Embryologie de l`appareil respiratoire - Fichier

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UE : Système respiratoire – Discipline : embryologie
Date : 04/10/11
Promo : PCEM2
Plage horaire : 14h à 16h
Enseignant : Dr Fanny Pelluard
Ronéistes :
LEPRAT Thibault : [email protected]
DUTHOIT Perrine : [email protected]
Embryologie de l'appareil respiratoire
I. Développement de l'appareil respiratoire
1. Bourgeon trachéo-bronchique
2. Division dichotomique
3. les différents stades
II. Maturation fonctionnelle
III. Formation cavité pleurale
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I. Développement de l'appareil respiratoire
Les différents cours d'embryologie et d'histologie porteront sur tout l'appareil respiratoire : en partant des
voies aéro digestives supérieures (puisqu'il y a une communication étroite entre les voies digestives et les
voies aériennes), tout l'arbre trachéo-bronchique, puis le lobule avec les alvéoles (lieu ou les échanges O2/
CO2 ont lieu).
A) Bourgeon trachéo-bronchique
L'origine de l'appareil respiratoire est double: endodermique et mésodermique.
– Origine endodermique : tout ce qui est structure épithéliale (au niveau larynx, trachée, bronches,
poumons).
– Origine mésodermique : cartilage, muscles qui vont faire partie de ces structures (tout le reste).
La partie de vésicule vitelline intégrée dans l'embryon forme l'intestin primitif. On se retrouve avec un tube
rectiligne de haut en bas. (L'intestin peut être divisé en différents secteurs et il n'est représenté ici que
l'intestin pharyngien).
De l'intestin pharyngien (partie supérieure), qui a une origine endodermique, va apparaître une
excroissance sur sa partie ventrale au niveau de l'intestin antérieur : le diverticule respiratoire.
De ce diverticule nait la partie épithéliale des structures de la totalité de l'appareil respiratoire mais tout
autour on baigne dans le mésoderme splanchnopleural.
A partir de ce mésoderme des 4ème et 6ème arcs pharyngiens vont apparaître les muscles lisses et le
cartilage qui va faire partie intégrante des structures respiratoire. Les vaisseaux pulmonaires (artère et
veine pulmonaires) et lymphatiques ont aussi une origine mésoblastique.
La plèvre enveloppe le poumon :
– Feuillet viscéral (collé contre le poumon) = origine splanchnopleurale.
– Feuillet pariétal (collé contre la cage thoracique) = origine somatopleurale.
Ces deux feuillets sont côte à côte sans espace entre les deux, seulement un peu de liquide lubrifiant pour
le glissement lors des mouvements de respiration.
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Schéma de l'embryon tourné vers nous et coupé transversalement (à droite) :
– Intérieur : Revêtement endodermique
– Extérieur : Revêtement ectodermique
– Entre les deux du mésenchyme
On a une poche endoblastique vers l'intérieur, une fente ectoblastique vers l'extérieur et entre ces deux
pincements on a les arcs pharyngiens.
A la 4ème semaine de développement :
De l'intestin antérieur (pharyngien,) va naître un diverticule respiratoire qui bourgeonne sur la partie
ventrale. Il va s'allonger, descendre vers le bas pour former la future trachée et les futurs bourgeons
pulmonaires (futur(s) car au niveau cervical pour le moment mais après descend plus bas).
De ce diverticule apparaissent deux ébauches latérales droites et gauches que l'on appelle les bourgeons
pulmonaires.
Ce diverticule est complètement en contact avec la lumière de l'intestin, il n'y a pas de paroi pour les
séparer: les deux structures aériennes et digestives communiquent. Ce qui ne va pas être possible pour la
suite, on va donc avoir une séparation puisque sur l'adulte les structures aériennes ne sont pas en contact
avec les structures digestives sauf au niveau du carrefour aéro-digestif.
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Tuyauterie vue du haut :
Deux replis trachéo-oesophagiens vont apparaître latéralement et se joindre au centre pour cloisonner les
deux tubes, qui seront entourés de mésenchyme.
Ces deux replis se font sur toute la hauteur, sauf à la naissance du diverticule ou cela reste en
communication pour donner le carrefour aéro-digestif.
Trachée (et tout ce qui va suivre : bronches, bronchioles etc.) et œsophage sont totalement séparés
normalement chez l'adulte.
Pathologies :
Parfois cette séparation ne se passe pas bien, il reste des points de communication :
– Fistule trachéo-oesophagienne : communication entre la trachée et l’œsophage. Dans la pratique,
cela ne se voit pas forcément in utero. Mais quand l'enfant va naître et s'alimenter, les produits qui
vont passer dans l’œsophage ont de fortes chances de passer au niveau du poumon. Il va se mettre
à tousser. En fonction de la taille de la fistule, la symptomatologie ne sera pas la même. Si la fistule
est importante, plus que tousser il va s'étouffer. Mais si c'est juste un petit trou, du lait va passer et
cela va favoriser les infections pulmonaires. Pour réparer, il suffit de fermer les tubes et les séparer.
–
Fistule trachéo-oesophagienne avec atrésie de l’œsophage (plus grave) : L’œsophage est borgne.
Plus parlant in utero, car l'enfant normalement déglutit le liquide amniotique ce qui lui permet de
faire fonctionner ses reins, son tube digestif etc.. Ici, l'enfant ne pourra pas déglutir donc on aura un
hydramnios (femme avec trop de liquide amniotique dans le ventre, que l'on va détecter à
l'échographie). A la naissance, si on a fait le diagnostic, on met bout à bout les morceaux de
l’œsophage après avoir séparé trachée et œsophage. Or, si on n'a pas fais le diagnostic, l'enfant ne
tousse pas mais au bout d'un moment il va vomir. Donc il faut y penser devant des vomissements
systématiques.
–
Ces pathologies ne sont pas incompatibles avec la vie et s'opèrent très bien.
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A la 5ème semaine de développement :
Le diverticule va s'allonger et commencer à bifurquer pour donner les deux bourgeons pulmonaires.
Il y a le démarrage d'une division dichotomique qui va aboutir à 23 divisions successives pour former tout
l'arbre trachéo-bronchique.
La première division aboutit à la formation des 2 bourgeons pulmonaires. Ces 2 bourgeons baignent dans
une composante mésodermique et se développent dans la cavité cœlomique (future cavité pleurale).
Tous ce qui est vasculaire naît des arcs aortiques : les artères pulmonaires naissent d'arcs aortiques (6ème
paire) qui se trouvent dans du mésenchyme.
L'ébauche des structures vasculaires artérielles se fait en parallèle des conduits aériens : dans du poumon
mature, on a systématiquement cote à cote artère pulmonaire (ou ses divisions) et bronches souches (ou
ses divisions). Donc sur une lame d'histologie quand on regarde du parenchyme pulmonaire si on trouve
une bronche, on a forcément une artère à coté.
En revanche, les veines pulmonaires ne naissent pas des arcs aortiques mais d'une évagination de la
portion sino-atriale du TCP (tube cardiaque primitif). Dans le TCP rectiligne (dans lequel il n'y a pas les 4
cavités), dans les futures oreillettes, on a une évagination qui va rejoindre les ébauches des poumons à
droite et à gauche pour former les veines.
Elle a bien insisté sur le fait que l'ébauche respiratoire se sépare du système digestif mais en fait reste en
contact au niveau du larynx seulement.
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B) Division dichotomique
Division de 1er ordre:
La première division donne la bronche souche D et la bronche souche G.
Division dichotomique ne signifie pas division symétrique. Elle se fait en effet de façon asymétrique.
Le tube trachéal représente la future trachée.
Division de 2ème ordre :
De la bronche souche D on aura 3 bronches lobaires.
De la bronche souche G on aura 2 bronches lobaires.
On a des bronches lobaires car elles vont donner l'arborisation en lobe.
Le lobe (unité anatomique) est ce que l'on voit quand on regarde un poumon macroscopiquement (état
frais):
– A droite on a 3 lobes
– A gauche on a 2 lobes
Embryologiquement il peut y avoir des anomalies :
– A droite, ça ne s'est pas divisé en 3 bronches lobaires mais en 5 bronches lobaires.
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Division de 3ème ordre :
La division de 3ème ordre permet d'aboutir à des bronches segmentaires. Ce qui permet de définir des
segments qui apparaissent dans chaque lobe.
Division de 5ème ordre :
On voit la future trachée avec :
– A gauche : le futur lobe supérieur G, inférieur G
– A droite : le futur lobe supérieur D, moyen D et inférieur D.
Le trait tout autour est là pour ne pas oublier que tout ça se développe dans du mésenchyme, avec une
partie qui donnera la plèvre viscérale. La plèvre pariétale sera sous les côtes.
Nous avons donc la trachée qui se divise en 2 bronches souches, qui donnent les bronches lobaires D et G,
qui se divisent en bronches segmentaires, qui elles mêmes se divisent en bronches lobulaires qui
délimiteront le lobule, unité histologique.
Bien avoir en tête qu'il y a une partie de l'arbre respiratoire qui ne se trouve pas dans les poumons
(trachée). On parle d'arbre car ça y ressemble vraiment avec ses branches.
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Ce système d'arborisation sert à avoir un maximum de surface d'échange pour permettre la respiration. Si
on les met bout à bout, les alvéoles représentent une surface de 150-200 m². C'est donc une surface
d'échange très importante.
Résumé des 23 divisions :
On part d'un diverticule, d'un tube trachéal, pour arriver à la fin des divisions successives aux sacs
alvéolaires.
On parle de division d'ordre car cela ne veut pas dire que le tube initial se divise 23 fois, mais que chacun
ce divise a son tour. (Attention: ordre ≠ fois !)
Histologiquement, il va y avoir des modifications de composition de chaque nouveaux troncs, donc
changement de nom.
Ne pas apprendre par coeur mais bien comprendre l'ordre de ces divisions successives pour arriver aux sacs
alvéolaires où se fait la respiration.
Explication anatomique, sans notion de temps, ce qui est volontaire car elle ne veut pas qu'on connaisse
chaque semaine avec sa division, mais bien comprendre que chaque division ne se fait pas dans la nuit de la
fin de la 4ème semaine à la 5ème semaine. Tout cela est espacé dans le temps car l'arbre respiratoire ne se
développe pas que dans la période embryologique, il se développe aussi dans la période fœtale et pendant
l'enfance, jusqu'à 8-10 ans.
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Les différents segments des poumons sont issus des bronches segmentaires.
Dans cette division : une partie de l'appareil respiratoire est extra-pulmonaire, l'autre intra-pulmonaire.
–
Partie extra-pulmonaire : Trachée + une partie des bronches souches. On a un diamètre qui varie
avec 2cm pour la trachée et 1cm pour les bronches souches. Le diamètre diminue au fur et à mesure
des divisions.
–
Partie intra-pulmonaire : Bronches lobaires, segmentaires, sous-segmentaires, bronchioles
terminales, respiratoires, alvéoles. Tout ce qui est après la bronchiole terminale fais partie du lobule.
La division en bronche souche ne se fais pas en cervical. La première division se retrouve à peu près au
niveau de T4.
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C) Les différents stades
Le revêtement épithélial (chorion) de ces structures va évoluer avec le temps. On a une maturation de
l'épithélium et du chorion sous-jacent.
On va définir les stades de développement du poumon. En effet, si on prend le poumon d'un embryon ou
d'un fœtus à 2 mois, à 3 mois, à 4 mois, à 6 mois et à 9 mois, on ne verra pas la même chose à l'histologie.
Il existe donc 5 stades de développement de l'appareil respiratoire.
1) Stade embryonnaire : < 8 semaines de développement
Il correspond à l'émergence du bourgeon trachéo-bronchique et aux premières divisions (jusqu'à
l'apparition des bronches lobaires et segmentaires à la SD5).
Dans le temps, le stade embryonnaire (de SD4 à SD8), on a l'apparition du diverticule respiratoire, le
bourgeonnement trachéo-bronchique, les premières divisions, l'apparition des bronches lobaires et
segmentaires.
Ainsi un embryon à SD8 ne possède pas de canaux alvéolaires et pas d'alvéoles car il n'a pas fini sa division.
A l'intérieur de ces structures :
– L'épithélium est fait de cellules très hautes, cylindriques complètement indifférenciées.
– Il repose sur une membrane basale très épaisse.
– On voit apparaître, dans le mésenchyme autour de ces structures qui se divisent, des cellules qui
vont devenir cartilagineuses. Elles se mettront derrière l'épithélium et formeront les futurs anneaux
trachéaux.
Si à ce stade, il y des pathologies, ce sera les plus graves au niveau du poumon :
– Agénésie pulmonaire : pas de poumon du tout
– Agénésie ou sténose trachéale : pas de trachée ou trachée toute serrée.
– Trachéobronchomalacie : au moment de la mise en place des structures cartilagineuses, cela se fait
mal, la trachée va se collaber (car les anneaux cartilagineux évitent à la trachée de se collaber).
– D'autres malformations comme des lobes ectopiques etc..
2) Stade pseudoglandulaire : < 17 semaines
Si on regarde une coupe histologique, on a un aspect de glande acineuse exocrine (on aura l'impression de
voir des glandes). On peut distinguer des structures aériennes et à coté, systématiquement une artère.
On voit apparaître vers 17 SD les bronchioles terminales.
Si un enfant naît à ce stade, il ne pourra pas vivre car il n'a toujours pas d'alvéoles.
A l'intérieur de ces structures :
– Les cellules épithéliales qui étaient très hautes, cylindriques, pas spécialisées, deviennent ciliées,
mais aussi cellules à mucus ou endocrine.
– Le tissu interstitiel est épais.
– Dès 12 SD, sur les cellules ciliées spécialisées, il y a les premiers battements ciliaires.
– On a de plus le début de la différenciation des cellules musculaires lisses.
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Pathologies :
– Malformation adénomatoïde kystique : partie de poumon non fonctionnelle. La division s'arrêtera
là. On voit apparaître les bronchioles terminales mais qui ne feront que se dilater et on n'arrivera
jamais aux alvéoles. Donc on se retrouve avec des structures kystiques (cf l'image). On peut avoir
toute une partie d'un lobe qui peut être kystique. Cela se voit a l'échographie pendant la vie intra
utérine. On ne fait pas grand chose à ce moment la, mais on s'assure qu'il n'y a pas d'autres
malformations associées et à la naissance on avise. De toute façon, c'est du poumon qui n'est pas
fonctionnel, si jamais il y a des surinfections alors on retire la partie de poumon qui ne fonctionne
pas et l'enfant vivra avec le reste de ses poumons.
– Séquestration pulmonaire
– Kyste et hypoplasie pulmonaire
3) Stade canaliculaire : de 18 à 24 SD
Naissance de l'acinus pulmonaire (unité histologique, tout ce qui découle de la bronchiole terminale) : on a
formation des bronchioles respiratoires, les conduits et alvéoles primitives et le début de la différenciation
des cellules pneumocytes I et II qui permettent eux les échanges et le coté fonctionnel de nos poumons.
C'est à partir de cette période qu'il est possible de réanimer un enfant qui naît aussi tôt. Surtout ceux qui
étaient le plus en avance dans leur embryologie et qui avaient mis en place les bronchioles terminales, les
alvéoles primitives, pneumocytes I en place et quelques pneumocytes II.
Les pneumocytes II sont des cellules qui vont fabriquer le surfactant (qui permet à l'alvéole de ne pas se
collaber). Sans surfactant, il n'y pas d'échanges entre O2 et CO2.
A l'intérieur de ces structures :
– La vascularisation augmente : le réseau capillaire autour des canaux alvéolaires se met en place. Les
petits vaisseaux qui amènent le CO2 pour faire les échanges se collent aux alvéoles.
– C'est à partir de ce moment là qu'on a un poumon fonctionnel.
Pathologie :
– Hypoplasie pulmonaire : poumon plus petit, moins développé.
– Syndrome de détresse respiratoire : un enfant qui arrive a respirer mais qui est en détresse.
Photo :
A gauche : hypoplasie pulmonaire (poumon gauche n'existe que comme moignon).
A droite : poumon normal.
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Coupe du poumon à 18 SD :
– On est au stade canaliculaire et on est au niveau de la formation des sacs alvéolaires.
– En vert le mésenchyme et en bleu les structures aériennes (voir diapo couleur).
– On a donc la bronchiole terminale qui se divise pour donner les sacs alvéolaires en passant d'abord
par les canaux alvéolaires.
– Les structures vasculaires sont dans le mésenchyme, mais encore trop loin de l'épithélium.
– L'épithélium est très épais, ainsi même si l'enfant naît à 20 SA (ou 18 SD), que le tissu musculaire est
suffisamment mature pour qu'il y ait des mouvements respiratoires (déjà présents in utéro), l'air va
arriver jusqu'aux alvéoles mais il ne pourra jamais traverser l'épithélium et n'atteindra même pas la
barrière.
4) Stade sacculaire : 25 à 34 SD
On est dans la zone de maturation fonctionnelle de barrière air/sang (on peux réellement réanimer les
enfants nés à cette période).
On a une augmentation nette de la surface d'échange, les pneumocytes I et II commencent vraiment à être
bien différenciés et le surfactant commence sérieusement à apparaître de façon efficace.
Mais la réanimation ne sera pas réussie à 100%. Plus on se rapproche des 34 SD, plus ce sera facile.
Coupe du poumon à 25 SA :
– Les pneumocytes I sont tout aplatis et les capillaires vont venir se mettre en contact.
– L'O2 va donc pouvoir passer et faire ses échanges avec les structures vasculaires mais ce n'est pas
acquis partout.
– L'épithélium qui était cylindrique très haut, commence à s'aplatir et devenir pavimenteux simple.
– Ainsi à partir de ce stade, il y a possibilité d'échanges air-sang.
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5) Stade alvéolaire : > 36 SD
Grossesse normale : 41 SA, donc il s'agit, à ce stade de la « prématurité facile pour les pédiatres ».
Les poumons sont matures. Mêmes si les structures n'ont pas complètement fini de se développer.
Le nombre d'alvéoles d'un nouveau-né n'est bien évidemment pas celui d'un adulte (8 fois moins important
que celui d'un adulte) mais les pneumocytes sont différenciés et le surfactant est en place.
On a une multiplication des alvéoles, un remodelage vasculaire afin que les capillaires viennent se mettre
bien au contact des alvéoles.
Il faut quand même bichonner un enfant à la naissance pour protéger son capital respiratoire. Ne pas le
mettre dans des salles enfumées, etc. L'enfant continue de développer son appareil respiratoire.
Coupe du poumon :
– Les poumons ressemblent à une éponge : les trous de l'éponge (là ou circule l'air) et les parois de
l'éponge (cloisons inter-alvéolaires).
– L'O2 peut s'échanger sans problème avec les capillaires.
Lame d'histologie :
– Alvéoles = vide (blanc) mais on voit aussi quelques macrophages pour nettoyer l'air que l'on respire.
– Cloisons inter-alvéolaires = plein (on aperçoit du tissu conjonctif). Dans ces cloisons se trouvent des
noyaux de pneumocytes I et II.
– Rond noir au milieu (peut-être un lymphocyte)
– Le sang circule dans les capillaires et les échanges se font par diffusion simple.
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Schéma qui représente cette évolution dans un espace temps de t0 à l'accouchement :
–
–
–
Échelle du bas : 0 à 23 divisions
Échelle du haut : durée de la grossesse en SD
Bien avoir en tête que les stades histologiques se chevauchent.
Important pour la réanimation : apparition du surfactant vers 24 SD. C'est à partir de ce moment là que la
réanimation devient possible. Lorsqu'il y a des canaux alvéolaires, donc du surfactant, on s'approche du
stade alvéolaire. Les médecins ont un arsenal médicamenteux qui permet d'injecter du surfactant mais on
ne fait pas des miracles.
Au niveau histologique :
– Au stade pseudo-glandulaire : aspect de glande avec une lumière et un épithélium autour.
– Au stade sacculaire ou alvéolaire : aspect bien différent.
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Pathologie des stades : Dans le petit cadre à droite, il s'agit d'une alvéole normale avec l'air qui peut
correctement s'échanger avec les capillaires.
–
Maladie des membranes hyalines : Il existe des dépôts hyalins roses et éosinophiles autour des
alvéoles. C'est une pathologie fréquente chez les enfants prématurés. Quand l'oxygène arrive, leurs
alvéoles n'étant pas prêtes à effectuer les échanges air/sang, une réaction se produit et des dépôts
hyalins imperméables se déposent autour de leurs alvéoles. L'enfant se met en détresse
respiratoire. Cette maladie se traite si elle n'est pas totale et sur toutes les alvéoles. On résorbe
toutes ces substances afin que l'enfant puisse respirer normalement.
II. Maturation fonctionnelle
On a besoin de liquide au niveau pulmonaire et d'un remodelage tissulaire :
Les cellules de l'épithélium vont commencer à sécréter des choses. De plus, le liquide amniotique dans
lequel baigne l'enfant va aussi passer dans les structures qui seront plus tard aériennes.
Pendant la période intra-utérine, elles sont remplies de liquide amniotique et de tout ce que secrète
l'épithélium. Cela permet d'avoir une pression positive sur les canaux et permet donc le développement
des poumons. Si on n'a pas ça, l'embryologie ne se fera pas normalement.
Il y a du liquide amniotique dans les poumons, mais à la naissance, dés que l'accouchement se met en
marche, il y a une résorption de ce liquide par le système lymphatique et le système vasculaire.
Ce qui va aider : quand l'enfant passe dans la filière génitale, il n'y a pas énormément de place donc il y
aura une compression sur la cage thoracique qui va faire sortir le reste du liquide pour qu'il puisse respirer
une fois sorti, et déplisser toutes ses petites alvéoles.
NB : Tous les schémas sont issus d'adultes (alvéoles pleines d'air), car in utéro les alvéoles sont collabées et
tassées les unes contre les autres. A la naissance l'enfant va crier et ainsi l'air pourra passer et déplisser ces
alvéoles.
Surfactant = substance tensio-active.
Quand on manque de surfactant (prématurés), il y a quand même possibilité d'aider l'enfant :
– En injectant du surfactant de synthèse
– En utilisant la corticothérapie pré-natale : en cas de menace d'accouchement prématuré. Si une
femme arrive avec des contractions que l'on ne peux stopper médicalement, cela prédit une mise en
travail et un accouchement prématuré. On donne donc des corticoïdes à la maman, qui vont passer
par la barrière placentaire pour aller jusqu'à l'enfant. Ces corticoïdes vont (sous 24-48h) aller
stimuler les pneumocytes II pour les faire maturer à grande vitesse, et donc produire du surfactant
en plus grande quantité. Le poumon mature donc plus vite. Si la femme accouche réellement
prématurément, on aura gagné du temps en accélérant la maturation du poumon.
Cependant, si la femme accouche dans les 2h, les corticoïdes n'auront pas eu le temps d'agir et
cette thérapie s'avère alors inutile.
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Au niveau de la circulation foetale, la pression qui arrive au niveau des poumons est faible. Cela permet le
bon développement embryonnaire des poumons. Au moment de l'accouchement, (fermeture des shunts,
du canal artériel, du foramen ovale, du canal d'arentius,etc.) la pression et la mise en place de la circulation
pulmonaire permet de rendre ce poumon fonctionnel.
Le foetus s’entraîne in utéro avec des mouvements respiratoires fœtaux :
– Hoquet : ce sont des contractions qui font partie de la maturation musculaire
– Mouvements respiratoires rapides et superficiels
– Gasps (= grands mouvements respiratoires amples) sont rares et profonds.
Aspects moléculaires :
Toutes sortes de molécules sont impliquées dans l'embryon. 2 grandes familles :
– Facteurs de transcription : HNF3B, TTF1 qui a un rôle dans la différenciation des cellules
respiratoires. Avec un Ac anti-TTF1, on peut détecter les métastases, et si elles sont d'origine
pulmonaire (si elles sont positives aux Ac).
– Facteurs de croissance : Famille TGF β (BMP, WNT...)
III.Formation des cavités pleurales
Tout cela se passe dans le cœlome intra-embryonnaire.
– La cavité péricardique primitive : où se trouve le cœur.
– Les canaux péricardo-péritonéaux : voir schéma
– La cavité péritonéale : tous les organes qui sont dans l'abdomen sont entourés de péritoine.
Développement de l'appareil respiratoire : bourgeon trachéo-bronchique
L'ébauche respiratoire est entourée de mésoderme splanchnopleural. Tout cela fait sailli dans la cavité
cœlomique au niveau de 2 canaux (canaux péricardo-péritonéaux qui donneront les 2 cavités pleurales).
Entre la cavité péricardique qui tiendra le cœur et les cavités pleurales qui tiendront les poumons se
trouvent les replis péricardiques.
Entre la cavité péritonéale et les cavités pleurales, on a des membranes pleuro-péritonéales.
Schéma :
Il s'agit d'un embryon tranché transversalement. Le tube neural est en haut. Les futurs poumons sont en
bleu, le futur cœur est en rouge (voir diapos en couleur). La future plèvre viscérale va se mettre autour des
poumons tandis que la plèvre pariétale se mettra autour de la cavité thoracique.
Initialement tout est un seul sac mais les plis pleuro-péricardiques vont venir fermer pour former :
– La cavité pleurale qui entoure les poumons d'une part
– La cavité péricardique qui entoure le cœur d'autre part.
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Schéma :
Retour en arrière, l'embryon est encore sur sa vésicule vitelline et il se délimite (se referme latéralement).
Le mésenchyme :
– qui borde la cavité amniotique (somatopleure)
– qui borde la cavité vitelline (splanchnopleure)
Lorsque l'embryon va se délimiter, les deux feuillets vont se rapprocher.
La division de la trachée se fait dans une bulle : la cavité pleurale (avec les 2 plèvres pariétale et viscérale).
On aperçoit aussi la cavité péricardique dans laquelle se trouve le cœur (pas sur ce schéma) et la cavité
péritonéale (sur la vésicule vitelline) qui contient tous les organes de l'abdomen.
La plèvre est une séreuse avec 2 feuillets lisses accolés, séparés par un peu de liquide lubrifiant (et non pas
de l'air) :
– Feuillet viscéral = plèvre viscérale = surface externe du poumon. On ne peut pas le décoller du
poumon.
– Feuillet pariétal = plèvre pariétale = surface interne de la cavité thoracique. Elle est collée sur les
côtes.
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Pathologie :
Pneumothorax = fait qu'on mette de l'air entre les 2 feuillets de la plèvre.
– Arrive plus fréquemment aux (jeunes) hommes longilignes.
– Se produit de façon soudaine, fais très mal et se traduit par une gène respiratoire. Le poumon se
rétracte complètement et les alvéoles ne peuvent plus se développer. Sur un sujet jeune, l'autre
poumon peut prendre le relais le temps d'arriver à l'hôpital.
– On soigne avec un drain, on aspire l'air pour recoller les deux feuillets l'un contre l'autre.
– Si il y a une récidive, on utilise des techniques plus forcées : on applique du talc (corps étranger) qui
va irriter les plèvres qui vont cicatriser l'une contre l'autre.
– Autre cause de pneumothorax = coup de couteau, ou encore lors des dissections avec introduction
d'air quand on décolle avec le bistouri.
Coupe histologique du poumon :
–
–
Poumon sous forme d'une éponge, avec de l'air, des macrophages, la cloison inter-alvéolaire et la
plèvre viscérale, collée sur le poumon.
Cette plèvre viscérale est bordée par un mésothélium (important à savoir car il existe des cancers du
mésothélium).
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