S1 - EG - Economie Générale ECONOMIE GENERALE SOMMAIRE I/ INTRO II/ LES PRINCIPAUX COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE TRADITIONNELLE CH1 : Le circuit économique et la mesure de l’activité économique nationale S1 : L’approche globale (holisme) S2 : Les flux et le circuit économique simplifié S3 : La mesure de l'activité économique nationale CH2 : La production S1 : Les concepts de production CH3 : L’investissement S1 : Les mobiles de l'investissement S2 : Le principe d’accélération S3 : Incertitude et tendance récente de l’investissement CH4 : La consommation S1 : Les choix individuels du consommateur : l’analyse néoclassique S2 : Analyse macroéconomique : analyse keynésienne S3 : Normes de consommation, normes de production et les tendances récentes de la consommation CH5 : Les dépenses publiques S1 : Les dépenses publiques, une composante du budget de l’Etat S2 : L’impact de la politique budgétaire sur l’activité économique S3 : les différents types d’intervention : théorie économiques et rôle de l’Etat CH6 : L’exportation S1 : L’incidence des relations extérieures sur l’activité économique S2 : Evolution des structures du commerce extérieur français S3 : Position théorique du commerce extérieur Page 1 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH7 : La formation de l’équilibre macro-économique chez les néoclassiques S1 : Détermination de l’emploi et de la production S2 : Le marché des biens et des services S3 : Le marché de la monnaie CH8 : Le modèle keynésien d’équilibre S1 : L’équilibre de sous-emploi S2 : Le rôle de l’Etat CH9 : Le modèle IS-LM (Hicks Hansen) S1 : L’équilibre sur le marchés des b&s S2 : La demande de monnaie S3 : L’équilibre sur le marché de la monnaie S4 : La détermination du point d’équilibre CH10 : La croissance et les fluctuations de l’économie S1 : Notion de croissance et de fluctuation S2 : La croissance et les fluctuations de l’économie de nos jours S3 : L’atténuation des fluctuations économiques et l’instabilité financière CH11 : La croissance économique S1 : les étapes de la croissance économique S2 : Les facteurs de production de la croissance économique Page 2 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale I/ Intro / !\ L’économie est omniprésente (choix publics/privés) : (Élections, l’Etat joue un rôle important dans l’économie) L’économie a deux conceptions : o Science humaine (sociale) Derrière le fait de produire (consommer), les comportements humains ne sont pas réduits à une simple rationalité. H.DENIS : « l’objectif de l’économie n’est pas le seul problème des rapports entre l’individu et la richesse, c’est aussi et surtout celui des rapports que les hommes louent entre eux dans la recherche de moyens propres à satisfaire leurs besoins et de l’évolution de ces rapports » o Science exacte (comme les maths…) (=> bcp de modèles économiques) Science des choix L.ROBBINS : « c’est une science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des faims et des moyens rares qui ont des usages alternatifs » => Calcul économique des richesses et de leur répartition ; Comment accéder à ces richesses ? (tenir compte des revenus des prix…) LE DEBAT ENTRE CES DISCOURS EST-CE QUI PERMET D’AVANCER Page 3 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale II/ LES PRINCIPAUX COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE TRADITIONNELLE 1) CLASSIQUE (XVIII) Apparaît en même temps que la production industrielle, XVIII Scholastiques = auteurs (religieux) s’intéressant aux prêts d’argent, le juste prix. Le Juste prix est le prix ne lésant ni le consommateur ni le producteur. Il y a un phénomène de récurrence (des analyses existaient, ont disparu et reviennent aujourd’hui). Ex : revenu minimum (now RSA) ce sont des SUJETS A LA MODE. Mercantilisme (XVI -> XVIII) : Pratique économique qui a perduré pendant 3 siècles. C’est considérer le commerce comme une manière d’enrichissement. Commerce international. L’objectif est d’avoir la balance commerciale la plus excédentaire possible. La plupart des mercantilistes sont des hommes d’Etat, des ministres… Ex : COLBERT (ministre de Louis XIV) L’Ecole classique : école britannique/écossaise (A.SMITH, D.RICARDO, T.MALTHUS, J.B.SAY (-> sucre Begin Say)). A.SMITH : philosophe à Glasgow, publié : La Richesse des Nations en 1776 Division du travail (manufacture d’épingles…). La richesse peut augmenter grâce à la division du travail. On recherche son intérêt personnel, l’intérêt propre de l’individu ; on centre l’intérêt sur l’individu. Si chaque individu ne se préoccupe que de son propre intérêt, cela mènera au bien général. Principe de la MAIN INVISIBLE (harmonie naturelle), recherche du plus de liberté possible. SMITH veut libéraliser l’économie L’Etat doit intervenir dans les infrastructures (contrairement à ce que pensent les ultralibéraux d’aujourd’hui). Libre fonctionnement du marché, il est aussi partisan de la concurrence sur les marchés. Page 4 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale T.MALTHUS (XIX) Thèses sur la population La population augmente à un rythme géométrique (2, 4, 16…) alors que les richesses augmentent à un rythme arithmétique (1, 2, 3…). on va donc buter sur le problème des ressources. Idée de développement durable. Pas de politique sociale pour aider les pauvres : Double frein alternatif : o Frein positif : manque de richesses => manque de nourriture => baisse de la population o Frein préventif : restreindre les naissances (célibat, recul de l’âge de mariage…) D.RICARDO (XIX) (homme politique élu à la chambre des communes) C’est un commerçant et un propriétaire foncier (terres). Il développe plusieurs analyses : Théorie de la valeur travail : la valeur du bien est propre au nombre d’heures passées à sa production (non à son appréciation). Théorie de la répartition : comment doit-on répartir les richesses ? Par le salaire Par le profit Par la rente (propriétaires fonciers (terres)) Théorie de la rente (only secteur agricole céréalier) : toutes les terres n’ont pas la même fertilité/taille... Page 5 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Si le profit diminue, les investissements deviennent de moins en moins rentables Ralentissement de l’activité économique Etat de stagnation Arrêt de l’investissement Il faut supprimer le protectionnisme agricole Possibilité d’acheter à d’autres pays CORN LAWS Chaque pays doit se spécialiser dans le domaine dans lequel il a le plus d’avantages. C’est l’ordre économique naturel *fin de l’école classique* J.B.SAY (libéral) Vulgarisateur de la pensée d’A.SMITH Loi des débouchés => l’offre crée sa propre demande (toute production va trouver sa propre demande (son débouché) (pas de surproduction)). Page 6 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) NEOCLASSIQUE (XVII – XVIII) Rénovation de la pensée classique en réponse au Marxisme, c’est un changement sur le fond. Les NEOCLASSIQUES rejettent la théorie de la valeur travail de D.RICARDO. Théorie de la valeur utilité (si utile, alors il y a valeur). 3 grandes écoles NEOCLASSIQUES : & Ecole de Cambridge -> Marshall Ecole de Lausanne -> Walras – Pareto Ecole de Vienne -> Menger L’individu est un agent économique rationnel, c’est un HOMOECONOMICUS (individu indépendant). Il établi des choix rationnels en fonction de ses moyens, des prix, de ses envies… Il peut être consommateur ou producteur. Si l’économie fonctionne en toute liberté, on va tendre vers un équilibre général (emploi, stabilité des prix, pas de pénurie, pas de surproduction). L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie. L’analyse marginaliste : inspirée des néo-classiques, c’est une méthode formelle de calcul économique. On s’intéresse aux comportements à la marge (ex : la satisfaction qu’apportera un second verre d’eau). Rejet de la valeur travail au profit d’une valeur subjective (qui dépend de chaque individu) valeur d’usage, d’échange. Page 7 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) La pensée marxiste K.MRX : Le Capital (1867) : œuvre dans laquelle il montre que le système capitaliste correspond à une phase historique : esclavagisme, féodal, capitalisme, socialisme et enfin : le communisme. Il distingue le capitalisme comme un mode de production. Force productive : ensemble des ressources matérielles et humaines, elles interviennent dans la production rapport de production. Rapport de production : rapports de productivité sur les ressources matérielles et les relations entre les différents agents rapports d’exploitation : le capitalisme exploite le prolétariat. Théorie de la valeur travail : les biens ont une valeur en fonction du travail incorporé pour le réaliser. La seule différence entre le système capitaliste et le système moyenâgeux est que dans le système capitaliste, l’ouvrier n’est pas propriétaire des biens qu’il a produit, il vend sa force de T. Plus-value : ce que l’ouvrier crée en plus dans la journée. Taux de profit : plus-value/C+V (consommation = K constant, V = K circulaire) C/V = composition organique du capital. Progressivement, le capitalisme se développe, les entreprises sont de plus en plus C (machines) et de moins en moins V (T) (car plus efficace et moindres coups de production). Selon Marx, le système capitaliste a en lui les germes de sa propre destruction. Page 8 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 4) Le discours Keynésien (J.M.Keynes) La Révolution Keynésienne 1936 : Théorie générale de l’Emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Keynes conteste l’analyse des néo-classiques : Remise en cause des vertus de la concurrence : il peut y avoir des périodes régulières de crises ne pouvant se résoudre elles-mêmes, SEUL L’ETAT DOIT INTERVENIR (contraire au néo-classiques) Point de vue macro-économique (néo-classiques = vision micro) : il faut se concentrer sur les grandes variables (consommation des ménages, production nationale, investissement…). Pour augmenter l’emploi, il faut augmenter l’activité et pour cela, il faut augmenter la demande Donc la demande crée l’offre (différent de ce que dis J.B.SAY). 5) Les débats contemporains Approfondissement des pensées néo-classiques : _ HAYEK : ultralibéraliste (thèse) : s’oppose au salaire minimum (car pertes pour l’entreprise) _ Ecole du Choix Public (Public Choice) aux USA : Y a-t-il une opportunité à garder des entreprises dans le secteur publique ? Car si l’on privatisait, il y aurait un meilleur rendement. Effet d’éviction : effet produit quand l’Etat intervient dans l’économie (souvent au détriment du secteur privé). _ Théorie de l’offre (courbe de Laffer) : si trop d’impôts, dé-incitation au travail. Objectif : réduire le prélèvement obligatoire. _ Les postkeynésiens s’intéressent aux politiques budgétaire et monétaire avec le modèle ISLM (fait de jouer avec ces politiques pour modifier les niveaux d’activité). _ Keynésionnisme du déséquilibre : montre que les ajustements sur les marchés peuvent se faire par les quantités et par les prix _ Les néo-keynésiens : établir les causes de l‘inertie dans les évolutions des grandeurs nationales (sur la base d’hypothèses, rationalité…). Page 9 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH1 : Le circuit économique et la mesure de l’activité économique nationale S1 : L’approche globale (holisme) L’économie est vue comme un circuit, on la pense comme un tout. F.QUESNAY (18ème siècle) : physiocratie : l’économie est un circuit sur lequel circulent des richesses. Les propriétaires fonciers sont au cœur du système. On dispose d’instruments pour mesurer la comptabilité nationale. 1) Rappel historique La comptabilité nationale se construit à la fin de la 2GM (l’Etat intervient donc dans l’économie). Dés le 18ème, il y a volonté de comptabiliser les richesses du pays. La richesse d’un pays est sa puissance. A la période contemporaine, l’Etat se dote d’instruments pour mesurer sa richesse (like INSEE = « Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques »). La comptabilité nationale a connu sa première version en 41. En 50, on va construire un système de comptes normalisés qui seront utilisés par tous les pays occidentaux pour faciliter les comparaisons. Fonctionnement : elle saisie tous les flux économiques puis évalue quantitativement ces flux. 2) Les facteurs économiques Les sociétés non financières (entreprises) : unités institutionnelles dont la fonction économique principale est de produire des biens et des services. Elles tirent la moitié de leurs ressources de la vente de leur production de b&s (entreprises privées et publiques) Les ménages : consommer est leur première fonction, ils sont classés en CSP. Les sociétés financières : fonction = financer l’économie, transformer l’épargne et la redistribuer (assurances). Fonction = garantir un paiement en cas de réalisation de risques. Les administrations publiques : fonction = production de biens et services non marchands destinés à la collectivité et à la répartition du revenu et du patrimoine o 3 rubriques : administration publique centrale (Etat + quelques organisations) administrations publiques locales (région, département, communes…) administrations de sécurité sociale (CAF, CNAV, CAÔ…) Institutions à but non lucratif au service des ménages (leurs ressources proviennent des ménages ainsi que des administrations publiques) : elles interviennent dans des domaines variés (monde associatif (sport…).) Reste du monde : regroupe toutes les opérations qui s’effectuent entre les unités institutionnelles et les non-résidents, c'est à dire, ceux qui résident dans la communauté EU, les autres pays… Page 10 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) Les opérations Les actions économiques font des opérations dans le champ de l’économie que l’on classe en 3 rubriques : a) Les opérations sur les biens et services Production, consommation, investissement, X, importation (PCIXM). Ces opérations sont reliées entre elles par une égalité : 𝑃 + 𝑀 = 𝐶 + 𝐼 + 𝑋 (Où P + M = offre (ressources), C = Ci et Cf et C + I + X = demande (emplois)). T = travail Page 11 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale b) Opérations de répartition Opérations de distribution ou de redistribution. 2 types de revenus : Revenus issus de la production (en Travaillant) Revenus issus d’un mécanisme redistributif : on nous enlève une partie de notre salaire pour le redistribuer (cotisation, retraite…) (ex : ISF, retraite, RMI, allocs…). c) Opérations financières Opérations s’attachant à définir le financement de l’économie, il modifie les créances et les dettes (ex : opérations par lesquelles les capacités de financement sont mises en relation avec les besoins de financement) Elles sont la contrepartie : D’une opération sur les biens et services D’une opération de répartition (payer ses impôts par chèque) Plusieurs supports ; comme les instruments de paiement (chèques, cb…), de placements (actions, livrets bancaires…) ou de financement (prêts). Page 12 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S2 : Les flux et le circuit économique simplifié La production est le point de départ dans un circuit économique, c'est la base. Elle permet le départ de ce circuit. L'importation fait partie de a production. 1) La notion de flux Flux = actes économiques (dépôt d'argent dans une banque, dépenses...) mettant en relation des agents/acteurs économiques. Ces opérations sont saisies à partir de flux : 2 sortes de flux : _ Flux réels (lorsqu'on vend un produit, il y a un échange de marchandise) : tous les flux réels ne font pas l'objet de flux monétaires (Ex : opération d'amortissement : il n'y a pas de flux monétaire) (Ex : quand on fait un achat à crédit : on achète un bien, mais le remboursement se fait progressivement) _ Flux monétaires (échange moyennant rémunération (argent)) : ils mesurent l'activité économique. Quand on comptabilise tous les flux monétaires, on ne tient pas compte de la hausse des prix (problème de l'inflation). Page 13 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) Représentation simplifiée de la réalité économique : le circuit a) Présentation du circuit en présence des ménages et des entreprises IL faut que les entreprises anticipent un bon niveau de production (puis le profit généré). Page 14 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale b) Page 15 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale c) Les limites d'une telle production Limite : l'ensemble des conditions pour que le circuit soit bouclé est réuni. L'Etat a deux solutions pour compenser des dépenses qui ne correspondaient pas à des recettes : L’emprunt : il s'endette La création monétaire On doit également prendre en compte un autre agent : "une extérieure". Page 16 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale En effet, aucune économie ne vit en autarcie complète puisque des flux circulent entre les nations. Ainsi, une partie des dépenses peut être faite à partir de produits importés. Il n'y a donc aucune incidence sur la production nationale. L'acquisition de biens à l'étranger aussi bien dans le domaine de la consommation que dans celui de l'investissement représente une fuite des capitaux. Cette fuite peut être compensée par les exportations. (L’égalité n'est pas automatique car les imports/exports ne sont pas forcément les mêmes) S3 : La mesure de l'activité économique nationale Agrégats = valeurs synthétiques (le plus connu est le PIB, PNB, Y national, C, S, formation de K fixe...). 1) Notion Produit Intérieur Brut et de valeur ajoutée. PIB = l'ensemble des biens et services produits dans une économie nationale pendant une période donnée et qui sont disponibles pour des emplois finals (Cf, I, variation de stock et X). Il s'exprime par rapport à la valeur ajoutée : PIB (évalué au prix du marché) = VA/nombre de travailleurs (auxquels on ajoute la TVA et les droits de douane). 𝑉𝐴 = 𝑃 − 𝐶𝑖 VA = contribution productive de chaque employé. Comment peut-on évaluer la production non marchande ? (ex : comment prendre en compte les services publiques ?) Pour les administrations, la production marchande pourrait être égale à son coût. Rémunération des salariés + amortissement du K. Les biens non marchands ne sont pas seulement produits par les administrations. Il y a également les ménages (ex : éducation des enfants, activités ménagères = activités gratuites non prises en compte). Page 17 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Deux activités non marchandes prises en compte dans la comptabilité nationale : Les jardins familiaux Le logement (ex : quand on n’est pas propriétaire, on paye un loyer -> rémunération donc comptabilisé) Le PIB peut aussi être calculé par rapport à la demande et aux emplois. 3 destinations du PIB : I X Stockage L'INSEE effectue des enquêtes de consommation des ménages. Les entreprises : L'I des entreprises et les stocks dont elle dispose sont évalués en fonction des déclarations fiscales des entreprises. Les X sont évaluées à partir des statistiques douanières. Les administrations : 𝑃𝐼𝐵 + 𝑀 = Cf + Ci + I + X + G (dépenses gouvernementales) (RESSOURCES (+ TVA + DD (droits de douane))) (EMPLOIS => évalués au prix du marché) 𝑃 − 𝐶𝑖 + 𝑇𝑉𝐴 + 𝐷𝐷 = 𝐶𝑓 + 𝐺 + 𝐼 + (𝑋 − 𝑀) 2) Evaluation à prix courant et évaluation à prix constant Quand on évalue le PIB, on l'évalue avec une unité monétaire (en UE : l'€). Cette unité monétaire permet d'avoir des productions différentes. Cependant, les prix ne sont pas stables. Evaluation à prix courant : évaluation faite à un moment donné (Q 2007 X prix 2007). Evaluation à prix constant : évaluation faite sur une durée (Q 2007 X prix 2006). Page 18 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH2 : La production L'histoire économique nous montre comment les hommes se sont organisés pour produire. Au départ, il s'agit d'une production de subsistance (autoconsommation). Puis il y a eu une production sociale (au niveau d'une région) accompagnée d'une évidente division du travail. Today, il y a diversité et complexité de la production (biens agricoles, non agricoles, production de services) dont une grande partie de ces biens produits sont marchands, certains sont non marchands (autoproduction). Si la comptabilité nationale retient surtout l'ensemble de ces éléments, la théorie économique est davantage centrée sur la production industrielle. S1 : Les concepts de production L'activité de production se matérialise par l'output et l'input. L'output n'a été possible que par la combinaison d'un certain nombre d'inputs (MP, biens intermédiaires, machines, L). Toute production nécessite l'utilisation d'un certain nombre d'inputs. On parle de facteurs de production. L’analyse classique a retenu 3 facteurs de production : Le facteur travail Le facteur capital Le facteur terre (foncier, MP...) La théorie néoclassique ramène l'ensemble des inputs à 2 facteurs : Le travail Le capital Page 19 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Le premier problème de la production est le choix de la meilleure combinaison de ces facteurs de production : L 200 150 150 50 A B C D capital 6 10 10 40 La combinaison A nécessite beaucoup de travail et peu de capital => faible intensité capitaliste. La combinaison D nécessite peu de travail et beaucoup de capital => forte intensité capitaliste. On élimine donc la combinaison possible B (car inefficace). Le choix de la meilleure combinaison dépendra du L, du prix et du K. Prix des facteurs Coût de la production K L A C D Cas 1 50 3 200X3 + 6X50 = 150X3+10X50= 50X3 + 40X50 = 900 950 2150 Cas 2 20 5 200X5 + 6X20 = 150X5+10X20= 50X5 + 40X20 = 1120 950 1050 Cas 3 15 5 200X5 + 6X15 = 150X5+10X15= 50X5 + 40X15 = 1090 900 850 Quand le coût de travail est faible, on a intérêt à choisir la combinaison A. Quand le coût de travail est moyen, on a intérêt à choisir la combinaison B. Quand le coût de travail est élevé, on a intérêt à choisir la combinaison C. Page 20 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 1) La productivité des facteurs La production est le résultat de 2 facteurs qui peuvent être fixes ou variables : Facteur fixe : la quantité de ce facteur qui est nécessaire pour produire reste inchangée quel que soit le niveau de la production. Il se traduit par une dépense constante (appelée : coût fixe) Facteur variable : la quantité de ce facteur nécessaire pour produire un bien varie en fonction de la production réalisée. Il se traduit par un coût variable. La productivité totale d'un facteur est la quantité du bien fixe qui peut être obtenue en combinant une quantité variable de ce facteur avec une quantité fixe de l'autre facteur (le facteur K). Productivité du travail : volume P/volume L Productivité totale : Volume de la P/f (L + K utilisé) Productivité moyenne : (Où K reste inchangé) (Où 𝐿 = 𝑓 Productivité totale/quantité de L 𝐿 + 𝐾 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠é 𝐿 ) Productivité marginale (moyenne) : Productivité marginale : accroissement de la production produite par une unité supplémentaire d'une unité de production : ∆X/∆L (variation Q sur variation L) Les productivités moyenne et marginale augmentent, sauf à un certain seuil où elles diminuent Productivité moyenne = variation de la productivité totale induite par une hausse unitaire de la quantité incorporée du facteur. Cas pratique : Productivité totale Productivité moyenne (marginale) Productivité du travail 1 43 43 2 160 80 112 3 330 110 190 4 600 150 270 5 900 180 300 Page 21 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Lorsque la productivité marginale est à son maximum, c'est que nous sommes dans la phase des rendements croissants (phase 1). A partir du point B, il y a un changement dans le rythme de rendement. Il faut modifier le rapport entre le travail et le capital pour pouvoir moduler cette loi des rendements décroissants. La loi des rapports décroissants est une loi qui détermine deux phases principale : Quand on augmente la quantité de travail en phase de rendement croissant, la production augmente de manière plus que proportionnelle Quand on augmente la quantité de travail en phase de rendement décroissant, la production augmente de manière moins proportionnelle Tant que la productivité marginale est supérieure, on constate que la productivité moyenne augmente. Quand elle passe en dessous, la productivité moyenne commence à diminuer. Page 22 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) La notion d’iso produit (ou Isoquant) P = f (K, L) veut dire que le capital et le travail sont des facteurs de la production. Isoquant = niveau de production permettant de combiner du travail et du capital dans des proportions variables. Pour ce niveau de production, les combinaisons de capital et de travail sont de possibilités infinies. (Si on voulait une plus forte production, on devrait augmenter le capital ET le travail. Page 23 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) Le taux marginal de substitution technique C'est le taux qui permet de calculer le rapport selon lequel on peut substituer du capital au travail (ou l'inverse) pour obtenir le même niveau de production. Par définition, ce taux est négatif puisqu'on doit diminuer un facteur pour en augmenter un autre. Taux (TMS) = - (différence K / différence L) (CF : TMS) Si les résultats sont différents, c'est que le facteur travail n'a pas la même efficacité à tous les endroits (à cause de la loi des rendements décroissants). La substitution entre les facteurs s'effectue en fonction de leur productivité marginale, hors, la productivité marginale n'est pas constante, elle décroit au fur et à mesure qu'on utilise ce facteur de production. Le TMS est donc égal au rapport des productivités marginales des deux facteurs. dY = f`de K * dK+f` de L = 0 (où dY = dP (pour moi)) f` de K * dK + f`de L * dL = 0 f` de K * dK = -f`de L * dL (f` de K)/ (f`de L) = dL/dK = TMS f` de K = productivité marginale du K / dK f` de L = productivité marginale du L / dL Page 24 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 4) Les différentes formes de la fonction de production Les fonctions dites homogènes : Lorsque nous multiplions chacun des facteurs de production par un coefficient (petit t), alors la fonction est multipliée par t puissance a. Il y a divers degrés d'homogénéité. Quand les facteurs sont multipliés par t, les rendements sont croissants. Les fonctions dites substituables et complémentaires. Fonction substituables : fonctions où l'on peut remplacer un facteur par un autre Fonction complémentaires : fonctions où on ne peut pas remplacer un facteur de production par un autre. 5) Les coûts L'activité de production est caractérisée par des coûts qui sont composés d'éléments fixes et d'éléments variables. Les coûts fixes sont indépendants du niveau de production. Les coûts variables dépendent du niveau de production. Coût total = coût fixe + coût variable Coût moyen (ou coût unitaire)= Coût total / Q Coût marginal = variation coût total / variation Q Page 25 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Lorsque le coût marginal est au plus bas dans le graphique 2, il y a un changement de rythme dans le graphique 1. Les coûts totaux progressent d'une manière modérée par rapport à la quantité produite. La phase des coûts décroissants s'explique par le faible poids croissant des coûts fixes et par le fait que nous sommes dans une phase de rendements croissants (faible coût de production). La phase des coûts croissants s'explique par les rendements croissants (la modération des coûts fixes ne joue pratiquement plus). Tant que le coût marginal se situe en dessous du coût moyen, le coût moyen diminue. Dés qu'il se situe au dessus, le coût moyen augmente. Page 26 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale B) Quels sont les déterminants des coûts? Les coûts de production sont constitués par : Des coûts en capital Des coûts en Ci Des coûts en MP Des coûts en L Ces coûts subissent des variations pouvant être liées à des tendances de long terme, aux fluctuations de l'activité économique (le niveau taux d'intérêt joue sur les coûts de P, le taux de change), modalités d'organisation du travail et du PT. J. Schumpeter (théoricien de l'innovation) : le rôle du PT. Il détermine deux concepts : L'invention : découverte d'un principe nouveaux ou d'un produit nouveau L'innovation : mise en application de l'invention 5 catégories d'innovation : Fabrication d'un bien nouveau Introduction d'une nouvelle méthode de production L'ouverture de nouveaux débouchés pour un produit La découverte d'une nouvelle source de MP Réalisation d'une nouvelle organisation Innovation de produit et de procédé : De produit : se traduit par le lancement d'un nouveau produit -> apparition d'un nouveau marché. (Dépend souvent du GOÛT DU RISQUE des chefs d'entreprises, c'est l'entrepreneur qui est le recteur du PT) De procédé : ce qui conduit à la baisse du cout de production obtenue avec ou sans modification du rapport K/L. Page 27 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale C) Les autres variables qui influencent les coûts _ La courbe d'expérience (courbe d'apprentissage, courbe d'XP). Cette courbe traduit la baisse de coût qu'entraine l'expérience accumulée. _ L'économie d'échelle (Alfred Marshall) : réductions de coût permises par une augmentation de la taille des installations de production. L'accroissement de la taille d'une entreprise permet de réaliser des économies. L'industrie est soumise à deux types d'économie d'échelle : Les économies internes : dépendent des ressources des firmes individuelles, de leur organisation et de leur efficacité dans la gestion. les économies externes : favorisent la croissance des rendements. A. Marshall donne 3 raisons à cela : o les améliorations des méthodes et des moyens de transports qui deviennent accessibles à de nombreuses entreprises o les entreprises s'assistent mutuellement (ex : concentrées dans les mêmes lieux) o formation d'une main d'œuvre qualifiée qui profite à toutes les entreprises Externalité : effet positif ou négatif qu'entraine l'activité d'un agent économique à l'extérieur de ses activités ou que subi cet agent en provenance de l'extérieur. Une déséconomie d'échelle signifie qu'une trop grande organisation devient de plus en plus difficile à gérer (bureaucratisation). La théorie contemporaine voit surtout l'effet d'entrainement (concept : tout phénomène de croissance économique prend naissance dans un point précis et se propage dans l'ensemble de l'économie de manière plus ou moins illégale). Il y a des effets en amont et en aval (ex : barrage en amont et industries de collecte d'eau en aval). De BERNIES : Concept d'Industrie Industrialisante Il existe des séquences d'industrialisation qui enclenchent des véritable processus d'industrialisation. D'ou industries industrialisantes... qui mettent en place une cohésion industrielles cohérente, endogène etc. et entraine une multiplication des échanges. Page 28 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Mais ces industries ne sont pas les mêmes dans le temps et dans l'espace (ex : une entreprise industrialisante en France n'est pas la même qu'une entreprises industrialisantes en Algérie). Notion de filière production : ensemble articulé de l'activité économique intégrée, intégration consécutive à des articulations en termes de marché de technologie. Organisation du travail : étudier l'articulation des tâches mise en œuvre dans le cadre d'un processus de production. Tout processus du travail se traduit par une combinaison spécifique d'hommes et de machines. Taylorisme : double division du travail : Division verticale : séparation entre le travail manuel et intellectuel, appropriation par la direction des entreprises du savoir-faire des ouvriers par l'analyse scientifique des temps et des mouvements de travail division horizontale : partialisation des tâches Tout en faisant évoluer la production, il faut faire évoluer les salaires des ouvriers car on s'adresse à une plus grande partie de la population. Fordisme : Triple procès de la production : travail à la chaine Consommation de masse : 5$/jour Le travail à la chaine est de Ford : processus d e partialisation des tâches, de mécanisation (on remplace les individus par les machines) et de circulation des pièces (principe du convoyeur). 3 avantages techniques : Les pièces circulent automatiquement Économies en temps de travail Contrôle du rythme de travail de l'ouvrier Contrairement à Taylor, Ford va accorder une importance primordiale au problème des salaires : Pour que les ouvriers puissent acheter les produits (voitures Ford) il faut leur payer des salaires plus élevés (5$/jour). On lutte donc également contre l'absentéisme (arrêts maladie...). Ce développement du fordisme et du taylorisme a permis d'importants gains de productivité. Entre 1896 et 1965, la productivité du travail a augmenté de 2.1% en moyenne. Cela a provoqué finalement une véritable crise du travail dont les conséquences ont été négatives sur la rentabilité des entreprises (=> grèves pour améliorer les conditions de travail, => absentéisme, => malfaçons). Page 29 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale On doit donc passer à un nouvel ordre de production : L’INFORMATISATION. Depuis la crise des années 70 on a donc cherché de nouveaux modes de travail. -> Relance des gains de productivité -> Emergence de nouvelles normes de consommation (tel portables...) -> Développement de nouvelles fonctions En particulier la fonction de contrôle/surveillance : Augmentation du travail de nuit Augmentation du travail d'équipe Ces nouvelles technologies ont fait baisser la productivité. L'introduction de la technologie pose plus souvent des problèmes qu'elle n'apporte de solution. Avec l'informatisation, les économies se sont recentrées autour du service personnalisé. L'entreprise va s'organiser autour de l'information. Meilleure adaptation de l'offre à la demande. C'est la nature humaine du travail qui est modifiée. Travail à flux tendus (éviter au max le stockage des produits). On peut suivre en temps réels les flux d'un magasin. On peut donc prévoir des grilles de travail adaptées. Ces nouvelles technologies ont, au final, contribué à améliorer la productivité horaire du travail (since 1995). Le taux de croissance annuel moyen de la productivité horaire du travail est évalué à 1.7% /an. La contribution de ces nouvelles technologies à cette amélioration de la productivité du travail est évaluée en moyenne à 0.3 pts/an et récemment à 0.7 pts/an. On peut donc considérer qu'1/4 de la croissance économique est due à l'application de ces nouvelles technologies de l'information et de la communication. Page 30 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH3 : L'investissement L'investissement est d'abord un composant de la demande (avec la C, les G et les X). L'investissement est une opération économique qui se traduit par l'acquisition et la constitution d'éléments nouveaux de capital technique. 2 types d'investissement : L'investissement de remplacement : destiné à compenser l'usure ou l'évolution technologique (amortissement, on remplace à l'identique) L'investissement net/brut : pour augmenter le stock de capital d'une entreprise (investissement de capacité/productivité) Ils constituent la formation brute de capital fixe. S1 : Les mobiles de l'investissement On investi pour des raisons de rentabilité et pour ensuite mettre en jeu des techniques d'actualisation. Il existe aussi des variables (like taux d'intérêt, le Y, le niveau des prix). 1) La rentabilité de l'investissement et les techniques d'actualisation 3 techniques : (petits a, b, c). a) Le délai de récupération Technique consistant à calculer le nombre d'années nécessaire à la récupération de la mise de fond initiale. Temps avant que l'entreprise devienne rentable (après avoir investi). L'entrepreneur se donne un délai maximal de rentabilité (3, 4, 5 ans...) puis il va ensuite sélectionner tous les investissements dont le délai de récupération est inférieur ou égal à 5 ans. Il n'est toutefois pas tenu compte de deux choses : Recettes obtenues après la fin du délai de récupération Les profits actualisés Page 31 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale b) La valeur actualisée du bénéfice Avant d'investir, le chef d'entreprise anticipe son rendement. Il doit tenir compte de la dépréciation du futur : il va devoir comptabiliser ses recettes en fonction de la valeur actualisée (dont la valeur est calculée sur la base d'aujourd'hui). La valeur actualisée nette représente le profit (ou non) après la date maximale du délai de récupération. Si elle est positive, c'est good, sinon, c’est pas good Il faudra faire un classement selon leur taux de rentabilité des différents investissements. Le taux d'actualisation est ici un taux non déterminé à l'avance. Les valeurs actualisées sont liées au taux d'actualisation. Le choix du taux d'actualisation affecte directement la rentabilité de l'investissement. Plus il sera haut, moins les investissements seront rentables. Plus l'investissement est risqué, plus l'entrepreneur va choisir des taux d'actualisation élevés. c) Le taux de rendement interne Taux de rendement interne d'un projet d'investissement : c'est le taux d'intérêt pour lequel la valeur actualisée des bénéfices est égale au montant de l'investissement initial. Ce taux abouti au résultat nul (ni pertes, ni bénéfices). 2) Les déterminants de l'investissement a) Le taux d'intérêt Le taux d'intérêt constitue une charge financière importante. C'est une charge financière qui va peser sur le résultat. Plus il est faible, plus les entreprises vont vouloir emprunter. Il doit être comparé au taux de rentabilité interne. Ce taux de rentabilité interne est ce que l'on appelle dans le langage Keynésien : le taux d'efficacité marginal du capital. Tant que le taux de rentabilité interne est supérieur au taux d'intérêt l'entreprise va réaliser ses projets d'investissement. S'il est inférieur, l'entreprise peut faire des placements financiers plutôt que d'investir. L'investissement est une fonction décroissante du taux d'intérêt. C'est une fonction dont la variable joue en sens inverse. Page 32 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale b) Le revenu La relation précédente supposait que l'investissement soit autonome... Les investissements autonomes existent, mais il y a aussi des investissements suscités par l'évolution de la demande (variation du goût des agents économiques, évolution démographique, PT). Il s'en suit une relation positive entre le niveau de revenu et le niveau d'investissement. Un niveau élevé de revenu, d'activité exige un niveau élevé d'investissement. 2 formes d'investissement : Investissement autonome Investissement induit (est fonction du revenu (revenu étant la propension à investir)) L'investissement global est fonction de 2 variables : l'intérêt et le revenu. Il y a donc une relation entre intérêt et revenu. La relation entre l'investissement et le revenu conduit à une autre analyse : l'influence du revenu sur le volume d'investissement. Principe d'accélération (voire plus tard). c) Les autres variables explicatives La situation concurrentielle. Dans le cas ou une entreprise doit faire face à des concurrents, pour sauver sa part de marché, va être obligée de procéder à des investissements de rationalisation (investissements de productivité : indépendants du taux d'intérêt). Rôle d'anticipation des entrepreneurs : variable essentielle (ils prévoient ou non d'investir selon leur estimation d'une évolution favorable ou non). L'attitude à l'égard du risque étant très forte, les investissements en dépendent beaucoup. Keynes considère que l'Etat peut jouer un rôle complémentaire dans la mesure où il peut se substituer aux entreprises et investir lui-même, il peut aussi mettre en place une politique industrielle, il peut, dans le cadre d'une politique conjoncturelle favoriser l'investissement par le biais de la fiscalité. Page 33 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S2 : Le principe d'accélération 1) Le mécanisme C'est par l'intermédiaire de la demande en biens de consommation que les variations de revenu vont affecter l'investissement. Ainsi, une variation du revenu est généralement à l'origine d'une augmentation de la demande de biens de consommation. Cette demande de biens de consommation devra nécessiter une augmentation de l'investissement. Le principe de l'accélérateur : une variation de la demande de biens de consommation entraine une variation plus que proportionnelle de la demande de biens d'investissement. L'investissement est proportionnel à la demande selon un coefficient appelé l'accélérateur. (Cela fonctionne aussi bien en sens inverse) Conditions : Le coefficient moyen de capital doit être constant Le coefficient d'accélération doit être égal au coefficient marginal de capital Le mécanisme d'accélérateur ne s'applique qu'à l'investissement net et non à l'investissement de remplacement L'appareil productif doit fonctionner à pleine capacité (pas de capital oisif) Cas pratique : Périodes Demande (D) Capital (K) 1 2 3 4 5 200 210 230 230 220 400 420 460 460 440 Investissement Investissement Investissement supplémentaire de TOTAL remplacement / 40 40 20 40 60 40 40 80 0 40 40 -20 40 20 Sion veut produire pour une demande de 200, il nous faudra un capital de 420. A une hausse de la demande de 200 à 210, l’effet accélérateur connait une hausse de 40 à 60 : on augmente de 5% dans la demande alors qu’on augmente de 50% dans l’investissement total. Page 34 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) Conséquences et limites de la relation d'accélération Grande instabilité. Beaucoup de limites : Les entrepreneurs font des prévisions (seulement censées se réaliser, rien de certain) Trop global du fait de l'absence de différenciation sectorielle mesurant le degré d'accélération dans chacun des secteurs L'accélérateur prend en compte l'investissement induit par la demande, or, cette hypothèse est irréaliste dans le mesure où il faut également tenir compte du PT qui est source d'investissement On à donc recours à l'accélérateur flexible : Il répond aux insuffisances de l'accélérateur simple: à savoir celles où le capital s'adapte parfaitement à la production. A savoir que l'investissement augmenterait proportionnellement à la production. S'il y a ralentissement de la demande, les entrepreneurs ne désinvestissent pas forcément, ils vont se constituer un "capital oisif" ; en cas de reprise de la demande, les entrepreneurs font appel à ce capital oisif. S3 : Incertitude et tendance récente de l'investissement 1) Les incertitudes Le comportement de l'investissement n'est pas toujours prévisible (motifs d'investissement apparaissant de manière aléatoire (ex : new produits)) et investir représente un risque pour les entrepreneurs. D'autant plus que nous sommes dans un contexte de concurrence. 4 types d'incertitude limitant la fiabilité des rendements anticipés : Incertitude sur la durée d'utilisation des biens d'équipement (machines productives etc.) Incertitude sur les perspectives de vente (liées à l'évolution de la conjoncture, de la demande, à l'introduction de nouveaux concurrents...) Incertitude sur les coûts de production (évolution des prix, des MP, des salaires...) Incertitude sur les taux d'intérêts futurs (emprunts à taux variables) En raison de ces incertitudes, la rentabilité effective d'un investissement ne peut être connue, au final, qu'à posteriori (après). Les décisions d'investissement doivent tout de même être prises dans le temps présent. C'est l'ETAT DE CONFIANCE. Page 35 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Concept élaboré par Keynes : La décision de l'investissement repose sur l'état de confiance. Ces prévisions se font en fonction des conditions économiques présentes. Les conditions économiques font l'objet de prévisions, l'entrepreneur va projeter dans le futur la situation présente (extrapolation des variables de rendement). L'investissement dépend de l'état de confiance présent déterminant les probabilités de risques à venir. Les facteurs psychologiques et subjectifs sont plus importants lors de la décision d'investissement que les déterminants mathématiques. L'état de confiance est déterminé par l'état historique du capitalisme. Au 19ème siècle, le capitalisme est fondé sur des entreprises de taille modeste (caractère familial), les décisions d'investissement vont s'appuyer sur le goût du risque, recherche d'une satisfaction personnelle. Au 20ème siècle, c'est le marché boursier qui va devenir le principal déterminant de l'investissement. 2) Les tendances récentes de l'investissement La crise financière de 2001 a touché beaucoup d'entreprises, des groupes importants... Elle a déstabilisé les structures financières. Elle a rendu les conditions de financement de plus en plus difficiles (réduction des dettes). La baisse des investissements observée en 2001 a été effective jusqu'à fin 2002. Parallèlement, les entreprises françaises industrielles ont été confrontées en 2002 à une chute de leur carnet de commande et donc à une perte de leur profitabilité. Cette période a été très stagnante. Ce n'est qu'à partir de 2003 qu'il y a eu une reprise sur le marché boursier et une poursuite de la baisse des taux d'intérêt à long terme. Amélioration des conditions de financement externe des entreprises. Les chiffres : 2002, les investissements réduits de 3.6% 2003, réduits des 1.3% Cette baisse a été observée dans l'industrie, mais aussi dans le secteur tertiaire. Page 36 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH4 : La consommation Introduction : La consommation est un acte économique et social. Nous allons l’étudier sur le plan micro économique (comportement du consommateur ; rattacher la consommation au besoin des individus, besoins pour certains subjectifs et pour d’autres sociaux) et macro économique. Consommation = notion de besoin. Les sociologues distinguent les besoins vitaux qui sont des besoins indispensables à satisfaire (pour vivre) et des besoins relatifs (type d’organisation, condition géographique) (plus un désir qu’un besoin). Ces besoins dépendent des conditions physiques mais également du niveau d’industrialisation, de la tertiarisation et de la morale. La théorie économique rencontre ces besoins de manière assez imparfaite et ne fait pas de distinction dans les types de besoins. Cette approche économique permet seulement de construire des courbes de demande individuelle débouchant sur la construction d’une demande globale. Consommation = utilisation d’un bien, d’un service qui entraine à plus ou moins long terme sa destruction (= Cf). Ci = C concernant les MP et les produits semi-finis, qui sont transformés dans un processus de production. Consommation privée = concerne les biens et les services marchands. Consommation publique = concerne les services non marchands. Page 37 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S1 : Les choix individuels du consommateur : l’analyse néoclassique 4 principes : les besoins appartiennent au domaine subjectif (chacun a ses propres besoins) (besoins subjectifs classés selon une échelle de préférence) le choix du consommateur s’effectue dans un environnement qui est celui du marché et des prix (marché des b et s et aussi le marché des facteurs de production) le consommateur recherche la maximisation de l’utilité sous contrainte de budget (chaque individu recherche une satisfaction maximale) il n’est pas possible de passer d’une somme de fonction individuelle à une fonction collective (chaque individu est particulier) 1) La notion d’utilité MENGER et « JEVONS » = théoriciens de la valeur utilité : un bien a une valeur à partir du moment qu’il est utile. Cette utilité est mesurable et se mesure de 2 manières : Mesure cardinale : on est capable d’attribuer à chaque bien, à chaque fraction de bien un indice d’utilité particulier Loi de décroissance des utilités marginales Mesure ordinale : on peut classer différentes situations les une par rapport aux autres On peut comparer l’utilité d’1 Kg de patates avec 1Kg d’orange et dire si on a plus de satisfaction avec les oranges ou les patates Ces deux types de mesure peuvent être formalisés par une fonction d’utilité (ou fonction de préférence) : Fonction mathématique, expression mathématique traduisant la manière dont un consommateur va classer les différents biens qu’il consomme. Ex : 3 biens X => x Y => y Z => z U = f(x, y, z) ou U1 > U2 > U3 (Il y a des situations préférables à d’autres) Mesurer la satisfaction par rapport à chacun des biens. Ex : si on a une certaine quantité d’un bien Y et d’un bien Z, quelle satisfaction supplémentaire allons nous obtenir ? Par l’accroissement d’utilité global que procure un accroissement infinitésimal de la consommation du bien X. Page 38 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) Les courbes d’indifférence et le taux marginal de substitution (TMS) Courbe d’indifférence = courbe indiquant un certain niveau d’utilité pour des combinaisons différentes. C’est un lieu géométrique de l’ensemble des points représentant la totalité des combinaisons x, y qui donnent la même utilité. Le consommateur est indifférent aux 3 combinaisons possibles sur la courbe (à toutes en réalité). A partir d’une courbe, on peut calculer le TMS : Si on diminue y, on doit augmenter x Ca ne change pas dans les mêmes proportions Page 39 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Le TMS est égal en tous points de la courbe au rapport des utilités marginales des 2 biens considérés. Ce taux est négatif puisque toute augmentation de la q x entraine la diminution de y. Tout cela ne concerne qu’un individu en particulier. Le problème de la sommation des préférences individuelles entraine des difficultés (car on ne peut les additionner pour obtenir une fonction d’utilité collective). C’est le problème du NO BRIDGE. 3) La maximisation de l’utilité et l’optimum du consommateur Dans la théorie néoclassique l’individu a une fonction d »utilité propre. Chacun doit donc maximiser son utilité. Le choix du consommateur sera de maximiser l’utilité sous contrainte de revenus. Ce schéma peut changer sous l’effet du changement des prix et du changement de revenus. On peut mettre en évidence que la substitution à un effet sur les revenus. Page 40 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Premier effet : effet de substitution, lorsqu’un prix d’un bien baisse, on va prendre plus de ce bien (en proportions) Second effet : effet revenu Il y a une contrainte budgétaire. Les utilités marginales pondérées par le prix sont égales. 4) La fonction de demande La fonction de a demande est utilisée de plusieurs façons (elle varie aussi en fonction de ses revenus). Si on additionne la demande de tous les individus, on obtient la demande globale : la demande qui recouvre la totalité des biens et des services demandés par tous les individus dans l’éco. On peut aussi déterminer la demande pour un seul produit. a) Les déterminants de la demande La demande varie d’abord en fonction des goûts et en fonction des préférences des agents et des agents éco. Elle évolue dans le temps (même s’il existe des éléments constants). Au-delà de ces évolutions, la demande globale dépend d’abord de la dimension de la population. Au fur et à mesure qu’une population augmente, la demande va augmenter. Elle n’augmente pas pour tous les biens, ni de manière proportionnelle. Elle n’augmente que si le revenu lui-même augmente. Page 41 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale La structure de la demande va donc se modifier ; au fur et à mesure qu’une population se développe et s’enrichie, la part des besoins de première nécessité à tendance à diminuer, on demande plus de marques et il y a plus de désirs (loisir etc.). Il y a aussi la distribution des revenus par les ménages. Selon cette répartition plus ou moins inégale, la demande va évoluer. Plus le prix est élevé, plus la demande diminue, la q demandée est inversement proportionnelle au prix. La demande pour un bien dépend aussi du prix de tous les autres biens. Certains de ces biens sont d’ailleurs ligués entre eux ; il y a des relations de dépendances. Ex : une augmentation du prix de l’essence aura des conséquences sur la demande de véhicules. On peut mesurer la sensibilité de la fonction de la demande par la variation prix, var revenu, et var prix des autres produits. On calcule des élasticités : Elasticité prix Elasticité revenu Elasticité croisée Elasticité prix : mesure la sensibilité des consommateurs aux variations de prix du bien considéré. Si on augmente le prix de 1%, la q va diminuer de 1%. On dit que la demande est élastique quand elle est inférieure à -1. Baisse de la q demandée supérieure à 1%. S2 : Analyse macroéconomique : analyse keynésienne C’est une vision abstraite, subjective. Une théorie que l’on n’utilise pas beaucoup dans le monde économique réel. Elle a néanmoins beaucoup apporté à l’explication de la demande (notamment sur la question de l’élasticité). On ne s’intéresse pas à la rationalité du choix individuel (prix/q). Keynes se préoccupe des effets de la crise économique en analysant le rôle de la consommation au niveau national. Comprendre quelles sont les lois qui régiraient la consommation. On exclu de la consommation des ménages l’immobilier (car c’est un investissement). La logique d’une éco nationale est fondée sur des relations dynamiques avec des variables (le revenu, la consommation et l’épargne). Page 42 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2 catégories de production : [Y = C + I] Les b&s Les biens de production (investissement) 2 catégories d’emploi : [Y = C + S] La consommation L’épargne [Donc I = S] 1) La fonction de consommation Elle exprime une relation entre la consommation des ménages et le Y global. [C = f(Y)] Elle joue un rôle central dans la théorie de Keynes car sur elle que repose le concept de multiplicateur. Keynes aborde ce concept par la propension à consommer (la fraction du Y consacrée aux achats de biens de consommation. Cette propension varie entre 2 variables : 0 (no conso) et 1 (conso). Seconde relation : 𝑆 = 𝑌 – 𝐶 L’épargne est fonction du revenu : 𝑆 = 𝑓(𝑌) = 𝑌 – 𝑓(𝑌) = 𝑌 – 𝐶 𝑆 ∆𝑆 La propension marginale à consommer = S {barre} = 𝑌 = ∆𝑌 Keynes va exprimer une relation entre consommation et revenu : « la consommation croit avec le revenu, mais à un accroissement du revenu correspond toujours un accroissement inférieur de la consommation » La propension marginale à consommer est donc toujours inférieure à 1. Cette affirmation est fondée sur la loi psychologique : (référence à Engel) Engel a constaté au 19ème siècle que la part de l’alimentation des budgets diminuait quand les revenus augmentaient. On voit donc que l’épargne va avoir de plus en plus de place : ∆𝐶 𝐶 = 𝐶0 + 𝐶`𝑌 𝑜ù 𝐶 = 𝐶0 + − 𝑌 ∆𝑌 Page 43 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) Les développements théoriques de la fonction de consommation après Keynes a) L’effet de Duessemterry Duessemterry va compléter l’analyse de Keynes en ajoutant que tous les consommateurs ne se comportent pas forcément de la même manière. Il va introduire une dynamique sociale de la consommation et va montrer que la consommation repose en partie sur un effet d’imitation/de démonstration : On constate en réalité que les pauvres imitent les riches (il y a des modèles de consommation qui se propagent dans la société venant du « haut »). Les classes moyennes ont un souci de se montrer, elles ont souvent une propension à consommer supérieure aux classes les plus riches (du fait des revenus). b) La thèse du revenu permanent de Milton Friedman Friedman est un représentant de l’école de Chicago dans les années 50. C’est un chef de file de ce qu’on appelait les monétaristes. En 1957, Friedman va proposer une nouvelle théorie de la consommation : Le consommateur ne détermine pas son niveau de consommation en fonction du revenu réel qu’il reçoit car ce revenu réel est formé de 2 composantes : Une dite permanente (= revenu sur lequel on peut compter dans le présent et dans le futur) Une dite transitoire (= revenu fluctuant (ex : héritage, prime etc.)) La consommation dépend donc selon Friedman du revenu permanent. C’est en fonction de ce revenu anticipé que l’on va engager des dépenses. Il y a donc une relation stable de longue période entre la consommation et le revenu permanent. Friedman conteste l’efficacité des politiques de relance (voulant agir sur la consommation des ménages) puisque selon lui les consommateurs vont déterminer si oui ou non ils consommeront en fonction de leurs revenus permanents. S3 : Normes de consommation, normes de production et les tendances récentes de la consommation Page 44 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Il y a des phénomènes de consommation relevant de la consommation de masse. Pour comprendre la question de consommation, il faut mettre en parallèle la question de la production et de la consommation. Le capitalisme contemporain est marqué par deux périodes consécutives : Période du 19ème siècle caractérisée par l’absence d’une norme sociale de consommation (guerres) Nowadays il y a une norme de consommation 1) La période de l’absence d’une norme sociale de consommation Dans une société capitaliste, il y a des structures de consommation ouvrières d’un côté et bourgeoises de l’autre qui sont très contrastées. Même si elles régressent durent tout le 19ème siècle, les dépenses alimentaire représentent 80% du salaire ouvrier et 30% du salaire de la bourgeoisie. La qualité des biens de consommation est différente : Pour la bourgeoisie, il y a une alimentation plus riche et en même temps il y a des dépenses d’habitat très fortes. A l’intérieur-même de cette classe, les dépenses sont très hétérogènes (ils ne consomment pas tous la même chose) car il n'y a pas de production de masse et il n'y a pas non plus d’orientation des dépenses ni d’homogénéisation des modes de vie. Il n'y a pas de mode de consommation bourgeois propre. Pour les ouvriers, Le 19ème siècle est marqué par le développement des biens de production (ex : machines). On construit des usines, des chemins de fer etc. et on néglige (par la force des choses) la production de biens de consommation. Les dépenses alimentaires sont donc forcément réduites. 2) La construction progressive d’une norme sociale de consommation a) L’entre-deux guerres Les pièces alimentaires représentent encore 60% des dépenses ouvrières en 1930. Cette part va décroître et se diversifier. Cette période de transition va être marquée par une stabilisation et par une homogénéisation des structures de consommation. Car le secteur agricole devient de plus en plus intensif ; les industries agroalimentaires apparaissent et augmentent beaucoup plus vite. Cette période est caractérisée par ailleurs sur le plan de la production par le plan de taylorisme (on produit sur l’échelle industrielle). Néanmoins, la consommation ouvrière est très limitée. Il y a une certaine insécurité liée au chômage, à la précarité (salaire non mensuel, mais à la pièce). Même si elle n’est pas marquée par une forte pression est tributaire d’une position relativement inconfortable. Existence d’un décalage entre d’un côté la production de masse et la consommation Page 45 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale qui ne l’est pas encore (de passe). La production est donc en avance sur la consommation. C’est la cause de la crise de 29. b) 1945, 1980 : les 30 glorieuses, forte croissance économique La consommation est une variable de l’économie : la croissance est due à la consommation. Il y a une forte homogénéisation des structures de dépense. Nous sommes dans une norme sociale de consommation, il y a un modèle de consommation qui se développe. Généralisation du secteur industriel due en partie en fordisme. On consomme des produits standards. Le pouvoir d’achat des ouvriers augmente. c) La crise de la fin du 20ème siècle Tous les ménages (dans tous les pays) des pays occidentaux se construisent sur un modèle de consommation autour des biens d’équipement. Ces équipements sont fabriqués en France. Les ménages sont équipés à des taux très élevés (de 70 à 95%) (Ex : réfrigérateurs etc.). Comme ils sont tous équipés, il n'y a plus que des demandes de remplacement (pas du tout la même consommation). Cette montée de la consommation de masse s’accompagne d’une extension du rôle de l’Etat avec l’éducation et la santé. On assiste à une croissance rapide des services privés (ex : banques, assurance, transports etc.). La différence avec la première crise, c’est que nous ne sommes plus dans une ère de consommation de masse (elle se termine). La consommation s’individualise de plus en plus. Le consommateur va devenir de plus en plus un professionnel de la consommation, il va choisir d’une manière différente et va imposer ses choix (par des exigences). Il adopte des stratégies de consommation très diverses (on le voit à travers l’évolution de la grande distribution) (Ex : courses à carrefour puis compléter ses achats à Leader Price). Mutualisation des sphères du travail et du domicile. 40% du budget en 45 était consacré à l’alimentaire. Today, elle varie entre 14 et 18%. Nous avons donc un meilleur niveau de vie qu’en 45. Augmentation du pouvoir d’achat. CH5 : Les dépenses publiques Page 46 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Outil d’intervention économique de l’Etat. Elles sont une composante de la de la demande au même titre que la consommation privée, l’investissement et l’exportation. Elles sont financées par les recettes publiques. Elles peuvent stimuler l’activité économique et l’emploi. Héritage de Keynes. S1 : Les dépenses publiques, une composante du budget de l’Etat Depuis l’ordonnance du 2 janvier 1959, le budget est constitué par l’ensemble des comptes qui décrivent pour une année civile l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat. Selon cette même ordonnance, la loi de finance prévoit et autorise pour l’année l’ensemble des ressource et des charges de l’Etat, c’est la loi de finance initiale. Elle est ensuite complétée par une autre loi : la loi de finance rectificative. Car la loi initiale vote des recettes et des dépenses dont on ne connait pas totalement le montant. 1) La structure du budget de l’Etat On distingue 2 catégories d’opérations : Opérations à caractère définitif : recettes et dépenses qui ne seront pas remboursées o Opérations du budget général : classées en dépenses ordinaires et en dépenses en capital (d’investissement), composées de dépenses civiles et militaires. Les recettes, elles, sont représentées par un seul montant, c’est le principe de l’universalité budgétaire. o Opérations des comptes d’affectations spéciales : comptes distincts du budget général, ce sont des comptes qui retracent les dépenses et les recettes entre lesquelles on veut établir un lien (ex : une partie de la taxe sur les revenus pétroliers y est affectée) Opérations à caractère temporaire : prêts/avances dans lesquels la dépense devra être récupérée au bout d’un certain temps (opérations retracées dans des comptes spéciaux du trésor) Correspondent à des objectifs de politiques économiques Avances consenties aux régimes sociaux 2) Les dépenses publiques Page 47 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale a) Elément de mesure Les dépenses publiques représentent les dépenses des administrations publiques centrales (l’Etat), locales (régions, dép’, communes…) et des organismes de sécurité sociale (CNAV, CAF etc.). Elles sont mesurées par rapport au PIB. L’ensemble de toutes ces dépenses représentait en 1938, 11% du PIB et aujourd’hui 60% du PIB. Dans cette répartition des dépenses, il y a une partie représentée par la sécurité sociale puis par les dépenses publiques centrales puis les dépenses publiques locales. 52% pour la sécurité sociale 32% pour les centrales et 16% pour les dépenses des collectivités locales b) Mode de répartition des dépenses Elles peuvent faire l’objet d’une présentation fonctionnelle compte tenu des grands secteurs d’intervention : * Education : environ 30% des dépenses de l’Etat * Remboursement de la dette : 46 milliards d’EUROS * Défense : 37,4 milliards * Enseignement supérieur : 24 milliards On va distinguer les dépenses ordinaires et les dépenses en capital : Dépenses ordinaires : dépenses courantes (= paiement du salaire des fonctionnaires). Dépenses en capital : dépenses d’équipement (= investissements exécutés par l’Etat). Les dépenses ordinaires représentent à peu près 90% des dépenses totales. Environ 10% pour les dépenses en capital. Les rémunérations des pensions et des dépenses sociales constituent à peu près 48% de l’ensemble des dépenses ordinaires. La marge de manœuvre de l’Etat en termes de dépenses est très réduite. 3) Les prélèvements obligatoires Les prélèvements obligatoires sont les impôts qui sont perçus par l’Etat, par les collectivités locales, par la communauté européenne et ceux sont également les cotisations sociales qui sont versées par les assurés et les employeurs. L’ensemble de ces prélèvements obligatoire représentent en 2008 40,3% du PIB. Ce chiffre est globalement constant depuis quelque années. En 2003, il était de 43,8%. Par contre, pour les USA, il est d’un peu moins de 30% et plus de 50% en Suède. Dans cette répartition, nous observons une répartition de la structure. En 1978, nous avions trois parts. En ce qui concerne l’Etat, 48,6% des recettes obligatoires étaient prélevées. Les collectivités prélevaient 8,4%, le truc européen 1,9% et la sécurité sociale 42,6%. 30 ans plus tard, la répartition est différente, le plus gros morceau revient à la sécurité sociale (50,9%) des prélèvements, l’Etat c’est Page 48 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 33,2%, les collectivités territoriales c’est 13,1%. Cette augmentations des PO est du en grande partie aux organismes de sécurité sociale. A l’intérieur des recettes fiscales, il ya deux catégories : Impôts directs : ceux qui sont directement supportés par les agents économiques (impôts sur le revenu). Impôts indirects : ceux qui sont indirectement supportés par les agents économiques (TVA). A côté de ça, il y a également les droits d’enregistrements (de succession, sur fond de commerce). Il y a aussi les droits d’importations et les taxes sur les produits pétroliers. La plupart des économistes considèrent que le poids des PO est trop élevé. Ces prélèvements obligatoires croissant ont un impacte économique certain sur l’activité. Les cotisations pèsent sur le travail donc sur l’emploi. La croissance des PO peut freiner l’embauche. Par ailleurs, selon Laffer, le poids excessif de l’Etat dans l’économie réduit souvent la propension à épargner et la propension à travailler. Ils découragent le travail. Néanmoins, dans certains cas, les PO qui permettent des dépenses contribuent à réduire la fluctuation économique. De ce fait là, les dépenses publiques peuvent atténuer les cycles des crises. L’Etat en dépensant plus peut relancer l’activité économique et indirectement l’initiative privée. C’est par le multiplicateur qu’on peut justifier cela. S2 : L’impact de la politique budgétaire sur l’activité économique 1) Le principe du multiplicateur : Ce principe est fondé sur l’impact que peut avoir une variation de l’investissement sur l’évolution du revenu national. Comment l’investissement supplémentaire va t-il engendré un revenu supplémentaire ? L’investissement additionnel peut être d’origine publique et pas seulement privé et il peut résulter d’une décision prise par les pouvoirs publics. Dans un premier temps, nous allons étudier le multiplicateur statique (pas de délai dans le temps) et ensuite le multiplicateur dynamique (comment le phénomène s’enchaine sur les années). a) Le multiplicateur statique : Y = C + I ; C = Co + propension marginale à consommer x Y. c’ = propension marginale à consommer ; Y = Co + c’Y + I Si nous supposons que l’Etat a apporté un investissement supplémentaire qu’on va appeler « delta » I. Une fois ces effets dans l’économie, il apporte un revenu Y’ qui est égal à C + (I + « delta » I) (cf feuille). Pour comparer, on fait la différence : Y’ – Y = cf feuille 2. Il y a une proportionnalité entre la variation du revenu et la variation de l’investissement. Cf application. Page 49 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Formule : ∆𝐶 => 𝐶`{𝑌 = 𝐶 + 𝐼} ∆𝑌 ∆𝐶 ∆𝐶 => 𝐶 = C0 + ∆𝑌 𝑌 ∆𝑌 ∆𝐶 => 𝐶 = 𝐶0 + 𝐶`𝑌 ∆𝑌 𝑌 = 𝐶0 + 𝐶`𝑌 + 𝐼 ∆𝒀 = ∆𝑰 𝟏 − ∆𝑪/∆𝒀 Il y a proportionnalité entre l’investissement et l’augmentation du revenu. Application : ∆𝐼 = 100 𝐶` = 0.75 𝑠 = 1 − 0.75 S = 0.25 Donc : ∆𝑌 = 100 + 0.25 400 b) Le multiplicateur dynamique : Ex : Périodes 1 2 3 4 5 6 ∆𝐶 Où ∆𝑌 = 𝐶 = 0,5 ∆𝐼 1 000 ∆𝐶 500 250 125 62,5 31,25 ∆𝑌 1 000 500 250 125 62,5 31,25 ∆𝑌 𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙é 1 000 1 500 1 750 1 875 1875 + 62,5 = 1957 1988,25 L’épargne constitue un frein à ce multiplicateur dynamique. Si le multiplicateur n’est pas aussi important qu’elle, c’est que la propension à consommer baisse (donc que l’épargne augmente). Page 50 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Le processus du multiplicateur dépend de l’importance d’un certain nombre de fuites (parmi lesquelles : l’épargne). Quand épargne tend vers 0, l’effet multiplicateur est à son maximum car tout ce qui n’est pas épargné est consommé. La seconde limite de l’effet multiplicateur : dépenses (consommation) faites sous forme de biens importés. c) Les limites d’implication de multiplicateur d’investissement Plusieurs choses doivent être réalisées pour qu’il fonctionne : o L’existence de facteurs de production disponibles : en effet pour obtenir une hausse de l’économie globale, on doit disposer de facteurs de production partiellement inemployés car l’effet multiplicateur aurait pour conséquence une hausse des prix (car trop de production) Problème de la propension à consommer : il faudrait qu’elle soit stable (or, cela n’est pas toujours vérifié) Le multiplicateur d’investissement est un concept trop général dans la mesure où on considère que c’est le même quel que soit le secteur d’activité Il peut se heurter à l’insuffisance des facteurs de production o o o 2) Les instruments budgétaires et fiscaux nécessaires à l’intervention de l’Etat Avec l’influence de la pensée Keynésienne, les finances publiques interviennent dans la détermination de l’activité économique. Le budget (G + impôts + taxes) est donc un outil de la politique économique de l’Etat (utilisés par les services publics). Le multiplicateur keynésien intervient ici de la même manière entre les revenus et l’investissement. a) L’action par les dépenses publiques : le multiplicateur des dépenses publiques On va privilégier certains types de dépenses : si l’Etat investi dans des infrastructures (routes etc.), ces investissements publics auront une influence sur l’activité économique. 𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺 A ce niveau, il faut également prendre un compte les impôts (qui interviennent indirectement grâce au revenu disponible (Yd)). 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇 (𝑇 = 𝑖𝑚𝑝ô𝑡𝑠) La fonction de consommation s’écrit donc différemment : 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌𝑑 Page 51 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale (Où c = la propension marginale à consommer) 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐 (𝑌 − 𝑇) 𝑌1 = 𝐶𝑂 + 𝑐𝑌 − 𝐶𝑇 + 𝐼 + 𝐺 𝑌2 = 𝐶𝑂 + 𝑐𝑌2 − 𝐶𝑇 + 𝑇 + 𝐺 + ∆𝐺 𝑌2 − 𝑌1 = 𝐶𝑂 + 𝑐𝑌2 − 𝐶𝑇 + 𝐼 + 𝐺 + ∆𝐺 − 𝐶0 − 𝑐𝑌1 + 𝑐𝑇 − 𝑇 − 𝐺 𝑌2 − 𝑌1 = 𝑐𝑌2 + ∆𝐺 − 𝑐𝑌1 𝑌2 − 𝑌1 = 𝑐(𝑌2 − 𝑌1) + ∆𝐺 (𝑌2 − 𝑌1) − 𝑐(𝑌2 − 𝑌1) = ∆𝐺 Donc : ∆𝒀 = ∆𝑮 𝟏−𝒄 Les dépenses publiques interviennent pour donner une impulsion au mécanisme du multiplicateur. L’augmentation des dépenses publiques entraine donc une décroissance du revenu national L’intensité du processus dépend du coefficient multiplicateur ∆𝑌 = ∆𝐺 1−𝑐 On peut donc conclure à un indice favorable d’une augmentation des dépenses publiques sur l’augmentation sur le revenu. b) L’action par les recettes publiques L’Etat peut aussi exercer une influence sur l’économie à partir des prélèvements fiscaux. L’Etat sans changer l’activité économique simplement en baissant la pression fiscale (en baissant les impôts), cette diminution des impôts se traduit mécaniquement par une augmentation des revenus. 𝑌 = 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇 + 𝐼 + 𝐺 𝑌1 = 𝑐𝑌1 − 𝑐𝑇1 − 𝑐𝑇 + 𝐼 + 𝐺 𝑌2 = 𝑐𝑌2 − 𝑐(𝑇 + ∆𝑇 = +𝐼 + 𝐺 c) L’action conjuguée des dépenses et des recettes Si l’Etat souhaite augmenter ses dépenses publiques et qu’il souhaite la financer par une hausse de prélèvement fiscal. Quand on augmente les dépenses publiques de 100 ainsi que les recettes de 100, l’effet multiplicateur sera de 100. Page 52 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S3 : les différents types d’intervention : théorie économiques et rôle de l’Etat Il existe de nombreuses oppositions à l’intérieur de chacun des courants entre ceux qui sont partisans d’une forte intervention de l’Etat et les partisans d’une faible participation. 3 traditions : Faible intervention de l’Etat : Etat palliatif SMITH, Richesse des Nations : propose à l’Etat un certain nombre d’infrastructures indispensables au fonctionnement de la société mais qui ne peuvent pas être financés par le secteur privé faute de moyens suffisants et de rentabilité suffisante SMITH fait mention des infrastructures : routes, canaux, ponts mais aussi des institutions pour l’instruction (dépenses d’éducation) SMITH n’est pas l’ultralibéral qu’on trouve dans les commentaires Il est également favorable à une limitation du taux d’intérêt pour éviter que seuls les spéculateurs profitent de ce niveau élevé d’intérêt Il est aussi favorable à un certain protectionnisme à partir d’un moment où la défense nationale est en jeu Il va s’élever contre les monopoles et il va être rejoint par John Stuart Mill (3 siècles après SMITH) Il ira plus loin en récusant les lois qui interdisent les coalitions ouvrières (contre les syndicats), il est contre le travail des enfants Il existe pour lui une pensée économique classique qui accorde une place à l’Etat à partir du moment où la main invisible ne fonctionne pas correctement Alfred MARSHALL : inventeur des courbes d’offre et de demande Il montre qu’une entreprise est plus efficace que plusieurs Il explique que l’intérêt général peut être différent de la somme des intérêts individuels On va rendre légitime l’action de l’Etat dans l’activité économique L’Etat régulateur Pour Keynes, le mouvement des prix ne parvient pas à jouer un rôle régulateur Keynes suggère l’existence d’une politique budgétaire et d’une politique monétaire Hicks & Hansen (Keynésiens de synthèse) considèrent qu’l faut réserver l’intervention de l’Etat à des cas de récession ou d’inflation Ils proposent de remplacer les interventions publiques lourdes par des incitations à agir dans tel ou tel sens Après 1945, la France a adopté un ensemble de politiques Keynésienne mais s’est aussi doté d’institutions qui permettent à l’Etat de diriger l’économie (notamment la planification) Cette intervention de l’Etat par le biais des politiques et par un biais institutionnel ont contribué à la forte croissance des 30 glorieuses Cette effet régulateur repose sur le phénomène du multiplicateur Pour le garantir, le gouvernement doit à partir des dépenses publiques intervenir dans le domaine du jeu concurrentiel. La politique budgétaire joue un rôle d’instrument qu’on appelle contrat cyclique : il faut aller à l’encontre de la crise et dépenser. Page 53 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale En dépensant plus, l’Etat peut favoriser l’emploi. Il faut préciser que s’il y a chômage, c’est que la demande est d’un niveau insuffisant car ses composantes, et en particulier l’investissement, constituent des variables très volatiles. Le CEPII a mis en évidence un certain nombre d’effet des politiques de relance ou des effets contraire à des politiques de restriction. Ainsi, dans les périodes récentes, 7 sur 19 épisodes de restriction budgétaire observés ont donné lieu à des extensions. Par contre, 6 sur 18 épisodes de relance budgétaire se sont soldés par des récessions. Donc toute politique de relance ne débouche pas sur des extensions et toutes politiques restrictives ne sont pas forcément mauvaises. Il y a actuellement un consensus sur les effets négatifs à long terme d’une augmentation de l’endettement sur l’activité économique. L’État usurpateur : conception ultra libérale, l’État représente virtuellement un empiétement sur les libertés personnelles. Cette conception considère que ces prélèvements nuisent à l’efficacité économique. Il faut limiter la responsabilité de l’État et l’exclure de la sphère économique et sociale. Parmi ces auteurs, il y a notamment le courant des anticipations rationnelles de R. Lucas : on refuse d’accorder toute efficacité à la politique économique dans son ensemble, y compris quand elle chercher à réduire le chômage. Derrière cette analyse, il y a l’idée que les agents économiques vont anticiper les actions de l’Etat et ils vont donc rendre ces actions inefficaces. Ce que l’État donne dans un premier temps, il le reprend après. En ne dépensant pas, les individus ne feront pas obtenir l’effet souhaité. Page 54 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Chapitre 6 : l’exportation L’exportation représente un emploi de la production national, elle représente un composant de la demande. Les opérations sont enregistrées dans la balance des biens et des services. La balance commercial correspond seulement les biens. Dans chaque nation, on comptabilise, à côté des exportations, on comptabilise aussi les importations de biens et services. Les flux d’importations et d’exportations figurent dans l’équation : 𝑌 + 𝑀 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑋 𝑒𝑡 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + (𝑋 − 𝑀) On peut dire que les exportations sont aussi à l’origine d’un processus de multiplication. Les exportations vont avoir un rôle positif sur le revenu. Il va donc y avoir un effet sur l’emploi. S1 : L’incidence des relations extérieures sur l’activité économique 1) Le multiplicateur du commerce extérieur S5f2. Ce résultat signifie que les importations vont jouer les mêmes rôles que l’épargne, un rôle de fuite, alors que les exportations vont jouer un rôle positif sur l’économie nationale. Cet impact positif va se traduire en termes d’accroissement du revenu. A parti de là, s6f2. Cette équivalence va nous permettre de pouvoir déboucher sur le multiplicateur du commerce extérieur : s7f2 𝑌 =𝐶+𝐼&𝑌 =𝐶+𝑆}𝐼 =𝑆 𝐷𝑜𝑛𝑐 ∶ 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝑋 − 𝑀 𝐼−𝑆 =𝑀−𝑋 ∆𝑌 = ∆𝑌 (∆𝐼 + ∆𝑋) ∆𝑆 + ∆𝑀 ∆𝑌 = ∆𝐼 + ∆𝑋 ∆𝑆 ∆𝑁 + ∆𝑌 ∆𝑌 On en déduit qu’une augmentation des exportations induit une variation plus que proportionnelle du revenu. Le multiplicateur du commerce extérieur est d’autant plus élevé que les propensions marginales à épargner et à importer sont faibles. Page 55 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Notre économie est une économie spécialisée dans certaines productions. Le pays qui produit des biens spécifiques va donner leu à des échanges internationaux. Il peut détenir le monopole en matière de prix si aucun autre pays ne produit son bien. Les autres pays subissent le prix des importations de ce pays. Les conditions de fonctionnement du commerce international sont très différentes : les produits manufacturés peuvent être substituables au produit intérieur. Le déséquilibre provient d’une faible compétitivité. Quand il y a un prix mondial déterminé par la confrontation entre l’offre et la demande, le pays peut vendre autant qu’il le souhaite. Dans ces conditions, le mécanisme du commerce extérieur joue faiblement. S2 : Evolution des structures du commerce extérieur français L’économie française depuis 1958 s’est ouverte largement sur l’extérieur. Cette ouverture correspond avec l’apparition du marché commun. Cette ouverture s’est accentuée/consolidée pendant la période de croissance économique. C’est une croissance marque par une internationalisation des économies. La France, depuis cette période a acquis une position centrale en tant que puissance exportatrice mondiale (like USA, Jap, GB…). 1) La situation du commerce extérieur En 2000, les exportations représentaient environ 28,6% du PIB. Today, c’est environ 27%. C’est donc un poids très important. Cela se traduit par une ouverture de l’économie française qui se calcule par : 𝑴+𝑿 𝟏𝟎𝟎 𝑷𝑰𝑩 Le taux e couverture du commerce extérieur français : 𝑿 𝑴 Cela est relatif à un produit un à un groupe de produits. Ce taux d’ouverture s’est progressivement dégradé dans les années 70 (crise pétrolière) mais depuis les années 80, il tend à augmenter et atteint les 100% en 2000. Today, il avoisine les 95%. Les exportations ne couvrent donc pas la totalité des importations. Page 56 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Le solde extérieur Ce solde a été positif dans les années 90 progressivement mais depuis 2003, il devient déficitaire. En 2003, il l’est de 2,3 milliards d’€ et en 2003, 13, 4 et en 2005, 33,9 milliards. Today, il est déficitaire de 40 milliards. On observe aussi que dans l’UE, la tendance est également à la dégradation. Il y a des explications : Montée de l’Euro par rapport au Dollar. L’Euro est donc un facteur de dégradation. 2) L’orientation géographique des échanges Pour la France, plus de la moitié des échanges se fait à l’intérieur de la communauté européenne. Soit environ 59% des M et 62% des X. Plus de 80% du commerce extérieur est réalisé avec les pays de l‘OCDE. Les partenaires de proximité jouent un rôle important dans l’orientation du commerce français. Le déficit commercial de la France vis-à-vis de la communauté européenne s’est réduit. Il reste toutefois e déficitaire à l’égard de l’Allemagne. Pour l’Allemagne, la quasi rédemption de ce déficit s’explique par l’unification de celle-ci. Envers les anciens pays de l’Europe de l’est, la situation française est positive mais beaucoup moins que des pays comme l’Allemagne ou l’Italie qui sont tributaires (commercialement parlant) de ces pays. 3) La compétitivité du commerce extérieur français Compétitivité coût : recherche des coûts les plus faibles tout au long de la chaine production Compétitivité hors coût : déterminée par des facteurs qualitatifs (ex : qualité du produit (marque, réputation, force de vente etc.)) Compétitivité prix : capacité à proposer sur le marché des produits à des prix inférieurs à ceux des concurrents Compétitivité hors prix : capacité à imposer les produits indépendamment de leur prix (ex : capacité que l’on a à s’adapter à une demande diversifiée) A partir des années 90, on note une amélioration de la compétitivité française en termes de prix ET en termes de coûts, notamment dans le secteur industriel. La compétitivité hors prix également apparaît satisfaisante en ce qui concerne la diversité des gammes de produit proposées. L’amélioration de la compétitivité coût est due à une évolution modérée des coûts salariaux. Dans les années 90, cette amélioration a été de 24%. Le commerce français est toutefois caractérisé par des faiblesses. Page 57 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 4) Les faiblesses du commerce extérieur français Trop forte concentration géographique à l’intérieur de la communauté européenne. Faiblesse des réseaux de vente des entreprises exportatrices Nombre limité d’entreprises exportatrices (concerne les très grandes firmes (ex Renault, Peugeot Citroën, airbus etc.) Le commerce français est aussi caractérisé par une spécialisation géographique dans des zones sans importances (les bouleys) La France cherche trop à être présente à un même degré élevé dans tous les secteurs d’activité (alors qu’elle devrait se spécialiser (ex : vin, fromage, pain ^^)) Manque de compétitivité vis-à-vis des autres pays Alors qu’un pays comme l’Allemagne peut s’appuyer sur des valeurs sûres (like chimie, mécanique (Mercedes Benz) S3 : Position théorique du commerce extérieur Les exportations représentent un élément de la demande globale. A partir du multiplicateur, on analyse les conséquences d’une variation des exportations et des importations sur la conjoncture économique. Les échanges commerciaux suscitent une interdépendance positive des conjonctures économiques nationales des pays partenaires. C’est une sorte de canal de transmissions synchronisation des conjonctures. Conséquences sur la demande adressée aux partenaires commerciaux De plus, comme nous sommes dans un marché mondialisé, concurrentiel, intégré, l’évolution des prix des produits est également transmise. Cela peut entrainer une hausse des prix des produits importés L’histoire nous a montré qu’à la fin du 19ème siècle, c’est la croissance économique qui a été le moteur du commerce extérieur et non l’inverse). Ainsi, de 1835 à 1848, le PNB a progressé plus rapidement que les X. Et à l’inverse, malgré une forte croissance des X, l’économie a enregistré un certain ralentissement. Pour la période de libre échange de 1860 à 1892, le ralentissement de la croissance économique a précédé celui du commerce extérieur lors de la crise. En ce qui concerne la période de l’entre-deux guerres, l’évènement le plus important fut la grande dépression (années 30). Cette dépression est aussi caractérisée par un effondrement du commerce mondial. Cet effondrement a accompagné le déclin de la production (et non l’inverse) (ex : USA). Page 58 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Dans la période d’après guerre, les répercussions de la libéralisation des échanges (avec le GAT) auraient été négligeables aux USA. En Europe, cela n’expliquerait seulement 1 et 6 % de la croissance de la production. Donc 80% de la croissance économique s’explique autrement. On constate une tendance de fond de libéralisation des échanges. Today, il est difficile d’évaluer les gains respectifs du protectionnisme et du libre échange. Dans une étude de KRUGMAN, la balance des gains et des coûts du libre échange se révèlerait très faiblement positif pour les pays industriels. Les véritables effets du commerce extérieur sur les économies s’avèrent beaucoup plus ambigus que la théorie économique nous le laisse penser. Page 59 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH7 : La formation de l’équilibre macro-économique chez les néoclassiques Les conditions de formation d’équilibre se réalisent sur la base d’une approche micro-économique. L’équilibre économique est donc d’abord obtenu sur chacun des marchés (il y a des équilibres partiels). L’équilibre général est la résultante de l’équilibre sur l’ensemble des marchés (sur le marché du travail, des b&s et sur le marché de la monnaie). Les néoclassiques sont également conscients qu’une économie peut s’écarter du niveau d’équilibre de la production et de l’emploi. However, pour ces auteurs, cela n’est que temporaire. Pour eux, le mécanisme du marché rétabli rapidement et avec efficacité les déséquilibres possibles De ce fait, ces auteurs accordent peu d’attention aux facteurs qui déterminent la demande et encore moins d’attention aux politiques économiques qui sont mises en place pour atteindre le plein emploi. Pour que cet équilibre économique soit atteint, ils émettent des hypothèses : Tous les agents économiques sont rationnels : ils cherchent à maximiser leur profit (ou l’utilité pour les consommateurs) et ils ne sont pas victimes de l’illusion monétaire Tous les marchés sont parfaitement concurrentiels : ils savent combien ils achètent, et ils vont vendre sur la base d’un ensemble de prix qui sont parfaitement flexibles Tous les agents ont une connaissance parfaite des conditions du marché et des prix Les échanges ne s’effectuent qu’une fois tous les prix d’équilibre atteints sur les marchés Les anticipations des agents économiques sont stables (ils font des prévisions qui ne vont pas évoluer, qui ne sont pas adaptatives) S1 : Détermination de l’emploi et de la production 1) La fonction de production classique Dans le modèle classique, la fonction de production est de court terme. Elle exprime une relation entre divers quantités de facteurs de production et le montant maximum de production obtenu avec ces facteurs. Donc : 𝑌 = 𝐴. 𝑓(𝐾, 𝐿) Où A = indice de productivité totale de ces facteurs. Cette équation nous indique que la production globale va dépendre du montant du travail utilisé. Page 60 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale On peut distinguer des propriétés : Il y a des relations positives entre le travail et la production L’emploi réduit progressivement la productivité marginale du travail [SCHEMA 36] (No schéma…) Cette relation entre la production et l’emploi n’est que technique. Elle ne nous renseigne en rien sur la quantité de travail effectivement employée. Il convient donc d’étudier dans ce cas, le modèle du marché du travail 2) Le modèle du marché du travail Dans le modèle classique, le salaire c’est d’abord un résultat mais c’est aussi le déterminant du marché du travail. Le salaire est le reflet de la productivité marginale du travail. L’utilité du travail est mesurée par le revenu du travail, par le pouvoir d’achat que procure le salaire. La désutilité du travail représente les sacrifices en termes de loisirs. Donc l’offre de travail est déterminée par 3 paramètres : Les revenus autres que celui du travail jouent un rôle négatif Le taux de salaire joue positivement L’attrait pour le loisir joue négativement Elle sera donc déterminée par l’équilibre obtenu entre le coût marginal et l’utilité marginale. Si les salariés estiment que le coût marginal l’emporte sur l’utilité marginale, ils ne proposeront plus leurs services. On peut donc considérer qu’ils sont des chômeurs volontaires. Le marché du travail est composé de 2 éléments : L’offre de travail : ce qui émane des travailleurs, ils sont à la recherche d’un emploi Cette offre est une fonction croissance du salaire réel anticipé. L’analyse néoclassique s’appuie ici sur une méthodologie individualiste : chaque individu va déterminer son offre de travail par un arbitrage qui se fera entre l’utilité des biens qu’il va pouvoir obtenir sur le marché et le temps qu’il va passer pour travailler Le travail est en concurrence avec le loisir, il est assimilé à une certaine désutilité La demande de travail c’est ce qui émane des entreprises alors pour les entreprises, le volume de main d’œuvre qui va être arbitré sera le résultat d’une confrontation entre la productivité marginale du travail et le coût marginal du travail Comme étant une fonction décroissante par rapport au taux de salaire réel. Lorsque le salaire augmente la demande de travail va baisser, et de cela on en déduit que le chômage provient d’un coût du travail élevé. Page 61 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Dans la réalité, la quantité de travail demandée dépend aussi du coût d’usage du capital. En réalité, on peut substituer le travail du capital et vis versa. L’équilibre sur le marché du travail se détermine par l’égalité entre l’offre et la demande. A l’équilibre le volume de l’emploi et ainsi déterminé. Et en ce point tout salarié peut trouver du travail. L’équilibre obtenu ici est un équilibre de plein emploi et le chômage va apparaître comme volontaire. Si a un moment donné, il y a trop d’offre de travail de la part des individus pour un salaire proposé, à ce moment là un rééquilibrage va se produire. Lorsqu’il y a une offre plus importante que le travail au niveau du salaire, cela a pour conséquence de baisser le salaire, si le taux de salaire baisse, une partie des salariés se retireront du marché et on aura un autre équilibre. Réciproquement, si l’offre de travail est inférieure à la demande de travail pour un certain niveau de salaire, les entreprises vont être obligées d’augmenter le salaire pour que de nouveaux travailleurs puissent offrir une certaine quantité de travail. Si le salaire augmente plus de travailleurs voudront travailler, moins d’entreprise qui voudront acheter de la force de travail, et donc rééquilibrage. Cet équilibrage entre l’offre de travail et la demande de travail repose sur un certain nombre d’hypothèses : hypothèse de flexibilité parfaite des salaires et des prix, peuvent augmenter ou baisser d’une manière infinie l’homogénéité des travailleurs, ils seraient interchangeables information parfaite sur les conditions de travail Ces hypothèses sont difficiles à vérifier. Selon cette approche il n’y a que du chômage volontaire, et il existe aussi dans cette approche un chômage dit naturel. Le chômage dit naturel est un chômage qui serait involontaire, pas lié aux décisions des salariés de se retirer du marché, mais qui résulte d’une transformation structurelle de l’économie. Ce chômage naturel peut provenir de plusieurs phénomènes : Il y a des travailleurs qui partent à la recherche d’un emploi pour améliorer leurs situations, ils estiment qu’ils ne gagnent pas suffisamment en fonction de leur qualification, ou bien pour être plus près de leur domicile Il y a des travailleurs, qui étant au chômage prennent du temps pour trouver un autre emploi, prennent de information sur l’état du marché, ne vont pas forcement prendre le premier emploi venu De la même manière les entrepreneurs, avant d’embaucher vont attendre que de nouvelles commandes soient stabilisées. Et eux aussi prennent du temps pour embaucher car ils veulent avoir une bonne connaissance de la qualité de la main d’œuvre disponible Tout ceci n’est pas qu’une question de salaire, cela veut aussi dire que s’il existe sur le marché du travail un taux de salaire d’équilibre il peut y avoir simultanément des emplois non pourvus et des personnes à la recherche d’un emploi. Page 62 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale C’est le marché du travail qui va définir très précisément ce que nous allons produire. S2 : Le marché des biens et des services La loi de J.B Say qui consiste à dire l’offre crée sa propre demande est à la base de la détermination de l’équilibre sur le marché des biens et services. 1) Le principe Il est simple, quand on produit on crée simultanément un revenu et un pouvoir d’achat (paiement salaire, transformation de la production en revenu). Donc il ne peut pas y avoir d’obstacle au plein emploi qui serait causé par une insuffisance de la demande. Cette loi implique qu’un débouché existe toujours pour n’importe quel niveau de production. Dans ce contexte, l’égalité entre l’offre et la demande est toujours assurée, puisque tout ce qui est produit est réparti et ensuite dépensé, il n’y pas de disfonctionnement d’autant plus que la monnaie est considérée ici comme un simple voile. On en demande juste pour qu’elle participe à l’échange. 2) Investissement, épargne et loi de Say (J.B.Say) 𝐷 =𝐶+𝐼 La demande est composée de deux choses, un élément de consommation et un élément d’investissement. 𝑌=𝐷 Tout ce qui est produit est égal à la demande. 𝑌 =𝐶+𝑆 𝐶+𝐼 =𝐶+𝑆 𝐼=𝑆 Cette égalité fonctionne entre la demande et la production lorsqu’il y aura égalité entre investissement et épargne. Mais dans la production réalisée deux types de production, production de biens et de services, et de machines. Il faut que les entreprises investissent et pour ça elles doivent compter sur l’épargne des ménages, elles vont pouvoir acheter des biens de production. C’est pourquoi l’équilibre entre l’offre et la demande, repose sur l’égalité de deux variables : I et épargne L’évolution des deux variables se fait en fonction d’un paramètre, le taux d’intérêt. Elles dépendent toute deux du taux d’intérêt. 𝐼(𝑖) = 𝑆(𝑖) Page 63 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale a) Lien investissement et taux d’intérêt Plus le taux d’intérêt est élevé plus le niveau d’investissement est faible. Les entreprises doivent comparer le coût du financement de l’investissement aux gains qu’elles vont pouvoir gagner avec l’investissement. Calcul de la rentabilité. Plus le taux d’intérêt est faible plus ça parait rentable d’investissement. Toujours fonction décroissante entre taux d’intérêt et investissement ; b) Epargne Dépend du taux d’intérêt et est une fonction croissante du taux d’intérêt. Taux d’intérêt qui met en relation épargne et investissement. Il y a toujours une égalité entre l’offre et la demande. Il y a toujours un niveau d’emploi qui permettra la production la plus haute possible, production de plein emploi. A ce moment là, l’équilibre est total. Taux de salaire et taux d’intérêt, deux variables qui permettent d’établir un équilibre économique. Les deux variables épargne et investissement dépendent donc du taux d’intérêt. S3 : Le marché de la monnaie Il y a l’offre et la demande de monnaie L’offre de monnaie : La notion de variable exogène dépend donc des décisions qui sont prises par les autorités monétaires Il y a aussi la demande de monnaie : Fixée par le niveau de transactions dans l’économie Cette demande est une fraction constante des transactions (il y a une proportion de monnaie demandée (ex dés 1 000€)) 1 Il y a un rapport 𝐾 = 𝑉 (où V = vitesse circulation monnaie) La demande de monnaie est proportionnelle à la valeur des transactions mais inversement proportionnelle à la vitesse : 𝑀𝑑 = 𝑃𝑌𝐾 𝑀𝑑 = 𝑃𝑌 𝑉 Page 64 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 𝑀𝑜 = 𝐾𝑃𝑌 Le point de rencontre E représente l’équilibre monétaire. Et avec 𝑀𝑜 = 𝑀𝑑 on obtient l’équilibre monétaire. C’est l’équation de la théorie quantitative de la monnaie : 𝑴𝒐 = 𝑲𝑷𝒀 Le niveau des prix apparaît ici comme une conséquence de la monnaie offerte. Si on avait offert plus de monnaie, le niveau général des prix aurait augmenté. Dans la théorie classique, l’équilibre économique se fait à un triple niveau : Sur le marché du travail Sur le marché des b&s Sur le marché de la monnaie Sur le marché du travail, c’est le taux de salaire réel qui sert de variable d’équilibre Sur le marché des b&s, c’est le taux d’intérêt Sur le marché monétaire, c’est le niveau général des prix L’équilibre qui s’établi séparément sur chacun de ces 3 marchés détermine l’équilibre général pour l’ensemble de l’économie. Page 65 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Dans ce schéma, les mécanismes automatiques de marchés jouent pleinement. Donc en réalité, aucune intervention étatique n’est souhaitée. Pas d’intervention de l’Etat. Page 66 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH8 : Le modèle keynésien d’équilibre C’est la demande qui démarre le système. Cette analyse considère que le bouclage économique ne peut être réalisé qu’à partir du moment où la demande est elle-même équilibrée par la production. Nous sommes donc ici dans une situation inverse la loi de J-B.S qui suppose que l’offre créera sa propre demande. La macro-économie d’inspiration keynésienne accorde au contraire une importance très grande à la consommation. Elle accorde une place déterminante à la dynamique de court terme. L’analyse de la demande est déterminante parce qu’elle permet de comprendre comment se réalise l’équilibre (quels sont les leviers que l’on peut actionner pour atteindre cet équilibre ?). Tout part donc de l’entrepreneur qui va définir une demande anticipée. Cette demande anticipée, c’est ce que pensent les entrepreneurs par rapport aux débouchés, c’est une demande prévisionnelle. Par corolaire, cela détermine le niveau d’emploi. Il y a donc peu de chances pour que ce qui sera produit corresponde à l’embauche de tous les demandeurs d’emploi. S’il n’y a pas plein emploi, c’est parce qu’il existe un certain nombre de rigidités qui vont refroidir le demande. S1 : L’équilibre de sous-emploi 1) Principe de la demande effective Dans une économie nationale, les décisions de produire et d’embaucher sont des décisions individuelles. Chaque entrepreneur, à son propre niveau, va décider de ce qu’il va produire. Ces décisions sont prises dans un contexte de risques (puisqu’on ignore à priori ce que l’on va vendre). Ces anticipations de ce qui sera vendu sont essentielles, ce sont elles qui sont à l’origine du fonctionnement du processus économique. Page 67 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Déroulement de la demande anticipée : Les entrepreneurs ont pour objectif de maximiser leur profit Ils vont faire des prévisions en matière de dépenses (qu’ils doivent partager pour produire en fonction de la quantité qu’ils pensent offrir) Ils vont aussi faire des prévisions des dépenses sur les agents économiques (qui eux, veulent acheter la production) (donc la consommation) Ces dépenses attendues sont qualifiées par Keynes de demandes effectives Ce concept correspond au point où le montant du produit attendu représenté par la courbe de la demande globale est coupé par celle de l’offre globale. C’est une position d’équilibre où les prévisions de demandes des entrepreneurs correspondent aux dépenses réalisées par la collectivité. Equilibre de sous-emploi. Rien ne garanti que la demande effective ne corresponde à la demande potentielle de l’économie assurant le plein emploi. 2) Détermination du niveau d’équilibre 𝑌 =𝐶+𝐼 Toute la production réalisée prend deux formes : Biens de consommations Biens d’investissement (ou de production) 𝐶 = 𝐶𝑜 + 𝑐𝑌 Où Co = consommation incompressible et c = pmàc : ∆𝐶 ∆𝑌 =𝐶 Ce la signifie que l’investissement de la nation à été intégralement réalisé grâce à l’épargne de la nation. L’équilibre est réalisé quand ‘offre = demande. Cette double identité n’est réalisée qu’à condition que les plans des agents économiques soient correctement réalisés. Means : que les prévisions soient correctes. Il y a souvent des décalages entre ces courbes. Page 68 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) Les déséquilibres Suppose que l’entrepreneur ait mal anticipé la demande. Cela va induire les entreprises à augmenter leur stock. Cet accroissement de stock peut être considéré comme une sorte d’investissement imprévu : 𝐼𝑥 = 𝐴 − 𝐴` A = demande anticipée et A` = demande effective. a) Dans l’écart déflationniste, il apparaît que l’emploi se situe au dessus de l’équilibre effectif. Càd : 𝑂>𝐷 𝑆>𝐼 C’est un écart déflationniste. Qui ne pourra se résorber que par une augmentation de l’investissement. b) Dans l’écart inflationniste, l’équilibre de plein emploi en dessous de l’équilibre effectif. Càd : 𝑆<𝐼 C’est un écart inflationniste. Ne pourra être résorbé que par une augmentation de l’épargne ou une diminution de l’investissement. Page 69 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Selon Keynes, le cas le plus fréquent est celui où on a un sous-emploi (écart déflationniste). Il convient d’augmenter les dépenses d’investissement pour retrouver l’équilibre de plein emploi. Il y aura, grâce au multiplicateur une augmentation plus que proportionnelle du revenu : ∆𝑌 = ∆𝐼 1 1−𝑐 Si on intègre les dépenses publiques et les exportations de même que l’on intègre les impôts et les exportations : 𝐼 + 𝐺 + 𝑋 = 𝑆 + 𝑇 (𝑖𝑚𝑝ô𝑡𝑠) + 𝑀 Alors l’équilibre peut se situer à un niveau supérieur. L’équilibre entre la demande globale et l’offre globale est donc déplacé vers le haut. S2 : Le rôle de l’Etat Sous l’influence de Keynes, les finances publiques interviennent dans la détermination du niveau de l’activité économique. Le budget de l’Etat apparaît donc comme un outil politique économique. Les dépenses publiques comme les impôts et les taxes peuvent être utilisées comme des instruments pour infléchir la conjoncture économique. L’équilibre économique peut être affecté de différentes façons selon que l’Etat décide d’augmenter ses dépenses publiques, de diminuer les prélèvements fiscaux ou bien d’agir simultanément sur les recettes et les dépenses. ∆𝑌 = ∆𝐺 1 1−𝑐 Cela donne une impulsion au mécanisme du multiplicateur. Une augmentation des dépenses publiques va entrainer une augmentation plus que proportionnelle du revenu national. L’intensité du processus va dépendre de la pmàc. La dépense supplémentaire ∆𝐺 a le même effet qu’un investissement autonome : ∆𝑌 = ∆𝑇 On peut dire que le coefficient −𝑐 1−𝑐 −𝑐 1−𝑐 n’aura pas le même impact sur les dépenses publiques. Enfin, l’Etat peut agir simultanément sur les dépenses et les recettes. Le rôle économique de l’Etat ne peut pas se limiter à une simple régulation, il doit aussi s’impliquer de manière continue dans la vie économique. Il doit mener une politique structurelle : Ex : il peut inciter, stimuler l’investissement privé en faisant jouer sur les taux d’intérêt. (…) Le principe Keynésien marque donc le passage d’un Etat gendarme à un Etat providence. Page 70 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH9 : Le modèle IS-LM (Hicks Hansen) Même si Hansen a révisé de nombreux aspects de la théorie néoclassique, il en présente une synthèse. La présentation la plus connue de cette synthèse : modèles IS-LM où IS représente le marché des produits (phénomènes réels) et LM le marché de la monnaie (phénomènes monétaires). Ce modèle de synthèse a pour origine un article dans une revue économique de Hicks Hansen. Ensuite, cette analyse de Hicks publiée dans cet article a été approfondie par Modigliani dans d’autres articles. Dans les années suivantes, ce modèle IS-LM s’est imposé comme le cadre de base de la théorie macro-économique. Ce modèle a exercé une influence considérable sur l’évolution des politiques économiques qui ont été appliquées jusqu’à la fin des années 60. Le modèle IS-LM prévoit un équilibre sur Le marché des b&s Le marché monétaire Conduisant à l’élaboration de l’équilibre général de l’économie. S1 : L’équilibre sur le marchés des b&s (biens et services) IS-LM 1) Les conditions d’équilibre L’équilibre sur le marché des produits s’écrient sous la forme 𝐼=𝑆 On sait que l’investissement est fonction décroissante du taux d’intérêt et que l’épargne est fonction croissante du revenu. 𝐼 = 𝐼 (𝑖) 𝑆 = 𝑆(𝑦) 𝐼 (𝑖) = 𝑆(𝑦) Ce qu’on appelle la courbe IS c’est le point de rencontre des points d’équilibres tel que I=S. En chacun des points de cette courbe est déterminé une relation entre le taux d’intérêt et le niveau de revenu. Page 71 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) Construction de la courbe Il existe un certain nombre de situations dans lesquelles l’investissement est égal à l’épargne même si ils réagissent en fonction de leur variable de manière différente. Il y a des possibilités d’équilibre. Valeurs du taux d’intérêt et du revenu qui permettent d’avoir une égalité. Cette courbe représente l’équilibre sur le marché des biens et services. Il y a un certain nombre de cas possibles, ou l’équilibre entre l’investissement et l’épargne est possible. La courbe IS exprime le fait qu’il y est un très grand nombre de couple IY tel que 𝐽(𝑖𝑌)/𝐼(𝑖) = 𝑆(𝑦) Il existe des équilibres possibles et nombreux sur le marché des biens et services. Cet équilibre est partiel car il existe aussi un équilibre sur le marché monétaire. Page 72 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S2 : La demande de monnaie La théorie développée par Keynes est différente des analyses traditionnelles, dans le sens où la monnaie n’est pas neutre, ce n’est pas simplement un outil d’échange : Elle joue un rôle dans la détermination des grandeurs réelles de l’économie. Donc la monnaie joue un rôle sur l’équilibre. En ce sens là, la monnaie est intégrée dans l’activité économique. 1) La préférence pour la liquidité Pour Keynes la monnaie c’est une forme de richesse qui présente le plus haut degré de liquidité (Fait que la richesse peut être utilisée sans délais et sans coût ; c’est l’avantage de la monnaie liquide). C’est une des raisons pour lesquelles les agents économiques vont détenir une partie de leur richesse sous forme liquide afin de répondre à un certain nombre de besoins qu’ils ne peuvent prévoir à l’avance. C’est donc dans un but de sécurité que les agents économiques vont exprimer une demande de monnaie pour elle-même. Les agents économiques n’accepteront de se séparer de leur monnaie qu’en contrepartie d’une prime. On renonce à un avantage en moyennant une compensation : le taux d’intérêt. Il permet de compenser la situation dans laquelle nous sommes. Le taux d’intérêt est une récompense en échange d’une non détention d’encaisse oisive (argent liquide). 2) Les motifs de détention de la monnaie Selon Keynes, trois motifs qui sont à l’origine de la demande de monnaie : Motif de transaction : correspond à des besoins nécessaires pour les paiements courants Ces besoins de monnaie courante permettent une synchronisation entre les recettes et les dépenses Motif de précaution : correspond aux soucis qu’ont les ménages ou les entreprises face aux incertitudes de l’avenir En conservant de la monnaie, ces agents souhaitent parer aux imprévus : o Ces encaisses de précaution ont tendance à diminuer en période de crise ou en période de ralentissement économique. Mais ces encaisses vont augmenter en période de croissance économique o Les encaisses de transaction comme les encaisses de précaution dépendent principalement du montant de revenu national, et donc du revenu, et un peu moins du taux d’intérêt Motif de spéculation : cette demande de monnaie, dépend des anticipations des agents économiques sur l’évolution du taux d’intérêt Cette demande de monnaie prend en compte l’incertitude qui est liée au marché des titres financiers, titres financiers qui sont porteurs de taux d’intérêt (obligations privées, ou obligations d’Etat) Page 73 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Lorsque les taux d’intérêt augmentent la valeur des obligations diminue. Le taux d’intérêt et l’évolution du taux d’intérêt doivent être pris en compte dans la décision de l’épargnant : Si les taux d’intérêt sont très élevés, on a intérêt à placer tout notre argent. Il existe une relation inversement proportionnelle entre la demande de monnaie pour des raisons de spéculation et l’évolution des taux d’intérêt. L’évolution des spéculations dépend des anticipations sur les taux d’intérêt. Les spéculateurs doivent anticiper l’évolution des coûts, ce qui comporte des risques. S3 : L’équilibre sur le marché de la monnaie Comme tout principe d’équilibre, d’un côté, les taux d’intérêt = prix d’équilibre sur le marché de la monnaie. 1) La détermination du taux d’intérêt sur le marché de la monnaie L’offre de monnaie est une variable déterminée par la Banque Centrale. L’offre de monnaie est une donnée exogène qui ne dépend pas du taux d’intérêt. La D de monnaie exprime le fait que la monnaie et les titres sont substituables. Si l’offre de monnaie se confond avec la partie verticale, le taux d’intérêt est élevé. Nous sommes en situation de préférence absolue pour les titres. En revanche, si l’offre de monnaie se coupe avec la partie horizontale, le taux d’intérêt sera bas. Nous sommes en situation de préférence absolue pour la monnaie (spéculation future). Page 74 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) Construction de la courbe LM L’équilibre sur le marché monétaire requiert l’égalité entre l’O et le D de monnaie. La courbe LM est le lieu représentatif de ces points d’équilibre. L’O de monnaie est supposée exogène et transparente (constante). La D de monnaie va se décomposer en 2 parties : L1 = D de monnaie pour des motifs de transactions et de précaution Variable fonction croissante du Y car quand le Y augmente, le demande L1 augmente L2 = D de monnaie pour des motifs de spéculation Variable fonction du taux d’intérêt, c’est une fonction décroissante du taux d’intérêt Quand le taux d’intérêt est élevé, le coût des titres est bas. Les spéculateurs prévoient que les titres ne vont pas continuer à baisser achat de titres. Puis retournement de conjoncture. 1 2 3 4 Graphique de D de monnaie en vue de transactions Graphique des D L1 du graphique 1 et L2 du graphique 2 Graphique de D de monnaie en vue de spéculer Graphique de LM La courbe de LM exprime le fait qu’il y a une infinité de situations qui vont satisfaire à la condition d’équilibre sur le marché de la monnaie. Page 75 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S4 : La détermination du point d’équilibre La synthèse de Hicks Hansen.7 Il existe donc un couple IY {i0 ; Y0} signifiant un équilibre général. Le taux d’intérêt occupe donc dans ce modèle une place déterminante. C’est ici qu’il permet d’établir une liaison entre le marché des b et s et le marché de la monnaie. Le niveau du taux d’intérêt influence l’investissement et favorise la reprise de l’investissement qui va, à son tour, favoriser l’augmentation du revenu. Cette croissance du Y va engendrer une hausse de la D de monnaie en vue de faire des transactions donc augmentation du taux d’intérêt. Si L1 augmente en l’absence d’une augmentation d’une augmentation de monnaie, L2 va devoir baisser. En réalité, le taux d’intérêt joue un rôle essentiel : Il favorise l’investissement Il peut aussi nuire à l’investissement Commet sortir de cela ? On va augmenter L1 et L2, si on augmente l’offre de monnaie, L1 va augmenter et L2 ne sera pas obligé de diminuer. Levier monétaire : on peut donc utiliser la politique monétaire pour jouer avec cela et maintenir l’équilibre. Levier budgétaire : on utilise le Y par le biais des G. Ce modèle tend donc à montrer l’efficacité des politiques monétaire et budgétaire. Le modèle ISLM est donc un modèle Keynésien orthodoxe (approche classique + keynésienne), il illustre parfaitement le rôle que peuvent jouer les politiques monétaires et budgétaires. Page 76 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Il permet de mettre en application des politiques économiques des années 50. Ce modèle a été utilisé pour mesurer l’impact sur l’économie des différentes politiques économiques. On observe également le rôle central du taux d’intérêt. Dans le lien entre l’investissement et le taux d’intérêt, on prend en compte le degré de sensibilité des investissements au taux d’intérêt. Le modèle ISLM est, à partir des années 70, remis en cause. Cette remise en cause a été le fait de remise en cause de la politique monétaire en raison de sa faible crédibilité, de la politique budgétaire en raison des mauvaises anticipations des agents économiques. CH10 : La croissance et les fluctuations de l’économie L’activité économique dans un pays n’est pas stable dans le temps, il y a des variations de cette activité qui prennent une double forme : La croissance économique Les fluctuations économiques S1 : Notion de croissance et de fluctuation La croissance économique est une caractéristique pas très ancienne dans le sens où elle est observable dans les pays européens dés le début du 18ème siècle (pas avant). Cette récente croissance se matérialise par une augmentation de la production sur longue période. On la mesure généralement à partir du PIB par habitant (on rapporte la production à la population). La production industrielle, le Y national et le PNB sont trois autres agrégats fréquemment utilisés pour mesurer le niveau d’activité économique. Quand on dispose de séries d’indicateurs sur une longue période, on peut décrire une tendance générale que l’on appelle : TREND (tendance en anglais). TREND = mouvement régulier de l’activité économique que l’on envisage sur une longue période. Le TREND est donc une moyenne et limite les amplitudes. Il représente le taux de croissance annuel moyen. Il reflète la croissance économique d’un pays mais ne nous renseigne pas sur les performances de l’économie. La perte de croissance induite par le sous-emploi des facteurs de production Le PIB potentiel reflète la performance la plus élevée que l’économie peut atteindre sans introduire des tensions sur les marchés des b & s et du travail Page 77 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Dans le cas de la France, de 1972 à 1992, on a calculé que la croissance annuelle est de 2,4%/an en moyenne. En réalité, le PIB potentiel enregistrerait une croissance de 2,9%/an. Il y a donc une sous-performance de l’économie française d’environ 0,4%/an. Les fluctuations économiques : la production connait des variations de durées et d’amplitudes variables. Elles sont des mouvements de hausse ou de baisse affectant l’activité d’un pays. Ces fluctuations économiques concernent des entreprises de différents secteurs et à l’intérieur d’un pays, elles affectent la production, les prix, le Y national, le commerce extérieur etc. Elles peuvent se classer en 4 catégories (4 cycles portant le nom de leur auteur respectif) : Kitchin : fluctuations de durée moyenne de 40 à 50 mois Juglar : cycles d’une durée de 7 à 10 ans dont l’existence a été confirmée jusqu'à la 2GM 4 phases : o Phase de contraction o Phase de reprise o Point (ou maximum) o Phase de contraction Kondratieff : cycles de 40 à 60 ans Variations saisonnières : S2 : La croissance et les fluctuations de l’économie de nos jours 1) La période 1781-1939 C’est grâce à des données sur la production industrielle, et sur le revenu national que l’on peut établir une recomposition de la croissance annuelle sur cette période. Période qui connaît un taux de croissance annuelle moyenne de 1,9% en moyenne par an. Il y a néanmoins des périodes à l’intérieur de cette période différentes. Entre 1800 et 1844, croissance très rapide, 2,7% par an. 1840 on a un premier ralentissement, 2% par an. Jusqu’en 1894 net ralentissement 1,7% par an. Première grande crise économique. Reprise jusqu’en 1914= 2% par an Interruption du fait de la guerre 1920-1929 forte reprise stoppée par la crise de 1929 1929-1939 grande crise économique. Dans une période il y a pleins de périodes différentes. Page 78 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) La croissance de 45 à nos jours On a d’abord la période 45-73, la France a connu une forte croissance économique régulière, mais cette forte croissance a été entravée par quelques récessions qui sont plus des paliers, des chutes. 3 faits caractérisent l’économie Française entre 45 et 73 : Tout d’abord la croissance annuelle du PNB a augmenté de 11.5% par an (à prix courants) Mais à coté de cette forte croissance on a un taux d’inflation en moyenne de 6% par an. Sous cette période le produit national brut à prix constant est de 5.5% par an. La population active est constante dans cette période, passe de 19 importation | à 21 400 000 Dans un premier temps la consommation des ménages a augmenté mais dans une proportion moindre que la croissance elle-même. Augmentation qui est relative. La consommation publique, elle, et les exportations ont augmenté à un taux annuel moyen de 11.1% par an (taux courant). L’investissement a augmenté de 12.9% par an. Ces évolutions ont abouti à une nouvelle répartition de la richesse et de la demande globale. Ainsi en 1938 la consommation représentée 73.3% de la demande.* En 1874 : 67.7% De 13 à 28.4% investissement Exportation : 6.8 à 24% Si l’on rapproche les chiffres de l’investissement avec l’évolution de la population active on observe que la croissance se caractérise par un fort capital par tête. La population active dispose de plus de machine dans son activité. Il y a une amélioration de la productivité du travail. La productivité du travail dans cette période a augmenté de 4.7% par an. Cette période n’a pas été sans irrégularité, la période des trente glorieuses s’est caractérisée par un certain nombre de fluctuations qui permettent de déterminer plusieurs cycles. Quatre cycles : Entre 1950 et 1973, phase de récession qui alterne avec des phases d’expansion et de ralentissement. 1953-57 : phase d’expansion 59-64 : expansion 64-67 : ralentissement 67-69 : expansion, taux 6.3 70-71 : ralentissement Page 79 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Depuis 73, on note deux caractéristiques importantes, le taux de croissance annuelle a considérablement baissée. Il est passé de 5.5% en moyenne à 2.1%. Entre 45 et 73 : 5% 73-2003 : 2.7% par an On a un ralentissement important de la croissance. Les exportations présentent un taux de ralentissement économique deux fois supérieur à celui du PIB, tout ca lié à l’internationalisation de l’économie française. Cette moindre croissance s’est accompagnée de fluctuation économique supérieure à celle de la période précédente. On a trois contractions qui correspondent à la période 76-83, 89-93, 2000-2002, 2007-2008. On constate que le PIB et la consommation sont très corrélés. Les périodes de récession et d’expansion sont corrélées. Dans la mesure où la consommation des ménages représente environs 60% du PIB il est normal que ces variations se ressentent dans les variations du PIB. Les variations les plus fortes concernent les biens durables (achats automobiles). Les fluctuations de l’investissement sont beaucoup plus fortes que celle du PIB, mais moins bien corrélé que ceux de la consommation. Ex : inflation de 74-75 et 90-93, la FBCF contribue de manière aux fluctuations de ??? Les exportations, les fluctuations sont très importantes, souvent 3 fois plus importantes que celle du PIB S3 : L’atténuation des fluctuations économiques et l’instabilité financière Il y a depuis 1970 une réduction, une atténuation des fluctuations. Pourquoi ? Rôle important de la technologie et la recherche qui permet d’alimenter un dynamisme économique Libéralisation des échanges internationaux Efficacité des politiques économiques qui sont contra-cycles (vont à l’encontre du cycle) Une croissance relative des services, qui sont beaucoup moins liés à des fluctuations, et aux aléas de la conjoncture Mais nos économies occidentales ont été confrontées à un développement des cycles financiers, qui sont justifiés par des écarts enregistrés par les variables financières et le prix des actifs, ainsi le cycle du crédit est une des composantes du cycle financier. En Europe et aux EU les périodes de fortes croissances des crédits sont très liées à la hausse du cycle réel. Et les périodes de faible croissance du crédit sont associés à des phases d’activités plus réduite. On observe que l’amplitude des fluctuations de crédit est supérieure à l’amplitude de l’activité économique réelle. Page 80 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Deux analyses ont été avancées pour expliquer cette évolution : A la fin d’une récession l’amélioration de la situation financière des agents économiques et des entreprises en particulier vont leur permettre d’obtenir plus facilement des crédits L’accroissement du prix des actifs accroit aussi la valeur des garanties fournies par les emprunteurs qui peuvent aussi bénéficier de crédits supplémentaires Les crises économiques sont moins fortes que les crises financières, rôle plus important joué par la finance sur les phénomènes réels. Page 81 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH11 : La croissance économique Le phénomène de la croissance s’insère dans l’évolution de l’activité, c’est un phénomène contemporain et permanent. Il y a trois facteurs qui sont à l’origine de la croissance : Le travail Le capital Le progrès technique Leur rôle est conjoint et ce n’est que dans les années 1940-1950 que l’on a formalisé leur combinaison pour expliquer la croissance. L’explication de la croissance est d’abord souvent assimilée à l’augmentation du PIB. Dans les années 60, Rostow a expliqué la croissance différemment à partir d’une théorie dynamique de la production et il prend appui sur l’évolution des technologies. S1 : les étapes de la croissance économique Ces étapes sont au nombre de cinq : Société traditionnelle (passif) La mise en place des conditions préalables au développement Décollage La marche vers la maturité Ere de la consommation de masse Situation 1 : La société traditionnelle, elle se développe dans le cadre de fonction de production limitée, l’activité manufacturière est très réduite, les rendements agricoles sont faibles, et les gains de productivité sont inexistants. Les structures sociales sont figées. Exemple : l’Europe médiévale, la chine des dynasties Situation 2 : Il y a des conditions avant que le système de croissance se mette en place, il y a une période de transition qui prépare les conditions au décollage. Cette phase qui perçoit des phénomènes extérieurs présente de nombreuses caractéristiques : Le progrès économique est perçu par certains acteurs. L’éducation se développe au niveau d’une élite. Les premiers entrepreneurs acceptent de prendre des risques et il émerge au sein de la société. Les premières institutions modernes font leur apparition (banque) Page 82 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale L’investissement se développe, en particulier dans le secteur de transport et des communications Le commerce se décloisonne sur le plan national et international (conséquence du développement des voies de communication) Les premières manufactures font leur apparition et elles développent de nouvelles méthodes de production. Néanmoins toutes ces activités nouvelles sont limitées, et les méthodes de travail traditionnelles sont majoritaires. Ces conditions de développement on les trouve en Europe Occidentale à la fin du 17ème et au début du 18ème. Pays-Bas développement de l’agriculture Situation 3 : Période de temps, qui est requise pour que la société surmonte les obstacles et les résistances qui s’opposent à une croissance régulière. Cette étape est un véritable tournant qui se produit dans la vie des sociétés modernes. Cette phase de décollage est souvent concomitante à la prise du pouvoir politique pour moderniser le pays. Des sociétés peuvent avoir un niveau de décollage et retomber. Plusieurs caractéristiques : Le taux d’investissement et le taux d’épargne doivent passer de moins de cinq pourcent du revenu national à plus de 10% Le développement des nouvelles industries engendrent des profits qui seront réinvestis Les entrepreneurs constituent une nouvelle élite Les techniques de production moderne s’améliorent et se généralisent Les progrès de la productivité agricole sont très importants, la productivité va permettre de dégager un surplus d’individu. On peut faire la même production avec moins de facteurs de production La production agricole est une caractéristique essentielle de cette situation En Grande-Bretagne dès 1780. En France plus tardif (1830-1840), de même pour les EU, pour l’Allemagne (1860-1870) Inde et Chine ont amorcé leur décollage dans les années 1950. Situation 4 : Longue période de progression de l’activité économique. Rostow décrit cette période comme celle d’une économie qui va dépasser les industries qui avaient engendré son décollage. La maturité est généralement atteinte 60 ans après le décollage. dans la phase de maturité on va développer d’autre activité, des activités de machine outil, de produits chimiques, et d’équipement électrique. Page 83 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale L’Allemagne, la Grande Bretagne, les EU, a la fin du 19ème siècle. Cette phase de maturité présente quelques caractéristiques : L’investissement, représente entre 10 et 20 % du revenu national La production progresse à un rythme supérieur à celui de la population Les progrès techniques sont plus complexes et ils concernent l’ensemble de l’activité économique Les échanges internationaux, ils s’organisent autour d’un début de division internationale du travail Pendant la période de maturité l’éventail des industries est beaucoup plus large et diversifié Situation 5 : On parle de cette étape quand les secteurs économiques s’orientent vers une production de biens de consommations durables et de services. Cette phase de consommation de masse, se déroule durant la deuxième moitié du 20ème siècle. En Europe et aux EU. Caractéristiques : Le revenu réel/habitant a permis à un grand nombre d’investissement de bénéficier d’une consommation Le poids de l’application urbaine ne cesse d’augmenter La production de biens de consommation durable ne cesse d’augmenter, l’automobile joue un rôle important Les revenus sociaux, la solidarité et la redistribution des revenus prennent une grande importance dans le revenu du citoyen Cette thèse de Rostow date maintenant du début des années 50, et a été rééditée ensuite. Cela montre qu’il y a d’autres façons d’expliquer l’économie que quantitativement. Pour Rostow ces données quantitatives n’expliquent pas les mouvements économiques. Kuznets a également critiqué cette thèse de Rostow, critique le take off, et le fait que pour lui tout les pays ne puissent pas suivre la même évolution, sans passer par le schéma de Rostow. Page 84 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S2 : Les facteurs de production de la croissance économique 1) Le capital et la croissance économique Le capital regroupe d’abord l’ensemble des actifs financiers et non financiers détenus par les agents économiques. Les premiers (actifs financiers)= comprennent actifs reproductibles fixes, le logement des ménages, des actifs incorporels. Actifs non financiers = capital physique. On a un remplacement et une augmentation de ce capital. La croissance est d’autant plus forte, que l’investissement est élevé. 𝑉𝑌/𝑌 = taux de croissance économique 𝑉𝐾/𝐾 = croissance du taux d’investissement VY/Y = VK/K 2) Le travail On observe que les périodes de régression démographique correspondent à des périodes de faible croissance économique. La croissance démographique présente 4 impacts sur la croissance économique : Elle accroît la production et la consommation, plus on est plus on produit, plus on est plus on consomme La croissance démographique va induire la création de nouveaux secteurs économiques, et de nouvelles entreprises Elle permet une organisation plus rationnelle du revenu Elle attenue les décalages sectoriels et régionaux en raison du développement du Y Les données de Kuznets montrent une relation positive entre les taux de croissance économique et les taux de croissance démographique On a une importance de la structure par âge de la population facteur de croissance économique. Ce n’est pas la population totale qui reflète la quantité de travail disponible dans un pays, il convient plutôt de prendre en considération la population active. On peut établir la même relation, le taux de croissance du PIB serait équivalent au taux de croissance du travail. Cependant cela ne signifie par pour autant que la part du facteur travail soit toujours importante dans l’explication de la croissance économique. En effet si l’on prend des périodes plus récentes, notamment 1980 2000, le volume du travail a contribué pour un quart de l’explication de la croissance économique. Il y a corrélation, mais pas causalité forcement. C’est vrai pour la France, mais aussi Des auteurs français, Carré, Dubois et Malinvaud, on essayait de mesurer pour la croissance française d’après guerre le rôle de chaque facteur. Les effets qualités de la population active a un effet non négligeable. Une des parties importantes de la qualité : l’éducation, la formation. Page 85 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) L’action du progrès technique (PT) A coté du travail, a coté du capital, il y a un certain nombre de dépenses dans le domaine de l’innovation, dans le domaine de la recherche, dans le domaine de l’éducation. Il y a des dépenses qui ont un rôle important dans l’explication de la croissance économique. Denison a voulu mesurer les rôles des dépenses d’éducation sur la croissance. En 1967 l’auteur a comparé la croissance de neuf pays Européen, après la seconde guerre mondiale, ces travaux n’ont pas permis de comprendre pourquoi, la croissance de l’économie européenne a été supérieure à celle des EU. Donc il faut relativiser le rôle de l’éducation. Ces conclusions sur le rôle de l’éducation on incité à rechercher d’autres variables. Un siècle plus tard dès années 80, théorie de la croissance endogène on remit en avant l’éducation dans l’explication de la croissance économique. L’innovation et la recherche développement. L’innovation crée de nouveaux biens qui vont stimuler la demande et donc la croissance. Il y a peu d’indicateurs pour mesurer cette innovation, OCDE retient le nombre de brevet déposé. Et l’observation des données chiffrées révèlent que les pays qui ont bénéficié de la croissance la plus élevée sont ceux qui ont connu la plus forte augmentation du nombre de dépôt de brevet (Chine, Corée). La recherche développement est à l’origine de la croissance économique, via les brevets. Elle est considérée comme un investissement de la connaissance. Recherche qui par le biais de technique nouvelle vont permettre une utilisation plus efficace du travail et du capital = favorise la croissance économique. On a essayé de voir de vous s’il y avait un lien entre recherche et développement et l’impact sur la croissance économique. En 1980 une étude a été faite sur la période 1947, portant sur des pays industrialisés. Ces études on montré une forte corrélation entre taux de croissance du PIB et les dépenses en matière de recherche développement. Ces dépenses, pour l’essentiel, sont associées à la mise au point de nouveaux produits et de nouvelles techniques. Cet effort recherche développement peut se mesurer en pourcentage du PIB et en 2003 les pays de l’OCDE consacrés 2.3% de leur PIB a l’effet de leur recherche développement. Ce sont les EU, la Corée, le Danemark, la Finlande, la Suède, l’Allemagne qui y participé le plus. La France se situe à 2.2% du PIB. Les investissements dans les technologies de l’investissement et de la communication ont connu dans les années 90 un important développement. La contribution de ces investissements à la croissance économique est relativement importante, on peut dire que globalement dans la zone euro ces investissement on assuré 14% de l’ensemble de la croissance. Entre 1996 et 1999 le chiffre est monté à 22%. Les investissements dans ces fameuses technologies sont donc une source importante de la croissance économique. Page 86 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Mais ce qui est vrai pour la zone euro l’est aussi pour la zone autre, par exemple si l’on prend les EU, la contribution des technologies représentent 20% de la croissance économique. Australie : 29% S3 : La croissance endogène Théorie de la croissance endogène remonte aux années 86. Dans cette théorie on refuse l’idée que les agents économiques bénéficient d’un progrès technique qui viendrait de nulle part. Le progrès technique et l’investissement sont des facteurs de la croissance économique. Cette théorie suppose que les individus choisissent d’accumuler des connaissances pour agir. Cette croissance économique qui résulte de ces nouvelles inventions permet à son tour une nouvelle accumulation du savoir. 1) L’accumulation des connaissances, la recherche développement et progrès technique. La recherche développement est considérée comme la somme des connaissances accumulées à un moment donné. Que ces connaissances soient théoriques ou pratiques. Ces dépenses en recherche développement représente en parti le progrès technique. Une des particularités de la production de connaissance c’est quelle ne peut être totalement soumise aux lois du marché. C'est-à-dire que l’utilisation d’une connaissance par un individu supplémentaire est gratuite. Et donc une des conséquences c’est que si le marché est inadapté pour gérer ces connaissances le secteur public doit se substituer. Il y a des recherches publiques. Les connaissances qui ne sont pas exclusives ont des effets externes positifs. Ca veut dire que ces connaissances sont diffusées sans coup à tout les individus. Et donc qu’elles favorisent la croissance de la production. Ces connaissances non exclusives doivent être sanctionnées par les collectivités publiques. La recherche fondamentale produit d’important effet externe. 2) Le capital humain L’intégration du capital humain a déjà été prise en compte comme on l’a vu par Denison, mais en 1988 le capital humain a été proposé par Lucas. L’éducation est censée avoir un effet semblable au capital physique. Et l’efficacité du facteur travail augmente d’autant plus que la production de capital humain est élevée. Une étude de Barrot a montré qu’il y avait un lien positif entre croissance économique et capital humain. Ce qui diffère par rapport à Denison c’est la façon dont on va traiter l’éducation. Sur le plan individuel les individus vont faire des calculs. Si chaque individu fait ce raisonnement l’éducation sera très faible. Page 87 sur 88 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale C’est à l’Etat de prendre en charge une partie importante de l’éducation, car si le financement est fait par l’Etat les individus se formeront au-delà de ce qu’ils auraient fait si c’était eux qui finançaient. L’Etat finance des externalités positives. L’existence de l’Etat sur le marché est légitimée par le financement d’externalités. Ces externalités traduisent un fonctionnement défectueux des lois du marché puisque, faute de prix, les agents ne prennent pas en compte les effets que ces externalités jouent sur les autres. Le financement de la formation par l’Etat est parfaitement justifié. Mais les partisans de la croissance endogène ne s’arrêtent pas à ces questions. Ils estiment également que tout ce qui est en matière des routes, des ports etc. sont des facteurs qui influencent positivement la croissance. Et par ailleurs la fourniture par l’Etat de services collectifs a des effets positifs. Parce que de nouveaux agents économiques peuvent en profiter sans en supporter des coûts supplémentaires. Page 88 sur 88 © Julien Bouttier