SOMMAIRE L’Orne Saosnoise et ses affluents…………………………........p 2 Le SIAEBOS……………………………………………………………..………….p 3 Les berges souffrent………………………………………………..……….p 4 La ripisylve sert………………………………………………………..………..p 5 Rôles et fonctions de la végétation des berges………..p 6 Entre réglementation et devoir civique……………..………...p 7 Comment identifier un cours d’eau……………………..…………p 9 Techniques de gestion et d’entretien……………………….….p 10 L’aménagement d’abreuvoirs et la pose de clôtures…p 14 L’entretien des bords de parcelles agricoles……….…….p 15 Lutter contre les espèces envahissantes…………………....p 17 Les ouvrages hydrauliques………………………………………….…….p 18 Glossaire………………………………………………………………………….…….p 19 Les petits ruisseaux font les grandes rivières… Avec 360 km de rivières petites et moyennes, les cours d’eau du bassin versant de l’Orne Saosnoise forment un réseau très dense et sont une partie essentielle du patrimoine des régions du Saosnois, du Marollais et du Perche Sarthois. Ce guide a été élaboré dans le but d’assurer une meilleure connaissance du fonctionnement des rivières, d’apporter des conseils pour mieux les gérer et éclaircir les responsabilités de chacun. Il s’adresse à toute personne propriétaire ou locataire de terrains riverains d’un cours d’eau 1 ainsi qu’à ses usagers. L’Orne Saosnoise est le principal affluent de la Sarthe, en rive gauche, en amont du Mans. Elle prend sa source dans le département de l’Orne, près de La Perrière, et se jette dans la Sarthe à Montbizot. Son bassin versant s’étend sur 522,5 km² dont 430 km² se situent dans le département de la Sarthe. Les principaux affluents qui constituent le réseau hydrographique de © SIAEBOS L’Orne Saosnoise et ses affluents l’Orne Saosnoise sont: l’Aunay, la Dive, la Gandelée, le Gouffre de Bonvoisin, la Gravée, le Guélodin, le Guémançais, le Maleffre, la Malherbe, le Moire, le Rutin, le Saint Etienne et le Tripoulin. LOrne Saosnoise à St Mars sous Ballon Un espace naturel oublié Autrefois considérés comme sources de multiples richesses, les cours d’eau étaient entretenus par nécessité. Progressivement, nous nous sommes affranchis de ces dépendances: les modes de vie ont évolué: de nombreux riverains ne travaillent plus la terre, n’ont plus le temps d’intervenir sur les berges ou ne savent plus comment, • © SIAEBOS • la végétation des berges jouait un rôle économique important. Elle assurait la production de bois de chauffage, l’alimentation du bétail, la protection des berges et la variété des paysages, • les parcelles agricoles se sont agrandies alors qu’en parallèle la main d’œuvre a diminué, rendant le travail d’entretien long et coûteux, • les changements de pratiques agricoles, en particulier l’abandon de l’élevage traditionnel et l’intensification des cultures ont eu des Carte postale de BALLON (fin XIXè – début XXè): Les rives de conséquences importantes sur l’aspect physil’Orne Saosnoise au moment du rouissage du chanvre. que et la qualité des cours d’eau... Actuellement, l’essentiel des actions menées sur les cours d’eau concerne de grosses et moyennes rivières. Les petits ruisseaux sont trop peu pris en compte. Or, ce sont eux les plus sensibles aux problèmes de pollution et d’entretien en général, de par leurs faibles débits, leurs faibles capacités de dilution et, aussi par le fait qu’ils sont souvent considérés comme de simples fossés d’évacuation rapide des eaux pluviales. Pourtant, un entretien simple et régulier permet d’éviter des travaux souvent onéreux pour tous et contribue à insérer les nombreux ruisseaux et petites rivières dans un cadre de vie plus harmonieux. Parce qu’ils font encore aujourd’hui l’objet de nombreux usages nécessaires aux besoins de l’homme (loisirs, rejets d’eaux usées, alimentation en eau, agriculture, etc.) une prise en charge collective des travaux de restauration et d’entretien va être engagée par le Syndicat. Ces travaux, déclarés d’Intérêt Général par la Préfecture de la Sarthe, requièrent doublement votre attention: • • ces travaux s’effectueront sur des terrains privés, En tant que riverains et usagers, vous serez les futurs garants du milieu que le Syndicat souhaite aujourd’hui réhabiliter. 2 Le Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien du Bassin de l’Orne Saosnoise: le SIAEBOS • • • d’appréhender le cours d’eau dans son ensemble, de prévoir des Plans de gestion cohérents, de mutualiser les moyens techniques et financiers nécessaires à leur mise en œuvre. © SIAEBOS Il s’agit d’un établissement public à coopération intercommunal (EPCI), né de la volonté des communes riveraines des cours d’eau du bassin de l’Orne Saosnoise de se regrouper afin: Créé par arrêté préfectoral en 1978, le Syndicat regroupe toutes les communes de la Sarthe présentes sur le bassin de l’Orne Saosnoise, à l’exception de Montbizot et de quelques communes qui possèdent une partie de leur territoire sur le bassin versant (Saosnes et Courcemont). Le Syndicat est administré par un Comité Syndical composé de 84 membres, tous élus des 42 communes adhérentes (2 membres délégués par commune). Tous ces cours d’eau ont la particularité d’être des affluents directs de l’Orne Saosnoise qui se jette dans la Sarthe en amont du Mans pour rejoindre la Loire et en bout de course l’Océan Atlantique. © SIAEBOS A sa création, la gestion des cours d’eau se limitait essentiellement à résoudre des problèmes hydrauliques afin de limiter l’impact des crues et d’assainir les terres agricoles à proximité des cours d’eau. Depuis, la législation a évolué vers une meilleure prise en compte des différents usages et enjeux environnementaux, afin d’atteindre le bon état écologique imposé par la Directive Cadre Européenne sur l’Eau à l’horizon 2015. Aujourd’hui, les missions du Syndicat sont entièrement dévolues à l’étude, l’aménagement et l’entretien de l’Orne Saosnoise et de ses affluents en considérant la rivière comme un milieu vivant. Pour mener à bien ces missions, un technicien de rivières est l’interface entre les riverains et les élus. Afin d’obtenir des informations sur les actions engagées sur vos cours d’eau, contactez le au 02.43.27.37.20. 3 Les berges souffrent... En l’absence de végétation, la puissance du courant érode les berges. Cette pression est accentuée en cas d’absence de clôture efficace, d’abreuvoir aménagé, et par le piétinement des troupeaux en tête de rive. Dans ces conditions, le lit se creuse, les berges s’effondrent. Ces désagréments induisent des coûts importants de reprofilage et/ou re-talutage de berge, de désenvasement… Supportés par les collectivités, ils représentent des sommes assurément plus élevées que le seul coût de l’entretien courant. Par ailleurs, l’exposition à trop de lumière par une coupe à blanc ou par absence de végétation favorise la prolifération d’espèces végétales telles que les orties ou les ronces. © SIAEBOS … d’une absence de protection LOrne Saosnoise © SIAEBOS ... d’un entretien inexistant Le Tripoulin Sans entretien régulier, la végétation vieillissante se détériore progressivement. Les branches mortes encombrent le lit du cours d’eau et forment bientôt des embâcles, les berges s’affaissent et la rivière voit son écoulement modifié. Les crues peuvent alors avoir des conséquences catastrophiques. Des apports excessifs de débris végétaux sont un risque d’eutrophisation (la matière organique consommant l’oxygène de l’eau pour se dégrader). La Dive L’usage systématique du broyeur est une pratique agressive pour la végétation, mettant les berges à nue et contraignant ainsi les arbres à pousser dans le milieu du lit de la rivière. Les débris végétaux issus du broyage finissent bien souvent dans le fond du cours d’eau et multiplient la formation des encombres. Localement, ils peuvent être à l’origine d’une aggravation des crues. © SIAEBOS © SIAEBOS ... d’un entretien inadapté ou excessif L’Aunay Les risques liés à une végétation inadaptée sont multiples. Dans le cas d’une ripisylve mono spécifique (une seule essence) les racines prospectent les mêmes horizons de sol; ce peut être une source de fragilité, le sol étant moins bien tenu. © SIAEBOS © SIAEBOS ... d’une végétation inadaptée Chute d’un peuplier LOrne Saosnoise Le risque est aussi présent dans le cas d’une végétation introduite: on ne maîtrise pas le comportement de la végétation non locale, or de nombreux exemples montrent que l’eau est un moyen de transport et de dissémination très efficace. Dans le cadre d’une plantation, il faut donc préférer l’association de plusieurs essences bocagères. 4 La ripisylve sert... • À stabiliser les berges Grâce à l’enracinement dense et parfois profond des arbres, la ripisylve fixe les berges très souvent abruptes et donc fragiles de nos cours d’eau. Un seul exemple: la résistance à la force d’arrachement d’un saule âgé de 20 ans est 4 fois supérieure à celle d’un enrochement et 45 fois celle d’un gazon. La ripisylve participe ainsi à la lutte contre l’érosion des terres agricoles et sécurise les berges en les protégeant de l’effondrement. • À produire du bois Les bords de cours d’eau sont par la proximité de l’eau, la profondeur et la qualité des sols, des milieux très productifs en bois. Bois bûche issu de l’ébranchage des têtards ou du recépage (saule, aulne, frêne...) vendu selon les essences jusqu’à 50 € le stère livré sec. Bois d’œuvre sur de nombreuses essences (frêne, aulne…) pour des lots suffisants en qualité et en quantité. Les sous-produits d’ébranchage (têtes d’arbres…) sont transformables en bois déchiqueté. © SIAEBOS © SIAEBOS La végétation des bords de cours d’eau est appelée ripisylve . Son étymologie latine est très explicite; de « ripa » (rive) et « sylva » (forêt), elle désigne une végétation adaptée aux conditions d’humidité voire d’inondation des bords de cours d’eau. • À réguler l’écoulement de l’eau Ripisylve et bandes enherbées contribuent à la régulation de l’écoulement profond et superficiel de l’eau. Mais c’est surtout à l’échelle du bassin versant que l’arbre se montre efficace. La comparaison de petits bassins versants bocagers et ouverts en Bretagne a mis en évidence la capacité du bocage à écrêter les crues: dans le bassin versant bocager, le volume des crues est presque divisé par deux avec des débits de hautes eaux (hiver) plus faibles et des débits d’étiage (été) un peu plus élevés. • À filtrer et épurer Ripisylve et bandes enherbées peuvent capter près de 90% des matières en suspension et fixer 3/4 des nitrates et phosphates ruisselés. Elle contribue ainsi largement à l’épuration de l’eau et à en limiter la turbidité (eau trouble chargée en matières en suspension), à condition toutefois qu’elle soit suffisamment large et en bon état sanitaire. • À abriter et héberger la faune et la flore Une ripisylve diversifiée crée des zones d’ombre et de lumière. Elle offre à la faune, caches et abris diversifiés (arbres creux, sous berges…), lieux de reproduction (herbiers, racines, branches inondées…), espaces d’échanges entre le milieu terrestre et le milieu aquatique. La ripisylve offre aussi ombrage aux troupeaux et effet brise-vent pour les cultures. L’ombrage qu’elle génère sur le cours d’eau contribue à maintenir une eau fraîche et à limiter la prolifération d’algues. 5 Rôles et fonctions de la végétation des berges Milieu ouvert colonisé par différentes espèces animales et végétales qui en font leur abris et leur source de nourritures. Bras mort: habitat et nourriture pour la faune, zone de reproduction, autoépuration des eaux et flore spécifique. Zone humide: épuration des eaux et régulation des débits, forte valeur biologique. Ouvrages et vannages entretenus: Régulation facilitée lors des écourues. Dessin modifié, d’après le « Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau » Agence de l’Eau Rhin-Meuse - 2000 et d’après la Plaquette technique « Gestion des rivières » du Conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents - 2005. Atterrissement : zone de frayères à brochets. Forêt alluviale ou ripisylve: Succession d’herbacées, d’arbustes et d’arbres. Diversité d’espèces et de classes d’âges. Protection de la berge par enracinement dense. Couvert végétal en berge: végétation semi aquatique. Barrage à l’érosion des terres, filtration des nitrates et fixation des phosphates. Sous berge: abri, cache à poissons. Substrat: réactions chimiques et biologiques participant à l’autoépuration de l’eau. 6 Entre réglementation et devoir civique Une conception et des obligations nouvelles Les textes de loi ne sont pas là pour contraindre le propriétaire mais pour protéger les ressources dans et autour d’un cours d’eau. L’eau est un bien collectif que chacun a le devoir de préserver et c’est ce que rappelle la loi sur l’eau du 3 janvier 1992: « L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général.» Art. L 210.1 du Code de l’Environnement Après la loi sur l’eau, la Directive Cadre Européenne sur l’Eau de 2000 fixe un objectif de bon état écologique des cours d’eau en 2015 pour les pays membres de l’Union Européenne. Pour atteindre cet objectif, il ne suffit plus d’agir seulement sur les pollutions physico-chimiques et les prélèvements, mais il est essentiel d’intervenir également sur les altérations morphologiques des cours et des milieux aquatiques en général, dont les impacts s’avèrent déterminants sur la biologie des espèces végétales et animales, et donc sur le bon état écologique. 1950 2000 Les objectifs d’intensification de production ont conduit à réaliser des recalibrages, des modifications de tracé et des curages avec enfoncement du lit. 2015 La reconquête du bon état induira des travaux de renaturation (minis seuils en pierres,...),de reméandrage (actions visant à remettre les ruisseaux dans leurs lits d’origine). Une récente loi de 2006 remplace le concept ancien de « curage » par celui d’entretien régulier permettant le maintien du profil d’équilibre du cours d’eau, l’écoulement naturel de l’eau, le bon fonctionnement des milieux aquatiques et excluant les travaux néfastes au patrimoine piscicole. C’est pourquoi, les opérations de curage ne figurent plus dans la liste des opérations d’entretien (Art. 7 du décret n°2007-160). Régime juridique et propriété du sol L’Orne Saosnoise et ses affluents sont des cours d’eau non domaniaux donc ils sont entièrement privés. Le lit appartient pour moitié aux propriétaires riverains de chaque rive, mais l’eau n’appartient à personne, son usage est commun à tous dans les limites imposées par la loi et par les règlements et autorisations de l’administration chargée de la police de l’eau (Service Eau-Environnement de la DDEA pour les petits cours d’eau). © Frédéric Claveau - SMVV Les cours d’eau, c’est-à-dire le fond et les berges sont soumis à deux régimes juridiques distincts. Tous les cours d’eau ne faisant pas partie du domaine public entrent dans la catégorie des cours d’eau non domaniaux. A cet effet, toute personne propriétaire d’un terrain en bordure d’un cours d’eau non domanial bénéficie d’un certains nombres de droits, mais reste également soumise en contrepartie, au respect d’obligations essentielles à une gestion respectueuse du fonctionnement naturel des cours d’eau et à leur préservation durable. 7 Les droits du propriétaire riverain Certains travaux pourront être refusés si l’administration juge qu’ils portent atteinte à l’environnement. Aussi, avant toute intervention une demande de Déclaration ou d’Autorisation auprès des services de la Police de l’Eau de la DDEA* est indispensable. 02.43.50.46.33 Le droit d’extraction: A condition de ne pas modifier le régime de l’eau et de ne pas perturber l’écosystème, le propriétaire peut extraire des matériaux (sable, pierres...) déposés dans la partie du lit qui lui appartient. Prélèvements soumis à l’accord préalable des services de la Police de l’Eau. Le droit d’usage de l’eau: Ce droit est limité aux besoins domestiques du propriétaire (arrosage, abreuvement des animaux…) à conditions de préserver un « débit minimum » pour l’équilibre du cours d’eau. Tous travaux et prélèvements d’eau passent par une déclaration ou une autorisation auprès des services de la Police de l’Eau et de la Pêche. Le droit de pêche: (Art. L.435-4 du Code de l’Environnement) Le propriétaire riverain dispose du droit de pêche sur sa propriété sous réserve qu’il se soit acquitté de la taxe piscicole . Ce droit de pêche peut être cédé à titre gratuit à une Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique ou la Fédération de Pêche de la Sarthe, qui en contrepartie, entretient la berge et le lit. Durant la période d’exercice gratuit du droit de pêche, le propriétaire conserve la possibilité de pêcher. Pour toute information concernant les conditions d’exercice de la pêche, contactez la Fédération départementale de la Pêche au 02.43.85.66.01 Les responsabilités du propriétaire riverain En contrepartie du droit de pêche, le propriétaire (exerçant ou non ce droit) est tenu de participer à la protection du patrimoine piscicole et des milieux aquatiques. Il ne doit pas leur porter atteinte et doit effectuer les travaux d’entretien, sur les berges et dans le lit, nécessaires au maintien de la vie aquatique (Art. L. 432-1 du Code de l’Env.). L’obligation d’entretenir: «… le propriétaire riverain est tenu de © SIAEBOS maintenir le cours d’eau dans sa largeur et sa profondeur naturelles, à l’entretien de la rive par élagage et recépage de la végétation arborée, et à l’enlèvement des embâcles et débris, flottants ou non, afin de maintenir l’écoulement naturel des eaux, d’assurer la bonne tenue des berges et de préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnement des milieux aquatiques ». Art. L.215-14 du Code de l’Environnement. L’entretien des cours d’eau est du ressort des propriétaires riverains. En revanche, ne sont pas des travaux d’entretien, un approfondissement ou un élargissement du lit. La Déclaration d’Intérêt Général des travaux Exceptionnellement, pour des raisons d’intérêt général, la collectivité peut intervenir pour réaliser des travaux sur les cours d’eau, à condition qu’ils aient été déclarés d’intérêt général par arrêté préfectoral suite à une enquête publique (Art. L.211-7 du Code de l’Environnement). Cette Déclaration d’Intérêt Général autorise la collectivité à intervenir sur des parcelles privées, afin de conduire des opérations de restauration et/ou d’entretien financées par des fonds publics. Néanmoins, la responsabilité de l’entretien incombe toujours règlementairement au propriétaire riverain. 8 © SIAEBOS Comment identifier un cours d’eau ? La notion de cours d’eau, même s’il n’existe pas de définition juridique, est essentielle pour savoir si une intervention dans le lit d’un ruisseau est légale ou non. En effet, cette méconnaissance peut entraîner des conséquences graves de destruction écologiques des milieux aquatiques qui sont considérées comme des délits, sanctionnés par de lourdes peines. De ce fait, avant d’engager quelconques travaux, il est indispensable de se poser la question : Ai-je ou non à faire à un cours d’eau ? La Gandelée à Dangeul Que dit le droit ? 1 • La présence et la permanence d’un lit naturel à l’origine, distinguant ainsi, un cours d’eau d’un canal ou d’un fossé creusé par la main de l’homme. 2 • L’existence d’un débit suffisant une majeure partie de l’année. © SIAEBOS La qualification de cours d’eau donnée par la jurisprudence repose pour l’essentiel sur les deux critères indissociables : Le Rutin à Saint Longis Comment faire pour différencier un fossé d’un ruisseau ? Pour simplifier, trois critères : © SIAEBOS 1 • L’origine : l’existence d’un ruisseau s’explique par le travail naturel de l’eau. Un fossé est le résultat des travaux de l’homme qui l’a creusé en utilisant des outils pour évacuer temporairement des eaux pluviales par exemple. La Malherbe à Marolles les Braults 2 • L’aspect : le ruisseau serpente généralement et comporte un aspect assez diversifié. Mais attention un ruisseau peut aussi présenter l’aspect d’un fossé lorsque son tracé a été rectifié en ligne droite par un engin de terrassement. Cette situation entraîne souvent la confusion, justifiant des travaux destructeurs, perpétuant ainsi cet aspect de « fossé ». Si un ruisseau ressemble à un fossé il faut vérifier l’origine du débit (source ou ruissellement naturel). © SIAEBOS 3 • Le débit : il peut-être intermittent : le lit du ruisseau peut-être asséché une partie de l’année. Attention une alimentation en eau d’un ruisseau ne peut pas être due essentiellement à des eaux pluviales ou d’assainissement, ni résulter d’un réseau de distribution. Son alimentation doit provenir naturellement du bassin versant. Un canal d’irrigation ne peut donc pas être considéré comme un cours d’eau. D’autres critères peuvent être pris en compte: la topographie, la présence d’un substrat différencié et/ou d’une faune et d’une flore aquatique. La mémoire des anciens ou des documents (plans cadastraux antérieurs) peut également être précieuse pour permettre d’identifier un cours d’eau. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter les agents de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) Tel: 02.43.84.31.67 Le Guémançais à Nogent le Bernard 9 Techniques de gestion et d’entretien des berges Pourquoi intervenir sur un cours d’eau ? Nos cours d’eau subissent la main de l’Homme: urbanisation proche du lit mineur, rejets d’eaux usées, modification du tracé du cours d’eau… Il est donc nécessaire de ne pas laisser nos rivières à l’abandon. Dans certains cas extrèmes (protection de routes, habitations, ouvrages d’art), il est indispensable d’intervenir de façon appuyée. Ailleurs, il s’agit d’interventions régulières sur la végétation des berges (ripisylve) où un simple entretien suffit. Entretenir les berges sans les transformer en un espace jardiné 1/ Conserver une végétation suffisante, diversifiée et adaptée aux rivières © SIAEBOS © SIAEBOS © SIAEBOS Une ripisylve diversifiée, c’est une végétation herbacée, buissonnante, arbustive et arborescente mélangée, composée d’essences variées et aux classes d’âges différentes. © AESN © AESN Trois essences caractéristiques de la ripisylve Saule, Aulne et Frêne, sont les essences arborescentes les plus adaptées en bord de cours d’eau compte tenu de leurs caractéristiques (résistance à de fortes périodes en eaux, réseau racinaire très développé). Les actions stabilisatrices complémentaires d’une ripisylve naturelle à plusieurs strates garantit un maillage dense des systèmes racinaires qui va favoriser l’ancrage et limiter l’éroSystème racinaire superficiel et traçant, Système racinaire profond et efficace sion. sensible au déchaussement (peuplier) © SIAEBOS Notons l’intérêt des végétaux herbacés semi aquatiques (hélophytes), composés principalement d’iris, de joncs, de carex, de massettes, et de roseaux. Par leur répartition spatiale en pied de berge, leurs systèmes racinaires en rhizomes ou en souches rampantes permettent d’ancrer le sol sur toute la surface de berge et la protègent de l’érosion. Ils participent aussi à la filtration des eaux et piégent les particules fines en suspension. En procédant à un entretien par petites trouées, il est possible de maintenir un cordon de végétation diversifiée avec des herbacées, des arbustes, des buissons… Ce mode de gestion peut constituer un compromis acceptable entre deux objectifs prioritaires, sur un secteur agricole, tels que la protection de l’environnement et limiter l’érosion, et d’autres objectifs secondaires (paysages et pratique de la pêche notamment). © SIAEBOS (saule, aulne, frêne) Répartition de la végétation au bord d’une rivière 10 Gestion et entretien des berges: comment intervenir ? Développement excessif d’arbres: Fermeture du milieu et des paysages. Rajeunissement des boisements anciens par coupes sélectives en petites trouées. Éviter la plantation d’arbres inadaptés (peupliers hybrides, résineux…): Problèmes de stabilisation des berges. Remblais et merlon de curage: Augmentation des risques d’inondation en aval. A supprimer. Dessin modifié, d’après le « Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau » Agence de l’Eau Rhin-Meuse - 2000 et d’après la Plaquette technique « Gestion des rivières » du Conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents - 2005. Arbres morts, dépérissants, trop penchés ou fortement sous cavé: Déchaussement, déstabilisation des berges. A abattre. Branches trop basses, buissons et arbres dans le lit: obstacles à l’écoulement, déviation du courant et érosion. Élagage, débroussaillage et recépage sélectifs. Absence de végétation par broyage systématique, désherbage, ou l’absence de clôture et de haie): Problème d’érosion et de pollution. Clôturer et / ou favoriser la régénération naturelle ou la plantation: plants et boutures. Dépôts d’ordures: Risque de pollution, stérilisation du milieu. A enlever. Embâcles (arbres tombés, amas de branchages): Colmatage des vannages, fragilisation des ouvrages, érosion, obstacles à l’écoulement: augmentation du risque d’inondation. A retirer. Ragondins: Aggravation de l’érosion par creusement de galeries. Vecteur du virus de la leptospirose. Lutte par piégeage. Vieux têtards (saules, frênes, chênes…): taille de rajeunissement par étêtage. Laisser des tires sèves pour les conserver vivants et penser à leur succession par des nouveaux plants. 11 2/Entretenir régulièrement la végétation pour améliorer son état sanitaire Intervenir sur un cours d’eau (sur son lit et ses berges) ne doit pas être automatique. Aussi, il faut veiller à: • Assurer un entretien régulier favorisant le rajeunissement de la végétation préférable à des interventions lourdes espacées dans le temps. Employer les techniques forestières: abattage, élagage, étêtage. Respecter les bonnes techniques de coupes (matériel, angle de coupe…) et si possible les périodes • d’intervention sur la végétation, de début novembre à mi-mars, durant la période de repos végétatif. Le recépage des aulnes, saules et noisetiers permet aux souches de se régénérer et renforce leur enracinement , ce qui assure une meilleure stabilisation de la berge. L’abattage de tous les arbres risquant de basculer à court terme dans la rivière est une action préventive moins onéreuse que l’enlèvement d’un arbre après sa chute. Schéma de principe de l’abattage Arasage de la souche après l’abattage L’élagage consiste à enlever les branches trop basses gênant l’écoulement des plus hautes eaux. Il peut aussi être effectué pour enlever du poids sur un côté de l’arbre ou pour diriger sa croissance. Il est préférable de couper plusieurs petites branches que de supprimer une belle charpentière. La coupe doit être franche et doit respecter le bourrelet de cicatrisation (coupe au ras du bourrelet). Périodes de coupes: en toute saison pour les branches mortes et de janvier à mars pour les branches vivantes des feuillus locaux. L’étêtage ou la taille en têtard permet un grand vieillissement des arbres. Saules, frêne, chêne et peuplier noir sont couramment traités en têtards. Les alignements de têtards en fond de vallées constituent un patrimoine paysager qui mérite d’être préservé. La taille en têtard se conduit en écimant toutes les branches avec une fréquence de 5 à 7 ans pour les saules et de 10 à 15 ans pour les frênes. Pour les arbres âgés n’ayant pas été récoltés depuis longtemps, une simple taille des branches basses et étalées (pratique de l’entonnoir), permet d’assurer la survie de l’arbre. 12 3/ Préserver et maintenir les berges • • © SIAEBOS • Aménager des abreuvoirs pour limiter le piétinement du bétail (cf. p15). Mettre en défens les berges des parcelles pâturées par la pose de clôtures suffisamment en recul de la rivière et surtout pas en travers du lit. Utiliser les techniques du « génie végétal » basée sur les propriétés stabilisatrices du système racinaire des plantes (utilisation de branches vivantes de saules en particulier). Ces techniques sont tout à fait adaptées au contexte hydraulique de nos rivières. Leur résistance mécanique se renforce au cours du temps. © CORELA © CORELA • © SIAEBOS SCHEMA DE LA TECHNIQUE DU FASCINAGE Planter des arbres et/ou des boutures de saules sur les berges mises à nues et érodées. 4/ Prévenir les inondations • • • Supprimer les arbres morts instables et cassants ainsi que les embâcles gênants. Ramasser les résidus de coupes et tous les déchets pour les mettre hors de portée de la rivière en crue. Ces déchets provoquent des encombres qui se bloquent au niveau des piles de ponts ou des ouvrages et des vannages de régulation, aggravant les inondations des zones urbanisées. Préserver les zones humides en limitant le drainage qui est dans tous les cas réglementé. Comme des éponges, ces zones absorbent l’eau lors des crues pour la restituer au cours d’eau en période plus sèche. • Favoriser le reméandrement des rivières là où elles ont été recalibrées (suite aux remembrements ou lors d’aménagements urbains). Ainsi, suite à des évènements pluvieux, le temps de réponse des cours d’eau est plus étalé 1995: rivière Cole (Angleterre) après des travaux visant dans le temps et permet de diminuer à la remettre dans son lit d’origine (reméandrement). l’impact des crues en aval. © SIAEBOS 5/ Maintenir un espace de mobilité pour le cours d’eau Diversification des écoulements . 13 L’aménagement d’abreuvoirs et la pose de clôtures Pour les animaux: • • Productivité moindre du troupeau et risques de pathologies (gastro-entérites, mammites, salmonellose, leptospirose, douve du foie, etc.) dues à la consommation d’une eau contaminée, Risque de chutes voire de noyades pour les plus jeunes animaux, © Les règles du bien boire La divagation du bétail dans les cours d’eau est source de perturbations multiples. Pour le milieu: • • • Disparition de la végétation riveraine protectrice qui sans aménagement contrôlé subit le broutement et le piétinement répété des animaux, Élargissement du lit du cours d’eau, contribuant, sur les petits cours d’eau, à la banalisation des habitats piscicoles et au réchauffement de l’eau, Colmatage des fonds par la mise en suspension des matériaux terreux des berges, perturbant le fonctionnement naturel du milieu, Dégradation de la qualité physico-chimique et bactériologique de l’eau par les déjections du bétail. Piétinement du lit © SIAEBOS • Pour les usages humains: • Risques sanitaires pour l’alimentation en eau potable et la baignade. Des aménagements efficaces et adaptés aux besoins L’accès contrôlé du bétail au cours d’eau et la protection des berges (clôtures au moins à 70 cm du bord de l’eau) permet un abreuvement sain pour le bétail et le développement d’une végétation spontanée nécessaire au maintien de la berge. Différents dispositifs peuvent être aménagés en fonction des usages agricoles, du cheptel, de la taille du troupeau et de la configuration de la parcelle. Voici deux exemples: La descente aménagée au cours d’eau © CdC Perche Rémalardais La pompe de prairie © SIAEBOS © SIAEBOS © SIAEBOS La pompe de prairie est alimentée par Ce dispositif est plus lourd à un tuyau de PVC fermé par une crépine concevoir en raison du retalutage immergée dans la rivière. Elle est de la berge, de l’enfoncement des conçue pour que l’animal actionne par poteaux et de l’empierrement de la son museau le dispositif mécanique de descente. pompage qui assure l’alimentation en eau de l’auge. L’emplacement de l’abreuvoir et le calage de la traverse du pied de berge par rapport au niveau de l’eau Ce dispositif a l’avantage d’éviter sont des facteurs cruciaux au bon fonctionnement de tout contact entre le bétail et le l’abreuvoir. Il ne doit jamais entraver l’écoulement de l’eau. milieu aquatique. Il est recommandé dans le cas des berges abruptes ou difficiles d’accès. Ce dispositif est adapté aux Dans certains cas, une ou plusieurs cours d’eau qui pompes de prairie peuvent être ne connaissent alimentées par un puits dans la pas de baisse nappe alluviale. Se renseigner au- importante du près des services de la Police de niveau d’eau en l’eau. été. © Alexandre Clérisse - Guide du Parfait riverain - Vallée du Lot 14 L’entretien des bords de parcelles agricoles Deux zones à différencier, pour deux entretiens appropriés © CATER Basse Normandie ZONE 1 - ENTRETIEN MECANIQUE DE LA RIPISYLVE (cf. tableau p.16) L’entretien mécanique de la végétation ligneuse au broyeur relève de pratiques agressives. Il mène en général à la disparition progressive des arbres qui la composent. En effet, cet outil broie les plantes, limitant ensuite leur reprise, ce qui à terme menace la stabilité des berges. Aujourd’hui, des outils adaptés existent (cf. p16). • • ALTERNER • Alternance des secteurs éclairés et ombragés. Conserver un boisement de berge diversifié, composé de trois strates : arborée, arbustive et herbacée. Alterner les zones d’ombres et de lumière par l’éclairement équilibré du cours d’eau. Maintenir un rideau dense de végétation sur les zones sensibles à l’érosion notamment à l’extérieur des méandres. © SIAEBOS © SIAEBOS Ainsi, un entretien pluriannuel (tous les 3 - 4 ans) convient largement à limiter le développement et la croissance des boisements de berge sans trop les éclaircir. Pour cela, il est conseillé de: DIVERSIFIER Strate herbacée, arbustive et arborée. ZONE 2 - L’ENTRETIEN ANNUEL DU BORD DE LA PARCELLE AGRICOLE Des solutions d’entretien mécanique des bords de parcelles agricoles existent et sont à privilégier par rapport à l’utilisation de désherbants risquant de polluer le cours d’eau qui borde la parcelle. Prix: environ 16 000 € ht Coût d’utilisation: 17 €/h Coût d’entretien: 5 €/h Vitesse d’avance moy: 2-4 km/h © CUMA Ouest © CUMA Ouest Prix: environ 6 000 € ht Coût d’utilisation: 12 €/h Coût d’entretien: 3 €/h Vitesse d’avance moy: 3 km/h Le broyeur sous clôture: Il existe différents modèles d’éléments travaillant en fonction du type de végétation: Fléaux en « Y »: broient les grosses tiges d’arbustes, les ronciers, les pailles et l’herbe. Marteaux ou cuillères et Couteaux en « L »: fauchage régulier (type tonte) de l’herbe. Broyeur indépendant spécifique à l’entretien des clôtures Prix: 3 400 à 4 000 € ht. À ressort et à capteur: 7 500 € ht. © CUMA Ouest Le broyeur d’accotement et l’épareuse à rotor: © CUMA Ouest À ressort © CUMA Ouest À capteur © CUMA Ouest 15 L’usage complémentaire des matériels: lamier ou sécateur en taille latérale et broyeur pour l’entretien au sol de l’ourlet (pied de la bande boisée) Hauteur de coupe Vitesse d’avance moyenne par passage Section (diamètre des branches) pour une taille franche Coût horaire moyen entreprise (tailleuse + tracteur + conducteur) Coût d’achat (ordre de prix) Maintenance Usage réservé © SIAEBOS © SIAEBOS © SIAEBOS Les matériels existants et leur usage © SIAEBOS Lamiers et sécateurs convenablement conduits garantissent une taille de qualité, et assurent l’avenir des arbres et le renouvellement du paysage. 1.20 m 3 km/h en taille d’entretien 2 m à 2.5 m (selon 4 ou 5 scies) 2.20 m 3 km/h en entretien _________________ 1 ou 2 km/h en taille de reprise 2 km/h en entretien __________________ 1 km/h en taille de reprise 3 cm de diamètre environ Aucune section pour le lamier à couteaux – Toute branche jusqu’à 10 cm adaptée: le matériel martèle la branche pour 2 à 20 cm de diamètre pour de diamètre selon le modèle le lamier à scie la casser 50 € HT 70 € HT 65 €/HT 5 350 € HT 8 400 € HT (pour 4 scies) 5 350 € à 8 400 € HT Durée de vie des couteaux/marteaux 100 h (60 couteaux sur rotor) Affûtage des scies toutes les 50 h: coût 15 € Entretien des lames toutes les 2000 h de taille environ: coût 345 € Matériel inadapté pour Matériel efficace en taille Matériel polyvalent en taille la taille des arbres. de reprise latérale régulière Usage réservé pour le _________________ __________________ débroussaillage des Période de taille: Période de taille: herbacées et ronciers fin septembre - début mars fin septembre - début mars Ces matériels représentent un investissement non négligeables. L’investissement en Cuma* permet la réalisation d’un nombre d’heures suffisant à l’année pour atteindre des coûts d’utilisation entre 12 et 17 €/h. De plus ces matériels, et notamment l’épareuse à rotor, ne sont pas faciles à prendre en main. Il en résulte des coûts d’entretien élevés. Aussi, les Cuma proposent souvent la prestation complète: épareuse + tracteur + chauffeur. *Cuma: Coopérative d’utilisation du matériel agricole. 16 Lutter contre les espèces envahissantes Nos rivières abritent certaines espèces animales et végétales dites « indésirables » ou « invasives ». Ces espèces exotiques ont été introduites par l’Homme et s’acclimatent aujourd’hui très bien. En l’absence de prédateurs compétitifs, leur prolifération cause dans certains cas des dégâts importants et dans d’autres cas la disparition d’espèces locales. Lutter contre l’invasion du ragondin et du rat musqué: Le ragondin et le rat musqué, introduits en France pour leur fourrure à la fin du XIXème siècle, sont des rongeurs semi aquatiques d’origine sud américaine pour le premier et nord américaine pour le second. De par leur comportement et leur régime alimentaire, ils occasionnent de nombreux dégâts sur les berges et sur les cultures agricoles. Ils représentent par ailleurs un risque sanitaire pour le bétail et mais aussi pour l’Homme car ils sont vecteurs de différents virus comme la leptospirose . Rat musqué © SIAEBOS © SIAEBOS Ragondin En 2008, une campagne de lutte collective par piégeage (à l’aide de cages) sur les 42 communes du bassin versant de l’Orne Saonsoise a permis de constituer un réseau de 212 piégeurs volontaires. Cette méthode de lutte a permis de réduire les populations de façon significative (3000 prises / 1 an) et sera donc reconduite en 2010. Afin de poursuivre les efforts déjà réalisés et de maintenir les populations de ragondins et de rats musqués dans des proportions acceptables, le SIAEBOS met à disposition des cages aux riverains qui le souhaitent. Les personnes intéressées peuvent prendre contact avec le technicien au 02.4.27.37.20 ou 06.76.41.76.09. D’autres espèces animales sont invasives: Écrevisse américaine © SIAEBOS © SIAEBOS Les Écrevisses américaines, La Tortue de Floride, Certains poissons: Perche Soleil, Poisson Chat, Silure, Gambusie... • • • Tortue de Floride © SIAEBOS Une espèce végétale particulièrement envahissante: La Renouée du Japon a été introduite au XIXème siècle comme plantes ornementales. Sa localisation aux abords des voies ferrées et des routes, correspond aux endroits recouverts par de la terre de remblai. Elle est capable d’envahir totalement les berges, de manière incontrôlée, en se propageant très vite vers l’aval. Sa croissance rapide et ses facultés de propagation font qu’elle est, de loin, l’une des espèces les plus difficile à éliminer. Sa tendance à former des buissons touffus et les substances toxiques diffusées par ses racines concurrencent l’implantation de la végétation locale. L’élimination totale de cette plante est aujourd’hui illusoire. Il est préférable de composer avec sa présence et de prendre des mesures préventives pour éviter sa propagation le long des rivières, avant d’engager des programmes de lutte longs et coûteux. La Renouée du Japon n’est pas la seule espèce végétale invasive recensée sur le bassin versant mais c’est l’une des plus contraignante. Des expérimentations pour éliminer ces espèces existent. Les principales consistent en l’arrachage et/ou le bâchage des massifs. Ces techniques, très coûteuses, restent peu efficaces à long terme. Aussi, mieux vaut se renseigner sur l’origine et le comportement de ces espèces invasives afin d’éviter de les acheter dans les jardineries et les animaleries. 17 © SIAEBOS La gestion des Ouvrages Hydrauliques LOrne Saosnoise La présence d’ouvrages hydrauliques (seuils, vannages, barrages…) sur un cours d’eau peut constituer un obstacle à l’écoulement des eaux, au transport des sédiments et aux déplacements des organismes vivants. De plus, ces phénomènes sont amplifiés par leur absence de gestion. C’est pourquoi, la gestion de l’ouvrage par la manœuvre des vannes, en respectant le fonctionnement de la rivière et de son cycle naturel, est essentielle. Rappel réglementaire Tout ouvrage construit dans le lit d’un cours d’eau doit comporter des dispositifs permettant de maintenir un débit minimal, garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces qui peuplent les eaux au moment de l’installation de l’ouvrage (article L.432-5 du Code de l’Env.). Sur certains cours d’eau désignés par décret, tout ouvrage doit comporter des dispositifs assurant la circulation des espèces migratrices (notamment l’anguille). Respect de la consistance légale des ouvrages (droit d’eau ou règlement d’eau du moulin). Le propriétaire de l’ouvrage est tenu d’assurer l’équipement, le fonctionnement et l’entretien de ces dispositifs (entretien des vannages, curage du bief…). Respect de la législation en vigueur. Respect de consignes particulières en période de sécheresse telles qu’un arrêté préfectoral temporaire. • • • • • • La manœuvre des ouvrages de régulation: La manœuvre des vannages doit se faire dans le respect des usages, des riverains et des propriétaires de moulins, situés à l’amont et à l’aval, ainsi que dans le respect des cycles biologiques des espèces piscicoles et du bon fonctionnement du milieu aquatique. Il est indispensable d’avertir les riverains, notamment les gestionnaires des ouvrages en amont et en aval avant toute modification importante des niveaux. Cette démarche complétera l’avertissement obligatoire des administrations avant travaux. Une ouverture régulière permet l’amélioration de l’autoépuration par la libre circulation du cours d’eau en été. En situation d’inondations ou de hautes eaux: il faut privilégier les ouvertures par le fond (et non la surverse du déversoir). Grâce à ce fort débit, le transit des sédiments peut se faire et les dépôts sont ainsi limités. La manœuvre des vannes n’a pas d’impact sur la gestion des crues moyennes à importantes: les hauteurs d’eau sont peu modifiées par ces manœuvres de vannes. Il est indispensable: • d’éviter toute manœuvre brutale des vannes lors de la montée de la crue ou de la décrue. Cela occasionnerait des variations brutales de niveau ou de débit sur l’aval et l’amont. • d’enlever tout embâcle après la crue afin de rendre les ouvrages fonctionnels. Le propriétaire a l’obligation et la responsabilité de maîtriser le niveau selon le niveau légal de son moulin. Pour des réparations ou de l’entretien, il est souvent souhaitable d’abaisser le niveau d’eau. Pour cela, il faut informer au moins 8 jours avant l’opération, le Service Eau-Environnement de la DDEA, la Fédération départementale de la Pêche et la Gendarmerie. La période la plus favorable est la fin de l’été. LOrne Saosnoise © SIAEBOS © SIAEBOS En cas de travaux: Le Guélodin 18 Lexique Autoépuration: Epuration naturelle d’un milieu aquati- Hélophytes: Plantes des milieux humides et des bords de cours d’eau. que par l’intervention des micro-organismes vivants. Bassin versant: Ensemble des terres qui recueillent Inondation: Submersion d’eau, lors d’une crue, de terrains habituellement hors d’eau lors de crues les eaux de pluies pour les concentrer dans la rivière. moyennes, et qui porte préjudice aux biens, aux perBiodiversité: Variété des espèces animales et végéta- sonnes et aux usages. Il y a inondation lorsque le les peuplant un milieu naturel. cours d’eau quitte son lit mineur pour se répandre dans le lit majeur. Ce phénomène naturel est récurBon état écologique: Etat de bonne fonctionnalité des rent et nécessaire. milieux aquatiques défini notamment par la Directive Lit majeur: Zone occupée par le cours d’eau au moeuropéenne sur l’eau, qui doit être atteint en 2015. ment des plus hautes eaux. Continuité écologique: Connectivité longitudinale et transversale qui permet la circulation des organismes Lit mineur: Lit occupé en temps normal par le cours d’eau délimité par des berges. Un lit mineur ayant un vivants et le transport solide (les sédiments). fonctionnement normal a la capacité d’évacuer la crue DDEA: Direction Départementale de l’ Equipement et annuelle sans débordement. de l’Agriculture de la Sarthe. Merlon: Dépôt des produits de curage le long des Débit: = transport liquide : quantité d’eau transportée berges. Une partie des zones naturelles d’expansion des crues n’est alors plus fonctionnelle à cause du par un cours d’eau en un temps donné; en m3/s. cloisonnement des cours d’eau par les merlons. Ecosystème: Ensemble structuré formé par le milieu physique (biotope) et les organismes vivants Recalibrage: Aménagement d’un cours d’eau avec une (biocénose); il y a interaction entre les deux. finalité strictement hydraulique qui vise à faciliter les écoulements. Cette action va à l’encontre du bon Embâcle = encombre: Amoncellement de bois ou d’ob- état écologique des cours d’eau. jets divers, qui obstrue partiellement ou totalement le lit d’un cours d’eau. Règlement d’eau/Droit d’eau: Règlement établi principalement au cours du XIXe siècle qui fixe le cadre Espace de mobilité: Zone de divagation d’un cours de la gestion des barrages et installations hydraulid’eau, de localisation potentielle des méandres. ques et qui accompagne l’autorisation d’exploitation. A partir de 1995, il est établi par arrêté préfectoral à Eutrophisation: Enrichissement excessif du milieu l’issue d’une enquête publique. L’autorisation est donaquatique en nutriments (nitrates et phosphates) qui née à titre précaire et révocable. entraîne une modification des écosystèmes. D’autres facteurs concourent à l’eutrophisation comme le ralen- Réseau hydrographique: Ensemble des cours d’eau tissement de la vitesse de l’eau, la température et l’é- qui drainent un bassin versant, une région donnée. clairement. Seuil: Elévation naturelle ou artificielle du lit. Partie Fascinage: Protection des berges par tressage de inférieure d’un déversoir, chute d’un ouvrage, etc. branches, vivant ou mort. Le fascinage mort se conçoit provisoirement et doit être accompagné de plantations Substrat: Matériau constituant le lit du cours d’eau qui assureront la stabilité de la berge. et servant de support aux organismes vivants. Frayère: Zone qui convient à une espèce de poisson Vannage: Dispositif permettant de retenir ou de laispour y frayer: les salmonidés fraient sur les radiers et ser passer l’eau d’un barrage, d’un moulin, etc. les brochets sur les annexes fluviales inondées. 19 Publication du Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien du Bassin de l’Orne Saosnoise - Mai 2009 Directeur de publication: Philippe GAGNOT Maquette / Mise en page / Photos: SIAEBOS Conception et réalisation: Guillaume SAILLANT (SIAEBOS) Edité à 2500 exemplaires Impression: L’Arbres aux Papiers / Imprimé sur papier recyclé Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien du Bassin de l’Orne Saosnoise Maison de l’Intercommunalité – Espace François Mitterrand 72 290 BALLON Fixe : 02.43.27.37.20 – Portable : 06.76.41.76.09 – Fax : 02.43.27.30.00 EE-mail : orneorne-saosnoise@[email protected] Edité avec le soutien financier de nos partenaires : 20