Les 10 fiches

publicité
SOMMAIRE
Antanartia borbonica.................................................................................................................... 4
Araignées du genre Nephila - Les «Bibes»............................................................................. 6
Coléoptères remarquables.......................................................................................................... 8
Demoiselles (Odonates zygoptères).....................................................................................10
Fourmis.............................................................................................................................................12
Libellules (Odonates anisoptères)..........................................................................................14
Papilio phorbanta.........................................................................................................................16
Phasmes...........................................................................................................................................18
Salamis augustina.........................................................................................................................20
Termites............................................................................................................................................22
Antanartia borbonica
Ce papillon, qui n’existe
que sur l’île de La Réunion,
est protégé par arrêté
ministériel.
LOCALISATION
Contrairement aux autres espèces
du genre qui sont réputées vivre en
altitude, la sous-espèce réunionnaise vit
aussi bien dans les hauts qu’au niveau de
la mer.
C’est principalement dans les zones
boisées et humides que se trouve ce
papillon, lieux où vivent les plantes qui
l’hébergent.
Les plantes hôtes appartiennent à la famille de l’ortie (Urticacée) dont la plus
rare est le bois d’ortie (Obetia ficifolia)
ORIGINE
1 - Papillon adulte
2 - Une plante hôte de l’espèce, le Bois
d’ortie (Obetia ficifolia).
Le papillon Antanartia borbonica est issu
d’une espèce africaine.
On retrouve deux autres sous-espèces
voisines, une à Madagascar (Antanartia
madegassorum) et l’autre sur l’île Maurice (Antanartia mauritiana).
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’Insectarium
BIOLOGIE
La chenille
La chenille est couverte de
protubérances.
Elle est le plus souvent
brune et parfois parsemée
de larges plages blanchâtres.
Les variations de couleurs
sont toutefois importantes.
Pour se protéger, la chenille construit une loge
en découpant partiellement une feuille sur
laquelle elle vit.
Par un fil de soie elle en rapproche les bords
découpés, constituant un cône protecteur.
La chrysalide
La chrysalide présente deux
pointes au niveau de la tête et
une sorte de carène au milieu
du thorax.
Les tâches nacrées sont
de taille et de forme assez
variables.
3 - Chenille
4 - Loge de protection
de la chenille
5 - Chrysalide
Antanartia borbonica est en voie de disparition. Les chenilles sont tuées par des maladies
ou sont victimes du parasitisme des mouches
Tachinides.
Araignées du genre Nephila
Les «Bibes»
Il existe deux espèces à La
Réunion. La première, Nephila
inaurata, a le dessus de l’abdomen jaune soufre, la seconde,
Nephila nigra, a l’abdomen
entièrement noir.
1.
2.
Nephila nigra
Nephila inaurata
B I O LO G I E
LA CONSTRUCTION DE LA TOILE
La toile sert en même temps de piège et d’habitat. Sa
construction se fait en 3 étapes.
a - Mise en place du cadre : L’araignée produit quelques fils très
fin de soie gluante qui vont se fixer sur une branche à l’aide du
vent. Ces fils serviront de support à la construction du cadre,
constitué de fils plus solides.
b - Mise en place des rayons : L’araignée produit ensuite de
longs fils de soie non gluante qui se recoupent tous dans le
tiers supérieur de la toile. Les rayons ainsi posés serviront à
l’araignée pour se déplacer sans difficultés.
c - Mise en place du piège : A partir du point de convergence
des rayons, l’araignée produit un colimaçon de soie gluante.
Les insectes seront ainsi retenus prisonniers sur ce piège.
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’Insectarium
Observez moi de plus près,
n’ayez pas peur !
Les yeux : Les bibes possèdent huit petits yeux
simples. Chez les araignées tisseuses de toile, la
vue n’est pas très performante. Ce n’est pas le cas
des araignées chasseuses comme la «Babouke»
(Heteropoda venatoria), espèce très commune à La
Réunion.
Les chélicères et leurs crochets : ils sont disposés
sous les yeux. L’extrémité des chélicères se termine
par un crochet très robuste et acéré. C’est par ce
crochet que l’araignée injecte un poison violent à
la victime et une salive très corrosive qui dissocie
les tissus qu’une minuscule bouche aspire.
Les pédipalpes : ils sont disposés de part et
d’autre des chélicères. Ce sont à la fois des organes
gustatifs et de véritables petits doigts très fins.
Les filères : Ce sont les 6 glandes qui produisent
la soie. Il existe deux types de soie chez les Bibes,
une soie gluante pour construire le piège et pour
ligoter les victimes avant de les dévorer, et une soie
rêche et non gluante utilisée pour la fabrication du
cadre et des rayons de la toile. C’est également avec
ce dernier type de soie que l’araignée fabrique un
cocon pour y pondre ses oeufs.
L’extrémités des pattes : elles portent des crochets
et des organes très sensibles qui détectent toutes
les vibrations qui agitent la toile. C’est grâce à ces
organes que l’araignée fait la distinction entre une
proie qui vient de se prendre au piège et une feuille
qui s’est accrochée dans la toile.
Reproduction
Le mâle «Bibe» est dix fois plus petit que la femelle.
Il se tient à l’extrémité de la toile.
Par des mimiques codées, il s’approche de la
femelle avant de s’accoupler. Après l’accouplement,
il s’enfuit rapidement pour ne pas être dévoré.
1.
2.
3.
4.
5.
Tête de «Babouke» montrant la disposition des
huits yeux, des chélicères et de leurs crochets, ainsi
que des pédipalpes
Filières de l’araignée Nephila nigra
Cocon
Nephila inaurata mâle
Jeunes araignées
Quelques Coléoptères
remarquables
Les «Rhinocéros»
Oryctes borbonicus
Ce Coléoptère, qui n’existe qu’à La
Réunion, ne se rencontre que dans
les hauts de l’île.
Le mâle porte sur la tête une corne
pointue qui le différencie de la
femelle. Les oeufs sont ronds et
d’un blanc pur. Les larves vivent
dans le terreau, sous les souches de
Tamarin des hauts ou de branles.
Le cycle larvaire dure 2 ans et les
adultes émergent en janvier.
Oryctes rhinoceros
Bien plus gros que l’espèce précédente, ce
Coléoptère est originaire des Philippines.
Il a été ramené à La Réunion, via l’île Maurice,
lors de la dernière guerre mondiale.
Le mâle possède une corne caractéristique,
dont la femelle est dépourvue.
Le cycle larvaire dure 2 ans.
A La Réunion, l’adulte, appelé localement
«bébête coco», cause de gros dégâts dans les
cocotiers de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne
et Saint-Philippe. Un programme de lutte
a été mis en place pour tenter de limiter les
populations.
1 - Couple d’Oryctes borbonicus
2 - Oryctes borbonicus mâle
3 - Oryctes rhinoceros mâle
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’Insectarium
L E S « LO N G I CO R N E S »
Batocera rufomaculata
Jadis très commun à La Réunion, ce splendide
Coléoptère, originaire de l’Inde, est en voie
de régression aujourd’hui. Sa larve qui cause
d’importants ravages dans les arbres fruitiers tels
que les avocatiers, les jacquiers, les manguiers et
les arbres à pain est systématiquement détruite
par les exploitants agricoles.
Bien connu de la population réunionnaise, cet
insecte porte le nom de «ton jacques» et parfois
de «bébête coco», bien que ce dernier surnom
soit le plus souvent attribué à l’Oryctes rhinoceros.
L’adulte qui dépasse 5 cm de long, se nourrit de
l’écorce des arbres qu’il arrache avec ses puissantes mandibules.
Le développement de la larve dure 2 ans.
Caelosterna scabrata
Ce Longicorne très commun est réputé pour
être un ravageur important des arbres et des
arbustes.
Il s’attaque en particulier au tronc de Benjoin,
espèce végétale endémique de La Réunion et en
voie de régression.
Son statut est mal défini. Il est d’origine orientale
et vit aussi à Maurice.
Philematium virens femorale
Ce Coléoptère malgache, également présent
à Maurice, est certainement le plus beau des
Longicornes vivant à La Réunion.
Sa couleur varie du bleu au vert métallique en
passant par le violet.
Sa larve vit tout particulièrement dans le Grand
Natte. On peut dire que cet insecte est le
bio-indicateur de la présence de cet arbre.
Les Demoiselles (Odonates zygoptères)
Les zygoptères, parfois appelés
Demoiselles, se distinguent généralement des anisoptères par leurs
petites tailles, leurs ailes jointes au
repos et leurs yeux exorbités.
A La Réunion, on en recense pour
l’instant 6 espèces.
R E PA R T I T I O N
Inféodée aux milieux
humides (étangs, marais,
cours d’eau...), la plupart des zygoptères se
rencontre à basse et
moyenne altitude.
Cependant, une espèce,
Enallagma glaucum, ne
se trouve que dans les
milieux d’altitude.
ORIGINE
1 - Enallagma glaucum
2 - Milieu aquatique (Rivière des galets)
3 - Enallagma glaucum
Parmi les 6 espèces indigènes de l’île, il
est important de noter la présence d’une
espèce endémique de La Réunion :
Coenagriocnemis reuniensis. Le genre
Coenagriocnemis est endémique des
Mascareignes (2 espèces à Maurice), ce qui
est assez remarquable chez les insectes
aquatiques des Mascareignes. Cela résulte
d’une colonisation précoce de cet archipel
et d’une adaptation poussée de ces insectes à leur environnement.
C. reuniensis est par exemple une des rares
espèces de zygoptères à pouvoir effectuer
sa ponte à même la roche poreuse.
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations de Samuel Couteyen et Bernard Devaux - photos de Bernard Devaux et Julien Triolo (photo2)
10
B I O LO G I E
Les zygoptères ont un cycle
de vie étroitement lié aux
milieux humides.
Les femelles pondent dans
la végétation immergée, qui
sert de support aux oeufs.
Les larves sont exclusivement
aquatiques
et
respirent grâce à des
branchies. Ces larves, qui se
nourrissent de petits insectes aquatiques, constituent
des proies faciles pour de
nombreux poissons.
Le développement de la
larve peut durer de quelques
semaines à quelques mois.
La dernière métamorphose, qui
donne
l’adulte
ailé, a lieu hors de
l’eau.
L’adulte passera
le reste de sa vie à
proximité de son
lieu de naissance,
où il se nourrira
d’insectes volants
et se reproduira à
son tour.
4 - Ischnura senegalensis
5 - Ceriagrion glabrum
11
Les Fourmis
La Réunion compte actuellement une vingtaine
d’espèces dont deux au moins sont endémiques
des Mascareignes.
La diversité est faible par rapport aux îles voisines
(42 espèces à Maurice, 55 aux Seychelles et 320 à
Madagascar).
Près de la moitié des espèces présentes sur l’île font
partie du groupe des fourmis dites «vagabondes».
Ces fourmis, associées à l’homme, se répandent
dans le monde grâce aux échanges commerciaux.
Elles sont connues pour être très compétitives et
peuvent éliminer les espèces locales. Il ya alors
un rique important de pertubation des équilibres
naturels.
R E PA R T I T ION
A La réunion, les fourmis sont partout présentes.
Elles sont toutefois moins nombreuses au dessus
de 800 mètres d’altitude. Ce sont les conditions
climatiques (température et humidité) qui
influencent le plus la répartition.
Dans nos forêts, on les trouve au niveau de
la litière, dans de vieilles souches de bois plus
rarement sous les pierres.
1,2 et 3 Fourmis de l’espèce
Pheidole megacephala (de
haut et bas : reine, ouvrière et
soldat)
4 - Les différents habitats des
fourmis de forêt (voir flèches).
5 - Un exemple de site de
nidification : un tronc d’arbre
attaqué par les termites.
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’INsectarium
12
B I O LO G I E
Les fourmis font partie des insectes sociaux les plus évolués;
elles vivent en colonie d’une centaine à plusieurs millions
d’individus, selon les espèces.
Chaque colonie comprend une (ou plusieurs) reine
chargée d’assurer la fonction reproductrice, et un cortège
d’ouvrières stériles vouées aux besoins de la colonie.
La plupart des espèces sont omnivores et sont connues
pour être de véritables prédateurs.
Cycle de vie d’une colonie
La phase de fondation :
A près s’être accouplée avec un ou plusieurs mâles, la
future reine cherche un site propice à l’établissement de
sa colonie. Un trou dans le sol ou tout autre infractuosité
lui servira d’abri pour pondre ses premiers oeufs. C’est
avec la naissance des premières ouvrières que s’achève
cette phase.
La phase ergonomique :
Les premières ouvrières consacrent toute leur énergie à la croissance de la colonie. La
reine ne fait que pondre. La population augmente de façon exponentielle. La durée de
cette phase est variable selon les espèces et prend fin lorsque la colonie est suffisament
importante.
La phase de reproductive :
Suffisament importante, la colonie
décide de produire des individus
sexués afin de perpétuer l’espèce.
Chaque année à la même période
s’envolent des mâles et de futures
reines.
La colonie disparaîtra avec la mort
de la reine pondeuse.
6 - Solenopsis germinata
7 - Technomyrmex albipes
8 - Paratrechina longicornis
9 - Fourmis «Grand galop» (Camponotus macalatus) dévorant un grillon
13
Les Libellules (Odonates anisoptères)
Les anisoptères sont les libellules
que l’on apreçoit voler au dessus des
milieux humides. Elles se caractérisent par une grande taille et des ailes
étalées au repos.
Treize espèces sont actuellement
connues à La Réunion. Elles se répartissent en trois familles : les Aeschnidées,
les Libellulidées et les Cordulidées.
R E PA R T I T I O N
On retrouve les anisoptères dans
tous les milieux aquatiques terrestres. Les plus fortes densités
s’observent dans les milieux ouverts
à eaux stagnantes.
Les libellules sont généralement
plus actives lors des journées
ensoleillées,
mais
certaines
espèces sont crépusculaires ou
chassent dans la pénombre des
sous-bois. (Hemicordulia asiatica,
Gynacantha bispina).
ORIGINE
En général, les espèces rencontrées
sur l’île ont une vaste répartition géographique. Seule Gynacantha bispina
est endémqiue des Mascareignes.
1 - Trithemis annulata haematina
2 - Etang Saint-Paul
3 - T. annulata haematina au repos
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations de Samuel Couteyen et Bernard Devaux - photos de Bernard Devaux et Esther Lobet (photo2)
14
B I O LO G I E
Le développement larvaire chez
les anisoptères peut durer de
quelques mois à quelques années.
Il dépend de la température de
l’eau où il a lieu et de l’abondance
de nourriture.
Les larves d’anisoptère ont la capacité de se déplacer par réaction
dans l’eau grâce à une ampoule
rectale.
La larve finit par émerger sur un
support végétal. L’adulte ailé
sort de son enveloppe, appelée
exuvie.
Les adultes sont de
très bons voiliers. Les
femelles peuvent se
rencontrer assez loin
des zones humides,
alors que les mâles
ont tendance à rester à proximité de
leur territoire pour le
surveiller.
4 - Exuvie
5 - Orthetrum brachiale.
15
Papilio phorbanta
Ce papillon, qui n’existe
que sur l’île de La Réunion,
est protégé par arrêté
ministériel.
REPARTITION
La femelle est difficile à observer car elle demeure
cachée dans les fourrés. Le mâle se rencontre un
peu partout.
L’espèce a été observée jusqu’à 2 000 mètres. Il
semble que ce papillon s’installe dans les hauteurs
de l’île en été et descende l’hiver.
ORIGINE
L’espèce originelle est africaine (Papilio nireus). De cette souche sont issues des espèces
endémiques pour Madagascar (Papilio epiphorbas, Papilio oribazus), pour La Réunion
(Papilio phorbanta), pour l’île Maurice (Papilio manlius) et pour la Grande Comorre (Papilio
nireus aristophontes).
1 - Individu mâle
2 - Individu femelle
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’Insectarium
16
BIOLOGIE
Des différences existent entre
mâle et femelle. Le mâle présente
des tâches d’un bleu métallique
sur fond noir tandis que la femelle
est d’un brun foncé éclairé de tâches blanches.
La chenille se nourrit des feuilles d’une plante
indigène, le «Patte poule piquant» (Toddalia
asiatica). Les feuilles de certaines plantes proches peuvent également servir de nourriture
de remplacement. C’est le cas de plantes communes dans les jardins comme les citronniers,
pamplemoussiers, mandariniers, kalou pilé ou
combava.
Le papillon Papilio phorbanta est victime d’un
fort parasitisme par les mouches Tachinaires. Ces
mouches ont été introduites sur l’île pour lutter
contre un autre papillon Papilio demodocus. Ces
petites mouches détruisent pratiquement 80%
des individus.
Papilio demodocus
3 - Chenille de Papilio phorbanta
4 - Toddalia asiatica, plante hôte indigène de
Papilio phorbanta
Ce papillon est d’un beau jaune tâché de
noir. Très commun, il vole dans les jardins
où il pond ses oeufs sur les plantes du
genre Citrus (Famille du citronnier).
La chenille qui se nourrit des feuilles de
ces plantes cause de gros dégâts dans les
cultures.
Une mouche Tachinide a été introduite sur
l’île pour lutter contre ce papillon.
Malheureusement une stratégie de
défense a été mise au point par la chenille.
Cette méthode de lutte n’a donc pas eu le
succès attendu. Elle a en outre contribué à la
régression des populations d’autres espèces comme le Papilio phorbanta.
5 - Mouche Tachinaire
6 - Papillon demodocus adulte
17
Les Phasmes
Il existe au moins cinq espèces de
Phasmes à La Réunion, où on les
appelle couramment «chipèque
bâton».
Phasme en grec signifie «fantôme» :
ces insectes ont en effet la
particularité de se confondre avec
la végétation qui les abrite.
REPARTITION
A La réunion, les Phasmes se trouvent
essentiellement dans les forêts indigènes de
Bois de couleur des Bas et des Hauts. Toutefois,
une espèce, Sypiloidea sypilus, se rencontre
couramment dans les jardins.
ORIGINE
Des cinq espèces rencontrées à La Réunion,
trois sont originaires de Madagascar
(Monandroptera acanthomera, Rhaphiderus
spinigerus et Heterophasma sp.), une de la région
australienne (Apterograeffea reunionensis) et la
dernière (S. sypilus) est probablement exotique,
de provenance de l’Asie du Sud Est.
Sur ces cinq espèces, deux sont propablement
endémiques de La Réunion.
1 - un juvénile d’Heterophasma sp. sur
une feuille de goyavier.
2 - Femelle de Monandroptera acanthomera sur un Bois de Pomme de la
forêt de Mare Longue.
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de Nicolas Cliquennois
18
BIOLOGIE
Dans la végétation, les phasmes se rencontrent généralement entre un et trois mètres de
hauteur, voire beaucoup plus en hauteur pour
les Monandroptera. Ces derniers affectionnent
les endroits aérés, tels que les clairières et les
lisières de forêt.
R.spinigerus est l’espèce la plus fréquemment
recontrée en sous-bois.
Les phasmes sont en général difficiles à repérer dans la végétation, car il ne sont actifs que
la nuit et passent leurs journées immobiles collés aux branches ou aux feuilles.
Les Phasmes sont strictement végétariens. Souvent, chaque espèce
de phasmes montre une préférence
marquée pour un petit nombre
d’espèces végétales.
Par exemple, Apterograeffea reunionensis, se nourrit exclusivement du
Palmiste rouge des Hauts, et voit
donc sont existence menacée par le
braconnage de ce palmier.
Les Phasmes sont normalement une reproduction sexuée. Ils peuvent également se reproduire par parthénogènèse (sans avoir recours
au mâle de l’espèce) : chez S.sypilus, les mâles
n’existent même pas et les femelles pondent
des oeufs non fécondés qui ne donneront que
des femelles.
Une fois pondus, les oeufs sont projetés au hasard ou collés aux branches et aux feuilles selon
l’espèce.
A la sortie de l’oeuf, le jeune phasme ressemble
déjà à l’adulte et va se développer en muant
plusieurs fois jusqu’à atteindre le stade adulte.
3 -Mâle et femelle d’’Heterophasma sp.
4 - Mâle d’Apterograeffa reunionensis sur
un Palmiste rouge (Acantophoenix rubra).
5 - Phasme en train de muer
6 - Femelle de Rhaphiderus sp. sur un
Change-Ecorce.
19
Salamis augustina
Ce papillon, qui n’existe que sur l’île de La
Réunion, est protégé
par arrêté ministériel.
REPARTITION
La larve de ce beau papillon est inféodée à une seule plante endémique de
La Réunion et en voie de disparition, le
Bois d’ortie.
On trouve encore quelques chenilles
sur les derniers Bois d’ortie présents
dans certaines ravines de l’Ouest.
Depuis 1992, le Conservatoire Botanique National de Mascarin favorise
également la survie de l’espèce en
multipliant en grand nombre le Bois
d’ortie.
ORIGINE
Le papillon Salamis augustina est issu
d’une espèce africaine.
A l’île Maurice, une sous-espèce
proche de l’espèce réunionnaise n’a
plus été observée depuis 1922.
1 et 2 - Papillon adulte
3 - Chenille sur la plante hôte de l’espèce,
le Bois d’ortie (Obetia ficifolia).
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’Insectarium
20
B I O LO G I E
La chenille
La chenille de ce papillon est
poilue. Elle est monophage
(ne se nourrit que d’une seule
plante).
Les chenilles vivent en groupe,
et défolient fortement le bois
d’ortie sur lequel elles se trouvent.
Les guêpes Polistes n’hésitent
pas à s’attaquer aux chenilles
afin de nourrir leurs larves.
La chrysalide
Au bout de trois semaines
environ, la larve se transforme
en chrysalide. Elle possède
deux dents blanches et pointues.
Elles pendent sous les hampes
florales en chapelets bien ordonnés et alignés.
L’adulte
Mâles et femelles sont assez
semblables. Le bout de leurs
ailes antérieures est pointu. La
coloration des ailes leur permet de se confondre dans la
végétation et d’échapper plus
facilement à leurs prédateurs.
C’est en hiver que la femelle pond un grand nombre
d’oeufs, tous agglutinés les
uns contre les autres.
3 - Chenilles dévorant des feuilles de Bois d’ortie
4, 5 et 6 - Chrysalides
7 - Oeufs agglutinés
21
Les Termites
On compte une dizaine d’espèces de termites
à La Réunion :
- 6 sont des termites de bois sec
- 2 vivent dans le sol
- une vit dans les arbres
- une nouvelle espèce est en cours d’étude.
Les termites sont des insectes
xylophages (qui se nourrissent
du bois). Parmi toutes les espèces précédentes, 2 espèces
causent d’importants dégâts :
Coptotermes havilandi et Coptotermes brevis).
B I O LO G I E
Des insectes sociaux
Ces insectes vivent ensemble. Ils ont organisé
une structure sociale qui les rend dépendants
les uns des autres, comme c’est le cas chez les
abeilles, les fourmis et certaines guêpes.
Une société divisée en castes
Les sexués
Ils comprennent le couple fondateur et les
futurs sexués mâles et femelles qui fonderont
de nouvelles colonies après l’envol nuptial.
Le couple fondateur de la colonie reste uni
toute sa vie. Il peut vivre plusieurs dizaines
d’années parfois.
Le mâle est nettement plus petit que la
femelle. Il la féconde selon les nécessités de
la colonie. La femelle, à l’abdomen énorme
et difforme, pond une quantité considérable
d’oeufs. Elle sécrète également des hormones
qui ont un rôle régulateur sur les populations
des différentes castes.
La mort du couple fondateur déclenche
l’émergence de sexués de remplacement qui
assureront la continuité de la colonie.
1 - Procryptotermes falcifer - Reine
2 - Procryptotermes falcifer - Jeune
sexué ailé
3 - Coptotermes havilandi - Femelle
entourée de soldats
Conception : ONF - UOS Aménagement et Gestion Durable
d’après informations et photos de l’Insectarium
22
Les ouvriers
Ce sont des termites aux organes génitaux
atrophiés. Ils sont aveugles, de petite taille et
de couleur blanchâtre.
Ils sont majoritaires et accomplissent des
tâches essentielles pour la survie de l’espèce :
- Nourrissage des sexués, des larves et des
soldats par trophallaxie (régurgitation d’une
partie du contenu de leur estomac dans la
bouche de l’individu demandeur)
- Toilettage des sexués, des soldats et des
larves. Ceci permet une large diffusion des
hormones des uns et des autres, pour une
autorégulation des populations
- Recherche de la nourriture en dehors de
la termitière, en s’attaquant aux espèces
végétales ligneuses
- Construction de la cité souterraine et de
son réseau complexe de galeries et de loges.
A La Réunion les termitières sont modestes.
Elles sont soit enterrées, soit creusées dans des
troncs d’arbre.
Les soldats
Comme les ouvriers, les soldats ont eu le
processus de développement génital arrêté.
Ils portent de puissantes mandibules. Ils
assurent la protection de la colonie en cisaillant
leurs énnemis ou en les enrobant avec une
matière visqueuse blanchâtre très corrosive.
Les soldats sont incapables de s’alimenter par
eux-mêmes. Ils font appel aux ouvriers pour
être nourris par régurgitation.
Les termites dans la nature
4 - Coptotermes havilandi - Ouvriers
et larves
5 - Procryptotermes falcifer - Nymphe
6 - Prorhinotermes canalifrons - Couvain, ouvriers et soldats
7 - Coptotermes havilandi - Soldats
8 - Neotermes reunionensis - Soldat
Ce sont d’importants décomposeurs de
matière organique. De ce fait, ils jouent
un rôle important dans le fonctionnement des écosystèmes.
Cependant une espèce, Procryptotermes falcifer, crée d’importants dégâts
dans les milieux naturels de la côte
ouest de l’île.
23
Téléchargement