Bulletin N° 15 du 06 octobre 2014 INFORMATIONS Peu de ravageurs et maladies observés ces dernières semaines. Les feuilles des arbres et arbustes caducs commencent à tomber. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez devenir observateur pour le réseau d’épidémiosurveillance ! Observations de la période réalisées sur les sites suivants : Nanterre – Paris - Rueil Malmaison – Colombes – Evry - Montreuil – L’Hay les roses – Sceaux – Saint Germain Lès Arpajon – Domont – Vincennes - Vitry Dans ce bulletin, le risque présenté sous la forme ci-contre Risque esthétique représente le risque de dépréciation esthétique et Risque physiologique commoditaire (aspect visuel affecté de la plante et nuisances Risque sanitaire sur mobilier urbain ou tout bien), le risque physiologique que représente la présence de l’organisme nuisible sur le développement et la vie de la plante, ainsi que le risque sanitaire qui est le risque représenté par le nuisible pour la santé humaine (cas des chenilles urticantes, des champignons aux spores allergènes, des insectes piqueurs, ...). Ces risques sont estimés à partir des observations faites sur les parcelles observées et illustre le risque futur lié à une présence actuelle. Ils sont amplifiés notamment si les végétaux étaient déjà attaqués en année N-1, si les végétaux sont situés dans une zone de prestige, si les végétaux ont une forte valeur patrimoniale ou historique. Ils peuvent être amplifiés ou amoindris en fonction de l’évolution des conditions météorologiques qui n’entrent pas dans le calcul du risque. Conditions climatiques Une baisse des températures et quelques pluies sont prévus cette semaine et la suivante. Page 1 sur 8 Nul Faible Moyen Fort Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 Tableau synthétisant la présence des nuisibles observée et son évolution sur les sites suivis (présence directe du nuisible ou importance du dégât) Présence nulle Présence faible Présence modérée Evolution par rapport au dernier bulletin : Croissante stagnante en baisse RAVAGEURS Pyrale du buis Puceron vert/rose du rosier Mineuse du marronnier Acarien du tilleul Puceron du tilleul Cochenilles Tigres asiatiques du piéris Présence importante MALADIES Généralisé Ponctuel Généralisé Maladies des buis Généralisé Oïdiums Ponctuel Oïdium, rouille, tache noire et Ponctuel mildiou du rosier Ponctuel Ponctuel Ponctuel Ponctuel Les ravageurs • Pyrale du buis Situation actuelle : Sur les différents sites suivis, des chenilles de stade L1 à L5 sont observées. Les captures continuent dans les pièges posés. Reconnaissance : La chenille est verte avec des rangées longitudinales de points noirs et de poils drus clairs. Sa capsule céphalique est de couleur noir luisant. Elle n’est pas urticante. Les papillons sont blanc nacré avec les marges marron irisées de violet, ou inversement. Dégâts : La larve du papillon de la pyrale du buis se nourrit lorsqu’elle est très jeune en décapant les feuilles de buis. En grossissant, elle consomme ensuite la totalité du limbe, laissant derrière elle les tissus périphériques de la feuille, le pétiole et parfois la nervure centrale. Cet insecte a une tendance à la pullulation ce qui en fait un ravageur redoutable pour les buis. En cas de forte défoliation, les chenilles consomment le bois. Risque esthétique Risque : les risques de dépréciation esthétique et Risque physiologique physiologique pour les buis sont très forts actuellement, Risque sanitaire surtout sur les buis de broderies, les buis de bordures des zones de prestige. Les risques sont amplifiés lorsque le ravageur était déjà présent en 2013. Technique de gestion alternative du moment : ramasser les chenilles et les cocons de nymphose à la main, tailler les rameaux atteints, mettre un coup d’eau sous pression sur les buis (éviter cette Page 2 sur 8 Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 technique s’il y a des maladies, ou en zone ombragée et humide dans lesquelles l’eau peut augmenter les risques liées aux maladies). Des pièges à phéromones permettent de suivre l’évolution du vol des papillons. • Acariens du tilleul Situation actuelle : Les populations de cet acarien sont en stagnation. Cela est notamment du aux tailles en vert qui ont eu lieu au mois d’août sur certains sites, à la présence notable d’auxiliaires actifs et à la chute des températures. Dégâts : Pour se nourrir, les acariens prélèvent la sève dans le parenchyme des feuilles ce qui entraine rapidement un feuillage à l’aspect jaune-grisâtre, suivi souvent du desséchement des feuilles et leur chute précoce. L’acarien du tilleul fabrique un réseau de toiles qui sont visibles en face inférieure des feuilles. Risque : les trois risques sont à présents nuls étant donné que nous sommes en fin de saison. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Technique de gestion alternative du moment : une taille en vert peut réduire les populations et retarder les dégâts, tout comme un arrosage à l’eau sous pression. • Mineuse du marronnier ( Cameraria orhidella) Situation actuelle : Les vols de la mineuse du marronnier se poursuivent. Les zones plantées de marronniers sont surchargées de papillons. Les dégâts sont de plus en plus importants et une part importante des feuilles sont tombées. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Reconnaissance, dégâts, risque, technique de gestion alternative du moment : Cf. BSV 8 Page 3 sur 8 Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 • Dégâts de mollusques sur divers végétaux Situation actuelle : des dégâts de limaces et escargots sont visibles actuellement sur de nombreuses plantes fleuries telles que les hostas. Dégâts : les limaces et escargots mangent les feuilles et parties tendres des plantes molles. Ils laissent souvent après leur passage une couche luisante et sèche de bave et leurs crottes. Risque : Dans les zones les plus touchées, le risque esthétique peut être fort. Le risque physiologique est fort aussi car ces ravageurs peuvent sectionner les collet des plantes. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Technique de gestion alternative du moment La pose de pièges divers (piège à bière, piège refuge, ...) est possible toute l’année. • Tigre du piéris Situation actuelle : Les dégâts de cette année sont très impressionnants sur les sites infestés par ce ravageur invasif. En ce moment, on ne voit plus que les adultes encore en train de se nourrir sur les feuilles et un nombre très important de déjections en face inférieure des feuilles. Reconnaissance : les larves et adultes vivent au revers des feuilles de plusieurs plantes de terre de bruyère, notamment les piéris, les rhododendrons et azalées. Les adultes sont de minuscules punaises (< 3 mm) dont les ailes sont comme un vitrail noir et blanc. En septembre les femelles pondent le long des nervures des feuilles et début mai les jeunes apparaissent. Dégâts : les adultes sucent la sève des plantes jusqu’à affaiblissement de ces dernières, entrainant ainsi une décoloration puis la chute des feuilles. Risque : Les risques esthétique et physiologique sont globalement encore forts sur ces plantes car elles sont persistantes. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Page 4 sur 8 Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 Les maladies • Complexe de maladies sur buis (Cylindrocladium buxicola, Volutella buxi, ...) Situation actuelle : Les attaques sont globalement assez faibles ces derniers jours grâce aux températures qui montent beaucoup en journée séchant la rosée assez rapidement pour éviter des contaminations. La surveillance est de rigueur, notamment à cause de la chute des températures et des pluies qui sont attendues. Reconnaissance et dégâts : Ces champignons provoquent le dépérissement des feuilles et des rameaux. Les principaux symptômes sont les suivants : - des nécroses sous forme de stries noires sur les rameaux (Cylindrocladium buxicola), - parfois des taches claires entourées d'un liseré noir et d'un halo de couleur rouge ou des taches grise-marron sur les feuilles - dessèchement et chute très rapide des feuilles du rameau. Parfois de jeunes pousses reprennent au dessus de la nécrose mais en général ces poussent meurent avec l’attaque suivante laissant au final le rameau mort et sec. Risque : Les risques de dépréciation esthétique et physiologique pour les plantes sont forts, notamment dans les zones de prestige déjà fortement attaquées cet été et l’année dernière. Ces buis sont à surveiller de près. Pour les autres sites, ces risques sont tout de même globalement forts. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Technique de gestion alternative du moment : aspirer un maximum de feuilles tombées au sol, tailler les rameaux présentant des stries, quelques centimètres, si possible, en-dessous de cellesci et les rameaux présentant les taches, aérer les buis pour permettre une évaporation rapide de l’eau qui, si elle stagne, favorise l’infection. Eviter au maximum d’arroser les buis. Désinfecter les outils de taille. • Oïdiums sur divers végétaux Situation actuelle : Les attaques d’oïdium sont très présentes actuellement sur différentes espèces de végétaux : fusains, rosiers, lagerstroemia, érables, platanes, chênes, Prunus ornementaux, Catalpa mais aussi sur cléomes, dahlias, pétunias. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Reconnaissance, dégâts, risque, technique de gestion alternative du moment : Cf. BSV 8 Page 5 sur 8 Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 • Tache noire du rosier Situation actuelle : Pas d’évolution notable de la maladie cette semaine. Celle-ci est toujours présente de façon hétérogène sur les variétés en fonction de leur sensibilité et de leur implantation. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire Reconnaissance, Dégâts, Risque, Technique de gestion alternative du moment : Cf. BSV 8 • Mildiou du rosier Situation actuelle : La maladie continue de progresser sur de nombreux rosiers de la région, notamment à l’Haÿ Les Roses, Rueil-Malmaison, à cause de l’humidité la nuit et le matin et des températures douces actuelles. Reconnaissance et dégâts : Le mildiou se caractérise par des taches brun foncé dont les bords ne sont pas définis. Ces taches Symptômes de mildiou sur feuille de rosier apparaissent sur les feuilles en période douce et humide. Risque : Les risques physiologique et sanitaire sont nuls et le risque esthétique est moyen étant donné la période tardive. Technique de gestion alternative du moment : Diminuer la densité des plantes afin de favoriser l’aération, éviter l’arrosage par aspersion et éviter l’arrosage le soir ou la nuit, ramasser et brûler les feuilles mortes et les parties végétales contaminées. Risque esthétique Risque physiologique Risque sanitaire • Rouille et fil rouge sur gazon d’ornement Situation actuelle : La rouille et le fil rouge sont visibles actuellement sur les gazons d’ornement. Reconnaissance et dégâts : La rouille se caractérise par des taches de couleur rouille sur la face supérieure des feuilles et par la présence, au revers de ces taches, d’amas poudreux de couleur rouille. Le gazon roussit et sèche. Le fil rouge développe un mycélium rouge à côté des feuilles de graminées ce qui donne un aspect rougis au gazon. Risque esthétique Risque : Le risque sanitaire est nul et les risques Risque physiologique physiologique et esthétique sont nuls à faibles. Risque sanitaire Technique de gestion alternative du moment : Apporter un engrais azoté et diminuer les arrosages réduisent les attaques de ces deux maladies. Page 6 sur 8 Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 Rouille sur gazon d’ornement Fil rouge sur gazon d’ornement Zoom sur … Le Buddleia davidii, une invasive en espaces verts Buddleia davidii (Franchet) est un arbuste originaire de Chine, abondamment utilisé comme plante d’ornement dans les jardins d’agréments ainsi que dans les haies. Il est apprécié, entre autres, pour l’abondance de sa floraison et la forte appétence de ses fleurs pour les insectes. En ville, l’arbre à papillons, comme on le surnomme, colonise les milieux perturbés généralement ouverts comme les voies de chemin de fer, les bords de routes et d’autoroutes, les murs, les chantiers, les friches et les ruines mais aussi les plages de graviers, les zones abandonnées des gravières et les sites remaniés sans végétation. Il colonise les terrains secs mais également les bords de cours d’eau suite à une mise à nu après des crues ou des inondations. Cet arbuste est particulièrement invasif car chaque plante peut produire jusqu’à 3 millions de graines. Le risque de dissémination est particulièrement élevé car il s’installe dans les sols même les plus difficiles (calcaires, séchant…). Il est résistant aux attaques de la plupart des insectes herbivores. Les feuilles sont appétentes pour les bovins et les caprins, mais il possède une résistance à l’herbivorie (production de composés de défense spécifiques + développement de stratégie lui permettant de survivre à la défoliation. Il présente par ailleurs une faible susceptibilité aux maladies. Situation actuelle : Une espèce « marron plate » a été trouvée dans un jardin de particulier en Page 7 sur 8 Bulletin N° 14 du 19 septembre 2014 Moyens de gestion : - Évitez de le planter ou privilégiez des variétés stériles - Coupez les inflorescences fanées avant qu’elles ne fructifient permet de limiter la propagation des semences. - Arrachage des jeunes plants dans les premiers stades de l'invasion. Cette méthode permet de contrôler partiellement la présence de l’espèce. - Dessouchage/Tronçonnage : ces moyens de lutte ne sont applicables que sur de faibles peuplements au stade initial d’envahissement. Il est nécessaire d’éliminer les individus arrachés qui risquent de bouturer. Des précautions doivent être prises pour éliminer les débris de l’arbuste parce que la tige et les fragments de racines se régénèrent facilement. L’élimination des plantes doit donc impérativement se faire par incinération et non par compostage. Par ailleurs, les perturbations du milieu occasionnées par le dessouchage/tronçonnage des jeunes pousses ou des arbustes de Buddleia favorisent leur reprise. Après arrachage, la plantation d’espèces indigènes est donc intéressante afin de limiter la repousse des arbustes. Invasion de buddleias dans une friche urbaine Rédaction : FREDON Ile de France – contact : [email protected] Comité de relecture: Fredon IdF, Chambre interdépartementale d'agriculture d'Ile de France, SRAL. Pour recevoir le Bulletin de Santé du Végétal par courrier électronique, vous pouvez en faire la demande par courrier électronique à l'adresse suivante [email protected] en précisant le(s) bulletin(s) que vous désirez recevoir: grandes cultures – pomme de terre – légumes industriels, arboriculture, maraîchage, pépinière – horticulture, zones non agricoles. Le Bulletin de Santé du Végétal est édité sous la responsabilité de la Chambre Régionale d’Agriculture d’Ile de France sur la base d’observations réalisées par le réseau. Il est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre Régionale d’Agriculture dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les professionnels pour la protection de leurs cultures. Tout document utilisant les données contenues dans le bulletin de santé du végétal Ile de France doit en mentionner la source en précisant le numéro et la date de parution du bulletin de santé du végétal. Page 8 sur 8