Leptospirose Zoonose Pour plus d’informations : Institut scientifique de Santé publique Rue Juliette Wytsman 14 1050 Bruxelles T + 32 2 642 51 11 F + 32 2 642 50 01 [email protected] www.wiv-isp.be Mise à jour: octobre 2015 Qu’est-ce que la leptospirose ? La leptospirose est une infection bactérienne causée par les leptospires. L’infection survient principalement chez des animaux domestiques et sauvages, mais elle peut aussi être transmise à l’homme. La maladie se rencontre partout dans le monde mais pose surtout un problème dans les régions humides (sub)tropicales, pour des raisons climatiques et environnementales. Quel est le réservoir de la bactérie ? Les principaux hôtes naturels des leptospires sont les petits rongeurs (rats, rats musqués, souris), les bovins, les porcs et les chiens. Ils véhiculent les bactéries dans leurs reins et les éliminent via leur urine, parfois durant toute leur vie. Les leptospires peuvent survivre quelques semaines dans les milieux aquatiques ou sur les sols humides. Un milieu sec, salé ou acide ainsi que les désinfectants habituels détruisent les bactéries. Comment se contracte la maladie? La contamination peut survenir via une blessure, la bouche, le nez ou les yeux, par contact direct avec de l’urine d’un hôte naturel, ou indirectement par contact avec de l’eau ou des denrées alimentaires contaminées. Plus l’exposition est longue, plus le risque d’infection est élevé. La transmission d’un individu à l’autre est possible mais extrêmement rare. Quels sont les symptômes de la maladie ? La période d’incubation (période entre la contamination et les premiers signes de maladie) dure le plus souvent de 6 à 12 jours (intervalle de 2 à 30 jours). La maladie connaît généralement une évolution bénigne et est caractérisée par un syndrome grippal, avec des maux de têtes d’apparition brutale, de la fièvre et des douleurs aux muscles et aux articulations. La maladie peut évoluer vers une forme plus sévère, avec des troubles du fonctionnement du foie et des reins, ou une méningite. Des facteurs liés à l’hôte tels que l’âge, une maladie sous-jacente, etc. jouent un rôle important dans la gravité du tableau clinique. Comment pose-t-on le diagnostic ? Le diagnostic repose sur les symptômes cliniques, les facteurs de risque et les examens de laboratoire. Puisque la culture bactérienne est difficile et de très longue durée, cette technique n’a pas sa place dans le diagnostic aigu. Le diagnostic biologique repose généralement sur la sérologie (recherche d’anticorps contre les leptospires dans le sang). Les anticorps n’étant détectables que cinq à dix jours après le début des symptômes, un résultat négatif en début de maladie n’exclut pas une leptospirose. Il est recommandé de répéter l’analyse sur un deuxième échantillon, prélevé à un intervalle d’une à deux semaines. Les anticorps peuvent être détectables pendant plusieurs années après une infection. Les antibiotiques peuvent ralentir la formation de ceux-ci. Les demandes d’analyse ou de confirmation d’un résultat de screening peuvent être envoyées au laboratoire de référence (Institut de Médecine Tropicale, Anvers). Comment est-ce que la maladie est traitée ? La leptospirose est traitée à l’aide d’antibiotiques. Plus le traitement est administré précocement, moins il y aura de complications. Il ne faut donc pas attendre le résultat des tests de laboratoire pour mettre en route un traitement. Avec une antibiothérapie appropriée, la guérison du patient est observée dans un délai d’environ un mois après le début du traitement. Quels sont les personnes le plus à risque ? Les groupes professionnels les plus exposés au risque sont les éboueurs, les agriculteurs, les vétérinaires, les bouchers, … La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle (site web «fonds des maladies professionnelles»). Les loisirs peuvent également constituer une source de contamination, notamment pour les personnes qui pratiquent des activités dans de l’eau douce telles que des sports nautiques (natation, kayak, planche à voile), la pêche ou des courses à pied. En Belgique, entre 10 à 20 cas de leptospirose sont diagnostiqués chaque année, dont environ la moitié des personnes a été infectée lors d’un voyage à l’étranger. Quand constate-t-on des cas de leptospirose ? Dans les régions tropicales et subtropicales, les conditions de chaleur et d’humidité nécessaires pour la survie des leptospires sont présentes toute l’année. Dans les pays à climat tempéré, la maladie est saisonnière, avec un nombre de cas plus élevé à la fin de l’été et en automne, suite à un environnement plus favorable et une augmentation des activités (aquatiques) à risque pendant l’été. Comment peut-on prévenir la leptospirose ? Pour toute activité professionnelle à risque, il est recommandé de porter sur le lieu de travail des lunettes, des gants, des bottes et des vêtements étanches à l’eau. Dans certains pays, comme la France, un vaccin contre la leptospirose est recommandé pour les professionnels à risque. Toutefois, ce vaccin ne protège que contre un des sérovars de la bactérie et la protection conférée par le vaccin est de l’ordre de 6 à 12 mois seulement. Aucun vaccin n’est disponible en Belgique. Pour la population générale, il est conseillé de : éviter tout contact direct avec l’urine des animaux ; se laver les mains après tout contact avec un animal ou un objet contaminé ; couvrir les blessures et les plaies (avec un pansement imperméable) avant tout contact avec de l’eau douce ou avec un environnement humide contaminé ; désinfecter à l’aide d’une solution antiseptique toute plaie ou égratignure après un contact avec de l’eau douce ; ne pas nager dans de l’eau potentiellement contaminée par l’urine d’animaux ; empêcher l’accès des rongeurs aux habitations (obstruer les entrées). Rédigé par le service Epidémiologie des Maladies Infectieuses de la Direction Opérationnelle Santé publique et Surveillance de l’Institut scientifique de Santé publique (WIV-ISP) en collaboration avec le laboratoire de référence (Institut de Médecine Tropicale - Anvers) et la Fédération Wallonie Bruxelles (Direction Générale de la Santé)