(1 semaine) Une maladie qui touche le système immunitaire : le SIDA Introduction : Les défenses immunitaires sont capables de distinguer les cellules et les molécules d’un individu des éléments étrangers ou qui le sont devenus. Elles sont capables d’éliminer ces éléments étrangers à l’organisme. Comment l’étude du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et du SIDA va-elle permettre de comprendre les mécanismes de l’immunologie ? Le SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) est le stade terminal d'une infection par le VIH. Cette infection se caractérise par trois phases. TP1 : Le SIDA, une maladie qui touche le système immunitaire. 1 Le VIH et la primo-infection : 1ière phase. 1.1 La contamination. Le VIH se transmet par les rapports sexuels, par des aiguilles contaminées et par transfusion sanguine. Mais aussi de la mère infectée à son enfant, pendant la grossesse, l'accouchement ou même l'allaitement (voir document 2). La contamination se fait donc par l'intermédiaire des liquides organiques (sang, sperme, sécrétions vaginales, lait) provenant d'une personne infectée. Remarque : le VIH est un virus fragile qui ne survit pas en dehors de l'organisme. Les symptômes qui apparaissent environ six semaines après la contamination, se limitent le plus souvent à ceux d'une maladie virale bénigne comme la grippe, parfois, ils passent même inaperçus.. 1.2 La structure du virus. Ce virus est très petit (90 à 120 nanomètres de diamètre, voir document 1). Il est limité par une membrane possédant des protéines de surface constituée chacune de quatre protéines gp 120 (à l'extérieur) et de quatre protéine gp 41 (dans la membrane). À l'intérieur, le virus contient une capside intérieure constituée de protéines, dont la protéine p 24 (protège l'ARN viral). Cette capside renferme la molécule porteuse de l'information génétique sous forme d'ARN. Le VIH est un rétrovirus car son matériel génétique est constitué d'ARN. Il possède deux molécules d'ARN identiques ainsi qu'une enzyme, la transcriptase réverse. 1 1.3 La circulation du virus et son entrée dans la cellule cible. Dès son entrée dans l'organisme, le virus est transporté par le sang et la lymphe jusqu'aux organes du système immunitaire (ganglions lymphatiques et rate, voir document 3). Les cellules parasitées par le VIH sont celles qui possèdent à leur surface la protéine CD4. Cette protéine est en grande quantité à la surface des LT4 (lymphocytes T4), mais aussi sur les macrophages et sur les monocytes (cellules phagocytaires). La gp 120 de l'enveloppe virale se fixe avec une grande affinité à la protéine CD4 sur la surface de la cellule cible. Cette fixation entraîne un changement de forme de la gp 120 qui permet, grâce à la gp 41, la fusion de l'enveloppe virale avec la membrane plasmique de la cellule. Cela aboutit à la pénétration de la capside du virus et de son contenu dans la cellule cible. 1.4 La multiplication du virus. La capside du virus qui a pénétré dans la cellule cible est détruite. L'enzyme transcriptase inverse permet la synthèse d'ADN à partir de l'ARN viral. L'ADN viral entre dans le noyau, il s'intégre dans le génome où il est transcrit. Les ARN viraux produits sont traduits en protéines virales grâce à la machinerie de la cellule infectée. Les protéines et l'ARN viral s'assemblent et forment de nouveaux virus qui sortent de la cellule par bourgeonnement de la membrane plasmique (l'enveloppe du virus est ainsi constituée par un fragment de membrane plasmique de la cellule infectée). Remarque : la multiplication du VIH est rapide. Les virus produits sont déversés dans le sang. La charge virale correspond au nombre de copies d'ARN du VIH par millilitre de plasma. Elle renseigne sur la présence du VIH dans le sang, et est détectable dans les 15 jours qui suivent la contamination. 1.5 Conclusion. Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est transmis par voie sexuelle, par voie sanguine ou au cours de la grossesse de la mère à l’enfant. Le VIH appartient à la catégorie des rétrovirus (virus à ARN). Les cellules cibles du VIH sont principalement des cellules immunitaires : lymphocytes T4, monocytes et macrophages, ces dernières cellules (monocytes et macrophages) jouant un rôle de véritable réservoir, notamment dans les ganglions lymphatiques. Elles possèdent des protéines membranaires auxquelles le virus s’amarre par l’intermédiaire d’une protéine de son enveloppe (la plus importante de ces protéines membranaires étant la CD4), ce qui lui permet de pénétrer dans la cellule hôte. Une enzyme virale, la transcriptase inverse, transcrit l’ARN viral en ADN dans les cellules infectées. Cet ADN est intégré au génome de la cellule et s’exprime, permettant la reproduction du virus sous forme de particules virales infectieuses et leur dissémination notamment dans les organes lymphoïdes. Peu après l'infection, les symptômes se limitent le plus souvent à ceux d’une maladie virale bénigne. 2 2 Multiplication du virus et évolution de la maladie. 2.1 La phase asymptomatique : 2nde phase. La personne infectée se porte généralement bien. Cette période dure, selon les individus, de moins de 2 ans à 15 ans après l'infection. Pendant cette période, les effectifs en LT4 et LT8 ainsi que la quantité d'anticorps anti-VIH diminuent, alors que la charge virale augmente. 2.2 Le SIDA : phase symptomatique : 3ième phase. À ce stade, les individus deviennent sensibles à de nombreuses maladies appelées maladies opportunistes. Des microbes (virus, bactéries, champignons) normalement présents à la surface ou dans les cavités de l'organisme (tube digestif et appareil respiratoire), deviennent la cause d'infections. Ainsi, on retrouve généralement les maladies suivantes : pneumonie, diarrhées, toxoplasmose, sarcome de Kaposi (cancer de la peau). Aucun de ces symptômes pris séparément ne sont caractéristiques du SIDA, mais c'est l'association de ces symptômes qui est propre au SIDA. Cela est du à l'inefficacité du système immunitaire, lié à la forte diminution du nombre de lymphocytes T4 dans l'organisme, acteurs essentiels de la réponse immunitaire. 2.3 Conclusion. Deux semaines à quelques mois après la contamination, la présence dans le sang de différents anticorps anti-VIH est décelée, le sujet est dit alors « séropositif pour le VIH ». Apparaissent en même temps dans le sang du sujet contaminé des lymphocytes T cytotoxiques spécifiques dirigés contre les cellules infectées par le VIH. Pendant cette période asymptomatique de plusieurs années, les défenses immunitaires restent actives mais les virus continuent à se multiplier et le nombre de lymphocytes T4 à diminuer. En absence de traitement, le nombre des LT4 baisse. Le SIDA se caractérise alors par diverses maladies opportunistes. 3