure est effectuée sur du plasma citraté. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 150 - 400 mg/dL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • L’hyperfibrinogénémie est associée à l’existence d’un syndrome inflammatoire. • L’hypofibrinogénémie résulte soit d’une consommation importante (C.I.V.D., traitement fibrinolytique, …), soit d’un déficit de synthèse congénital (hypo-, a-, dysfibrinogénémie) ou acquis (hépatopathies sévères). 43 HÉPARINOTHÉRAPIE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les héparines présentent une structure moléculaire de glycosaminoglycans. Les préparations d’héparines sont constituées d’un mélange hétérogène de molécules de poids moléculaires différents. Cette disparité, importante dans les héparines standards (PM allant de 5.000 à 30.000 Daltons), est réduite dans les préparations fractionnées (héparine de bas poids moléculaire [HBPM]). L’héparine se lie à l’antithrombine (III), inhibiteur physiologique de la coagulation. Elle accélère son action. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : La mesure de l’activité de l’héparine est réalisée sur plasma citraté. En cas de traitement discontinu , il se fait au pic plasmatique (3ème ou 4ème heure suivant l’injection). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Le suivi du traitement par l’héparine classique (non fractionnée [HNF]) se fait par le temps de céphaline activé (APTT) (~2 à 3 fois le temps normal pour un traitement curatif). Cette zone thérapeutique doit être établie par le laboratoire. Le suivi du traitement aux HBPM ne peut se faire par l’APTT, ce test n’étant que peu influencé par ces molécules. Le suivi du traitement par HBPM ne se justifie que dans des cas bien particuliers. Si un dosage de l’héparine s’avère nécessaire, celui-ci ne pourra se faire que par une mesure de l’activité anti-Xa (zone thérapeutique pour un traitement curatif : 0.5 – 1.0 (1.2) UI/mL). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La surveillance biologique de l’héparinothérapie vise à vérifier l’efficacité du traitement et à prévenir les complications principales : thrombopénie et hémorragie. Elle comprend : La numération des plaquettes (avant et pendant le traitement). La détermination du temps de céphaline activé (faire une mesure avant traitement à l’HNF). Son interprétation tiendra compte des conditions suivantes : • L’augmentation du fibrinogène et du facteur VIII, fréquente en présence d’un syndrome inflammatoire, raccourcit le temps de céphaline activé. 44 PLASMINOGÈNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le système fibrinolytique s’articule autour d’une réaction fondamentale : la transformation du plasminogène en plasmine. Le plasminogène possède deux activateurs essentiels : le t-PA (Tissue Plasminogen Activator), libéré par les cellules endothéliales vasculaires, et l’urokinase. Physiologiquement, le plasminogène se fixe à la fibrine lors de la fibrinoformation via les lysine binding sites. Lors de la fibrinolyse, le plasminogène est transformé en plasmine par ses activateurs directement au niveau du réseau de fibrine. Le système fibrinolytique possède ses inhibiteurs : l’ a2-antiplasmine et l’ a2-macroglobuline agissent au niveau de la plasmine; les PAI (Plasminogen Activator Inhibitors) s’opposent à l’action du t-PA et de l’urokinase. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 75 - 140 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage du plasminogène peut être utile dans la mise au point d’une thrombophilie. Les dysplasminogénémies sont un peu plus fréquentes que les déficits quantitatifs qui sont rares. PROTÉINE C ET PROTÉINE S zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La synthèse de la protéine C et de la protéine S est réalisée par le foie. Elle est vitamine K dépendante. La protéine C est activée grâce à l’action du complexe formé par la thrombine et la thrombomoduline des cellules endothéliales. La protéine C activée agit, en présence de protéine S, sur les facteurs Va et VIIIa en provoquant leur dégradation. La protéine S circule sous une forme libre et une forme liée à la C4bBP. 45 Seule la forme libre a une activité cofacteur de la protéine C activée. La protéine C activée possède un inhibiteur spécifique. Protéine C et protéine S ont donc une fonction anticoagulante, leur déficit est thrombogène. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Protéine C 72 - 161 % Protéine S libre Homme: 63 – 143 % Femme: 54 – 110 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les déficits en protéine C et en protéine S sont des facteurs de risque de la thrombose. Ils peuvent être acquis (AVK, atteintes hépatiques, …) ou congénitaux (quantitatifs ou qualitatifs). TEMPS DE CÉPHALINE ACTIVE (APTT) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le temps de céphaline est la mesure du temps de coagulation d’un plasma recalcifié en présence d’une suspension de phospholipides (équivalent du facteur 3 plaquettaire) et d’une quantité optimale d’activateur de contact (Kaolin, silice, acide ellagique). Le remplacement d’une quantité variable de facteur 3 plaquettaire par une quantité standardisée de céphaline et une activation de contact également optimale, permettent une exploration reproductible de l’ensemble des facteurs plasmatiques intervenant dans la coagulation « intrinsèque », ainsi que des facteurs communs aux mécanismes « extrinsèques » et « intrinsèques » (facteurs X,V,II) et de la conversion de fibrinogène en fibrine. C’est donc un test quasi global, mais n’apportant toutefois pas de renseignements sur l’intervention plaquettaire. 46 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées : • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 35 secondes (très variable en fonction du réactif et de l’appareillage). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le temps de céphaline est allongé par : • déficit des facteurs antihémophiliques (VIII,IX). • déficit en facteur XI. • déficit d’un facteur de la phase contact (XII,pré-kalikréine, kininogène de haut PM). • maladie de Von Willebrand si le facteur VIIIc est abaissé. • déficit sévère sur un facteur commun aux 2 voies (V,X,II). • perturbation de la fibrinoformation (hypofibrinogénémie présence d’héparine). • présence d’anticoagulants circulants. Le temps de céphaline est un test de surveillance utile lors de l’héparinothérapie par HNF. Le retentissement sur le temps de céphaline est ténu lorsque les héparines de faible poids moléculaire sont utilisées. TEMPS DE PROTHROMBINE (PT) TEMPS DE QUICK zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le PT est la mesure du temps de coagulation du plasma citraté par ajout d’un excès de thromboplastine tissulaire calcique. Le test explore la voie « extrinsèque » de la coagulation (facteur VII, X,V,II) ainsi que la conversion du fibrinogène en fibrine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. 47 Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : INR < 1.15 ou 70 - 100 % Zone thérapeutique pour la surveillance de l’anticoagulation orale en INR prévention et traitement de phénomènes thrombœmboliques (veineux et artériels) 2.0 – 3.0 valves cardiaques artificielles 2.5 – 3.5 Les résultats doivent être exprimés en INR (International Normalised Ratio) pour la surveillance de l’anticoagulation orale. Ils expriment dans ce cas le rapport entre le temps de coagulation de l’échantillon et celui du témoin en le normalisant au ratio international. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Trouble de la fibrinoformation : Outre les facteurs VII,X,V, et II le PT explore la fibrinoformation. Il s’agit donc de s’assurer, lors d’un allongement de celui-ci, de l’absence d’une hypofibrinogénémie congénitale ou acquise. Atteinte hépatique : Les troubles hémostatiques qui peuvent en découler proviennent de la déficience fonctionnelle de l’hépatocyte. Le déficit plus ou moins important de la synthèse des facteurs de coagulation qui en résulte est responsable de l’allongement du PT. Trouble hémostatique par déficit isolé en facteurs II, V, VII et X : Il faut noter que de nombreuses coagulopathies familiales engendrant le déficit d’un seul facteur peuvent être parfaitement tolérées jusqu’au jour où une affection intercurrente (ou l’instauration d’une thérapeutique anticoagulante) abaisse le taux d’autres facteurs de la coagulation. Traitements anticoagulants aux anti-vitamine K et trouble de la résorption de la vitamine K (La vitamine K est nécessaire à la synthèse des facteurs II, VII, IX et X). 48 TEMPS DE REPTILASE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : C’est le temps de coagulation du plasma citraté en présence de reptilase. Contrairement à la thrombine, la reptilase est capable de provoquer la transformation du fibrinogène en fibrine sans être affectée par la présence d’héparine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Temps du témoin : + ou - 5 secondes. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : En présence d’un allongement du temps de thrombine, le temps de reptilase permet de préciser si ce phénomène est dû à la présence d’antithrombine (héparine). En effet, dans ce cas précis, le temps de reptilase reste normal. TEMPS DE SAIGNEMENT zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le temps de saignement permet l’appréciation globale de l’hémostase primaire c’est-à-dire de la phase endothélioplaquettaire qui aboutit à la formation du clou plaquettaire. Il est influencé par divers facteurs : • quantité et qualité des plaquettes. • propriétés des parois vasculaires. • interactions entre plaquettes et sous-endothelium vasculaire. 49 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Méthode d’Ivy. Cette technique standardisée utilisant un dispositif jetable permet de faire des incisions à l’avant bras auquel on applique une contre-pression de 40mm de mercure. Le temps d’écoulement du sang est mesuré. Le test laisse des cicatrices. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Méthode d’Ivy : 4 – 8 (9) minutes. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Allongement du Temps de saignement : Pathologie plaquettaire : • thrombopénies. • thrombopathies. • parfois dans des thrombocythémies. Troubles de la coagulation : • maladie de Von Willebrand. • afibrinogénémie. • hypofibrinogénémie. Pathologie hématologique : • dysglobulinémie. • certaines polyglobulies sans thrombopénies. TEMPS DE THROMBINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le test consiste à mesurer le temps de coagulation du plasma en présence de thrombine. Il permet d’explorer la fibrinoformation. A faible dose de thrombine il permet surtout d’exclure la présence d’inhibiteur de la polymérisation des monomères de fibrine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées. • Serrer le garrot au minimum. • Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant. 50 • Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique. • Faire la mesure endéans les 4 heures. L’hémolyse ou toute amorce même minime de la coagulation invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 12 - 18 secondes. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le temps de thrombine sera perturbé en cas d’anomalie quantitative ou qualitative du fibrinogène, en présence d’héparine , d’inhibiteurs directs de la thrombine et de produits de dégradation de la fibrine (D-Dimères) et/ou du fibrinogène. APC RÉSISTANCE - FACTEUR V LEIDEN zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La résistance à la protéine C activée est une anomalie de la coagulation sanguine associée à un risque accru de maladie thromboembolique veineuse. Cette anomalie, le plus souvent constitutionnelle, est alors due à une anomalie génétique appelée « mutation du facteur V Leiden ». zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées : - Serrer le garrot au minimum - Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant - Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique - Faire la mesure endéans les 4 heures Indiquer d’éventuels traitements en cours : certains médicaments peuvent interférer avec le dosage (traitements anticoagulants, pilules oestroprogestatives). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE APC résistance : ratio > 2.2 51 zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS L’APC résistance est la cause constitutionnelle la plus fréquente de la maladie thromboembolique. Cette anomalie est retrouvée chez 20 à 30 % des patients ayant présenté une thrombose veineuse inexpliquée (contre 3 à 5 % dans la population générale). En présence d’une résistance à la protéine C activée, il est nécessaire de rechercher la mutation facteur V Leiden. Cette recherche de mutation, qui constitue le test de confirmation, permet de préciser le caractère hétérozygote (associé à un risque faible) ou homozygote (associé à un risque important) de la mutation. Il existe aussi, dans un nombre limité de cas (< 5 %), des résistances à la protéine C activée acquises, qui ne sont alors associées à aucune mutation génétique. MALADIE DE VON WILLEBRAND zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La maladie de Von Willebrand est le plus courant des troubles de la coagulation. Elle affecterait jusqu’à 1 % de la population, toutefois le caractère souvent bénin des symptômes fait que la majorité des patients atteints de cette affection ignorent cette situation. Cette pathologie hémorragique héréditaire et génétique est due : - soit à un défaut qualitatif (affectant la structure ou la fonction) d’un facteur participant à la phase initiale du processus de la coagulation appelé facteur Von Willebrand (FvW). - soit à un déficit quantitatif (80 % des cas) du FvW, Elle est causée par une mutation d’un gène localisé sur le chromosome 12. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Le test est réalisé sur plasma citraté. Les conditions de prélèvement doivent être scrupuleusement respectées : - Serrer le garrot au minimum - Respect scrupuleux du rapport sang/anticoagulant - Mélanger aussitôt par retournements lents mais complets, sans produire de mousse ni d’hémolyse mécanique - Faire la mesure endéans les 4 heures zz VALEURS DE RÉFÉRENCE 50 – 200 % 52 Les taux de FvW ont tendance à augmenter avec l’âge. Les individus de groupe sanguin O ont naturellement des taux plus bas de FvW. zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS • Facteur Von Willebrand - antigène : C’est le dosage, par méthode immunologique, du facteur Von Willebrand. Il détecte la plupart des anomalies de types 1 (déficit quantitatif), une partie des anomalies de type 2 (déficit qualitatif) et tous les types 3 (déficit très important, rare). • Facteur Von Willebrand - activité : Ce test apprécie l’activité fonctionnelle du FvW. Il mesure de l’activité cofacteur de la ristocétine du FvW. Très spécifique, il est diminué dans tous les types de maladie de Von Willebrand. Dans la plupart des cas le FvW est quantitativement déficitaire mais qualitativement normal. Le traitement n’est justifié qu’en cas d’hémorragie ou à titre préventif en cas d’intervention chirurgicale. GLUCOSE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les hydrates de carbone alimentaires (principalement sous forme d’amidon et de glycogène) subissent au niveau du tractus digestif une hydrolyse enzymatique libérant le monomère quantitativement le plus important : le glucose. L’absorption du glucose est quasi complète. La pénétration intracellulaire du glucose sanguin résulte d’un processus actif initié et accéléré par l’insuline. La régulation hormonale de la glycémie est un processus plurifactoriel complexe : le système hypoglycémiant est principalement constitué par l’insuline et le système hyperglycémiant par le glucagon, le cortisol, l’hormone de croissance et l’adrénaline. La somatostatine a pour effet d’inhiber la sécrétion d’insuline et de glucagon. La destinée métabolique du glucose est fonction des besoins de l’organisme : stockage sous forme de glycogène; catabolisme permettant l’obtention d’énergie utilisable sous la forme d’ATP; transformation en céto-acides, acides aminés et protéines; transformation en lipides de réserve si la quantité de glucose absorbée dépasse largement les besoins énergétiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est prélevé sur fluorure de sodium afin d’inhiber la glycolyse. En absence de fluorure, le glucose plasmatique diminue d’environ 5 % par heure dans du sang anticoagulé à t° ambiante. L’hémolyse invalide le test. 53 La mesure de glycémie peut se faire à jeun ou à n’importe quel moment (“glycémie aléatoire”). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Plasma, à jeun : 70-100 mg/dL. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage du glucose est le paramètre central dans l’investigation des troubles du métabolisme glucidique; toutefois l’interprétation d’une valeur isolée peut soulever de nombreux problèmes qui pourront être abordés dans un contexte biologique plus large comprenant des paramètres de diagnostic (glucosurie, glycémie postprandiale, épreuve de tolérance au glucose, courbe d’insulinémie) et de surveillance (hémoglobine glyquée). Hyperglycémie Les critères diagnostiques du diabète les plus récents (American Diabetes Association 2014) sont : 1. symptômes du diabète (polyurie, polydipsie, perte de poids…) + glycémie aléatoire ≥ 200 mg/dL. 2. glycémie à jeun ≥ 126 mg/dL. 3. g lycémie 2h après 75 g de glucose (pendant une épreuve d’hyperglycémie provoquée) ≥ 200 mg/dL. En absence de symptômes évidents, le diagnostic de diabète ne peut jamais être établi sur la base d’une seule valeur anormale de glycémie : au moins une deuxième valeur anormale est requise (à jeun, aléatoire ou lors d’une épreuve). On parle de prédiabète lorsque : • la glycémie à jeun est ≥ 100 mg/dL, mais < 126 mg/dL. • la glycémie 2h après 75 g de glucose est ≥ 140 mg/dL, mais < 200 mg/dL. Hypoglycémie La plupart des épisodes d’hypoglycémie surviennent chez les patients diabétiques, en cas de : • prise insuffisante d’hydrates de carbone. • dose excessive d’insuline ou de sulfonylurée. • efforts trop intensifs. • absorption excessive d’alcool. En absence de diabète l’hypoglycémie peut exister à jeun ou être réactive. Hypoglycémie à jeun : • Insulinome (tumeur des cellules b des îlots de Langerhans). • Atteinte hépatique grave. • Trouble de stockage du glycogène. • Insuffisance surrénalienne. 54 Hypoglycémie réactive : • Injections d’insuline. • Après un repas en cas de gastrectomie. • Abus d’alcool. ÉPREUVE D’HYPERGLYCÉMIE PROVOQUÉE (VOIE ORALE) : HGPO zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Après avoir réalisé un prélèvement en vue de la détermination de la glycémie à jeun, une dose standard de glucose est administrée per os au patient. Les variations de la glycémie sont suivies de demi-heure en demi-heure pendant 2 heures (ou plus). Chez l’individu normal, l’absorption intestinale du glucose est rapide et la concentration sanguine augmente jusqu’à une valeur maximale de l’ordre de 150 mg/dL. L’augmentation du taux de glucose stimule l’insulinosécrétion pancréatique dont l’effet se manifeste endéans les 30 à 60 min. par la diminution de la glycémie. Très souvent, le captage tissulaire du glucose est suffisant pour provoquer une onde hypoglycémique (environ 2 heures après le début du test). Pendant ce temps, si la fonction rénale est normale, aucune glucosurie n’est décelée. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : • Premier prélèvement sanguin sur plasma fluoré pour déterminer la glycémie à jeun. • Administration d’une dose standard de glucose. • Adulte : 75 g • Enfant : 1.75 g/kg (avec un maximum de 75 g) • Prélèvement d’un tube fluoré toutes les 30 min. et allant jusque 120 min. (ou plus). NB : Chez la femme enceinte on réalise, entre la 24ème et la 28ème semaine de gestation : • soit un test en 1 étape, test recommandé actuellement : Administration de 75 g de glucose, prise de sang à jeun, après 1h et après 2h. • soit un test de screening en 2 étapes : prise de 50 g de glucose et mesure de la glycémie 1h plus tard (test de O’Sullivan). Si le test de screening est positif, on réalise alors le test diagnostique avec 100 g de glucose et des prélèvements à jeun, après 1h, 2h et 3h. Diverses précautions doivent être prises afin de pouvoir interpréter correctement le test : • La première glycémie est réalisée le matin après un jeûne de 8h. • Le patient doit s’abstenir de tout exercice physique pendant l’épreuve et ne pas fumer. zz VALEURS DE REFERENCES : cf. Standards of Medical Care in Diabetes – 2014 (American Diabetes Association) 55 Glycémie à jeun Glycémie après 120 min. < 100 mg/dL < 140 mg/dL Valeurs de référence chez la femme enceinte • Test 75 g OGTT à jeun < 92 mg/dL 1h < 180 mg/dL 2h < 153 mg/dL • Test de screening (O’Sullivan) 1h < 140 mg/dL • Test diagnostique 100 g OGTT à jeun < 95 mg/dL 1h < 180 mg/dL 2h < 155 mg/dL 3h < 140 mg/dL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les indications principales de l’épreuve de tolérance au glucose (prise orale) sont : • Le dépistage du diabète sucré. • L’investigation des hypoglycémies fonctionnelles : nécessite des prélèvements s’étalant sur une durée plus longue (jusqu’à 4h). Les résultats s’interprètent en fonction de l’allure générale de la courbe d’hyperglycémie ainsi que des valeurs mesurées aux différents temps. Une attention particulière est portée aux valeurs des glycémies à jeun et à 120 min. La courbe d’insulinémie (ou de C-peptidémie) permet dans certains cas d’affiner le diagnostic. La tolérance au glucose diminue avec l’âge. Pendant la grossesse, la tolérance au glucose tend à diminuer. • Diagnostic de diabète si : valeur à jeun ≥ 126 mg/dL ou valeur à 120 min. ≥ 200 mg/dL • Risque élevé de diabète (pré-diabète) si : valeur à jeun comprise entre 100 et 125 mg/dL ou valeur à 120 min. comprise entre 140 et 199 mg/dL. • Diagnostic de diabète gestationnel : - OGTT 75 g : diagnostic établi dès qu’une seule des valeurs est dépassée - OGTT 100 g : deux valeurs au moins doivent être dépassées. HÉMOGLOBINE GLYQUÉE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’hémoglobine glyquée est le produit de la synthèse, réalisée dans les érythrocytes, entre l’hémoglobine A (au niveau des chaînes b) et le glucose. La proportion d’hémoglobine 56 glyquée par rapport à l’hémoglobine totale est en quelque sorte la mémoire biologique de l’environnement en glucose des hématies. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang prélevé sur EDTA, héparine, fluorure/oxalate. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : De 4.0 à 6.0 % de l’hémoglobine totale, soit 20-42 μmol/mol. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de l’hémoglobine glyquée est complémentaire à la détermination de la glycémie en cas de diabète sucré. En effet, si la glycémie donne une image ponctuelle du métabolisme glucidique, l’hémoglobine glyquée, par contre, apporte une information intégrée des variations de la glycémie au cours des 4 à 6 semaines précédant le prélèvement. Le dosage de l’hémoglobine glyquée n’est pas indiqué en cas d’hémoglobinopathies. En effet, en présence d’un « turn over » plus important des hématies, le pourcentage d’hémoglobine glyquée est diminué. INSULINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’insuline est produite par les cellules β des îlots de Langerhans. Elle possède une structure polypeptidique comportant deux chaînes A et B reliées entre elles par des ponts bisulfures. L’insuline dérive de la proinsuline synthétisée au niveau des ribosomes et stockée dans des granules cytoplasmiques. La proinsuline est scindée enzymatiquement, libérant en quantité équimolaire l’insuline et le C-peptide. Si, parmi les nombreux stimuli qui engendrent la sécrétion d’insuline, le glucose est le plus important, d’autres facteurs humoraux et nerveux jouent également un rôle tant comme amplificateur que comme anticipateur de la sécrétion. L’insuline, et plus particulièrement l’augmentation du rapport insuline/glucagon, stimule le transport membranaire du glucose, son métabolisme intracellulaire, la lipogenèse, la glycogénosynthèse et la synthèse protéique. Le temps de demi-vie de l’insuline est d’environ 10 min. Le principal organe catabolique est le foie. 57 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum chez un patient à jeun ou après administration de glucose, de leucine, de tolbutamide ou de glucagon. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Insulémie (à jeun) : 22-180 pmole/L. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La capacité de sécrétion insulinique des cellules β de Langerhans est habituellement estimée par la mesure de l’insuline circulante soit à jeun, soit lors d’une épreuve d’hyperglycémie. Cette détermination ne s’applique pas au patient ayant des anticorps anti-insuline suite à la prise répétée d’insuline (voir à ce propos C-peptide). • Chez l’individu sain, après une administration per os de 75 g de glucose, on constate un pic plasmatique après 1/2 heure à 1 heure, suivi d’une décroissance lente. • Dans le cas d’un diabète insulinodépendant la réponse est nettement diminuée et retardée. • Dans le cas d’un diabète gras, la réponse est retardée et supérieure à celle du sujet non diabétique. • Dans le cas d’une tolérance au glucose perturbée, la réponse est retardée, mais l’amplitude de la réponse est similaire à celle des sujets normaux. • Chez l’individu hypoglycémique la réponse insulinique peut être en retard par rapport au pic glycémique (insuffisance pancréatique), ou inadaptée au taux de la glycémie. C-PEPTIDE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le C-peptide résulte du clivage protéolytique de la proinsuline stockée dans les granules cytoplasmiques des cellules β des îlots de Langerhans. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum, le patient doit être à jeun. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : C-peptidémie à jeun : 0.26 – 1.29 nmol/L. L’amplitude du pic plasmatique après l’administration per os de 75 g de glucose est d’environ 5 à 6 fois le taux de base. 58 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La mesure du C-peptide permet d’estimer la capacité des cellules β de Langerhans à sécréter l’insuline chez les patients sous thérapeutique insulinique. En effet, chez ces patients, le développement d’anticorps anti-insuline provoque des interférences in vitro plus ou moins importantes dans le dosage de l’insuline, ce qui invalide le test. Des divergences de corrélation entre insulinémie et C-peptidémie peuvent se manifester chez certains sujets obèses et chez des patients atteints de tumeurs des îlots de Langerhans. Chez des personnes non-diabétiques présentant une hypoglycémie, des taux élevés d’insuline combinés à des taux bas de C-peptide indiquent une hypoglycémie induite par injection d’insuline. GLUCOSE URINAIRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La concentration en glucose urinaire dépend de la glycémie et du seuil d’élimination rénal du glucose. Le seuil rénal résulte de la différence entre l’efficacité de la filtration glomérulaire et la capacité de la réabsorption tubulaire. Si la concentration sanguine dépasse le seuil rénal (qui se situe normalement entre 1.5 et 1.8 g/L), une glucosurie détectable apparaît. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Urine fraîche recueillie dans un récipient à usage unique. Lors de l’utilisation de tigettes réactives, des résultats trop faibles voire faussement négatifs sont obtenus après ingestion de vitamine C. L’accumulation de métabolites réducteurs (naturels et médicamenteux) peut produire le même effet. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Limite de détection de la méthode (tigettes réactives) 40 mg/dL. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Glucosurie d’origine rénale : si le seuil rénal est abaissé, notamment par suite d’une diminution de la réabsorption tubulaire, il y a glucosurie sans hyperglycémie. • Glucosurie par trouble du métabolisme glucidique : la plupart des diabétiques présentent une glucosurie. L’ampleur de cette glucosurie est fonction de l’importance des perturbations glucidiques et du seuil rénal. 59 URÉE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’urée est formée dans le foie. La synthèse résulte de processus métaboliques se déroulant dans le cycle de l’ornithine (ou cycle de Krebs-Henseleit) et constitue la voie métabolique principale d’excrétion du surplus d’azote corporel. L’urée, filtrée par les glomérules, est partiellement réabsorbée par les tubules. Son taux plasmatique reflète l’équilibre entre sa production et son excrétion. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est effectué sur sérum, plasma et urines de 24 h. Il faut noter que la contamination par les bactéries possédant une uréase aura pour effet une décroissance (qui peut être importante) du taux d’urée des urines de 24 h. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Dans le sérum : 17 - 43 mg/dL Dans l’urine : 10 - 40 g/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de l’urée, comme test de surveillance de la fonction rénale, est un paramètre à intégrer dans une investigation plus large ou une place prépondérante est laissée au dosage de la créatinine et à la détermination de sa clearance. La mise en évidence d’une hyperurémie peut être le reflet d’une perturbation prérénale (décompensation cardiaque, pertes hydriques, augmentation du catabolisme protéique), d’un trouble rénal en général ou d’une anomalie post-rénale (calculs, hypertrophie prostatique, tumeur de la vessie). L’urée augmente en cas de régime riche en protéines. CRÉATININE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La créatinine représente le produit de transformation de la créatine. La créatine joue un rôle fondamental, sous forme de créatinephosphate, dans la production d’ATP au niveau musculaire. La créatinine filtrée par les glomérules est excrétée dans l’urine sans subir de réabsorption tubulaire significative. 60 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum, plasma hépariné, urine de 24 h. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Dans le sérum : < 12 ans : > 12 ans femme : homme : 0.35 - 0.86 mg/dL 0.60 - 1.04 mg/dL 0.76 - 1.26 mg/dL Dans les urines de 24 h : Hommes 0.8 – 2.0 g/24 h Femmes 0.6 – 1.2 g/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de la créatinine, s’il reflète bien la capacité de filtration glomérulaire, manque toutefois de sensibilité. Aussi peut-on mettre en évidence une clearance de la créatinine qui soit pathologique alors que le taux sérique se situe toujours dans les limites de référence. Les causes d’augmentation de la créatinine peuvent être classées en causes prérénales (diminution du flux sanguin, …), rénales ou postrénales (calculs, hypertrophie prostatique, tumeurs …). CLEARANCE DE LA CRÉATININE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La clearance d’une substance se définit comme le volume virtuel de plasma épuré de cette substance par le rein en une minute. La clearance étant proportionnelle à la surface corporelle, elle est corrigée par l’introduction d’un cœfficient qui tient compte de la surface corporelle du patient. Lorsqu’une substance de concentration sérique constante est librement filtrée à travers le glomérule sans subir de réabsorption ni de sécrétion tubulaire, la clearance est égale au débit de filtration glomérulaire. La créatinine répond relativement bien à cette définition et est utilisée comme indicateur glomérulaire. Lorsque la créatinine sérique se trouve largement au-dessus des valeurs normales, elle subit une sécrétion tubulaire. Dans ce cas, la valeur de la clearance est supérieure au débit de filtration glomérulaire et d’autres tests doivent être envisagés. 61 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sang : Prélèvement à jeun à la fin de la collecte urinaire. L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné. Urine : Urines totales de 24 h. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 61 - 166 mL/min. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La clearance de la créatinine est un paramètre plus sensible que la créatinine sérique. Toute diminution de la clearance de la créatinine traduit une insuffisance rénale dont l’origine est soit : • organique : diminution du nombre de glomérules fonctionnels ou altération de la membrane basale. • fonctionnelle : baisse de pression sanguine rénale (ralentissement de la circulation ou baisse de la pression efficace de filtration). La clearance de la créatinine peut-être “estimée” par la formule de Cockcroft. Le calcul nécessite de connaître le sexe, le poids, l’âge et la creatininémie. Elle peut également être estimée par l’équation MDRD. Le calcul nécessite de connaître l’âge, le sexe et la créatininémie mais n’est validé que pour les adultes entre 18 et 85 ans. GFR, ESTIMATION DU TAUX DE FILTRATION GLOMÉRULAIRE PAR L’ÉQUATION MDRD zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’équation MDRD (Modification of Diet in Renal Disease - Annals of Internal Medicine 1999 ; 130 : 461-470) est un algorithme permettant d’estimer le taux de filtration glomérulaire (GFR) en se basant sur la créatinine sérique, l’âge, le sexe et l’origine ethnique du patient. Le résultat est rapporté pour une surface corporelle normalisée à 1.73 m2. Le NKDEP (National Kidney Disease Education Program) recommande l’équation MDRD, la considérant comme la meilleure approche pour évaluer la fonction rénale chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique ainsi que pour identifier les patients à risque. 62 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Sérum ou plasma (EDTA ou Héparine) zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : ≥ 60 mL/min /1.73 m2 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’insuffisance rénale chronique est caractérisée par la perte d’un certain nombre de néphrons fonctionnels et est évaluée par le débit de filtration glomérulaire. Celui-ci est diminué avant l’apparition des symptômes. Il existe plusieurs méthodes permettant l’estimation de ce débit : • Les plus précises, utilisant une substance exogène, sont difficilement applicables en routine. • La créatinine sérique, molécule produite par le métabolisme musculaire, étant éliminée principalement par filtration glomérulaire et de façon négligeable par sécrétion tubulaire, constitue un marqueur rénal couramment dosé mais manquant de sensibilité. • La mesure de la clairance, par dosage de la créatinine sérique et urinaire, présente l’inconvénient de nécessiter une récolte d’urines de 24 heures, sujette à des incertitudes quant à l’exactitude du recueil, et est surestimée lors de valeurs élevées de créatinine sérique par augmentation de la sécrétion tubulaire. • Plusieurs formules, dont celle de Cockcroft et Gault et plus récemment l’équation MDRD, ont été proposées pour estimer la clairance de la créatinine. Cette dernière est considérée actuellement comme supérieure à la première. La NKDEP recommande d’accompagner systématiquement les résultats de dosage de la créatinine sérique d’une estimation de la GFR par l’équation MDRD. Interprétation : de 30 à 59 mL/min/1.73 m2 : insuffisance rénale chronique modérée de 15 à 29 mL/min/1.73 m2 : insuffisance rénale chronique sévère < 15 mL/min/1.73 m2 : insuffisance rénale terminale Limites de l’équation MDRD : • l’équation ne peut être utilisée pour les patients de moins de 18 ans • elle n’est pas validée pour les patients de plus de 85 ans, pour les femmes enceintes, pour les individus présentant une taille corporelle ou une masse musculaire extrême, ainsi que pour les individus suivant un régime alimentaire inhabituel ou souffrant de malnutrition. • elle n’est pas validée pour les groupes ethniques autres que Caucasiens et Afro- Américains. • Le résultat doit être multiplié par 1.21 chez les patients Afro-Américains. • Les valeurs > 60 étant imprécises doivent être répondues > 60 mL/min/1.73 m2. 63 β2-MICROGLOBULINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La β2-microglobuline est un polypeptide constituant la chaîne légère des molécules MHC de classe 1 présentes à la surface de toutes les cellules nucléées. Cette petite molécule apparaît pour 100 % dans le filtrat glomérulaire et est réabsorbée à plus de 99 % au niveau tubulaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée soit sur sérum soit sur urine. Les prélèvements urinaires sont réalisés comme suit : Eliminer les urines du matin (la β2-microglobuline est détruite en milieu trop acide) Faire boire un ou deux verres d’eau au patient afin d’obtenir une bonne diurèse et récolter l’urine aussi tôt que possible. Dans les cas où le pH urinaire est trop acide (inf. à 5.5), le patient fournira un nouvel échantillon d’urine en ayant pris soin d’ingérer la veille 3 à 4 gr de bicarbonate de sodium. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 59 ans 60-69 ans > 70 ans < 1.9 mg/L < 2.1 mg/L < 2.4 mg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Dans l’exploration de la fonction rénale, la comparaison des valeurs sériques et urinaires permet d’orienter le diagnostic vers une atteinte tubulaire ou glomérulaire : • Une augmentation de la concentration sérique est le signe d’une altération de la filtration glomérulaire. • Une augmentation de la concentration urinaire indique un trouble de la réabsorption tubulaire. Le taux de la β2-microglobuline sérique est proposé dans le monitoring de certaines hémopathies malignes (leucoses, lymphomes, myélome multiple) ainsi que dans l’infection par HIV. En effet bien que la β2-microglobuline soit présente sur toutes les cellules, sa concentration sérique reflète surtout le turnover des lymphocytes. 64 ACIDE URIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’acide urique constitue le produit final du catabolisme des bases puriques. Il est principalement éliminé par le rein mais également, selon la voie intestinale, par uricolyse bactérienne. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum et urine de 24 h. Les contaminations bactériennes sont susceptibles, par uricolyse, de provoquer un abaissement significatif de la concentration en acide urique. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : L’uricémie varie avec l’âge, elle augmente jusqu’à l’âge adulte où la valeur se stabilise. Dans le sérum : < 12 ans Femme Homme 2.2 - 5.8 mg/dL 2.8 - 6.3 mg/dL 3.8 - 7.6 mg/dL Dans l’urine : 250 - 750 mg/24 h. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’hyperuricémie peut être la conséquence d’une hyperproduction : • par accroissement de synthèse : hyperuricémie primaire. • par accroissement du turnover des acides nucléiques : tumeurs (plus particulièrement certaines hémopathies malignes), détériorations tissulaires,… . • lors de régimes riches en purines. • par excès d’alcool. L’hyperuricémie peut être la conséquence de la réduction de l’élimination urinaire : • insuffisance rénale. • acidose lactique. • prise de diurétique (thiazide) ou de salicylés, alcool. La mesure de l’acide urique dans les urines de 24 h est utile pour caractériser le type d’hyperuricémie et orienter le traitement. Les hypouricémies, rares, peuvent être mises en évidence lors de tubulopathies complexes (syndrome de Debré-Fanconi), de xanthinurie. Elles peuvent être la conséquence de la thérapeutique anti-hyperuricémique. 65 BILIRUBINE TOTALE ET CONJUGUÉE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La destruction physiologique des globules rouges a principalement lieu dans la rate, le foie et la mœlle osseuse. Les différents constituants de l’hémoglobine y sont transformés : la globine est dégradée en acides aminés, le fer est libéré et recyclé, le noyau tétrapyrolique de l’hème est converti enzymatiquement en bilirubine. La bilirubine libérée dans le plasma est transportée, liée à l’albumine, vers les hépatocytes où, par l’intermédiaire de la glucuronyl-transférase, elle est conjuguée à l’acide glucuronique. Une faible proportion de la bilirubine conjuguée repasse dans le sang, la plus grande partie est déversée dans les canalicules et parvient avec la bile dans l’intestin grêle où elle poursuit son métabolisme sous l’action bactérienne (voir urobilinogène). Remarque de nomenclature : la bilirubine conjuguée est souvent appelée bilirubine “directe”. Cette dénomination repose sur sa propriété analytique de réagir “directement” avec le réactif diazoïque sans nécessiter l’addition d’un accélérateur. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. L’hémolyse, de même qu’une exposition de quelques heures à la lumière, invalident le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Chez l’enfant de plus d’un mois et chez l’adulte : • Bilirubine totale : 0.2 - 1.3 mg/dL • Bilirubine conjuguée : 0.0 - 0.3 mg/dL • Bilirubine non conjuguée : 0.0 - 1.1 mg/dL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hyperbilirubinémies non conjuguées : • d’origine extrahépatique : L’hyperhémolyse quelle qu’en soit son origine, provoque un métabolisme accru de l’hémoglobine et conduit, si elle est suffisante, à une surcharge de la capacité fonctionnelle des hépatocytes. • d’origine hépatique : C’est le déficit en glucuronyl-transférase qui provoque l’hyperbilirubinémie transitoire chez le nouveau-né et définitive dans la maladie de Gilbert. Les hyperbilirubinémies conjuguées : Elles sont dues à un défaut de sécrétion canaliculaire de la bilirubine conjuguée, suite à : • un défaut du transporteur membranaire (syndrome de Dubin-Johnson) • une atteinte du parenchyme hépatique (hépatite virale, hépatite toxique) • une obstruction des voies biliaires intrahépatiques (cirrhose biliaire) ou extrahépatiques. 66 BILIRUBINE URINAIRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Seule la forme conjuguée de la bilirubine (forme hydrosoluble) peut être éliminée par le rein. Les concentrations plasmatiques de bilirubine conjuguée étant faibles chez le sujet sain, on ne retrouve normalement la bilirubine dans l’urine qu’à l’état de traces non décelables par les méthodes analytiques de screening habituellement utilisées. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’urine doit être analysée dans les 4 heures et ne pas avoir été exposée directement à la lumière. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif (limite de sensibilité du test de screening : 1mg/dL). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La bilirubinurie peut être la conséquence de lésions du parenchyme hépatique ou d’entraves à l’écoulement de la bile. La bilirubine ne se retrouve pas dans l’urine en cas d’ictère hémolytique. UROBILINOGÈNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Dans l’intestin, la bilirubine conjuguée est réduite en plusieurs étapes par certaines bactéries en urobilinogène et stercobilinogène. Une partie de l’urobilinogène est réabsorbée et transportée, en passant par la veine porte, vers le foie où se poursuit sa dégradation. La fraction réabsorbée non-transformée dans le foie parvient, après filtration glomérulaire, dans l’urine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’échantillon d’urine doit être analysé dans les quatre heures qui suivent l’émission et ne pas avoir été exposé directement à la lumière. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 1 mg/dL. 67 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Urobilinogénurie de causes pré-hépatiques : Il peut y avoir surcharge de la capacité fonctionnelle du foie par : • Catabolisme accru de l’hémoglobine (hémolyse intravasculaire en général, résorption d’hématomes importants). • Formation accrue d’urobilinogène dans l’intestin (constipation importante, iléus). • Urobilinogénurie de causes hépatiques : Toute pathologie diminuant la capacité fonctionnelle du foie (hépatites virales, hépatites toxiques, hépatites chroniques, …) peut conduire à une élévation de concentration urinaire d’urobilinogène. AMMONIAC zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La principale source d’ammoniac est le tractus gastrointestinal. La flore intestinale en génère des quantités importantes au départ des acides aminés et de d’urée. L’ammoniac ainsi formé est transporté dans la veine porte vers le foie, où il est métabolisé en urée. zz PRÉLÈVEMENTS : L’analyse est réalisée sur sang total (EDTA ou héparine). Le prélèvement est soit artériel, soit veineux. Le prélèvement doit être placé sur glace et parvenir au laboratoire dans l’heure. La cigarette est une source de contamination tant du patient que du prélèvement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 75 μg/dL. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le taux d’ammoniac plasmatique s’élève en cas d’hépatite aiguë sévère et surtout d’hépatite fulminante ou de syndrome de Reye, suite à un réduction de l’extraction et de la métabolisation par le foie de l’ammoniac du sang portal. Il est également augmenté en cas d’affection hépatique chronique, surtout s’il existe un shunt porto-cave important. La valeur clinique de la détermination de l’ammoniac est limitée car le taux sanguin n’est pas bien corrélé au degré d’encéphalopathie. Le taux d’ammoniac plasmatique peut être augmenté en cas d’insuffisance rénale et dans une série d’affections métaboliques héréditaires. 68 CORPS CÉTONIQUES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les “corps cétoniques” sont constitués par l’acide acétylacétique, l’acide ß-hydroxybutyrique et l’acétone. La concentration de ces substances augmente lorsqu’il y a prédominance de la lipolyse sur la lipogenèse. Cette situation conduit en effet à l’élévation du taux d’acides gras libres dont le catabolisme aboutit à une quantité excessive d’acétylcœnzyme A par rapport aux capacités métaboliques (essentiellement l’intégration dans le cycle de Krebs). L’excès d’acétyl-cœnzyme A est transformé en acide acétoacétique, lui-même métabolisé en acide ß-hydroxybutyrique et acétone. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Urine fraîche recueillie de préférence dans en récipient à usage unique. Si un examen bactériologique doit être effectué sur le même échantillon, recueillir l’urine du matin, à mi-jet, après toilette, dans un récipient à usage unique, stérile. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence dans l’urine normale (seuil de sensibilité du screening : 5 mg/dL). Les résultats positifs sont exprimés en croix (+, ++, +++). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La mise en évidence d’une cétonurie peut être associée : • A l’acidocétose diabétique • Aux régimes sans apport en hydrates de carbone. • A l’hyperémèse de la grossesse. • Aux vomissements acétoniques chez l’enfant en bas âge. • Aux états fébriles (surtout en cas de maladies infectieuses). ACIDE δ-AMINOLÉVULINIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La synthèse de l’hème résulte d’une cascade de réactions biochimiques activées à chaque niveau par des enzymes spécifiques. Les porphyrines (uro- et copro-) dérivent de molécules plus simples (acide d-aminolévulinique et porphobilinogène) et donnent naissance au protoporphyrinogène (précurseur direct de l’hème). Un déficit héréditaire portant sur une enzyme induit une porphyrie. L’inhibition d’une enzyme par un agent toxique engendre une pathologie associée. L’enzyme la plus sensible aux cations lourds et plus spécifiquement 69 au plomb est la d-aminolévulinate déshydratase qui condense deux molécules d’acide d-aminolévulinique pour former le porphobilinogène. L’augmentation de l’acide daminolévulinique (excrété uniquement par la voie urinaire) représente donc un test relativement fiable d’intoxication par le plomb. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse s’effectue sur urines de 24 heures (ou dosage sur échantillons randomisés en screening) prélevés sur acide acétique glacial et conservés dans l’obscurité. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 0.45 mg/dL. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’augmentation importante de l’acide d-aminolévulinique s’observe non seulement dans les cas de saturnisme (en association avec une augmentation modérée des coproporphyrines) mais aussi dans certaines porphyries. COPROPORPHYRINES URINAIRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La synthèse de l’hème résulte d’une cascade de réactions biochimiques activées à chaque niveau par des enzymes spécifiques. Les porphyrines (uro- et copro-) dérivent de molécules plus simples (acide d-aminolévulinique et porphobilinogène) et donnent naissance au protoporphyrinogène (précurseur direct de l’hème). Un déficit héréditaire portant sur une enzyme induit une porphyrie. L’uro- et la coproporphyrine sont excrétées par voie rénale et intestinale. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse se réalise sur urines de 24 heures (ou dosage sur échantillons randomisés en screening). Les urines doivent être neutres ou alcalines et conservées dans l’obscurité. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Échantillon : 3 - 15 microg/100 ml. Urines de 24 h : < 200 microg/24 h. 70 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’augmentation des coproporphyrines urinaires s’observe non seulement dans les porphyries héréditaires mais également dans les intoxications par le plomb (en association avec une forte augmentation de l’acide d-aminolévulinique). PROTÉINES TOTALES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les protéines plasmatiques ont une action collective en intervenant dans le maintien de l’équilibre acido-basique et en tant que composant de la pression osmotique sanguine. Elles constituent l’essentiel du pool des acides aminés. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 64 - 83 g/L. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les variations de la concentration de la protéinémie totale ne présentent qu’un intérêt clinique limité. L’étude des protéines individuelles est une source de renseignements beaucoup plus riche. • L’hyperprotéinémie totale est le reflet soit, d’une hyperproduction (en particulier d’immunoglobulines) qui ne peut être investiguée que par le dosage des protéines spécifiques ou l’électrophorèse, soit d’une diminution de volume hydrique. • L’hypoprotéinémie totale peut résulter de pertes importantes (entéropathie exsudative, syndrome néphrotique, brûlures), d’un déficit de synthèse (pathologie hépatique), d’un apport insuffisant (malnutrition, malabsorption), ou d’une hémodilution. 71 PROTÉINES URINAIRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le filtre glomérulaire agit sélectivement vis-à-vis des protéines. Cette sélectivité est principalement due à la taille de ses pores et à la charge électrique négative de la membrane basale. Il en résulte que l’essentiel des protéines se retrouvant dans l’ultrafiltrat glomérulaire ne dépassent pas un poids moléculaire de l’ordre de 50.000 daltons (α1 microglobuline, RBG, β2 microglobuline, chaînes légères). La majeure partie des protéines de faible poids moléculaire est réabsorbée au niveau tubulaire. L’ensemble de ces processus limite la protéinurie physiologique à 80 mg/24 h. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage des protéines totales est effectué sur urines de 24 h Le dosage des protéines spécifiques est effectué soit sur urines de 24 h, soit sur un échantillon des secondes urines du matin. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Protéines totales (au repos) β2 microglobuline (PM 11800 D) α1 microglobuline (PM +/- 33000 D) R.B.P (Rétinol Binding Protein) Albumine (PM 65000 D) Transferrine (PM 90000 D) IgG (PM 160000 D) <80 mg/24 h < 0.3 mg/L < 12.5 mg/L < 0.5 mg/L < 25 mg/L < 2 mg/L < 17.5 mg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Altération de la filtration glomérulaire La filtration glomérulaire dépend de l’hémodynamique rénale (flux sanguin diminué, pression de filtration augmentée) et de l’intégrité du glomérule. L’atteinte du glomérule peut se situer au niveau de la surface de la membrane basale et donc modifier sa charge électrique, elle peut également augmenter à des degrés divers la porosité. La conséquence commune de ces atteintes glomérulaires est le passage dans l’ultrafiltrat de protéines de poids moléculaire élevé qui ne seront pas réabsorbées au niveau tubulaire. La sélectivité du glomérule est proportionnelle à sa capacité à s’opposer au passage de molécules de poids moléculaire croissant. Une protéinurie ne contenant que de l’albumine sera qualifiée de sélective, une protéinurie contenant à la fois albumine et IgG sera qualifiée de non sélective. Une protéinurie glomérulaire peut être fonctionnelle ou pathologique. Une protéinurie fonctionnelle est associée à : exercice physique, fièvre, position debout, grossesse… . Parmi les origines pathologiques des différentes protéinuries glomérulaires notons : • Glomérulonéphrites à lésions minimes (protéinuries sélectives) • Glomérulonéphrites aiguës 72 • Glomérulonéphrite membrano-proliférative • Collagénoses • Néphropathie diabétique Altération de la réabsorption tubulaire La réabsorption tubulaire est un processus métabolique actif aboutissant à la réabsorption quasi complète des protéines de faible poids moléculaire. La modification de la capacité de réabsorption tubulaire provoque l’apparition de celles-ci dans les urines. Parmi les origines pathologiques des différentes protéinuries tubulaires notons : • Syndrome Debré - Fanconi (anomalie héréditaire). • Pyélonéphrites. • Néphrites interstitielles (antibiotiques, métaux lourds, …). La distinction entre protéinurie glomérulaire sélective, non sélective, tubulaire et mixte, impose le dosage : • D’une protéine de faible poids moléculaire pour révéler les atteintes tubulaires (ex : α1-microglobuline, β2-microglobuline, R.B.P). • D’une protéine de haut poids moléculaire pour distinguer les protéinuries glomérulaires sélectives et non sélectives (ex : IgG). • De l’albumine. Le dosage de l’albumine est particulièrement indiqué chez le diabétique. Plusieurs enquêtes prospectives ont démontré la valeur prédictive de la “microalbuminurie” (excrétion urinaire de petites quantités d’albumine, comprises entre 30 et 300 mg/24 h) quant au développement ultérieur d’une néphropathie diabétique. Protéinurie de Bence-Jones. L’immunoélectrophorèse des urines est l’analyse de choix pour révéler la présence des chaînes légères Kappa et Lambda d’immunoglobulines. ÉLECTROPHORÈSE DES PROTÉINES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les techniques de séparation par électrophorèse consistent à soumettre à l’action d’un champ électrique, dans des conditions physico-chimiques déterminées, un ensemble de molécules possédant une charge électrique intrinsèque. L’application de ces techniques aux protéines plasmatiques permet leur séparation en fractions plus ou moins nombreuses, en jouant notamment sur le type de support. L’électrophorèse microzone sépare le sérum en 5 fractions : albumine, α1, α2, β, et γ-globulines. 73 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Albumine α1 α2 β γ 52 - 67 % 2 - 5 % 5 - 12 % 9 - 16 % 11 – 21 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Deux groupes de situations peuvent se présenter : • une anomalie dans la migration et/ou la présence de pics supplémentaires Bisalbuminémie : dédoublement du pic d’albumine, d’origine génétique ou acquise (médicaments), sans signification par lui-même. Pont βγ en cas de cirrhose du foie suite à une augmentation polyclonale des IgA. Pic monoclonal ou oligoclonal. • une anomalie quantitative Syndrome néphrotique (diminution de l’albumine, augmentation des α2 diminution des γ). Immunodéficience (diminution des γ) Réaction inflammatoire (diminution de l’albumine et de la transferrine , augmentation des α1, et des α2). Réponse immunitaire (augmentation des γ). Déficience en α1-antitrypsine. L’indication principale de l’électrophorèse des protéines est la recherche de paraprotéines, produites suite à une prolifération clonale de cellules B. Il s’agit d’immunoglobulines complètes ou dans certains cas de chaînes d’immunoglobuline. 74 IMMUNO-ÉLECTROPHORÈSE IMMUNO-FIXATION zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’immunoélectrophorèse est une technique de séparation des protéines sériques associant la migration dans un champ électrique (électrophorèse) et la précipitation des protéines à l’aide d’immun sérums poly-. ou monovalents. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Cette technique peut être appliquée à différents liquides biologiques. En général l’analyse est réalisée sur sérum et sur urines. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de caractère monoclonal. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le principal intérêt de l’immunoélectrophorèse est de distinguer le caractère mono-, oligo-, ou polyclonal d’une hyper-γ-globulinémie. L’utilisation d’antisérums monovalents permet en outre de spécifier la classe et le type de chaînes légères de l’immunoglobuline. Si l’immunocytome ne produit que des chaînes légères, l’immunoélectrophorèse des urines permettra leur détection et la détermination du type (kappa ou lambda). PRÉALBUMINE SÉRIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La préalbumine est synthétisée par le foie. A l’électrophorèse des protéines plasmatiques elle constitue la fraction la plus anodique, d’où son nom. C’est une protéine de transport pour les hormones thyroïdiennes. Elle stabilise également le complexe Rétinol-RBP. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. 75 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 9 ans < 13 ans > 13 ans 0,14 - 0,33 g/L 0,20 - 0,36 g/L 0,18 - 0,45 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt principal du dosage de la préalbumine se situe au niveau de l’évaluation de l’état nutritionnel et secondairement de l’investigation de la capacité fonctionnelle hépatique. • En cas de dénutrition : La diminution de la concentration de la préalbumine est un excellent indice de dénutrition notamment grâce à un temps de demi-vie court (1 – 2 jours). Toutefois, il convient de s’assurer de l’absence de toute autre cause de diminution (notamment la cœxistence d’un syndrome inflammatoire) avant l’interprétation. • Lors des affections hépatiques : La diminution de la concentration de la préalbumine est le reflet du déficit fonctionnel de l’hépatocyte retentissant sur la synthèse des protéines. ALBUMINE SÉRIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’albumine est synthétisée par le foie. Elle occupe, grâce à la diversité de ses propriétés, une place remarquable parmi les protéines plasmatiques. C’est une protéine de transport pour les ions inorganiques, organiques et pour de nombreux médicaments et hormones. Elle est responsable du maintien de la majeure partie de la pression oncotique du plasma. Elle constitue une réserve d’acides aminés. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 14 ans 14 - 60 ans 60 - 90 ans > 90 ans 76 38 - 54 g/L 35 - 52 g/L 32 - 46 g/L 29 - 45 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Augmentation : • Elle est la conséquence d’une hémoconcentration. Diminution : L’hypoalbuminémie est une pathologie courante d’étiologie variée et souvent mutifactorielle : • Apport protéique insuffisant (malnutrition, malabsorption) • Insuffisance de la synthèse hépatique • Pertes cutanées (brûlures), intestinales, hémorragiques, rénales (syndrome néphrotique) • Existence d’un syndrome inflammatoire, d’une maladie néoplasique. MICROALBUMINURIE zz DÉFINITION – PHYSIOLOGIE Le terme « microalbuminurie » qualifie une très faible élimination d’albumine dans les urines (entre 30 et 300 mg/g créatinine) non décelable par les tigettes réactives, et nécessitant l’usage de techniques plus sensibles. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Le dosage est réalisé sur échantillon d’urine ou urines de 24H. Les résultats des dosages sur échantillons doivent être exprimés en fonction du taux de créatinine urinaire. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE < 30 mg/g créatinine < 30 mg/24H zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Le dosage d’albumine en « micro quantité » permet de détecter une néphropathie débutante, principalement chez les patients diabétiques. La présence d’une « microalbuminurie » est un marqueur sensible d’insuffisance rénale chronique. Son dosage est utilisé pour le diagnostic, le suivi de l’évolution et l’évaluation de la réponse au traitement. Il est recommandé d’effectuer un dosage d’albumine urinaire sur 2 ou 3 prélèvements durant une période de 3 à 6 mois avant de conclure à une excrétion anormale, en gardant en mémoire que l’exercice endéans les 24H, une infection, de la fièvre, une hyperglycémie importante, une hypertension marquée peuvent augmenter celle-ci. 77 α1 ANTITRYPSINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’ α1-antitrypsine est une glycoprotéine synthétisée par le foie. Son action antiprotéasique s’exerce non seulement sur la trypsine, mais également sur d’autres enzymes protéolytiques. En particulier elle protège les poumons contre l’activité protéolytique de l’élastase libérée par les neutrophiles. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 0.78 - 2.00 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une majoration de l’ α1-antitrypsine est essentiellement associée à deux circonstances : • L’existence d’un syndrome inflammatoire • Une imprégnation œstrogénique. Les déficits en α1-antitrypsine se transmettent héréditairement. Chez le sujet homozygote, les taux sont généralement inférieurs à 50 mg/dL. Chez les sujets hétérozygotes ils sont généralement compris entre 95 et 160 mg/dL. Les taux bas en α1-antitrypsine sont essentiellement attachés à deux pathologies : • Hépatique, dans l’enfance (cirrhose infantile) • Pulmonaire, chez l’adulte (bronchopneumopathie chronique, emphysème) Le phénotypage de l’α1-antitrypsine peut compléter l’investigation. 78 OROSOMUCOÏDE (α1-GLYCOPROTÉINE ACIDE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’orosomucoïde (ou α1-glycoprotéine acide) est une glycoprotéine synthétisée par le foie. Son rôle physiologique reste mal connu. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 0.58 - 1.55 g/L Les valeurs d’orosomucoïde, nettement plus faibles chez le nouveau-né, augmentent rapidement pour atteindre les valeurs adultes après 1 mois. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Augmentation : D’une manière générale, on note une augmentation dans toutes les affections présentant une composante inflammatoire. En cas d’insuffisance rénale, l’élévation de l’orosomucoïde est due à la rétention de la fraction normalement filtrée par le glomérule. Sous androgènes, l’augmentation de l’orosomucoïde reste modérée. Diminution : La diminution de l’orosomucoïde peut résulter : • D’un déficit de synthèse de l’hépatocyte. • D’une perte protéique (fuite urinaire, digestive, cutanée). • D’une imprégnation œstrogénique (diminution toujours modérée). HAPTOGLOBINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’haptoglobine est une α2-glycoprotéine synthétisée par le foie qui présente la propriété de former un complexe stable avec l’hémoglobine libérée dans la circulation. L’haptoglobine n’est donc pas une protéine de “transport” au sens strict, mais plutôt une forme de “capture” de l’hémoglobine normale évitant son élimination urinaire. Trois phénotypes de différents poids moléculaires sont mis en évidence : Hp1-1, Hp2-1, Hp2-2. 79 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 0.26 - 1.85 g/L Le taux d’haptoglobine est pratiquement nul à la naissance, il s’élève régulièrement pour atteindre les valeurs adultes vers l’âge de 8 mois. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Augmentation : En l’absence d’hémolyse in vivo ou de déficit de synthèse hépatique, l’haptoglobine constitue un excellent marqueur d’un syndrome inflammatoire. Au cours de la réaction inflammatoire, l’augmentation de l’haptoglobine est corrélée à celle de l’orosomucoïde. Diminution : Une hémolyse intravasculaire même limitée provoque une diminution de l’haptoglobine Une insuffisance fonctionnelle hépatique peut se traduire par une diminution plus ou moins importante de l’haptoglobine. Lorsqu’une hémolyse survient en même temps qu’une réaction inflammatoire, la concentration d’haptoglobine peut être normale. CÉRULOPLASMINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La céruloplasmine est une glycoprotéine synthétisée par le foie. Elle migre dans la région des α2-globulines. Elle contient plus de 90 % du cuivre plasmatique et appartient au groupe des oxydases. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Adultes Nouveau-né Enfant 80 0.20 - 0.60 g/L 0.08 - 0.20 g/L 0.20 - 0.50 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de la céruloplasmine est un élément essentiel dans le diagnostic de la maladie de Wilson. Dans cette maladie génétique, le taux de céruloplasmine est nettement abaissé et le cuivre s’accumule dans le foie et le cerveau. La concentration en céruloplasmine augmente en présence d’un syndrome inflammatoire aigu ou chronique, en période de grossesse ou lors de traitement par les œstrogènes. α2-MACROGLOBULINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’ α2-macroglobuline est une glycoprotéine de grande taille. C’est un transporteur et un inhibiteur de protéase qui intervient dans le contrôle de la fibrinolyse. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme 1.50 – 3.50 g/L 1.75 – 4.20 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La principale application de l’ α2-macroglobuline se situe dans l’investigation d’un syndrome néphrotique. Dans ce cas l’augmentation de cette protéine est très nette. En effet, vu sa grande taille, elle n’est pas filtrée par les glomérules. De plus sa synthèse est augmentée, ce qui permet de compenser partiellement la réduction de la pression oncotique due à la perte d’albumine. L’imprégnation œstrogénique et diverses atteintes hépatiques induisent une augmentation modérée de l’ α2-macroglobulinémie. 81 CDT (CARBOHYDRATE DÉFICIENT TRANSFERRINE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La transferrine, glycoprotéine synthétisée par le foie, comporte six isoformes différentes suivant la richesse de la protéine en résidus d’acide sialique. Chez le sujet alcoolique, la proportion de formes peu sialylées devient prépondérante. Le dosage des CDT reprend l’ensemble des formes peu sialylées de la transférrine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 1.3 % 1.3 - 1.6 % consommation chronique d’alcool probable, à contrôler dans 3 à 4 semaines > 1.6 % consommation chronique d’alcool zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’élévation des CDT est liée, avec une grande spécificité, à la prise continue d’alcool. Le dosage de CDT trouve donc son application dans : • La vérification de l’abstinence alcoolique. • Le diagnostic de consommation alcoolique excessive chronique. CRP (PROTÉINE C - RÉACTIVE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La CRP, protéine synthétisée au niveau de l’hépatocyte, existe à l’état de traces chez l’individu sain. Elle possède un temps de demi-vie court (8 - 12 heures). La CRP joue le rôle d’activateur de la voie classique du complément et favorise la phagocytose bactérienne. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. 82 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 5 mg/L L’imprégnation œstrogénique élève légèrement le taux de la CRP. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’inflammation est la seule cause de l’augmentation de la CRP. De plus son temps de demi-vie plasmatique court la situe comme paramètre de choix dans l’investigation d’un processus inflammatoire. En effet elle augmente rapidement (dans les 6-10 h) et fortement (jusqu’à 1000 fois) en cas d’inflammation. Le taux se normalise rapidement après résolution de l’inflammation. Un dosage de CRP ultrasensible permet de mesurer des valeurs de CRP aussi basses que 0.02 mg/dL Une CRP à l’intérieur de la zone considérée comme normale (< 1.0 mg/dL, mais > 0,1 mg/dL) constitue un facteur de risque cardiovasculaire indépendant, conformément au concept actuel que l’athérosclérose est une maladie inflammatoire. CHOLESTÉROL zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le cholestérol est un élément indispensable au maintien de la structure et de la fonction de la membrane cellulaire. Il est également l’élément de base de la synthèse des hormones stéroïdiennes. Les sièges principaux de la biosynthèse du cholestérol sont le foie, l’intestin, les surrénales et les gonades. Le cholestérol circulant est catabolisé au niveau hépatique par conversion en sels biliaires et stéroïdes neutres éliminés avec la bile. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. En cas de mesure du seul cholestérol total, le jeûne n’est pas indispensable. Par contre la réalisation d’un bilan lipidique complet (avec mesure des triglycérides et du HDL-cholestérol) requiert un jeûne de 12 h. Il est recommandé de : • faire la mesure du cholestérol lorsque le patient est dans un état métabolique stable, et a gardé son alimentation habituelle et un poids stable au cours des 2 semaines précédant la prise de sang; • vu la variabilité intraindividuelle, ne prendre une décision médicale que sur la base de deux analyses séparées par au moins 1 semaine; • attendre 3 mois après un événement critique (infarctus, infection, traumatisme), car toutes ces conditions provoquent un abaissement du cholestérol. Le cholestérol total est fortement augmenté en cours de grossesse. 83 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : La cholestérolémie varie en fonction du sexe, de l’âge et du mode de vie. Dans le cas du cholestérol, les valeurs de référence ne représentent pas un reflet de la réalité, mais bien un objectif qu’il est souhaitable d’atteindre. A titre indicatif un taux < 190 mg/dL est habituellement considéré comme favorable chez un individu âgé de 35 à 45 ans s’il n’existe aucun désordre lipidique et si les autres facteurs de risques sont acceptables. aleur souhaitable V <190 Risque modéré 200 – 240 Risque élevé > 240 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : On considère que toute augmentation du cholestérol total de 1 % entraîne une augmentation de 2 % du risque d’affection coronarienne. Cependant ce sont les LDL qui jouent spécifiquement un rôle pathogène dans le développement de l’athérosclérose. Dès lors le LDL-cholestérol est un meilleur reflet du risque que le cholestérol total. Si on a longtemps considéré que seul le cholestérol total devait être mesuré au cours d’un examen de screening, les dernières recommandations du NCEP(“National Cholesterol Education Programme”) suggèrent de faire d’emblée un bilan lipidique complet avec mesure du cholestérol total, HDL-cholestérol et triglycérides et calcul du LDL-cholestérol. De plus l’évaluation globale du risque tiendra compte des autres facteurs (tabagisme, hypertension, obésité, diabète). HDL - CHOLESTÉROL zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Cette analyse permet le dosage de la fraction du cholestérol lié aux HDL (High density lipoprotéin). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Un jeûne de 12 heures doit être respecté. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : (recommandations du Belgian Lipid Club, 2012) Homme > 40 mg/dL Femme > 45 mg/dL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Un grand nombre d’enquêtes épidémiologiques mettent l’accent sur la relation inverse qui lie le taux de cholestérol HDL au risque d’athérosclérose. La valeur du cholestérol HDL peut 84 être exprimée par rapport au cholestérol total. On définit de la sorte un indice de risque. A titre indicatif le tableau ci-dessous reprend les valeurs de l’indice de risque, par rapport au risque moyen sur base de l’enquête Framingham. Homme Femme RISQUE CHOLESTÉROL / CHOLÉSTEROL HDL moyen 2 x moyen 3 x moyen 5 9,6 23,4 moyen 2 x moyen 3 x moyen 4,4 7,1 11 LDL - CHOLESTÉROL zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Cette analyse mesure la concentration en cholestérol lié aux LDL (Low density lipoprotéin). Cette mesure peut être quantitative ou estimée par la formule de Friedewald. Cholestérol LDL = Cholestérol total – Cholestérol HDL - Triglycérides 5 Cette formule n’est pas applicable si la valeur des triglycérides dépasse 400 mg/dL. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Un jeûne d’environ 12 heures doit être respecté. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : (recommandations du Belgian Lipid Club, 2012) patient à risque modéré < 115 mg/dL patient à haut risque < 100 mg/dL patient à très haut risque < 70 mg/dL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détermination du LDL-cholestérol est plus importante que le cholestérol total pour déterminer le risque cardiovasculaire. En effet ce sont les particules de LDL qui, après oxydation, jouent un rôle dans le développement des lésions d’athérosclérose. 85 Les recommandations concernant le niveau de LDL-cholestérol à ne pas dépasser ont régulièrement diminué ces dernières années. Les dernières recommandations du NCEP sont encore plus sévères que celles du Belgian Lipid Club : < 100 mg/dL. TRIGLYCÉRIDES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les triglycérides représentent les formes principales de stockage des lipides de réserve et servent de vecteurs au transport de l’énergie (sous forme d’acides gras). Ils s’accumulent principalement dans les tissus adipeux. Insolubles dans l’eau, ils sont véhiculés dans le plasma associés aux lipoprotéines. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Un jeûne de 12 heures doit être observé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 150 mg/dL (recommandations du Belgian Lipid Club, 2004) zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La contribution de l’hypertriglycéridémie au risque cardio-vasculaire est moins évidente que celle du cholestérol. Ce paramètre pris isolément n’a qu’une valeur pronostique limitée. L’hypertriglycéridémie est associée à des particules de LDL de petite taille, qui présentent une athérogénicité accrue. Il convient donc de l’intégrer dans un bilan lipidique et de tenir compte, en tout état de cause, des autres facteurs de risque (tabagisme, hypertension, obésité, diabète, …). APOLIPOPROTÉINES (APO AI, APO B) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les lipoprotéines constituent un système complexe de particules hétérogènes composées d’une partie lipidique et d’une partie protéique : les apolipoprotéines. Le rôle des apolipoprotéines ne se limite pas à maintenir la stabilité et l’intégrité structurelle des lipoprotéines, certaines d’entre elles, notamment les Apo A1 et Apo B participent acti- 86 vement au métabolisme des lipoprotéines en agissant comme activateur ou inhibiteur de la lipoprotéine lipase et de la Lécithine-Cholestérol-Acyl-Transférase (LCAT). Leur rôle est également important dans la reconnaissance des sites cellulaires des récepteurs lipoprotéiques. Les Apolipoprotéines A et B sont essentiellement synthétisées par le foie. Dans le plasma d’un sujet à jeun, on retrouve la majeure partie de l’Apo B dans les LDL (Low-density-lipoprotein) et de l’Apo AI dans les HDL (High-Density-lipoprotein). Rappelons que les LDL qui pénètrent les parois artérielles sont à l’origine des lésions d’athérosclérose. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Patient à jeun. L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Apo A1 Apo B > 120 mg/dL < 120 mg/dL Le taux d’Apo B augmente avec l’âge, la prise de contraceptifs oraux, chez le grand fumeur. Ils sont significativement plus bas chez le sportif de compétition. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : De nombreuses études ont montré que le risque d’athérosclérose était lié à l’augmentation de la teneur du plasma en lipoprotéines de basse densité (LDL, IDL, VLDL) alors que les lipoprotéines de haute densité (HDL) protègent plutôt de l’athérosclérose. Le degré de l’atteinte coronarienne est bien corrélé aux taux des apolipoprotéines AI et B : • les concentrations plus élevées d’Apo AI diminuent le risque d’athérosclérose, • les concentrations plus élevées d’Apo B augmentent le risque d’athérosclérose. Donc la signification clinique de l’apo AI est similaire à celle du HDL-cholestérol. La mesure de l’apo B permet en principe une meilleure évaluation du risque cardiovasculaire que celle du LDL-cholestérol, car elle reflète mieux le nombre des particules LDL. HOMOCYSTÉINÉMIE - HOMOCYSTINURIE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’homocystéine est un acide aminé soufré produit par la déméthylation de la méthionine. Deux voies métaboliques sont suivies par l’homocystéine : • La conversion en cystathionine sous l’action de la cystathionine-β-synthétase (CBS), qui utilise la vitamine B6. 87 • Le retour à la méthionine sous l’action d’une transférase qui utilise le N5-méthyl tétrahydrofolate, en présence de vitamine B12. Le N5-méthyl tétrahydrofolate est régénéré par la N5, N10-méthylène tétrahydrofolate réductase (MTHFR). Dans le plasma, l’homocystéine existe sous différentes formes : homocystéine réduite, disulfure (homocystine, homocystéine-cystéine) et liée aux protéines. Le dosage inclut toutes ces formes (“homocystéine totale”) zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Sérum et globules rouges doivent être séparés dans l’heure. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme < 23 μmole/L < 20 μmole/L La concentration augmente avec l’âge. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’hyperhomocystéinémie est considérée comme facteur de risque prédisposant aux thromboses. Elle résulte d’un déficit nutritionnel (folate, B12, B6) et/ou d’un désordre génétique provoquant une perte d’activité des enzymes impliqués dans les voies métaboliques de l’homocystéine (CBS et MTHFR). la mutation homozygote de la MTHFR (677 C Æ T) est associée à une hyperhomocystéinémie légère à modérée dans la mesure où il existe une carence en acide folique. La forme (rare) la plus sévère - de déficit génétique - est l’homocystinurie : elle résulte essentiellement d’un déficit en CBS (mutation homozygote). L’interprétation de résultats proches de la limite supérieure peut nécessiter la réalisation d’un test de charge à la méthionine. L’augmentation excessive de l’homocystéinémie, après une charge en méthionine, révèle une anomalie du métabolisme. Le dépistage systématique de l’hyperhomocystéinémie n’est pas recommandé. La découverte d’une hyperhomocystéinémie débouche sur un traitement simple : combinaison de folate, vitamine B12 et vitamine B6. RÉNINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La rénine est une enzyme (hydrolase) synthétisée par l’appareil juxtaglomérulaire rénal. Elle catalyse la transformation de l’angiotensinogène en angiotensine I (forme inactive), elle-même convertie en angiotensine II (forme active) sous l’action de l’enzyme de conversion (ACE). 88 L’angiotensine II possède une puissante action vasoconstrictrice et stimule la production d’aldostérone. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le sang est prélevé sur EDTA. Si l’analyse est postposée, le plasma est congelé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Chez l’adulte, pour un régime normo-sodé : En position couchée : 3 – 40 μU/mL En position debout : 4 – 46 μU/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La mesure de l’activité de la rénine permet de distingué un hyperaldostéronisme primaire (aldostérone élevée et rénine basse) d’un hyperaldostéronisme secondaire (aldostérone et rénine élevées). SODIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Cation majeur du liquide extra-cellulaire, le sodium joue un rôle fondamental dans l’équilibre hydrique des compartiments intra- et extra-cellulaires. Il contribue pour une part importante à la pression osmotique des liquides extracellulaires. Le maintien de sa concentration sanguine dans des limites étroites fait intervenir 4 mécanismes : • L’augmentation de la pression osmotique du plasma induit la sensation de soif et donc la prise d’eau. • L’augmentation de la natrémie et donc de la pression osmotique engendre la sécrétion d’hormone antidiurétique (ADH). L’ADH libérée provoque une augmentation de la réabsorption d’eau au niveau des tubes collecteurs. • L’aldostérone (le plus important des minéralocorticoïdes) agit au niveau rénal en modulant la réabsorption sodique par un mécanisme d’échange entre ions sodium et ions potassium ou H+. La sécrétion de l’aldostérone est elle-même sous contrôle du système rénine-angiotensine : une diminution du volume circulant engendre, au niveau des cellules juxtaglomérulaires, la sécrétion de rénine. La rénine hydrolyse l’angiotensinogène en angiotensine I ultérieurement transformée en angiotensine II. Outre son action hypertensive, l’angiotensine II stimule la sécrétion d’aldostérone. 89 • L’augmentation du volume sanguin dans l’oreillette stimule la sécrétion d’hormone natriurétique auriculaire qui augmente la sécrétion urinaire de sodium et inhibe la sécrétion d’aldostérone. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est effectué sur sérum ou plasma hépariné et sur urine de 24 h. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : sérum urine de 24 h 136 - 145 mmol/L 40 - 220 mmol/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Un nombre important de désordres peuvent provoquer une diminution de la natrémie. Cette hyponatrémie peut être due aussi bien à une déplétion du sodium échangeable qu’à une augmentation du volume hydrique. La déplétion sodique peut être due à un apport alimentaire insuffisant, aux pertes digestives (diarrhées), pertes rénales (diurétiques, tubulopathies, hypoaldostéronisme …). L’augmentation du volume hydrique peut être due à l’œdème (décompensation cardiaque, cirrhose, syndrome néphrotique), à la polydipsie, ou à une sécrétion inappropriée d’ADH. L’hypernatrémie est habituellement la conséquence d’un déficit hydrique relatif : prise d’eau insuffisante, pertes hydriques digestives, rénales (diabète insipide) ou cutanées. Parmi les circonstances pouvant conduire à une augmentation du capital sodé extra-cellulaire citons : le syndrome de Cushing (hypersécrétion des minéralocorticoïdes) et l’apport excessif de NaCl. POTASSIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le potassium est quantitativement le principal cation intracellulaire. Le gradient de concentration qui existe entre les compartiments intracellulaires et extracellulaires est maintenu grâce à un mécanisme de transport actif utilisant l’ATP comme source d’énergie. La quasi totalité du potassium filtré au glomérule est réabsorbée au niveau du tube contourné proximal. Au niveau du tube distal il y a sécrétion du K+ par échange entre K+ et Na+. L’échange Na+, K+ est stimulé par l’aldostérone dont la sécrétion est modulée essentiellement par le système rénine-angiotensine. Le mécanisme de sécrétion protège l’organisme 90 contre l’hyperkaliémie. Par contre une perte excessive de K+ n’est rectifiée que par un apport compensatoire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné (patient à jeun). Les hématies doivent être séparées du sérum ou du plasma au plutôt. L’hémolyse invalide le test. Le dosage est également réalisé sur urines de 24 h. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : sérum urine de 24 h 3.5 - 5.2 mmol/L 25.0 - 125.0 mmol/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Hypokaliémies : • Par carence d’apport • Par pertes digestives : vomissements, diarrhées prolongées, abus de laxatifs,. . . • Par pertes rénales (diurétiques, tubulopathies, hyperaldostéronisme) • Par passage vers l’intérieur des cellules (alcalose, traitement par l’insuline, β2 mimétiques) Hyperkaliémies : • Par insuffisance rénale (secondaire à la diminution de la sécrétion de K+) • Par insuffisance surrénalienne (secondairement à l’hypoaldostéronisme) • Par utilisation de diurétiques d’épargne potassique ou par surcharge médicamenteuse. • Par libération excessive à partir des cellules : en cas d’acidose, d’hémolyse massive, de rhabdomyolyse ou de lyse tumorale. Remarque : Avant de conclure à une hyperkaliémie il convient de s’assurer qu’il n’y a pas une erreur au niveau du prélèvement : hémolyse ou séparation tardive du plasma et des cellules. CHLORE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le chlore est l’anion majeur du compartiment extra-cellulaire. Il participe intimement à l’équilibre hydrique, à la pression osmotique et à la balance normale anion-cation des 91 liquides du compartiment extra-cellulaire. Au niveau du tube contourné proximal, la majeure partie du sodium réabsorbé activement est équilibrée électriquement par les ions chlore. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum de patient à jeun et sur urines de 24 h. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : sérum urines de 24 h 100 - 109 mmol/L 110 - 250 mmol/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’hypochlorémie est soit corrélée à l’hyponatrémie et l’on se réfère à l’investigation générale des hyponatrémies, soit en rapport avec un trouble de l’équilibre acido-basique (acidose métabolique et respiratoire gazeuse, alcalose métabolique). L’hyperchlorémie peut accompagner l’hypernatrémie, résulter d’un trouble de l’équilibre acido-basique (alcalose respiratoire, acidose métabolique, …) ou résulter de l’ingestion de chlorures combinés à un autre cation que le sodium. TROU ANIONIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Par définition, le trou anionique est la différence entre la somme des concentrations des principaux cations du plasma (sodium, potassium) et celle des principaux anions (chlorure, bicarbonate) : ([Na+] + [K+]) - ([Cl-] + [HCO3-]) Normalement le trou anionique correspond aux anions non-mesurés : protéines, surtout l’albumine, sulfate, phosphate. zz PRÉLÈVEMENT : Les analyses permettant le calcul du trou anionique sont réalisées sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 8 - 18 mmol/L 92 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détermination du trou anionique est surtout importante pour caractériser une acidose métabolique. Une élévation du trou anionique est observée dans les conditions suivantes et est due à l’accumulation d’anions spécifiques dans le plasma : Etiologie Anions retenus Diabète Insuffisance rénale Acidose lactique Intoxication au méthanol Intoxication à l’éthylène glycol Intoxication au salicylate Acétoacétate, b-hydroxybutyrate Phosphate, sulfate… Lactate Formate Hippurate, glycolate, oxalate Salicylate On peut observer un abaissement du trou anionique en cas d’hypoalbuminémie, d’hypergammaglobulinémie (protéines chargées positivement), d’hypercalcémie ou d’hypermagnésémie. BICARBONATES (RÉSERVE ALCALINE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le CO2 total représente la somme des ions bicarbonates (HCO3-) et du CO2 dissous. Le pH sanguin est maintenu, dans les conditions physiologiques normales, dans des limites très étroites (7.35 – 7.45 pour le sang artériel). Ce maintien est assuré par les systèmes tampons. Bien que sa capacité de tamponnement soit moindre que celle de l’hémoglobine et des protéines plasmatiques, le système HCO3- / CO2 constitue l’élément le plus efficace du fait que l’élimination pulmonaire de CO2 et la réabsorption tubulaire de HCO3- peuvent être rapidement adaptées. L’équilibre acido-basique s’accompagne d’un équilibre électrolytique garantissant l’électroneutralité. Dans cette balance électrolytique, Na+ représente 92 % des cations, HCO3- et Cl- représente 84 % des anions. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée, sans délais, sur sérum ou plasma hépariné. Le CO2 est rapidement perdu après débouchage des tubes. 93 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 22 – 31 mmol/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Il y a augmentation des bicarbonates en cas d’alcalose métabolique et d’acidose respiratoire compensée. Il y diminution en cas d’acidose métabolique et d’alcalose respiratoire compensée GAZ SANGUINS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les gaz sanguins (O2, CO2) sont quantifiés en terme de pression partielle. La saturation en oxygène représente le rapport entre l’oxyhémoglobine et l’hémoglobine totale. pH et pCO2 sont reliés par l’équation d’Henderson-Hasselbach : pH = 6.1 + log [HCO3- ] 0.03 x pCO2 Le bicarbonate, tel qu’il apparaît dans cette formule, représente plus de 90 % du CO2 total plasmatique, paramètre mesuré indépendamment des gaz sanguins, dans le cadre de l’ionogramme (voir Bicarbonates). zz PRÉLÈVEMENT : Les analyses sont réalisées sur du sang total hépariné, prélevé dans un seringue dépourvue de bulles d’air et obturée, en-déans 15 minutes. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Dans le sang artériel pO2 75-100 mmHg pCO2 35-45 mmHg saturation en oxygène 95-98 % pH7.35-7.45 Dans le sang veineux, la pO2 est nettement plus basse que dans le sang artériel, d’environ 60 mm Hg, la pCO2 est légèrement plus élevée (de 2 à 8 mmHg) et le pH plus bas (de 0.02 à 0.05). 94 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La mesure des gaz sanguins joue un rôle important dans le choix et le suivi du traitement de patients en insuffisance cardiopulmonaire. Elle joue aussi un rôle dans la caractérisation des troubles de l’équilibre acide-base. Trouble Altération primaire Réponse compensatoire Acidose métabolique È [HCO3- ] È pCO2 Ç pCO2 Alcalose métabolique Ç [HCO3- ] Acidose respiratoire Ç pCO2 Ç [HCO3- ] Ç [HCO3- ] Alcalose respiratoire È pCO2 CALCIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Plus de 99 % du calcium se retrouve sous la forme d’hydroxyapatite dans les tissus osseux. Dans le sang, le calcium est présent sous forme non-diffusible et diffusible. Sous la forme non-diffusible (qui représente environ 45 % du taux sérique) il est lié aux protéines (principalement l’albumine); sous sa forme diffusible il est soit complexé (citrate, phosphate,…) (5 % du taux sérique), soit libre et ionisé, c’est-à-dire physiologiquement actif (50 % du taux sérique). Le calcium, sous sa forme ionisée, intervient de manière fondamentale dans de nombreuses réactions enzymatiques. Il participe à l’action de plusieurs hormones et tient une place active dans les processus de transferts membranaires. La régulation de la calcémie s’effectue par l’intermédiaire de trois hormones : le 1α, 25- dihydroxycholécalciférol (métabolite le plus actif de la vitamine D), la calcitonine et la parathormone. L’action de ces hormones est complexe et imbriquée. Elle s’exerce au niveau de trois organes cibles : le tissu osseux, l’intestin, le rein. Au niveau de la calcémie, la parathormone et le 1α, 25-dihydroxycholécalciférol provoquent une augmentation, la calcitonine une diminution. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum de patient à jeun et sur urines de 24 h. De nombreuses substances (notamment en cas d’imprégnation œstrogénique) perturbent le test. La calcémie suit un rythme circadien. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : sérum 10J - 2 ans 2.25 - 2.75 mmol/L sérum 2 ans - 12 ans 2.20 - 2.70 mmol/L Adultes 2.18 - 2.60 mmol/L Urines de 24 h 2.50 - 7.50 mmol/24 h 95 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Avant d’interpréter une augmentation ou une diminution de la calcémie, il convient de s’assurer que celle-ci n’est pas due à une augmentation ou une diminution des protéines porteuses et plus particulièrement à l’albumine. On peut également mesurer spécifiquement le calcium ionisé. Hypercalcémie : L’élévation de la calcémie peut être due à de nombreux désordres, les étiologies principales étant l’hyperparathyroïdisme et les états néoplasiques. L’hypercalcémie paranéoplasique peut être due à un envahissement par des métastases ostéolytiques, ou à la sécrétion par la tumeur de PTHrP (“parathormone related peptide”) ou de 1α,25-dihydroxycholécalciférol. Autres causes : La maladie de Paget, l’intoxication par la vitamine D, la sarcoïdose, l’intoxication par la vitamine A, l’immobilisation, la thyrotoxicose et l’utilisation de diurétiques (thiazidiques …). Hypocalcémie : Les causes principales d’hypocalcémie sont : • L’hypoparathyroïdisme • L’insuffisance rénale chronique • La carence ou le défaut de résorption du calcium et/ou de la Vitamine D. L’insuffisance rénale peut masquer, en abaissant le calcium sérique, un hyperparathyroïdisme; le dosage de la parathormone se révèle dans ces cas indispensable. PHOSPHORE (PHOSPHATES) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le phosphore plasmatique total est constitué d’une fraction minérale et d’une fraction organique quantitativement la plus importante. Le dosage du phosphore plasmatique mesure la fraction minérale du phosphore total. Outre son rôle capital dans la minéralisation osseuse, le phosphore entre dans la composition de nombreuses molécules physiologiquement très importantes : phospholipides, acides nucléiques, ATP et autres nucléotides… La régulation de la phosphatémie est sous la dépendance de trois hormones : le 1α, 25-dihydroxycholécalciférol (métabolite le plus actif de la vitamine D), la calcitonine et la parathormone. L’action de ces hormones est complexe et imbriquée. Elle s’exerce au niveau de trois organes cibles : le tissus osseux, l’intestin et le rein. Au niveau de leurs répercutions sur la phosphatémie, la parathormone et la calcitonine provoquent une diminution, la vitamine D une augmentation. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement est réalisé à jeun. Le dosage est réalisé sur sérum et urine de 24 h. 96 Le sang doit être centrifugé rapidement après le prélèvement compte tenu de la richesse en phosphore des globules rouges. L’hémolyse invalide le test. La phosphatémie suit un rythme circadien (taux le plus élevé en fin de matinée). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Sérum < 10 j 1.41 – 2.91 mmol/L 10 j – 2 ans 1.29 – 2.10 mmol/L 2 – 12 ans 1.03 – 1.87 mmol/L 12 – 60 ans 0.78 – 1.42 mmol/L > 60 ans H 0.71– 1.26 mmol/L > 60 ans F 0.81 – 1.36 mmol/L Urine de 24 h 12.9 - 42.0 mmol/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hyperphosphatémies : L’hypoparathyroïdisme s’accompagne d’ hyperphosphatémie et d’hypophosphaturie. L’hyperphosphatémie liée à un pseudohypoparathyroïdisme résulte d’une insensibilité tubulaire à la parathormone. L’insuffisance rénale, suite à la réduction de la filtration glomérulaire, peut entraîner de l’hyperphosphatémie. D’autres situations telles que l’intoxication par la vitamine D, les processus ostéolytiques étendus, l’acromégalie peuvent provoquer une élévation de la phosphatémie. Les hypophosphatémies : L’hypophosphatémie mise en évidence dans l’hyperparathyroïdisme résulte de la diminution de la réabsorption tubulaire des phosphates consécutive à l’augmentation du taux de la parathormone. Lors de carence en vitamine D, l’hypophosphatémie est due à une diminution de l’absorption intestinale mais aussi à un hyperparathyroïdisme secondaire à l’hypocalcémie. Certaines pathologies rénales complexes telles que le syndrome de Debré-Fanconi peuvent s’accompagner d’hypophosphatémie, suite à une atteinte tubulaire proximale. Une hypophosphatémie sévère peut se rencontrer dans les situations suivantes : • Alcoolisme • Réalimentation après un jeune prolongé. • Correction de l’acidocétose diabétique. • Prise orale prolongée de gel d’alumine. La phosphaturie reflète essentiellement les variations de l’apport alimentaire. Ce dosage ne peut donc être interprété qu’en fonction des autres paramètres du métabolisme phosphocalcique. 97 MAGNÉSIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’organisme adulte contient 20 à 28 g. de mg, dont plus de 50 % se trouvent dans les tissus osseux, le reste étant essentiellement intracellulaire. Comme le calcium, le magnésium se présente sous deux formes : • une forme ultrafiltrable : ionisée (physiologiquement active) ou complexée (citrates…) • une forme non diffusible : liée aux protéines (principalement à l’albumine). Le magnésium joue un rôle physiologiquement important dans les réactions de phosphorylation oxydative et dans l’activité de nombreuses enzymes; il intervient également dans les phénomènes d’excitabilité neuromusculaire. L’absorption du mg alimentaire a lieu au niveau de la muqueuse de l’intestin grêle. La régulation de la magnésémie est encore mal connue, elle est mutifactorielle et fait probablement intervenir la parathormone et l’aldostérone. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Patient à jeun. L’analyse est réalisée sur sérum, érythrocytes (tube hépariné) et urine de 24 h. L’hémolyse invalide le dosage. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Sérum Erythrocytes Urines de 24 h 0.62 - 1.07 mmol/L 1.65 - 2.65 mmol/L 3.0 - 5.0 mmol/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’hypomagnésémie. Par malabsorption (sprue, stéatorrhée, résection du grêle), par pertes excessives d’origine intestinale (diarrhées importantes) ou rénale (nécrose tubulaire aiguë, diurétiques). Par hypoparathyroïdisme : l’hypomagnésémie est dans ce cas souvent accompagnée d’hypocalcémie. Par hyperaldostéronisme primaire. Diverses situations telles que l’alcoolisme chronique, la pancréatite aiguë peuvent s’accompagner d’hypomagnésémie. Hypermagnésémie : • Liée à l’insuffisance rénale. Dans la spasmophilie constitutionnelle le magnésium sérique est rarement diminué, le magnésium érythrocytaire (reflet espéré du mg intracellulaire) semble être dans ce cas un meilleur indicateur. 98 ZINC zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE Le zinc est un oligo-élément essentiel impliqué dans de nombreux aspects du métabolisme cellulaire. Il est nécessaire à l’activité de nombreuses enzymes, il joue un rôle dans la fonction immunitaire, la synthèse de protéines, la synthèse du DNA, la division cellulaire. Un apport journalier de zinc est requis. 75 à 88 % du zinc sanguin total se trouve dans les érythrocytes. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Le dosage est réalisé sur sérum ou plasma (tube spécial pour métaux) le matin à jeun et urines de 24 h. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Sérum : Urines de 24 h : 70 – 120 µg/dL 150 – 1200 µg/24h zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Des carences mineures s’observent lors d’apports insuffisants ou de besoins accrus (adolescents, femmes enceintes, personnes âgées) Des carences modérées sont rencontrées dans l’alcoolisme, les insuffisances hépatiques, insuffisance rénale et malabsorption. Une carence sévère est rare dans nos pays industrialisés. Une augmentation du zinc sérique peut s’observer chez certains patients hémodialysés, lors d’exposition à des fumées contenant des sels de zinc. VITAMINE D (25 - HYDROXY VITAMINE D3, 25-HYDROXYCHOLÉCALCIFÉROL) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La vitamine D existe sous 2 formes : ergocalciférol (vit. D2) d’origine végétale, et cholécalciférol (vit. D3) d’originie animale et humaine. La vitamine D naturelle ou cholécalciférol (vit. D3) est une hormone « ultraviolet dépendante ». Elle subit au niveau du foie une première hydroxylation qui la transforme en 25-hydroxy vitamine D3, forme circulante la plus importante 99 mais ne possédant qu’une activité biologique faible. La deuxième hydroxylation se produit au niveau du rein et conduit à la synthèse de la 1-25 dihydroxy vitamine D3 qui se révèle être le métabolite le plus actif sur l’absorption intestinale du calcium et sur la mobilisation du calcium osseux. Au niveau rénal, la 1-25 dihydroxy vitamine D3 stimule la réabsorption du calcium et du phosphore. La vitamine D se présente donc comme une hormone hypercalciémante. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Vitamine D totale (25-OHD2 + 25-OHD3): > 20 ng/mL Cette valeur constitue un objectif à atteindre pour le bien-être de l’individu, en particulier son métabolisme phospho-calcique. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • L’augmentation du taux de 25-hydroxy vitamine D3 résulte généralement soit d’un apport exagéré (habitude diététique, automédication, …) soit d’une synthèse excessive au niveau de la peau (exposition excessive au soleil). Les risques d’intoxication sont nets au-delà de 100 mg/mL. • Les taux bas de 25-hydroxy vitamine D3 se retrouvent principalement lorsqu’il y a un déficit alimentaire, lorsque la synthèse au niveau de la peau est insuffisante (exposition insuffisante aux U.V), lors d’un trouble de l’absorption consécutive à une pathologie du tractus gastro-intestinal ou en cas d’atteinte rénale chronique. PARATHORMONE (INTACTE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La parathormone est synthétisée dans les cellules principales des glandes parathyroïdes. La régulation de la synthèse et de la sécrétion sont sous la dépendance du taux de calcium ionisé par un mécanisme du type feed-back négatif. L’action de la parathormone est multifocale; elle s’exerce principalement : • au niveau osseux, en synergie avec la 1-25 dihydroxy vitamine D, où elle mobilise le calcium. • au niveau rénal où elle provoque la réabsorption du calcium et l’excrétion des phosphates. • sur la synthèse de la 1-25 dihydroxy vitamine D qui est stimulée. 100 La parathormonémie suit un rythme circadien présentant un maximum entre 14 heures et 16 heures. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement est effectué le matin chez un patient à jeun. L’analyse est réalisée sur sérum. Après centrifugation, l’échantillon doit être congelé immédiatement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 14 – 72 ng/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Il y a augmentation de la parathormonémie en cas d’hyperparathyroïdisme. Celui-ci peut être primaire (hyperplasie, adénome, carcinome), ectopique (associé à un carcinome rénal ou bronchique) ou secondaire en réponse à une diminution de la calcémie (hypovitaminose D, insuffisance rénale chronique, …). • La parathormone est diminuée en cas d’hypoparathyroïdie et d’hypercalcémie quelle qu’en soit la cause. CALCITONINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La calcitonine est synthétisée dans les cellules parafolliculaires thyroïdiennes. Son rôle dans la régulation de la calcémie est moins clair que celui de la parathormone. La fonction principale de la calcitonine serait de protéger le squelette durant les périodes de besoins accrus, telles que croissance, grossesse, lactation, en inhibant la résorption osseuse. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur EDTA sur glace à jeun. L’échantillon doit être congelé immédiatement. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Pour les individus normocalciques : < 15 pg/mL. L’imprégnation œstrogénique induit une augmentation de la calcitoninémie. 101 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’indication clinique essentielle du dosage de la calcitonine est le carcinome médullaire thyroïdien. Dans ce cas, l’augmentation de la calcitonine peut être très importante. Toutefois, elle peut n’être qu’intermittente et il sera alors nécessaire de recourir à un test de stimulation (test à la pentagastrine). CUIVRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le cuivre est un oligo-élément dont la distribution dans l’organisme est ubiquitaire. La majeure partie du cuivre alimentaire est éliminée dans les matières fécales. L’essentiel du cuivre absorbé est retenu dans l’organisme, seule une petite fraction est éliminée dans les urines. Le cuivre sanguin est essentiellement lié à la céruloplasmine. Dans les cellules de l’organisme, le cuivre est stocké par association à diverses protéines, prenant part aux réactions d’oxydo-réduction. Le cuivre joue un rôle important dans le métabolisme du fer : la déficience en cuivre réduit l’absorption de fer et une déficience sévère en cuivre s’accompagne d’anémie. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage se réalise sur sérum ou plasma (tube spécial pour métaux) et urines de 24 h. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Dans le sérum 6 – 12 ans Hommes Femmes Urines 24 h 80 – 160 µg/dL 70 – 140 µg/dL 80 – 150 µg/dL 10 – 50 µg/g créat. La cuprémie augmente en cas d’imprégnation œstrogénique. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une augmentation du cuivre sérique se constate s’il y a : • syndrome inflammatoire. • cirrhose. • néoplasies diverses, et notamment du système hématopoïétique. La cuprémie est diminuée : • dans la maladie de Wilson (avec abaissement de la céruloplasmine et hypercuprurie associée). • dans les protéinuries importantes (une quantité appréciable de céruloplasmine se retrouve dans l’urine). 102 LITHIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Très bien résorbé par le tractus gastro-intestinal, le lithium atteint sa concentration plasmatique maximale en moins de quatre heures. Par contre, la pénétration au niveau du système nerveux est faible et lente. Le lithium est excrété par voie rénale. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. A l’instauration du traitement, le prélèvement est effectué généralement 12 heures après l’administration. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Norme thérapeutique : 0.6 - 1.2 mmol/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les sels de lithium sont administrés par voie orale dans le traitement des psychoses maniaco-dépressives. Les concentrations plasmatiques efficaces habituellement conseillées oscillent entre 0.6 et 1.2 mmol/L. Le seuil de toxicité est de 1.5 mmol/L. La concentration plasmatique dépendant de l’âge, de l’élimination rénale et de la prise concomitante d’autres médicaments. Il est indispensable de doser la lithiémie pour s’assurer de l’efficacité et de la non toxicité du traitement. α-AMYLASE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Sécrétée essentiellement par le pancréas exocrine et les glandes salivaires, l’α-amylase provoque l’hydrolyse des amidons en libérant, selon les substrats, maltose, maltotriose, et dextrine. En dehors de rares cas de macroamylasémie, le faible poids moléculaire de cette enzyme permet son élimination par le rein. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné, ainsi que sur urine de 24 h. De nombreux médicaments et notamment les contraceptifs oraux peuvent provoquer une augmentation de l’amylasémie. 103 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Sérum Urine 30 - 118 U/L < 650 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • L’augmentation la plus spectaculaire de l’ α-amylase se rencontre lors de pancréatites aiguës; elle est précoce (endéans 12 h), atteint généralement une valeur maximale après 24 à 36 heures et retourne à une valeur normale endéans 4 à 6 j. • Toute une série de situations, notamment celles qui provoquent un syndrome abdominal aigu sont susceptibles de provoquer un accroissement de l’activité amylasique : ulcère perforé, cholécystite aiguë, péritonite aiguë, obstruction intestinale, grossesse extrautérine… • Une augmentation persistante de l’amylase sérique doit faire suspecter une macroamylasémie. En effet celle-ci est due à l’existence de complexes IgA-amylase ou IgG-amylase qui ne sont pas filtrés par les glomérules et s’accumulent donc dans le sérum où les taux peuvent atteindre des valeurs 6 à 8 fois supérieurs aux valeurs de référence. Cette condition n’est pas associée à des symptômes cliniques. • L’insuffisance rénale s’accompagne d’une augmentation de l’amylasémie. • Lors d’infections par le virus ourlien, l’augmentation de l’amylase est de règle (plus de 95 % des cas); elle est dans cette circonstance due à la libération de l’enzyme salivaire. • L’amylasurie, examen complémentaire au dosage de l’amylase et de la lipase sérique, présente deux propriétés théoriquement utiles au diagnostic : - l’élévation persiste plus longtemps dans l’urine que dans le plasma. - l’hyperamylasémie consécutive à une insuffisance rénale ne s’accompagne pas d’hyperamylasurie. CHOLINESTÉRASE PLASMATIQUE TEST D’INHIBITION PAR LA DIBUCAÏNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Deux groupes d’enzymes sont capables d’hydrolyser l’acétylcholine : • l’acétylcholinestérase (ou cholinestérase vraie) retrouvée principalement au niveau de la jonction neuromusculaire où son rôle est la destruction du neurotransmetteur acétylcholine. • L es cholinestérases plasmatiques ou pseudocholinestérases qui outre, l’hydrolyse de l’acétylcholine, catalysent celle de nombreux autres esters de la choline. Les cholinestérases plasmatiques sont des glycoprotéines synthétisées par le foie. 104 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 6.2 - 16.8 U/mL % d’inhibition de l’activité par la dibucaïne : > 70 %. A la naissance l’activité cholinestérasique est basse. Les valeurs adultes sont atteintes vers la puberté. Il y a diminution de l’activité durant la grossesse. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • De nombreuses circonstances pathologiques peuvent conduire à une diminution de l’activité pseudo-cholinestérasique : altération de la fonction hépatique (hépatites aiguës et chroniques, cirrhose, carcinome avec métastases hépatiques), infarctus du myocarde, collagénoses, infections aiguës, …). • En cas d’intoxication par les organophosphorés, l’activité cholinestérasique diminue par fixation stable du toxique sur l’enzyme. • Certains variants génétiques présentent une activité inadéquate. Ils peuvent poser des problèmes en anesthésiologie suite à l’administration de succinyldicholine. La détermination de l’activité cholinestérasique doit être, dans ce cas, combinée avec un test d’inhibition par la dibucaïne. CRÉATINE KINASE ET ISOENZYMES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La créatine kinase (CK) catalyse la phosphorylation de la créatine par l’ATP et la transformation inverse de la créatine phosphate en créatine et ATP. La créatine kinase est composée de deux sous-unités B et M. Trois isoenzymes sont présentes dans les tissus humains : la CK-BB se rencontre principalement dans le tissus nerveux, la CK-MB au niveau du muscle cardiaque, la CK-MM au niveau des muscles squelettiques. Il faut souligner que la CK-MB n’est pas spécifique du cœur : si c’est le cœur qui en contient le pourcentage le plus élevé par comparaison à la CK-MM (20 %), elle est néanmoins présente aussi dans le muscle squelettique (jusqu’à 4 %). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma prélevé sur héparine. 105 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : CK H F 20 - 200 U/L 20 - 180 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les tissus musculaires cardiaques et squelettiques sont riches en CK. On peut donc s’attendre à ce que tout processus pathologique perturbant l’intégrité de ces tissus provoque une augmentation de la créatine kinase. En pathologie musculaire : • Un effort musculaire important ou un traumatisme (par exemple des injections intramusculaires) peuvent conduire à une augmentation passagère et importante des CK. • Les CK augmentent dans les différents types de dystrophies musculaires progressives (surtout de type Duchenne), ainsi que dans d’autres maladies musculaires (polymyosite, dermatomyosite). Toutefois la valeur diminue avec l’âge par suite de la régression progressive de la masse musculaire fonctionnelle. Dans ces affections, comme après entraînement, par exemple chez les marathoniens, la teneur relative du muscle squelettique en CK-MB augmente et dépasse 4 %. • Il y a peu ou pas d’élévation des CK dans les affections musculaires neurogènes (myasthénie, sclérose multiple…). En pathologie cardiaque : Dans l’infarctus du myocarde on observe une augmentation précoce des CK et CK-MB (3 à 6 heures après le début de la crise). L’activité est maximale après 16-24 heures. L’augmentation des CK et de la fraction MB précède celles de la GOT et de la LDH. Le retour au taux de base s’effectue dans les 72 heures. Les CK augmentent aussi après cardioversion, cathétérisme ou chirurgie cardiaque. Autres causes d’élévation de CK : • hypothyroïdie. • ischémie cérébrale, trauma crânien. • divers médicaments. • grossesse, accouchement. TROPONINE I ET T (TN IC, TN TC) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le complexe troponine est constitué de 3 polypeptides distincts : troponine C, troponine I, troponine T. Ces protéines interviennent dans la régulation de la contraction des muscles 106 striés. Les troponine I et T existent sous plusieurs isoformes moléculaires distinctes, dont une forme spécifique du muscle cardiaque : la troponine Ic (TnIc) et la troponine Tc (TnTc). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : • TnIc : • TnTc : < 0.06 μg/L < 0.03 μg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Dans l’infarctus TnIc et TnTc présentent une cinétique similaire : • Augmentation de la concentration sanguine dans les 3 à 6 heures suivant le début de la douleur thoracique. • Pic vers 24 heures. Un 2ème pic peut s’observer vers 48-72 h. • Retour au taux de base après 5 à 10 jours. En cas de thrombolyse réussie, le premier pic est plus précoce (12 h). TnIc et TnTc présentent l’avantage d’une spécificité myocardique quasi absolue. Elles sont donc particulièrement intéressantes lorsque le diagnostic différentiel des lésions musculaires et myocardiques est difficile à établir avec les marqueurs classiques. En particulier un effort physique très intense ne s’accompagne pas d’une élévation des troponines. Les concentrations de TnIc ou TnTc peuvent augmenter en cas de lésion myocardique nonischémique (traumatisme, décompensation cardiaque…). Les concentrations sériques de Tn Ic et Tn Tc étant normalement très faibles, leur dosage permet de détecter des lésions myocardiques de faible importance. On utilise deux niveaux décisionnels : un pour les lésions myocardiques minimales (angor instable), l’autre pour l’infarctus myocardique. En cas d’angor instable, une valeur augmentée de TnIc et TnTc a une valeur pronostique et constitue un élément prédictif d’évolution vers l’infarctus. Vu l’élévation prolongée, le dosage des troponines permet un diagnostic rétrospectif de nécrose myocardique et remplace le dosage de LDH dans cette application. 107 MYOGLOBINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La myoglobine est une hémoprotéine qui fixe l’oxygène et favorise sa diffusion dans le muscle. Elle est présente dans le muscle squelettique et le myocarde : elle n’a donc aucune spécificité cardiaque. zz PRÉLÈVEMENT : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme 24-72 ng/mL 19-51 ng/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La concentration sérique de myoglobine augmente après un traumatisme du muscle squelettique, même minime, un traumatisme cardiaque ou un infarctus myocardique. La myoglobine est un marqueur précoce, mais non-spécifique, de l’infarctus myocardique. L’augmentation devient détectable dans les 3 heures suivant l’accident ischémique. Un pic est atteint entre 8 et 12 heures, plus rapidement en cas de thrombolyse réussie. Le retour à la normale a lieu endéans 24-36 heures. Un 2ème pic s’observera en cas de récidive d’infarctus. Vu sa petite taille la myoglobine est rapidement éliminée dans les urines : une augmentation de la concentration sérique est observée en cas d’insuffisance rénale. Dans le diagnostic de l’infarctus myocardique, le dosage de la myoglobine possède une valeur prédictive négative élevée : l’absence d’élévation de la myoglobine dans les heures suivant l’apparition de douleurs thoraciques suggestives permet d’exclure le diagnostic d’infarctus myocardique. N-TERMINAL PRO-BRAIN NATRIURETIC PEPTIDE TYPE B zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La décompensation cardiaque est une affection sévère dont la prévalence augmente avec l’âge. En l’absence d’un traitement adéquat, elle entraîne le décès dans 50 % des cas endéans les 5 ans qui suivent le diagnostic d’où la nécessité d’un diagnostic précoce. Le peptide natriurétique type B (BNP, 32 acides aminés) est une hormone produite au niveau des myocytes des ventricules cardiaques sous forme de pre-pro-BNP (132 acides aminés) 108 clivé d’abord en proBNP (108 acides aminés) puis en N-terminal proBNP (76 acides aminés) et enfin en BNP, seule forme biologiquement active. Une surcharge ventriculaire s’accompagne d’une augmentation de la production de BNP et d’une augmentation des taux sériques de BNP et de la forme inactive N-terminal proBNP. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : Le test est réalisé sur sérum ou plasma hépariné zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Si < 300 pg/mL (tout âge) : insuffisance cardiaque peu probable Valeur élevée et dyspnée : insuffisance cardiaque probable si > 450 pg/mL pour patient < 50 ans > 900 pg/mL pour patient entre 50 et 75 ans >1800 pg/mL pour patient > 75 ans zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Diagnostic différentiel dyspnée d’origine cardiaque et dyspnée d’origine pulmonaire : les taux sont normaux dans la dyspnée d’origine pulmonaire ; ils sont augmentés dans la dyspnée cardiaque (valeurs d’autant plus élevées que l’insuffisance cardiaque est sévère) • Diagnostic précoce de la décompensation cardiaque : en présence d’un taux élevé, le diagnostic doit être confirmé par échographie • Bonne valeur prédictive négative • L’insuffisance rénale peut occasionner une élévation des taux γ-GLUTAMYL-TRANSFÉRASE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La γGT est une peptidase qui catalyse le transfert d’un groupe glutamyl d’un peptide vers un accepteur. Ses localisations tissulaires sont multiples; c’est toutefois au niveau rénal, pancréatique et hépatique que les concentrations sont les plus élevées. L’enzyme présente dans le sang provient essentiellement du système hépatobiliaire. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : Le dosage s’effectue sur sérum ou plasma hépariné. 109 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Femme Homme < 38 U/L < 73 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La concentration sanguine de γGT est augmentée lors de tous les troubles hépatiques : les élévations les plus fortes s’observent en cas d’obstruction biliaire et de tumeurs hépatiques primaires ou secondaires. On peut considérer qu’à cet égard la γGT constitue le marqueur enzymatique le plus sensible. La γGT augmente également avec la prise chronique d’alcool et de certains médicaments (anticoagulants oraux, hypolipémiants, contraceptifs). Une augmentation de γGT en cas d’alcoolisme ne signifie pas nécessairement l’existence d’une atteinte hépatique. L’utilité de la γGT comme test de dépistage de l’alcoolisme est limitée : le taux peut être normal chez certains alcooliques et la corrélation avec les quantités absorbées est mauvaise. LACTATE DÉSHYDROGÉNASE (LDH) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La lactate déshydrogénase (LDH) est une enzyme de la glycolyse. Elle catalyse la transformation du lactate en pyruvate. La LDH est très largement distribuée dans de nombreux tissus (muscles squelettiques, foie, cœur, érythrocytes …). L’électrophorèse permet la mise en évidence cinq isoenzymes (voir ISO LDH). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 219 - 413 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Désordres hématologiques : • La plus forte augmentation de la LDH s’observe au cours des anémies pernicieuses et mégaloblastiques. Dans ces cas, le retour à la normalité de la LDH constitue un indice sensible de l’efficacité du traitement. • On note une augmentation de LDH au cours des poussées aiguës d’une anémie hémolytique. Les formes chroniques ne s’accompagnent en général pas de variations marquées de LDH. 110 Cancers : • De nombreuses néoplasies s’accompagnent d’une majoration de LDH. Pathologie cardiovasculaire : • Infarctus du myocarde : L’augmentation de LDH se manifeste 8 à 10 h après l’installation des signes cliniques. Les valeurs sont maximales 3 à 5 jours plus tard. Le retour à la normale s’effectue en général dans les 10 à 15 jours. Les valeurs pathologiques de la LDH persistent plus longtemps que celles de la CPK ou de la GOT. • Augmentation en cas d’embolie pulmonaire. • Valeur normale dans l’angine de poitrine. Pathologie hépatobiliaire : L’augmentation est nette dans l’hépatite toxique aiguë et l’hépatite obstructive. Elle reste modérée dans l’hépatite virale et la mononucléose infectieuse. Certaines myopathies peuvent s’accompagner d’une augmentation de la LDH : dystrophie musculaire, polymyosite, traumatisme musculaire. Remarque : Etant donné la large distribution de l’enzyme dans les différents tissus, l’interprétation des variations de la LDH est facilitée lorsqu’est réalisée conjointement la séparation électrophorétique de ses isoenzymes. ISO-LDH zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Enzymes de la glycolyse, les lactates déshydrogénases (LDH), sont abondantes dans de nombreux tissus différents. L’électrophorèse des LDH met en évidence cinq isoenzymes que l’on numérote de 1 à 5, la LDH1 étant la fraction la plus rapide à l’électrophorèse. Les proportions relatives sont variables d’un tissus à l’autre. Cette propriété permet de mieux cerner l’origine d’une hyperactivité des LDH. Le tableau ci-dessous reprend les répartitions des iso-LDH. 111 % Isœnzyme 1 2 3 4 5 Cœur Reins Pancréas Globules rouges Surrénales Poumons Rate Leucocytes Foie 48 33 27 36 4 4 5 3 1 35 34 32 44 19 14 14 15 2 13 24 27 15 37 32 29 22 7 2 7 9 4 33 30 323 13 12 1 1 5 2 9 20 20 47 77 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. L’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : LDH1 LDH2 LDH3 LDH4 LDH5 20 - 33 % 27 - 39 % 19 - 27 % 6 - 12 % 4 - 15 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : En pathologie hépatique : La LDH5 augmente en cas de souffrance cellulaire. L’hyperactivité des LDH5 est, tenant compte de leur temps de demi-vie court, un bon reflet du caractère actif du processus cytolytique. Notons qu’une augmentation de la fraction 5 peut cœxister avec des LDH totales normales. Dans l’infarctus du myocarde : Il y a augmentation de la la LDH1. Le rapport LDH1/LDH2 tend à s’inverser et devenir > 1. Cancers : Les cellules néoplasiques sont riches en LDH. Il y a souvent augmentation relative des fractions 2, 3 et 4 (et 5 s’il y a métastases hépatiques). Hémopathies : Il y a augmentation des fractions rapides (1 et 2) en cas d’hémolyse in vivo. 112 LEUCINE AMINOPEPTIDASE (LAP) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La leucine aminopeptidase est une enzyme largement distribuée (cellules hépatiques, voies biliaires, pancréas, muqueuse intestinale, reins, etc…) et dont l’action est l’hydrolyse des groupes leucyls N- terminaux. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse se réalise sur sérum. Les taux sont plus élevés en cas d’imprégnation œstrogénique. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 11 - 35 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de la LAP est complémentaire au dosage de la phosphatase alcaline. En cas d’atteinte chronique du parenchyme hépatique, la LAP est élevée (la phosphates alcaline reste normale ou légèrement élevée). En cas de cholostase, l’élévation de la LAP est très nette. En cas d’ostéopathies (avec hyperactivité ostéoblastique) la LAP est normale alors que la phosphatase alcaline est élevée. LIPASE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La lipase, enzyme essentiellement pancréatique, est une hydrolase. Son action s’exerce sur les triglycérides d’origine alimentaire après leur émulsion par les sels biliaires. L’hydrolyse conduit à la formation de mono- et de diglycérides, d’acides gras et de glycérol. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma recueilli sur héparine. 113 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 12 - 53 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt de la détermination de l’activité de la lipase sérique se situe dans le contexte de l’investigation des pancréatopathies aux côtés des mesures de l’amylasémie et de l’amylasurie. Lors d’une pancréatite aiguë, l’augmentation de la lipase est en général plus précoce, plus intense et plus longue que celle l’amylase. En cas d’insuffisance rénale, l’augmentation de la lipase est moins fréquente et moins importante que celle de l’amylase. PHOSPHATASES ALCALINES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les phosphatases alcalines représentent un groupe d’enzymes qui catalysent l’hydrolyse d’esters phosphoriques. Les phosphatases alcalines sont largement distribuées dans les différents tissus, mais surtout dans le foie, les os, les intestins, le placenta. Dans les hépatocytes, la phosphatase alcaline est présente dans la membrane canaliculaire qui borde les canalicules biliaires. Les phosphatases alcalines sont codées par 3 gènes différents. Les formes hépatique et osseuse sont codées par le même gène mais se distinguent par des modifications posttraductionnelles. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné. Le prélèvement doit être effectué à jeun, car la concentration sérique de la forme intestinale augmente après un repas. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Femmes <18 ans 18-50 ans 50-60 ans >60 ans 54 – 369 U/L 42 – 98 U/L 53 – 141 U/L 43 – 160 U/L Hommes <20 ans 20-50 ans 50-60 ans >60 ans 54 – 369 U/L 53 – 128 U/L 56 – 119 U/L 56 – 155 U/L 114 Les taux plus élevés chez l’enfant sont liés à la croissance osseuse. En période de grossesse, l’activité augmente durant le dernier trimestre : le passage sanguin d’une phosphatase d’origine placentaire en est la cause. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Face à une élévation de la phosphatase alcaline on est confronté à la question de son origine : os ou foie. On peut contourner cette difficulté soit en déterminant les isoenzymes par électrophorèse, soit en mesurant spécifiquement la forme osseuse. En pathologie osseuse : L’augmentation des phosphatases alcalines, reflet de l’hyperactivité ostéoblastique, se rencontre dans de nombreuses maladies osseuses : maladie de Paget, ostéomalacie, hyperparathyroïdie, métastases osseuses, consolidation de fracture…. Toutefois l’augmentation la plus nette est mesurée en cas de cancer ostéogénique et dans la maladie de Paget. En pathologie hépatobiliaire : L’augmentation de l’activité des phosphatases alcalines, reflet d’une cholostase, peut être plus ou moins importante. Elle n’est pas une conséquence directe de l’obstruction, mais résulte d’une augmentation de synthèse. L’obstruction intrahépatique ne provoque en général qu’une majoration modérée des phosphatases alcalines. Un obstacle extrahépatique à l’écoulement biliaire engendre une hyperactivité phosphatasique plus nette. TRANSAMINASES (GOT OU AST), (GPT OU ALT) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les transaminases (ou aminotransférases) catalysent la réaction de transfert d’un groupe amine d’un acide aminé. Le groupe amine est transféré à l’acide α-cétoglutarique et provient soit de l’acide aspartique soit de l’alanine. Ce qui définit l’aspartate aminotransférase (AST ou GOT) et l’alanine aminotransférase (ALT ou GPT). Les transaminases sont largement distribuées dans divers tissus. L’AST est particulièrement abondante au niveau du cœur, du foie, des muscles squelettiques, des reins (par ordre décroissant). L’ALT se retrouve essentiellement au niveau hépatique. L’ALT est présente uniquement dans le cytosol, alors que l’AST est également présente dans les mitochondries. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma. L’hémolyse invalide le test. 115 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : GOT (AST) GPT (ALT) H F H F < 40 U/L < 35 U/L < 49 U/L < 39 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : En pathologie cardiaque : L’augmentation de l’AST (GOT) dans l’infarctus du myocarde survient habituellement 6 à 8 heures après le début des signes cliniques pour atteindre une valeur maximale après 24 à 36 heures. Le retour à la normale se fait en général dans les 5 jours. L’ ALT (GPT) n’est que peu ou pas augmentée. En pathologie musculaire : Certaines myopathies et principalement la dystrophie musculaire progressive type Duchenne provoquent une élévation de l’ AST (GOT) En pathologie hépatique : AST (GOT) et ALT (GPT) sont des indicateurs de souffrance cellulaire. L’augmentation est variable selon le type de pathologie : •D ans l’hépatite virale aiguë, les valeurs maximales atteintes s’échelonnent de 30 à 100 fois la limite supérieure des valeurs de référence; l’ALT augmente plus fortement que l’AST. •D ans l’hépatite toxique les valeurs des transaminases peuvent être comparables à celles obtenues lors de l’hépatite virale aiguë. • Dans l’hépatite alcoolique, l’élévation est plus modérée et le rapport AST/ALT augmenté. • L’augmentation est modérée lors d’ictères obstructifs. • L ors de cirrhose, l’augmentation ne dépasse généralement pas 4 à 5 fois la limite supérieure des valeurs de référence. • L e cancer primaire ou secondaire du foie provoque une majoration souvent modérée des transaminases; l’augmentation porte alors davantage sur l’AST (GOT). TRYPSINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La trypsine est une enzyme protéolytique sécrétée par le pancréas exocrine sous la forme d’un précurseur inactif : le trypsinogène. Au niveau du tractus intestinal, le trypsinogène (1 et 2) est converti en trypsine (1 et 2) sous l’action de l’entérokinase. Dans le plasma, l’ α1-antitrypsine et l’ α2- macroglobuline inhibent l’action protéolytique de la trypsine. Les techniques radio-immunologiques appliquées sur sérum dosent la trypsine 1, le trypsinogène 1, ainsi que le complexe trypsine-α1-antitrypsine. 116 PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Il est congelé si l’analyse ne peut être effectuée dans les 24 heures. En cas de screening néonatal, le prélèvement est effectué au doigt après désinfection. Une goutte de sang est déposée sur papier filtre ad hoc, laissée 2 heures à température ambiante et expédiée sans délai au laboratoire. VALEURS DE RÉFÉRENCE : Adultes : 183 - 659 ng/mL INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt théorique du dosage de la trypsine est lié au fait que cette enzyme n’est produite que par le pancréas exocrine. Il convient toutefois, avant de pouvoir interpréter les taux de trypsine, d’exclure une insuffisance rénale (excrétion diminuée de la trypsine). • Dans la pancréatite aiguë, les taux atteignent 5 à 10 fois la limite normale supérieure. Ils restent élevés 4 à 5 jours après le début des manifestations cliniques. • Dans la pancréatite chronique 50 % des patients présentent une diminution du taux de trypsine. On observe également une augmentation dans certaines infections virales. Les taux de trypsine sont significativement augmentés dans les premiers stades de la mucoviscidose puis décroissent lorsque la maladie progresse. Ce dosage est utilisé comme test de dépistage chez les nouveaux-nés. Un test à la sueur et une analyse génétique sont réalisés pour confirmer le diagnostic. PSA – (ANTIGÈNE PROSTATIQUE SPÉCIFIQUE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le PSA (antigène prostatique spécifique) est une protéase de nature glycoprotéique qui joue un rôle dans la liquéfaction du sperme. Elle est localisée au niveau des cellules épithéliales normales et carcinomateuses prostatiques. Dans le sang, le PSA circule soit sous forme libre (± 20 %), soit complexé avec des inhibiteurs des protéases tels que l’α1-antichymotrypsine (80 %) et l’α2-macroglobuline (20 %). Dans ce dernier complexe, le PSA est inaccessible aux anticorps utilisés pour son dosage. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Le prélèvement est réalisé avant toute manipulation touchant la prostate. 117 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : PSA total : Le taux de PSA augmente avec l’âge, en liaison avec l’augmentation du volume de la prostate. < 50 ans < 2.5 μg/L 50-59 ans < 3.5 μg/L 60-69 ans < 4.5 μg/L >70 ans < 6.5 μg/L Rapport PSA libre/PSA total : cancer prostatique peu probable > 25 % zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Grâce à sa sensibilité et à son origine exclusivement prostatique, le PSA total constitue un excellent marqueur. Il manque toutefois de spécificité en tant que marqueur tumoral. En effet, l’hyperplasie bénigne de la prostate de même que les maladies inflammatoires de la prostate peuvent s’accompagner d’une élévation du PSA total. La spécificité peut cependant être améliorée en dosant le PSA libre, afin de calculer le rapport PSA libre/PSA total. Les sujets atteints d’hyperplasie bénigne de la prostate présentent plus de PSA sous forme libre, au contraire des patients atteints d’adénocarcinome chez qui la forme complexée prédomine. Avec comme conséquence chez ceux-ci, une diminution du rapport PSA libre/ PSA total. Le dosage du PSA libre est recommandé lorsque le PSA total est anormal mais < 10 ng/mL, de manière à réduire les biopsies prostatiques inutiles. Les taux de PSA sont corrélés à l’évolution de la masse tumorale. GASTRINE DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La gastrine est une hormone protéique produite et stockée au niveau des cellules G de l’antre de l’estomac. Elle stimule la sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules pariétales de la muqueuse gastrique. PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum, chez un patient à jeun. Le sérum doit être séparé et congelé rapidement afin d’éviter une dégradation protéolytique. VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 60 pmol/L La gastrinémie suit un rythme circadien et augmente avec l’âge 118 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt principal du dosage de la gastrine est le diagnostic d’un gastrinome. La connaissance du taux de gastrine est donc intéressante chaque fois qu’un syndrome de Zollinger-Ellison est suspecté. Une valeur > 500 pg/mL est très suggestive du syndrome de Zollinger-Ellison. Un test de provocation à la sécrétine au cours duquel la gastrinémie s’élève d’au moins 200 pg/mL confirme le diagnostic. Une hypergastrinémie modérée, accompagnée d’une sécrétion gastrique normale ou basse, peut être mise en évidence en cas de gastrite atrophique, anémie pernicieuse. ANTIGÈNE CARCINOEMBRYONNAIRE (CEA) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Il s’agit d’une famille de glycoprotéines synthétisées par les cellules épithéliales du tractus gastrointestinal fœtal et présentes à l’état de traces chez l’adulte. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 3 μg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le CEA est un marqueur de l’adénocarcinome colorectal , mais il peut être élevé dans d’autres néoplasies (carcinome du sein, poumon, pancréas, estomac, ovaire, utérus, …). Des élévations modérées du CEA sont décrites dans des pathologies hépatiques et intestinales bénignes, lors d’infections pulmonaires, en cas d’emphysème et d’insuffisance rénale. Les concentrations en CEA chez le fumeur sont légèrement plus élevées que chez le nonfumeur. Le CEA est un paramètre précieux dans le suivi des patients atteints de cancer, en particulier colorectal : sa concentration plasmatique reflète la réponse au traitement. Sa demivie médiane est de 15 à 20 jours. Une augmentation du taux de CEA peut précéder de plusieurs semaines l’évidence de la récidive (locale ou générale) de la néoplasie. Dans le cancer colorectal, la sensibilité du CEA varie de 20 à 87 % selon le stade de l’affection. Cette sensibilité est trop faible pour en faire un test diagnostique. Le dosage du CEA n’est donc pas recommandé comme test de dépistage. 119 CA 125 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le CA 125 appartient au groupe des antigènes associés aux tumeurs. Cette glycoprotéine, membre de la famille des mucines, a été initialement associée exclusivement aux tumeurs ovariennes. Toutefois, d’autres maladies néoplasiques peuvent présenter, mais moins fréquemment, un CA 125 pathologique. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 30 kU/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage du CA 125 est indiqué : • en cas de forte suspicion de cancer ovarien • chez les patientes traitées pour une tumeur ovarienne. Une augmentation confirmée du CA 125 est associée à une progression tumorale. La demi-vie médiane est de 5 jours. • D’autres situations pathologiques peuvent être associées à une augmentation (généralement modérée) du CA 125 telles que : cancers de l’endomètre, du colon, du sein, du poumon, du pancréas, du foie… • On observe également une augmentation dans des affections bénignes, comme l’endométriose, et en début de grossesse. CA 15.3 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le CA 15-3 est une glycoprotéine de haut poids moléculaire qui fait partie de la famille des mucines. C’est un marqueur utilisé dans le suivi du cancer mammaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. 120 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 32 kU/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage du CA 15-3 est indiqué dans le cadre du suivi thérapeutique du cancer du sein. Sa concentration est élevée chez environ 75 % des patients présentant un cancer du sein métastatique. Il présente une bonne corrélation avec l’évolution de la masse tumorale. Le CA 15-3 est également augmenté dans d’autres types de cancers (pancréas, endomètre, col utérin, ovaire). Le dosage du CA 15-3 n’est pas recommandé comme test de dépistage pour déterminer un cancer dans une population générale. CA 19.9 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le CA 19-9 est une glycoprotéine de haut poids moléculaire utilisée comme marqueur tumoral, plus particulièrement en cas de cancer du pancréas. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum Si le dosage est postposé, le sérum doit être congelé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 37 kU/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le CA 19-9 est un marqueur tumoral orienté vers le suivi des tumeurs pancréatiques. Dans ce type de néoplasie, on le retrouve à des taux pathologiques dans 70 à 95 % des cas. Il est également augmenté en cas de cancers hépatobiliaires et colo-rectaux Bien que sa sensibilité soit inférieure à celle du CEA pour des cancers colo-rectaux, il peut être utilisé pour le suivi de cancers CEA-négatifs. Le CA 19-9 peut être augmenté notamment lors d’affections hépato-biliaires bénignes et en cas de pancréatite. 121 NEURON SPECIFIC ENOLASE (NSE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La Neuron Specific Enolase (NSE) est une enzyme glycolytique située au niveau des neurones du cerveau, des tissus nerveux périphériques, ainsi qu’au niveau des cellules “APUD” (Amine Precursor Uptake and Decarboxylation) des systèmes neuro-endocriniens. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Vu la présence de NSE dans les globules rouges, l’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 12.5 μg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La NSE est un marqueur des tumeurs d’origine neuro-endocrinienne : neuroblastome, phéochromocytome, insulinome… Plus particulièrement, La NSE est considérée comme un excellent marqueur des tumeurs pulmonaires anaplasiques à petites cellules. (augmentation dans 80 % des cas). Le dosage de NSE est indiqué dans l’évaluation de l’efficacité du traitement et dans la détection précoce des récidives DIGOXINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La digoxine est un glycoside digitalique utilisé dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur sérum, 8 à 24H après la dernière dose de digoxine administrée. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Valeurs thérapeutiques : 0.5-1.5 µg/L Valeurs supra-thérapeutiques : 1.5-2.0 µg/L Valeurs toxiques : > 2.0 µg/L Chez le patient âgé, la posologie doit être diminuée 122 zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS La mesure de la concentration sérique permet d’optimaliser la posologie et d’investiguer une éventuelle toxicité. Les principales causes de toxicité sont liées à l’insuffisance rénale (60 à 90 % de la digoxine est excrétée telle quelle dans les urines) ou lorsqu’il n’est pas tenu compte de l’âge du patient. CARBAMAZÉPINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La carbamazépine est un médicament antiépileptique. Fortement lié aux protéines, il est principalement métabolisé au niveau du foie. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur sérum, immédiatement avant la prise du médicament. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Valeurs thérapeutiques : 4.0-12.0 mg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Tous les antiépileptiques ont des effets indésirables potentiellement graves. La mesure de la concentration sérique permet d’optimaliser la posologie et d’investiguer une éventuelle toxicité. DIPHÉNYLHYDANTOÏNE OU PHÉNYTOÏNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La diphénylhydantoïne est un médicament antiépileptique. Elle est principalement métabolisée au niveau du foie ( 95 % ) et est faiblement excrété tel quel dans les urines (5 %). zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur sérum, immédiatement avant la prise du médicament. 123 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Valeurs thérapeutiques : 10-20 mg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Tous les antiépileptiques ont des effets indésirables potentiellement graves. La mesure de la concentration sérique permet d’optimaliser la posologie et d’investiguer une éventuelle toxicité. ACIDE VALPROÏQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE L’acide valproïque est un médicament antiépileptique. Fortement lié aux protéines, il est principalement métabolisé au niveau du foie (95 %) et est faiblement excrété tel quel dans les urines (5 %). zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur sérum, immédiatement avant la prise du médicament. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Valeurs thérapeutiques : 50-100 mg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Tous les antiépileptiques ont des effets indésirables potentiellement graves. La mesure de la concentration sérique permet d’optimaliser la posologie et d’investiguer une éventuelle toxicité. T3 TOTALE - T3 LIBRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La T3 (3,5,3’-L-triiodothyronine), hormone biologiquement très active, provient de deux sources : une sécrétion directe par la thyroïde et une conversion périphérique de la T4 en T3. Ce dernier mécanisme intervient approximativement pour 70 à 80 % dans la production de T3. La T3 circule essentiellement liée à des protéines porteuses, la principale étant la TBG. 124 Seule la forme libre (représentant 0,25 % de la T3 totale) est biologiquement active. Le temps demi-vie de la T3 est court : 24 heures. La T3 est biologiquement 10 fois plus active que la T4. La synthèse des hormones thyroïdiennes est sous le contrôle d’un polypeptide d’origine anté-hypophysaire : la TSH. La sécrétion de la TSH dépend elle-même du taux d’hormones thyroïdiennes libres circulantes (mécanisme de feedback négatif) et de la stimulation par la TRH hypothalamique. Un autre facteur joue un rôle dans la régulation de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes : l’apport en iode. La carence iodée peut entraîner une hypothyroïdie. L’apport excessif d’iode détermine un blocage de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes (effet WOLFF – CHAIKOFF) entraînant une hypothyroïdie suivie, si l’apport est maintenu, d’une levée de l’inhibition avec retour à la normale. Les fonctions biologiques des hormones thyroïdiennes sont variées et profondes. Elles agissent sur la consommation en oxygène des tissus, sur la thermorégulation, sur les métabolismes lipidiques, protéiques et glucidiques, sur la croissance et sur le développement du système nerveux. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : T3 totale : 1.22 – 2.29 nmol/L T3 libre : 3.5 – 6.5 pmol/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de la T3 totale est le double reflet des variations de l’hormone et des protéines porteuses (principalement la TBG). Il convient donc de ne pas perdre de vue, pour interpréter la T3 totale, que : • La TBG diminue en cas de syndrome néphrotique, par déficit héréditaire de synthèse, après administration de certains médicaments tels que glucocorticoïdes ou androgènes. • La TBG augmente en cas d’imprégnation œstrogénique, lors d’atteintes hépatiques telles que cirrhose ou hépatite virale, lors de l’administration de certains médicaments tels que la méthadone. Aussi est-il nécessaire de coupler le dosage de la T3 totale avec celui de TBG afin de calculer un index de T3 libre. Le dosage da la fraction libre de la T3 étant indépendant des processus affectant les protéines porteuses, les résultats présentent un minimum de biais par rapport à la clinique. Le dosage de la T3 libre (ou index de T3 libre) est essentiellement utile dans l’évaluation d’une hyperthyroïdie. En effet, la T3 libre augmente plus que la T4 libre au début du développement de la maladie de Graves-Basedow et peut être le seul paramètre perturbé dans certains adénomes toxiques et goîtres multinodulaires (thyrotoxicose à T3). Pour le dépistage d’une affection thyroïdienne, il faut réaliser un dosage de TSH. La T3 et la T3 libre sont abaissées dans de multiples affections non-thyroïdiennes, suite à un blocage de la conversion périphérique de T4 en T3. Ce “syndrome de la T3 basse” s’accompagne d’une élévation de rT3 (reverse T3). 125 T4 TOTALE - T4 LIBRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La thyroxine (ou 3,5,3’,5’-L-tétraiodothyronine) est l’hormone thyroïdienne quantitativement la plus importante. Elle circule pour plus de 99,9 % liée à la TBG (thyroxine-binding globulin), la préalbumine et l’albumine. Il y a 0.03 à 0.05 % de T4 libre. Seule la fraction libre de T4 possède une activité biologique. Le temps demi-vie de la T4 est long : 7 à 9 jours. La synthèse des hormones thyroïdiennes est sous le contrôle d’un polypeptide d’origine anté-hypophysaire : la TSH. La sécrétion de la TSH dépend elle-même du taux d’hormones thyroïdiennes libres circulantes (mécanisme de feedback négatif) et de la stimulation par la TRH hypothalamique. Les fonctions biologiques des hormones thyroïdiennes sont variées et profondes. Elles agissent sur la consommation en oxygène des tissus, sur la thermorégulation, sur les métabolismes lipidique, protéique et glucidique, sur la croissance et le développement du système nerveux. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : T4 totale T4 libre 58 - 161 nmol/L 9.0 - 26.0 pmol/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La mesure de la T4 totale est le double reflet des variations de l’hormone et des protéines porteuses (principalement la TBG). Il convient donc de ne pas perdre de vue, pour interpréter la T4 totale, que : • L a TBG diminue en cas de syndrome néphrotique, par déficit héréditaire de synthèse, après administration de certains médicaments tels que glucocorticoïdes ou androgènes. • L a TBG augmente en cas d’imprégnation œstrogénique, lors d’atteintes hépatiques telles que cirrhose ou hépatite virale, lors de l’administration de certains médicaments tels que la méthadone. Aussi est-il nécessaire de coupler le dosage de la T4 total avec celui de T3 Uptake ou TBG afin de calculer un index de T4 libre. Le dosage de la fraction libre de la T4 étant indépendant des processus affectant les protéines porteuses, les résultats présentent un minimum de biais par rapport à la clinique. Le dosage de T4 libre (ou T4 totale + index) se situe, soit dans le cadre diagnostic et du suivi des hyperthyroïdies, soit dans le suivi des hypothyroïdies. Pour le dépistage d’une affection thyroïdienne, il convient de réaliser un dosage de TSH. 126 TSH (THYROÏD STIMULATING HORMONE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La TSH, hormone hypophysaire, possède un seul organe cible : la thyroïde. Son action conduit à une sécrétion rapide d’hormones thyroïdiennes. Sa régulation est placée sous la dépendance d’un rétrocontrôle négatif par les hormones thyroïdiennes et d’une stimulation par la TRH (thyrotropin-releasing-hormone) selon l’axe hypothalamohypophysaire. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : Dosage effectué sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 0.30 - 4.0 mU/L Hyperthyroïdie quasi-certaine si < 0.1 mU/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La TSH est le paramètre de premier choix en vue d’évaluer le statut hormonal thyroïdien. Une valeur abaissée de la TSH peut indiquer soit une hyperthyroïdie, soit une hypothyroïdie secondaire (rare), soit une répression adéquate de l’hypophyse lors d’un traitement substitutif. Une valeur augmentée signe une hypothyroïdie ou une substitution insuffisante. THYROGLOBULINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La thyroglobuline est une glycoprotéine iodée. Elle constitue en fait l’essentiel de la colloïde folliculaire thyroïdienne. Elle représente la réserve des hormones T3 et T4 et de leurs précurseurs immédiats, MIT et DIT. Une hyperactivité de la glande ou une lésion de celle-ci augmente le taux de la thyroglobuline dans le sang périphérique. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est effectué sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 55 μg/L 127 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La thyroglobuline est augmentée en cas d’hyperthyroïdie (maladie de Graves, adénome toxique), de thyroïdite et de cancer thyroïdien. Le dosage de la thyroglobuline est utile pour le suivi des cancers thyroïdiens et pour le diagnostic de thyrotoxicose factice. Après thyroïdectomie totale, la détection de thyroglobuline indique la persistance de tissu thyroïdien et/ou la présence de métastases. En cas de thyrotoxicose factice, le taux de thyroglobuline est abaissé. Remarque : En présence d’anticorps anti-thyroglobuline, il peut y avoir interférence dans le dosage de la thyroglobuline. TSI (THYROID STIMULATING IMMUNOGLOBULIN – ANTIRÉCEPTEURS À LA TSH) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-récepteurs à la TSH sont constitués d’immunoglobulines de type IgG qui se lient aux récepteurs thyroïdiens de la TSH et stimulent ainsi la thyroïde. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 1 U/L Les valeurs supérieures à 1,5 U/L sont considérées comme positives. On définit une zone douteuse entre 1 et 1,5 U/L. Les valeurs de référence dépendent fortement du type de dosage zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Il est admis actuellement que la maladie de Graves-Basedow est due à la présence d’anticorps anti-récepteurs à la TSH qui stimulent la thyroïde et provoquent un hyperfonctionnement de celle-ci. Les TSI sont présents dans 85 % des cas de maladie de Basedow. Ce dosage permet le diagnostic différentiel entre la maladie de Basedow et les autres causes d’hyperthyroïdie. De plus, le taux d’anticorps étant corrélé à l’activité de la maladie, il permet un suivi thérapeutique. 128 En outre, les anticorps anti-récepteurs à la TSH, s’ils sont présents chez la femme enceinte pendant le troisième trimestre de la grossesse, peuvent induire une hyperthyroïdie transitoire chez le nouveau-né (ces anticorps traversent la membrane placentaire). On décrit, dans de rares cas d’hypothyroïdie, la présence d’anticorps anti-récepteurs à la TSH qui bloquent le fonctionnement de la thyroïde. TEST À LA TRH zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Ce test étudie la réponse hypophysaire à la stimulation exogène par la TRH. Cette réponse est objectivée par la mesure de l’évolution de la TSH pendant l’heure qui suit l’injection. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS : Le patient à jeun, reste au repos pendant toute la durée du test et s’abstient de fumer. • Faire un premier prélèvement avant injection. • Injection I.V de 200 μg de TRH. • Faire un second prélèvement 30 minutes après l’injection. • Faire un troisième prélèvement 60 minutes après l’injection. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Taux de base de la TSH 0.3 - 4.0 mU/L Après 30 minutes augmentation d’au moins 3x le taux de base Range normal de la riposte : 4 - 18 mU/L Après 60 minutes diminution par rapport au prélèvement réalisé après trente minutes zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Cette épreuve présente tout son intérêt dans les cas limites d’hyper- ou d’hypothyroïdie. En cas d’hyperthyroïdie : Il y a absence de réponse hypophysaire. Ce test peut donc être considéré comme un test d’exclusion : une réponse normale est incompatible avec l’hyperthyroïdie. En cas d’hypothyroïdie : • Hypothyroïdie primaire : On observe une réponse exagérée de la TSH avec un taux de base élevé ou modérément élevé. 129 • Hypothyroïdie par déficit de synthèse de TSH (hypothyroïdie d’origine hypophysaire) : On observe un taux de base et une réponse de la TSH abaissés. •H ypothyroïdie d’origine hypothalamique : On observe un taux de base faible ou normal et une réponse retardée de la TSH. GONADOTROPHINES HYPOPHYSAIRES (FSH ET LH) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : FSH (Follicle Stimulating Hormone) et LH (Luteinizing Hormone) sont des hormones de nature glycoprotéique synthétisées au niveau antéhypophysaire. FSH et LH, tout comme TSH et HCG se composent de deux sous unités : a et b. La sous-unité a est commune aux quatre hormones, par contre, la sous-unité b présente des caractéristiques structurelles propres à chacune. Les singularités moléculaires de la chaîne b confèrent la spécificité fonctionnelle et permettent le dosage différentiel complet de FSH, LH, TSH et HCG par les méthodes immunologiques utilisant les anticorps monoclonaux. Au niveau de l’ovaire, la FSH exerce son action en stimulant la maturation folliculaire et la production d’œstrogènes. L’élévation des œstrogènes déclenche un pic de LH, et dans une moindre mesure de FSH, entraînant l’ovulation. La synthèse de progestérone par le corps jaune est sous l’influence de la LH. Au niveau testiculaire, la FSH agit sur la spermatogenèse, et la LH stimule la sécrétion de testostérone par les cellules de Leydig. La régulation de la sécrétion de FSH et LH est un phénomène complexe faisant principalement intervenir : • L ’axe hypothalamo-hypophysaire par l’intermédiaire d’une hormone peptidique : la LH-RH (luteinizing hormone - releasing hormone), aussi appelée Gn-RH (gonadotropin-releasing hormone). • Le taux de testostérone et de progestérone (feedback négatif). • L e taux d’œstrogènes (feedback négatif ou positif, selon le moment du cycle et la concentration). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. 130 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : FSH : Homme Femme Prépuberté Adulte Prépuberté En période d’activité génitale : - phase folliculaire - pic ovulatoire - phase lutéale En période de ménopause : < 4.6 U/L 1.4 – 18.1 U/L 0.7 – 6,7 U/L 2.5 – 10.2 U/L 3.4 – 33.4 U/L 1.5 – 9.2 U/L 23 – 116 U/L LH : Homme Prépuberté : < 3.6 U/L Adulte 1.5 – 9.3 U/L < 3.9 U/L Femme : Prépuberté : En période d’activité génitale : - phase folliculaire 1.9 – 12.5 U/L - pic ovulatoire 8.7 – 76.3 U/L - phase lutéale 0.5 – 16.9 U/L En période de ménopause : 15.9 – 54 U/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Chez l’homme : Les dosages de FSH et LH s’inscrivent, avec ceux de la testostérone et de la testostérone libre, comme tests de base de l’investigation de la fonction testiculaire. Ils permettent la distinction entre un hypogonadisme primaire (ou hypergonadotrope : augmentation de la LH) ou secondaire (hypogonadotrope : LH normale ou diminuée). Hypogonadisme primaire : • acquis : oreillons, irradiation, traumatisme… • congénital : Klinefelter, agénésie testiculaire, bloc enzymatique dans la synthèse des androgènes • maladie systémique : insuffisance rénale, cirrhose Hypogonadisme secondaire : • lésion hypothalamique ou hypophysaire, panhypopituitarisme, syndrome de Kallman (déficience isolée en LH-RH), hyperprolactinémie • malnutrition, affection chronique sévère Les résultats subnormaux ou d’interprétation délicate peuvent être avantageusement complétés par des dosages hormonaux (prolactine, œstradiol, progestérone) ou par une épreuve dynamique (test de stimulation au LH-RH). 131 Chez la femme : Les tests de base de l’investigation de la fonction ovarienne comprennent les gonadotrophines hypophysaires (FSH et LH), l’œstradiol et la progestérone. Ils sont complétés selon les cas par les dosages de prolactine, œstrone et androgènes. Les tests dynamiques (test de stimulation au LH-RH) peuvent s’avérer nécessaires à l’appréciation de l’intégrité de l’axe hypothalamus - hypophyse - ovaire. Hypogonadisme primaire : • acquis : irradiation, chimiothérapie • congénital : Turner Hypogonadisme secondaire : • lésion hypothalamique ou hypophysaire, panhypopituitarisme, syndrome de Kallman (déficience isolée en LH-RH), hyperprolactinémie • malnutrition, affection chronique sévère En période d’activité génitale : On distingue classiquement au cours du cycle menstruel, 4 phases : menstruelle, folliculaire, ovulatoire, et lutéale. Durant la phase folliculaire, la FSH stimule la croissance folliculaire et permet (en présence d’un taux suffisant de LH) la production d’œstrogènes. En phase ovulatoire, FSH et LH agissent en synergie sur le follicule arrivé à maturité permettant l’expulsion de l’ovocyte et la transformation du follicule mûr en corps jaune. En phase lutéale, la LH agit sur les cellules du corps jaune induisant la production de progestérone. La “normalité biologique” s’apprécie par rapport à la longueur du cycle, aux taux des gonadotrophines, aux synthèses d’œstrogènes et à la production de progestérone. En période de pré-ménopause et de ménopause : Vers l’âge de 45 ans, la fréquence des cycles ovulatoires diminue, principalement par disparition progressive du capital folliculaire mais également à cause d’une diminution de la réponse ovarienne aux gonadotrophines FSH et LH. Cette période de raréfaction des cycles ovulatoires et de diminution de l’hormonogénèse ovarienne est définie comme pré-ménopause. Durant cette période, les concentrations sériques de LH et surtout de FSH augmentent pour atteindre les valeurs élevées constatées en période de ménopause confirmée. PROLACTINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La prolactine est une hormone polypeptidique synthétisée par l’antéhypophyse. Elle possède deux actions principales : • E lle déclenche la sécrétion lactée par la glande mammaire et participe au maintien de la lactation. Cette hyperprolactinémie physiologique entraîne un blocage de l’ovulation, excluant ainsi la possibilité de grossesse pendant cette période. 132 • Elle joue un rôle important, en synergie avec d’autres hormones (œstrogènes, progestérone), dans le développement mammaire. Les mécanismes régulateurs de la prolactine sont complexes : au niveau hypothalamique, la dopamine exerce un effet inhibiteur, alors que la TRH (Thyrotropin releasing hormone) stimule la synthèse et la sécrétion de prolactine. La prolactine est sécrétée selon un rythme circadien avec un maximum nocturne. PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement sera effectué à jeûn, entre 9h et 11h du matin et 20 minutes après la pose d’un cathéter, de façon à limiter autant que possible l’influence du stress qui augmente le taux de prolactine. L’analyse est réalisée le plus rapidement possible sur sérum. VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme : enfant : < 10 µg/L adulte : 2.1 - 17.7 μg/L - phase ovulatoire - ménopause 3.6 - 19.5 μg/L 2.8 - 29.2 μg/L 1.8 - 20.3 μg/L La prolactine est augmentée physiologiquement pendant la grossesse et l’allaitement. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Le dosage de la prolactine s’inscrit dans le cadre du diagnostic étiologique d’une aménorrhée et d’une stérilité chez la femme. • En présence de galactorrhée, de troubles sexuels et gynécomastie un dosage de prolactine s’impose également. L’origine de l’hyperprolactinémie éventuellement mise en évidence dans ces cas est bien sûr à investiguer. • Parmi les nombreuses causes d’hyperprolactinémie, l’adénome hypophysaire est le plus probable lorsque les taux sériques sont élevés. • De nombreux médicaments sont susceptibles de provoquer une hyperprolactinémie modérée (œstro-progestatifs, neuroleptiques, antidépresseurs, cimétidine, métoclopramide…). • Autres causes d’élévation : stress, stimulation mammaire, traumatisme thoracique, insuffisance rénale. • Une élévation de prolactine peut aussi être due à l’existence d’un complexe prolactine-IgG (macroprolactine), qui n’a pas de signification pathologique. La macroprolactine peut être éliminée par précipitation (au polyéthylène glycol) avant le dosage. • La sécrétion de prolactine se faisant sur un mode pulsatile, les valeurs pathologiques devraient être vérifiées sur un deuxième prélèvement. 133 ŒSTRADIOL ET ŒSTRONE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Chez la femme en période d’activité génitale, l’œstradiol représente le principal œstrogène synthétisé par l’ovaire. L’œstrone est produite en plus petite quantité, en partie par une voie de synthèse périphérique au départ de l’androstènedione. La synthèse des œstrogènes est réalisée par aromatisation des précurseurs androgéniques : Testostérone Œstradiol, Androstenedione Œstrone. L’œstradiol circule associé principalement à la SHBG (Sex-Hormone-Binding-Globulin), la même protéine qui lie la testostérone. Chez la femme enceinte, le taux d’œstradiol et d’œstrone croît considérablement. Au cours des semaines, le placenta devient la source prépondérante d’œstrogènes. Au cours du cycle menstruel, durant la phase folliculaire, la production d’œstrogènes par le follicule en développement est sous la dépendance de la FSH (avec un taux de LH suffisant). Le taux d’œstradiol, faiblement croissant au début du cycle, augmente d’avantage et atteint un “pic” 12 à 24 h avant le pic de LH. Le début de la phase lutéale est caractérisé par une sécrétion importante d’œstradiol, de progestérone et de 17-hydroxyprogestérone. La fin de la phase lutéale se caractérise par une chute abrupte de ces 3 hormones. Chez l’homme, la biosynthèse testiculaire d’œstradiol est très faible. Une augmentation du taux d’œstradiol peut être observée en cas de cancer testiculaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Œstrone : Homme Femme En période d’activité génitale - phase folliculaire - phase ovulatoire - phase lutéale En période de ménopause Œstradiol : Homme 134 15 – 65 ng/L 37 - 138 ng/L 60 - 230 ng/L 50 - 114 ng/L 14 - 103 ng/L < 52 ng/L Femme En période d’activité génitale - phase folliculaire - phase ovulatoire - phase lutéale En période de ménopause Grossesse 4 – 5 semaines 5 – 6 semaines 6 – 7 semaines 7 – 12 semaine 12 – 16 semaines 16 – 29 semaines 29 – 40 semaines 20 – 144 ng/L 64 – 357 ng/L 56 – 214 ng/L < 32 ng/L 200 – 600 ng/L 300 – 800 ng/L 360 – 1200 ng/L 500 – 4500 ng/L 1200 – 5600 ng/L 2200 – 18500 ng/L 7000 – 31200 ng/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de l’œstradiol et, dans une moindre mesure, celui de l’œstrone se situent avec ceux de FSH, LH et progestérone parmi les tests de base de l’exploration de la fonction ovarienne. La “normalité biologique” du cycle menstruel s’interprète en fonction des valeurs obtenues pour les paramètres biologiques (œstradiol, FSH, LH, progestérone, prolactine,…) à un moment déterminé du cycle, de la longueur du cycle et du temps pendant lequel des quantités déterminées d’hormones auront été sécrétées. La régression de l’hormonogénèse ovarienne en période de pré-ménopause se traduit par une baisse du taux d’œstradiol qui s’accentuera encore pour atteindre les valeurs basses de la ménopause. L’œstrone, qui peut être synthétisée en périphérie, à partir des androgènes circulants, grâce à l’enzyme aromatase, devient au cours de la ménopause un œstrogène quantitativement plus important que l’œstradiol. Le dosage de l’œstradiol est aussi utilisé dans l’évaluation des gynécomasties et des états de féminisation consécutifs à la production tumorale des œstrogènes. Les taux d’œstradiol sont bas en cas de contraception orale. 135 DÉPISTAGE DE LA TRISOMIE 21 (GROSSESSE DU 1ER TRIMESTRE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La trisomie 21 est la plus fréquente des maladies chromosomiques avec une incidence de 1 nouveau-né pour 600 naissances. Le dépistage de la trisomie 21 au premier trimestre de grossesse associe le dosage de marqueurs sériques maternels (entre la 9ème et la 13ème semaine) et la mesure échographique de la clarté nucale (entre la 11ème et la 13ème semaine). Les marqueurs sériques maternels reprennent : la fraction libre de la chaîne β de l’HCG (βHCG) sécrété par le trophoblaste placentaire et le PAPP-A sécrété par le trophoblaste placentaire. En cas de grossesse d’enfant trisomique, le βHCG tend à être supérieur à la normale, le PAPP-A inférieur à la normale et la clarté nucale plus importante que la normale. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Analyse réalisée sur sérum entre la 9ème et la 13ème semaine de grossesse. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Le dosage des 2 marqueurs biologiques est exprimé en multiple de la médiane obtenue sur un large échantillonnage de femmes enceintes de même « âge gestationnel ». La mesure de la clarté nucale à l’échographie doit se faire selon les critères rigoureux définis par la Fetal Medecine Foundation (1998). zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Le dépistage de la trisomie 21 au 1er trimestre ne permet pas de poser un diagnostic mais seulement d’estimer un risque. Ce risque, calculé sur base d’un arbre décisionnel géré informatiquement, fait intervenir de multiples paramètres tels que l’âge de grossesse, l’âge de la mère, le poids de la mère, la présence éventuelle d’un diabète, d’un tabagisme, … Quand le risque calculé est supérieur ou égal à 1/250, un diagnostic prénatal est proposé, en l’occurrence une biopsie de villosités placentaires. On estime que le taux de détection du dépistage de la trisomie 21 au premier trimestre est de l’ordre de 85 % avec un nombre de faux positifs de 5 %. 136 DÉPISTAGE DE LA TRISOMIE 21 (GROSSESSE DU SECOND TRIMESTRE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE La trisomie 21 est la plus fréquente des maladies chromosomiques avec une incidence de 1 nouveau-né pour 600 naissances. Le dépistage de la trisomie 21 au second trimestre de la grossesse associe le dosage de marqueurs sériques maternels : α-foetoprotéine (sécrété par le foie et l’intestin du fœtus), HCG (sécrété par le trophoblaste placentaire), oestriol libre (sécrété par l’unité foeto-placentaire). En cas de grossesse d’enfant trisomique, l’α-foetoprotéine tend à être inférieur à la normale, l’HCG supérieur à la normale, l’oestriol libre inférieur à la normale. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Analyse réalisée sur sérum entre la 14ème et la 21ème semaine de grossesse zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Le dosage des trois marqueurs biologiques est exprimé en multiple de la médiane obtenue sur un large échantillonnage de femmes enceintes de même « âge gestationnel ». zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Le dépistage de la trisomie 21 au second trimestre, appelé aussi « triple test », ne permet pas de poser un diagnostic mais seulement d’estimer un risque. Ce risque, calculé sur base d’un arbre décisionnel géré informatiquement, fait intervenir plusieurs paramètres tels que l’âge de grossesse, l’âge de la mère, le poids de la mère, la présence éventuelle d’un diabète, d’un tabagisme, … Quand le risque calculé est supérieur ou égal à 1/250, un diagnostic prénatal est proposé, en l’occurrence soit une biopsie de villosités placentaires, soit une amniocentèse. On estime que le taux de détection du dépistage de la trisomie 21 par le « triple test » est de l’ordre de 70 % avec un nombre de faux positifs de 5 %. 137 PROGESTÉRONE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Chez la femme, la progestérone est sécrétée, sous l’influence de la LH, par les cellules du corps jaune. Chez la femme enceinte le placenta est la principale source de progestérone. La progestérone étant un précurseur métabolique des androgènes et des corticostéroïdes, les testicules et les surrénales en produisent en faible quantité. Au cours du cycle menstruel, le taux de progestérone reste bas en phase folliculaire. Il augmente rapidement et fortement en phase lutéale pour chuter abruptement à la fin de celle-ci. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme En période d’activité génitale - phase folliculaire - phase lutéale En période de ménopause Grossesse 4 – 5 semaines 5 – 6 semaines 6 – 7 semaines 7 – 12 semaines 12 – 16 semaines 16 – 29 semaines 29 – 40 semaines 0.3 – 1.2 μg/L 0.2 – 1.4 μg/L 3.3 – 28.0 μg/L < 0.7 μg/L 10 – 36 μg/L 10 – 36 μg/L 13 – 36 μg/L 13 – 49 μg/L 16 – 59 μg/L 19 – 153 μg/L 48 – 276 μg/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Fonction ovarienne : Le dosage de la progestérone se situe avec celui de l’œstradiol, de FSH et LH parmi les tests élémentaires de l’investigation de la fonction ovarienne. La progestérone étant synthétisée par le corps jaune, son principal intérêt est de confirmer l’ovulation et de vérifier le caractère fonctionnel du corps jaune. Au 21ème jour du cycle, le taux de progestérone doit être > 5 ng/mL Les taux sont bas sous contraception orale. 138 Durant la grossesse : Au début de la grossesse c’est le corps jaune qui synthétise la majeure partie de la progestérone (jusqu’à 7 à 10 semaines de grossesse). Ensuite le relais est pris par le placenta. Les variations inter-individus étant très importantes, plus qu’une valeur isolée, ce sont les dosages répétés qui sont susceptibles de fournir le plus de renseignements. Un taux de progestérone bas (< 10 ng/mL) est associé à un risque accru de fausse couche. Le taux de progestérone est anormalement bas en cas de grossesse ectopique. 17 HYDROXY-PROGESTÉRONE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La 17 OH-progestérone est un stéroïde produit par les surrénales, les testicules et les ovaires. C’est un précurseur du cortisol, elle circule liée à une protéine porteuse : la CBG (Cortisol Binding Globulin). Chez la femme en période d’activité génitale, la 17 OH-progestérone, comme la progestérone, augmente durant la phase lutéale, les taux les plus faibles étant mesurés pendant la phase folliculaire. A la ménopause, l’activité ovarienne disparaissant, les taux bas ne sont plus que le reflet de l’activité surrénalienne. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Il y a une variation circadienne. La concentration mesurée le matin est la plus élevée. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme 0.2 – 2.0 ng/mL 0.2 – 3.0 ng/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Il y a augmentation de la 17 OH-progestérone dans le syndrome adréno-génital (hyperplasie congénitale des surrénales) Ce syndrome résulte d’un déficit héréditaire, récessif autosomique, d’une enzyme intervenant dans la biosynthèse surrénalienne (le déficit en 21-hydroxylase est le plus fréquent). Cette anomalie provoque la chute de la cortisolémie et l’augmentation compensatoire de l’ACTH, avec comme conséquence une hyperplasie des surrénales et une hypersécrétion des hormones en amont du bloc. L’augmentation plasmatique porte sur la 17 OH-progestérone plasmatique mais également sur l’androsténedione et la testostérone. On distingue une forme classique, avec ou sans perte de sel, chez le nouveau-né ou l’enfant et une forme non 139 classique ou tardive, apparaissant à la puberté. Le dosage de la 17 OH-progestérone basale, permet de diagnostiquer l’hyperplasie congénitale dans sa forme classique. Pour les formes tardives, la valeur basale de la 17 OH-progestérone peut être normale. Il faut alors la mesurer après un test de stimulation à l’ACTH : la riposte en 17 OH-progestérone est exagérée (> 10 ng/mL). Il y a diminution dans la concentration plasmatique de 17 OH-progestérone dans la maladie d’Addison (insuffisance surrénalienne primaire). TESTOSTÉRONE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La testostérone, principale hormone androgène, est sécrétée chez l’homme essentiellement par les cellules de Leydig. Le développement des cellules de Leydig est sous l’influence de la LH antéhypophysaire. Chez la femme, la testostérone circulante trouve son origine au niveau ovarien (25 %), surrénalien (15 %) et périphérique (60 %) par conversion des androgènes circulants en testostérone. La testostérone intervient dans le développement des caractères sexuels secondaires, au cours de l’embryogenèse; elle possède également des propriétés d’anabolisant musculaire. Les androgènes sont les précurseurs métaboliques des œstrogènes. La testostérone sanguine circule liée essentiellement à la SHBG (Sex Hormone Binding Globulin). Les techniques actuelles permettent le dosage de la testostérone totale et de la testostérone libre. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Il y a d’importantes variations circadiennes. La concentration mesurée le matin est plus élevée. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Testostérone totale : Homme 20 – 49 ans > 50 ans Femme ovulation Postménopause 2.8 – 11 ng/mL 1.8 – 7.6 ng/mL < 0.8 ng/mL < 0.6 ng/mL Testostérone libre : Les valeurs de référence dépendent de la méthode utilisée (la testostérone libre dosée par méthode isotopique avec analogue représente environ 0,6 % de la testostérone totale) 140 Homme 20 – 39 ans 40 – 59 ans 8.3 – 40.1 pg/mL 6.1 – 25.7pg/mL 5.0 – 28.8 pg/mL Femme 20 – 39 ans 40 – 59 ans < 4.6 pg/mL < 4.0 pg/mL < 3.7 pg/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Chez l’homme, la mesure du taux de testostérone est un paramètre essentiel dans l’évaluation de la fonction testiculaire. Ce dosage s’inscrit dans une investigation plus large comprenant : • Le dosage de la SHBG (si la testostérone totale a été dosée) permettant de tenir compte des variations propres de cette protéine porteuse. • Le dosage de FSH et LH afin de distinguer l’hypogonadisme primaire et secondaire. • Les tests dynamiques (stimulation par HCG, stimulation par LH-RH) qui peuvent s’avérer intéressants pour éclaircir un tableau biologique “limite normale”. Chez la femme, le dosage de la testostérone - et plus particulièrement de la testostérone libre - se situent dans le contexte de l’investigation de l’hirsutisme. Dans les castrations hormonales (agonistes LH-RH, androcur, …) pour cancer de la prostate, le taux de testostérone libre permet de confirmer l’efficacité du traitement. SHBG (SEX-HORMONE-BINDING-GLOBULIN) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La SHBG est une glycoprotéine synthétisée par le foie qui possède la propriété de se lier aux hormones stéroïdiennes testostérone et œstradiol. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Homme Femme 10 – 57 nmol/L 18 – 144 nmol/L 141 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de la SHBG est complémentaire au dosage de la testostérone totale. En effet, une série de situations affectent la synthèse de SHBG et donc la concentration de testostérone totale circulante sans qu’il y ait pour autant un trouble de la production de testostérone. La synthèse de SHBG est diminuée en cas de : • hypothyroïdie. • thérapie par androgènes. • hirsutisme. • thérapie par corticoïdes. • obésité. • acromégalie. La synthèse de SHBG est augmentée en cas de : • hyperthyroïdie. • grossesse. • œstrogénothérapie, contraceptifs oraux. • cirrhose. A partir de la concentration de testostérone totale et de la SHBG, on détermine un index de testostérone libre. Celui-ci est bien corrélé au dosage direct de testostérone libre. ANDROSTANEDIOL – GLUCURONIDE (ADIOL-G) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’androstanediol glucuronide est un métabolite périphérique de la dihydrotestostérone (DHT) et de la testostérone. Il est considéré comme le reflet de l’activité 5α-réductase, responsable de la transformation de la testostérone en DHT au niveau des cellules cibles. L’androstanediol glucuronide ne semble pas avoir d’action androgénique directe. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Femme Homme 142 0.5 – 5.4 ng/mL 3.4 – 22.0 ng/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’androstanediol glucuronide est un paramètre important dans la mise au point et le suivi thérapeutique de l’hirsutisme. Des taux élevés d’androstanediol glucuronide ont été rapportés en cas d’hyperplasie surrénalienne congénitale, d’hirsutisme idiopathique et de maladie des ovaires polykystiques. Dans certains cas, seule la concentration sérique de l’androstanediol glucuronide est élevée alors que la concentration des autres androgènes reste normale. SULFATE DE DÉHYDROÉPIANDROSTÉRONE (DHEA SULFATE) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les corticosurrénales possèdent l’équipement enzymatique nécessaire à la synthèse des hormones corticostéroïdiennes. Celles-ci ont toutes un précurseur commun : le cholestérol. A partir de cette molécule-carrefour, trois voies métaboliques conduisent à la formation de diverses substances dont les chefs de file sont : le cortisol pour les glucocorticoïdes, l’aldostérone pour les minéralocorticoïdes et le sulfate de déhydroépiandrostérone pour les androgènes. Le sulfate de déhydroépiandrostérone est le principal androgène surrénalien qui, grâce à sa structure particulière (fonction oxygénée en 11), peut être facilement distingué des androgènes gonadiques. Le sulfate de DHEA circule dans le sang associé surtout à l’albumine (85 %). Il est physiologiquement peu actif mais est transformé en partie, au niveau hépatique (par des réactions biochimiques de conversion), et périphérique en testostérone, biologiquement active, ce qui explique certaines pathologies virilisantes (voir point 5). Le catabolisme du sulfate de DHEA s’effectue dans le foie et les métabolites glucuronoou sulfoconjugués repris sous le vocable de “17-cétostéroïdes” sont éliminés par les urines. Le mécanisme de régulation de la synthèse du DHEA sulfate n’est pas clairement établi. Avant la puberté, s’amorce un processus de maturation de la glande surrénale, l’adrénarche, qui s’accompagne d’une augmentation de sécrétion de DHEA sulfate, puis d’androstènedione. L’adrénarche précède généralement le développement des gonades ; c’est le premier changement hormonal perceptible de la période pubertaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Adultes de 20 – 60 ans : Femme 350 – 4300 ng/mL Homme 800 – 5600 ng/mL 143 La concentration du DHEAS varie nettement avec l’âge : Il est à son maximum en période péripubertaire puis diminue lentement avec l’âge dans les deux sexes. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage du sulfate de DHEA permet d’apprécier l’activité androgénique surrénalienne. L’hypersécrétion de sulfate de DHEA par les corticosurrénales se traduit cliniquement par des signes de virilisation (chez la femme et l’enfant). Elle peut être isolée ou accompagnée d’hypersécrétion des autres hormones corticosurrénaliennes. Les hypercorticismes androgéniques purs peuvent résulter de diverses conditions pathologiques : • Fonctionnelles : blocage héréditaire de certains enzymes de biosynthèse avec hyperplasie des glandes. • Tumorales : surtout carcinome du cortex. CORTISOL zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les corticosurrénales possèdent l’équipement enzymatique nécessaire à la synthèse des hormones corticostéroïdiennes. Celles-ci ont toutes un précurseur commun : le cholestérol. A partir de cette molécule-carrefour, trois voies métaboliques conduisent à la formation de diverses substances dont les chefs de file sont : le cortisol pour les glucocorticoïdes, l’aldostérone pour les minéralocorticoïdes et le sulfate de déhydroépiandrostérone pour les androgènes. Le cortisol est la principale hormone glucocorticoïde. La synthèse et la sécrétion de cette molécule sont sous le contrôle de l’ACTH (corticotropine), hormone antéhypophysaire, ellemême soumise à l’action du CRF (Corticotropin Releasing Factor) hypothalamique. La cortisolémie suit un rythme circadien imposé par l’ACTH qui présente un maximum vers 9H et un minimum vers 23H. Le cortisol circule dans le sang lié principalement à une protéine vectrice : la transcortine. Seul le cortisol libre est physiologiquement actif. Le cortisol est le médiateur du système de rétro-contrôle négatif de l’axe hypthalamushypophyso-surrénalien : il inhibe fortement la sécrétion d’ACTH et, dans une moindre mesure, celle du CRF. Le catabolisme du cortisol se réalise au niveau hépatique. Après conjugaison, le cortisol est éliminé dans les urines principalement sous forme de 17 hydroxy-stéroïdes. Une petite fraction se retrouve tel quel dans les urines : le cortisol libre urinaire. 144 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Cortisol sanguin : l’analyse est réalisée sur sérum vers 9 Heures et éventuellement vers 17 Heures. Cortisol libre urinaire : l’analyse est réalisée sur des urines de 24 heures non acidifiées. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Cortisol (9 H) Cortisol (17 H) Cortisol libre urinaire 50 - 250 ng/mL 10 - 150 ng/mL < 110 μg/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Hypocortisolémie : • S’observe dans la maladie d’ Addison, insuffisance surrénalienne acquise avec destruction anatomique des glandes. • Un déficit en enzyme intervenant dans la synthèse des hormones corticosurrénaliennes entraîne une diminution des taux de cortisol avec hyperplasie des glandes. • Le syndrome adréno-génital (ou hyperplasie congénitale des surrénales) résulte d’un déficit héréditaire, autosomique récessif total ou partiel, de l’un des enzymes intervenant dans la biosynthèse surrénalienne. Le déficit en 21-hydroxylase est de loin le plus fréquent (90 % des syndromes adréno- génitaux). • L’insuffisance surrénalienne peut également être consécutive à un déficit de sécrétion d’ACTH. Remarque : Dans l’investigation d’une insuffisance surrénalienne, il peut être nécessaire de compléter la mesure de la cortisolémie par certaines explorations dynamiques. (test de stimulation au Synacthen). Hypercortisolémie (syndrome de Cushing) : Etiologies : • Maladie de Cushing (60 % des cas) : adénome hypophysaire à ACTH. • Tumeurs surrénaliennes : adénomes (10 %), tumeurs malignes (5 %). • Sécrétions ectopiques d’ACTH (20 % des cas) : par différents types de tumeurs, carcinomes. • Pseudo Cushing (5 %) : alcoolisme dépression, anorexie, obésité. Remarque : Dans l’investigation d’un syndrome de Cushing, la cortisolémie et la cortisolurie sont complétées par certaines explorations dynamiques (test de suppression à la dexaméthasone). Le cortisol s’élève en réponse au stress (trauma, chirurgie, hypoglycémie,…). Le cortisol total est élevé suite à une augmentation de la protéine porteuse transcortine, par exemple en cas de prise d’œstrogènes et au cours de la grossesse. Le dosage du cortisol libre urinaire permet d’éviter l’influence d’un stress transitoire et de variations de la transcortine sur la cortisolémie. 145 ACTH zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’hormone corticotrope ou ACTH (Adrenocorticotropic Hormone) est synthétisée au niveau de l’antéhypophyse selon un rythme nycthéméral. Son action fondamentale s’exerce sur son organe cible endocrinien : le cortex surrénalien. Elle se manifeste par la stimulation de la synthèse et de la sécrétion de stéroïdes hormonaux. La régulation de la sécrétion de l’ACTH est multifactorielle et complexe. Elle s’effectue selon un système de rétrocontrôle négatif induit par le taux de cortisol libre circulant. D’autre part, la sécrétion d’ACTH est stimulée en cas de stress, ce qui implique l’intervention du CRF (Corticotropin Releasing Factor) hypothalamique et des facteurs nerveux suprahypothalamiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’ACTH est une molécule très labile. Le sang sur EDTA est prélevé sur glace. Le plasma est congelé dans les 15 minutes. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Matin Soir 10 - 60 pg/mL 6 - 30 pg/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de l’ACTH plasmatique trouve tout son intérêt dans l’investigation des pathologies surrénaliennes : • On observe une majoration du taux d’ACTH essentiellement dans la maladie d’Addison (Un taux de cortisol < 50 ng/mL avec un taux concomitant d’ACTH > 200 pg/mL est pathognomonique de la maladie), la maladie de Cushing et en cas de production ectopique d’ACTH par une tumeur. • On observe une baisse du taux d’ACTH essentiellement en cas d’insuffisance corticosurrénalienne secondaire et en cas de tumeur surrénalienne. Les tests de stimulation de la sécrétion de l’ACTH par l’insuline ou le propranolol permettent d’apprécier l’état fonctionnel de l’hypophyse. L’interprétation de ces épreuves reposent sur le dosage de la cortisolémie. Le test au CRF permet de distinguer maladie de Cushing et sécrétion ectopique : en effet les cellules d’un adénome hypophysaire sécréteur d’ACTH restent sensibles au CRF alors que les cellules cancéreuses produisant de l’ACTH ectopique sont insensibles au CRF. L’exploration de l’axe hypophyso-surrénalien se pratique par injection IV d’ACTH naturelle ou synthétique (Cortrosyn). La réponse est objectivée par la mesure de la cortisolémie. 146 ALDOSTÉRONE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les corticosurrénales possèdent l’équipement enzymatique nécessaire à la synthèse des hormones corticostéroïdiennes. Celles-ci ont toutes un précurseur commun : le cholestérol. A partir de cette molécule-carrefour, trois voies métaboliques conduisent à la formation de diverses substances dont les chefs de file sont : le cortisol pour les glucocorticoïdes, l’aldostérone pour les minéralocorticoïdes, et le sulfate de déhydro-épiandrostérone pour les androgènes. L’aldostérone est la principale hormone minéralocorticoïde. Sa sécrétion est principalement contrôlée par le système rénine – angiotensine (et aussi par l’ACTH). Elle intervient spécifiquement dans la régulation des mouvements des électrolytes à travers les épithélia, principalement celui du tube contourné distal où elle induit la réabsorption active de l’ion sodium contre l’élimination de l’ion potassium et de l’ion H+. Cette rétention sodée est directement responsable de l’augmentation de la volémie, qui à son tour, exerce un rétro contrôle sur le systeme rénine – angiotensine. L’aldostérone circule dans le sang associée à l’albumine (65 %) et à la transcortine. Elle est catabolisée au niveau du foie sous forme d’un dérivé tétrahydrogéné glucuronoconjugué éliminé par les urines. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Les conditions du prélèvement doivent être rigoureuses : • régime normo-sodé au moins 7 jours avant l’analyse. • suppression des laxatifs et diurétiques (6 semaines pour spironolactone, 4 semaines pour les autres diurétiques). • patient au repos zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Sérum Debout Couché Urine régime normal 40 - 310 pg/mL 10 - 160 pg/mL < 18 μg/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Hypoaldostéronisme Non stimulable et, associé à une hyperréninémie, signe avec une grande probabilité la maladie d’Addison. Dans ce cas, le taux de cortisol est bas < 50 ng/mL avec un taux concomitant d’ ACTH > 200 pg/mL. Il y a une hyperkaliémie et une tendance à l’hyponatrémie. Hyperaldostéronisme Primaire (aldostérone élevée / rénine basse) : 147 • adénome surrénalien (Syndrome de Conn). • hyperplasie bilatérale des surrénales. • carcinome surrénalien. L’hyperaldostéronisme primaire entraîne l’hypertension et l’hypokaliémie. Secondaire (aldostérone élevée / rénine élevée) : • Etats œdémateux d’origines diverses (insuffisance cardiaque, cirrhose hépatique…). • Hypertension rénovasculaire. • Médicamenteux (diurétiques, laxatifs…). HORMONE DE CROISSANCE (GH) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’hormone de croissance (GH) est une protéine produite par les cellules somatotropes de l’antéhypophyse. Sa sécrétion est stimulée par le GHRH et inhibée par la somatostatine. Elle induit la croissance des organes via une stimulation de la synthèse protéique. Son action est en partie directe et en partie médiée par les IGFs (“insulin-like growth factors”). La concentration plasmatique de l’hormone de croissance reste stable et basse durant la plus grande partie de la journée. Des pics sécrétoires se produisent après les repas, l’exercice et en réponse au stress. De plus le taux plasmatique augmente fortement durant le sommeil. zz PRÉLÈVEMENT : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 3.5 ng/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La GH est sécrétée par certains adénomes hypophysaires, entraînant une élévation du taux plasmatique, avec gigantisme chez l’enfant et acromégalie chez l’adulte. La déficience en GH est une cause, relativement peu fréquente, de retard de croissance. Chez l’adulte la déficience en GH a rarement un impact clinique. Vu le caractère pulsatile de la sécrétion de GH, son dosage dans un prélèvement aléatoire est peu utile, sauf valeur très élevée (> 40 ng/ mL). Un dosage isolé d’IGF-I est lui informatif vu la plus grande stabilité des taux plasmatiques. Cependant le dosage de la GH est utile dans le cadre de tests de stimulation (insuline, arginine, L-dopa, clonidine…) ou de freination (surcharge en glucose). 148 IGF - 1 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Anciennement appelé somatomédine-C, l’IGF-1 (“insulin-like growth factor-1”) est le membre le plus important d’une famille de peptides structurellement apparentés à l’insuline. Outre des actions métaboliques similaires à celles de l’insuline, l’IGF-1 est un facteur de croissance actif notamment sur le cartilage. L’IGF-1 est synthétisée dans le foie et d’autres organes en réponse à l’hormone de croissance (GH). Dans le plasma, l’IGF-1 est liée à des protéines porteuses : la plus importante est l’IGFBP-3, dont la synthèse est également dépendante de la GH. zz PRÉLÈVEMENT : L’analyse est réalisée sur sérum zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Elles dépendent fortement de l’âge (valeurs en ng/mL). Âge HommeFemme 0 - 5 24 - 115 7 - 177 6 - 8 64 - 232 8 - 491 9 - 11 36 - 330 55 - 436 12 - 15 59 - 576 83 - 598 16 - 20 151 - 389 115 - 358 21 - 24 152 - 396 147 - 330 25 - 39 94 - 247 104 - 380 40 - 54 78 - 221 84 - 312 55 - 100 24 - 191 32 - 226 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le taux d’IGF-1 est augmenté en cas d’acromégalie et de gigantisme. Il est diminué en cas de déficience en GH, dans différentes formes de retard de croissance (hypothyroïdie, malnutrition, maladie chronique) et en cas d’atteinte hépatique. Le taux sérique d’IGF-1 présente peu de fluctuations en cours de journée, ce qui constitue un grand avantage par rapport au dosage de la GH. 149 TEST RAPIDE À L’ACTH (TEST AU SYNACTHEN) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le SYNACTHEN® (correspond aux 24 premiers acides aminés de l’ACTH) possède les propriétés stimulantes de l’ACTH sur la corticosurrénale. L’effet de l’injection de Synacthen est objectivé par la mesure de l’évolution de la cortisolémie. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le test est réalisé à 8 heures du matin, le patient étant à jeun depuis 12 heures et n’ayant pas reçu de corticoïdes les jours précédents. • faire un premier prélèvement avant injection. • injecter lentement (2 minutes) par voie intraveineuse le Synacthen Cortrosyn (0.25 mg). • 30 min. après l’injection faire un second prélèvement. • 60 min. après l’injection faire un troisième prélèvement. Effets secondaires : “Flush”, urticaire, choc anaphylactique (rare). A effectuer en milieu hospitalier. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Taux de base du cortisol : 50 - 250 ng/mL Après 30 ou 60 minutes : augmentation d’au moins 70 ng/ml par rapport à la cortisolémie basale; pic de cortisol > 200 ng/mL. Cette augmentation n’est altérée ni par l’âge, ni par le sexe, ni par la période de la journée durant laquelle l’épreuve est réalisée. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Mise au point d’une insuffisance corticosurrénalienne : •R éponse négative : Une cortisolémie basse et qui ne répond pas à la stimulation suggère une insuffisance surrénalienne primitive. •R éponse faible ou insuffisante : Ce type de réponse s’observe lorsque la glande surrénale a longtemps été au repos du fait d’une insuffisance en ACTH (d’origine organique ou par inhibition de sécrétion lors d’un corticothérapie prolongée). 150 TEST RAPIDE À LA DEXAMÉTHASONE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La dexaméthasone est un stéroïde de synthèse extrêmement actif qui inhibe la sécrétion de l’ACTH par l’hypophyse (rétrocontrôle négatif). La diminution du taux d’ACTH provoque un abaissement de la sécrétion hormonale des corticosurrénales. L’effet inhibiteur de la dexaméthasone est objectivé par la mesure de la cortisolémie et du taux des androgènes d’origine surrénalienne. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : • Arrêt de tout traitement au moins 24 h avant la réalisation du test. • Le soir, vers 23h, prise de 1 mg de dexaméthasone (Oradexon, Decadron). • Le lendemain entre 8h et 9h, un prélèvement de 5 mL de sang veineux est effectué pour le dosage du cortisol (éventuellement du sulfate de DHEA). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : La cortisolémie descend en-dessous de 50 ng/mL (freination de la secrétion de cortisol). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une réponse normale (freination) exclut un syndrome de Cushing. Une réponse anormale (cortisolémie > 50 ng/mL) est associée dans 98 % des cas à un syndrome de Cushing. Le test peut être aussi positif (absence de freination) chez les patients présentant un pseudo-Cushing (alcoolisme, dépression, anorexie, obésité…) En cas de test positif ou en cas de doute, un test de freination prolongé (dexaméthasone durant 2 jours à la dose de 2 à 8 mg/j) doit être proposé. TEST À LA LH-RH zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La LH-RH (Luteinizing Hormone-Releasing Hormone), injectée par voie parentérale, provoque la sécrétion de FSH et de LH. Ce test évalue la capacité sécrétoire des cellules hypophysaires gonadotropes. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : • Faire un premier prélèvement avant l’injection pour dosage de FSH et de LH. • injection I.V. de 100 microg de LH-RH. 151 • faire un second prélèvement 30 minutes après l’injection pour dosage des gonadotrophines. • faire un troisième prélèvement 60 minutes après l’injection pour dosage des gonadotrophines zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Chez la femme, les taux de base de FSH et LH varient avec le moment du cycle (voir FSH et LH). L’intensité de la réponse varie en fonction du moment du cycle (maximum à micycle, plus intense en phase lutéale que folliculaire). Il est recommandé de réaliser ce test en phase folliculaire. Lors du test un pic de sécrétion apparaît vers 30 à 60 minutes pour la FSH, vers 30 minutes pour la LH. (La riposte en LH est de 3 à 5 fois la valeur basale ; la riposte en FSH est de 1.5 à 2.5 fois la valeur basale). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Ce test est utile pour confirmer un hypogonadisme secondaire (réponse diminuée ou absente). En cas d’hypogonadisme primaire, la réponse est exagérée. Ce test est utile pour la mise au point d’un retard pubertaire : la réponse est absente ou bien l’augmentation de FSH est plus marquée que celle de LH. TEST AU CITRATE DE CLOMIFÈNE (CLOMID) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le citrate de Clomifène (Clomid) est un inhibiteur compétitif de l’œstradiol au niveau des sites récepteurs de l’hypothalamus. Il réalise une déplétion apparente en œstrogènes, ce qui entraîne l’activation de la sécrétion de la LH-RH endogène par levée de l’inhibition œstrogénique. Ce test permet donc l’étude de la réactivité de l’axe hypo-thalamo-hypophyso-gonadique dans son ensemble. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Femme : Cinq jours après les règles spontanées, ou induites par œstro-progestatifs, on débute l’administration de Clomid per os à la dose de 1 comprimé de 50 mg par jour et ceci pendant cinq jours (donc du 5ème au 9ème jour inclus). En cas de réponse nulle, on peut augmenter la dose de Clomid à 100 mg par jour. • Etude de la courbe ménothermique. •D osage de l’œstradiol, de la progestérone, de la FSH et de la LH sériques, avant le dernier jour de la prise du Clomid ainsi qu’au 5ème, 10ème jour après la prise de la médication. 152 Homme : Deux comprimés de 50 mg sont administrés par jour (matin et soir) et ceci pendant dix jours. Faire un prélèvement avant la prise de Clomid et tous les deux jours pendant la prise de la médication pour dosage de FSH, LH et testostérone dans le sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Femme : Réponse positive (Réponse type III) intégrité de l’axe hypo-thalamo-hypophyso-gonadique : • Apparition de règles précédées, 14 jours avant celles-ci, d’un décalage thermique. • signes biologiques : élévation momentanée de la FSH (de 50 %) et de la LH (de 85 %) suivie d’un pic d’œstradiol précédant le pic de la LH (ovulation) et de la progestérone (phase lutéale). Cette réponse s’observe le plus souvent chez les femmes dont le taux d’œstradiol endogène est supérieur à 50 pg/mL. Homme : Les gonadotrophines augmentent dès le deuxième jour, le pic de la FSH se situe au 7ème jour (+ 64 %) et le pic de la LH au 10ème jour (+ 96 %). La testostéronémie augmente. Cette réponse est seulement possible après l’installation de la puberté. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Aménorrhée : • Réponse négative (Type I) : Il n’ y a pas de réponse clinique (ni règles, ni décalage thermique). Il n’y a pas de changement biologique (FSH, LH, progestérone) et l’œstradiolémie est basse. • Réponse dissociée (Type II) : Une hémorragie de privation peut se voir mais elle n’est pas précédée par un décalage thermique. Les taux de FSH et de LH s’élèvent suffisamment pour entraîner une sécrétion modeste d’œstrogènes par l’ovaire, mais il n’y a pas de décharge cyclique de LH et donc pas d’ovulation. Dans ce cas, on peut considérer que l’axe gonadique est intact dans le sens où l’on peut exclure une cause organique. Les causes de l’anomalie peuvent être attribuées à une légère hyperprolactinémie ou à des ovaires polykystiques. Une réponse négative ou dissociée ne permet pas de différencier entre une origine hypothalamique ou hypophysaire et un test à la LH-RH est indiqué. • Réponse positive (Type III) : Cette réponse affirme l’intégrité de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien mais il n’y a pas d’initialisation spontanée du cycle qui peut être due à une hypersensibilité de l’hypothalamus aux œstrogènes ou à un taux d’œstrogènes trop élevé parfois trouvé lors de l’existence d’ovaires polykystiques. Le citrate de clomifène est alors un bon traitement de l’aménorrhée. Homme : hypogonadisme Dans le cas d’une atteinte primitive testiculaire, il y a augmentation de FSH et de LH, mais la testostéronémie reste très basse. En cas d’atteinte organique hypophysaire ou d’atteinte hypothalamique, la FSH et la LH n’augmentent pas et la testostéronémie reste basse. 153 CATÉCHOLAMINES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les catécholamines ont comme précurseur la tyrosine. Cet acide aminé, abondant dans le plasma et les tissus, subit une hydroxylation formant ainsi le noyau “catéchol” de la DOPA. La décarboxylation de cette molécule donne naissance à la première des catécholamines : LA DOPAMINE. L’hydroxylation de la dopamine fournit la NORADRÉNALINE. Cette dernière, après méthylation, produit l’ADRÉNALINE. Les catécholamines sont synthétisées au niveau des cellules chromaffines. Les principaux sites de synthèses • Les médullosurrénales, pour l’adrénaline, • les neurones adrénergiques des fibres postganglionnaires sympathiques, pour la noradrénaline. • le système nerveux central, pour la dopamine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur plasma hépariné. La séparation du plasma doit être réalisée directement après le prélèvement. L’échantillon est conservé à -20° C. Les conditions de prélèvement doivent être rigoureuses : patient à jeun, entre 8 et 9h du matin, après 30 min de repos en position couchée, éviter tout stress. Certaines méthodes de dosage n’éliminent pas les interférences avec le thé et le café. L’analyse est également réalisée sur urines de 24 heures prélevées sur acide. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Plasma : (Méthode chromatographique) couché : Adrénaline 58 - 76 pg/mL Noradrénaline 191 - 225 pg/mL Dopamine 50 - 100 pg/mL Urines de 24 h : (Méthode chromatographique) hommes et femmes Adrénaline < 20 μg/24 h Noradrénaline 8 - 100 μg/24 h Dopamine < 500 μg/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le diagnostic d’une tumeur des tissus neurochromaffines (phéochromocytomes, paragangliomes, neuroblastomes) repose sur la mise en évidence d’une augmentation des catécholamines ou de leurs métabolites dans le sang et/ou dans l’urine. L’interprétation des dosages plasmatiques est délicate car le stress peut induire une sécrétion transitoire au moment du prélèvement. La mesure de l’excrétion cumulée dans les urines de 24 h est donc préférable. 154 MÉTANÉPHRINES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Après leurs actions effectrices, les catécholamines (Adrénaline, Noradrénaline, Dopamine), peuvent suivre trois voies : elles peuvent être récupérées dans les granules de stockage, être excrétées ou être métabolisées. Une des voies métaboliques importantes est la méthylation de l’adrénaline et de la noradrénaline sous l’action de la catéchol-o-méthyl transférase. Ce dernier chemin réactionnel conduit à la formation des métanéphrines. Une partie des métanéphrines se retrouve dans l’urine soit sous forme libre, soit sous forme conjuguée. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur urines de 24 heures prélevées sur acide. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Métanéphrines fractionnées (méthode chromatographique) : • Normétanéphrine ou normétadrénaline : <445 μg/24 h. • Métanéphrine ou métadrénaline : < 330 μg/24 h. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt du dosage des métanéphrines urinaires est la détection d’une tumeur des tissus chromaffines (phéochromocytome, paragangliome) et se situe donc dans le cadre plus général d’une mise au point biologique pour hypertension artérielle. De nombreux auteurs s’accordent à considérer que le dosage des métanéphrines urinaires représente le meilleur test de dépistage du phéochromocytome. VMA (VANYLMANDELIC ACID) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le VMA constitue le catabolite terminal commun de la noradrénaline et de l’adrénaline. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur urines de 24 h recueillies sur acide. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Adulte 0.5 - 10 mg/24 h 155 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage du VMA urinaire est un paramètre classiquement mesuré afin de mettre en évidence une tumeur des tissus chromaffines (phéochromocytome, paragangliome). Toutefois, le dosage des catécholamines et/ou métanéphrines urinaires, plus sensible et moins soumis aux interférences, semble être un meilleur test pour une première investigation. 5 HIAA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La désamination oxydative de la sérotonine par la monoamine oxydase conduit à la formation de l’acide 5-hydroxyindolacétique (5HIAA). Le 5HIAA est excrété dans l’urine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur urines de 24 heures recueillies sur acide (5 mL d’HCl 10N). Les techniques quantitatives mettant en œuvre la chromatographie liquide haute performance (HPLC) permettent d’éliminer dans une très large mesure les interférences d’origine alimentaire et médicamenteuse. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 2 – 9 mg/24 h zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’excrétion du 5HIAA est généralement augmentée en présence d’une tumeur carcinoïde. Le dosage urinaire reflète le sécrétion tumorale sur une période de 24 h. En présence d’une clinique évocatrice d’un syndrome carcinoïde et de résultats du dosage de 5HIAA situés dans les limites de référence, il peut être utile de compléter l’investigation par le dosage de sérotonine et/ou de 5-hydroxytryptophane sanguin. Si la sécrétion est intermittente, des dosages répétitifs seront nécessaires. 156 TEST DE GROSSESSE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La gonadotrophine chorionique (HCG) est une hormone placentaire précocement détectable dans le sérum et dans l’urine. Cette hormone est mise en évidence dans l’urine par une réaction immuno-enzymatique avec des anticorps monoclonaux. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Test réalisé sur les premières urines du matin. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Le test est conçu de telle façon que le seuil de sensibilité de la réaction immunochimique soit de l’ordre de 25 mUI/mL. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Tenant compte du seuil de sensibilité, le test peut en principe être réalisé précocement (au moment de la date des règles manquantes). Ce test est moins sensible que le dosage de β HCG plasmatique. β HCG zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’HCG (Human chorionic gonadotrophin) est une glycoprotéine placentaire synthétisée par le syncytiotrophoblaste. Elle se compose - comme TSH, FSH et LH - de deux sousunités : α et β. La chaîne a est très semblable pour les quatre hormones, ce qui pose, en immunologie, un problème de réactions croisées. C’est pourquoi les tests ont été développés sur base de la plus grande spécificité de la sous-unité β. L’HCG exerce une action similaire à celle de la LH (Luteinizing hormone) : elle maintient le corps jaune fonctionnel et stimule la sécrétion de progestérone. Les dosages effectués actuellement utilisent des anticorps monoclonaux et ne présente donc pas de réaction croisée avec les autres hormones glycoprotéïques hypophysaires. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. 157 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de grossesse Grossesse 3 à 4 semaines 4 à 5 semaines 5 à 6 semaines 6 à 7 semaines 7 à 12 semaines 12 à 16 semaines 16 à 29 semaines 29 à 40 semaines < 5 U/L 9 – 130 U/L 75 – 2600 U/L 850 – 20800 U/L 4000 – 100200 U/L 11500 – 289000 U/L 18300 – 137000 U/L 1400 – 53000 U/L 940 – 60000 U/L L’HCG augmente rapidement durant les premières semaines de la grossesse (elle double environ tous les 2 jours) pour atteindre une valeur maximale après 7 à 12 semaines. Les taux d’HCG varient considérablement d’individu à individu et sont plus élevés lors des grossesses gémellaires. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Diagnostic précoce de grossesse : La βHCG peut être mesurable dans le sérum quelques jours avant la date normale des règles. • L’augmentation du taux de HCG est un élément important de diagnostic de grossesse môlaire et du suivi de l’évolution après traitement. • Des valeurs inférieures à l’intervalle de référence, correspondant aux semaines de grossesse, se rencontrent en cas de grossesse ectopique ou de menace de fausse couche. Dans ces conditions des dosages répétés d’HCG révèlent une augmentation anormalement lente, voire une régression. • La βHCG est le marqueur de choix pour le diagnostic et le suivi du choriocarcinome. Elle est également très utile dans le monitoring des tumeurs des cellules germinales ovariennes et testiculaires. Dans ce cas, le dosage de la βHCG sous unité libre est préconisé Elle peut également être détectée dans d’autres cancers (sein, poumon, pancréas, mélanome…). α-FŒTOPROTÉINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’α-fœtoprotéine est une α1-globuline fœtale synthétisée essentiellement par le foie. Durant le développement embryonnaire l’ α-fœtoprotéine est synthétisée en grande quantité : elle constitue une des protéines majeures de la circulation fœtale (vers la 16ème semaine sa concentration dans le plasma fœtal atteint 3 mg/dL, soit environ 1/10 de la concentration d’albumine). Dix-huit mois après la naissance, l’α-fœtoprotéine se retrouve, comme chez l’adulte, à l’état de traces. 158 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Hors grossesse Grossesse (μg/L) 15 semaines 16 semaines 17 semaines 18 semaines 19 semaines 20 semaines < 8.1 μg/L < 63 < 73 < 84 < 97 < 113 < 131 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage de l’α-fœtoprotéine trouve sa place dans la surveillance de l’évolution de la grossesse. La concentration sanguine maternelle est anormalement élevée lors des troubles de formation du tube neural chez l’embryon et le fœtus (anencéphalie, spina bifida). Toutefois, elle est aussi élevée lors de grossesses multiples, de menace de fausse couche, d’hémorragie fœtoplacentaire, ainsi que dans différentes autres malformations (atrésie œsophagienne, hydrocéphalie…). Le taux d’α-fœtoprotéine doit être confronté avec l’échographie. Le dosage de l’α-fœtoprotéine dans le liquide amniotique doit être réalisé en cas de discordance. Le dosage d’α-fœtoprotéine, en combinaison avec les dosages d’HCG et d’œstriol libre, au cours du deuxième trimestre de grossesse (entre 15 et 20 semaines), permet de déterminer le risque de Syndrome de Down chez le fœtus. Dans le Syndrome de Down, l’α-fœtoprotéine et l’œstriol tendent à être diminués, tandis que l’HCG est augmentée. Ce triple test comporte un algorithme qui intègre les résultats des 3 dosages et une série d’informations (âge maternel, âge de la grossesse, poids maternel,…) et calcule un risque. Le triple test permet de déterminer simultanément le risque de malformation du tube neural. L’α-fœtoprotéine est un marqueur tumoral associé à l’hépatocarcinome et aux tumeurs germinatives (ovaire, testicule). Certaines pathologies hépatiques bénignes, telles que hépatite ou cirrhose, peuvent provoquer une augmentation du taux d’α-fœtoprotéine. Toutefois les concentrations mesurées dans ces conditions n’excèdent que rarement 200 ng/mL. L’α-fœtoprotéine est un bon marqueur dans le suivi de l’hépatocarcinome. 159 ŒSTRIOL LIBRE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’œstriol est synthétisé en quantité réduite par l’ovaire au départ de l’œstradiol. Chez la femme enceinte, l’œstriol, devient au cours des mois, l’œstrogène le plus important. Sa synthèse se fait au niveau placentaire. Le placenta n’étant pas capable d’exécuter la suite complète des étapes réactionnelles conduisant à la synthèse d’œstriol, il a recours aux précurseurs (DHEA sulfate, testostérone, androstérone, …) d’origine fœtale ou maternelle. Le précurseur, quantitativement le plus important pour la synthèse placentaire d’œstriol, est le sulfate de DHEA, produit par la surrénale du fœtus. Il existe donc une interdépendance entre le fœtus et le placenta pour aboutir à la production d’œstriol. Le dosage de l’œstriol permet l’évaluation du statut de l’unité fœto-placentaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : 20 - 25 semaines 26 - 30 semaines 30 - 33 semaines 33 - 36 semaines 36 - 40 semaines 1.2 – 4.0 ng/mL 2.5 – 6.5 ng/mL 3.5 – 10.0 ng/mL 6.0 – 14.0 ng/mL 8.0 – 16.0 ng/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’évolution du taux d’œstriol est lié à l’état de l’unité fœto-placentaire. Une chute des taux d’œstriol sur des prélèvements successifs suggère une détresse fœtale. Malheureusement, la sensibilité et la spécificité du test sont faibles pour prédire une détresse fœtale. C’est pourquoi on abandonne peu à peu ce dosage dans cette indication. Par contre, le dosage d’œstriol libre en combinaison avec les dosages d’HCG et d’α-fœtoprotéine (AFP), au cours du second trimestre de grossesse (entre 15 et 20 semaines), permettent de déterminer un risque de syndrome de Down chez le fœtus. COMPLÉMENT (C3 ET C4) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le complément est constitué d’un ensemble interactif complexe d’une vingtaine de protéines. L’activation du complément est un processus qui se déroule en cascade : le premier 160 facteur doué d’une activité protéolytique clive le second qui acquiert à son tour un pouvoir protéolytique vis-à-vis du troisième et ainsi de suite. L’activation de complément peut suivre deux voies : Une voie classique faisant intervenir une combinaison antigène-anticorps et une voie alterne, activée par les lipopolysaccharides bactériens, qui agit en l’absence d’anticorps. L’activation de complément conduit à l’obtention de produits doués d’activités biologiques diverses jouant un rôle fondamental dans le processus inflammatoire, la lyse cellulaire, la phagocytose. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : C3 : 0.82 - 1.60 g/L C4 : 0.17 - 0.53 g/L Durant le premier trimestre de la grossesse le taux de C3 diminue zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La concentration sérique du complément est la résultante de processus physiopathologiques divers (synthèse, inhibition, perte, consommation) rendant son interprétation peu aisée lorsqu’elle est isolée d’un contexte biologique plus large et plus particulièrement si d’autres protéines du profil protéique ne sont pas prises en considération. L’augmentation du taux de C3 et C4 est associée à l’existence d’un syndrome inflammatoire. La diminution du taux de C3 et C4 peut résulter d’une déficience congénitale ou d’une consommation périphérique résultant de l’activation du complément. Les concentrations de C3 et C4 sont diminuées en cas d’activation de la voie classique (complexes immuns) tandis que seul C3 diminue en cas d’activation de la voie alterne (septicémie). COMPLEXES IMMUNS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les complexes immuns sont des structures macromoléculaires résultant de la combinaison, en proportion variable, de molécules d’antigènes et d’anticorps. Ils peuvent être formés soit localement dans un tissu et induire une réaction d’Arthus, soit dans la circulation sanguine et véhiculés dans l’organisme. Certains de ces complexes immuns peuvent se révéler pathogènes. Il apparaît que les manifestations cliniques, souvent plurifocales, dépendent étroitement des propriétés physico-chimiques et de la taille des immuncomplexes. 161 Le dépôt de complexes immuns induit localement des lésions inflammatoires avec intervention du complément. Un mécanisme pathologique important, mais toutefois non exclusif, est l’appel par les anaphylatoxines (C3a, C5a) des polynucléaires qui phagocytent des complexes immuns et libèrent leurs enzymes lysosomiales, principaux agents responsables de l’atteinte tissulaire. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’immuncomplexes circulants. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • La maladie sérique : elle résulte de l’injection de sérum hétérologue; sa fréquence est en nette régression depuis la diminution de la sérothérapie et l’utilisation de γ globulines purifiées. • La participation des complexes immuns dans la pathogénie d’un certain nombre d’affections présentant toutes des anomalies immunologiques importantes semble établie. C’est le cas du lupus érythémateux disséminé, de la polyarthrite rhumatoïde, du syndrome de Sjögren, des vascularites allergiques et autres angéites. • Glomérulonéphrites aiguës ou chroniques à complexes immuns. • En pathologie infectieuse, les complexes immuns peuvent être retrouvés dans un certain nombre de cas notamment : endocardites bactériennes et maladies parasitaires (Schistosomiases, malaria, trypanosomiases, …). IgG zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les IgG, qui représentent environ 75 % de l’ensemble des différentes classes d’immunoglobulines, sont des glycoprotéines dont la migration électrophorétique se situe dans la région des γ globulines. Elles sont constituées de deux chaînes légères identiques (kappa ou lambda) et de deux chaînes lourdes identiques. Le clivage protéolytique met en évidence deux pôles : un pôle qui lie l’antigène (fragment Fab) et un fragment Fc exerçant des fonctions biologiques variées tel que la fixation du complément, la liaison à de nombreuses cellules possédant des récepteurs de surface, la participation au phénomène de cytotoxicité dépendant des anticorps. Sur base de leur structure et de leurs propriétés antigéniques, les IgG peuvent être divisées en quatre sous-classes IgG1, IgG2, IgG3, IgG4. Les IgG sont les seules immunoglobulines qui traversent le placenta. Elles assurent durant les premiers mois de la vie un capital immunitaire. 162 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 9 mois 9 mois – 1 an 1 an – 2 ans 2 – 4 ans 4 – 6 ans > 6 ans 2.0 – 9.0 g/L 2.9 – 10.7 g/L 3.4 – 12.0 g/L 4.2 – 12.0 g/L 4.6 – 12.4 g/L 6.5 – 16.0 g/L A la naissance les IgG sont essentiellement maternelles. Elles diminuent (par catabolisme) durant les premiers mois et ne sont que partiellement remplacées par les IgG lentement synthétisées par le nourrisson; il en résulte une période durant laquelle les taux d’IgG sont faibles. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hypo-γ-globulinémies. • L’altération peut résulter d’une perte protéique (entéropathie exsudative, syndrome néphrotique, brûlures) ou d’une hémodilution. L’examen des autres protéines spécifiques permettra de trancher. On constatera en effet dans ces cas, soit un profil caractéristique (ex : syndrome néphrotique), soit une diminution de l’ensemble des protéines. • L’altération peut porter sélectivement sur les immunoglobulines. Avant de retenir une déficience congénitale, les autres causes d’hypo-γ globulinémies doivent être envisagées : thérapeutique immunosuppressive, aplasie ou envahissement médullaire (gammopathies monoclonales impliquant des immunoglobulines autres que les IgG). Notons ici que devant une chute des immunoglobulines, la recherche d’une protéinurie de Bence-Jones est indiquée. • L’investigation de l’hypogammaglobulinémie IgG peut être complétée par le dosage des sous-classes d’immunoglobulines. Les hyper-γ-globulinémies. L’augmentation peut être polyclonale : Les causes d’augmentation polyclonale des immunoglobulines sont nombreuses : infections, affections hépatiques, maladies à composante auto-immunitaire, … . Toutefois l’analyse des différentes classes d’immuno-globulines permet d’obtenir de précieuses informations. • L’augmentation des IgM indique généralement une immunisation débutante. • L’élévation des IgA peut être mise en rapport avec une infection des muqueuses au sens large ou avec une polyarthrite rhumatoïde. • L’augmentation des IgG et IgA, dans l’évolution d’une hépatite est un signe d’un éventuel passage à la chronicité. L’augmentation peut être monoclonale : • Le caractère monoclonal est diagnostiqué grâce à l’immuno-électrophorèse (voir ce test). 163 • Les productions monoclonales apparaissent souvent sur un fond d’hypo-γ-globulinémie. Il est donc important d’effectuer le dosage des immunoglobulines. Notons que la valeur obtenue pour le composant monoclonal peut être sous estimée étant donné la “nature polyclonale” des antisérums utilisés pour le dosage. • Si la tumeur plasmocytaire ne produit que des chaînes légères, celles-ci se retrouvent essentiellement dans l’urine, de telle sorte que les variations sériques ne sont que peu mesurables. Dans ce cas, l’immunocytome se manifeste par une hypo-γ-globulinémie et la présence des chaînes légères dans l’urine. L’augmentation peut être oligoclonale : Des composants oligoclonaux (bien visualisés à l’électrophorèse en gel d’agarose) sur fond d’hypo-γ-globulinémie s’observent lors de néoplasies ou lors de la synthèse d’une population restreinte d’anticorps (réaction immunitaire chez un patient immunodéficient). De fortes réactions immunitaires peuvent engendrer des productions oligoclonales qui apparaissent alors dans le contexte d’une hyper-γ-globulinémie. IgA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les IgA sont des immunoglobulines de nature glycoprotéique dont la migration électrophorétique se situe au niveau de la région β-γ. Elles présentent une structure monomérique ou polymérique. Chaque unité est constituée de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères (kappa ou lambda). Le clivage protéolytique d’un monomère met en évidence un pôle qui lie l’antigène (fragments Fab) et un fragment Fc. Dans les sécrétions (colostrum, mucus intestinal ou bronchique, salive, larmes) les IgA sont dimériques. Les deux sous-unités sont liées entre-elles par une chaîne J et une composante sécrétoire. Les IgA représentent une défense immunologique locale importante. Les IgA n’activent pas la voie classique du complément, elles ne traversent pas le placenta. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 1 mois 1 – 6 mois 6 – 12 mois 1 an – 2 ans 2 – 4 ans 4 – 6 ans 6 – 9 ans 9 – 12 ans > 12 ans 164 0.02 – 0.50 g/L 0.04 – 0.80 g/L 0.08 – 0.80 g/L 0.15 – 1.10 g/L 0.18 – 1.50 g/L 0.25 – 1.60 g/L 0.35 – 2.00 g/L 0.45 – 2.50 g/L 0.40 – 3.50 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hypo-γ-globulinémies. • L’altération peut résulter d’une perte protéique (entéropathie exsudative, syndrome néphrotique, brûlures) ou d’une hémodilution. L’examen des autres protéines spécifiques permettra de trancher. On constatera en effet dans ces cas, soit un profil caractéristique (ex : syndrome néphrotique), soit une diminution de l’ensemble des protéines. • L’altération peut porter sélectivement sur les immunoglobulines. Avant de retenir une déficience congénitale, les autres causes d’hypo-γ-globulinémies doivent être envisagées : thérapeutique immunosuppressive, aplasie ou envahissement médullaire (gammopathies monoclonales impliquant des immunoglobulines autres que les IgA). Notons ici que devant une chute des immunoglobulines, la recherche d’une protéinurie de Bence-Jones est indiquée. Les hyper-γ-globulinémies. L’augmentation peut être polyclonale : Les causes d’augmentation polyclonale des immunoglobulines sont nombreuses : infections, affections hépatiques, maladies à composante auto-immunitaire, … . Toutefois l’analyse des différentes classes d’immuno-globulines permet d’obtenir de précieuses informations. • L’augmentation des IgM indique généralement une immunisation débutante. • L’élévation des IgA peut être mise en rapport avec une infection des muqueuses au sens large ou avec une polyarthrite rhumatoïde. • L’augmentation des IgG et IgA, dans l’évolution d’une hépatite est un signe d’un éventuel passage à la chronicité. L’augmentation peut être monoclonale : • Le caractère monoclonal est diagnostiqué grâce à l’immuno-électrophorèse (voir ce test). • Les productions monoclonales apparaissent souvent sur un fond d’hypo-γ-globulinémie. Il est donc important d’effectuer le dosage des immunoglobulines. Notons que la valeur obtenue pour le composant monoclonal peut être sous estimée étant donné la “nature polyclonale” des antisérums utilisés pour le dosage. • Si la tumeur plasmocytaire ne produit que des chaînes légères, celles-ci se retrouvent essentiellement dans l’urine, de telle sorte que les variations sériques ne sont que peu mesurables. Dans ce cas, l’immunocytome se manifeste par une hypo-γ-globulinémie et la présence des chaînes légères dans l’urine. L’augmentation peut être oligoclonale : Des composants oligoclonaux (bien visualisés à l’électrophorèse en gel d’agarose) sur fond d’hypo-γ-globulinémie s’observent lors de néoplasies ou lors de la synthèse d’une population restreinte d’anticorps (réaction immunitaire chez un patient immunodéficient). De fortes réactions immunitaires peuvent engendrer des productions oligoclonales qui apparaissent alors dans le contexte d’une hyper-γ-globulinémie. 165 IgM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les IgM sont des immunoglobulines de nature glycoprotéique dont la migration électrophorétique se situe dans la région des γ globulines. Elles présentent la structure d’un pentamère dont chaque sous-unité est formée de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères (kappa ou lambda). La protéolyse d’un monomère met en évidence un pôle aux propriétés d’anticorps (Fab) et un fragment Fc. Les anticorps IgM constituent une réponse précoce à la stimulation antigénique, elles activent fortement le système du complément. Les IgM ne traversent pas le placenta. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 1 mois 1 – 6 mois 6 mois – 1 an 1 – 8 ans 8 – 12 ans > 12 ans 0.20 – 0.80 g/L 0.25 – 1.00 g/L 0.35 – 1.50 g/L 0.45 – 2.00 g/L 0.50 – 2.50 g/L 0.50 – 3.00 g/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hypo-γ-globulinémies. • L’altération peut résulter d’une perte protéique (entéropathie exsudative, syndrome néphrotique, brûlures) ou d’une hémodilution. L’examen des autres protéines spécifiques permettra de trancher. On constatera en effet dans ces cas, soit un profil caractéristique (ex : syndrome néphrotique), soit une diminution de l’ensemble des protéines. • L’altération peut porter sélectivement sur les immunoglobulines. Avant de retenir une déficience congénitale, les autres causes d’hypo-γ-globulinémies doivent être envisagées : thérapeutique immunosuppressive, aplasie ou envahissement médullaire (gammopathies monoclonales impliquant des immunoglobulines autres que les IgM). Notons ici que devant une chute des immunoglobulines, la recherche d’une protéinurie de Bence-Jones est indiquée. Les hyper-γ-globulinémies. L’augmentation peut être polyclonale : Les causes d’augmentation polyclonale des immunoglobulines sont nombreuses : infections, affections hépatiques, maladies à composante auto-immunitaire, … . Toutefois l’analyse des différentes classes d’immuno-globulines permet d’obtenir de précieuses informations. 166 • L’augmentation des IgM indique généralement une immunisation débutante. • L’élévation des IgA peut être mise en rapport avec une infection des muqueuses au sens large ou avec une polyarthrite rhumatoïde. • L’augmentation des IgG et IgA, dans l’évolution d’une hépatite est un signe d’un éventuel passage à la chronicité. L’augmentation peut être monoclonale : • Le caractère monoclonal est diagnostiqué grâce à l’immuno-électrophorèse (voir ce test). • Les productions monoclonales apparaissent souvent sur un fond d’hypo-γ-globulinémie. Il est donc important d’effectuer le dosage des immunoglobulines. Notons que la valeur obtenue pour le composant monoclonal peut être sous estimée étant donné la “nature polyclonale” des antisérums utilisés pour le dosage. • Si la tumeur plasmocytaire ne produit que des chaînes légères, celles-ci se retrouvent essentiellement dans l’urine, de telle sorte que les variations sériques ne sont que peu mesurables. Dans ce cas, l’immunocytome se manifeste par une hypo-γ-globulinémie et la présence des chaînes légères dans l’urine. L’augmentation peut être oligoclonale. Des composants oligoclonaux (bien visualisés à l’électrophorèse en gel d’agarose) sur fond d’hypo-γ-globulinémie s’observent lors de néoplasies ou lors de la synthèse d’une population restreinte d’anticorps (réaction immunitaire chez un patient immunodéficient). De fortes réactions immunitaires peuvent engendrer des productions oligoclonales qui apparaissent alors dans le contexte d’une hyper-γ-globulinémie. IgE TOTALES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les IgE sont les principaux anticorps responsables des réactions d’hypersensibilité immédiate, c’est-à-dire d’une forme anormale de réactivité immunologique. Ils possèdent la propriété de se fixer par l’intermédiaire du fragment Fc (voir immunoglobulines) sur les mastocytes et les basophiles, les fragments Fab, qui possèdent la spécificité antigénique, pointant vers l’extérieur. Lors d’un deuxième contact avec l’antigène (appelé dans ce cas allergène), ces cellules libèrent des substances actives : histamine, sérotonine, … . L’effet physiologique de ces médiateurs est complexe. Elle se traduit notamment par une vasodilatation avec augmentation de la perméabilité vasculaire entraînant dans le compartiment extra-cellulaire la fuite d’eau et de diverses molécules, dont les IgG. Chez les individus normaux, les immunoglobulines de la classe des IgG de même spécificité que les IgE éliminent par compétition les allergènes et contribuent donc en partie à la régulation du phénomène. Par contre, chez les personnes dites “sensibilisées”, ce processus semble perturbé et la boucle des IgE est amplifiée. Si la production des IgE est suffisante pour sensibiliser de nombreux mastocytes, la réaction d’hypersensibilité est importante et générale (choc anaphylactique rare). Dans la majorité des cas cependant, la réaction reste limitée à un certain territoire et entraîne des manifestations cliniques diverses regroupées sous le vocable de réactions allergiques d’atopie. 167 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : • Si < 20 KUI/L : origine atopique peu probable. • Si > 120 KUI/L : origine atopique probable (si infection parasitaire exclue). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Lorsque le taux des IgE totales sériques dépasse un certain seuil et/ou en présence de manifestations cliniques évocatrices, le diagnostic d’hypersensibilité immédiate peut être envisagé. Il sera affiné par la recherche des IgE spécifiques ou par la recherche directe des allergènes : tests cutanés, test de provocation. Les deux formes cliniquement distinctes de l’hypersensibilité immédiate sont : L’anaphylaxie : Elle se manifeste surtout après injections de sérum xénogénique, piqûres d’insectes, prise de certains médicaments pénicilline), etc . . . L’atopie. Suivant les territoires, on distingue : • Asthme bronchique : dans un nombre important de cas (40 %), le taux des IgE totales ne dépasse pas le seuil des 100 UI/mL. Certains auteurs ont mis en évidence, une autre voie réactionnelle que celle des mastocytes-IgE : celle des macrophages-plaquettes. • Rhinites allergiques. • Urticaire atopique. • Syndrome digestif : allergie alimentaire. IgE SPÉCIFIQUES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les antigènes susceptibles de déclencher chez les individus prédisposés, des phénomènes d’hypersensibilité immédiate par la voie des mastocytes IgE (voir IgE totales),sont appelés allergènes. En cas de réaction allergique d’atopie, la thérapeutique consiste soit à soustraire l’allergène de l’environnement du patient, soit à entreprendre une cure de désensibilisation par injection de doses croissantes d’allergène. Dans les deux cas, il est nécessaire de connaître le ou les allergènes responsables. L’investigation initiale repose sur l’étude d’un panel de mélanges des principaux allergènes choisis en fonction de l’anamnèse. Le choix des différents antigènes de chaque groupe se réalise en fonction, non seulement de leur fréquence d’apparition dans l’allergie atopique, mais également en regard de leur faible taux de réactions croisées. Si un mélange (représentatif d’une famille d’allergènes) est positif ou douteux, il est recommandé de poursuivre l’exploration par la recherche d’IgE spécifiques vis à vis de chaque allergène du mélange. La plupart du temps, cette démarche en deux étapes, permet la 168 mise en évidence du ou des allergènes responsables des réactions allergiques d’atopie. Par ailleurs, les phénomènes saisonniers doivent être pris en compte. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 0.35 KUI/L Pour les mélanges d’allergènes. (-) Négatif : Taux d’IgE spécifiques non détectables ou nuls pour tous les allergènes de la mixture. (+/-) Douteux :Taux d’IgE spécifiques nuls à modérés pour un ou plusieurs allergènes de la mixture. (+) Positif :Taux d’IgE spécifiques modérés à très élevés pour un ou plusieurs allergènes de la mixture. Pour les allergènes isolés. Classe 0 < 0.35 kU/L Classe 1 0.35 – 0.70 kU/L Classe 2 0.70 – 3.50 kU/L Classe 3 3.5 – 17.5 kU/L Classe 4 17.5 – 52.5 kU/L Classe 5 52.5 – 100 kU/L Classe 6 > 100 kU/L zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Lorsque le taux des IgE totales sériques dépasse un certain seuil, et en présence de manifestations cliniques évocatrices, le diagnostic d’hypersensibilité peut être envisagé et affiné par la recherche des IgE spécifiques. Les deux formes cliniquement distinctes de l’hypersensibilité immédiate sont : L’anaphylaxie : Elle se manifeste surtout après injections de sérum xénogénique, piqûres d’insectes, prise de certains médicaments (pénicilline), etc … L’atopie. Suivant les territoires, on distingue : • Asthme bronchique : dans un nombre important de cas (40 %), le taux des IgE totales ne dépasse pas le seuil des 100 UI/mL. Certains auteurs ont mis en évidence, une autre voie réactionnelle que celle des mastocytes-IgE : celle des macrophages-plaquettes. • Rhinites allergiques. • Urticaire atopique. • Syndrome digestif : allergie alimentaire. 169 R A TEST zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le R A Test a pour but la mise en évidence du facteur rhumatoïde (auto-anticorps anti-IgG). Cette mise en évidence est réalisée en utilisant la propriété qu’a le facteur rhumatoïde d’agglutiner (si son titre est suffisamment élevé) des particules de Latex recouvertes d’IgG. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS : L’analyse est réalisée sur sérum non hémolysé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : • Titre < 15 UI/L • La fréquence des résultats positifs augmente avec l’âge. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le R A Test (tout comme le Waaler-Rose) est un paramètre biologique de l’investigation des rhumatismes inflammatoires. Environ 75 % des cas de polyarthrite rhumatoïde présentent un R A Test positif. Cette positivité est rarement précoce, le plus souvent le R A Test ne le devient qu’après 4 à 6 semaines de maladie clinique. L’intensité de la réaction semble être sans relation avec les signes cliniques. Dans la pseudo-polyarthrite rhizomélique, la spondylarthrite ankylosante et le rhumatisme psoriasique, le R A Test est habituellement négatif. Dans les collagénoses et plus particulièrement dans la maladie lupique, le R A Test peut être positif. On peut rencontrer un R A Test positif lors d’affections très diverses telles les atteintes hépatiques, les dysglobulinémies, certaines infections chroniques bactériennes ou parasitaires, lors de fibroses pulmonaires, et lors de néoplasies. Remarque : Le R A Test latex et le Waaler-Rose sont deux réactions complémentaires, l’une est plus spécifique et l’autre plus sensible. 170 WAALER-ROSE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La réaction de Waaler-Rose a pour but la mise en évidence du facteur rhumatoïde (autoanticorps anti IgG). Cette mise en évidence est réalisée en utilisant la propriété qu’à le facteur rhumatoïde d’agglutiner (si son titre est suffisamment élevé) des hématies recouvertes d’IgG. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS : L’analyse est réalisée sur sérum non hémolysé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 8 UI/mL La fréquence des résultats positifs augmente avec l’âge. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le Waaler Rose est (tout comme le R A – test) un paramètre biologique de l’investigation des rhumatismes inflammatoires. Environ 75 % des cas de polyarthrite rhumatoïde présentent un test de Waaler-Rose positif. Cette positivité est rarement précoce, le plus souvent le test de Waaler-Rose ne devient positif qu’après 4 à 6 semaines de maladie clinique. L’intensité de la réaction semble être sans relation avec les signes cliniques. Dans la pseudo polyarthrite rhizomélique, la spondylarthrite ankylosante et le rhumatisme psoriasique, le Waaler-Rose est habituellement négatif. Dans les collagénoses et plus particulièrement dans la maladie lupique, le Waaler-Rose peut être positif. On peut rencontrer un Waaler-Rose positif lors d’affections très diverses telles les atteintes hépatiques, les dysglobulinémies, certaines infections chroniques bactériennes ou parasitaires, lors de fibroses pulmonaires, et lors de néoplasies. Remarque : Le R A Test latex et le Waaler-Rose sont deux réactions complémentaires, l’une est plus spécifique et l’autre plus sensible 171 ANTICORPS ANTI-MUSCLES LISSES – ANTICORPS ANTI-LKM – ANTICORPS ANTI-LC1 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-muscles lisses reconnaissent divers déterminants antigénique du sarcoplasme des fibres musculaires lisses, ils sont plus particulièrement dirigés contre l’actine F. Les anti-LKM (liver kidney microsomes) sont dirigés contre les composants du cytochrome P450. Les anti-LC1 (liver cytosol) sont dirigés contre une protéine cytosolique hépatique. La recherche de ces anticorps se réalise par immunofluorescence indirecte sur coupe de tissus associant rein, foie et estomac. Elle est complétée par les techniques immunœnzymatiques et apparentées. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les hépatites chroniques auto-immunes (HCAI) représentent 5 % des hépatites chroniques actives, l’étiologie virale expliquant la quasi-totalité des hépatites. Sur base de la présence d’un type particulier d’auto-anticorps, on subdivise les HCAI en trois types : • Type I 84 % Facteurs antinucléaires et/ou anticorps anti-actine F. • Type II 12 % Anticorps anti-LKM1 et/ou anti LC1. • Type III 4 % Absence d’anticorps, hépatites cryptogéniques. ANTICORPS ANTI-MUSCLES STRIÉS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-muscles striés sont des anticorps dirigés contre différents constituants des myofibrilles (myosine, actine, tropomyosine, troponine, …). La mise en évidence de ces anticorps repose sur une technique d’immuno- fluorescence utilisant généralement des coupes de muscles squelettiques ou cardiaques. 172 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt de la détection des anticorps anti-muscles striés reste très limité. Les anticorps anti-muscles striés peuvent se rencontrer chez les patients atteints de myasthénie (plus particulièrement la forme associée au thymome). ANTICORPS ANTI-MITOCHONDRIES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-mitochondries constituent un groupe d’auto-anticorps réagissant avec des constituants de la membrane des mitochondries. La technique de référence de détection de ces anticorps est l’immunofluorescence indirecte sur tissu de rat ou de souris (rein, foie, estomac). Il existe 9 sous-types d’anticorps anti-mitochondries (M1 – M9). Seuls les anti-M2 (dirigés contre le composant E2 du complexe de la pyruvate déshydrogénase) ont une valeur diagnostique. Une réaction positive en IFI doit être confirmée par une autre technique (Elisa, immuno-dot) afin d’identifier les anti-M2/PDH. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La présence d’anticorps anti-mitochondries est suggestive d’une cirrhose biliaire primitive (CBP). Toutefois, on les retrouvent aussi dans les hépatites autoimmunes, les connectivites, les thyroïdites et chez 0.3 % des sujets sains. Les anticorps anti-M2/PDH sont des marqueurs diagnostiques spécifiques de la CBP. Ils se retrouvent pratiquement dans tous les cas de CBP (97 %) y compris les formes asymptomatiques. Ils peuvent donc être détectés précocement avant même l’apparition des signes cliniques. 173 Il n’y a pas de corrélation entre le titre des anti-mitochondries et l’activité de la maladie. Les autres types d’anticorps anti-mitochondries sont beaucoup plus rares et se retrouvent dans différents désordres : • Syphilis, Myocardites (M1 – M7). • Hépatites médicamenteuses (M3 – M6). • Lupus (M5). ANTICORPS ANTI-NUCLÉAIRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps antinucléaires constituent un vaste groupe d’auto-anticorps reconnaissant et réagissant avec différents constituants nucléaires communs à tous les types de cellules. L’immunofluorescence indirecte sur cellules HEp-2 constitue l’étape initiale, indispensable pour le dépistage de ces anticorps. La fluorescence (aspect homogène, moucheté, …) témoigne de la présence d’un facteur anti-nucléaire et dépend de l’antigène vis-à-vis duquel les auto-anticorps sont dirigés. L’intensité du facteur antinucléaire est exprimée par son titre et l’identification (voir anti-ds-DNA, anti-ENA, anti-nucléosomes et antihistones) permettra de caractériser l’antigène reconnu. La technique d’immunofluorescence sur cellules Hep2 met également en évidence certains anticorps dirigés contre des composants du cytoplasme (anti- JO1, anti-Golgi,…) zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche et la caractérisation des auto-anticorps anti-nucléaires et anti-cytoplasmiques sont à la base du diagnostic différentiel des maladies systémiques auto-immunes que sont les connectivites. Le titre des anticorps varie au cours de l’évolution de la maladie, mais il n’y a pas de corrélation systématique entre cette variation de titre et l’activité clinique de la maladie. Un test positif peut se rencontrer chez les sujets âgés, lors de syndromes inflammatoires ou infectieux. 174 ANTICORPS ANTI-DS DNA, NUCLÉOSOME, HISTONES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le nucléosome est l’unité de structure de la chromatine. Il se compose de DNA double brin (ds DNA) associé aux histones. Les anticorps anti-nucléosome et anti-histone peuvent être détectés par Elisa ou immuno-dot. Les anticorps anti-ds-DNA se détectent par Elisa principalement. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les anticorps anti-ds-DNA constituent un marqueur spécifique du lupus érythémateux disséminé. Il s’agit également d’un marqueur important pour le suivi de la maladie : le titre de ces anticorps peut, sous traitement, décroître significativement voire disparaître totalement. Dans la majorité des cas, une chute des anticorps anti-ds-DNA est associée à une amélioration clinique. Une augmentation franche précède généralement une poussée clinique. Les anticorps anti-nucléosomes ont pour cibles principales les épitopes spécifiques du nucléosome. La recherche des anti-nucléosome est justifiée lorsque le FAN est positf et les anti-ds-DNA négatifs. Les anticorps anti-nucléosomes peuvent, en effet, précéder la détection des anti-ds-DNA “classiques”. La recherche des anti-histones est justifiée lorsque le FAN est positif et les anti-ds-DNA et nucléosome négatifs. Dans ce cas, un test positif oriente généralement vers un lupus induit par un médicament. 175 ANCA (ANTI-NEUTROPHIL CYTOPLASM ANTIBODIES) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE Les ANCA constituent un groupe d’auto-anticorps dirigés contre des antigènes cytoplasmiques des polynucléaires neutrophiles. Le test de screening faisant appel aux techniques d’immunofluorescence révèle, en cas de positivité, soit une image fluorescente cytoplasmique (cANCA), soit une image périnucléaire (pANCA). En cas de positivité, l’investigation peut être poursuivie par la détection des anti-PR3 ou des anti-MPO. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur sérum zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Absence d’anticorps zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS La recherche des ANCA s’inscrit dans le cadre du diagnostic différentiel des vascularites, et plus particulièrement des vascularites systémiques. Les cANCA sont principalement associés à la granulomatose avec polyangéite (maladie de Wegener). La recherche des anti-PR3 constitue un test de confirmation. Les pANCA sont principalement associés à la polyangéite microscopique et la granulomatose éosinophilique avec polyangéite (maladie de Churg-Strauss). La recherche des anti-MPO constitue un test de confirmation. ANTICORPS ANTI-CELLULES PARIÉTALES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-cellules pariétales sont dirigés contre des antigènes intracytoplasmiques des cellules pariétales gastriques. Les cellules pariétales gastriques sécrètent de l’acide chlorhydrique ainsi qu’une protéine essentielle à l’assimilation de la vitamine B12 : le facteur intrinsèque. Les anticorps anti-cellules pariétales réagissent avec la H+ K+ ATPase gastrique. 176 Les anticorps anti-cellules pariétales sont mis en évidence par la technique d’immunofluorescence indirecte sur coupe d’estomac de rat ou de souris. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les anticorps anti-cellules pariétales sont retrouvés dans : • L’anémie de Biermer (90 %), complication fréquente de la gastrite A. • La gastrite chronique de type A (15 % à 70 %). D’autres situations cliniques peuvent être associées à la présence d’anticorps anti-cellules pariétales, tels que : • Thyroïdite de Hashimoto (30 %). • Maladie de Basedow (20 %). • Maladie d’Addison (25 %). • Poly-endocrinopathies (20 % à 60 %). ANTICORPS ANTI-THYROGLOBULINE ET ANTI-THYROPEROXYDASE (TPO) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-thyroglobuline (anti-T) sont des auto-anticorps dirigés contre la thyroglobuline, protéine associée à la plus grande part de l’iode organique stocké dans la colloïde des vésicules thyroïdiennes. Les anticorps anti-microsomes sont en fait dirigés contre la thyroperoxydase (anti-TPO). Les dosages peuvent être réalisés par immunofluorescence au départ de coupes du tissus thyroïdien, ou mieux, par technique radio-immunologique ou immuno-enzymatique. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. 177 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Anticorps anti-thyroglobuline : < 100 U/ml. Anticorps anti-thyroperoxydase (TPO) : < 16 U/ml. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intégrité de la fonction thyroïdienne se vérifie sous l’aspect fonctionnel et auto-immunitaire. Un nombre non négligeable de pathologies auto-immunitaires se caractérise par la positivité d’un seul des deux anticorps anti-T ou anti-TPO. Il semble donc important de réaliser simultanément les deux dosages. Hypothyroïdie : La thyroïdite chronique de Hashimoto ne présente pas de caractéristique clinique nette. De plus, les tests endocriniens ne sont généralement que modérément perturbés. Dans ce contexte l’existence d’auto-anticorps anti-T et/ou TPO révèle toute son importance. Hyperthyroïdie : La présence d’auto-anticorps anti-T et TPO simultanés oriente, dans le contexte d’une hyperthyroïdie, vers la maladie de Basedow. Euthyroïdie : La mise en évidence des anticorps anti-T et/ou TPO au cours de dépistages peut conduire au diagnostic d’une pathologie thyroïdienne infraclinique. ANTISTREPTOLYSINE O (ASLO) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le streptocoque β hémolytique du groupe A secrète plusieurs exœnzymes. Celles-ci, possèdent des propriétés antigéniques susceptibles de provoquer dans l’organisme infecté l’apparition d’anticorps. La streptolysine O est une des exœnzymes immunogènes; les anticorps correspondants sont les antistreptolysines O (ASLO). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 6 ans 6 - 18 ans > 18 ans 178 < 100 U/mL < 250 U/mL < 200 U/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : 75 à 85 % des infections par les streptocoques hémolytiques s’accompagnent d’une élévation du taux d’ASLO. Cette augmentation commence une à quatre semaines après le début de la maladie et se maintient 3 à 6 semaines. Le titre décroît d’autant plus rapidement que le traitement a été instauré précocement. En cas d’infection streptococcique cutanée, la réponse des ASLO est faible. Lors de complications post-streptococciques comme le rhumatisme articulaire aigu (RAA) ou la glomérulonéphrite aiguë (GNA), le taux d’ ASLO peut être normal dans 15 à 25 % des cas. Il est possible de pallier au manque de sensibilité du test en réalisant conjointement le titrage des antistreptodornases (voir ce test). On ramène dans ce cas le pourcentage des faux négatifs à 5 %. On retrouve dans certaines affections (maladies hépato-biliaires, hyperlipémies…) une β lipoprotéine sérique qui inactive la streptolysine O et qui est donc susceptible de provoquer de faux résultats positifs. De manière générale, un titre élevé des anticorps antistreptococciques est uniquement une indication d’antécédent d’infection streptococcique. Une augmentation du titre des anticorps entre deux sérums prélevés précocement et plus tardivement est en faveur d’une infection récente. Dans le cadre des complications post-steptococciques, le dosage de ces anticorps n’est qu’un critère parmi d’autres pour établir le diagnostic. Les infections à streptocoques des groupes C et G donnent également lieu à une réponse de ces anticorps . Ces infections n’engendrent toutefois pas de complications poststreptococciques ANTISTREPTODORNASES (ANTI-DNASES B) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le streptocoque β hémolytique du groupe A (streptococcus pyogenes) secrète plusieurs exœnzymes. Celles-ci possèdent des propriétés antigéniques susceptibles de provoquer dans, l’organisme infecté, l’apparition d’anticorps. La DNAse B est une des exœnzymes immunogènes et les anticorps correspondant sont les anti-désoxyribonucléases B. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est effectuée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : < 5 ans < 15 ans Adultes 0-200 UI 0-400 UI 0-300 UI 179 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage des DNAses B est un test complémentaire permettant de pallier au relatif manque de sensibilité du titrage des antistreptolysines O : l’association des deux tests permet d’obtenir une sensibilité de 95 % lors des complications post-streptococciques de RAA et GNA. Les anticorps anti-DNAses apparaissent plus tardivement que les ASLO (pic entre 4 et 6 semaines après l’infection) et persistent plus longtemps (plus d’un an). La réponse anti-DNAse B n’est pas influencée par le site de l’infection, au contraire des ASLO : lors de streptococcies cutanées et des GNA post-streptococcique, la DNAse B est plus constamment et fortement augmentée que l’ASLO. En cas de chorée de Sydenham, les anticorps antistreptococciques ne sont présents que dans 50 % des cas étant donné la longue latence de cette complication et il s’agit plus souvent des antistreptodornases. De manière générale, un titre élevé des anticorps antistreptococciques est uniquement une indication d’antécédent d’infection streptococcique. Une augmentation du titre des anticorps entre deux sérums prélevés précocement et plus tardivement est en faveur d’une infection récente. Dans le cadre des complications post-steptococciques, le dosage de ces anticorps n’est qu’un critère parmi d’autres pour établir le diagnostic. Les infections à streptocoques des groupes C et G donnent également lieu à une réponse de ces anticorps . Ces infections n’engendrent toutefois pas de complications poststreptococciques. VDRL – RPR zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La réponse immunitaire à une infection par Treponema pallidum peut être subdivisée en réponse “spécifique” (tréponémique) et “aspécifique” (non tréponémique vis-à-vis d’antigènes cardiolipidiques). Ce dernier type d’antigènes provoque l’apparition d’anticorps (les réagines) mis en évidence par un test d’agglutination : le VDRL (Veneral Disease Research Laboratory test). Le RPR (Rapid Plasma Reagin) utilise un antigène RPR, variante de l’antigène VDRL auquel l’ajout d’additifs a permis d’améliorer la stabilité de la suspension cardiolipidique. L’antigène RPR est fixé à des microparticules de charbon qui s’agglutinent en présence des anticorps. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le dosage est réalisé sur sérum et sur liquide céphalo-rachidien. Éviter plasma et sang de cordon. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif. 180 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les résultats positifs sont appréciés semi-quantitativement. Ils reflètent le titre le plus élevé correspondant à une agglutination. Le VDRL se positive en règle générale une à quatre semaines après l’apparition du chancre primaire soit quatre à huit semaines après l’infection. La sensibilité du VDRL lors de l’infection primaire est de l’ordre de 67 à 80 %. Les titres atteignent leur maximum au stade secondaire puis déclinent lentement en absence de traitement. Au stade secondaire, la sensibilité du test est de quasi 100 %. 70 % des syphilis non traitées gardent un VDRL positif. Après traitement : • si celui-ci est très précoce, on peut ne mesurer aucune réponse immunitaire. • dans la plupart des cas, l’instauration d’un traitement au stade primaire ou secondaire provoque une chute des taux d’anticorps de deux dilutions dans les six mois. Cependant, les patients traités tardivement ou ayant fait plusieurs épisodes peuvent garder un test positif beaucoup plus longtemps. Un VDRL positif ne signifie donc pas nécessairement un échec du traitement, mais par contre une remontée significative du titre signe un échec du traitement ou une réinfection. Faux positifs : 1 – 2 % dans la population générale (femmes enceintes, patients âgés…) et jusqu’à 10 % parmi les usagers de drogues intraveineuses. Certaines pathologies infectieuses ou auto-immunitaires peuvent provoquer l’apparition de réagines. Il est donc indispensable en cas de VDRL positif de compléter l’investigation par un dosage d’anticorps antitréponémiques (FTA ou TPHA). En cas de suspicion clinique d’infection et de résultat négatif, il est utile de demander au laboratoire de tester à nouveau le sérum en dilution (phénomène de prozone). Un VDRL positif dans le liquide céphalo-rachidien est un critère diagnostique de neurosyphilis, cependant entre 30 et 60 % de patients atteints de neurosyphilis ont un résultat de VDRL négatif dans le liquide céphalo-rachidien. SYPHILIS : TP SCREENING zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE Le TP screening repose sur une technique immunoenzymatique par chimiluminescence. Il permet la détection qualitative des anticorps totaux dirigés contre un antigène tréponémique recombiné Tp17. En cas de positivité, l’échantillon est titré par un test tréponémique d’agglutination. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur sérum ou plasma hépariné. 181 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Négatif : index <0.9 zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Le screening syphilis met en évidence une réponse immunitaire « spécifique » vis-à-vis de Treponema pallidum. L’interprétation des résultats se fait conjointement avec les résultats du RPR et du TPPA. TPHA (TREPONEMA PALLIDUM HAEMAGGLUTINATION TEST) – TPPA (TREPONEMA PALLIDUM PARTICLE AGGLUTINATION TEST) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le TPHA et le TPPA sont des tests tréponémiques d’agglutination. Ils mettent le sérum du patient en présence d’érythrocytes sensibilisés par des antigènes de Treponama pallidum (TPHA) ou de particules de gélatine également sensibilisées par Treponema Pallidum (TPPA). La présence d’anticorps antitréponémiques est visualisée par l’agglutination des globules rouges ou des particules de gélatine. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum, ou sur liquide céphalo-rachidien, l’hémolyse invalide le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Les titres sont généralement considérés comme significatifs à partir de 1/80 (voir aussi les références données par le laboratoire). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le TPHA est un test qui, comme le FTA et contrairement au VDRL, met en évidence une réponse immunitaire “spécifique” vis-à-vis de Treponema pallidum. La réponse immunitaire mesurée par le TPHA suit une courbe proche de celle révélée par le FTA (voir ce test). L’intérêt de ces tests est de confirmer ou d’infirmer l’infection syphilitique en cas de VDRL positif. La sensibilité du TPHA lors de l’infection primaire est de l’ordre de 64 à 87 %. De faux résultats positifs s’observent chez certains patients atteints de maladies à composantes auto-immunitaires, et lors de certaines pathologies infectieuses (Borréliose, lèpre, gingivite, mononucléose infectieuse) ou chez le patient âgé et la femme enceinte. Par ailleurs, les tests tréponémiques détectent également les anticorps dirigés contre les tréponèmes responsables de tréponématoses non vénériennes acquises par les patients 182 ayant vécu en régions endémiques (Afrique, Amérique centrale et du Sud). Des tests tréponémiques positifs peuvent donc être le reflet d’un contact ancien avec ces germes chez des patients concernés. La recherche des anticorps tréponémiques dans le LCR peut aider au diagnostic de neurosyphilis. Les anticorps doivent être dosés quantitativement par TPHA ou FTA en même temps que l’albumine et les IgG dans le LCR et un sérum prélevé simultanément, de façon à établir l’index des anticorps tréponémiques et démontrer s’il y a une production intrathécale ou non. La sensibilité de cette recherche varie selon les études entre 62 et 95 %. FTA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le FTA est une réaction d’immunofluorescence indirecte utilisant comme antigène une suspension de Treponema pallidum fixée sur lames. Afin d’éviter au maximum les réactions aspécifiques, le sérum est préalablement traité par une suspension de tréponèmes de Reiter, non pathogènes, neutralisant un ensemble d’anticorps de groupe. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou liquide céphalo-rachidien. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps spécifiques zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le FTA permet la mise en évidence d’anticorps spécifiques 3 semaines après l’apparition du chancre. La sensibilité du test lors de l’infection primaire est de 86 à 100 % et de 96 à 100 % lors des stades tardifs. Le titre des anticorps décelés par cette technique suit une courbe ascendante pendant un temps variable selon l’individu et la précocité du traitement. Il peut se négativer après traitement, mais se maintient généralement à des taux résiduels pendant toute la vie, malgré un traitement adéquat. De faux résultats positifs peuvent être observés chez des patients atteints de lupus érythémateux, chez les patients âgés, les femmes enceinte, en cas de borréliose ou de gingivite. Par ailleurs, les tests tréponémiques détectent également les anticorps dirigés contre les tréponèmes responsables de tréponématoses non vénériennes acquises par les patients ayant vécu en régions endémiques (Afrique, Amérique centrale et du Sud). Des tests tréponémiques positifs peuvent donc être le reflet d’un contact ancien avec ces germes chez des patients concernés. 183 La recherche des anticorps tréponémiques dans le LCR peut aider au diagnostic de neurosyphilis. Les anticorps doivent être dosés quantitativement par TPHA ou FTA en même temps que l’albumine et les IgG dans le LCR et un sérum prélevé simultanément , de façon à établir l’index des anticorps tréponémiques et démontrer s’il y a une production intrathécale ou non. La sensibilité de cette recherche varie selon les études entre 62 et 95 %. En cas de suspicion de syphilis congénitale, il est possible de réaliser la recherche des IgM par la méthode FTA. La sensibilité de cette technique est de 75 %. ANTICORPS ANTI-SALMONELLA (SERODIAGNOSTIC DE WIDAL) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le principe de la technique initialement proposée par Widal consiste à mettre en contact une suspension d’antigènes somatiques de la paroi cellulaire (O) et flagellaires (H) de Salmonella avec le sérum du patient et de visualiser une agglutination si les anticorps correspondants sont présents. Les antigènes principalement utilisés se rapportent à Salmonella typhi et Salmonella paratyphi A, B et C. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir interprétation des résultats. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le test de Widal est d’un intérêt limité dans le diagnostic de la fièvre thyphoïde et des salmonelloses en général. La coproculture est l’examen de premier choix. La réponse immunitaire humorale devient généralement mesurable par le test de Widal 2 à 3 semaines après le début des signes cliniques. La réponse est fonction de la gravité de l’infection (variant de 25 à 60 %).Le diagnostic sérologique repose sur la mise en évidence d’une augmentation minimale de quatre fois le titre initial, pour deux prélèvements espacés d’environ deux à trois semaines. Les résultats sont fournis pour l’agglutination H et l’agglutination O. Un titre >1/80 pour l’agglutination O suggère chez un individu non vacciné une infection par Salmonella typhi ou paratyphi. Les remarques suivantes sont à prendre en ligne de compte dans l’interprétation des résultats : • l’agglutination O persiste moins longtemps que l’agglutination H, elle est aussi plus spécifique de l’infection récente. 184 • la vaccination provoque une augmentation des agglutinines O et H. Les agglutinines H peuvent persister de nombreuses années, les agglutinines O ne persistent que quelques mois à des titres élevés. • une antibiothérapie efficace installée rapidement prévient l’augmentation des anticorps. • les fausses réactions positives observées sont nombreuses : fièvre, malaria, septicémies à bacilles gram négatifs, désordres immunologiques divers, … • ce test, qui date de 1896, n’est pas recommandé dans les pays à faible endémicité ayant accès à des laboratoires de bactériologie adéquats, capables de réaliser les cultures. Par ailleurs, des études récentes montrent que le test est également de performance médiocre dans les régions endémiques. ANTICORPS ANTI-YERSINIA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les sérotypes de Yersinia importants en pathologie humaine et fréquemment retrouvés en Europe sont : • Y. enterocolitica 0 :3. • Y. enterocolitica 0 :9. • Y. pseudotuberculosis type 1. La mise en évidence d’une réponse immunitaire humorale spécifique vis-à-vis de ces antigènes est en général réalisée par une réaction d’agglutination. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir interprétation des résultats. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche d’anticorps anti-yersinia est un examen complémentaire, il ne peut se substituer à l’examen bactériologique. Les titres > à 1/200 sont habituellement considérés comme significatifs d’une infection récente. Les taux résiduels peuvent persister plusieurs années après l’infection. L’intérêt du dosage des anticorps anti-yersinia se situe dans les contextes cliniques suivants : • Formes abdominales : syndrome pseudoappendiculaire, adénite mésentérique, iléite terminale. • érythème noueux, arthralgie, myalgie. • rarement : myocardite, septicémie. La réaction est assez spécifique. Toutefois une agglutination positive avec le type O :9 peut être la conséquence d’une Brucellose. 185 ANTICORPS ANTI-BRUCELLA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : On réalise, dans ce test, la mise en contact du sérum et de l’antigène Rose Bengale préparé à partir d’une culture de Brucella abortus. La présence d’anticorps est visualisée par l’agglutination bactérienne. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est effectuée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir interprétation des résultats. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le test est une aide au diagnostic rapide. Le diagnostic à la phase aiguë est établi par hémocultures. Des résultats faussement négatifs peuvent être observés en présence d’anticorps bloquants (effet de prozone). Des résultats faussement positifs (par réaction croisée) peuvent être observés en présence d’anticorps anti- Vibrio cholerae , Francisella tularensis, Yersinia species. Une réaction sérologique positive vis-à-vis d’une souche de Brucella, l’est souvent également vis-à-vis des autres; ceci n’est que le reflet de la communauté antigénique entre B. abortus, B. melitensis et B. suis. Il convient de confirmer les résultats positifs par une sérologie basée sur d’autres méthodes dans un laboratoire de référence (en Belgique : Institut National de Recherche Vétérinaire) BORDETELLA PERTUSSIS (COQUELUCHE) : ADN ET ANTICORPS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE L’agent étiologique de la coqueluche est la bactérie Bordetella pertussis dont le réservoir est strictement humain. Cette maladie très contagieuse, dont la toux est le signe clinique majeur, est en recrudescence. La transmission se fait via les gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures. L’’incubation est en moyenne de 7 à 10 jours. La phase catarrhale (rhinite, éternuements, toux occasionnelle, fièvre peu élevée) dure 1 à 2 semaines. La phase paroxysmique (quintes de toux, inspiration sifflante, épisodes d’apnée chez le nourrisson) peut durer plusieurs semaines. 186 La contagiosité débute quelques jours avant la phase catarrhale, elle est maximale pendant cette phase et persiste environ 21 jours. Un traitement antibiotique adéquat la réduit à 3-5 jours. Les adultes, présentant souvent des formes frustes de la maladie, jouent un rôle important dans la transmission. La coqueluche est une maladie grave chez l’enfant de moins de 6 mois. Pour protéger les nourrissons, on recourt à la vaccination de l’entourage ou vaccination « cocoon ». Depuis septembre 2013, la vaccination est recommandée pendant la grossesse, entre la 24ème et la 32ème semaine. L’ADN bactérien peut être détecté par PCR, les anticorps (IgG dirigés contre la toxine PT de Bordetella pertussis) par ELISA. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON • Mise en évidence de Bordetella pertussis par PCR : Prélèvement naso-pharyngé (aspiration naso-pharyngée de préférence, éventuellement frottis naso-pharyngé) récolté moins de 3 semaines après le début de l’infection : Technique de prélèvement naso-pharyngé (tête du patient en hyperextension). o Aspiration naso-pharyngée sous vide puis rinçage du cathéter avec 1.5 mL de solution saline physiologique ou rinçage du nasopharynx avec 3 à 5 mL de solution saline physiologique puis aspiration immédiate (avec seringue ou poire à nez stérile, le patient ne peut pas avaler pendant la procédure) o Frottis naso-pharyngé : introduire le frottis jusqu’au nasopharynx, tourner doucement le frottis, le laisser sur place 30 secondes puis le retirer avec un mouvement rapide ; répéter la manœuvre dans la seconde narine ; milieu de transport Amies ou Stuart. • Détection d’anticorps : l’analyse est réalisée sur sérum zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Négatif zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS • PCR Est indiquée dans les contextes suivants : o Adultes et enfants de plus de 1 an présentant une toux depuis moins de 3 semaines. o Enfants de moins de 1 an présentant toux, dyspnée, arrêt respiratoire, indépendamment de la durée des symptômes. o Enfants de moins de 6 mois asymptomatiques ayant été en contact. 187 Un résultat positif pour Bordetella pertussis signe le diagnostic de coqueluche Un résultat positif pour Bordetella parapertussis, bactérie susceptible de causer un syndrome « pertussis-like », qui n’est pas la coqueluche, ne nécessite pas de précautions particulières. • Détection d’anticorps : Est indiquée dans les contextes suivants : o Adultes et enfants de plus de 1 an présentant une toux depuis plus de 3 semaines. o Adultes et enfants de plus d e 1 an présentant une toux depuis moins de 3 semaines mais déjà sous traitement antibiotique. Résultats des anticorps IgG <9 : négatif 9-11 : douteux 11-17 : positif (vaccination récente ou infection ancienne) ≥17 : infection aiguë (la coqueluche est une maladie à déclaration obligatoire). Dans certains cas, un second échantillon est nécessaire, notamment chez les patients déjà sous traitement antibiotique ainsi que chez les personnes vaccinées durant l’année précédente. ANTICORPS ANTI-BORRELIA BURGDORFERI zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Borrelia burgdorferi, de la famille des spirochètes, est l’agent étiologique de la maladie de Lyme dont le vecteur est une tique. En Europe, la maladie de Lyme est causée par 3 espèces de Borrelia burgdorferi sensu lato : B burgdorferi sensu stricto, B. garinii, B. afzelii, les 2 dernières étant les plus fréquentes. La phase précoce de la maladie est constituée d’un syndrome pseudo-grippal qui peut être associé à une lésion d’érythème chronique migrant (ECM), d’une méningite ou d’une radiculite (paralysie faciale notamment). La phase tardive ou chronique est caractérisée par des atteintes d’ordre rhumatologique, cardiaque, dermatologique ou neurologique. C’est principalement aux techniques immunœnzymatiques auxquelles on a recours pour mettre en évidence les anticorps (IgG et IgM) dirigés contre Borrelia burgdorferi. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : IgG : < 10 U/mL IgM : Absence 188 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le diagnostic de borréliose de Lyme est souvent délicat, les symptômes cliniques (en dehors de l’érythème chronique migrant) n’étant pas spécifiques. Il convient de souligner les limites des techniques sérologiques qui ne constituent qu’un appoint au diagnostic clinique. Enfin, en fonction de l’épidémiologie locale et des risques d’exposition professionnelle, 5 à 25 % de la population en bonne santé peut présenter des anticorps anti-Borrelia. • Dans la phase précoce de l’infection les anticorps spécifiques (IgG et IgM) peuvent se révéler négatifs (50 % des cas). Un résultat négatif n’exclut donc pas une infection aiguë. En présence de symptômes non spécifiques après une piqûre de tique et d’un premier résultat négatif (IgG et IgM) il convient d’effectuer un nouveau prélèvement 4 à 6 semaines plus tard. • Une séroconversion (premier échantillon négatif et deuxième positif) indique avec une forte probabilité une infection récente. En règle générale ce sont d’abord les IgM spécifiques qui apparaissent, puis les IgG. Un résultat IgM positif isolé est fréquent au stade précoce d’une borréliose. • Une antibiothérapie mise en œuvre dans la phase précoce peut décapiter la réponse immunitaire humorale. Un traitement à des stades plus avancés ne négative pas les anticorps. • En cas de contexte clinique évocateur, les résultats positifs doivent être confirmés par la technique de Western blot parce qu’il peut y avoir des réactions croisées (syphilis, autres spirochétoses ou autres borrélioses, mononucléose infectieuse, endocardites bactériennes, ou encore en cas de maladie auto-immune.). • Dans les stades avancés de la maladie, la sérologie est toujours positive. Cinétique de la réponse immunitaire : 189 ANTICORPS ANTI-LEGIONELLA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La technique principalement employée pour mettre en évidence les anticorps totaux dirigés contre Legionella pneumophila est une réaction d’immunofluorescence indirecte utilisant comme substrat antigénique un mélange polyvalent de différents sérotypes de Legionella. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Valeurs normales : titre <1/128. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Un titre supérieur ou égal à 1/256 est suggestif d’une légionellose. Plus qu’une détermination isolée, c’est l’observation d’une séroconversion (augmentation de 4 fois le titre initial sur 2 prélèvements espacés de 4 semaines au moins) qui permet la confirmation du diagnostic d’une infection récente. La séroconversion peut être tardive (de 6 à 9 semaines) après le début de la symptomatologie. Les titres résiduels peuvent rester élevés pendant plusieurs années. Des réactions faussement positives peuvent être observées chez des patients présentant des infections bactériennes à Pseudomonas sp, Campylobacter sp, … ANTICORPS ANTI-HELICOBACTER PYLORI zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Helicobacter pylori (anciennement appelée Campylobacter pylori) est une bactérie Gram négative, spiralée, infectant l’épithélium gastroduodénal, responsable de gastrites ou d’ulcères gastro-duodénaux. Le diagnostic d’une infection par Helicobacter pylori est bactériologique. L’examen bactériologique doit être réalisé sur biopsie, la bactérie résidant dans et sous la couche de mucus pour survivre dans un environnement très acide. L’examen sérologique repose principalement sur des techniques immuno-enzymatiques qui utilisent des préparations d’antigènes purifiés d’Helicobacter pylori et mettent en évidence la présence d’IgG, d’IgM ou d’IgA spécifiques, qui peuvent être une aide au diagnostic chez les personnes symptomatiques. 190 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Valeurs de référence pour anticorps IgG : < 10 U/mL Valeurs de référence pour anticorps IgA : < 250 UA zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Lors d’une infection récente, les IgM sont fugaces. Les IgA sont associées à l’infection , mais manquent à la fois de spécificité et de sensibilité. Les IgG sont clairement associées à l’infection par H pylori. En cas d’infection chronique les IgG et les IgA sont présentes. L’infection persistante à H. pylori est un facteur de risque de développement des carcinomes et lymphomes gastriques. Les individus souffrant de gastrites ou d’ulcères associés à H. pylori doivent donc recevoir une antibiothérapie associée aux traitements symptomatiques. La présence de H. pylori doit être documentée par biopsie (culture du germe, test à l’uréase, histologie), ou par la détection d’antigènes dans les selles. La sérologie est d’un intérêt limité : • Les personnes asymptomatiques porteuses d’H. pylori possèdent des anticorps (soit jusqu’à 70 % de la population adulte). La sérologie n’est un argument diagnostique que chez les personnes symptomatiques. • L’évolution des anticorps sous traitement antibiotique est variable : diminution, avec des délais variables ou persistance, malgré l’éradication. Le contrôle de cure doit se faire de préférence par d’autres examens (breath test à l’uréase). DÉTECTION D’ANTIGÈNES DE HELICOBACTER PYLORI DANS LES SELLES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Helicobacter pylori (dans son ancienne dénomination Campylobacter pylori) est un bacille Gram négatif, spiralé, infectant l’épithélium gastro-duodénal. Sa capacité à survivre dans l’environnement acide de l’estomac, couplée à sa forte production d’uréase, constituent les deux principales caractéristiques biochimiques de cette bactérie. Il est aujourd’hui établi que Helicobacter pylori est l’agent étiologique des gastrites bactériennes, des ulcères gastro-duodénaux, et que la colonisation par cette bactérie constitue un des facteurs principaux du cancer gastrique. La technique utilisée au Laboratoire pour mettre en évidence Helicobacter Pylori est une technique immuno-chromatographique sur support solide. Le résultat peut être obtenu dans de brefs délais. Cette technique assure une bonne spécificité et une bonne sensibilité. 191 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Recueillir un échantillon de selles dans un récipient propre, sec et de préférence stérile. Si le prélèvement n’est pas acheminé rapidement au laboratoire, il peut être conservé entre 2 et 8°C jusqu’à 72 heures. Pour ce test, il est vivement déconseillé d’utiliser des récipients contenant un milieu de transport ou tout autre agent conservateur .Tout prélèvement sur écouvillon est également déconseillé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négative zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le « golden standard » diagnostique pour les gastrites à Helicobacter pylori reste la culture et la mise en évidence du germe à partir de biopsies prélevées lors d’endoscopies gastro-intestinales. Le test rapide de l’uréase (Rapid Urease Test : RUT) pratiqué également sur les ponctions endoscopiques, a été longtemps considéré comme alternative à la culture. Mais il reste toutefois un test invasif. Jusqu’à la fin des années 90, le test respiratoire après ingestion d’urée marquée au Carbone13 (Urea Breath Test : UBT) était le seul test non invasif ayant des performances proches de celles du « golden standard », et utilisé comme contrôle de l’éradication de l’Helicobacter pylori. L’UBT, qui consiste à faire ingérer au patient de l’urée marquée puis à mesurer dans l’air expiré le CO2 provenant de la décomposition de cette urée par l’uréase de l’Helicobacter pylori, est un test difficile à standardiser ou à implémenter dans des laboratoires de routine. Depuis 1997, la recherche de Helicobacter pylori directement dans les selles par la détection d’antigènes offre une alternative à la fois rapide et non invasive. La principale application de ce test réside dans sa double fonction, comme outil diagnostique de prétraitement d’une part, et d’autre part comme contrôle d’éradication du germe (donc comme contrôle de l’efficacité du traitement). Du point de vue performances diagnostiques, avant traitement, la valeur prédictive positive (VPP) du test est de 91 % et la valeur prédictive négative (VPN) est de 93 %. Ces valeurs se situent respectivement à 86 % et 100 %.après traitement. ANTICORPS ANTI-MYCOPLASMA PNEUMONIAE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les techniques immunœnzymatiques permettent de révéler la présence d’anticorps IgM et IgG et contribuent au diagnostic précoce des infections à Mycoplasma pneumoniae. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. 192 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : IgM : absence IgG : < 9 UA/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : IgG - + IGM - - + + + Pas d’anticorps spécifiques détectés. Infection ancienne probable. Une augmentation significative du taux d’IgG sur un prélévement réalisé 3 à 4 semaines plus tard, en l’absence d’IgM suggère une réinfection. Primoinfection probable. (suivre l’évolution des IgG) Infection récente probable. (suivre l’évolution des IgG) ANTICORPS ANTI-CHLAMYDIA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les chlamydia sont des bactéries intra-cellulaires obligatoires ; trois espèces ont été décrites : Chlamydia psittaci : Les affections dues à ce germe sont très répandues dans le monde animal. L’homme ne représente dans la chaîne épidémiologique qu’un rôle mineur. La transmission à l’homme se fait par inhalation, le tableau clinique est celui d’une pneumonie atypique. Le terme psittacose s’applique à la maladie humaine et à l’infection des perroquets, perruches et serins. Le terme ornithose est réservé à l’affection des oiseaux sauvages et de basse-cour. Chlamydia trachomatis : Les infections à Chlamydia trachomatis sont les plus fréquentes des MST bactériennes. Ceci est dû au caractère le plus souvent asymptomatique de la maladie. L’infection par Chlamydia trachomatis, si elle n’est pas traitée, entraîne, surtout chez la femme des complications graves : cervicites, salpingites, périhépatites, grossesse extrautérine, infécondité, stérilité . Chez l’homme, l’infection est silencieuse dans 30 à 40 % des cas. Elle provoque des urétrites subaigües. Les affections ascendantes peuvent conduire à des complications telles que épidimytes ou prostatites. Trois sérovars (L1 , L2, L3) de Chlamydia trachomatis sont également responsables de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) En dehors des complications génitales, Chlamydia trachomatis est responsable de conjonctivites. Chlamydia pneumoniae : Pathogène uniquement pour l’homme, responsable d’affections de l’appareil respiratoire : sinusites, otites, bronchites, rhino-pharyngites, pneumonies. 193 Plusieurs approches techniques peuvent être mises en œuvre : Fixation du complément : Le test titre des anticorps fixant le complément vis à vis d’un antigène lipopolysaccharidique commun à tous les chlamydiae. Immuno-enzymologie : Anticorps IgA anti Chlamydia species Ces anticorps sont dirigés contre des antigènes de type lipopolysaccharidiques (LPS), ils sont spécifiques du genre Chlamydia. Ces anticorps apparaissent précocement (5 à 10 jours) et ont un temps de demi-vie relativement court (60 jours). Ils disparaissent donc rapidement, contrairement aux anticorps membranaires spécifiques d’espèce qui apparaissent tardivement (3 à 8 semaines) et persistent très longtemps après la guérison. Anticorps anti Chlamydia trachomatis et Chlamydia pneumoniae IgG Ces anticorps sont dirigés contre des protéines de membrane (MOMP : Major Outer Membrane Protein). Ils sont spécifiques de l’espèce mais apparaissent tardivement (2 à 3 semaines). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Une forte lactescence ou une forte hémolyse peut invalider le test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Fixation du complément : <1/64 Microfluorescence : <1/16 (IgG, IgA, IgM) Immunœnzymologie : Anticorps IgA anti Chlamydia species : <1/50 Anticorps IgA et IgG anti Chlamydia trachomatis : <22 UA/mL Anticorps IgG anti Chlamydia pneumoniae : <22 UA/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Fixation du complément : Les anticorps anti-chlamydia fixant le complément sont utiles surtout dans le diagnostic de la lymphogranulomatose vénérienne, les complications de périhépatites, la psittacose : dans ces affections les titres d’anticorps atteignent généralement des valeurs élevées (> 1/64) en particulier dans la LGV. Dans les infections respiratoires à C. pneumoniae, ces anticorps sont les premiers détectés, mais n’atteignent des valeurs significatives que dans 30 % des cas. Il est donc utile de détecter les séroconversions et de prélever deux sérums à quelques semaines d’intervalle. Les infections plus superficielles, comme les conjonctivites et les affections vénériennes ne donnent pas lieu à des titres significatifs d’anticorps fixant le complément. Les anticorps fixant le complément sont spécifiques. 194 Immuno-enzymologie : Anticorps IgA anti Chlamydia species La présence d’IgA LPS indique la présence de la bactérie mais ne permet pas de faire la distinction sérologique d’espèce. Cette distinction n’est généralement pas nécessaire tenant compte de la clinique et sachant que le traitement (cyclines, quinolones, macrolides azithromycine) est semblable quel que soit l’espèce. Leur présence dans deux prélèvements consécutifs à 3 semaines d’intervalle suggère une infection chronique. Anticorps IgG anti Chlamydia trachomatis Leur recherche permet de révéler une cicatrice immunitaire. Elle est indiquée notamment dans le cadre d’une exploration d’infertilité. Anticorps IgG anti Chlamydia pneumoniae Leur recherche permet de révéler une infection antérieure. Ces IgG spécifiques n’étant pas protectrices, il convient, dans le cadre d’une recherche d’infection aiguë, d’associer la recherche d’IgA. RECHERCHE DE CHLAMYDIA TRACHOMATIS ET NEISSERIA GONORRHŒAE PAR AMPLIFICATION GÉNIQUE (PCR) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La PCR (Polymerase Chain Reaction) est une technique sensible et spécifique basée sur l’amplification in vitro des acides nucléiques permettant notamment de détecter la présence de microorganismes dans les liquides biologiques. Le gène cible est amplifié à l’aide d’une enzyme, l’ADN polymérase. Une PCR correspond à la succession d’une trentaine de cycles d’amplification permettant d’obtenir plusieurs millions de copies de la séquence cible. Cette technique permet de détecter des germes même morts et sa sensibilité permet l’utilisation de milieux pauci-microbiens comme les urines. Pour Chlamydia trachomatis, la séquence d’ADN cible est constituée de 207 nucléotides localisés dans le plasmide cryptique, commun à tous les sérovars de Chlamydia trachomatis. Certaines souches présentant une mutation au niveau de la région cible du plasmide pourraient ne pas être détectées. Pour Neisseria gonorrhœae, la séquence d’ADN cible est constituée de 201 nucléotides situés dans le gène codant la cytosine-ADN-méthyltransférase. Certaines souches de Neisseria non pathogènes faisant partie de la flore buccale peuvent donner des résultats faussement positifs. Un résultat positif est contrôlé par une seconde technique d’amplification utilisant une autre séquence cible. Les techniques d’amplification moléculaire, dont la PCR, sont actuellement considérées comme techniques de référence pour le diagnostic des infections à Chlamydia trachomatis. 195 La culture de Chlamydia trachomatis est en effet une technique très spécifique mais de sensibilité variable (60 à 80 %). Quant à la sérologie, elle n’est utile que pour le diagnostic des infections profondes et chroniques à Chlamydia trachomatis. La culture du gonocoque est également très spécifique mais le gonocoque est un germe fragile, sa viabilité sur un milieu de transport ne dépassant pas 6 à 12h. La culture du gonocoque reste toutefois indispensable notamment pour l’étude de la sensibilité aux antibiotiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : La technique PCR est réalisable en routine sur frottis endocervical ou urétral et urines 1er jet. Prélèvement endocervical chez la femme (matériel fourni par le laboratoire) : • enlever le mucus du col avec un des écouvillons • introduire l’autre écouvillon dans le canal endocervical à une profondeur de 1 à 1.5 cm, le tourner sur son axe pendant 3 à 5 secondes afin de ramener un maximum de cellules puis introduire l’écouvillon dans le tube contenant le milieu de transport Prélèvement urétral chez l’homme (matériel fourni par le laboratoire) : • le patient ne doit pas uriner pendant les 2h qui précèdent le prélèvement • introduire l’écouvillon à tige métallique dans l’urètre à une profondeur de 2 à 4 cm, le tourner sur son axe pendant 2 à 3 secondes afin de ramener un maximum de cellules puis introduire l’écouvillon dans le tube contenant le milieu de transport Urines premier jet : • le patient ne doit pas uriner pendant les 2h qui précèdent le prélèvement • récupérer les urines « premier jet « (10 à 50 mL) dans un récipient stérile Pour tous ces prélèvements : conservation au frigo ou transmission immédiate au laboratoire. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhœae sont des agents très fréquents de M.S.T. Chez l’homme : L’urétrite à Chlamydia trachomatis est symptomatique dans seulement 50 à 80 % des cas. L’épididymite est peu fréquente et souvent associée à une urétrite. L’homme infecté transmet le germe à sa partenaire dans 40 % des cas. L’urétrite gonococcique est le plus souvent symptomatique se traduisant par une affection aiguë (urétrite avec écoulement purulent et brûlures mictionnelles). L’infection est pauci- ou asymptomatique dans moins de 5 % des cas. L’infection peut s’étendre à la prostate, aux vésicules séminales et à l’épididyme. L’homme infecté transmet le germe à sa partenaire dans 75 à 90 % des cas. 196 Chez la femme : L’infection à Chlamydia trachomatis se manifeste essentiellement par une cervicite qui reste souvent méconnue car asymptomatique dans 70 % des cas. Une urétrite apparaît dans 5 % des cas : elle reste le plus souvent asymptomatique. L’infection gonococcique est le plus souvent peu ou pas symptomatique se traduisant par une urétrite, une cervicite ou une bartholinite avec parfois écoulement purulent. Les infections à Chlamydia trachomatis et à gonocoque peuvent s’étendre et provoquer une pelvi-péritonite ou une salpingite avec risque de stérilité tubaire et grossesse extra-utérine. Il n’est pas rare que ces complications soient les premières manifestations de l’infection. Ces deux germes peuvent aussi être responsables de complications extragénitales aussi bien chez l’homme que chez la femme. D’où l’importance d’un traitement précoce et adéquat des infections génitales basses et donc d’un dépistage efficace des patients à risque. ANTICORPS ANTI-TOXOPLASME zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La toxoplasmose est une parasitose ubiquitaire comme en témoigne le pourcentage de la population pour laquelle la recherche d’anticorps anti-Toxoplasma Gondii se révèle positive. L’importance de la réponse immunitaire peut être objectivée par différentes méthodes ayant toutes en commun la mise en contact d’antigènes toxoplasmiques et de sérums à tester. Les techniques immuno-enzymatiques et apparentées et l’immunofluorescence permettent de différencier IgG , IgM et IgA. Les résultats d’IgG sont exprimés en unités internationales. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum, une forte hémolyse peut altérer la réalisation du test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’immunité protectrice Immunité protectrice douteuse Immunité protectrice IgG < 6.4 U/mL IgG 6.4 - 10.0 U/mL IgG ≥ 10.0 U/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Contrôle d’immunité. Des IgG supérieures à 10U/mL et des IgM négatives, permettent de conclure à une immunité résiduelle protectrice. Diagnostic d’une infection récente. Le diagnostic d’une toxoplasmose active repose essentiellement sur la mise en évidence d’IgM spécifiques. Les IgM apparaissent généralement une semaine après le début de l’in- 197 fection et persistent plusieurs mois : 2-3 mois avec le test d’immunofluorescence, 6 à 12 mois et plus avec les tests immunœnzymatiques. La persistance des IgM rend parfois délicate l’interprétation des résultats. Dans ce contexte, le suivi sérologique et la réalisation d’un test d’avidité des IgG peut s’avérer utile. Les IgG correspondant à une infection remontant à plusieurs mois montrent une avidité forte. Dans le cadre du diagnostic d’une infection congénitale, la combinaison des tests IgM et IgA réalisés dans le sérum d’enfants suspects d’infection congénitale permet un diagnostic dans 80 % des cas. ANTICORPS ANTI-HERPÈS SIMPLEX VIRUS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les virus Herpès Simplex humains (HSV) sont groupés en deux types : HSV-1 et HSV-2. HSV-1 est généralement associé à des lésions cutanées, muco-cutanées de la partie supérieure du corps tandis que HSV-2 se rencontre principalement lors d’atteinte des zones génitales. Toutefois, la relation entre la localisation et le type de virus n’est pas absolue. On peut en effet retrouver HSV-1 dans 25 % des cas des atteintes génitales. L’infection herpétique du nouveau-né est habituellement causée par HSV-2. L’antigénicité commune importante existant entre HSV-1 et HSV-2 rend difficile la différenciation des types par les anticorps. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir interprétation des résultats. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La présence d’IgM anti HSV est généralement associée à une primo-infection. La présence d’IgG anti HSV sans IgM correspondantes révèle un contact antérieur avec HSV. En cas de réactivation, des IgM peuvent réapparaître. Remarque : la réponse immunitaire humorale à l’infection par HSV reste souvent quantitativement limitée en particulier lors de lésions muco-cutanées ce qui implique une attitude prudente dans l’interprétation des résultats. 198 ANTICORPS ANTI-CYTOMÉGALOVIRUS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le cytomégalovirus (CMV) est un virus à ADN du groupe des Herpèsvirus. L’infection par le CMV est fréquente comme en témoigne le taux élevé de séropositifs (40-50 % de la population adulte de nos régions). Elle est généralement bénigne, voire asymptomatique, en dehors de l’atteinte fœtale et des circonstances où le système immunitaire est déprimé. La primo-infection est caractérisée sérologiquement par l’apparition d’IgM, puis d’IgG anti-CMV. Le virus persiste dans l’organisme à l’état latent malgré la présence d’anticorps. Les épisodes de récurrence (excrétion dans la salive, les urines, les sécrétions génitales) peuvent induire des IgM spécifiques. La mise en évidence des IgG et des IgM se fait par techniques immuno-enzymatiques ou apparentées. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Une hémolyse importante peut altérer la réalisation du test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : NEG Douteux POS Index IgG Index IgG Index IgG < 0.90 0.90 - 1.50 ≥ 1.50 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le sérodiagnostic d’une infection aiguë à cytomégalovirus repose sur la mise en évidence d’IgM spécifiques. Cette positivité peut se maintenir de nombreux mois après une primoinfection ou lors d’une phase de réactivation mais dans ce cas surtout chez le patient immunodéprimé. Chez les personnes en bonne santé et possédant au préalable des anticorps IgG vis à vis du CMV, des IgM peuvent être détectées dans 5 à 10 % des cas. Chez la femme enceinte, pour permettre la distinction entre les IgM résiduelles d’une infection remontant à plusieurs mois et une phase aiguë, il est possible de réaliser un test d’avidité des IgG. Une forte avidité des IgG spécifiques est corrélée à une infection remontant à plusieurs mois (voir les références du laboratoire). ANTICORPS ANTI-VIRUS DE L’HÉPATITE A zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’infection par le virus de l’hépatite A se fait par voie oro-fécale. L’incubation dure de 2 à 6 semaines, l’excrétion fécale du virus est maximale en fin d’incubation, avant la symptomatologie. 199 Le caractère ubiquitaire de l’infection par le virus de l’hépatite A est clairement mis en évidence par la fréquence élevée des IgG anti-HAV positifs (dans nos régions environ 70 % des individus âgés de plus de 35 ans). De plus la vaccination est répandue. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’IgM anti-HAV Présence d’ anticorps totaux ou d’ IgG spécifiques sans IgM : immunité. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La présence des IgM anti-hépatite A en quantité importante associée à des tests hépatiques fortement perturbés, constitue l’argument pour le diagnostic de l’hépatite A aiguë. Cependant, en absence de perturbations des tests hépatiques, la présence d’IgM en quantité peu importante correspond généralement à une fausse réaction ou à des IgM résiduelles, la persistance des IgM au delà de 1 an après l’infection étant la règle. Un contact ancien avec l’hépatite A sera révélé par la présence d’IgG spécifiques ou d’anticorps totaux, en absence d’IgM. Cinétique de la réponse immunitaire : 200 LES MARQUEURS DE L’HÉPATITE B zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : AgHBs : Antigène de surface du virus de l’hépatite B. Sa détection dans le sérum révèle soit une infection aiguë (il est, dans ce cas, le signe le plus précoce), soit une infection chronique Anti HBs : Anticorps dirigé contre l’antigène de surface du virus de l’hépatite B. Sa présence témoigne de la réponse immunitaire contre l’HBV et de l’évolution favorable de la maladie. L’apparition des anti-HBs se manifeste en général 1 à 4 mois après le début des symptômes. C’est l’anticorps protecteur obtenu par la vaccination. Anti Hbcore (c) : Anticorps dirigé contre la nucléocapside virale (core). Sa mise en évidence correspond soit à une infection active aiguë ou chronique, soit à une réponse immunitaire résiduelle reflet d’une infection ancienne. Il peut être acquis passivement par transfusion ou par diffusion à travers la barrière placentaire. IgM anti HBc : IgM dirigées contre la nucléocapside virale. En grande quantité ou en proportion importante, ce marqueur signe une infection récente et peut encore être positif lorsque l’antigène HBs est déjà éliminé, permettant un diagnostic tardif d’hépatite B datant de quelques semaines. En faible quantité, ces IgM sont fréquentes chez les porteurs chroniques de longue date (se référer aux normes du laboratoire). Ag HBe : Antigène “e” du virus de l’hépatite B, il est présent dans le sérum pendant une période assez courte (3 à 6 semaines) et toujours associé à la présence d’antigène HBs. Sa détection est associée à la phase la plus contagieuse de la maladie. La persistance de l’Ag HBe au-delà de 10 semaines doit attirer l’attention vers un passage possible à la chronicité. Anti-HBe : Anticorps dirigé contre l’antigène “e” du virus de l’hépatite B. La négativité de l’Ag HBe et la présence d’anti-HBe pendant la phase aiguë de la maladie montre une évolution favorable, la guérison étant signée par la disparition de l’Ag HBs. Les anticorps anti- Hbe peuvent persister toute la vie. HBV-DNA : La détection et le dosage des ADN viraux peut se faire par technique moléculaire. L’antigène HBs étant produit en quantité énorme lors de l’infection aiguë, il est rare que la détection d’ADN soit utile dans ces circonstances. Le dosage quantitatif des ADN viraux est utile dans la mise au point et le suivi des patients infectés chroniquement et ceci dans le cadre d’un traitement antiviral (tests réalisés par les Centres de Diagnostic Moléculaire). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Ces analyses se font sur sérum. 201 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : La négativité de l’ensemble des marqueurs est incompatible avec une infection récente ou ancienne par le virus de l’hépatite B. Immunité après vaccination : Anti HBs > 10 mUI/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détection des marqueurs de l’hépatite B poursuit trois buts : reconnaître l’agent infectieux, déterminer le stade de la maladie, estimer l’évolution. La cinétique de chaque marqueur étant particulière, l’interprétation repose sur la comparaison des résultats. L’interprétation suivante peut être donnée pour HBs, anti-HBs et anti-HBc. g HBs A + Anti-HBs - + - - + - + - - - - 202 Anti-HBc -Résultats compatibles avec : - un début d’hépatite B aiguë . +Résultats compatibles avec : - un porteur chronique du virus de l’hépatite B. - une hépatite B aiguë ou récente. -Résultats compatibles avec : - un antécédent d’hépatite B. - vaccination anti HBV ou des anticorps acquis passivement (rare) +Résultats compatibles avec : - une hépatite B ancienne avec immunité - des anticorps acquis passivement (transfusion, immunoglobulines…) +Résultats compatibles avec : - une convalescence d’hépatite B récente. - un porteur chronique d’HBV à faible dose. (avec HBs non détectable.) - un antécédent lointain d’hépatite B. - interférence d’anticorps aspécifiques -Résultats incompatibles avec : - une infection récente, infection ancienne peu probable. Ag Hbe et anti-Hbe complètent le tableau sérologique Cinétique de la réponse immunitaire : LES MARQUEURS DE L’HÉPATITE C zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le virus de l’hépatite C (HCV) est considéré comme responsable de la majorité des hépatites non-A non-B. La période d’incubation est de 5 à 10 semaines en moyenne mais peut être plus longue (4 mois). La plupart des infections par HCV restent asymptomatiques, elles peuvent toutefois évoluer vers une hépatite chronique, une cirrhose (20 % des cas), un carcinome hépatocellulaire. Tests de dépistage : Les tests immuno-enzymatiques révèlent la présence d’anticorps vis à vis d’un pannel d’épitopes de HCV. Test de validation : Un test de dépistage d’anticorps anti-HCV peut être confirmé par un test de type immunoblot. Ce test sérologique permet d’observer la réaction sérologique vis à vis de chaque antigène du virus séparément et inclut également un contrôle de réaction non spécifique survenant dans le sérum de certains patients. Recherche des ARN viraux : Le virus n’étant pas cultivable, ce sont les test de biologie moléculaire qui permettent de mettre en évidence les ARN circulants du virus. Plusieurs tests ont été développés : la RTPCR (réaction de polymérase en chaîne précédée d’un transcription inverse) ou l’ADN branché (branched DNA). 203 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Recherche de ARN viraux.L’échantillon est prélevé sur plasma EDTA. Le prélèvement doit être centrifugé rapidement et ne peut être utilisé pour d’autres analyses. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif (voir références du Laboratoire). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Test de dépistage : La présence d’anticorps anti HCV révèle soit des antécédents infectieux, soit un porteur du virus (et donc la possibilité de transmettre le virus). Le test de dépistage ne permet donc pas de faire la distinction entre une infection ancienne et récente, ni entre une infection chronique et une guérison. Il convient donc de placer les résultats du test dans un contexte biologique (voir notamment transaminases) et clinique plus large. Test de validation : L’absence de réactivité vis à vis des antigènes de l’hépatite C permet de conclure à une fausse réaction du test de dépistage. Par contre l’intensité de la réactivité et le schéma de réactivité du sérum permettent de confirmer la positivité du test de dépistage ou dans certains cas, de révéler un pattern de réactivité incomplet. Le test sera alors interprété comme indéterminé et un suivi sérologique sera demandé. En fonction de l’évolution du schéma de réactivité il est possible de conclure finalement soit à une fausse réaction, certaines étant plus fréquentes avec certaines protéines virales, soit à une sérologie suspecte et de compléter la mise au point par une recherche des ARN viraux (voir ci-dessous), soit à une séroconversion. Recherche des ARN viraux : La détection des ARN viraux signe l’existence d’une infection active. On estime que 70 à 80 % des patients infectés par le virus HCV restent des porteurs chroniques du virus. La présence des ARN viraux est associée à la contagiosité. Chez un patient infecté chroniquement il peut y avoir des périodes ou le virus n’est pas détectable. Aussi l’établissement du diagnostic d’infection chronique demande un suivi permettant de démontrer la chronicité de l’infection. Les résultats seront corrélés avec les résultats des tests hépatiques et la mise au point nécessitera un bilan hépatique complet, un suivi à long terme incluant une biopsie hépatique, la possibilité d’un traitement,… L’infection périnatale est peu fréquente (5 –10 % en Europe). Les anticorps maternels étant acquis passivement par l’enfant, le suivi des enfants de mères séropositives sera réalisés par la recherche régulière des ARN viraux. 204 ANTICORPS ANTI-VIRUS DE LA RUBÉOLE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le virus de la rubéole est un virus à ARN faisant partie de la famille des Togaviridae. Son importance en clinique humaine est liée à sa capacité d’induire une infection congénitale grave. Cependant la vaccination est actuellement largement répandue et les infections en Europe sont devenues relativement rare. L’incubation de la maladie est de 1 à 3 semaines. Beaucoup d’infections sont asymptomatiques ou paucisymptomatiques, le rash est peu typique et le diagnostic clinique difficile. Les techniques immunœnzymatiques et apparentées permettent la détermination des anticorps IgG et IgM spécifiques. En cas de primo-infection, le taux d’anticorps croît à partir des premiers jours de l’éruption pour atteindre un maximum 5 jours à 3 semaines plus tard. La vaccination entraîne aussi l’apparition d’IgG et d’IgM. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’immunité protectrice Immunité protectrice douteuse Immunité protectrice 0 - 4.9 U/mL 5.0 - 10.0 U/mL ≥ 10.0 U/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une séroconversion des anticorps est une preuve de l’infection. Avec les techniques actuelles, les IgM anti-rubéole sont habituellement positives pendant plusieurs mois. De plus des fausses réactions sont observées en cas de maladies auto-immunes et des réactions croisées en cas d’infections virales diverses sont décrites (parvovirus B19, varicelle, EBV, …). A l’heure actuelle, étant donné le taux de protection important de la population, un test IgM positif sans évolution des IgG n’est généralement pas en relation avec une infection récente. Il est donc important de replacer ces résultats dans le contexte clinique. Un test d’avidité des IgG serait une aide utile au diagnostic, mais il n’y a pas de test commercial disponible actuellement. En cas d’infection congénitale, l’enfant peut présenter des IgM anti-rubéole. Cette réponse lui est propre puisque les IgM ne traversent pas la barrière fœto-placentaire. Ces IgM persistent 2 mois et parfois beaucoup plus longtemps chez certains enfants. Par contre, l ‘absence d’IgM chez un enfant suspect d’infection congénitale ne permet pas d’exclure le diagnostic, certains enfants ayant une réponse immune de type IgM très fugace ou non détectable. Le diagnostic de l’infection congénitale est basé sur l’ensemble des données cliniques et biologiques y compris la recherche du virus par culture et par technique moléculaire. 205 ANTICORPS ANTI-PARVOVIRUS B19 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le parvovirus B19 est un petit virus à ADN de la famille des Parvoviridae, il appartient au genre des erythrovirus. Le virus infecte les progéniteurs érythroïdes et toutes les cellules en réplication importante. Le récepteur viral est le globoside (antigène P erythrocytaire) L’infection peut être asymptomatique ou bien s’accompagne d’un syndrôme grippal, d’un rash (érythème infectieux ou 5ème maladie, enfants entre 4 et 7 ans), d’arthralgies (femmes). L’infection en cours de grossesse peut atteindre le fœtus (30-50 %) et causer le décès fœtal (5-10 %)ou plus tard dans la grossesse, un hydrops (3-6 %) avec anémie sévère, parfois fatale. La plupart des infections fœtales sont cependant asymptomatiques (85-90 %). L’infection chez un individu souffrant d’une anémie hémolytique chronique peut se traduire par une crise aplasique ou par une aplasie prolongée chez le patient immunodéficient.. Le virus peut également être transmis par transfusion. Les anticorps IgG et IgM peuvent être détectés par techniques d ‘immunofluorescence ou immuno-enzymatiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Valeurs normales : IgM : absence. IgG : a bsence : pas de contact. présence : contact ancien. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’incubation varie entre 1 et 4 semaines. Les anticorps IgM sont généralement détectables au moment du rash , et persistent pendant 3 mois (immunofluorescence).Les IgG apparaissent peu après et persistent toute le vie. Il peut y avoir une réaction croisée des IgM à l’occasion d’une infection rubéoleuse. ANTICORPS ANTI-VIRUS DE LA ROUGEOLE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le virus de la rougeole est un virus à ARN de la famille des Paramyxoviridae. Il provoque une infection se caractérisant par une fièvre généralement élevée, un rash maculo-papuleux, un catarrhe oculo-nasal avec une conjonctivite. Des complications d’otites, de pneumonies, 206 d’atteintes du système nerveux central précoces (encéphalites postinfectieuses) ou tardives (panencéphalites sclérosantes subaiguës ou SSPE). La rougeole est devenue plus rare dans nos régions grâce à la vaccination systématique dans l’enfance. Cependant la couverture vaccinale n’est pas parfaite et des petites épidémies surviennent encore dans notre pays. Les IgG acquises par l’infection naturelle persistent et protègent toute la vie. L’immunité vaccinale peut quelquefois ne pas empêcher une rougeole atténuée. Les anticorps IgG et IgM peuvent être déterminés par des techniques immunœnzymatiques. Les anticorps fixant le complément sont intéressants également, en particulier dans le diagnostic des complications neurologiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum ou sur LCR. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : IgM : absence. IgG : absence : pas de contact. IgG : présence : contact ancien. Anticorps fixant le complément : <1/512 (sérum). Absence (LCR). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les IgM signent une infection récente, elles sont généralement présentes vers la fin du rash. Les IgG sont également rapidement détectables. En présence d’un tableau clinique évocateur, une séroconversion des IgG ou des anticorps fixant le complément est en faveur d’une infection récente, même en absence d’IgM. Un titre élevé d’anticorps fixant le complément ou d’IgG peut être associé avec la sclérose en plaques, la stimulation immunitaire importante liée à cette maladie en est la cause. Des titres élevés peuvent s’observer également chez les patients immunodéficients en dehors de toute pathologie associée. En cas de SSPE, on observe des titres d’anticorps IgG ou fixant le complément en très grande quantité dans le LCR et le sérum. On déterminera alors la production intrathécale de ces anticorps pour établir le diagnostic. ANTICORPS ANTI VIRUS DES OREILLONS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE Le virus des oreillons est un virus à ARN faisant partie de la famille des Paramyxoviridae. En dehors de la clinique typique des oreillons, beaucoup d’infections sont asymptomatiques. L’infection peut entraîner classiquement une parotidite, mais d’autres organes peuvent être atteints donnant des méningites ou méningo-encéphalites, orchites, ovarites, pancréatites, mastites, etc. 207 Dans nos régions, les infections sont devenues moins fréquentes grâce à la vaccination systématique par le vaccin trivalent MMR (measles, mumps, rubella). La couverture vaccinale n’étant pas parfaite, de petites épidémies surviennent encore régulièrement. C’est ainsi qu’en 2012-2013, une épidémie due au génotype G5 (variante de Groningen) a démarré aux Pays-Bas puis en Flandre et enfin en Wallonie et à Bruxelles. Cette variante, correspondant moins bien au génotype du virus utilisé pour le vaccin, peut induire une immunité insuffisante, d’où l’apparition d’oreillons chez des sujets vaccinés. Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire. zz PRÉLÈVEMENT - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON La recherche des anticorps est réalisée sur sérum. La recherche de l’ARN viral par PCR peut être réalisée sur salive (milieu de transport disponible au laboratoire). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Absence d’IgM et d’IgG chez les sujets non vaccinés zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Les IgM signent une infection récente. Les IgG sont également rapidement détectables. En présence d’un tableau clinique évocateur, une séroconversion des IgG est en faveur d’une infection récente, même en absence d’IgM. Le génotype G5 peut ne pas donner lieu à l’apparition d’anticorps IgM notamment chez les sujets préalablement vaccinés et ayant déjà des anticorps IgG. Le diagnostic est alors essentiellement clinique (fièvre, tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, augmentation de l’amylase). Si nécessaire, la recherche de l’ARN viral peut être réalisée dans la salive par la technique PCR. En cas de méningite, le virus peut être cultivé à partir du LCR pendant environ 10 jours après le début des symptômes. Plus tard, les anticorps peuvent devenir détectables dans le LCR. ANTICORPS ANTI-VIRUS VARICELLE – ZOSTER zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le virus Varicelle-zoster est un virus à ADN faisant partie des Herpèsvirus humains. Il est responsable lors de l’infection primaire de la varicelle et du zona lors de la réactivation de l’infection, le virus restant latent dans la racine dorsale des ganglions nerveux. La primoinfection est génèralement bénigne chez l’enfant, elle peut s’accompagner de complications plus importantes chez l’adulte : pneumopathie, encéphalite, infection disséminée. Elle peut être fatale chez l’hôte immunocompromis. Le diagnostic est généralement clinique ou 208 virologique. Le diagnostic sérologique est utilisé pour déceler les personnes non immunisées en cas de contact, notamment les femmes enceintes. En effet une varicelle lors de la première partie de la grossesse peut causer une embryopathie varicelleuse dans 1 % des cas et une varicelle aux alentours de l’accouchement peut produire une infection grave du nouveau-né. Le zona de la femme enceinte n’entraîne aucune pathologie fœtale. Environ 70 % des adultes possèdent des anticorps vis-à-vis de la varicelle. Les anticorps IgG et IgM peuvent être recherchés par immunofluorescence ou techniques immunœnzymatiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : IgM : absence. IgG : absence : pas de contact. IgG : présence : contact ancien. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La présence d’IgM est associée à la primoinfection. Cependant en cas de zona, elles peuvent également être détectables. La présence d’IgG en absence d’IgM montre un contact ancien avec le virus et sa latence dans l’organisme. Les IgG persistent toutes la vie. HIV – ANTICORPS : TEST DE DÉPISTAGE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Deux types de virus : HIV1 et HIV2 sont capables de causer le SIDA chez l’homme. Il s’agit de virus faisant partie de la famille des Retroviridae, du genre lentivirus. HIV s’attaque préférentiellement aux lymphocytes T-helper. L’intégration de l’ADN obtenu par transcription de l’ARN viral à l’ADN des cellules hôtes conduit à une infection chronique et à la réplication continue du virus. La prolifération virale engendre une immunodépression globale dont il résulte une sensibilité accrue aux infections opportunistes. Les mécanismes suivants expliquent cet état : • Les lymphocytes sont soit détruits soit déprimés dans leur action. Ils produisent moins de lymphokines, activent moins les autres lymphocytes T et les lymphocytes B. • Les macrophages présentent une phagocytose moins efficace. • Les cellules B produisent moins d’immunoglobulines spécifiques. Les techniques immuno-enzymatiques habituellement utilisées répondent, dans une large mesure, aux soucis de spécificité et de sensibilité. Elles permettent la détection des anticorps 209 anti-HIV1 et anti-HIV2 de même que, pour certains tests, en même temps que la détection des anticorps, la détection de l’antigène p24, spécifique du core du virus et présent précocement lors de la primoinfection. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Une forte hémolyse peut altérer la réalisation du test. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps et d’antigène (si applicable) associé à HIV. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les tests actuels de quatrième génération détectent les anticorps anti-HIV1 et anti-HIV2 et également l’antigène p24. En cas de positivité, le résultat doit être confirmé par un Laboratoire de Référence SIDA. En cas de forte suspicion clinique de séroconversion (syndrôme mononucléosique, éruption, malaise, méningisme,…) chez un patient à risque et d’un test de dépistage comprenant l’antigène et les anticorps, et a fortiori les anticorps seuls, trouvé négatif, il est utile de rechercher l’antigène p24 par un test spécifique, celui-ci ayant une meilleure sensibilité que celle obtenue par les tests couplant antigène et anticorps. La recherche de la charge virale HIV (les ARN viraux) est également un examen de choix dans cette situation. HIV – ANTIGÈNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Aux alentours de la séroconversion et ensuite dans les stades avancés de la maladie, l’antigène p24 du virus HIV peut être détecté dans le sérum des patients infectés. Avant le développement des techniques moléculaires pour doser la charge virale, l’antigène était utilisé comme marqueur pronostique chez les patients HIV. A l’heure actuelle cette indication est dépassée, cependant la détection de l’antigène p24 est un marqueur précoce lors de la phase d‘invasion par le virus, pouvant être positif avant les tests de dépistages des anticorps. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence. 210 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détection d’antigène p24 dans un contexte clinique de suspicion de primoinfection par le virus HIV est un argument important en faveur de ce diagnostic (le laboratoire doit avoir confirmé la spécificité du résultat par une réaction de neutralisation). Il convient cependant de confirmer le diagnostic par une recherche des ARN et/ou des ADN viraux et par l’observation lors du suivi sérologique, de l’apparition des anticorps (voir ce test). HIV – “CHARGE VIRALE” - DOSAGE QUANTITATIF DES ARN VIRAUX zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’infection par le virus HIV s’accompagne de la production d’un très grand nombre de particules virales. Il existe une corrélation entre la quantité de particules virales détectables dans le sang des patients chroniquement infectés et la rapidité de disparition des cellules T CD4+. La “charge virale” est un facteur pronostique de l’évolution de la maladie. Le traitement antiviral visant à restaurer l’immunité, s’il est efficace fait remonter le taux de CD4+, et fait diminuer la charge virale, laquelle est facilement mesurable par des techniques moléculaires quantitatives. Le suivi de la charge virale en parallèle avec les CD4+ au cours de l ‘existence du patient permet de se baser entre autre sur ces critères pour décider de l’établissement d’un traitement, du changement de traitement, de son effet, etc. Chez la femme enceinte séropositive, le contrôle de la charge virale par un traitement adéquat permet de mieux prévenir la transmission verticale. La charge virale est un marqueur précoce de la primoinfection symptomatique. A l’heure actuelle, il n’existe pas en Belgique de laboratoire mesurant la charge virale pour le virus HIV2. Cette analyse est réalisée uniquement par les Laboratoires de Référence SIDA. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur plasma obtenu sur tube EDTA. Les tubes héparinés ne conviennent pas (inhibition). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence (voir les normes du laboratoires, le test le plus utilisé par les laboratoire de référence à une limite de détection à 50 copies/mL). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une charge virale inférieure à 50 copies/mL est indétectable par la technique de RT-PCR quantitative (ou tout autre norme donnée par le laboratoire). Ceci signe un bon contrôle de l’infection soit par le traitement antirétroviral, soit par le système immunitaire. Une charge virale >100000 copies /mL est élevée. Entre ces deux extrêmes, il faut tenir compte de l’histoire du patient. L’instaura- 211 tion d’un traitement se basera notamment sur la valeur de la charge virale, le taux des CD4+, la présence de symptômes. Se référer au “Consensus Belge de thérapeutique et de surveillance du patient adulte infecté par le VIH”. Il existe des centres cliniques spécialisés dans la prise en charge des patients infectés. HIV – RECHERCHE DE L’ADN VIRAL zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La rétrotranscription du virus HIV (virus à ARN) en ADN et l’intégration de l’ADN viral dans le génôme des cellules qu’il infecte permet de détecter l’ADN viral par des techniques de biologie moléculaire. La détection l’ADN viral dans les lymphocytes du sang périphérique est une aide au diagnostic de l’infection HIV en particulier chez l’enfant né de mère séropositive. L’ADN est détecté par réaction de polymérase en chaine (PCR). L’analyse est réalisée uniquement par les Laboratoires de Référence SIDA. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur plasma obtenu sur tube EDTA. Les tubes héparinés ne conviennent pas (inhibition). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : En Belgique, la PCR est réalisée sur 3 gènes différents du virus (2 au moins doivent être détectés pour considérer le résultat comme positif) et avec des amorces choisies pour amplifier la diversité des séquences HIV rencontrées dans le cadre de l’épidémiologie locale (souches européennes et africaines). La PCR ADN est utile dans le diagnostic de l’infection verticale chez les enfants nés de mère séropositives. En effet ceux-ci ont acquis passivement les anticorps de leur mère et la sérologie n’est donc pas utile. Par ailleurs, dans cette application, la détection de l’antigène p24 est peu sensible. L’ADN du virus est recherché à la naissance et au cours du suivi de l’enfant. En cas d’infection verticale, la majorité des enfants infectés sont détectés à 3 mois de vie. Le suivi de la disparition des anticorps maternels exige plus de temps (18 à 24 mois et plus en fonction de la quantité d’anticorps transmis présents à la naissance). En cas de forte suspicion de séroconversion clinique et/ou sérologique (Western blot incomplet, antigène p24 non détecté), la recherche de l’ADN viral, ainsi que la charge virale HIV sont des aides aux diagnostic. 212 ANTICORPS ANTI-HTLV zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les virus HTLV-I et -II (human T lymphotropic virus) sont des rétrovirus humains. HTLV-I est oncogène et responsable du développement de leucémies et lymphômes à cellules T ainsi que de parésie spastique tropicale. HTLV-I est endémique en Extrême-Orient, en Afrique, dans les Caraïbes. La latence entre l’infection par ce virus et le développement de ces complications est très longue (30 ans pour les lymphômes, 10 ans pour la parésie). HTLV-II s’est répandu chez les usagers de drogues intraveineuses (USA) mais n’est associé de façon clairement établie avec aucune pathologie. Il est possible de rechercher les anticorps anti-HTLV par des tests ELISA ou d’agglutination. Un résultat positif doit être confirmé en adressant le sérum à un Laboratoire de Référence SIDA. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche des anticorps anti-HTLV n’est indiquée que chez des patients provenant des zones endémiques ou en contact avec des partenaires sexuels provenant de ces régions et uniquement dans le cadres du diagnostic suspecté d’une affection causée par ces virus (leucémies, lymphômes à cellules T, parésie spastique tropicale). ANTICORPS ANTI-HUMAN HERPÈS VIRUS TYPE 8 zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le virus humain de l’herpès de type 8 est un virus à ADN de la famille des Herpesviridae. Le virus a un rôle probablement causal dans diverses maladies comme le sarcome de Kaposi, la maladie multicentrique de Castleman, certains lymphômes « des cavités » produisant des épanchements au niveau des plèvres, du péricarde ou du péritoine. Ces maladies sont associées fréquemment à l’infection HIV. Dans ces affections, le virus est détecté dans les tissus atteints. La sérologie démontre que l’infection par ce virus est préalable au développement de ces lymphômes. Le virus se transmet par contact homosexuel, et probablement dans une moindre mesure par contact hétérosexuel, par l’usage de drogues intraveineuses. Dans certaines régions d’Afrique le virus est endémique et sa répartition correspond aux 213 zones d’endémies du sarcome de Kaposi africain. Les anticorps peuvent être détectés par immunofluorescence. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt de la détection des anticorps anti-HHV8 est surtout épidémiologique. La détection des anticorps peut être un argument diagnostique lors de la mise au point des lymphômes évoqués plus haut qui reste des maladies rares. Le diagnostic du sarcome de Kaposi repose essentiellement sur des analyses anatomopathologiques de biopsies. RECHERCHE DU VIRUS DU PAPILLOME HUMAIN (HPV) PAR AMPLIFICATION GÉNÉTIQUE (PCR) zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE Une infection persistante par le papillomavirus (HPV) est la cause principale du cancer du col et des lésions néoplasiques intra-épithéliales (CIN). Il existe plus de 100 génotypes du virus HPV mais seuls certains génotypes sont associés aux cancers du col. Ce sont les HPV à haut risque. Le papillomavirus est extrêmement difficile à cultiver et la réponse aux anticorps n’est pas toujours démontrable. D’où l’utilité du dépistage de l’ADN viral à l’aide d’une méthode sensible et spécifique. Le test utilisé au laboratoire est une technique d’amplification de l’ADN appelée réaction de polymérisation en chaîne (PCR). Cette technique amplifie simultanément l’ADN cible du virus HPV et l’ADN β-globine (témoin cellulaire) ce qui permet de contrôler la qualité de l’échantillon prélevé et de vérifier l’absence dans le prélèvement d’un inhibiteur de l’amplification (substances inhibant l’ADN polymérase) pouvant être responsable de résultats faussement négatifs. Le test utilise une séquence de nucléotides dans la région L1 polymorphe et permet de dépister les 14 génotypes à haut risque (16,18,31,33,35,39,45,51,52,56,58,59, 66 et 68), il n’a pas montré de réaction croisée avec une variété de virus, bactéries, levures, protozoaires ni avec les génotypes HPV à faible risque. 214 zz PRÉLÈVEMENT – CONDITIONS DE REMBOURSEMENT : La technique PCR est réalisable en routine sur prélèvement cytologique cervical en milieu liquide (Thin Prep) Frottis de col : - Enlever le mucus du col. - Frotter le col en tournant plusieurs fois avec la brosse (cervex brush) fournie avec le pot, au niveau de la zone de jonction exo et endocervicale. - Rincer la brosse immédiatement dans le flacon de salution de fixation (Thin Prep) en pressant une dizaine de fois les poils contre le fond du flacon. - Agiter la brosse pour détacher le reste des cellules recueillies. - jeter la brosse. - Adresser le pot au laboratoire où l’examen cytologique et la PCR seront réalisés. On notera l’interférence possible par certains gels contraceptifs (gel bioadhésif Advantage-S) ; par contre, diverses crèmes vaginales ont été testées et n’ont pas montré d’interférences ; de même, la présence de sang ou de mucus cervical n’interfère pas. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Négatif zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Une infection persistante par le papillomavirus (HPV) est la cause principale du cancer du col et des lésions néoplasiques intra-épithéliales (CIN). La présence de l’HPV à haut risque est impliquée dans 99 % des cancers du col. L’HPV à bas risque est souvent associé à des lésions intra-épithéliales de bas grade ou des condylomes. Le test HPV et l’examen cytologique sont complémentaires. Le test HPV dépiste les femmes à risque. L’examen cytologique dépiste les femmes ayant déjà des lésions intra-épithéliales. Devant des anomalies cellulaires atypiques ASC-US et AGUS, l’association du test HPV permet d’infirmer ou d’affirmer la présence d’un HPV à haut risque, ce qui permet d’orienter la démarche thérapeutique. Dans le suivi du traitement d’une lésion de haut grade, il est important d’intégrer le test HPV. En effet, si l’HPV se négative, c’est un signe de bon pronostic. En revanche, si l’HPV reste positif, cela signifie qu’il persiste de l’ADN viral dans la zone de jonction. Ces patientes doivent faire l’objet d’une surveillance plus soutenue. 215 ANTICORPS ANTI-VIRUS EPSTEIN-BARR zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le virus Epstein-Barr (EBV) appartient au groupe des Herpèsvirus. Il est associé à la mononucléose infectieuse (celle-ci peut aussi être associée aux primoinfections à CMV, toxoplasmose, HIV,…) . La primo-infection asymptomatique ou paucisymptomatique est la règle (+/- 75 %). Le virus entre en phase latente dans les lymphocytes B, mais peut se réactiver à l’occasion de divers stimuli. Les primo-infections évoluant en mononucléose infectieuse restent nettement minoritaires (8 % des patients “primo-infectés”). EBV intervient comme cofacteur dans le développement des tumeurs de Burkitt (en Afrique principalement), dans la genèse de certains cancers du nasopharynx , des lymphômes de Hodgkin et de lymphômes chez les patients immunodéprimés . Il cause la leucoplasie chevelue de la langue chez les patients atteints de SIDA et la pneumopathie interstitielle lymphocytaire chez les enfants infectés par HIV. Dans certains désordres génétiques rares , l’infection à EBV peut être fatale . Trois types d’anticorps peuvent être recherchés : les anticorps dirigés contre la capside virale (VCA), les anticorps dirigés contre les antigènes d’apparition précoce (EA) et les anticorps dirigés contre les antigènes nucléaires (EBNA). Les anticorps anti VCA sont les premiers à apparaître et les plus utiles au diagnostic. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. Les résultats obtenus sur sérum lipémique, ictérique ou hémolysé doivent être considérés avec réserve. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir interprétation des résultats. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’interprétation des résultats de la sérologie EBV peut s’avérer délicate, il peut en effet y avoir de fortes variations interindividuelles dans le profil sérologique. Les remarques suivantes doivent être prises en considération : Une primo-infection sévère débouchant sur une MNI est associée à une forte production d’anticorps (IgM et IgG). La production d’IgG est parfois différée . Sous réserve de ces remarques préliminaires, l’interprétation suivante peut être avancée : 216 Anticorps anti-VCA : IgM - - + + +) traces IgG Conclusion - Absence de réponse immunitaire, pas de contact antérieur avec EBV. + Réponse immunitaire résiduelle, infection ancienne par EBV. -Primo-infection par EBV possible : voir contexte clinique et biologique et procéder à un contrôle 3 semaines plus tard. + Infection récente. (+) tracesConclusions difficiles : nouveau prélèvement endéans les 2 à 3 semaines. Investigations complémentaires : Les anticorps anti-EBNA augmentent tardivement, entre le 2ème et le 4ème mois après l’infection et persistent ensuite tout la vie. Ils sont donc quelquefois utiles pour établir un diagnostic évoqué tardivement après les symptômes. Les anticorps anti-EA (deux antigènes : EA-R et EA-D) apparaissent de façon fugaces (quelques mois) lors de la primoinfection ensuite deviennent indétectables. Ils sont de peu d’utilité dans le diagnostic de la primoinfection. Ils peuvent être détectables en titre bas chez des personnes ayant un contact ancien avec le virus. Chez des patients immunodéficients, une réactivation de l’EBV se traduit par une augmentation des anticorps anti-VCA et une réappparition des anticorps anti-EA. Ceux-ci s’observent également en titre élevé chez les patients développant un lymphôme de Burkitt (EA- R) ou un carcinôme nasopharyngé (EA-D). MNI TEST – TEST RAPIDE POUR LA MONONUCLÉOSE INFECTIEUSE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le MNI test est un test rapide sur lame, permettant, par agglutination de particules de latex sensibilisées avec l’antigène Paul-Bunnel, de mettre en évidence les anticorps hétérophiles présents en cas de mononucléose infectieuse. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Négatif. 217 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le MNI test est simple et rapide mais il ne peut, à lui seul, établir un diagnostic. Il doit être intégré à une exploration sérologique plus large reprenant la mise en évidence des anticorps spécifiques anti-EBV. Il faut tenir compte de la possibilité de fausses réactions positives : le test n’est pas spécifique de l’infection à EBV. Par ailleurs, la sensibilité est faible chez les enfants. ROTAVIRUS – ANTIGÈNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le rotavirus est un virus à ARN de la famille des Reoviridae. Il est la cause principale des gastro-entérites chez le nourrisson et le jeune enfant de moins de 2 ans. La présence du rotavirus dans les selles peut être révélée par différentes techniques immunologiques. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur les selles. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’antigènes viraux. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La détection du rotavirus dans les selles est une analyse simple et rapide. Elle est indispensable dans l’investigation d’une gastro-entérite chez le nourrisson et le jeune enfant. ADÉNOVIRUS – ANTIGÈNE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les adénovirus sont des virus à ADN de la famille des Adenoviridae. Ils sont responsables de pathologies très diverses chez les petits enfants, les adultes, les patients immunocompromis (gastrœntérites chez les enfants surtout, pharyngites, conjonctivites, pneumopathies, cystites hémorragiques, encéphalites, etc). La voie de transmission se fait par les sécrétions respiratoire et par contact (conjonctives) et la voie de dissémination dans l’organisme est oro-fécale. La présence d’adénovirus dans les selles ou dans des aspirations nasopharyngées peut être mise en évidence par différentes techniques immunologiques. 218 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur les selles ou sur aspiration naso-pharyngée. (Voir aussi la rubrique “Virus respiratoires – antigènes”). zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’antigènes viraux. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les test antigéniques permettent de disposer d’un diagnostic rapide. Ils mettent en évidence un antigène commun aux différents types d’adénovirus et ont une sensibilité de l’ordre de 70 à 90 % par rapport à la culture virale. Ils permettent également la mise en évidence d’adénovirus difficiles à cultiver (adénovirus 40 et 41). Un grand nombre de types d’adénovirus ne sont responsables d’aucune pathologie connue à ce jour, de sorte que la détection d’un adénovirus en absence de symptômes compatibles doit être interprétée avec prudence. VIRUS “RESPIRATOIRES” - ANTIGÈNES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Il est intéressant de pratiquer un diagnostic rapide des infections virales respiratoires pendant la période à risque, c’est à dire environ d’octobre, novembre à février, mars. Ce diagnostic permet souvent d’exclure une infection bactérienne et d’économiser des traitements antibiotiques inutiles. Les virus que l’on peut détecter par des techniques immunœnzymatiques ou par immunofluorescence sont les virus influenza , parainfluenza (endémique toute l’année), respiratoire syncytial (RSV), adénovirus (cf plus haut). Les virus de la grippe concerne toute la population, les parainfluenza et respiratoire syncytial concernent surtout les enfants. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur aspiration naso-pharyngée ou frottis de gorge. Le frottis de gorge doit être fait à l’aide du matériel procuré par le laboratoire. Il faut faire un frottis énergique, pour ramener des cellules infectées. On peut prendre deux écouvillons, faire deux frottis et les placer ensemble dans le milieu. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’antigènes viraux. 219 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La sensibilité de ce type de techniques est de l’ordre de 70 à 80 % par rapport à la clinique. L’intérêt en est la rapidité, les infections de ce type pouvant pour certaines d’entre elles traitées par antiviraux si détectées précocement (influenza) ou en cas d’infection grave(RSV). DÉTECTION DE VIRUS PAR CULTURES CELLULAIRES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Beaucoup de virus responsables de pathologies fréquentes peuvent être cultivés sur cellules réceptives à partir de divers prélèvements. Ainsi en est-il de l’herpès simplex, des adénovirus, des virus influenza, parainfluenza, respiratoire syncytial, des entérovirus du cytomégalovirus, etc. Certaines de ces cultures sont indispensables au diagnostic de certaines pathologies, soit qu’elles en constituent la base (culture d’urines ou de salive dans les 15 premiers jours de vie en cas de suspicion de CMV congénital), soit que la sérologie ne soit pas assez sensible ou inexistante (herpès simplex, entérovirus, …). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Les divers prélèvements doivent être récoltés en fonction du type de pathologie (frottis de gorge, cutanés , génitaux, urines, selles, liquides,etc). Les liquides et les selles doivent être prélevés dans des containers stériles et acheminés à température ambiante le plus rapidement possible au laboratoire. Si nécessaire la conservation se fait à température de réfrigérateur en attendant le dépôt au laboratoire. Les frottis doivent être faits à l’aide du matériel procuré par le laboratoire. Il faut faire un frottis énergique, pour ramener des cellules infectées. On peut prendre deux écouvillons, faire deux frottis et les placer ensemble dans le milieu. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Culture virale négative. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La culture virale reste la méthode de référence pour la mise en évidence d’une infection virale. Son inconvénient est que beaucoup de virus mettent 1 à 4 semaines pour pousser. Les laboratoires utilisent des cultures rapides, révélées après 48H, qui permettent de détecter beaucoup de virus dans ce délai (herpès simplex, cytomégalovirus, influenza,…), la culture classique venant compléter ces résultats. Il convient d’interpréter les résultats en fonction de la clinique, ainsi par exemple, beaucoup d’infections à entérovirus sont asymptomatiques alors que les virus sont détectés pendant plusieurs semaines dans les selles. La mise en 220 évidence d’un entérovirus dans les selles associée à un tableau de méningite est par contre un argument pour une méningite à entérovirus devant un tableau de méningite aseptique. ANTICORPS ANTI-PLASMODIUM zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les anticorps anti-plasmodium sont habituellement mis en évidence par une technique d’immunofluorescence faisant appel à Plasmodium falciparum comme antigène. Les anticorps apparaissent rapidement après l’infestation (1 à 2 semaines), le taux croît en phase aiguë et peut, après traitement, se maintenir à des valeurs résiduelles durant plusieurs années. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Titre inférieur à 20. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’examen sérologique doit toujours être accompagné de la recherche du parasite sur frottis sanguin. Si la recherche du parasite sur frottis se révèle négative en présence d’un taux significatif d’anticorps spécifiques, les interprétations suivantes peuvent être prises en considération : phase chronique, parasitémie peu importante ou décapitée par le traitement. AMIBIASE - ANTICORPS ANTI-ENTAMŒBA HISTOLYTICA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’examen parasitologique direct apporte l’élément diagnostic principal de l’amibiase. Il permet de distinguer Entamœba histolytica sous la forme trophozoïte ou la forme de kyste. L’examen sérologique peut toutefois s’avérer très utile, voire indispensable, notamment lorsque l’on suspecte une amibiase extra-intestinale . Plusieurs techniques sont utilisées pour révéler la présence d’anticorps. Parmi celles-ci notons : l’immunofluorescence indirecte, l’hémagglutination, la précipitation, l’ELISA. 221 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les anticorps spécifiques peuvent être détectés précocement, notamment par la réaction d’immunofluorescence. Ils restent significativement élevés durant plusieurs mois voire plusieurs années. Les faux négatifs sont plus fréquents chez les patients atteints de la forme intestinale de la maladie. ANTICORPS ANTI-CANDIDA ALBICANS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Parmi les levures du genre Candida, c’est l’espèce Candida albicans qui est la plus fréquemment rencontrée en pathologie humaine. Candida albicans est présent normalement à l’état saprophyte dans l’intestin. Cette levure vire au parasitisme lorsque existent certaines conditions de terrain (grossesse, diabète, antibiothérapie à large spectre, traitements par les corticostéroïdes, immunosuppresseurs, antimitotiques). Les précipitines anti-Candida peuvent être mises en évidence par différentes techniques telles que agglutination, immuno-diffusion, ELISA. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le dosage des anticorps anti-Candida albicans est intéressant lorsque l’examen microbiologique est difficilement réalisable ou lorsque son interprétation est délicate. En hémagglutination, les taux sont considérés comme significatifs à partir de 1/320. Les taux faibles (1/80, 1/160) doivent être vérifiés deux à trois semaines plus tard. 222 ANTICORPS ANTI-ASPERGILLUS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les Aspergillus sont des champignons appartenant à l’ordre des actinomycètes. Parmi les espèces pathogènes pour l’homme, citons principalement Aspergillus fumigatus, agent de l’aspergillose bronchique ou pulmonaire. Aspergillus fumigatus peut intervenir pour compliquer une lésion sous-jacente. Son rôle en tant qu’allergène est important. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La recherche d’anticorps anti-aspergillus se situe dans les contextes cliniques suivants : • Broncho-pneumopathies allergiques. • Suspicion d’aspergillome pulmonaire. • Pneumopathie d’étiologie obscure. En hémagglutination, les taux sont considérés comme significatifs à partir de 1/640. Les taux faibles (1/160, 1/320) doivent être vérifiés deux à trois semaines plus tard. ANTICORPS ANTI-LEPTOSPIRA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les techniques d’agglutination (microagglutination, agglutination sur lame) sont les plus couramment utilisées pour révéler la présence d’anticorps anti-leptospira. L’espèce Leptospira est répartie en de très nombreux sérogroupes. Les réactions d’agglutination reprennent parmi ceux-ci (isolément ou en groupe), une série de sérotypes responsables de la majorité des cas de leptospirose. Les anticorps spécifiques sont généralement décelables 7 à 10 jours après le début de la maladie et atteignent leur titre maximum après 3 à 4 semaines. Les taux résiduels peuvent persister plusieurs années. 223 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps spécifiques. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les titres obtenus en micro-agglutination sont plus élevés que ceux obtenus par agglutination sur lame. En microagglutination : • Les titres sont pris en considération à partir 1/100. • Un titre isolé de 1/1600 peut être considéré comme suggestif d’une infection récente. Les titres peuvent atteindre des valeurs très élevées. En agglutination sur lame : • Les titres sont pris en considération à partir 1/10. • Un titre isolé de 1/160 peut être considéré comme suggestif d’une infection récente. Quelle que soit la technique utilisée, il convient toujours de mettre en évidence une séroconversion (variation minimale de 4 X le titre initial). ANTICORPS ANTI-RICKETTSIA zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La recherche et le titrage d’anticorps anti-Rickettsia repose sur plusieurs techniques, classiquement utilisées en sérologie, telles que inhibition de hémagglutination, ELISA, immunofluorescence indirecte. Coxiella burneti (fièvre Q), Rickettsia mooseri (typhus murin) et Rickettsia conori (fièvre boutonneuse) sont utilisés comme antigènes dans les réactions d’immunofluorescence. Il existe une communauté antigénique entre Rickettsia mooseri et les différentes Rickettsia du groupe typhus ainsi qu’entre Rickettsia conori et les agents des différentes rickettsioses à tiques. Le titre observé sera toutefois plus élevé en cas de typhus murin ou de fièvre boutonneuse. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’analyse est réalisée sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence d’anticorps spécifiques. 224 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : En immunofluorescence les taux sont pris en considération à partir de 1/40. Le diagnostic repose sur mise en évidence d’une séroconversion. Deux échantillons testés à 15 jours d’intervalle doivent révéler une variation de 4x le titre initial. La mise en évidence d’IgM spécifique est un élément classique du diagnostic d’infection récente. Notons toutefois que, dans le cas d’espèce, ces immunoglobulines peuvent persister plusieurs mois. MALADIE CŒLIAQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La maladie cœliaque est une maladie auto-immune due à une intolérance au gluten, caractérisée par une atrophie des villosités de la muqueuse de l’intestin grêle entraînant un syndrome de malabsorption intestinale globale et donc une perte de poids, des diarrhées chroniques, des vomissements, une fatigue due à une anémie mais aussi d’autres symptômes tels que ostéopénie, dépression, aphtose, aménorrhée et stérilité. L’intolérance au gluten peut aussi donner lieu à une dermatite herpétiforme. Elle touche des sujets génétiquement prédisposés et peut se manifester à n’importe quel âge. La prévalence de 0,4 % est sous estimée du fait de l’existence de formes frustes et latentes, cliniquement silencieuses mais présentant les lésions caractéristiques de la muqueuse (1/300). Le nombre de patients positifs identifiés double chaque année. Différents anticorps peuvent être mis en évidence chez ces patients soumis à une alimentation normale : les anticorps anti-gliadine IgA et IgG, les anticorps anti-réticuline, les anticorps anti-endomysium et les anticorps anti-transglutaminase tissulaire. Les anticorps anti-endomysium réagissent avec la substance intermyofibrillaire du muscle lisse. Les anticorps anti-endomysium IgA sont des marqueurs très spécifiques (>95 %) et très sensibles (>90 %) pour le diagnostic de la maladie cœliaque et de la dermatite herpétiforme. Ces anticorps sont recherchés par immunofluorescence. Les anticorps anti-gliadine ont une sensibilité proche de celle des anti-endomysium si les IgA et les IgG sont demandées simultanément, mais sont moins spécifiques. Sous un régime sans gluten bien suivi, les IgA anti–gliadine disparaissent. La transglutaminase tissulaire est l’antigène principal reconnu par les anti-endomysium.La découverte de cet antigène a permis de mettre en place des tests sérologiques basés sur des techniques immuno-enzymatiques réalisées au départ de protéines recombinantes. Les anticorps anti-réticuline ont été les premiers anticorps décrits dans la maladie cœliaque et la dermatite herpétiforme. Leur sensibilité est faible et leur fréquence rapportée est de 40 à 60 % dans les maladies cœliaques. 225 zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : La recherche des anticorps se fait sur sérum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Anti-endomysium IgA : Anti-gliadine IgA et IgG : Anti- transglutaminase IgA : Anti-réticuline : négatif < 25 UA/mL < 5 U/mL négatif zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Sachant qu’un déficit en IgA est fréquent en cas de maladie cœliaque, un dosage des IgA totales est souhaitable. En cas de valeur basse d’IgA, la recherche devra se faire au moyen des IgG anti-endomysium et anti-gliadine ou encore IgG anti-transglutaminase. Screening sérologique pour la maladie cœliaque : • anticorps anti-gliadine IgA et IgG • anticorps anti-endomysium IgA ou anti-transglutaminase La combinaison de ces tests donne une sensibilité proche de 100 %. Suivi sérologique de la maladie cœliaque : • dosage des anticorps anti-gliadine IgA : ceux-ci disparaissent rapidement si le régime sans gluten est bien suivi et réapparaissent en cas d’écart de régime. EXAMENS DES LIQUIDES PLEURAUX PÉRICARDIQUES ET PÉRITONEAUX zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Les épanchements peuvent être classifiés en deux catégories : • Les exsudats, associés à un phénomène inflammatoire. • Les transsudats d’origine mécanique où la séreuse n’est en principe pas atteinte par un processus pathologique. Cette classification est relative et n’a comme but que de suggérer une étiologie selon l’appartenance à l’un des deux groupes. Les critères suivants sont classiquement admis pour définir un transsudat ou un exsudat : 226 Examen Transsudat Exsudat Microscopique Clair Jaune pâle Généralement trouble purulent ou sanglant Globules Blancs < 1000 Variable mais souvent > 1000 Formule leucocytaire Mononucléaire Lymphocytes Polynucléaires neutrophiles (au début) Glucose Idem sérum Idem sérum Protéines totales < 50 % du taux Sérique > 50 % du taux Sérique Densité = ou < 1.015 > 1.015 LDH < 60 % de l’activité Sérique > 60 % de l’activité Sérique * protéines totales ponction protéines totales sériques < 0.5 > 0.5 * LDH ponction LDH sérique < 0.6 > 0.6 * Meilleurs tests pour la différenciation Transsudat / Exsudat. L’examen du liquide pleural comprend également l’examen cytologique, histopathologique et bactériologique. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le liquide est prélevé aseptiquement par ponction, une partie du prélèvement est transférée sur EDTA ou Héparine Li. L’échantillon prélevé de manière aseptique servira aux examens histopathologiques, chimiques, cytologiques et bactériologiques. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir définition. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Une ponction exploratrice s’impose dans tous les épanchements. L’examen biochimique permettra de distinguer exsudat et transsudat. Cette distinction n’est pas toujours aisée; aussi convient-il de retenir plusieurs critères afin d’augmenter la qualité de la discrimination. • Les transsudats sont habituellement liés à une insuffisance cardiaque ou à une hypoalbuminémie (cirrhose hépatique, syndrome néphrotique). • Les exsudats se retrouvent dans des situations pathologiques telles que : - infarctus pulmonaire. - infection. - néoplasie. 227 - arthrite rhumatoïde. - lupus érythémateux. - pancréatite. • L’examen cytologique doit être interprété avec prudence, la formule leucocytaire peut en effet changer rapidement. Tenant compte de cette restriction, on peut toutefois noter que : - la formule est le plus souvent lymphocytaire en cas de tuberculose. - les polynucléaires neutrophiles sont majoritaires si l’infection est due à un germe pyogène. - Outre son orientation diagnostique, la présence d’une éosinophilie pleurale (plus de 10 % d’éosinophiles sur le premier prélèvement) permet pratiquement d’exclure une origine tuberculeuse. EXAMEN DU LIQUIDE SYNOVIAL zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le liquide synovial est constitué d’un ultrafiltrat sérique et de sécrétions provenant de la membrane synoviale. A l’état normal, le liquide synovial est clair et visqueux, son volume n’excède généralement pas 3.5 mL. Son examen permet de distinguer les liquides d’épanchements articulaires d’origine mécanique et ceux d’origine inflammatoire. Il comprend en général : • l’examen qualitatif et quantitatif des éléments figurés. • le dosage des protéines, du glucose, de l’acide urique. • la recherche de microcristaux. • l’examen bactériologique. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le liquide est prélevé de manière aseptique par ponction articulaire. Une partie du prélèvement est transférée sur EDTA, Héparine Li ou citrate de Na (numération et formule), l’autre servira aux dosages et à l’examen bactériologique. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Numération des cellules nucléées Polynucléaires neutrophiles Différence entre glucose sérique et synovial Protéines totales Acide urique 228 < 200 / mm3 < 25 % < 0,1 g/L 5 - 25 g/L idem sérum zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Outre la spécification du type de liquide, l’examen permettra la mise en évidence de cristaux d’urate ou de pyrophosphate de calcium. zz CLASSIFICATION DES LIQUIDES SYNOVIAUX : Groupe I Groupe II Groupe III Groupe IV Groupe V Non inflammatoire (processus dégénératif…) Inflammatoire (problème immunologique…) Infectieux (problème microbien…) Goutte Hemorragique (traumatisme, trouble de la coagulation…) Ostéoarthrite Ostéochondrite disséquante Ostéochondromatose Arthropatie nerveuse Arthrite traumatique Spondylarthrite ankylosante Syndrome de Reiter Fièvre rhumatismale Arthrite rhumatoide Sclérodermie Infections bactériennes Infections fongiques Infections tuberculeuses Goutte Hémophilie Pseudo-goutte Ostéo-arthropathie Synovite villonodulaire pigmentée Synovialome Traumatisme Lupus érithémateux disséminé zz CARACTÉRISTIQUES DU LIQUIDE SYNOVIAL : Pathologie Aspect Viscosité (caillot…) Globules blancs/ mm3 % neutrophiles Glucose en g/l par rapport au sérum Culture Normal Clair Elevée Inf. 200 (inf. 25 %) Inf. 0,1 Stérile Groupe I Légèrement trouble, jaune Elevée 200-5000 (inf. 30 %) Inf. 0,2 Stérile Groupe II Trouble lactescent Abaissée 3000-100 000 (sup. 50 %) Sup. 0,25 Stérile Groupe III Opaque verdâtre Abaissée 5000-200 000 (sup. 80 %) Sup. 0,40 Souvent positive Groupe IV Trouble opalescent Abaissée 1000-100 000 (sup. 70 %) Inf. 0,10 Stérile Groupe V Hématique. Brun rouge Abaissée Sup. 5000 (sup. 25 %) Inf. 0,10 Stérile 229 EXAMEN DU SPERME zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le sperme est un liquide biochimiquement complexe, résultat des sécrétions de différents organes : • Testicules : +/- 5 %. • Vésicules séminales : 46 - 80 %. • Prostate : 13 - 33 %. • Glandes urétrales et bulbo-urétrales 2 - 5 %. L’étude du sperme reprend une série d’examens macroscopiques, (volume, coloration,…) microscopiques (mobilité, vitalité, morphologie), bactériologiques et la détermination d’anticorps anti-spermatozoïdes. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : • L’échantillon doit être recueilli, après une période d’abstinence sexuelle de 2 jours au minimum et 7 jours maximum, dans un récipient stérile. • L’échantillon doit être amené au laboratoire endéans l’heure. • Ne pas utiliser de préservatif (substances spermicides), ne pas recueillir par “coïtus interruptus”. • Durant le transport au laboratoire, maintenir l’échantillon entre 18 et 25 °C. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Volume : > 2 mL. pH > 7.2. Coloration : blanc - gris. Liquéfaction : complète après 1 heure. Agglutination (cause immunologique de stérilité) : négative. Mobilité : plus de 40 % des spermatozoïdes mobiles ou plus de 32 % de spermatozoïdes à trajectoire directe . Vitalité : plus de 58 % de formes vivantes. Morphologie : plus de 3 % de formes normales. Numération : plus de 20 millions/mL. Anticorps anti-spermatozoïdes : négatif. Examen bactériologique : Liquide stérile. 230 zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La principale indication de l’examen du sperme est la diminution de fertilité. La qualité des résultats de l’examen du sperme dépend fortement de la rigueur avec laquelle l’échantillon a été recueilli. Si l’examen bactériologique a pour but de mettre plus particulièrement en évidence une infection de la prostate, il convient de réaliser un massage prostatique. Pour une évaluation initiale de la qualité du sperme, il est recommandé d’examiner deux échantillons à intervalle d’une à trois semaines. EXAMEN CYTOBACTÉRIOLOGIQUE DE L’URINE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’examen cyto-bactériologique de l’urine (ECBU) comprend l’examen qualitatif, semiquantitatif et quantitatif des éléments figurés (cellules, cylindres, cristaux) associés à l’examen microbiologique reprenant obligatoirement un examen direct, une numération des germes, une identification bactériologique et un antibiogramme en cas de positivité. L’analyse microscopique, encore couramment réalisée sur sédiment, tend à être supplantée par la cytométrie de flux qui présente l’incontestable avantage d’une quantification rigoureuse. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : L’intérêt de l’ECBU est fortement tributaire de la rigueur avec laquelle les procédures de prélèvements et de conservation sont respectées : il convient en effet d’éviter un développement bactérien qui risquerait de rendre difficile voire de fausser l’interprétation. De plus le milieu urinaire est peu favorable au maintien de l’intégrité cellulaire. L’urine est recueillie à mi-jet dans un récipient stérile après une toilette soigneuse du méat urétral. Le volume minimum requis est de 10 mL . Si une culture de mycobactéries est demandée, il faut prélever les premières urines du matin. Dans ce cas le volume minimum est porté à 50 mL. L’échantillon doit être acheminé le plus rapidement possible au laboratoire. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Globules blancs Globules rouges Cylindres hyalins Cylindres granuleux Cellules épithéliales urothéliales (voies hautes) Flore bactérienne < 30 /microL < 30 /microL < 8 /microL < 1 / microL < 3/microL Absence 231 Bactériurie non significative (au sens strict) Bactériurie non significative (intégrée) < 100.000 CFU/mL < 10.000 CFU/mL zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : • Globules rouges : On parle d’hématurie lorsque la concentration urinaire dépasse 30 hématies par microL. La distinction entre hématurie des voies urinaires basses et hématurie rénale reposant sur la morphologie des érythrocytes (érythrocytes normaux dans le premier cas et dysmorphocytose dans le second) doit être interprétée avec prudence, notamment à cause de la grande variabilité liée aux observateurs et à la qualité de l’échantillon. • Globules blancs : On parle de leucocyturie pathologique lorsque la concentration urinaire dépasse 30 leucocytes/ microL Les polynucléaires neutrophiles étant les plus régulièrement retrouvés, l’’importance de la leucocyturie ne permet pas de préjuger de son étiologie. Une leucocyturie pathologique est généralement associée à une infection urinaire haute ou basse. Toutefois on rencontre des leucocyturies aseptiques (automédication, présence d’inhibiteurs de la croissance bactérienne, contamination vaginale, …) Chlamydia, Ureaplasma, BK, responsables de leucocyturies pathologiques nécessitent des conditions de mise en évidence particulières et doivent donc être spécifiquement prescrits. • Cylindres : Les cylindres sont formés d’une structure protéique (précipitée) reproduisant le moule de la lumière tubulaire. Ils peuvent contenir de nombreuses inclusions (hématie, leucocytes, granules, cellules cytoplasmiques, cristaux, particules graisseuses). La présence de cylindres contenant des inclusions permet d’attribuer une origine rénale aux éléments cellulaires contenus dans l’urine. • Cellules épithéliales : La présence de cellules épithéliales pavimenteuses est sans signification car elle correspond à une desquamation mécanique ou physiologique des cellules du tissu pavimenteux des voies urinaires basses. La présence de plus de 3 cellules urothéliales /μL suggère une affection tubulaire ; ces cellules correspondant aux cellules des voies urinaires hautes. • Cristaux La présence de nombreux cristaux peut être révélée sans que l’on puisse attribuer la moindre signification pathologique. Cette présence dépendant essentiellement du pH, de la température, de la densité, du régime alimentaire. 232 L’exception essentielle est la présence de cristaux de cystine en tant qu’élément diagnostique de cystinurie. • Micro-organismes Bactériurie : Le diagnostic bactériologique d’une infection du tractus urinaire se base sur la culture quantitative de l’urine. La bonne interprétation de celle-ci repose sur la notion de bactériurie significative exprimée en nombre de germes viables par mL d’urine (CFU / mL : Colony Forming Unit). Une bactériurie est considérée comme significative au sens strict à partir de 100.000 CFU/ mL. Toutefois, une bactériurie située entre 10.000 à 100.000 CFU/ mL n’exclut pas l’infection. Dans cette zone, il convient de tenir compte de critères biologiques (pyurie manifeste à l’examen direct, germe à croissance lente ou rapide) ou cliniques (femme enceinte ou non, bactériurie symptomatique ou pyélonéphrite aiguë, prostatite … Une bactériurie polymicrobienne en l’absence de pyurie est probablement due à une contamination. Les bacilles Gram-négatifs représentent 82 à 84 % des germes les plus couramment incriminés dans les infections urinaires et parmi ces Gram-négatifs, Escherichia coli représente à lui seul environ 80 %. Les cocci Gram-positifs représentent environ 12 % (Entérocoques et Staphylocoques essentiellement avec respectivement 9 et 3 %). Autres micro-organismes : Les levures (essentiellement Candida albicans) et les Mycoplames constituent les autres micro-organismes (environ 3 %) incriminés dans les infections urinaires. L’ECBU sera avantageusement complété par l’examen de la « tigette réactive ». Pour l’interprétation des paramètres fournis par cette dernière, on se référera aux tests individuels qui sont repris dans le présent répertoire. EXPECTORATIONS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La flore commensale du tractus respiratoire inférieur est constituée de Streptocoques β hémolytiques, de Streptocoques pneumoniae, de Staphylocoques aureus et de Staphylocoques coagulase négative, de Neisseriae, Haemophilus, Moraxella, Corynebactérium, Stomatococcus, entérobactéries, Lactobacillus, Mycoplasma …, d’anaérobies, de candidas. Au-delà des cordes vocales, l’épithélium trachéo-bronchique et alvéolaire normal est stérile. 233 Sauf en cas d’intubation. Nombre de ces germes commensaux, pourront, dans des circonstances particulières, être responsables d’infections broncho-pulmonaires. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Recueil le matin au réveil après avoir rincé abondamment la bouche avec de l’eau. Obtenir, après un effort de toux, une expectoration profonde et non salivaire. Acheminer au laboratoire dans les 2 heures à température ambiante. A défaut, conserver maximum 24 heures à 4°C. Les Streptocoques pneumoniae et les Haemophilus influenzae sont des germes très fragiles. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Dans tous les cas d’infections broncho-pulmonaires et si le prélèvement est de bonne qualité (voir classification) : Absence de Streptococcus pneumoniae, d’Haemophilus influenzae, de Staphylococcus aureus de Moraxella catarrhalis et de Klebsiella pneumoniae. Absence de bacilles gram négatif et de Pseudomonas aeruginosa dans les infections nosocomiales, les surinfections bronchiques et la mucoviscidose. Absence de Burkholderia cepacia dans la mucoviscidose. Remarque : cette classification qui présente un caractère arbitraire reste toutefois utile pour l’interprétation. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : La grande difficulté pour l’interprétation des résultats d’une expectoration réside dans le fait que la plupart des germes incriminés dans les infections broncho-pulmonaires se trouvent à l’état commensal ou colonisant dans les voies respiratoires inférieures ou supérieures. La qualité du résultat dépendra de la qualité du prélèvement. Celui-ci devra être le moins possible contaminé par la salive. On évalue la qualité du prélèvement à l’examen direct d’après le nombre de cellules épithéliales et de globules blancs et on les divise en 6 classes : Classe Cellules épith Leucocytes 1 >25 <10 2 >25 10-25 3 >25 >25 4 10-25 >25 5 <10 >25 6 <25 <25 Conclusion prélèvement salivaire prélèvement salivaire réaction inflammatoire mais forte contamination salivaire réaction inflammatoire mais forte contamination salivaire prélèvement de bonne qualité Pas d’interprétation possible sauf pour les immunodéprimés Les prélèvements de la classe 1, 2 et 3 sont inexploitables. Ceux de la classe 5 sont très bons. 234 Pour les autres classes, l’interprétation dépendra des résultats de l’examen direct, du type et de la quantité de germes, de la pureté de la culture … PRÉLÈVEMENT NEZ OU SINUS zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Avec le frottis de gorge et le frottis d’oreille, le nez et le sinus complètent la gamme des prélèvements utiles pour le diagnostic bactériologique de la sphère ORL. Les fosses nasales arborent une flore commensale composée essentiellement de Staphylocoques, de Corynébactéries, et de Neisseriae, tandis que la flore commensale du nasopharynx est composée surtout de Streptocoques et d’anaérobies. Un portage de germes potentiellement pathogènes est courant (Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, Haemophilus). Quant aux sinus proprement dits (sinus cranio-faciaux), ils correspondent à un ensemble de cavités para-nasales tapissées d’un épithélium cilié et qui, à l’état normal, sont stériles. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Pour le nez, écouvillonnage des fosses nasales antérieures (1 à 2 centimètres de profondeur). Placer l’écouvillon dans un milieu de transport NCVP et acheminer au laboratoire, sinon, conserver à température ambiante pendant 24 heures maximum. Pour le sinus sensu stricto, le recueil des sécrétions purulentes par ponction à la seringue (sous anesthésie locale ou générale) constitue le prélèvement idéal. Le recueil du liquide de lavage sinusien dans un pot de prélèvement stérile constitue l’alternative la moins invasive et la plus courante. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de germes pathogènes ou d’un groupe de germes particulièrement visés (voir ci-dessous « Intérêt clinique et Interprétation des résultats ») zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Prélèvement au cours des sinusites. La principale indication des prélèvements sinusiens proprement dits est la recherche et l’identification de l’agent responsable des sinusites. Lorsque ces conditions de prélèvement sont strictement respectées, les principaux agents responsables de sinusites aiguës sont Haemophilus influenzae (30 p.100), Streptococcus pneumoniae (20 p. 100) et les anaérobies (10 p.100). Plus rarement le Staphylococcus aureus, les Streptocoques du groupe A, les bacilles Gram –négatifs et Moraxella catarrhalis. Dans les sinusites chroniques, les bactéries le plus souvent en cause sont les anaérobies (40 p.100). Plus rarement Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus. 235 Malgré la difficulté du prélèvement sinusien, l’isolement du germe responsable des sinusites reste la méthode de référence si l’on désire freiner l’émergence des germes multirésistants par un recours systématique à l’antibiothérapie probabiliste. Prélèvements au niveau des fosses nasales antérieures. L’écouvillonnage au niveau des fosses nasales, plus simple à réaliser et donc plus courant, présente uniquement un intérêt épidémiologique : la recherche des porteurs sains de Staphylococcus aureus. (Pour rappel, il existe 20 p.100 de porteurs sains de ce germe dans la population). C’est également un prélèvement de choix pour la recherche des MRSA. FROTTIS D’OREILLE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : L’épiderme du conduit auditif externe arbore généralement une flore commensale dont la composition est qualitativement voisine de celle de la peau. Essentiellement, cette flore comporte donc des Staphylocoques coagulase-négatifs, des Corynébactéries et des Microcoques. Accessoirement, des bacilles Gram-négatifs (Acinetobacter, Enterobacter), des levures, voire des Mycobactéries saprophytes. Quantitativement, l’abondance de cette flore est limitée par la barrière physiologique et bactéricide que constitue le cérumen. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Frottis sur écouvillon placé dans le milieu de transport. Otite externe : Ecouvillonnage du conduit auditif sous otoscope. Placer l’écouvillon dans un milieu de transport. NCVP (Neuw Copan Vi-Pak Amies Gel) et acheminer au laboratoire, sinon, conserver au frigo maximum 24 heures. Otite moyenne : Tympan intact : nettoyer le conduit auditif externe avec une solution antiseptique puis collecter le liquide à l’aide d’une seringue. Tympan perforé : collecter le liquide à l’aide d’un écouvillon fin le plus près possible du tympan, après mise en place d’un spéculum d’oreille. Placer l’écouvillon dans un milieu de transport. NCVP (Neuw Copan Vi-Pak Amies Gel) Acheminer au laboratoire le plus rapidement possible (24 heures maximum à température ambiante). 236 zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de germes pathogènes le plus souvent impliqués dans les otites (voir « Intérêt clinique et Interprétation des résultats » ci-dessous). zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le prélèvement ciblé et la mise en culture d’un frottis d’oreille permet l’identification d’une bactérie dans environ 75 p. 100 des otites, réduisant dans les mêmes proportions les échecs thérapeutiques. Les otites peuvent être classées en trois catégories du point de vue clinique : les otites moyennes aiguës (OMA), les otites externes et les otites chroniques. • Les otites moyennes aiguës représentent la situation la plus courante chez l’enfant entre 3 mois et 6 ans. Indépendamment de l’âge, Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae représentent plus de 50 % des bactéries responsables des OMA. Viennent ensuite le Staphylococcus aureus, les Entérobactéries, les Streptocoques du groupe A et la Branhamella catarrhalis. Chez le nourrisson de moins de 3 mois , le Pseudomonas aeruginosa, le Staphylococcus aureus et les Entérobactéries sont les principales bactéries responsables des OMA, avec la particularité d’une multirésistance plus marquée due probablement à une contamination hospitalière à la maternité. • Dans les otites externes, le Staphylococcus aureus, le Pseudomonas aeruginosa et les Mycoses constituent les principaux micro-organismes retrouvés à la culture. • Dans les otites chroniques, on peut retrouver des bactéries très variées comprenant toute la gamme des Entérobactéries, le Pseudomonas aeruginosa, les Anaérobies et le B.K. Le prélèvement bactériologique pour isolement, identification et antibiogramme de la bactérie responsable au cours d’une otite est indiquée : - dans les situations où on peut retrouver des bactéries très variées (otites chroniques et OMA du nourrisson de moins de 3 mois) ; - devant les échecs thérapeutiques rendant obligatoire l’étude de la sensibilité aux antibiotiques ; - et bien sûr chez les patients immuno-déprimés. Dans les autres cas, le traitement antibiotique des otites est bien codifié et prescrit le plus souvent sans prélèvement bactériologique préalable. 237 FROTTIS URÉTRAL (HOMME) DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Sur les 1 ou 2 centimètres distaux de l’urètre on retrouve, à l’état commensal, essentiellement des germes de la peau ainsi que des germes vaginaux : Entérobactéries (surtout l’E. Coli), Lactobacilles, Corynés, Streptocoques alpha et non hémolytiques, Entérocoques, Staphylocoques coagulase négative, Peptostreptocoques, Bactéroïdes, Mycoplasma hominis, Uréaplasma uréalytica, Candida. PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement est réalisé à l’aide d’un écouvillon fin qui doit être inséré d’au moins 2 centimètres dans l’urètre. Le prélèvement se fait par un mouvement de rotation. Parfois le matériel peut être obtenu par simple pression. Si plusieurs frottis sont nécessaires, chacun devra être enfoncé d’un centimètre supplémentaire. Pour la culture l’écouvillon sera placé dans un milieu de transport NCVP et acheminé dans les 2 heures. au laboratoire à température ambiante. A défaut, il sera conservé maximum 24 heures à température ambiante. Les gonocoques sont des germes très fragiles. Le gonocoque peut aussi être recherché par PCR en même temps que Chlamydia Trachomatis . Le prélèvement se fait alors au moyen du frottis ad hoc. Il faut, avant de faire le prélèvement, s’assurer qu’il n’y a pas eu d’émission d’urines précédant le prélèvement. Trichomonas vaginalis sera retrouvé sur l’examen à frais. Pour ce faire le frottis devra être effectué avant la première miction du matin. Pour l’Ureaplasma urealitycum et le Mycoplasma hominis, le frottis devra idéalement être placé dans un milieu de transport prévu à cet effet. La recherche d’Herpes simplex se fait par PCR sur le même milieu que Chlamydia Trachomatis. VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de Neisseriae gonorrhœae, de Chlamydia trachomatis, de Trichomonas vaginalis, d’Ureaplasma urealyticum en quantité significative, de Mycoplasma hominis et d’Herpès simplex. Absence Candida en grande quantité. INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Les uréthrites gonococciques ou non sont généralement acquises sexuellement. Les patients non traités deviennent généralement asymptomatiques après quelques mois mais restent souvent infectieux. Pour éviter une réinfection, le partenaire devra également être traité. Une uréthrite à Chlamydia trachomatis étant associée aux uréthrites gonococciques dans 11 à 50 % des cas. 238 FROTTIS GÉNITAL CHEZ LA FEMME zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La flore vaginale commensale est divisée en trois groupes : Le groupe 1 dont le portage est habituel : Lactobacillus, Corynébactéries, Streptocoques viridans. Le groupe 2 dont le portage est fréquent : Streptocoques du groupe B et D, entérobactéries, anaérobies, Staphylocoques coagulase + et - , Gardnerella vaginalis, Candida et Mycoplasmes. Le groupe 3 dont le portage est plus exceptionnel : Pneumocoques, Haemophilus sp, Streptocoques du groupe A. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Le prélèvement est réalisé à l’aide d’un écouvillon. Le prélèvement est effectué en fonction du diagnostic clinique : • Au niveau des organes génitaux externes : vulve, lèvres • Sous spéculum pour le vagin et l’endocol • Minimum 1 heure après avoir uriné et après avoir nettoyé l’orifice externe pour l’urètre. Le frottis doit être placé dans un milieu de transport (New Copan Vi-Pak Amies Gel) zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : • Prélèvement vulvaire : absence de levures, Staphylococcus aureus, Streptocoques β hémolytiques. • Prélèvement vaginal et exocervical : absence de Trichomonas vaginalis, de levures, de Gardnerella vaginalis. Dans certaines circonstances cliniques notamment obstétricales : absence de streptocoques des groupes B et D, d’entérobactéries, de Listéria monocytogenes • Prélèvement urétral : absence de Neisseria gonorrhœae de Chlamydia trachomatis, d’Ureaplasma urealyticum en quantité significative, de Mycoplasma hominis, de Trichomonas vaginalis, d’Herpès simplex. • Prélèvement endocervical : absence de Neisseria gonorrhœae et de Chlamydia trachomatis. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Outre la culture, Il faut noter l’importance de : • l’examen à frais à exécuter dans les 60 minutes qui permettra la détection des Trichomonas vaginalis • l’examen direct qui permettra de déterminer si le frottis est inflammatoire (présence de nombreux polynucléaires) ou non, de voir si la flore lactique est encore dominante ainsi 239 que de permettre la mise en évidence de « Clue cells » (cellules épithéliales tapissées de Gardnerella et de Mobiluncus) ou de Neisseria gonorrhœae dans les polynucléaires FROTTIS DE GORGE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La flore commensale de l’oropharynx est constituée principalement de streptocoques et de candidas. Le portage de germes potentiellement pathogènes comme Neisseria meningitidis, Streptocoque pneumoniae et Haemophilus influenzae est possible. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Prélever à l’écouvillon en frottant la paroi postérieure du pharynx ainsi que les deux amygdales. Il faut veiller à n’entrer en contact ni avec la muqueuse buccale ni avec la salive. L’écouvillon doit être acheminé au laboratoire dans un milieu de transport (NCVP) à température ambiante. Il peut être conservé 24 heures maximum. Pour la recherche de l’antigène streptocoque A (technique immuno-enzymatique), un second écouvillon, de préférence sec, est conseillé. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Absence de streptocoques β hémolytiques des groupes A,C,G, d’ Arcanobacterium haemolyticum à la culture ainsi que d’association fuso-spirillaire (angine de Vincent) à l’examen direct. Dans le cas de demandes ciblées : absence de Neisseria gonorrhœae, d’anaérobies, de Corynebacterium diphtheriae zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt principal de l’examen microbiologique du frottis de gorge est de faire la distinction entre les pharyngites d’origine virale et bactérienne. Les pharyngites aiguës d’origine bactérienne sont généralement dues aux streptocoques β hémolytique du groupe A et dans une moindre mesure à ceux des groupes C et G. La culture peut aussi révéler la présence d’Arcanobacterium haemolyticum qui est une cause de pharyngite aiguë, principalement chez les enfants et les jeunes adultes. A l’examen direct, la présence d’une association fuso-spirillaire associée à de nombreux polynucléaires peut être le signe d’une angine de Vincent qui est une angine ulcéronécrotique. Cette pathologie de l’adulte jeune, est souvent associée à un état bucco-dentaire insatisfaisant. 240 Neisseriae gonorrhœae peut également être responsable de pharyngites. Corynebacterium diphtheriae est responsable d’angines pseudomembraneuses. Les anaérobies se recherchent dans les phlegmons amygdaliens. FROTTIS DE PLAIE zz DÉFINITION – PHYSIOLOGIE : Une plaie, qu’elle soit chronique ou traumatique, est rapidement colonisée par les germes de la peau, des muqueuses et des cavités : tube digestif, vessie, voies biliaires. Elle peut également être colonisée par des germes exogènes. Il s’agit donc généralement de Staphylococcus aureus ou coagulase négative, de Streptococcus viridans ou Béta hémolytiques, d’entérocoques, d’entérobactéries, de nonfermentants comme le Pseudomonas aeruginosa, d’anaérobies et de champignons. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Dans tous les cas, avant prélèvement, une plaie doit être lavée avec de l’eau physiologique stérile. Le prélèvement idéal est une biopsie ou à défaut une ponction à la seringue. Ce prélèvement sera transporté dans un pot stérile pour la culture aérobie et dans un système de transport anaérobie pour la culture anaérobie. Il sera conservé à température ambiante et arrivera dans les 2 heures au laboratoire. Lorsqu’un frottis est prélevé, il convient, si c’est une lésion profonde, d’effectuer le prélèvement à la base de la lésion et s’il s’agit d’une lésion superficielle, fermement au bord de celle-ci. Le frottis sera transporté à température ambiante, dans un milieu de transport NCVP et arrivera dans les 2 heures au laboratoire. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Voir « intérêt clinique - interprétation des résultats ». zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Toutes les plaies sont colonisées par des bactéries. La colonisation d’une plaie n’empêche pas sa cicatrisation. Par contre une infection empêche la cicatrisation. C’est donc généralement la clinique qui déterminera si une plaie doit ou non être traitée par un antiseptique local et/ou un antibiotique systémique. La quantité de germes influencera la fermeture de la plaie. La virulence du germe déterminera l’invasion autour de la plaie. Les germes les plus virulents rencontrés dans une plaie infectée sont les Staphylocoques aureus, les Streptocoques Béta hémolytiques, les 241 anaérobies et dans une moindre mesure les entérobactéries (principalement le Protéus) et le Pseudomonas aeruginosa. FROTTIS OCULAIRE zz DÉFINITION – PHYSIOLOGIE : La flore commensale de l’œil est constituée principalement de germes de la peau : en majorité des Staphylococcus épidermidis, ainsi que des Corynebacterium xerosis. De plus, la conjonctive peut être colonisée par des bactéries potentiellement pathogènes. Cette flore est en renouvellement constant . zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Conjonctives : frotter l’écouvillon en le roulant toute le long de la paupière. Les larmes contenant un antiseptique, le frottis devrait être ensemencé immédiatement. A défaut il peut être conservé à température ambiante dans un milieu de transport NCvp 2heures de préférence et 24 heures maximum. Kératite : grattage de la cornée au bord de l’ulcère (à faire par un ophtalmologue) à ensemencer immédiatement zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Lors d’une conjonctivite bactérienne : absence de Staphylocoques coagulase positive ou négative, de Pneumocoques, d’Haemophilus influenzae, de Streptocoques viridans ou hémolytiques et plus rarement chez les immunocompétents de bactéries gram négatif. Dans certaines conditions tous les germes peuvent être pathogènes pour l’œil. Lors d’une kératite : absence de Pseudomonas aeruginosa, Pneumocoques, Moraxella, Streptocoques viridans, Staphylocoques aureus et coagulase négative, anaérobies, Actinomyces et Mycobactéries Lors d’une canaliculite : Absence d’Actinomyces, Propionibactérium, Moraxella, Corynébactéries,Streptocoques viridans. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : De nombreuses conjonctivites ne sont pas d’origine bactérienne : elles peuvent être virales, parasitaires, due à une mycose , allergiques, … Lors d’une conjonctivite d’origine bactérienne, les germes recherchés sont souvent des germes qui peuvent être commensaux .Il faudra dès lors que la densité de germes soit importante, que le germe incriminé soit à l’état pur ou prédominant et que le gram soit inflammatoire. 242 Les mêmes germes sont retrouvés lors des blépharites, kelazions, orgelets, dacryoadénites, dacryocystites. HÉMOCULTURE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : Le courant circulatoire est un système fermé et strictement stérile. Dans les conditions normales, toute intrusion de micro-organismes dans ce système stérile est rapidement neutralisée par le système immunitaire. Toute faille dans ce système de défense peut entraîner une bactériémie ou une fongémie, celle-ci étant définie comme la présence transitoire ou permanente de bactéries ou de levures dans le courant circulatoire. L’invasion se fait généralement : - soit par drainage indirect (via le système lymphatique) dans le système vasculaire à partir du foyer infectieux d’un organe (abcès par exemple) ou d’une flore locale particulièrement riche (extraction dentaire par exemple); - soit directement par voie intraveineuse par l’utilisation d’aiguilles et autres matériels de prélèvements/injections.(consommation de drogues par voie intraveineuse) - ou encore via d’autres instruments médicaux invasifs comme les sondes et les cathéters. zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Ces prélèvements sont effectués de préférence lors de frissons ou d’élévation thermique, en l’absence d’antibiothérapie. Le nombre de bactéries dans le sang étant faible (0,1 à 1 germe/ mL), il est nécessaire de disposer d’un volume suffisant (>ou = à 20 mL par set) et donc de multiplier les hémocultures. Dans le cas d’un épisode fébrile aigu et si une antibiothérapie doit être initiée immédiatement, prélever 2 sets, à des sites différents, dans un délai de 10 minutes. Dans le cas d’un épisode non-aigu et si une antibiothérapie ne doit pas être commencée tout de suite, prélever 2 ou 3 sets dans une période de 24 heures. avec un délai de 3 heures minimum entre chaque prélèvement. Si on suspecte une endocardite il convient de prélever 3 sets en 3 sites différents dans les 1 à 2 heures. Pour les enfants on prendra entre 1 et 20 mL par set d’hémoculture en fonction du poids. On prendra dans la mesure du possible, un flacon aérobie et un flacon anaérobie. Ne pas utiliser les flacons présentant un trouble. Le prélèvement s’effectue après s’être lavé et désinfecté soigneusement les mains et après triple désinfection du site de ponction avec de l’alcool à 70°. Laisser sécher l’alcool avant de prélever. Ne plus palper la veine après désinfection. Désinfecter aussi préalablement les bouchons des flacons avec de l’alcool à 70 ° Dans le cas d’un bilan, prélever toujours les flacons pour l’hémoculture en premier lieu avant les autres tubes. 243 Envoyer rapidement (maximum 2 heures) les flacons au laboratoire, le transport se fait à température ambiante, jamais à 4°C zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : STÉRILE au sens strict à NÉGATIVE en intégrant les critères interprétatifs ci-dessous. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : Le diagnostic étiologique d’une bactériémie ou d’une fongémie constitue la principale indication d’une hémoculture. L’hyperthermie (> 38° 5), l’hypothermie (< 36° 5) et les frissons en constituent les principaux signes évocateurs. L’hypotension inexpliquée et certaines marbrures musculo-cutanées (traduisant une souffrance tissulaire) peuvent aussi évoquer un sepsis sévère même en l’absence de fièvre. A côté de cette indication principale, le contrôle de la négativation en cours de traitement d’une endocardite infectieuse déjà diagnostiquée constitue la deuxième indication d’une hémoculture. Quant à l’interprétation des résultats d’une hémoculture positive, elle se base sur un certain nombre de critères tels que la fréquence d’isolement du même germe sur plus d’une hémoculture effectuées à des moments différents, le fait de retrouver le même germe sur deux prélèvements effectués à deux endroits différents, et surtout la nature du germe isolé. On divise les germes en trois catégories : – un groupe de germes considérés à plus de 90 % comme des pathogènes quasi constants (Staphylococcus aureus, Escherichia coli et les entérobactéries, Streptococcus pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et Candida albicans) ; – un groupe de germes considérés à plus de 90 % comme des contaminants quasi constants (Corynebacterium sp, Bacillus sp –sauf B. anthracis -, Propionibacterium acnes et Micrococcus spp.) ; – un groupe de germes qui peuvent être considérés comme contaminants ou comme pathogènes suivant le contexte et dont les Staphylocoques coagulase négative constituent les exemples les plus fréquents. En dehors de cette liste, la signification de tout autre germe isolé d’une hémoculture positive prélevée dans les conditions strictes décrites plus haut, dépend de chaque situation clinique particulière. EXAMEN MICROBIOLOGIQUE DES SELLES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE : La flore fécale normale est une flore mixte renfermant 109 à 1011 germes /gr. de selles. De cette abondante flore mixte, les espèces aérobies (Entérobactéries, Streptocoques du 244 groupe D, Lactobacilles, Levures, …) ne représentent que 1 %. 99 % sont des bacilles Gram négatifs anaérobies. En dehors de tout syndrome diarrhéique, on peut mettre en évidence un portage transitoire ou permanent de micro-organismes pathogènes ou potentiellement pathogènes (Salmonella, Staphylococcus aureus, Clostridium difficile, Candida albicans). zz PRÉLÈVEMENTS - PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON : Coproculture classique et recherche parasites (à l’exception des oxyures) : Mettre une petite quantité de selles dans un récipient propre et sec. Le prélèvement doit arriver dans l’heure au laboratoire. A défaut, il doit être conservé maximum 24 heures au frigo (sauf si une recherche spécifique de Shigella ou de Parasites est demandée . Il doit dans ce cas rester à température ambiante). Pour la recherche d’œufs d’oxyures : La méthode du scotch-test anal (ou test de Graham), indépendamment de l’échantillon de selles, est recommandée . Le scotch doit être appliqué sur la marge anale. Le test doit se faire le matin, avant l’émission des selles et avant toute toilette locale. Pour la recherche de sang occulte (« Test de gaïac ») : Proscrire du régime alimentaire du patient viande, charcuterie, chou blanc, épinards et toute source de vitamine C (jus de fruits, artichauts, radis, concombres,…) pendant 3 à 4 jours avant le prélèvement des selles. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE : Parasites : Négatif avant et après enrichissement. Culture aérobie négative pour : - Salmonella, Shigella, Yersinia enterolytica, Campylobacter, - Escherichia coli entéropathogène (enfants de moins de 2 ans) Dans le cas de demande ciblée et justifiée, c’est à dire uniquement sur selles liquides et après antibiothérapie : Absence de Clostridium difficile (Toxine et culture) Recherche négative pour Rotavirus, Adenovirus, et Parvovirus (enfants de moins de 2 ans uniquement). La recherche de Vibrio spp, Escherichia coli O157H7 et Aeromonas spp est réalisée lorsqu’une demande explicite est formulée. zz INTÉRÊT CLINIQUE - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : L’intérêt d’une coproculture et d’une recherche des parasites dans les selles réside essentiellement dans la recherche de l’étiologie infectieuse d’un syndrome diarrhéique Plus exceptionnellement, la recherche des bactéries entéro-invasives (Escherichia coli EIEC) 245 ou entéro-toxinogènes (Eschericia coli ETEC, EPEC ou EHEC) impliquées dans la « diarrhée du voyageur ». Les subdivisions physiopathologiques des diarrhées n’étant pas mutuellement exclusives, la mise en évidence d’un agent infectieux n’écarte pas nécessairement d’autres causes du syndrome diarrhéique. Inversement, l’absence d’un agent infectieux à l’analyse des selles n’élimine pas totalement l’origine infectieuse de la diarrhée. ANTIGÈNES PNEUMOCOCCIQUES DANS LES URINES zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE Streptococcus pneumoniae est une bactérie Gram positif capsulée commensale des voies respiratoires supérieures (5 à 10 % des adultes et 20 à 40 % enfants sont colonisés). La transmission se fait par voie aérienne interhumaine. Les infections, à prédominance hivernale, sont fréquentes. Dans les pays industrialisés, le taux de mortalité lié à la pneumonie à pneumocoque reste significatif malgré l’antibiothérapie. Streptococcus pneumoniae est responsable de pneumopathies, bactériémies, méningites, arthrites, mastoïdites et otites moyennes aigues. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée sur échantillon d’urines récoltées dans un récipient stérile avec ou sans acide borique. L’échantillon doit parvenir au laboratoire dans les 24 heures s’il est maintenu à température ambiante. A défaut, il peut être conservé à 4°C pendant 7 jours. La congélation n’est pas recommandée. zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Chez l’adulte la recherche d’antigène soluble dans les urines est positive dans les pneumonies aigues. La sensibilité est de 77 à 89 % et la spécificité est supérieure à 90 %. Cette recherche peut être effectuée même après une antibiothérapie. Chez l’enfant, un test négatif exclut de façon quasi certaine une infection à pneumocoque. Dans les pneumonies aigues communautaires, la sensibilité est de 88 à 100 % et la spécificité de 55 à 80 %. Les faux positifs sont nombreux chez l’enfant. Une vaccination récente peut être responsable d’une positivité. 246 ANTIGÈNE TRICHOMONAS zz DÉFINITION – PHYSIOLOGIE Trichomonas vaginalis est un protozoaire flagellé responsable de la trichomonose uro-génitale, infection sexuellement transmissible. Le test antigènes Trichomonas est un test immuno-chromatographique qui détecte les antigènes pathogènes directement à partir de frottis uro-génitaux. Il permet une analyse différée de l’échantillon. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON L’analyse est réalisée au départ d’un frottis vaginal prélevé à l’aide d’un écouvillon stérile sec ou placé dans le milieu de transport NCVP. L’échantillon peut être conservé à température ambiante pendant 24 h et à 4°C jusqu’à 36 h. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Absence zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Chez la femme, la vulvo-vagitine associe leucorrhées, prurit vulvaire et sensation de brûlure. La ménopause et la période qui suit les règles favorisent la trichomonose en raison de l’augmentation du pH vaginal. Chez l’homme, le parasite migre vers l’urètre, la prostate, les vésicules séminales. On peut observer une urétrite subaiguë, des signes urinaires et exceptionnellement une prostatite. Généralement le patient reste asymptomatique. CHLOSTRIDIUM DIFFICILE (TOXINES, ANTIGÈNE GDH) zz DÉFINITION – PHYSIOLOGIE Chostridium difficile est un bacille gram positif, sporulé, anaérobie strict, retrouvé dans l’environnement ainsi que dans l’intestin de l’homme et de l’animal. La bactérie est responsable de 10 à 25 % des diarrhées associées aux antibiotiques et de la quasi-totalité des colites pseudomembraneuse. Chlostridium difficile est la principale cause de diarrhée nosocomiale chez l’adulte. 247 zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉS DE L’ÉCHANTILLON Les selles doivent être diarrhéiques ou molles. L’analyse doit être réalisée dans les 2 heures. Si ce n’est le cas, le prélèvement peut être conservé à 4°C durant trois jours. La recherche de toxines de Chlostridium difficile peut également être réalisée à partir de liquide intestinal prélevé par endoscopie zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS La glutamate déshydrogénase (GDH) est produite par toutes les souches de Chlostridium difficile. Sa détection constitue un bon marqueur de la présence de cette bactérie dans les selles. La valeur prédictive négative est excellente. La recherche des toxines A et B doit être effectuée en parallèle : seules les souches pathogènes en produisent. Le portage asymptomatique d’une souche de Chlostridium difficile toxinogène doit être pris en considération. Il peut être fréquent, en particulier chez les personnes âgées, rendant délicate l’interprétation des résultats. La sélection appropriée des échantillons et l’histoire clinique gardent toute leur importance. CALPROTECTINE FÉCALE zz DÉFINITION – PHYSIOLOGIE La calprotectine, protéine contenue dans les neutrophiles, est utilisée comme marqueur d’inflammation de la muqueuse du tube digestif. Elle est dosée dans les selles. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON 1 g de selles minimum à recueillir dans un récipient propre. Conservation entre 2 et 8 °C pendant 6 jours maximum. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE < 50 µg/g de selles zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS La calprotectine est un marqueur non invasif de l’inflammation intestinale qui permet de conduire un diagnostic différentiel entre maladies organiques actives provoquant une inflammation chroniques de l’intestin (MICI telles que maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, …,) et les maladies inflammatoires fonctionnelles. Les valeurs >200 µg/g de selles orientent vers une suspicion de MICI (à confirmer). 248 Les valeurs se situant entre 50 et 200 µg/g de selles orientent vers une maladie inflammatoire fonctionnelle de faible intensité d’origines diverses. Les valeurs <50 µg/g de selles permettent, avec une haute probabilité, d’exclure une MICI. RECHERCHE ANTIGÉNIQUE DU VIRUS INFLUENZA TYPE A zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE L’Influenza est un virus à ARN de la famille des Orthomyxoviridae. Il est responsable de la grippe et divisé en trois groupes distincts sur base de différences antigéniques majeures : Influenza A, Influenza B et Influenza C. Le virus de type A est le plus commun, il est responsable de la plupart des épidémies et pandémies. C’est un virus hautement contagieux. Le virus A/H1N1v appartient à ce groupe. La présence du virus Influenza A dans les sécrétions nasopharyngées peut être mise en évidence par un test rapide de type immunologique. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON Le prélèvement idéal est le lavage ou l’aspiration nasopharyngée. Un prélèvement nasopharyngé sur frottis sec est un prélèvement de second choix (il peut donner de faux résultats négatifs). Le prélèvement doit impérativement être collecté dans les 4 ou 5 jours qui suivent le début des symptômes pour les adultes. Les très jeunes enfants excrètent le virus plus longtemps. L’échantillon doit être analysé le plus rapidement possible après son prélèvement. Si nécessaire, il peut être conservé entre 2 et 8 °C pendant 24 h. Les échantillons contenant du sang ou des érythrocytes doivent être écartés car ils peuvent conduire à des résultats faussement positifs. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Absence de virus Influenza A zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Le test rapide de détection de l’antigène Influenza de type A est un test de screening qui détecte tous les virus de ce type. Dans le cadre d’une pandémie et face à des situations complexes de diagnostic différentiel avec des pathologies non liées à l’Influenza, il peut être intéressant de pratiquer un diagnostic rapide de l’antigène Influenza A. 249 FROTTIS DE DÉPISTAGE GYNÉCOLOGIQUE zz DÉFINITION - PHYSIOLOGIE L’examen cytologique du frottis génital permet le dépistage de lésions pré-néoplasiques et néoplasiques du col utérin, qu’elles soient d’origine malpighienne ou glandulaire. Une infection persistante par le papillomavirus (HPV) est la cause principale du cancer du col et des lésions néoplasiques intraépithéliales. zz PRÉLÈVEMENT – PROPRIÉTÉ DE L’ÉCHANTILLON • Recueillir un échantillon cervical adéquat au moyen d’une brosse Cervex • Insérer la zone centrale de la brosse dans le canal endocervical suffisamment pour permettre le contact étroit avec la région exocervicale • Appuyer doucement puis tourner 5 fois dans le sens horaire • Rincer la brosse Cervex immédiatement dans le flacon de solution de fixation (ThinPrep) en pressant une dizaine de fois les poils contre le fond du flacon • Agiter la brosse pour détacher le reste des cellules recueillies • Jeter la brosse. zz VALEURS DE RÉFÉRENCE Absence d’atypies cellulaires. Absence de signes d’infection virale (HPV - Herpes). Absence d’infection bactérienne ou fungique. zz INTÉRÊT CLINIQUE – INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Dépistage d’atypies cellulaires malpighiennes et/ou glandulaires Classification de Bethesda : • ASC-US : Anomalies épithéliales malpighiennes dont la signification n’est pas précisée. • ASC-H : Anomalies épithéliales malpighiennes qui ne permettent pas d’exclure une lésion de haut grade. • LSIL : Lésions de bas grade : Néoplasies intraépithéliales cervicales CIN1 ou dysplasie légère et les lésions dues à l’HPV. • HSIL : Lésions de haut grade comprenant les néoplasies intraépithéliales cervicales CIN II et III ou dysplasies modérées et sévères et le carcinome in situ. • Carcinome malpighien invasif. • AGUS : Atypies des cellules glandulaires d’origine indéterminée. • Adénocarcinome endocervical. • Adénocarcinome endométrial. 250 251 252 TABLE DES MATIÈRES A α1-antitrypsine78 α1-glycoprotéine acide 79 α2-antiplasmine39 α2-macroglobuline81 α-amylase103 α-foetoprotéine158 Acide δ-Aminolévulinique 69 Acide folique, Acide folique érythrocytaire 24 Acide urique 65 Acide valproïque 124 Acide vanylmandelique 155 ACTH146 ACTH (Test rapide à l’) 150 Adénovirus (Antigène) 218 Agglutinines froides 26 Agrégation plaquettaire 36 Albumine (micro-quantité) 77 Albumine sérique 76 Aldostérone147 ALT115 Amibiase (Anticorps anti-Entamœba Histolytica) 221 Ammoniac68 ANCA176 Androstanedial-glucuronide142 Anticoagulants circulants 39 Anticoagulants lupiques 40 Anticorps anti-Aspergillus 223 Anticorps anti-Bordetella 186 Anticorps anti-Borrelia burgdorferi 188 Anticorps anti-Brucella 186 Anticorps anti-Candida Albicans 222 253 Anticorps anti-Cardiolipine Anticorps anti-cellules pariétales Anticorps anti-Chlamydia 193 Anticorps anti-Cytomégalovirus 199 Anticorps anti-ds DNA 175 Anticorps anti-Endomysium 225 Anticorps anti-Entamœba Histolytica 221 Anticorps anti-Facteur intrinsèque 254 40 176 26 Anticorps anti-Gliadine 225 Anticorps anti-HCV 203 Anticorps anti-Hélicobacter Pylori 191 Anticorps anti-Herpès Simplex virus 198 Anticorps anti-HIV (test de dépistage) 209 Anticorps anti-HTLV 213 Anticorps anti-Human herpès virus type 8 213 Anticorps anti-LC1 172 Anticorps anti-Legionella 190 Anticorps anti-Leptospira 223 Anticorps anti-LKM 172 Anticorps anti-Mitochondries 173 Anticorps anti-Muscles lisses 172 Anticorps anti-Muscles striés 172 Anticorps anti-Mycoplasma pneumoniae 192 Anticorps anti-Nucléaires 174 Anticorps anti-Parvovirus B19 206 Anticorps anti-Phospholipides 40 Anticorps anti-Plaquettaires 38 Anticorps anti-Plasmodium 221 Anticorps anti-Réticuline 225 Anticorps anti-Rickettsia 224 Anticorps anti-Salmonella (Widal) 184 Anticorps anti-thyroglobuline 177 Anticorps anti-Toxoplasme 197 Anticorps anti-Transglutaminase 225 Anticorps anti-virus de la rougeole 206 Anticorps anti-virus de la rubéole 205 Anticorps anti-virus de la varicelle 208 Anticorps anti-virus de l’hépatite A 199 Anticorps anti-virus de l’hépatite B 201 Anticorps anti-virus des oreillons 207 Anticorps anti-virus Epstein-Barr 216 Anticorps anti-Yersinia 185 Anticorps irréguliers Antigène carcinoembryonnaire (CEA) 28 119 Antigène prostatique spécifique 117 Antigènes Adénovirus 218 Antigène Chlostridium difficile 247 Antigènes HIV 210 Antigènes pneumococciques dans les urines 246 Antigènes Rotavirus 218 Antigènes Trichomonas 247 Antigène virus Influenza A 249 Antigènes Virus respiratoires 219 Antiplasmine 39 Anti-Neutrophyl Cytoplasm Antibodies 176 Anti-récepteurs à la TSH 128 Antistreptodornases 179 Antistreptolysine O 178 Antithrombine (III) APC résistance Apolipoprotéines AI 41 251 86 Apolipoprotéines B 86 APTT 46 ASLO 178 Aspergillus (Anticorps anti-) 223 AST 115 B β2-Microglobuline β HCG 64 157 Bicarbonates 93 Bilirubine totale et conjuguée 66 255 Bilirubine urinaire BNP 67 108 Bordetella pertussis 186 Borrelia burgdorferi (Anticorps anti-) 188 Brucella (Anticorps anti-) 186 C3 160 C4 160 CA 15.3 120 C CA 19.9 121 CA 125 120 Calcitonine 101 Calcium 248 Candida (Anticorps anti-) 222 Capacité totale de fixation du fer Carbamazépine Carboxyhémoglobine Catécholamines CCMH (Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine) CDT (Carbohydrate déficient transferrine) 21 123 9 154 13 82 CEA 119 Cellules pariétales (Anticorps anti-) 176 Céphaline (Temps de) Céruloplasmine Charge virale (HIV dosage quantitatif des ARN viraux) 46 80 211 Chlamydia (Anticorps anti-) 193 Chlamydia (Antigènes) 195 Chlamydia (Techniques moléculaires) 195 Chlore Chlostridium difficile 256 95 Calprotectine fécale 91 247 Cholestérol 83 Cholestérol HDL 84 Cholestérol LDL 85 Cholinestérase plasmatique 104 Citrate de clomifène (Test au) 152 CK105 Clearance de la créatinine Clomid (Test au) 61 148 CMV (anticorps anti-cytomégalovirus) 199 Complément (C3 et C4) 160 Complexes immuns 161 Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) 13 Coombs direct (Test de) 27 Coproculture244 Coproporphyrines urinaires 70 Coqueluche186 Corps cétoniques 69 Cortisol144 C-peptide58 Créatine kinase 105 Créatinine60 CRP (protéine C - réactive) 82 Cuivre102 Cytobactériologie urinaire 231 Cytomégalovirus (Anticorps anti-) 199 D δ-ALA69 δ-aminolévulinique, acide 69 D-Dimères42 Dépistage de la trisomie 21 (Grossesse du 1er trimestre) 136 Dépistage de la trisomie 21 (Grossesse du second trimestre) 137 Détection de virus, bactéries, parasites par technique moléculaire 219 Détection de virus par culture cellulaire 220 Dexaméthazone (Test rapide à la) 151 DHEA sulfate 143 Digoxine122 Diphénylhydantoïne123 257 ds DNA (Anticorps anti-) 45 E ECBU 231 Électrophorèse des protéines 73 Endomysium (Anticorps-anti) 225 Entamœba Histolytica (Anticorps anti-) 221 Enzymes érythrocytaires 19 Épreuve d’hyperglycémie provoquée 55 Epstein-Barr (Anticorps anti-) 216 Examen cytobactériologique de l’urine 231 Expectorations 233 F Facteur intrinsèque (Anticorps anti-) 258 26 Facteur rhumatoïde (R A test) 170 Facteur rhumatoïde (Waaler-Rose) 171 Facteur V Leiden 51 Fer 20 Ferritine 23 Fibrinogène 43 Filtration glomérulaire (GFR) 62 Frottis de dépistage gynécologique 250 Frottis de la gorge 240 Frottis de plaie 241 Frottis d’oreille 236 Frottis oculaire 242 Frottis urétral 238 Frottis vaginal 239 FSH 130 FTA 183 G γ-glumatyl-transférase 109 γ-GT 109 Gastrine 118 Gaz sanguins 94 GFR 62 GH 148 Gliadine (Anticorps-anti) 225 Globules blancs 29 Globules rouges (numération) 11 Glucose 53 Glucose urinaire 59 Gonadotrophines hypophysaires (FSH et LH) 130 Gorge (frottis : examen bactériologique) 240 GOT 115 GPT 115 Grossesse (Test de) 153 17-Hydroxyprogestérone 139 H Ham (Test de) 17 Haptoglobine 79 HAV (Anticorps anti-) 199 HBV (Anticorps anti-) 201 HCV (Anticorps anti-) 203 HCV (ARN Circulant) 203 HDL cholestérol 85 Hélicobacter Pylori (Anticorps anti-) 190 Helicobacter pylori (Antigènes) 191 Hématocrite 12 Hémoculture 243 Hémoglobine Hémoglobine (électrophorèse de l’) 8 10 259 Hémoglobine glyquée 56 Héparinothérapie 44 Hépatite A (Anticorps anti-) 199 Hépatite B (Anticorps anti-) 201 Hépatite C (Anticorps anti-) 203 Herpès Simplex virus (Anticorps anti-) 198 Herpès virus type 8 (Anticorps anti-) 213 HGPO 55 5-HIAA 156 HIV (Anticorps, test de dépistage)) 209 HIV (Antigènes) 210 HIV (Charge virale-Dosage quantitatif des ARN viraux) 211 HIV (Recherche de l’ADN viral) 212 HLA 28 Homocystéinémie 87 Homocystinurie 87 Hormone de croissance 148 HPV 214 HTLV (Anticorps anti-) 213 Hydroxy-progestérone 139 Hyperglycémie provoquée 55 I IgA 164 IgE spécifiques 168 IgE totales 167 IGF-1 149 IgG 162 IgG (sous classes) 162 IgM 166 Immuno-électrophorèse (Immuno-fixation) Influenza A (Antigène) 260 75 249 Insuline 57 Iso CK 105 Iso-LDH 111 L Lactate déshydrogénase (Iso-enzymes) 115 Lactate déshydrogénase (LDH) 110 LAP 113 LC1 (Anticorps anti-) 172 LDH 110 LDH (Iso-enzymes) 111 LDL - cholestérol 85 Legionella (Anticorps anti-) 190 Leptospira (Anticorps anti-) 223 Leucine aminopeptidase 113 Leucocytes - numération - différenciation 29 LH 130 LH-RH (Test à la) 151 Lipase 113 Liquides pleuraux et péricardiques 226 Liquide synovial 228 Lithium 103 LKM (Anticorps anti-) 172 Lymphocytes (sous population) 33 M Magnésium Maladie cœliaque Maladie de Von Willebrand Malaria (Recherche d’anticorps) Malaria (Recherche d’antigènes) Métanéphrines 98 225 52 221 17 155 Methémoglobine 10 Microalbuminurie 77 Mitochondries (Anticorps anti-) 173 MNI test (test rapide pour la mononucléose infectieuse) 217 Mononucléose infectieuse (Anticorps anti-Epstein-Barr) 216 261 Mononucléose infectieuse (MNI test) 217 Muscles lisses (Anticorps anti-) 172 Muscles striés (Anticorps anti-) 172 Mycoplasma pneumoniae (Anticorps anti-) 192 Myoglobine 108 N Neisseria gonorrhoeae 191 Neuron Specific Enolase 122 Neutrophylus (Anticorps anti-) 176 Nez (examen bactériologique) 235 NSE 122 NT-pro-BNP 108 Nucléaires (Anticorps anti-) 174 Nucléosome 175 O Œstradiol 134 Œstriol libre 160 Œstrone 134 Œil (frottis : examen bactériologique) 242 Oreille (frottis : examen bactériologique) 236 Oreillons (Anticorps anti-) 207 Orosomucoïde (α1-glycoprotéine acide) 79 P 262 Papillomavirus 214 Parathormone 100 Parvovirus (Anticorps anti-) 206 Phénytoïne 123 Phosphatases alcalines 114 Phosphore Plaie (frottis de : examen bactériologique) Plaquettes (numération) Plasminogène Plasmodium (Anticorps anti-) 96 241 35 45 221 Plasmodium (Recherche de) 17 Potassium 90 Préalbumine sérique 75 Profil des hémoglobines 10 Pro-BNP 108 Progestérone 138 Prolactine 132 Protéine C et S 45 Protéine C-réactive (CRP) 82 Protéines totales 71 Protéines urinaires 72 Prothrombine (Temps de) 47 PSA 117 PSA libre 117 PT 47 Quick (Temps de) 47 Q R R A test Recherche de plasmodium 170 17 Rénine 88 Reptilase (Temps de) 48 Réserve alcaline 93 263 Résistance globulaire (fragilité osmotique) Réticuline (Anticorps-anti) 15 225 Réticulocytes (numération) 15 Rickettsia (Anticorps anti-) 224 Rotavirus (Antigène) 218 Rougeole (Anticorps anti-) 206 RPR 180 Rubéole (Anticorps anti-) 205 Salmonella (Anticorps anti-) 184 Sédiment urinaire 231 Selles (examen microbiologique) 244 S SHBG (sex hormone binding globulin) 141 SIDA (Sérodiagnostic) 209 Sinus (examen bactériologique) 234 Sodium 89 Sperme 250 Sucrose (Test au) 18 Sulfate de déhydroépiandrostérone 143 Synacthen (Test au) 150 Syphilis : TP screening 181 Système majeur d’histocompatibilité HLA 28 T T3 libre 264 124 T3 totale 124 T4 libre 126 T4 totale 126 Temps de céphaline 46 Temps de prothrombine 47 Temps de Quick (PT) 47 Temps de reptilase 49 Temps de saignement 49 Temps de thrombine 50 Test à la LH-RH 151 Test à la TRH 129 Test au citrate de clomifène (CLOMID) 152 Test au sucrose Test au synacthen (ACTH) Test de Coombs direct Test de grossesse 18 150 27 157 Test de Ham 17 Testostérone 140 Test rapide à l’ACTH 150 Test rapide à la dexaméthazone 151 Thrombine (Temps de) 50 Thyroglobuline 127 Thyroglobuline (Anticorps anti-) 177 Thyroïd Stimulating Hormone (TSH) 127 Thyroïd Stimulating Immunoglobulin 128 TIBC (capacité totale de fixation du fer) 21 Toxoplasme (Anticorps anti-) 197 TPHA (Treponema Pallidum Haemagglutination Test) 182 TPO 177 TPPA (Treponema Pallidum Particle Agglutination Test) 182 TP screening (Shypilis) 181 Transaminases (GOT ou AST), (GPT ou ALT) 115 Transferrine 22 Transglutaminase (Anticorps-anti) 225 TRH (Test à la) 129 Trichomonas (Antigènes) 247 Triglycérides Trisomie 21 (Dépistage 1er trimestre) 86 136 Trisomie 21 (Dépistage du second trimestre) 137 Troponine I 106 Troponine T 106 Trou anionique 92 Trypsine 116 TSH (Thyroïd Stimulating Hormone) 127 265 TSI (Thyroïd Stimulating Immunoglobulin) Typage lymphocytaire 128 33 U Urée60 Urètre (frottis : examen bactériologique) 238 Urines (examen cytobactériologique) 231 Urobilinogène67 V Valproïque (Acide) 124 Varicelle (Anticorps anti-) 208 VDRL180 VGM (Volume Globulaire Moyen) 14 Virus Influenza type A (Recherche antigénique du) 249 Virus respiratoires (Antigènes) 219 Vitamine B12 25 Vitamine D (25 - hydroxy vitamine D3 99 Vitesse de sédimentation 7 VMA (vanylmandelic acid) 155 Volume globulaire moyen (VGM) 14 Von Willebrand (Maladie de) 52 W Waaler-Rose171 Widal184 266 Y Yersinia (Anticorps anti-) 185 Z Zinc99 Zoster (Anticorps anti-virus de la varicelle) 208 267 NOTES 268 NOTES 269 NOTES 270 NOTES 271 NOTES 272 NOTES 273 RÉPERTOIRE D’ANALYSES DE BIOLOGIE CLINIQUE Cinquième édition - mai 2015 Toute reproduction d’un extrait quelconque du Répertoire d’analyses de biologie clinique par quelque procédé que ce soit est strictement interdite sans autorisation écrite de l’auteur. ÉDITEUR RESPONSABLE INSTITUT DE BIOLOGIE CLINIQUE CHAUSSÉE DE LA HULPE 171 – 1170 BRUXELLES – TÉL : 02/543 00 00