CONTRIBUTION A LA CONSTITUTION DU RESEAU ECOLOGIQUE NATIONAL 1 - Bilan de l'historique et des expériences de réseau écologique en Europe PAVARD Ingrid Mai 2006 Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement Reconnue d’utilité publique Siège social : 57, rue Cuvier – 75231 Paris cedex 05 - http://www.fne.asso.fr CONTRIBUTION A LA CONSTITUTION DU RESEAU ECOLOGIQUE NATIONAL Bilan de l'historique et des expériences de réseau écologique en Europe MAI 2006 Expertise réalisée par : Fédération FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT Pôle Nature et Biodiversité 8 rue Adèle Riton 67000 Strasbourg Suivi : Serge URBANO, Pilote du Réseau Milieux Naturels Christian HOSY, Chargé de Mission/Coordinateur du Pôle Nature et Biodiversité Chargée d’expertise : Ingrid PAVARD, Chargée de Mission Expertise soutenue par : Ministère de l'Écologie et du Développement Durable Direction de la Nature et des Paysages 20, avenue de Ségur 75230 PARIS 07 SP Remerciements tout particulièrement à : H. JAFFEUX (Ministère de l'Écologie et Développement Durable/Direction de la Nature et des Paysages), C. BIRARD (Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France), J.L. HERCENT (Parc Naturel Régional Oise-Pays de France) … Référence bibliographique recommandée : PAVARD I. (Mai 2006) - Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National - Bilan de l'historique et des expériences de réseau écologique en Europe, France Nature Environnement, 239p. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 2/239 Sommaire SOMMAIRE ....................................................................................................................3 INTRODUCTION ...............................................................................................................5 PARTIE 1- HISTORIQUE ET PRESENTATION DU CONCEPT DE RESEAU ECOLOGIQUE (RE) .....6 1.1. Biodiversité et menaces.....................................................................................7 1.2. Le concept des réseaux écologiques .............................................................13 PARTIE 2- LA PRISE DE CONSCIENCE ET LES REPONSES POLITIQUES AUX MENACES SUR LA BIODIVERSITE ...............................................................................................................28 2.1. La Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (1979)............................................................................29 2.2. Le Sommet de la Terre de 1992 : la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement................................................................................................32 2.3. La Directive « Habitat » de 1992 : Conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages..................................................................................36 2.4. La Conférence de Sofia : La 3ème conférence interministérielle « Un Environnement pour l’Europe » .............................................................................39 2.5. La LOADDT de juin 1999 : Mise en place des SSCENR.................................43 2.6. Le Sommet du millénaire de l'ONU (2000) : Déclaration et Objectifs du Millénaire pour le développement ..........................................................................46 2.7. Le Sommet de la Terre de Johannesburg (2002) : Sommet mondial pour le développement durable ..........................................................................................49 2.8. La Vème Conférence interministérielle de Kiev « Un Environnement pour l’Europe » (2003) ......................................................................................................53 2.9. Le Vème Congrès mondial sur les Parcs de l’IUCN à Durban (2003) .............55 2.10. Forum Global sur le Biodiversité à Kuala Lumpur (Malaisie) .....................58 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 3/239 PARTIE 3- RECUEIL D’EXPERIENCES SUR LES RESEAUX ECOLOGIQUES ...........................63 3.1. Présentation de la méthodologie ....................................................................64 3.2. La constitution de Réseaux Écologiques à l’échelle Européenne ...............66 3.3. Les Réseaux Écologiques Nationaux : une application novatrice ...............74 3.4. Quelques exemples de réalisations de Réseaux Écologiques à l’échelle Régionale ...............................................................................................................132 3.5. La prise en compte des Réseaux Écologiques à l’échelle Locale..............148 ANNEXES ..................................................................................................................171 LISTE DES ILLUSTRATIONS ..........................................................................................222 BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................................224 TABLE DES MATIERES .................................................................................................233 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 4/239 Introduction La fédération France Nature Environnement s'est proposée pour apporter une contribution à la constitution du réseau écologique national (REN), annoncé par l'État dans la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (voir introduction du rapport 2 " Réflexions sur la constitution d'un réseau écologique en France"). Le concept de constitution d'un REN, avec l'infrastructure naturelle qui le compose, apparaît en effet novateur et peu connu. Un tel concept pour être compris et appliqué appelle instamment, d'une part, de disposer d'une connaissance préalable sur son contenu et sa justification, et d'autre part, de s'interroger sur ses perspectives de mise en œuvre. Un REN a aussi matière à offrir une réponse notable aux crispants enjeux écologiques actuels, avec le déclin de la biodiversité et les effets du changement climatique, ainsi qu'à rénover la politique de protection de la nature, dont les limites de la seule protection d'espaces naturels sont constatées. La contribution de France Nature Environnement se développe en deux parties, afin : • De recueillir l'indispensable information préalable sur les réseaux écologiques, avec leur historique politique et les expériences de mise en œuvre technique en Europe ; • De réfléchir, en fonction des informations recueillies, aux justifications et aux modalités de constitution d'un réseau écologique en France. La deuxième partie, qui constitue le rapport final, fait l'objet d'un rapport séparé "2 Réflexions sur la constitution d'un réseau écologique en France". Le présent rapport, "1 – "Bilan de l'historique et des expériences de réseau écologique en Europe", rassemble l'indispensable information préalable, en préambule à la production du rapport final, et vise notamment à : • Dresser un bilan de l’historique du concept de réseau écologique, tant au niveau national qu’international ; • Identifier les engagements ou déclarations politiques fortes sur les réseaux écologiques ; • Recenser les expériences et les projets de réseaux écologiques en Europe ; • Évaluer ces expériences et ces projets, afin d'identifier les plus pertinentes ou les plus opérationnelles. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 5/239 Partie 1- Historique et présentation du concept de Réseau Écologique (RE) France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 6/239 1.1. BIODIVERSITE ET MENACES 1.1.1. Définition de la notion de biodiversité 1.1.1.1. Définition de la « Biodiversité » Le réseau écologique est un concept qui intègre la notion de biodiversité. Évaluée par le nombre d’espèces vivantes dans un territoire donné, elle dépend de la position géographique (latitude, longitude) de ce territoire à l’échelle de la planète, de son relief, des conditions climatiques, de la nature des sols. La diversité du vivant est reconnue par les naturalistes et des scientifiques. On distingue : • La diversité génétique au sein de chaque espèce, • La diversité des espèces, • La diversité des écosystèmes. Le concept de Biodiversité est apparu à Rio de Janeiro en juin 1992, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement. Ce concept souligne : • l’interdépendance qui existe entre la variabilité génétique (source de toute la diversité du vivant), la richesse en espèces et la diversité écologique, • les liens qui nous attachent à cette diversité du vivant, dont nous dépendons et que nous utilisons. 1.1.1.2. Facteurs à l’origine de la perte de biodiversité Patrimoine biologique exploitable comme source d’aliments, molécules actives en thérapeutique ou de produits à intérêt économique (fibres, bois, huiles,…) la biodiversité est une richesse menacée. Les spécialistes reconnaissent trois types de facteurs à l’origine de l’érosion inquiétante de la biodiversité : • La destruction ou la dégradation des milieux naturels (y compris la fragmentation par les routes, les villes, les défrichements), • Les invasions biologiques (espèces exotiques introduites), • La surexploitation (pêche, chasse, cueillette). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 7/239 La biodiversité s’inscrit dans un espace diversifié. Elle n’est pas un état figé de la nature. C’est tout au contraire, le lieu d’une dynamique incessante d’interactions entre espèces : de compétition pour des ressources communes, de prédation, de parasitisme, de coopération. Ainsi, les réseaux écologiques prennent tout leur sens. Ils constituent un outil essentiel à la conservation de la biodiversité. 1.1.2. Une biodiversité menacée, des risques irréversibles : le constat de l’érosion actuelle de la biodiversité 1.1.2.1. Préambule « Reconnaissant que la flore et la faune sauvages constituent un patrimoine naturel d’une valeur esthétique, scientifique, culturelle, récréative, économique et intrinsèque, qu’il importe de préserver et de transmettre aux générations futures… » - préambule à la Convention de Berne de 1979. Les profondes transformations économiques, culturelles et sociales qui sont intervenues au cours du XXème siècle, favorisant l’exploitation et l’uniformisation de l’espace, ont nécessité une adaptation notable des méthodes utilisées jusqu’alors pour la protection de la nature. Historiquement, la conservation de la nature a subi d’importantes évolutions. 1.1.2.2. Un constat dramatique : l’érosion de la biodiversité dans le monde Dans un premier temps, les premières préoccupations environnementales se tournent vers la protection et la conservation d’espèces menacées ou très rares. Puis, c’est l’idée qu’une espèce ne peut être sauvegardée que si l’on protège son habitat / écosystème. La notion de niche écologique prend toute sa dimension à cet égard. Ensuite, la théorie biogéographique des Îles (Mac Arthur & Wilson – 1967) ouvre de nouvelles perspectives quant à la protection durable des espèces et des milieux naturels, et à la nécessité de maintenir ou de créer des liaisons entre les différents écosystèmes. Notre planète traverse actuellement une crise majeure de la diversité biologique. Les espèces disparaissent, certes naturellement avec le temps, mais les activités humaines accélèrent ce processus de manière considérable et un quart d’entre elles est menacé de disparaître dans les prochaines années. Lié aux modalités d’exploitation de la biosphère par l’homme, le rythme d’extinction des espèces est 1 000 à 10 000 fois supérieur à ce qu’il serait, si l’on considérait les seuls facteurs naturels. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 8/239 À l’heure actuelle, il existerait environ 15 à 30 millions, voire jusqu’à 100 millions (selon certains) d’espèces végétales et animales sur terre. Parmi ces chiffres, seulement 1,5 million d’espèces ont été recensées. Le constat est sans appel : 5 à 15% des espèces s’éteindront d’ici 2020. En Europe, 22% des plantes supérieures, 52% des poissons et 42% des mammifères seraient menacés. Quelque soit le pays, la région, on assiste à une banalisation et à une « globalisation » croissante des paysages ainsi qu'à la destruction des écosystèmes. À ces prévisions alarmantes sur l’extinction des espèces, il faut ajouter l’impact, mal évalué aujourd’hui, de la réduction des aires de distribution naturelle, des populations d'espèces et de la perte de la diversité intraspécifique. 1.1.2.3. La France : une grande richesse biologique et paysagère à préserver Le même constat inquiétant est vérifié en France. Notre pays fait partie des pays européens qui possèdent l’une des plus grandes richesses biologiques sur son territoire. Ceci est en partie lié à une position géographique unique, ainsi que des conditions climatiques et géologiques particulières. La France constitue un véritable « carrefour biologique » : elle se situe sur les axes migratoires entre les pays scandinaves et le continent Africain et assure également la continuité du domaine biogéographique méditerranéen entre l’Espagne, l’Italie et la Grèce. D’autre part, la France possède une responsabilité toute particulière dans la préservation des écosystèmes exceptionnels et particulièrement fragiles tels que ceux rencontrés dans les territoires d’outre-mer (forêts tropicales, récifs coralliens, terres australes,…) dont certains abritent une flore et une faune avec un taux d’endémisme de près de 80%. Devant ces enjeux fondamentaux et ses engagements internationaux, la France, via le Ministère de l’Écologie et du Développement Durable (MEDD), élabore actuellement des plans d’actions de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité. FNE développe son propos suivant trois axes, qu’elle estime prioritaires pour une réelle et meilleure protection des milieux naturels et des espèces sauvages de faune et de flore : • Constituer un réseau écologique national : pour protéger les éléments clés du REN ; • Travailler sur le statut des espèces sauvages : pour sauver les espèces sauvages menacées et lutter contre les espèces envahissantes ; • Financer la protection et la gestion du patrimoine naturel et développer une politique fiscale pour la protection et la gestion du patrimoine naturel. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 9/239 1.1.3. La fragmentation des habitats comme conséquence majeure de l’érosion de la biodiversité 1.1.3.1. Définition de la notion de fragmentation des habitats La Fragmentation est un des concepts les plus répandus en écologie du paysage, c’est même un concept à la base du développement de la discipline, spatiale par essence. Ce terme s’applique aussi bien aux habitats qu’aux populations. La dégradation des habitats et la fragmentation du paysage sont les principales causes de perte de biodiversité. Ce phénomène est souvent lié aux pressions humaines (urbanisation, intensification de l’agriculture,…) et donc particulièrement important en zones anthropisées. Les zones périurbaines en sont un exemple flagrant. Par fragmentation des habitats, on désigne la disparition progressive et la subdivision d'un habitat particulier dans les mailles ou la matrice d'un paysage, et l'augmentation correspondante d'autres "habitats" peu ou pas diversifiés dans ce paysage. Les différentes unités de cet habitat, appelées "patch" dans la littérature anglaise, se caractérisent par des tailles et des formes différentes. Figure 1 : Mécanisme de la fragmentation des habitats France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 10/239 Les menaces les plus importantes sont recensées non seulement pour certains types d’habitats mais aussi pour certaines catégories d’espèces, tels que : • Les zones humides ; • Les milieux jugés « pauvres » ou « extrêmes » , dernier refuge pour l’essentiel de la biodiversité et des espèces pionnières (milieux acides, landes, dunes, coteaux calcaires, pelouses sèches, terrils, falaises, milieux salins ... ) ; Des espèces à exigences spécifiques qui ont développé des adaptations • génétiques et comportementales particulières ; • Les espèces du sommet de la pyramide alimentaire ; • Les espèces endémiques ou inféodées à des milieux de faible superficie, morcelés, rares ou menacés, et sensibles aux biocides. 1.1.3.2. Comment mesurer la fragmentation d'un habitat dans une zone ? Une grande diversité d'indices existe et le choix de l'un ou de l'autre doit se baser sur la fonction écologique qui est mesurée. On peut les rassembler en deux grands types d'indices : ceux qui détaillent des mesures globales de l'hétérogénéité d'une mosaïque (sans faire référence à la localisation des unités d'habitats) et ceux qui évaluent surtout la connectivité des unités les unes par rapport aux autres et font une référence explicite à leur position relative. Ainsi on distingue : les mesures d'hétérogénéité : • - le nombre d'unités d'habitat d'un seul tenant dans la zone étudiée - la surface moyenne de ces unités d'habitat - la densité des unités d'habitat (rapport de la surface totale des unités à la surface de la zone étudiée) - la diversité des surfaces de ces unités d'habitat (indice de diversité de Shannon Shannon, C. & Weaver, W., 1963 -, de Simpson – Simpson, H.E., 1949) les mesures de connectivité • - la distance moyenne aux plus proches voisins - la distance moyenne aux unités voisines - l'isolement ou proximité des unités d'habitat (rapport entre la distance et la densité) - des mesures de la contagion France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 11/239 La destruction et la fragmentation ont des conséquences différentes sur la distribution des populations. Par destruction, on suppose une altération continue des différentes unités d'un habitat dans une zone donnée qui provoque une disparition proportionnelle des populations d'espèces qui occupent ces habitats. La fragmentation prend en compte la notion d'isolement et de surface des groupes d'unités d'habitats qui résultent de la destruction. Les mesures d'hétérogénéité citées ci-dessus évaluent la destruction, les mesures de connectivité estiment quant à elles la fragmentation. La destruction de zones forestières, la disparition des haies et des ripisylves, les conversions des prairies en surfaces agricoles cultivées de manière intensive, les mauvaises pratiques agricoles sont autant d’exemples d’une utilisation du sol non respectueuse de l’environnement. Ces utilisations ont pour effet de dégrader la qualité des sols et de favoriser la déperdition de la couche arable. De plus, l'agriculture a provoqué la diminution locale et la disparition d'espèces floristiques et faunistiques qui se rattachent aux terres agricoles (comme les oiseaux des prairies, les insectes sauvages pollinisateurs des haies). La fragmentation des habitats ne touche pas seulement les espèces, mais également les processus à la base de la biodiversité. Du fait de la fragmentation des habitats, d'importantes populations sont divisées en îlots plus petits qui deviennent isolés les uns des autres. Il se peut que ces sous-populations soient trop restreintes pour survivre ou, en cas d'extinction locale d'une espèce, la fragmentation élimine toute possibilité de recolonisation. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 12/239 1.2. LE CONCEPT DES RESEAUX ECOLOGIQUES 1.2.1. Les réponses techniques apportées 1.2.1.1. Une théorie stimulante pour la conservation de la nature : La Théorie Biogéographique des Îles MacArthur et Wilson ont élaboré, en 1963, une première théorie basée sur la distribution d’îles dans le Pacifique. Cette théorie estime la richesse spécifique du peuplement d’oiseaux de chacune des îles en fonction de paramètres spatiaux définis tels que : la surface de l’île et sa distance par rapport au continent. MacArthur et Wilson poursuivent en ce sens avec une théorie encore plus aboutie en 1967, « La Théorie Biogéographique des Îles » dont l’hypothèse est la suivante : « la richesse spécifique d’une île à un moment donné est la résultante de deux processus dynamiques : un processus d’immigration de propagules et un processus d’extinction des populations. Le taux d’extinction des nouvelles espèces décroît à mesure que le nombre d’espèces installées dans une île augmente, et qu’il se rapproche du nombre total d’espèces présentes sur le continent voisin, source d’individus (pool d’espèces potentiellement colonisatrices). Le taux d’extinction augmente avec le nombre d’espèces déjà présentes. Plus il y a d’espèces, plus le risque d’extinction lié à des accidents démographiques ou environnementaux est grand, en raison de la faible taille de chaque population. Le nombre d’espèces déjà présentes sur une île, la richesse spécifique, se mesure à l’intersection des deux courbes, d’immigration et d’extinction. » Cette théorie précise que l’isolement d’une population constitue un facteur important dans la spéciation ou apparition de nouvelles espèces dans les processus évolutifs, ce qui est positif d’un point de vue de la biodiversité. Néanmoins, certaines espèces, peu mobiles, peuvent être menacées. Particulièrement dépendantes de leur biotope, ces espèces présentent de faibles capacités de dispersion, elles sont donc directement concernées par la disparition des liaisons entre les écosystèmes. 1.2.1.2. Le concept de métapopulation D’une manière générale, la fragmentation des paysages et la destruction des habitats sont les deux causes majeures de perte de biodiversité. Les pays industrialisés ont vu de fortes modifications tant au niveau des aménagements, de l’agriculture que du développement des villes et des infrastructures de transport. Ces modifications influencent directement la répartition, voire la survie de certaines espèces sauvages. La fragmentation des habitats se traduit aussi bien par la diminution des surfaces utilisables par les espèces que par l’augmentation des distances qui séparent les habitats naturels des France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 13/239 uns des autres. C’est ainsi que certaines théories scientifiques ont cherché à expliquer et matérialiser au mieux ce concept. Parmi ces théories, le concept de métapopulation a été différencié. Cette théorie a été introduite par Andrewartha et Birch en 1954 quand ils ont écrit « qu'une population naturelle occupant une large région est constituée d'un ensemble de populations locales qui peuvent montrer des dynamiques individuelles propres, allant dans différentes directions au même moment. ». C'est toutefois Levins (1970) qui a le premier utilisé le terme "métapopulation" pour décrire son concept de « population de populations qui s'éteignent localement et recolonisent les sites inoccupés ». La persistance d’une métapopulation dans une région n’est possible que si le taux moyen d’extinction est inférieur au taux de migration. Les populations locales se sont installées dans des "taches" d’habitats, qui peuvent être, à un instant donné, occupées ou vacantes. Des individus disperseurs peuvent quitter une "tache" pour aller coloniser un élément vide ou renforcer une population de petite taille. Les populations installées dans une "tache" peuvent disparaître suite à des "accidents" (incendie, coupe,…), ou démographique (épidémie, vieillissement,…). Les trois composantes principales de la dynamique des métapopulations sont identifiées telles que : 1/ les processus d’extinction locale 2/ les mouvements entre la taches 3/ les processus de colonisation Ils sont tous trois dépendants de la structure et de la dynamique des paysages. Ce concept de Levins est venu compléter l’approche biogéographique. Les recherches indiquent que toutes les espèces n’occupent pas forcément tous les milieux qui leur sont pourtant favorables : tous les sites potentiels ne sont jamais tous occupés par une espèce. Il y en a toujours qui sont inoccupés et qui seront recolonisés ainsi que des sites occupés où les populations vont disparaître. La proportion de milieux occupés par une métapopulation augmente en fonction de la facilité de dispersion et de migration entre les différents milieux. C’est pourquoi le maintien des liaisons et des corridors biologiques est indispensable pour améliorer les conditions de survie des espèces et ceci plus particulièrement dans les territoires où les activités humaines et l’utilisation du sol sont intensives. 1.2.1.3. Les apports et intérêts de l’écologie du paysage dans le concept de RE France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 14/239 1.2.1.3.1. L’approche écopaysagère L’écologie du paysage vise à comprendre l’organisation écologique du paysage. Elle résulte des activités humaines qui sont à l’origine de la mosaïque sur le territoire. Cette organisation est influencée par la structure de la mosaïque qui agit sur les relations horizontales et sur les communautés et populations d’espèces vivantes. L’écopaysage peut être apprécié par : • la cartographie des groupements végétaux et des associations végétales, • la description des aspects physionomiques relatifs aux occupations du sol, aux différents modes de gestion, au relief, au réseau hydrologique, à la nature du sol, • la réalisation de transects qui mettent en évidence les éléments du paysage, • le développement récent de la méthode symphytosociologique pour l’analyse des paysages. Cette dernière méthode s’intéresse aux complexes d’associations végétales, c’est-à-dire aux systèmes de relations entre les groupements végétaux organisés dans le paysage. Elle s’est peu à peu développée en France et a pris un réel essor dans les années 1990, notamment grâce aux travaux de Burel F. et de Baudry J.. Cette discipline vise à mieux comprendre l’organisation écologique du territoire. Elle cherche à montrer comment la structuration et l’organisation des éléments qui composent un paysage agissent sur la biologie des populations, en particulier, et sur la biodiversité, en général. Dans cette discipline, le paysage présente une trame formée par la présence de biotopes sur un territoire local, accompagnés par la multitude d’éléments naturels disparates tels que les haies, les cours d’eau, les fossés et talus, les bosquets ou encore les bandes enherbées. Leur appartenance à ce maillage dépend alors principalement de critères définis de manière comparative par rapport aux espaces contigus cultivés de manière intensive. Ils se distinguent ainsi par : • Leur mode de gestion (extensif ou naturel), • Leur situation interne à des espaces de grandes cultures intensives, • Leur superficie, en général suffisamment réduite pour que ces milieux apparaissent comme secondaire par rapport aux espaces adjacents. Pour une description paysagère plus fonctionnelle, l’écopaysage est défini, par la présence de trois éléments. Ces éléments s’insèrent directement dans un maillage écologique qui constitue l’infrastructure écologique fine d’un territoire local. Sont alors identifiés et caractérisés trois types d’éléments tels que : • La matrice : c’est le type de milieu dominant dans le paysage (ensemble des parcelles cultivées), France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 15/239 • Les taches ou patch : ce sont les autres types de milieux en forme d’îlots distincts (les bosquets, les mares et friches), • Les corridors : ce sont les autres habitats, généralement de forme linéaire, et qui relient les patch entre eux (les cours d’eau, les haies, les talus). Ces corridors sont des éléments paysagers linéaires qui permettent la dispersion d’espèces animales ou végétales entre deux habitats, comme une haie entre deux bosquets. Les taches sont des structures paysagères qui apparaissent isolément dans un espace dominant caractérisé par une certaine uniformité de l’occupation du sol. Ces taches s’apparentent à des îles, comme des bosquets dans une matrice agricole. Les corridors biologiques jouent un rôle important et prédominant dans les échanges biologiques entre les taches. D’autre part, les écosystèmes élémentaires qui composent l’écopaysage sont matérialisés par ce qu’on appelle des écotopes. Tout d’abord, ces écotopes sont caractérisés par la nature de leurs relations écologiques verticales, c’est-à-dire les relations entre les compartiments des milieux biotiques et abiotiques (chaîne alimentaire, cycle de vie par exemple), mais aussi par la nature de leurs relations horizontales qui les lient entre elles par des relations d’échanges biologiques et de matière. 1.2.1.3.2. Les autres approches à considérer • L’approche paysagère Cette approche évoque uniquement les unités structurelles similaires simples tels que les haies, les talus et fossés, les cours d’eau, les ripisylves…. L’ensemble de ces éléments est créé à partir des conditions abiotiques d’une région donnée. Les choix culturels, le relief, l’occupation et la nature du sol, sont autant d’éléments qui déterminent l’abondance, mais aussi la place de ces éléments dans le paysage français. Ces éléments configurent la trame qui elle-même structure l’espace. La complexité de cette trame rend directement compte de la qualité et de la diversité des paysages. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 16/239 • L’approche systémique Dans cette approche, la trame verte est assimilée à la nature dite « ordinaire ». Cette trame est basée sur des inventaires spécifiques précis. Certains milieux sont intégrés dans des inventaires patrimoniaux. Ces inventaires ont pour but de mettre en place des mesures conservatrices de manière à les maintenir le plus longtemps possible dans le paysage. • La controverse « Single Large Or Several Small » (SLOSS) Cette controverse a conduit à s’interroger davantage sur les surfaces des espaces à protéger. Lors de la mise en place d’une procédure de protection, pour des surfaces finales identiques, est-il préférable de protéger une seule réserve de grande étendue ou au contraire plusieurs réserves de faibles étendues ? la question reste aujourd’hui ouverte. 1.2.2. Les notions élémentaires pour définir un RE 1.2.2.1. Pourquoi un RE ? Le Réseau Écologique (RE) est porteur d’une nouvelle approche en termes de conservation de la nature. Il s’agit d’un concept qui vise en effet à apporter des réponses aux problèmes de la fragmentation et de l’isolement des milieux, phénomènes qui contribuent largement à l’appauvrissement de la diversité biologique. Le Réseau Écologique implique le maintien d’un réseau cohérent d’écosystèmes naturels et semi-naturels, à long terme. • Comme modèle supplémentaire pour la biologie de la conservation La protection et la restauration des habitats sont nécessaires afin d’assurer les échanges génétiques indispensables à la survie des espèces indigènes de la flore et de la faune sauvages. La fragmentation des écosystèmes doit être stoppée. • Comme concept de gestion et d’aménagement du territoire Le renforcement des connectivités des milieux est important pour la biodiversité, ces espaces doivent être reliés par des corridors biologiques efficaces et évolutifs. La gestion et la restauration des axes principaux du réseau écologique doivent s’inscrire dans les politiques d’aménagement du territoire. • Comme un thème de mobilisation du grand public L’amélioration du cadre de vie fait partie des préoccupations de l’opinion publique. Les réseaux écologiques peuvent, à ce titre, s’intégrer aux aménagements récréatifs. La diversité et la qualité des paysages représentent aujourd’hui des biens très prisés. 1.2.2.2. L’intégration du RE aux objectifs nationaux France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 17/239 La loi de 1976 est une loi qui fait date. Elle marque une révolution dans la politique de protection de la nature. Cette loi vise à clarifier et à coordonner de nombreux textes antérieurs afin de mieux sauvegarder la nature (la flore, la faune, les animaux domestiques, les forêts et bois entourant les zones urbaines, …) tout en préservant les spécificités du monde rural et les intérêts des agriculteurs. Au-delà de la nature, elle a trait à l'homme et aux désirs légitimes des citadins comme des habitants des campagnes. Cette loi sert encore de référence aujourd'hui pour l'amender dans le cadre français ou la compléter selon les préoccupations européennes. Pour atteindre ses buts, le REN a nécessité de nombreuses recherches bibliographiques sur les réseaux écologiques, que ce soit d’un point de vue local, régional, national et international. Parallèlement à ses travaux, la problématique de l’interconnexion, de la mise en réseau des écosystèmes et de la lutte contre la fragmentation des habitats s’est imposée comme un thème important qu’il convient de prendre en compte dans les politiques d’aménagement du territoire. L’établissement d’un REN répond également aux objectifs politiques de différentes échelles. 1.2.3. Un réseau écologique : une interconnexion subtile entre deux dimensions La création d’un réseau écologique intègre les notions des caractéristiques écologiques des espèces, mais aussi celle des échelles d’analyses souhaitées. Les phénomènes de déplacements des espèces dans leur espace vital, les migrations, les dispersions, les connectivités existantes et potentielles régissant ces espaces, doivent être pris en compte dans les réseaux écologiques et ce quelque soit l’échelle envisagée. Il n’existe pas un seul réseau écologique, mais des faisceaux de plusieurs réseaux qui se distinguent par l’échelle d’analyse ou par les espèces et biocénoses étudiées. Ainsi, la notion de réseau écologique est directement définie par l’interconnexion de deux dimensions principales : • La dimension spatiale : cette dimension précise qu’un réseau écologique est défini à plusieurs échelles (échelle locale, échelle régionale, échelle nationale et échelle européenne). Elle s’adresse directement aux politiques de planification et d’aménagement du territoire. • La dimension fonctionnelle ou organisation dynamique : cette dimension met en évidence l’importance des relations et des échanges entre les écosystèmes, et en particulier à l’échelle de l’écopaysage. Cette dimension s’applique aux politiques de France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 18/239 gestion de l’espace qui doivent intégrer les objectifs de conservation du patrimoine naturel. La structure et la diversité spatiale des paysages sont caractérisées par l’hétérogénéité (augmentation de la diversité et fragmentation des unités spatiales), la connectivité et la continuité (liaisons grâce aux corridors). 1.2.4. L’identification des éléments constitutifs En se basant sur l'expérience menée en Suisse (OFEFP, 2004), le REN reprend les éléments de réseaux décrits dans le Réseau Écologique Paneuropéen (REP) en y ajoutant des notions complémentaires et parfois certaines restrictions. La démarche cartographique du REN nécessite la définition précise et les critères de détermination des différents éléments structuraux et continuums des réseaux écologiques. Cette cartographie est rendue possible par l’utilisation de logiciels tels que les Systèmes d’Information Géographique (SIG). 1.2.4.1. Les éléments structuraux : Présentation et définitions Les continuums constituent des milieux favorables à un groupe écologique et composé de plusieurs éléments continus (sans interruption physique). Les composants de ce réseau remplissent trois fonctions : 1/ Offrir la quantité et la qualité optimale d’espace environnemental (zones noyaux) ; 2/ Assurer l’interconnectivité appropriée entre les zones noyaux (corridors) ; 3/ Protéger les zones noyaux et les corridors contre les influences extérieures potentiellement dommageables (zones tampons). La désignation systématique de continuums organisés en réseaux spécifiques est une originalité de la démarche REN. Ces réseaux sont plus ou moins interdépendants : ils composent le réseau écologique national. Les continuums élémentaires et les milieux génériques qui les composent, sont différenciés en cinq types : • Les continuums forestiers Ils sont constitués de massifs forestiers, de zones arborées ou buissonnantes, de prairies et de cultures proches des lisières. On distingue ensuite deux sous ensembles directement dépendants de l'orographie : les continuums forestiers de basse altitude (<1200 m) et les continuums forestiers de haute altitude et les pâturages d’altitude (>1200 m). • Les continuums agricoles extensifs Ces espaces sont constitués de milieux agricoles diversifiés, de prairies, de pâturages et de bocages. • Les continuums prairiaux thermophiles France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 19/239 Tout comme les continuums agricoles extensifs, les continuums prairiaux thermophiles sont composés de prairies, de pâturages, de bocages, mais aussi de cultures isolées et de vergers. Ces milieux sont situés essentiellement sur l’adret de l’étage collinéen. • Les continuums des zones humides Ces continuums relient les ruisseaux, les marais, les prairies et les cultures en zones alluviales entre eux. • Les continuums aquatiques Ils regroupent l’ensemble des cours d’eau ainsi que les divers types de plans d’eau qui s’intègrent dans le réseau hydrographique. Les éléments structuraux linéaires tels que les haies, les fossés et les talus, les berges de cours d’eau et les pieds de coteaux sont considérés comme des éléments polyvalents des continuums précédemment décrits. Le réseau écologique tel qu’il est défini au niveau paneuropéen, prévoit une organisation précise en trois, voire quatre éléments complémentaires de base. 1.2.4.2. Les zones nodales, z. centrales, ou refuges Ces zones correspondent à des espaces naturels à haute valeur écologique. Elles abritent des habitats, des populations d’espèces ou des paysages d’importance européenne qui nécessitent des mesures de protection importantes. Elles constituent des espaces vitaux suffisants pour l’accomplissement de toutes les phases de développement d’une population. Elles sont signalées grâce aux inventaires officiels (type ZNIEFF), mais également par les avis d’experts qui permettent d’identifier leur diversité et/ou l’importance des populations qu’elles renferment. Les zones nodales doivent en effet assurer un rôle de « réservoir » pour la conservation des populations et pour la dispersion des espèces vers les autres espaces vitaux potentiels, mais aussi pour la protection des habitats naturels. Ces espaces riches d’un point de vue de la biodiversité, doivent être soustraits de toutes activités humaines intensives. Ces zones noyaux bénéficient souvent d’un statut légal de protection : elles renferment des biotopes d’importance régionale ou nationale. Plusieurs critères permettent d’identifier ces zones centrales. Il s’agit de zones : France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 20/239 • Contenant des éléments représentatifs importants des types d'habitats naturels et semi-naturels européens caractéristiques (tant terrestres qu’aquatiques et marins), dans toute leur aire de répartition traditionnelle et aux différents stades d’évolution écologique ; • Incluses dans un site protégé et/ou contenant des données de présence d’espèces patrimoniales, rares, menacées ou d’importance européenne ; • Intégrant les processus environnementaux naturels dont dépendent ces habitats et ces populations d’espèces ; • Présentant des paysages d’importance européenne ; • Figurant dans des inventaires nationaux ou régionaux ; • Ne bénéficiant pas de statut de protection particulier, mais présentant des habitats et des espèces caractéristiques du même type de continuum ; • Désignées par analogie avec les autres zones centrales (similitudes physionomiques). Il n’existe cependant pas de façon généralisée de déterminer la meilleure répartition, taille et gestion de ces zones noyaux : chaque écosystème, type d’habitat, espèce et paysage d’importance européenne a des besoins de conservation spécifiques et est menacé à des degrés divers sur l’ensemble du continent. Cependant, il faudrait veiller à : • Conserver les éléments d’un grand intérêt du point de vue de la conservation, tels que les habitats naturels, les grands sites et populations d’espèces endémiques, rares et menacées ; • S’assurer que les différents types d’habitats et de paysages d’importance européenne soient suffisamment représentés dans le réseau ; • Répondre aux besoins des espèces cibles. La conservation des zones noyaux du réseau écologique paneuropéen (REP) peut être réalisée de deux façons. Divers instruments internationaux existent déjà pour l’identification de ces zones noyaux et d’autres instruments assurent la conservation des zones et des espèces d’importance européenne ou mondiale. 1.2.4.3. Les corridors : des zones de transition matérialisées par les couloirs de liaison ou des biotopes corridors En Europe, la fragmentation et l’isolation des habitats ainsi que les obstacles à la libre circulation des espèces constituent les causes les plus importantes du déclin de la biodiversité. Ce phénomène est particulièrement important dans les régions les plus développées du continent. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 21/239 Les zones de transition appelées aussi biotopes corridors, permettent la connectivité entre les zones centrales définies précédemment. Ces surfaces principalement linéaires, parfois interrompues sous forme d’îlots refuges, assurent les échanges génétiques et les déplacements physiques des populations entre deux zones centrales. Elles sont le siège de mécanismes d’échanges qui permettent de rétablir ou de renforcer localement des populations menacées par la fragmentation progressive du paysage. Les corridors écologiques ou biocorridors contribuent au maintien des métapopulations, au renforcement de la biodiversité de certains îlots, à la renaturation des espaces dégradés et à la revitalisation du paysage. Organisées en réseaux plus ou moins stables et cohérents dans l’espace, les structures paysagères contrôlent la majorité des flux de dispersion et de migration. Ces flux caractérisent l’évolution de nos paysages. La conservation de la biodiversité passe par la mise en œuvre d’interconnexions entre les habitats, de manière à permettre la libre circulation des espèces. Pour cela, trois exigences doivent être remplies : • les populations animales doivent avoir accès à une zone suffisamment étendue d’habitats appropriés, • les espèces animales migratrices doivent avoir accès à la fois à leur lieu de reproduction, mais aussi à leur lieu d’hivernage, ainsi qu’aux différents relais entre les deux, • il doit y avoir des possibilités d’échanges génétiques entre les différentes populations locales des espèces. Lorsque ces conditions sont déjà remplies, les priorités de conservation doivent être axées sur le maintien de ces conditions. Ceci est particulièrement important dans le cas de paysages agissant comme des corridors naturels, telles des vallées alluviales. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 22/239 Toutefois lorsqu’un habitat est déjà fragmenté en petites zones discontinues ou lorsque des obstacles à la migration sont apparus, la restauration de formes appropriées de connexion entre les zones d’habitats et la suppression ou le "pontage" des obstacles peut améliorer la viabilité des populations d’espèces sauvages. Le Réseau Écologique National définit les corridors comme des espaces hors continuum, dépourvus d’obstacles et qui offrent en priorité des possibilités d’échanges entre les zones centrales et/ou les zones de développement. Un corridor est le plus souvent composé d’éléments structuraux, de milieux résiduels ou transformés du continuum. À l’inverse, il peut être constitué d’un espace suffisamment libre et ouvert pour permettre aux espèces les plus mobiles de circuler. Ses capacités de fonctionnement sont directement dépendantes des éléments naturels ou sub-naturels structurés entre eux. Le Réseau Écologique prévoit donc que les zones noyaux soient reliées entre elles par des corridors disposés de façon appropriée. Il est également important de prendre en compte les corridors naturels tels que les cours d’eau et les corridors de migration des oiseaux. Le terme « corridor » définit généralement une liaison physique entre les zones noyaux. L’interconnexion n’exige pas obligatoirement un cheminement linéaire continu. La fonctionnalité du corridor dépend des exigences de chaque espèce particulière, de l’échelle géographique en cause et des caractéristiques physiques du corridor. Néanmoins, les corridors peuvent fonctionner de façon peu souhaitable : certains facilitent l’expansion d’espèces invasives exotiques et peuvent propager des maladies et des parasites. Quand un besoin d’interconnexion est identifié, il faut déterminer les cheminements appropriés, les exigences de configuration et de gestion du corridor. Ces éléments sont déterminés par : • Les observations directes ou indirectes qui confirment l’existence de déplacements de faune (groupe d’animaux en déplacement, collisions sur voies routières), les besoins et les caractéristiques de mobilité et de dispersion de l’espèce cible ; • L’identification de biotopes-refuges ou de structures-guides qui sont favorables, voire nécessaires, aux déplacements (d’un espace vital à un autre) d’un maximum d’espèces et d’individus de la faune typique de continuum, la longueur du corridor et les caractéristiques du paysage. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 23/239 Les corridors sont définis principalement à l’échelle régionale. À l’échelle nationale, un corridor correspond à une suite d’éléments structuraux de réseaux formant un axe de dispersion dans le paysage. Il est possible d’identifier les facteurs spécifiques qui déterminent si une connexion est intéressante ou non. Néanmoins, ces facteurs sont directement dépendants de l’espèce cible : ce qui est un obstacle pour l’entomofaune ne l’est pas forcément pour les grands mammifères. Il faut donc prendre en compte : • Les besoins des espèces cibles concernant la superficie d’habitats, la dispersion, la migration et les caractéristiques de mobilité ; • La taille et la qualité des zones d’habitats ; • La distance entre les différentes zones d’habitats ; • Les caractéristiques physiques et biotiques du paysage entre les différentes zones d’habitats ; • La présence d’obstacles au déplacement entre les différentes zones d’habitats. Ainsi, les recherches permettent de définir les rôles potentiels des corridors ainsi que leur configuration : • D’une manière générale, plus le corridor est large, riche et continu, plus le nombre d’espèces auquel il sera utile est grand et plus il facilitera les déplacements ; • Bien que les exigences concernant les corridors soient particulières à chaque espèce, les corridors d’un habitat donné et de dimensions données peuvent servir à toute une guilde d’espèces ; • Des habitats fragmentaires bien reliés aident certaines espèces à trouver un habitat suffisant là où chaque fragment se révèle insuffisant ; • Les corridors sont essentiels pour les espèces de faune qui doivent migrer entre différentes zones isolées pour répondre à leurs besoins saisonniers ou de reproduction ; • Les corridors ne peuvent aider que les espèces qui doivent franchir un obstacle important et qui sont capables, physiquement et par comportement, d’utiliser l’habitat corridor ; • Les corridors ont souvent, outre leur fonction d’interconnexion, une valeur de conservation. 1.2.4.4. Les zones associées ou zones d’accompagnement France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 24/239 Ces zones visent à protéger et accompagner une zone centrale des effets d’une gestion perturbatrice réalisée en périphérie. Les zones d’accompagnement assurent les liaisons entre les zones tampons des zones centrales ainsi qu’entre les zones centrales ellesmêmes. Les activités humaines exercées dans ces zones doivent être compatibles avec la protection de la nature. L’objectif principal de ces zones est de permettre à certains écosystèmes de jouer le rôle de "sites refuges" pour des populations qui possèdent des effectifs réduits. Les caractéristiques de ces zones étant particulièrement proches de celles des zones d’extension ou zones tampons (décrites ci-après), ces zones ne sont pas systématiquement définies et prises en compte dans l’élaboration et la constitution des Réseaux Écologiques. 1.2.4.5. Les zones d’extension ou zones tampons : des zones d’utilisation extensive du sol Ces zones de revitalisation cherchent à intégrer les activités de production économiques à celles de protection de la nature. Ces zones principalement localisées dans les paysages fragmentés ou dégradés permettent d’améliorer les potentialités de conservation des zones centrales et de favoriser les liaisons dans les espaces vitaux. La remise en état de ces surfaces et la reconstitution des écosystèmes se fondent à la fois sur une réactivation de la dynamique naturelle de succession des biocénoses et sur les interventions humaines actives, telles que la réhabilitation de l’espace nécessaire à la faune le long des cours d’eau. De nombreux processus et beaucoup d’activités humaines ayant un impact négatif sur la biodiversité peuvent provoquer des changements irréversibles et désastreux (tels que la pollution de l’air et de l’eau, l’assèchement des sols et le feu…) sur les populations animales et végétales. C’est pourquoi les zones de noyaux et les corridors écologiques devront être protégés de ce type d’impact grâce à des zones dites zones tampons ou zones d’extension. Ces zones présentent des analogies avec les zones centrales, mais la qualité ou la surface ne sont pas suffisantes pour les désigner comme telles. Globalement il s’agit des mêmes milieux, cependant, les espèces caractéristiques sont plus dispersées. Ces espaces peuvent présenter des surfaces plus ou moins importantes, en fonction des continuums considérés : les surfaces sont vastes et étendues lorsqu’il s’agit de forêts exploitées alors qu’elles sont plus réduites lorsqu’il s’agit au contraire de zones humides ou de prairies sèches. Pour les Réseaux Écologiques, les zones d’extension les plus importantes sont celles qui pourraient jouer un rôle de biotope-relais dans un long corridor de connexion. Elles peuvent ainsi assurer le rôle de biotope-refuge ou de structure-guide dans les corridors biologiques. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 25/239 Le plus souvent, les zones d’extension reprennent les périmètres désignés sur les cartes nationales. Ces zones étaient matérialisées par les espaces forestiers, les marais, les prairies. La présence de zones tampons autour des zones de noyaux et des corridors dépend de plusieurs facteurs : • La relation entre les populations d’espèces locales et leur environnement ; • La vulnérabilité des communautés naturelles aux impacts perturbateurs ; • La nature de l’impact ; • L’intensité de l’impact ; • La distance de la source de l’influence extérieure ; • L’aptitude du paysage à transmettre l’influence extérieure. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 26/239 1.2.4.6. L’agencement Écologique spatial des différents éléments du Réseau D’une manière générale, les différents éléments constitutifs d’un Réseau Écologique peuvent être identifiés de la manière suivante : Corridor discontinu Zone tampon ou d’extension Zone centrale, nodale ou espace cœur Zone relais ou Biotope Corridor Zone de renaturation, de restauration ou d’accompagnement Corridor linéaire Figure 2 : Place des corridors et éléments constitutifs des Réseaux Écologiques (selon Bennett, 1998) France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 27/239 Partie 2- La prise de conscience et les réponses politiques aux menaces sur la biodiversité France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 28/239 2.1. LA CONVENTION DE BERNE RELATIVE A LA CONSERVATION DE LA VIE SAUVAGE ET DU MILIEU NATUREL DE L’EUROPE (1979) 2.1.1. Historique et présentation Conscients que la conservation des habitats naturels est l'un des éléments essentiels de la protection et de la préservation de la flore et de la faune sauvages, les États membres du Conseil de l’Europe se sont réunis lors de la 3ème Conférence interministérielle, le 19 Septembre 1979 à Berne (Allemagne). Cette conférence relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe constitue un outil pionnier de la conservation de la nature : elle a été signée par 18 des 21 États membres du Conseil de l’Europe. Cette conférence se fonde sur le principe de développement durable qui intègre deux notions essentielles : 1/ l’homme considéré comme le gestionnaire d’un patrimoine commun naturel et paysager, patrimoine qu’il est nécessaire et impératif de transmettre aux générations futures ; 2/ le principe de l’irréversibilité comprenant le principe de précaution impliquant que l’absence de certitudes scientifiques absolues ne doit pas servir de prétexte à l’ajournement de prises de mesures effectives. À cette période, l'Union européenne a adopté le 2 avril 1979 la directive n°79-409 dite "Oiseaux". La convention de Berne est à l’origine de l’adoption de la directive 92/43/CEE du 21 mai 1992, relative à la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. 2.1.2. Présentation et Objectifs Face à une érosion dramatique de la biodiversité en Europe, à la raréfaction de nombreuses espèces de la flore et de la faune sauvages et à la menace d'extinction qui pèsent sur certaines d'entre elles, les États membres du Conseil de l'Europe et les autres signataires de la présente Convention, se sont rassemblés dans le but de réaliser une union plus étroite entre ses membres et une coopération avec d'autres États dans le domaine de la conservation de la nature. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 29/239 En premier lieu, le Conseil de l’Europe reconnaît que la flore et la faune sauvages constituent un patrimoine naturel d'une valeur esthétique, scientifique, culturelle, récréative, économique et intrinsèque, qu'il importe de préserver et de transmettre aux générations futures. D’autre part, il reconnaît aussi le fait que la flore et de la faune sauvages présentent un rôle essentiel dans le maintien des équilibres biologiques. C’est pourquoi, le Conseil de l’Europe insiste sur le fait que les gouvernements devraient prendre en considération dans leurs objectifs et programmes nationaux, la conservation de la flore et de la faune sauvages. Il propose qu'une coopération internationale pourrait s'instaurer afin de préserver les espèces et en particulier, celles migratrices. En outre, les membres du Conseil de l’Europe sont tout à fait conscients des nombreuses demandes d'actions communes émanant des gouvernements ou des internationales. Ces demandes sont, notamment, celles exprimées par la 2 ème instances Conférence des Nations Unies sur l'environnement de 1972 et par l'Assemblée Consultative du Conseil de l'Europe. 2.1.3. Textes de référence Extraits de la Convention de Berne de 1979 relative à la Conservation de la vie sauvage et du milieu naturel Chapitre I - Dispositions générales • Article 1 1/ La présente Convention a pour objet d'assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la coopération de plusieurs Etats, et de promouvoir une telle coopération. 2/ Une attention particulière est accordée aux espèces, y compris les espèces migratrices, menacées d'extinction et vulnérables. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 30/239 Chapitre II - Protection des habitats • Article 4 1/ Chaque Partie contractante prend les mesures législatives et réglementaires appropriées et nécessaires pour protéger les habitats des espèces sauvages de la flore et de la faune, en particulier de celles énumérées dans les annexes I et II, et pour sauvegarder les habitats naturels menacés de disparition. 2/ Les Parties contractantes tiennent compte, dans leurs politiques d'aménagement et de développement, des besoins de la conservation des zones protégées visées au paragraphe précédent, afin d'éviter ou de réduire le plus possible toute détérioration de telles zones. 3/ Les Parties contractantes s'engagent à accorder une attention particulière à la protection des zones qui ont une importance pour les espèces migratrices énumérées dans les annexes II et III et qui sont situées de manière adéquate par rapport aux voies de migration, comme aires d'hivernage, de rassemblement, d'alimentation, de reproduction ou de mue. 4/ Les Parties contractantes s'engagent à coordonner autant que de besoin leurs efforts pour protéger les habitats naturels visés au présent article lorsqu'ils sont situés dans des régions qui s'étendent de part et d'autre de frontières. Recommandation 25 : …Favoriser la conservation et, le cas échéant, la restauration des couloirs écologiques… 2.1.4. Implications juridiques Depuis le 19 septembre 1979, la Convention est ouverte à la signature des États membres du Conseil de l'Europe et des États non membres qui ont participé à son élaboration, ainsi qu'à celle de la Communauté Économique Européenne. Chaque partie contractante prend les mesures législatives et réglementaires appropriées et nécessaires pour protéger la faune, la flore et les habitats naturels. La Convention est alors soumise à la ratification, l’acceptation ou l’approbation de chacun des États membres. Elle est entrée en vigueur le premier juin 1982. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 31/239 2.2. LE SOMMET DE LA TERRE DE 1992 : LA DECLARATION L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT RIO DE SUR 2.2.1. Historique et présentation de la Conférence La Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (aussi appelé Sommet de la Terre) se déroula du 3 au 14 juin 1992 à Rio de Janeiro (Brésil). Cette conférence marqua un tournant décisif dans l’histoire de la planète. Elle instaura une nouvelle dynamique pour au moins trois raisons : • Cette conférence rassembla pour la première fois, un grand nombre d’États (182) pour débattre de l’avenir de la planète ; • Sous la pression des ONG et des pays en voie de développement, elle donna un sens à la notion jusqu’à présent vague de développement durable, concept qui se retrouva au centre la conférence ; • Elle donna naissance à de nouveaux types d’accords multilatéraux sur l’environnement afin de répondre au déséquilibre entre les pays de l’hémisphère Nord et ceux du Sud, et de prendre en considération la nécessité de globaliser les problèmes environnementaux (effet de serre, désertification, déforestation…) Reconnaissant que l’inaction risque de coûter plus cher que le financement de la mise œuvre de programmes, la Conférence a adopté trois grands textes : • l'Agenda 21 qui est un plan détaillé d’actions mondiales dans tous les domaines du développement durable ; • la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement ; • une série de principes définissant les droits et les responsabilités des Etats en la matière, et un ensemble de principes qui devront sous-tendre la gestion durable des forêts à l’échelle mondiale. Pour la première fois, avec la notion de développement durable, cette conférence a remis en cause les capacités de l’Homme à assurer son développement à long terme. Un pas de plus fut franchi puisqu’il était question pour la première fois d’adopter des engagements contraignants sur le plan économique et validés par l’ensemble des pays, au Nord comme au Sud. Partout dans le monde, les citoyens s’expriment de plus en plus en faveur d’une nouvelle solidarité, du progrès social, du commerce équitable et du respect de l’environnement. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 32/239 2.2.2. Présentation des objectifs Cette conférence a pour but d’élaborer un programme mondial de lutte contre la dégradation de l’environnement. Point de départ de nombreuses actions dans la plupart des pays signataires, la Déclaration de Rio définie alors les droits et responsabilités des États dans les domaines de l’environnement et du développement au sein de 27 principes. D’autre part, elle est également à l’origine de 4 conventions internationales : • Convention cadre sur les changements climatiques, • Convention sur la Diversité Biologique, • Convention sur la désertification, • Principes cadre sur la protection des forets. Les industriels devraient investir rapidement dans les technologies propres, les organisations non gouvernementales se sont étoffées, les budgets gouvernementaux liés à l’environnement devraient augmenter, le principe de précaution a été acté ce qui a notamment permis un moratoire européen sur les organismes génétiquement modifiés. La diversité biologique et la diversité de gestion des écosystèmes ont fait l’objet de discussions. Décrite comme la base même du développement durable, la diversité biologique a fait l’objet d’une série d’accords multilatéraux, dont le plus complet est « la Convention sur la Diversité Biologique » à laquelle 180 États adhèrent. La Convention sur la diversité biologique (CDB) vise à assurer la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments constitutifs et le partage juste et équitable des avantages qui découlent de l’utilisation des ressources naturelles. Elle concerne tous les écosystèmes, toutes les espèces et toutes les ressources naturelles. Elle reconnaît que la conservation de la biodiversité est une «préoccupation commune de l’humanité» et qu’elle fait partie intégrante du processus de développement. Chaque partie signataire ayant ratifié la convention est obligée d’appliquer ses dispositions. Elle offre aussi aux États et aux décideurs des lignes de conduites pour la mettre en œuvre. Les parties ont pour obligation la coopération technique et scientifique, l’élaboration de stratégies portant sur la conservation in et ex situ ainsi que l’utilisation durable de la diversité biologique, l’adoption de mesures d’incitation, d’études d’impact et de réduction des effets nocifs, l’identification et la surveillance de la diversité biologique, la mise en place d’actions d’éducation et de sensibilisation du public, le transfert de technologie, l’échange d’informations, la réalisation de programmes de recherche et de formation en tenant compte des besoins particuliers des pays en développement. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 33/239 2.2.3. Textes de référence Extraits de la Convention sur la Diversité Biologique du Sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio, du 3 au 14 juin 1992. Article 8 Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'il conviendra : a) Établit un système de zones protégées ou de zones où des mesures spéciales doivent être prises pour conserver la diversité biologique ; b) Élabore, si nécessaire, des lignes directrices pour le choix, la création et la gestion de zones protégées ou de zones où des mesures spéciales doivent être prises pour conserver la diversité biologique ; c) Réglemente ou gère les ressources biologiques présentant une importance pour la conservation de la diversité biologique à l'intérieur comme à l'extérieur des zones protégées afin d'assurer leur conservation et leur utilisation durable ; d) Favorise la protection des écosystèmes et des habitats naturels, ainsi que le maintien de populations viables d'espèces dans leur milieu naturel ; e) Promeut un développement durable et écologiquement rationnel dans les zones adjacentes aux zones protégées en vue de renforcer la protection de ces dernières ; f) Remet en état et restaure les écosystèmes dégradés et favorise la reconstitution des espèces menacées moyennant, entre autres, l'élaboration et l'application de plans ou autres stratégies de gestion… France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 34/239 2.2.4. Implications juridiques Ratifié par les 172 États et Gouvernements présents au premier sommet de la Terre à Rio de Janeiro 1992, l'Agenda 21 est un programme de réflexions et de propositions visant à concrétiser les principes du développement durable. Il doit être décliné partout dans le monde. Les Nations qui se sont engagées à sa mise en place doivent ainsi l’appliquer au niveau local, régional et national. L’Agenda 21 de Rio constitue un ensemble de moyens actuels qui permettent d’assurer la protection, le mise en valeur, la restauration, la remise en état des éléments du patrimoine naturel commun de la nation. L’Agenda 21 qui vise à mettre en œuvre des moyens d’actions transversaux pour une inflexion du développement vers une plus grande durabilité, : • prévoit 40 chapitres structurés en 4 sections, • analyse la situation, expose recommandations pour le XXI • ème les stratégies et formule près de 2500 siècle, présente différents champs d’actions dans le but de préserver et de conserver les ressources à des fins de développement : écosystèmes fragiles, atmosphère, terres, diversité biologique, espaces agricoles et ruraux…. Il s’agit d’un guide de référence des moyens et mesures du développement durable à mettre en œuvre. Le financement de ces actions doit être assuré pour l’essentiel par les secteurs publics et privés des différents pays. La Convention sur la Diversité Biologique a été signée par la majeure partie des pays industrialisés, à l’exception des États-Unis. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 35/239 2.3. LA DIRECTIVE « HABITATS » DE 1992 : CONSERVATION NATURELS, DE LA FAUNE ET DE LA FLORE SAUVAGES DES HABITATS 2.3.1. Historique et présentation La Directive 92/43/CEE du Conseil des Communautés Européennes, datant du 21 mai 1992 et appelée « Directive Habitats » vise, pour l'un de ses objets, à constituer un réseau écologique européen de sites Natura 2000, comprenant à la fois des Zones Spéciales de Conservation, identifiées au titre de la Directive « Habitats », et des Zones de Protection Spéciale, identifiées au titre de la Directive « Oiseaux », qui date du 2 avril 1979, afin de préserver les habitats naturels et les habitats d'espèces sauvages, remarquables et/ou menacés au niveau européen. Ces deux types de zones, dénommées « sites Natura 2000 », après leur désignation officielle, sont ainsi définies : • Les zones spéciales de conservation (ZSC) sont des sites maritimes et terrestres qui comprennent des habitats naturels d’intérêt communautaire ou des habitats d'espèces de faune et de flore sauvages d’intérêt communautaire, dont les listes sont fixées en annexe I et II de la « Directive Habitats » (en France, par arrêté du ministre en charge de l'environnement sur la base de ces listes). • Les zones de protection spéciale (ZPS) sont des sites maritimes et terrestres particulièrement appropriés à la survie et à la reproduction d'espèces d'oiseaux sauvages figurant en annexe I de la directive Oiseaux (en France, sur une liste arrêtée par le ministre chargé de l'environnement) ou qui servent d'aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones de relais à des espèces d'oiseaux migrateurs. 2.3.2. Objectifs La Directive « Habitats » et la Directive « Oiseaux » ont pour but principal de préserver la biodiversité européenne, en y intégrant des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales. Elles contribuent à l’objectif général de développement durable. Ainsi, l’ensemble de ces deux directives européennes a pour vocation de protéger, de conserver et de rétablir dans un état de conservation favorable les habitats naturels et les populations des espèces de faune et de flore sauvages d’intérêt communautaire, notamment au sein d’un réseau d’espaces protégés, appelés « site Natura 2000 », déterminés par leurs caractéristiques écologiques remarquables. Dans ces sites, les États membres doivent prendre toutes les mesures nécessaires, afin d’éviter la détérioration de ces habitats naturels et les perturbations de nature à affecter de France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 36/239 façon significative ces habitats et ces espèces de faune et de flore sauvages. Les activités humaines qui s’y pratiquent ou s'y pratiqueront devront être compatibles avec le maintien de la diversité biologique. Par ailleurs, les États membres doivent instaurer un système de protection stricte pour les espèces listées en annexe IV de la directive « Habitats » et pour les espèces d’avifaune, selon les modalités de la directive « Oiseaux ». En outre, une évaluation des incidences de tout plan ou projet d'aménagements ou de travaux, susceptible d’affecter de manière significative un site Natura 2000 doit être réalisée. Ces directives européennes fixent des objectifs avec une obligation de résultats, mais laissent à chaque État membre le choix des moyens pour les atteindre (principe de subsidiarité). 2.3.3. Textes de référence Directive n° 79/409/CEE du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages, dite « Directive Oiseaux »; Directive n° 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, dite Directive « Habitat ». Article 3 de la directive "Habitats" Alinéa 1 : Un réseau écologique européen cohérent de zones spéciales de conservation dénommé « Natura 2000 » est constitué. Ce réseau, formé par des sites abritant des types d’habitats naturels figurant à l’annexe I et des habitats des espèces figurant à l’annexe II, doit assurer le maintien ou, le cas échéant, le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des types d’habitats naturels et des habitats d’espèces concernés dans leur aire de répartition naturelle. Le Réseau Natura 2000 comprend également les zones de protection spéciale classées par les États membres en vertu des dispositions de la directive 79/409/CEE. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 37/239 Alinéa 2 : « Chaque État membre contribue à la constitution de Natura 2000 en fonction de la représentation, sur son territoire, des types habitats naturels et des habitats d’espèces visés au paragraphe 1. Il désigne à cet effet, conformément à l’article 4, des sites en tant que zones spéciales de conservation, et tenant compte des objectifs visés au paragraphe 1. Article 10 Là où ils estiment nécessaire, dans le cadre de leurs politiques d’aménagement du territoire et de développement et notamment en vue d’améliorer la cohérence écologique du réseau Natura 2000, les États membres s’efforcent d’encourager la gestion d’éléments du paysage qui revêtent une importance majeure pour la faune et la flore sauvages. Ces éléments sont ceux qui, par leur structure linéaire et continue (tels que les rivières avec leurs berges ou les systèmes traditionnels de délimitation des champs) ou leur rôle de relais (tels que les étangs ou les petits bois), sont essentiels à la migration, à la distribution géographique et à l’échange génétique d’espèces sauvages. 2.3.4. Implications juridiques Toute directive européenne doit être transposée dans le droit national de chaque État membre de l’Union Européenne. Ainsi, en application de la Directive « Habitats », la France s’engage notamment, comme l’ensemble des États membres, à élaborer un réseau Natura 2000 cohérent, à prévoir un système général de protection pour certaines espèces de faune et de flore sauvages sur l'ensemble de son territoire, une surveillance et une évaluation période de l'état de conservation des habitats et des espèces d'intérêt communautaire et à prévoir une procédure d’évaluation d’incidence. Chaque pays doit aussi établir toutes les mesures de conservation nécessaires pour les sites Natura 2000. La France a donc transposé les deux directives européennes en droit national en intégrant un nouveau chapitre relatif à la « Conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage » dans le Code de l’Environnement (articles L 414-1 à L 414-7). Le réseau Natura 2000 doit aussi constituer un atout pour l’aménagement du territoire, pour la valorisation du patrimoine naturel et l’économie locale. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 38/239 2.4. LA CONFERENCE DE SOFIA : LA 3EME CONFERENCE « UN ENVIRONNEMENT POUR L’EUROPE » INTERMINISTERIELLE 2.4.1. Historique et présentation La 3ème conférence interministérielle « Un Environnement pour l’Europe » s’est déroulée à Sofia (Bulgarie), du 23 au 25 octobre 1995. Cette conférence a permis d’examiner l’application du programme d’action pour l’environnement en Europe centrale et orientale. Elle a débattu du renforcement du programme écologique pour l’Europe. Dans leur déclaration, les ministres ont réaffirmé leur engagement à coopérer afin de protéger l’environnement, qui s’appuie sur les principes énoncés lors de la 2ème conférence Ministérielle à Lucerne, et ont souligné qu’il était urgent d’intégrer davantage les préoccupations écologiques à toutes politiques sectorielles. Cette conférence s’était en effet accordée sur la nécessité d’impliquer davantage le public à la politique de l’environnement et avait adopté des orientations relatives à l’accès à l’information et à la participation du public au processus décisionnel. Elle s’appuyait également sur le principe N°10 de la déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement Durable, adoptée en juin 1992. Le principal objectif de cette 3ème Conférence est l’adoption de la « Stratégie Paneuropéenne pour la Protection de la Diversité Biologique et des Paysages » par le Comité des Ministres. Il s’agit d’une nouvelle approche pour préserver la biodiversité. Cette stratégie se caractérise par : • sa portée géographique (54 pays) : la totalité du continent européen, plus les pays d'Asie septentrionale et centrale ; • sa méthode : plutôt garantir la viabilité des écosystèmes dont dépend la survie des espèces, au lieu de se limiter à la protection des seules espèces menacées ou de sites présentant un intérêt spécifique ; • son programme d'actions concrètes en vue d'une conservation durable avec l'élaboration de plans d'action quinquennaux ; • l'association de la biodiversité et des paysages dans un seul cadre. 2.4.2. Objectifs L’adoption de la « Stratégie Paneuropéenne pour la Protection de la Diversité Biologique et des Paysages » constitue une réponse européenne à la mise en œuvre de la convention internationale sur la diversité biologique. Cette Stratégie a pour but d'encourager une mise en œuvre plus concertée et, par conséquent, plus efficace des politiques, des initiatives, des mécanismes, des fonds, des programmes de recherche scientifique et des informations France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 39/239 existants afin de préserver et d'améliorer la diversité biologique et paysagère en Europe. Le principal défi qui se pose à la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère consiste à encourager la conservation et une utilisation durable de principales de l'environnement naturel. L'exploitation de l'environnement naturel est une des causes l'appauvrissement de la diversité biologique et paysagère. En se fondant sur les conclusions de la première conférence interministérielle paneuropéenne « Un Environnement pour l’Europe » (à Dobris en 1991), la Stratégie passe en revue les points forts et les faiblesses des initiatives existantes et encourage l'adoption de mesures pratiques et concrètes dans les cas où il n'existe pas encore d'instruments idoines ou lorsque les mécanismes existants ne sont pas mis en œuvre au maximum de leurs possibilités. Afin de préserver la diversité biologique et paysagère sur l’ensemble du continent européen, la stratégie fixe des objectifs dans un délai de 20 ans. Il s’agit d’atteindre les objectifs suivants : • Conserver, améliorer et réhabiliter les principaux écosystèmes, habitats, espèces ou caractéristiques du paysage par la mise en place et par la gestion efficace du Réseau Écologique Paneuropéen (REP) ; • Assurer une gestion durable de la diversité biologique et paysagère en tirant le meilleur parti des possibilités qui se présenteront sur le plan social et économique, au niveau national ou régional ; • Intégrer les objectifs en matière de conservation et d'utilisation durable de la diversité biologique et paysagère dans tous les secteurs socio-économiques appelés à gérer cette diversité ou dont les activités ont sur elle une quelconque incidence ; • Améliorer les informations disponibles sur les différents aspects de la diversité biologique et paysagère et sensibiliser la population et les décideurs à ce problème ainsi que renforcer la participation du public aux actions destinées à préserver et à enrichir cette diversité ; • Mieux faire comprendre l'état de la diversité biologique et paysagère en Europe et les processus qui contribuent à la rendre durable ; • Assurer les moyens financiers adéquats pour mettre en œuvre la Stratégie. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 40/239 La stratégie s’intègre dans un cadre commun aux 54 pays participants. Les premiers travaux ont été employés à définir des priorités et à identifier les lacunes. La mise en œuvre a débuté en 1996 avec notamment la création d’un Conseil pour la Stratégie (STRA-CO) se réunissant une fois par an et la création d'un comité d'experts (STRA-REP) pour la réalisation du réseau écologique paneuropéen (REP). Selon la Stratégie (domaine d'action n°1), le REP a pour objectif suivant : « Le Réseau écologique paneuropéen va contribuer à la réalisation des principaux objectifs de la Stratégie en permettant la conservation d’un éventail complet d’écosystèmes, d’habitats, d’espèces et leur diversité génétique, et de paysages d’importance européenne ; en veillant à ce que les habitats soient suffisamment vastes pour favoriser la conservation des espèces ; en offrant des possibilités suffisantes pour la dispersion et la migration des espèces ; en contribuant à ce que les éléments dégradés des systèmes clés soient restaurés et protégés contre les dangers potentiels. » 2.4.3. Textes de référence Extraits de la Stratégie Paneuropéenne de la Diversité Biologique et Paysagère (chapitre 2 - la stratégie pour 1996-2016) « Au bout des 5 premières années de la mise en œuvre de la Stratégie, tous les pays d'Europe devront disposer de stratégies et de plans d'actions nationaux en matière de protection de la biodiversité dans le cadre de l'application de la Convention sur la diversité biologique. Au cours des années suivantes, des plans d'action et des réseaux écologiques nationaux devront être constitués dans le cadre du réseau écologique européen. D'ici 2005, un réseau écologique paneuropéen devra avoir été créé, au sein duquel les espèces animales et végétales pourront migrer librement. » « D’ici 20 ans, la Stratégie veut parvenir à l'objectif de la conservation intégrale de la diversité biologique et paysagère, en assurant, entre autres choses, la sauvegarde des derniers fleuves, zones humides et rivages sauvages, ainsi que celle des dernières forêts d'Europe encore vierges. Il conviendra de faire en sorte que le public soit pleinement sensibilisé à la nécessité de préserver le patrimoine naturel de l'Europe et déterminé à contribuer à la réalisation de cet objectif. Enfin, il faudra assurer une protection suffisante aux éléments géologiques et culturels de l'identité paysagère. » France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 41/239 Extraits de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité de 2004 (France) Le Réseau Écologique National (REN) sert de base à l’élaboration de la trame écologique qui nécessite à la fois d’innover et de mobiliser des initiatives de nature très diverses. Un aspect cependant mérite une attention immédiate : celui de la constitution d’un REN assurant une armature minimale. Il s’agit de revisiter l’utilisation des outils de protection de la nature et des paysages, d’identifier des cibles prioritaires pour des projets de restauration et d’assurer la cohérence de l’action nationale avec la démarche, identique dans le principe, de la stratégie paneuropéenne. 2.4.4. Implications juridiques Pour atteindre les objectifs de la Stratégie paneuropéenne, il est prévu : • de favoriser et encourager l'échange d'expériences sur les Stratégies nationales en matière de biodiversité, sur les plans d'actions et les programmes tels que stipulés par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), ainsi que leur création ou leur extension ; • de préconiser l'adoption d'une démarche cohérente et la poursuite d'objectifs communs à tous les pays d'Europe ; • de recourir à toutes les autres législations et politiques existantes, nationales ou internationales, comme le programme Natura 2000 de l'Union Européenne (UE), les politiques sectorielles notamment les politiques sociales ou relatives à l'agriculture, à la pêche, aux transports et au développement régional ; • d'appliquer dans son intégralité le 5ème Programme d'action pour l'environnement de l'UE ; • de favoriser, d’encourager et de soutenir l’application des accords et des traités internationaux existants. La France a adopté la Stratégie paneuropéenne à Sofia en 1995. Elle participe aux travaux du STRA-REP depuis le début. Avec l'adoption, en 2004, de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité au titre de la CDB, la France s'est fixée des objectifs qui correspondent à ceux de la Stratégie paneuropéenne. De manière plus précise, cette stratégie nationale se fixe pour objectif de renforcer la trame écologique du pays, de maintenir la diversité des paysages et d'améliorer la connectivité écologique du territoire (objectifs reconnus au sein du REP). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 42/239 2.5. LA LOADDT DE JUIN 1999 : MISE EN PLACE DES SSCENR 2.5.1. Historique et présentation Le contexte législatif et réglementaire a évolué simultanément avec la demande sociale. Les nouveaux textes concernant l’agriculture, l’aménagement et l’environnement traduisent cette demande et font tous référence au paysage et à la protection de notre environnement. C’est ainsi que le Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire (LOADDT appelée aussi Loi Voynet) du 25 juin 1999, modifie la Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement du Territoire (LOADT ou Loi Pasqua) du 4 février 1995. La LOADDT propose une nouvelle organisation pour mettre en place les conditions d’un développement durable des territoires. Cette loi a pour objectif de préciser les cadres et les outils à disposition des acteurs de l’aménagement du territoire. Daté du 18 avril 2002, un décret d’application approuvent les Schéma de Services Collectifs notamment celui concernant les Espaces Naturels et Ruraux. Ces schémas précisent les objectifs de la LOADDT par thématique. 2.5.2. Objectifs La LOADDT a voulu rompre avec une logique descendante où l’aménagement du territoire n’était essentiellement conçu qu’au travers d’aménagements ou d’infrastructures (autoroutes, lignes ferroviaires) imposés par l’État. Cette loi prévoit non seulement deux outils d’aménagement du territoire que sont les Contrats de Pays et les Contrats d’Agglomération, mais aussi, la création de neuf schémas collectifs qui encadrent pour 20 ans le développement du territoire dans différents domaines et, plus particulièrement, celui de l’environnement. La LOADDT de 1999 a pour objectif de préciser les cadres et outils à disposition des acteurs de l’aménagement du territoire. Parmi les grands objectifs, certains concernent plus particulièrement l’environnement, tels que : • Mettre en avant la notion de développement durable, • S’appuyer sur la dynamique de projets locaux, • Inciter la démarche de « Pays », regroupements de territoires intercommunaux • Inscrire la politique d’aménagement du territoire dans une logique européenne, • Favoriser l’interface rural-urbain. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 43/239 S’appuyant sur la décentralisation et les notions de démarche participative et de développement durable, la LOADDT cherche les complémentarités entre les différents espaces. En outre, l’État reste le garant de cette politique et de ses engagements européens. D’autre part, la LOADDT énonce la réalisation d'un réseau écologique national établi sur les bases des lignes directrices du REP. 2.5.3. Textes de référence Loi n°99-533 du 25 juin 1999 : Loi d'Orientation pour l'Aménagement et le Développement Durable du Territoire (LOADDT) et portant modification de la Loi n°95115 du 4 février 1995 d'Orientation pour l'Aménagement et le Développement du Territoire (LOADT). Article 1 : La politique nationale d'aménagement et de développement durable du territoire concourt à l'unité de la nation, aux solidarités entre citoyens et à l'intégration des populations. Au sein d'un ensemble européen cohérent et solidaire, la politique nationale d'aménagement et de développement durable du territoire permet un développement équilibré de l'ensemble du territoire national alliant le progrès social, l'efficacité économique et la protection de l'environnement. Elle tend à créer les conditions favorables au développement de l'emploi et de la richesse nationale, notamment en renforçant la solidarité des entreprises avec leur territoire d'implantation, et à réduire les inégalités territoriales tout en préservant pour les générations futures les ressources disponibles ainsi que la qualité et la diversité des milieux naturels…. les choix stratégiques de la politique d'aménagement et de développement durable du territoire pour les vingt prochaines années sont définis par l'article 2. Ces choix stratégiques se traduisent par des objectifs énoncés par les schémas de services collectifs prévus au même article. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 44/239 Article 2 : La politique d'aménagement et de développement durable du territoire repose sur les choix stratégiques suivants : …le développement local, organisé dans le cadre des bassins d'emploi et fondé sur la complémentarité et la solidarité des territoires ruraux et urbains. Il favorise au sein de pays présentant une cohésion géographique, historique, culturelle, économique et sociale la mise en valeur des potentialités du territoire en s'appuyant sur une forte coopération intercommunale et sur l'initiative et la participation des acteurs locaux… afin de concourir à la réalisation de chacun de ces choix stratégiques ainsi qu'à la cohésion de ces territoires, l'État assure une gestion à long terme des ressources naturelles et des équipements, dans le respect des principes énoncés par l'article L. 200-1 du code rural et par l'article L. 110 du code de l'urbanisme…les choix stratégiques sont mis en œuvre dans les schémas de services collectifs suivants…le schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux (SSCENR)… Article 23 : Schéma de Services Collectifs des Espaces Naturels et Ruraux. « I. - La section 4 du chapitre V du titre Ier de la LOADT- loi N°95-115 du 4 février 1995 précitée devient la section 7. II. - L'Article 21 de la même loi est ainsi rédigé : « Le schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux fixe les orientations permettant leur développement durable en prenant en compte l'ensemble des activités qui s'y déroulent, leurs caractéristiques locales ainsi que leur fonction économique, environnementale et sociale…il définit les principes d'une gestion équilibrée de ces espaces qui pourront notamment être mis en œuvre par les contrats territoriaux d'exploitation conclus en application de l'article L. 311-3 du code rural…il décrit les mesures propres à assurer la qualité de l'environnement et des paysages, la préservation des ressources naturelles et de la diversité biologique, la protection des ressources non renouvelables et la prévention des changements climatiques. Il détermine les conditions de mise en œuvre des actions de prévention des risques naturels afin d'assurer leur application adaptée sur l'ensemble du territoire. » France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 45/239 2.5.4. Implications juridiques La LOADDT s’appuie sur la mise en place de schémas de services collectifs, de schémas régionaux d’aménagement et du développement du territoire et de contrats d’agglomérations et de pays. Elle privilégie la contractualisation entre l’État et les collectivités comme moyen de l’action publique. Elle institue neuf schémas collectifs qui se substituent au schéma national d’aménagement et de développement du territoire prévu par la LOADT, loi N°95-115 du 4 février 1995. Les espaces agricoles sont directement concernés par le Schéma de Service Collectifs des Espaces Naturels et Ruraux (SSCENR) qui fixe les choix stratégiques permettant la préservation et le développement équilibrés des espaces naturels et ruraux. Il repose sur l’idée que les espaces sont multifonctionnels et rendent à la collectivité des services marchands (production forestière…) et non marchands (ex : la diversité biologique, les paysages, les continuités biologiques…). La LOADDT prévoit que les politiques qui seront conduites dans les espaces naturels et ruraux, pourront être réalisées dans le cadre de Contrats Territoriaux d'Exploitation (CTE). D’autre part, cette loi d’orientation promeut aussi les contrats de Pays. La charte de pays permettra d’élaborer un projet de développement local dont les actions à destination des agriculteurs pourront là aussi être mis en œuvre dans le cadre de CTE. 2.6. LE SOMMET DU MILLENAIRE DE L'ONU (2000) : DECLARATION OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT ET 2.6.1. Historique et présentation À New York, le Sommet du millénaire des Nations Unies qui s’est déroulé du 6 au 8 septembre 2000, a réuni plus de 1 189 États membres des Nations Unies. Ce sommet a permis l’adoption de la « Déclaration du Millénaire » par laquelle les États membres s’engageaient à coopérer sur le plan mondial afin de réduire la pauvreté, d’améliorer la santé et promouvoir la paix, d’affirmer les droits de l’Homme et l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que de préserver l’environnement et la nature. Ce sommet réaffirme les priorités à atteindre au niveau global à travers des lignes d’actions communes : des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ODM) sont ensuite définis. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 46/239 Il permet de faire prendre conscience aux nombreux chefs d’État et chefs de Gouvernement de l’état d’urgence dans lequel nous vivons actuellement : il faut prendre des mesures pour garantir que les générations futures pourront vivre des ressources de la planète. Or, actuellement il n’en est rien. En recourant à des modes de production non viables, en dilapidant notre patrimoine, l’avenir de nos enfants est incertain. Les pays riches comme les pays pauvres doivent modifier leurs pratiques. 2.6.2. Objectifs Le 8 septembre 2000, l’Assemblée générale a adopté en séance plénière la Déclaration du Millénaire. Celle-ci a été une opportunité historique pour une entente sur le processus de réexamen du rôle des Nations Unies et des défis qui attendent cette organisation dans le siècle à venir. Au cours de ce sommet, il est instamment demandé aux chefs d'État ou de Gouvernement d'adopter de nouvelles règles de conduite en matière de gestion avisée et de protection de l'environnement, et de commencer par : • Changement climatique : Adopter et ratifier le Protocole de Kyoto, de façon à ce qu'il entre en vigueur dès 2002, et faire en sorte que ses objectifs soient atteints, en vue de réduire l'émission de gaz à effet de serre. • Comptabilité écologique : Envisager d'adopter au sein de leur comptabilité nationale le système de "comptabilité verte" de l'ONU, afin d'intégrer les questions écologiques aux politiques économiques. • Évaluation de l'écosystème : Apporter un soutien financier et participer activement à l'évaluation de l'écosystème du millénaire, un grand programme de coopération internationale visant à dresser le bilan de santé de la planète. • Sommet de la terre (Rio + 10) : Faciliter l'adoption par les dirigeants du monde entier de mesures concrètes et importantes lors de la conférence de Johannesburg qui sera organisée en 2002, dix ans après le Sommet de la terre. 2.6.3. Textes de référence Extraits du rapport du Secrétaire général des Nations Unies "Plan de campagne pour la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire" (septembre 2001) concernant le point IV "Protéger notre environnement commun" de cette déclaration L’objectif 7 : « Assurer un environnement viable » (= Objectifs du Millénaire pour le Développement - OMD 7) englobe plusieurs cibles dont : France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 47/239 Cible 9. Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales Les indicateurs qui permettent le suivi de la cible 9 sont notamment : • la proportion de zones forestières, • la superficie des terres protégées pour préserver la biodiversité. 2.6.4. Implications juridiques Les bases de l’action ont été définies en 1992 lors de la Conférence de Rio et en 1987 avec le Protocole de Montréal sur l’élimination des substances qui appauvrissent la couche d’ozone marque une étape importante. Mais, les mesures prises dans beaucoup de domaines sont insuffisantes, de trop faible envergure ou arrivent trop tard. Un nouveau débat devait être lancé avant 2002, de manière à agir de façon décisive dans les domaines suivants : • Faire face aux changements climatiques. Si l’on veut enrayer la menace que constitue le réchauffement global de la planète, il faut réduire de 60 % le volume des émissions de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre. Pour y parvenir, il faut promouvoir l’efficacité énergétique et avoir davantage recours aux ressources renouvelables. • Gérer la crise de l’eau. Le Secrétaire général, M. Kofi Anan, engage les pays à adopter l’objectif proposé par la Conférence ministérielle du Forum mondial de l’eau (mars 2000), qui consiste à réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de personnes qui n’ont pas accès de façon durable à des sources d’approvisionnement en eau potable à un prix raisonnable. Il souligne la nécessité d’une « Révolution bleue », qui viserait à accroître le rendement agricole par unité d’eau, tout en améliorant la gestion des bassins versants et des plaines alluviales. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 48/239 • Sauvegarder les forêts, les ressources halieutiques et la biodiversité. Il est essentiel de prendre des mesures de sauvegarde dans tous ces domaines. Les pouvoirs publics et le secteur privé doivent s’entendre pour donner effet à ces mesures. • Édifier de nouvelles règles éthiques pour ménager la planète. Le Secrétaire général recommande une action dans les quatre domaines prioritaires suivants: ⇒ Sensibilisation du public ; ⇒ Mise en place d’un système de « comptabilité verte » ; ⇒ pour intégrer l’environnement aux politiques économiques ; ⇒ Collecte de données scientifiques plus fiables ; ⇒ Adoption de règlements et de mesures d’incitation. 2.7. LE SOMMET DE LA TERRE DE JOHANNESBURG (2002) : SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE 2.7.1. Historique et présentation Le Sommet mondial pour le développement durable, qui s’est déroulé à Johannesburg (Afrique du Sud), du 26 août au 4 septembre 2002, a recommandé une série de mesures pour réduire la pauvreté et protéger l’environnement. Les représentants de près d’une centaine de chefs d’État et de Gouvernement ainsi que des dizaines de milliers de représentants gouvernementaux et d’organisations non gouvernementales donnent vie à ce Sommet international. 10 ans après la conférence de Rio, l’action des pays signataires est évaluée et les lignes de développement futures définies. Les principes de précaution et de responsabilité commune sont confirmés, les axes d’actions suivants sont identifiés : droit de l'Homme, lutte contre la pauvreté, protection de la santé, eau potable, substance chimique, biodiversité, protection des océans et pêche, énergie, changements climatiques. La conférence se clôt avec l’approbation de la déclaration du Développement Durable et de son Plan d’Action. Le Plan de mise en œuvre, composé de neuf chapitres, a été plus ou moins bien accueilli par les participants du Sommet. S’agissant de la biodiversité, ce Plan de mise en œuvre préconise de mettre en place de manière plus efficace et cohérente la convention sur la Diversité Biologique, notamment à travers des stratégies et des plans d'action nationaux en matière de biodiversité et la promotion de réseaux et couloirs écologiques aux niveaux national et régional. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 49/239 2.7.2. Objectifs Le Sommet mondial a reconnu l’importance capitale d’un développement durable et des réseaux écologiques. Il a inclus dans son plan de mise en œuvre des engagements précis tels que la promotion de la mise en place de réseaux écologiques au niveau national et régional. Autre message important du Sommet mondial, la nécessité de parvenir, d’ici à 2010, à une réduction substantielle en proportion des listes de la diversité biologique menacée et de se concentrer sur les ressources marines pour permettre de délimiter de nouvelles zones marines protégées au profit des poissons et autres formes de vie marine. Des appels sont lancés en faveur du lancement d'un programme d'action avec une assistance financière et technique en vue de réaliser les objectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire. Le Conseiller du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a illustré l’importance d’une bonne gestion des écosystèmes en mettant l’accent sur quelques biens (denrées alimentaires) et sur quelques services (eau propre et cycle des éléments nutritifs) fournis par les écosystèmes. De cette manière, la biodiversité peut être évaluée à près de 3000 milliards de dollars par an, et les services des écosystèmes représentent eux 33 000 milliards de dollars, soit à peu près le PNB mondial. D’autre part, la valeur de la biodiversité n’est pas seulement économique mais aussi scientifique, esthétique, culturelle et spirituelle. Il est nécessaire de prendre en compte tous ces aspects lorsque l’on parle de biodiversité. Ce même Conseiller a présenté quatre objectifs à la communauté internationale : • Accroître les connaissances de l'apport de la biodiversité sur le développement durable, • Renforcer les capacités humaines et institutionnelles, • Répartir équitablement les bénéfices de la mondialisation et l’exploitation de la biodiversité, • Financer de manière plus adaptée la protection de la biodiversité. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 50/239 2.7.3. Textes de référence Communiqué final de la 17e séance plénière : « le Sommet de Johannesburg recommande une série de mesures pour réduire la pauvreté et protéger l'environnement ». Protection et gestion des ressources naturelles : En vue d’assurer la préservation et l’utilité durable de la biodiversité, promouvoir et appuyer les initiatives en faveur des zones de richesse biologique et autres zones essentielles pour la biodiversité et promouvoir la mise en place de réseaux et de couloirs écologiques aux niveaux national et régional… maintenir ou rétablir les stocks halieutiques à un niveau permettant d'obtenir un rendement maximal constant, le but étant d'atteindre d'urgence cet objectif pour les stocks épuisés, et d'ici à 2015 au plus tard… pour parvenir à une réduction importante du rythme actuel de l'appauvrissement de la biodiversité d'ici à 2010, des ressources financières et techniques nouvelles et supplémentaires devront être allouées aux pays en développement. Ils préconisent la négociation et la mise en place d'un régime international propre à promouvoir et assurer un partage juste et équitable des bénéfices découlant de l'utilisation des ressources génétiques. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 51/239 2.7.4. Implications juridiques Un débat entre les représentants de gouvernement et d’autres ONG a permis la mise en place d’une série d’échanges de points de vue sur la biodiversité. Les grandes idées peuvent être résumées ainsi : • Le représentant de l’IUCN : il faut améliorer les connaissances scientifiques, qui sont actuellement insuffisantes, afin de mieux évaluer et anticiper la destruction des écosystèmes ; • Le représentant du PNUE : il n’y a plus besoin de mettre en place de nouveaux instruments en matière de diversité biologique, mais au contraire, il faut appliquer ceux déjà existants ; • Un représentant d’un grand groupe d’agriculteurs de la Nouvelle-Zélande : il est tout à fait possible d’améliorer la biodiversité en augmentant la productivité ; • Le représentant de l’UNESCO : le grand défi actuel est de convaincre l’opinion publique de l’importance de la biodiversité pour la survie de la planète ; • Le Ministre de l’Environnement du Royaume-Uni : il est indispensable de définir des objectifs clairs ainsi que des échéanciers précis en matière de mise en œuvre des programmes d’action visant à protéger la biodiversité. Il faut également promouvoir un écotourisme viable et mettre en place des partenariats entre l’industrie et les gouvernements afin de promouvoir le secteur de la forêt et de la protéger ; • Le Ministre de l’Environnement de l’Équateur : il est nécessaire de transformer la biodiversité en ressource stratégique ; • Le Ministre de l’Environnement et des forêts de l’Inde : la conservation et l’utilisation des ressources biologiques doivent se fonder sur un partenariat avec les communautés autochtones ; • Le représentant du Japon : il faut intensifier les recherches scientifiques et créer un réseau de sites régionaux de conservation pour la protection des écosystèmes importants tels que les zones forestières ; • Le Ministre de la population et de l’Environnement du Népal : il faut préserver les forêts tropicales, les montagnes et les écosystèmes ; • L’intervenant au nom de l’Union Européenne : il faut réduire de moitié la perte de biodiversité dans les pays de l’Union Européenne d’ici à 2010. D’autre part, la Commission Européenne a introduit une stratégie en faveur de la préservation de la biodiversité dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de la conservation des ressources naturelles et de la coopération pour le développement. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 52/239 2.8. LA VEME CONFERENCE INTERMINISTERIELLE DE KIEV « UN ENVIRONNEMENT POUR L’EUROPE » (2003) 2.8.1. Historique et présentation Plus d’une cinquantaine de Ministres de l’Environnement et des Chefs de délégations des pays du Conseil de l'Europe et des Nations Unies se sont réunis les 21 et 23 mai 2003 à Kiev (Ukraine) à l’occasion de la Vème conférence interministérielle « Un Environnement pour l’Europe ». Cette conférence met l’accent sur le principal objectif de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère : la constitution d’un Réseau Ecologique Paneuropéen (le REP). Il s’agit en effet d’un outil majeur de mise en œuvre des finalités de cette stratégie : le REP apparaît comme un moyen indispensable pour la conservation et la gestion des écosystèmes, des habitats, des espèces et des paysages dans une perspective de développement durable. Le REP offre alors une approche homogène et cohérente d’un point de vue géographique et écologique de la conservation et du patrimoine paysager et naturel de l’Europe. 2.8.2. Objectifs La cinquième conférence interministérielle a pour objectif premier la mise en place de Réseaux Écologiques Nationaux, au sein des différents pays européens, mais surtout la création, d’ici 2015, d’un Réseau Écologique transfrontalier, le Réseau Écologique Paneuropéen. Conçu pour l’ensemble de l’Europe, le REP constitue l’outil essentiel pour la protection et la conservation d’une biodiversité européenne diversifiée, mais aussi pour l’aménagement de toute l’Europe, au niveau local, national et international. Le REP est un instrument d’aménagement du territoire et de protection de la diversité biologique. Il a pour vocations : • De concilier une cohérence écologique internationale entre tous les pays d’Europe, tout en constituant un bon moyen de développement économique de ces pays ; • De contribuer à la conservation des espèces animales et végétales en leurs assurant et garantissant des possibilités de dispersion et de migration ; • De créer ou consolider les connections entre tous les sites de haute valeur d’un point de vue de la biodiversité, de manière à les intégrer dans des Réseaux Écologiques ; D’encourager et d’intensifier les liens entre les peuples d’Europe et la coopération transfrontalière afin de contribuer à une meilleure préservation des écosystèmes naturels, ainsi que le patrimoine paysager et culturel. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 53/239 2.8.3. Textes de référence La Vème Conférence interministérielle de Kiev (Ukraine) « Un Environnement pour l’Europe » (21 et 23 mai 2003) : Résolution de Kiev sur la Biodiversité. Résolutions : … Ministres européens de l'environnement et Chefs des délégations des Etats participant à la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère… reconnaissons la nécessité de continuer à promouvoir le développement de réseaux écologiques nationaux, tels qu'ils sont proposés dans les documents de travail établis pour la conférence de Kiev, et souscrivons à la déclaration de soutien au réseau écologique paneuropéen, jointe à la présente résolution… réaffirmons avec force notre volonté d'enrayer l'appauvrissement de la diversité biologique à tous les niveaux d'ici 2010, par des actions concertées et un engagement commun à atteindre les objectifs clés suivants…. d'ici 2006, le réseau écologique paneuropéen (zones noyaux, zones de restauration, corridors ou zones tampons, selon les cas) couvrant tous les pays de la région paneuropéenne sera identifié et présenté sur des cartes européennes cohérentes, ce qui représentera une contribution de l'Europe à la création d'un réseau écologique mondial… d'ici 2008, toutes les zones noyaux du réseau écologique paneuropéen seront conservées de manière adaptée et le réseau écologique paneuropéen fournira des conseils pour l'élaboration de tous les grands plans d'aménagement nationaux, régionaux et internationaux, ainsi que pour les activités des secteurs économiques et financiers concernés. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 54/239 2.8.4. Implications juridiques La constitution d’un REP permettrait une meilleure prise en compte de la lutte contre l’érosion de la biodiversité dans les politiques d’aménagement des territoires des pays européens. La mise en place de ce REP s’accompagne de mesures de soutien à la fois technique, scientifique et financier de manière à créer des Réseaux Écologiques Nationaux. D’autre part, ce programme soutient également les réseaux de sites naturels déjà existants tels que le Réseau Emeraude et le Réseau de sites Natura 2000 de l’Union Européenne. Ces deux réseaux sont les principaux instruments contribuant à la réalisation du REP, dont le but ultime est de créer un système dynamique et intégré de conservation et de gestion de la biodiversité en Europe. Le développement de ces initiatives s’accompagne de quelques mesures, entre autres : • De mesures favorisant le développement des partenariats et d’accords internationaux entre pays transfrontaliers ; • De mesures développant les Réseaux Écologiques Nationaux (REN) ; • De mesures de soutien des programmes de l’UNESCO et notamment le programme « l’Homme et la Biosphère » (MAB – Man and Biospher) ; • De mesures de soutien et de développement d’activités socio-économiques durables (en fonction des besoins) dans les zones destinées à être intégrées par la suite à des REN ; • De mesures d’élaboration de politiques touristiques durables. 2.9. LE VEME CONGRES MONDIAL SUR LES PARCS DE L’IUCN A DURBAN (2003) 2.9.1. Historique et présentation Le Vème Congrès mondial sur les parcs s’est réuni du 8 au 17 septembre 2003 à Durban (Afrique du Sud). Il a réuni environ 3 000 délégués représentant de nombreux pays, d’expériences et d’intérêts divers en matière de gestion des aires protégées. Cette réunion a favorisé le partage d'expérience, a permis de décrire les dernières techniques d’aménagement des aires protégées et d’élaborer un programme d’action pour garantir l’intégrité permanente des aires protégées et sauvegarder leur rôle vital pour le développement durable. Les résultats d’ensemble et les recommandations du Congrès sont énoncés dans l’Accord et dans le Plan d’action de Durban. Ce congrès a mis en évidence les menaces et les difficultés pour les aires protégées telles que l’utilisation illicite et non durable des ressources, le morcellement des terres, France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 55/239 l’introduction d’espèces envahissantes, l’absence de modèles de gouvernance et de politiques adéquats, sans oublier l’influence des changements mondiaux tels que les changements climatiques, la mondialisation de l’économie, les pressions démographiques et le rythme accéléré de la consommation des ressources. Mais le Congrès a aussi relevé des possibilités incarnées, par exemple, par le renforcement de la participation, de la démocratisation et de la décentralisation, la collaboration améliorée au niveau régional et, surtout, la reconnaissance, de plus en plus grande, du rôle essentiel que jouent la diversité biologique et les aires protégées pour le bien-être des populations et, plus généralement, pour le développement durable. 2.9.2. Objectifs Conscients de l’importance des aires protégées pour notre avenir à tous et de la gravité des menaces auxquelles elles font face ainsi que des possibilités qui leur sont offertes, les participants au Vème Congrès mondial sur les parcs ont appelé les Parties à la CDB à élaborer et adopter un programme de travail solide sur les aires protégées comme moyen de réaliser l’objectif de 2010, en accordant leur attention aux activités et questions prioritaires suivantes : 1/ Faire du «renforcement des capacités pour la gestion et la conservation des aires protégées» la première priorité du programme de travail ; 2/ Renforcer les mécanismes de financement pour l’établissement et la gestion des aires protégées et en faciliter la mise à disposition ; 3/ Combler les lacunes dans la couverture des aires protégées afin d’établir un réseau d’aires protégées totalement représentatif. Le renforcement du réseau d’aires protégées existant doit naturellement rester la première priorité, mais le Congrès de Durban a observé qu’il y a encore des lacunes importantes dans la couverture mondiale des aires protégées et a proposé de concevoir des méthodes scientifiques pour combler ces lacunes. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 56/239 2.9.3. Textes de référence Convention sur la Diversité Biologique ; Aires Protégées, Résultats du Vème Congrès mondial sur les parcs (Septembre 2003 ; Durban) Paragraphe 23 : Le Congrès a reconnu que les aires protégées doivent être gérées dans le contexte plus large du paysage terrestre et marin environnant. Il convient d’établir de nouvelles approches afin de relier les aires protégées en tant qu’éléments naturels fonctionnels d’écosystèmes plus vastes. Pour agir au niveau du paysage terrestre/marin il faudra recourir à un ensemble de mesures comprenant des réseaux et corridors écologiques, des initiatives de conservation transfrontalières et des réformes politiques, si l’on veut mettre en place des pratiques durables d’utilisation des ressources à l’intérieur et au-delà des limites des aires protégées. L’aménagement régional, au niveau des paysages terrestres et marins, devrait tenir compte des cartes établies au niveau local et intégrer le zonage et la gestion pour conserver des espèces très mobiles et migratrices. Paragraphe 24 : Le Congrès a réaffirmé la nécessité d’appliquer l’approche par écosystème pour mettre sur pied des réseaux d’aires protégées viables. Il importe de ne plus se limiter au concept de «réseau» d’aires protégées pour adopter une approche vraiment intégrée dans laquelle les liens biologiques entre les aires, les moyens par lesquels ces aires contribuent collectivement aux objectifs de conservation et les moyens de les gérer dans un contexte environnemental plus large sont examinés conjointement pour garantir que tous les facteurs en mesure d’influencer la conservation sont intégrés dans le système de gestion. Cette approche tiendrait compte des dimensions culturelles, sociales, économiques et biologiques des réseaux d’aires protégées. 2.9.4. Implications juridiques Le Congrès de Durban a également souligné la nécessité de créer des mécanismes de prévision et de planification ainsi que de réponses souples à des conditions et incidences futures inattendues, y compris les effets des changements climatiques, sur les réseaux d’aires protégées. À l’intérieur de ces activités prioritaires, d’autres actions stratégiques doivent être menées : • Reconnaître que les normes et indicateurs sont des outils pratiques essentiels pour mesurer les progrès accomplis en vue de réaliser les buts et objectifs convenus au plan international, régional et national. • Envisager des mécanismes d’établissement et de gestion efficace des aires protégées marines en haute mer, dans des zones situées au-delà des juridictions nationales. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 57/239 • Assurer la participation pleine et entière des communautés locales et autochtones à l’établissement et à la gestion des aires protégées et au partage des avantages qui en sont issus. • Réaffirmer que les aires protégées sont un élément central de l’approche par écosystème. L’adoption de «l’approche par écosystème» met en évidence l’importance d’un réseau solide et efficace d’aires protégées, élément essentiel pour garantir le fonctionnement des écosystèmes. En effet, les aires protégées ne peuvent pas être gérées indépendamment du paysage alentour, mais doivent y être intégrées comme l’illustrent des initiatives telles que les réseaux et corridors écologiques. 2.10. FORUM GLOBAL SUR LE BIODIVERSITE A KUALA LUMPUR (MALAISIE) 2.10.1. Historique et présentation La septième réunion de la Conférence des Parties (CdP-7) de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) s'est déroulée du 9 au 20 février 2004, au Putra World Trade Centre à Kuala Lumpur, en Malaisie. Y ont pris part, plus de 2 300 participants, représentant 161 gouvernements, agences des Nations Unies, organisations non gouvernementales (ONG), organisations intergouvernementales (OIG), communautés autochtones et locales, communauté universitaire et monde industriel. Lors de cette septième réunion, la Conférence des parties a adopté le programme de travail sur les Aires Protégées (AP). Le programme de travail consiste en quatre éléments interconnectés, consacrés aux actions directes de planification, de sélection, d'établissement, de renforcement et de gestion des systèmes et des sites d'AP, à la gouvernance, à la participation, à l'équité et au partage des avantages, aux activités d'habilitation et aux normes, à l'évaluation et au suivi. La CdP-7 a également décidé d'établir le Groupe de travail Spécial à composition non limitée sur les AP et de procéder à l'évaluation des progrès accomplis dans l'application du programme de travail, à chaque réunion de la CdP prévue d'ici 2010. Le segment ministériel s'est déroulé les mercredi 18 et jeudi 19 février, et a adopté la Déclaration Ministérielle de Kuala Lumpur. L'ordre du jour de la CdP-7 a donné aux Parties l'occasion d'honorer l'un des défis les plus importants à relever par la CDB, à savoir : répondre par des mesures concrètes aux conclusions du Sommet mondial pour le développement durable (Johannesburg) de 2002, et notamment l'objectif consistant à réduire de manière significative, d'ici 2010, le taux actuel des pertes subies par la biodiversité et de montrer que la CDB est le cadre politique le plus approprié et le plus efficace pour traiter la problématique liée à la biodiversité. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 58/239 Les accomplissements de la réunion dans les domaines de l'accès et le partage des avantages et des Aires Protégées, soutenus par le cadre établi pour l'évaluation de la mise en application du Plan stratégique, confèrent à la Convention, une plate-forme solide pour le traitement de ses priorités, à moyen et long terme. 2.10.2. Objectifs La déclaration ministérielle de Kuala Lumpur présente le résultat final de la mise en œuvre du programme de travail sur les Aires Protégée. Ce programme vise à la création et au maintien de systèmes nationaux et régionaux d’aires protégées, bien gérés et écologiquement représentatifs, à intégrer par la suite à un réseau global. Au sein de ce réseau global, les activités humaines devront être gérées de façon à maintenir la structure et la fonction d’un ensemble très divers d’écosystèmes, en vue de fournir des avantages aux générations actuelles et futures et de réduire fortement le rythme de perte de la diversité biologique. La mise en place d'un réseau global devrait contribuer à la réalisation des trois objectifs de la CDB. L'objectif majeur est fixé à 2010 : il consiste à réduire substantiellement le rythme actuel de l'appauvrissement de la diversité biologique aux niveaux mondial, régional, national et infranational. Les travaux de la Convention sur les aires protégées prennent en compte l'approche par écosystème. Cette approche constitue le cadre d'action fondamental au titre de la Convention. Son application doit permettre l'instauration d’un équilibre entre les trois objectifs de la CDB. Les aires protégées polyvalentes appliquées dans le cadre d'une approche par écosystème peuvent, par exemple, contribuer à la poursuite des objectifs spécifiques liés à la conservation, à l'utilisation durable et au partage juste et équitable des avantages résultant de l'utilisation des ressources génétiques. L'approche par écosystème fournit un cadre au sein duquel il est possible de comprendre la relation des aires protégées avec les milieux marins et terrestres plus vastes et d'évaluer les biens et services que fournissent les aires protégées. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 59/239 De plus, la mise en place et la gestion de systèmes d'aires protégées dans le cadre de l'approche par écosystème ne doivent pas simplement être considérées sur le plan national, mais également à l'échelle bio-régionale et des écosystèmes lorsque l'écosystème concerné s'étend au-delà des frontières nationales. Il s'agit là d'un argument de poids qui rend encore plus complexe la création d'aires protégées transfrontalières et d'aires protégées dans les zones marines ne relevant d'aucune juridiction nationale. Le programme de travail est conçu pour aider les Parties à créer des programmes de travail nationaux présentant des buts ciblés, des actions, des acteurs spécifiques, un calendrier, des observations et des résultats quantifiables escomptés. Les Parties peuvent choisir ou adapter les activités proposées dans le programme de travail actuel, voire en ajouter, en fonction des conditions locales et nationales particulières et de leur niveau de développement. La mise en œuvre de ce programme de travail devrait tenir compte de l'approche par écosystème issue de la Convention sur la diversité biologique. Lorsqu'elles mettent en œuvre des programmes de travail, les Parties sont invitées à tenir dûment compte des coûts et avantages sociaux, économiques et environnementaux des diverses possibilités. En outre, les Parties sont encouragées à envisager le recours à des technologies appropriées, des sources de financement et une coopération technique, ainsi qu'à garantir, grâce à des actions adaptées, les moyens nécessaires pour faire face aux défis et exigences spécifiques de leurs aires protégées. Ce programme de travail comporte quatre éléments indissociables, synergiques et intersectoriels dans leur application. Le détail de ces éléments du programme est présenté dans la partie suivante. 2.10.3. Textes de référence Programme de travail de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) sur les aires protégées (Kuala Lumpur, 2004). Introduction : L’objet du programme de travail sur les aires protégées est de soutenir la création et le maintien, d’ici 2010 pour les zones terrestres,…de systèmes nationaux et régionaux d’aires protégées complets, bien gérés et écologiquement représentatifs et qui, collectivement, par le biais notamment d’un réseau global, contribueront à réaliser les trois objectifs de la Convention et l’objectif fixé à 2010 consistant à réduire substantiellement le rythme actuel de l’appauvrissement de la diversité biologique aux niveaux mondial, régional, national et infranational… France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 60/239 le résultat final de la mise en œuvre du programme de travail sera la création et le maintien de systèmes nationaux et régionaux d'aires protégées bien gérés et écologiquement représentatifs intégrés dans un réseau global, dans lesquels les activités humaines sont gérées de façon à maintenir la structure et la fonction d'un ensemble très divers d'écosystèmes, en vue de fournir des avantages aux générations actuelles et futures et de réduire fortement le rythme de perte de la diversité biologique. ÉLÉMENT 1 DU PROGRAMME : Actions directes pour la planification, le choix, l'établissement, le renforcement et la gestion de sites et systèmes d'aires protégées But 1.1 Établir et renforcer un réseau mondial de systèmes nationaux et régionaux d'aires protégées afin de contribuer à satisfaire des objectifs fixés à l'échelle mondiale. Objectif : « D'ici 2010 dans les zones terrestres et 2012 dans les zones marines, mettre en place un réseau mondial de systèmes nationaux et régionaux de grande envergure, représentatifs et bien gérés, afin de contribuer à satisfaire l'objectif du Plan stratégique pour la Convention et du Sommet mondial pour le développement durable consistant à réduire sensiblement le rythme d'appauvrissement de la diversité biologique d'ici 2010... » But 1.2 Intégrer les aires protégées dans les paysages terrestres et marins et les secteurs plus vastes afin de maintenir la structure et la fonction écologiques. Objectif : « Intégrer, d'ici 2015, toutes les aires protégées dans les systèmes de paysages terrestres et marins plus vastes et dans les secteurs pertinents, en appliquant l'approche par écosystème et en tenant compte de la connectivité écologique et, s'il y a lieu, du concept de réseaux écologiques . » France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 61/239 Activités suggérées aux Parties 1.2.1 Évaluer, d'ici 2006, les expériences menées et les leçons tirées des efforts déployés aux niveaux national et infranational pour intégrer les aires protégées dans les paysages terrestres et marins plus vastes et dans les stratégies et plans sectoriels tels que la stratégie de réduction de la pauvreté. 1.2.2 Identifier et mettre en œuvre, d'ici 2008, des mesures pratiques destinées à améliorer l'intégration des aires protégées dans les paysages terrestres et marins plus vastes, y compris des politiques, des dispositions juridiques, des cadres de planification et d'autres mesures. 1.2.3 Intégrer les systèmes régionaux, nationaux et infranationaux d'aires protégées dans les paysages terrestres et marins plus vastes, notamment en établissant et en gérant des réseaux écologiques, des corridors écologiques ou des zones tampons, selon qu'il conviendra, pour maintenir les processus écologiques, en tenant compte des besoins des espèces migratrices. 1.2.4 Mettre en place des instruments de connectivité écologique, par exemple des couloirs écologiques reliant entre elles les aires protégées, quand c'est nécessaire ou souhaitable, selon les priorités nationales en matière de conservation de la diversité biologique. 1.2.5 Restaurer les habitats et les écosystèmes dégradés, s'il y a lieu, comme contribution à la formation de réseaux écologiques, de corridors écologiques ou de zones tampons. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 62/239 Partie 3- Recueil d’expériences sur les Réseaux Écologiques France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 63/239 3.1. PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE 3.1.1. Le recueil de données et les entretiens Au préalable d’une synthèse bibliographique, il a fallu recueillir les informations concernant les Réseaux Écologiques. La recherche d’informations a été effectuée par le biais d’une étude bibliographique et d’entretiens avec diverses « personnes ressources ». L’étude bibliographique recouvre la lecture et la synthèse de divers documents : des articles et des ouvrages théoriques (principalement des textes de synthèse et d’analyse, des rapports…), des textes législatifs, des documents incitatifs, des ouvrages de synthèse et d’analyse sur l’aspect juridique des corridors, mais aussi sur la définition et la constitution des Réseaux Écologiques en France et dans différents pays européens, ainsi que de nombreux documents de travail et comptes rendus de réunion du Conseil de l’Europe, et autres articles de presse. Ces documents ont été collectés par l’intermédiaire d’outils variés (sites Internet spécialisés, revues et rapports scientifiques, autres ouvrages, communications orales et entretiens particuliers,…). Cet ensemble de documents relatifs aux réseaux écologiques constitue la base bibliographique de ce rapport. De nature diverse, ces documents sont différenciés tels que : • Plus d'une soixantaine de sites Internet ont été consultés, documents concernant les expériences françaises qui se rapportent à la constitution de réseaux écologiques, à différentes échelles (locale, régionale, nationale); • Plus d’une vingtaine de cartes de réseaux écologiques nationaux ou régionaux, mais aussi liées à d’autres thématiques ; • Plus d’une quarantaine de sites Internet concernant les expériences relatées dans les pays voisins et les pays européens ; • Plus d’une trentaine de documents émanant du Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen du Conseil de l’Europe ; • Plus d’une vingtaine de documents relatifs à la constitution de réseaux écologiques et de corridors en Suisse (localement ou à échelle nationale) ; • Plus d’une vingtaine de documents de type réglementaire, mais aussi des documents concernant les grands principes de l’écologie ; • En enfin, plus d’une quarantaine d’ouvrages et d’articles. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 64/239 D’autre part, un certain nombre d’entretiens ont été menés avec des personnes ressources et des spécialistes. Ces entretiens devaient permettre d’approfondir la compréhension et la réflexion sur le concept de Réseau Écologique, ainsi que de confronter les divers points de vue des acteurs concernés par l’élaboration de ces réseaux. C’est dans ce cadre, que le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (MEDD) et la Fédération Nationale des Parcs Naturels Régionaux ont été consultés (Monsieur Henri Jaffeux du MEDD et Madame Cécile Birard de la Fédération des PNR). De plus, le recueil de données et d’informations a pu être complété lors de la participation au Colloque de Bailleul des 24 et 25 novembre 2005 sur le thème « Nature Partagée – Nature Protégée / Des Corridors Biologiques à Tisser » organisé par le Conservatoire Botanique National de Bailleul (Partenaires : Région Nord-Pas-de-Calais, DIREN Nord-Pas-de-Calais, Lestrem nature, Voies Navigables de France,…). 3.1.2. L’analyse des documents Ces documents ont fait l’objet d’une analyse fine, en répondant à plusieurs critères définis dans des tableaux de synthèse, tels que : • La référence bibliographique (nom de l’ouvrage consulté, auteurs, édition ou source) ; • L’objectif général du document (constitution, réalisation, ou définition d’un Réseau Écologique) ; • L’échelle d’application (échelle locale, départementale, régionale, nationale ou européenne) ; • Les éléments forts et la définition du Réseau Écologique dans le document (éléments constitutifs du réseau, type de réseau écologique) ; • Les structures ou personnes concernées par la mise en place de ces réseaux écologiques (Collectivités, Associations, Particuliers…) ; • Les objectifs du Réseau Écologique dans le document consulté (mise en place d’une trame verte, aménagements agricoles, définition de politiques d’aménagement du territoire…) • Les méthodes et les résultats lorsqu’ils existent, de la mise en œuvre des réseaux écologiques (réalisation de cartographies thématiques précises, recensement des obstacles, connexions et créations de corridors écologiques, recherches d’aides financières,…). Ces tableaux présentent les documents les plus pertinents sur le sujet (voir annexe 3 page 181). Ces derniers sont ensuite repris dans les paragraphes suivants, en fonction de leur échelle d’application. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 65/239 3.2. LA CONSTITUTION DE RESEAUX ÉCOLOGIQUES A L’ÉCHELLE EUROPEENNE 3.2.1. Le Réseau Écologique Paneuropéen (REP) : mise en cohérence des réseaux au niveau paneuropéen Au niveau mondial, l’importance des réseaux écologiques a largement été reconnue dans le Plan d’application au sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, en 2002. Ce plan demande de promouvoir la mise en place d’un réseau et des corridors écologiques au niveau national et régional. C’est en 1995, à Sofia (Bulgarie), lors de la troisième Conférence ministérielle « un Environnement pour l’Europe » que la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère a été approuvée. Cette conférence a fait émerger le concept de Réseau Écologique Paneuropéen. À l'heure actuelle, seuls 5 % de la superficie terrestre de l'Europe sont désignés "zones protégées". Les principaux instruments qui régissent la protection des habitats sont Agenda 2000, Natura 2000, le réseau Émeraude et le Réseau écologique paneuropéen. Au moyen de ces instruments, on prévoit de créer un réseau écologique cohérent, à l'échelle européenne, d'habitats naturels et semi-naturels, et de mettre en place ou de rétablir des couloirs liant les zones protégées dans toute la région. Le REP est un assemblage cohérent de zones représentant les éléments naturels ou seminaturels du paysage qu’il est nécessaire de conserver ou de gérer. Adoptées en 1999, les grandes lignes directrices du REP visent : • à la conservation des écosystèmes caractéristiques, des habitats naturels et des paysages d’importance européenne, • à la sauvegarde de populations viables des espèces d’importance européenne sur toute leur aire de répartition traditionnelle, • au maintien des processus environnementaux sur lesquels reposent les écosystèmes, habitats, espèces et paysages. Le REP doit contribuer à favoriser la conservation de la diversité biologique à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des zones protégées, en relation avec les programmes internationaux, et en particulier avec les réseaux EMERAUDE de la convention de Berne, France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 66/239 Natura 2000 de l’Union Européenne, et le réseau de « Réserves de Biosphère » de l’UNESCO. La nécessité d’établir des réseaux écologiques figure également dans les « Principes directeurs pour le développement territorial durable du continent européen » présentés lors de la Conférence européenne des ministres responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT, Hanovre 2000). Les réseaux écologiques contribuent aussi à la mise en œuvre de la Convention européenne du paysage « Convention de Florence » (Conseil de l’Europe, 2000). 3.2.2. Le réseau EMERAUDE : système de zones protégées en Europe 3.2.2.1. Historique et cadre juridique Dans le cadre de la Convention de Berne du 1er Septembre 1979, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, les 45 parties contractantes sont tenues d’assurer la conservation d’habitats de la vie sauvage en général, des habitats menacés en particulier, et des espèces figurant sur la liste de l'Annexes I (Espèces de flore strictement protégées), de l’Annexe II (Espèces de faune strictement protégées) et de l’Annexe III (Espèces de faune protégées) de la Convention. Cet objectif a été précisé par le Comité permanent de la Convention de Berne en 1989, puis en 1996. Ce comité a ainsi adopté une résolution prévoyant la création du réseau Emeraude, qui inclut des « Zones d’Intérêt Spécial pour la Conservation » (ZISC) en utilisant quasiment le même modèle méthodologique que Natura 2000. La protection des sites Emeraude n’est contraignante que dans le cadre de la gestion nationale des espaces naturels sensibles. 3.2.2.2. Définition du réseau Le programme Emeraude vise à créer un réseau international d’espaces protégés pour des animaux, des plantes et des habitats menacés en Europe. Le but est de conserver la diversité des espèces sur le plan européen. La situation des diverses espèces est donc évaluée sur la base de leur population européenne et non nationale. Ce réseau est mis en œuvre sur tout le continent européen : par les États membres de l’Union Européenne (UE), mais aussi par les États qui n’en sont pas membres, tels que la Suisse. Dans les États membres de l'UE, il est réalisé dans le cadre et sous le nom du réseau Natura 2000. Ce réseau Emeraude n’a pas vocation de remplacer des zones de France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 67/239 protection existantes, mais de compléter les dispositions actuelles de conservation de la nature. Dans un premier temps, il s’agit d’identifier les espèces figurant sur la liste Emeraude, de vérifier si elles sont réellement présentes dans ces régions et de préciser leur situation. La seconde étape consiste à prendre des mesures pour y protéger réellement ces espèces et leurs habitats. Néanmoins, dans les "régions Emeraude", protéger la nature ne signifie pas en exclure l’Homme. Des activités de loisirs telles que les randonnées à pieds ou à VTT sont autorisées, et parfois même certaines activités cynégétiques. Les mesures de protection sont variées, selon les États, les régions et leur statut (protection de biotope, réserve de Biosphère, Parcs Naturels Régionaux). Il importe surtout d’intégrer les habitats à un véritable réseau écologique : ce réseau doit permettre aux espèces mobiles de se déplacer librement dans leur aire de répartition, sans trop d’obstacles. Le réseau Emeraude doit donc "rapprocher" les différentes populations européennes de faune et de flore. Les espaces paysagers qui leur servent d’habitats seront à nouveau connectés entre eux. 3.2.3. Natura 2000 : le réseau écologique de l’Union européenne 3.2.3.1. Contexte Depuis 1992, l’Europe s’emploie à mettre en place concrètement un réseau écologique de sites naturels de grande valeur, dénommé Natura 2000 (voire page 36 et suivantes). Cette démarche vise à préserver et à restaurer, suivant une méthodologie communautaire commune, des sites abritant des habitats naturels et des habitats d'espèces sauvages, remarquables et/ou menacés, reconnus d’importance communautaire. Elle constitue aussi la contribution de l'Union Européenne à la convention sur la diversité biologique et son engagement pour enrayer l'érosion de la biodiversité. Elle s'inscrit dans un développement durable. Cet objectif est matérialisé par l’application de deux directives européennes, la Directive sur les oiseaux sauvages (de 1979) et la Directive sur les habitats naturels, la faune et la flore sauvages (de 1992), par l’ensemble des États membres de l’Union Européenne. Ce véritable réseau de sites naturels vise à préserver et à restaurer un échantillon suffisamment représentatif de surfaces d’habitats naturels et d'habitats de populations d’espèces d’intérêt communautaire, tout en comprenant l'exercice et la promotion d’activités économiques compatibles avec les objectifs de conservation des territoires désignés. Le France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 68/239 réseau Natura 2000 devrait ainsi permettre aux acteurs locaux de bénéficier de retombées sociales et économiques, notamment par la valorisation des productions issues de ces sites. 3.2.3.2. Cadre juridique • La Directive 79/409/CEE dite Directive « Oiseaux » du 2 avril 1979. Cette directive implique la création des Zones de Protections Spéciales (ZPS), sites maritimes ou terrestres appropriés pour la protection, la survie et la reproduction d’espèces d’oiseaux sauvages. • La Directive 92/43/CEE dite Directive « Habitats » du 21 mai 1992 Cette directive implique la création des Zones Spéciales de Conservation (ZSC), zones pour la conservation d’habitats naturels et d’espèces de faune ou de flore sauvages menacés et/ou remarquables ainsi que la constitution du réseau Natura 2000. La Commission européenne évalue la suffisance du réseau Natura 2000 de chaque État membre selon les critères de l’annexe III de cette directive pour chaque région biogéographique. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 69/239 Carte 1 : Réseau Natura 2000 et aires biogéographiques en Europe 3.2.3.3. Mise en œuvre de Natura 2000 Dans le cadre de l’application de la Directive Habitats, la France a choisi de privilégier la mise en place d’un dispositif contractuel pour la préservation des sites Natura 2000. Un plan de gestion, appelé document d’objectifs (DocOb), est défini pour chaque site « Natura 2000 ». Il est approuvé par arrêté préfectoral, l’État restant garant de la mise en œuvre de la Directive « Habitats ». France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 70/239 Ce DocOb présente d’une part, un état des lieux du site, constitué d’un inventaire des habitats et espèces d’intérêt communautaire, ainsi que des activités humaines qui s’y déroulent et, d’autre part, propose les orientations, les mesures de toute nature, contractuelles ou réglementaires, de gestion et de conservation à la fois des habitats et des espèces, la charte Natura 2000, ainsi que les modalités de leur mise en œuvre, les cahiers des charges pour les mesures contractuelles et les dispositions financières d’accompagnement. Les mesures contractuelles et la charte sont ensuite proposées aux acteurs liés au site (propriétaires, exploitants, utilisateurs, …), afin de les associer et de les impliquer à la conservation du site, d'envisager les travaux de gestion prévus dans le DocOb, ou d'améliorer ou de rendre compatibles certaines pratiques, afin de maintenir dans un bon état de conservation les habitats naturels et d'espèces d’intérêt communautaire présents. Ces mesures précisent notamment les engagements donnant lieu à une contrepartie financière et d'autres mesures dites d’accompagnement. La concertation entre tous les partenaires (représentants de l’État, des élus, des socioprofessionnels, des associations de protection de la nature et de l’environnement, …) est prévue à chaque étape de la mise en œuvre de Natura 2000 (désignation des sites, élaboration du DocOb) et à tous les niveaux (comité national de suivi Natura 2000, comités départementaux de suivi Natura 2000, comité de pilotage pour chaque site). Ainsi, Natura 2000 constitue un premier cas concret de la notion de « réseau écologique » à l’échelle de l’Union européenne. Toutefois, il doit aussi s’inscrire dans des projets plus globaux et de plus grande ampleur, avec les Réseaux Écologiques Nationaux et le Réseau Écologique Paneuropéen. 3.2.4. L’ancien Rideau de Fer : un Réseau Écologique transfrontalier 3.2.4.1. Origine du projet L’un des plus grands corridors biologiques européens est certainement constitué par l’espace situé le long de l’ancien rideau de fer. Ce couloir, long de 1 346 kilomètres et d'une largeur de 5 kilomètres, représente une zone naturelle d’une surface de plus de 673 000 hectares. Cette zone est extrêmement intéressante et riche d’un point de vue écologique. Pendant de longues années, il s’agissait en effet d’une zone dans laquelle le développement économique et démographique étaient limités. Espace en plein conflit idéologique, le développement se concentrait principalement dans les centres économiques et sociaux existants, les espaces situés au niveau du rideau de fer faisaient figure de zones périphériques, sans perspectives malgré une position géographique avantageuse au cœur même de l’Europe. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 71/239 Lancé en 2004 par l’Agence Fédérale de Conservation de la Nature Allemande et l’UICN, un programme de création d’un « Corridor Vert » en Europe a vu le jour au travers des projets multiples de corridors le long de l’ancien Rideau de Fer. Ce programme a bénéficié du soutien des pays frontaliers mais aussi d’autres partenaires. Il s’agit de créer une Ceinture verte à l’endroit même où se trouvait le Rideau de Fer qui séparait à l’époque l’Europe de l’Ouest et l’Europe sous influence soviétique. Cette structure de corridor est directement liée aux différents contextes locaux dans chacun des pays concernés. Cette bande de terre est divisée en deux sections : une première section allant de la Mer Baltique aux limites de la Norvège et de la Russie, une seconde partie s’étend des Pays d’Europe Occidentale aux Côtes de la Mer Adriatique au Nord et de la Mer Noire au Sud. 3.2.4.2. Objectifs du programme La zone matérialisée par l’ancien Rideau de Fer en Europe correspond à une bande de terre continue qui présente des écosystèmes relativement peu perturbés, à protéger et à sauvegarder. La création de cette ceinture verte le long de l’ancien Rideau de Fer a pour but de maintenir et sauvegarder la richesse biologique en protégeant un nouvel espace continu. Il s’agit de mettre en place un réseau transfrontalier de sites et d’habitats prioritaires à protéger, de part et d’autre du Rideau de Fer. Les premières actions visibles de l’élaboration d’une ceinture verte transfrontalière ont été menées à la frontière entre la Finlande et la Russie. Une première conférence s’est ainsi déroulée en septembre 2004, rassemblant un certain nombre de pays européens, afin de discuter de la mise en place de la Ceinture Verte. Cette conférence a permis d’adopter un programme de travail qui se décompose en trois grandes lignes directrices : 1/ Mener des actions directes pour l’élaboration de la Ceinture Verte, 2/ Participer et instituer sur la structure de la Ceinture Verte, 3/ Contrôler et soutenir des activités adaptées dans cette zone. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 72/239 Carte 2 : Localisation du Réseau Écologique de l’ancien « Rideau de Fer » France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 73/239 3.3. LES RESEAUX ÉCOLOGIQUES NATIONAUX : UNE APPLICATION NOVATRICE 3.3.1. Une expérience de référence : le REN en Suisse 3.3.1.1. Présentation de l’étude La définition des réseaux écologiques nationaux et régionaux est devenue un thème d’actualité avec le démarrage de la « Stratégie paneuropéenne de la conservation de la diversité biologique et paysagère ». La Suisse est un des premiers pays d’Europe qui a travaillé sur la réalisation d’un Réseau Écologique à l’échelle nationale. Elle s’est rapidement engagée dans ce projet en l’inscrivant dans les actions prioritaires de la « Conception Paysage Suisse (CPS) » adoptée le 19 décembre 1997 par le Conseil Fédéral (Office Fédéral de l’Environnement, des Forets et du Paysage - OFEFP, 1997). L’un des objectifs majeurs de ce travail est de valoriser et de reconstituer des réseaux de biotopes. Il est ainsi prévu : • de créer au cours des 10 prochaines années de nouvelles zones de grande valeur écologique et paysagère sur au moins 10% de la surface en plaine, afin de compléter le réseau de biotopes, • d’assurer la conservation des surfaces de grande valeur écologique dans les paysages qui présentent un réseau de biotopes relativement intact. La définition du REN en Suisse passe donc par une information sur la situation actuelle des valeurs patrimoniales naturelles, avec une identification des éléments utiles, prioritaires ou complémentaires, pour la reconstitution de biotopes. Le projet de REN fait suite à deux études qui fournissent les bases pour un réseau national dont l’étude « Priorités nationales de la compensation écologique dans les zones agricoles de plaine » (Broggi & Schlegel, 1998). Le projet de REN a pour but de synthétiser les données existantes, de fournir une cartographie générale détaillée pouvant servir de document directeur incitatif dans la planification territoriale au niveau national et au niveau cantonal. 3.3.1.2. Éléments constitutifs du REN En suisse, le réseau écologique type se définit sur la base d’un canevas fondamental qui comprend quatre éléments complémentaires de base (OFEFP, 2004) : France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 74/239 3.3.1.2.1. Des zones nodales Définition Ensemble de milieux favorables à un groupe écologique végétal et animal (guilde), constituant des espaces vitaux suffisants pour l’accomplissement de toutes les phases du développement d’une population. La zone nodale est déterminée indépendamment de son statut légal. Elle est souvent reconnue par un inventaire officiel lui attribuant le statut de biotope d’importance nationale ou cantonale, mais peut également être uniquement signalée par des avis d’experts, qui permettent d’identifier sa diversité ou l’importance de ses populations. Elle est considérée comme étant systématiquement une zone-source de dispersion. Critères de détermination d’une zone nodale dans le REN : - La zone figure dans un inventaire fédéral d’importance nationale ou a été signalée par le canton comme étant d’importance cantonale ou régionale. - La zone est incluse dans un site protégé et/ou contient des données de présence d’espèces de la guilde du continuum. - Des observations de terrain confirment éventuellement la présence d’espèces et d’habitats caractéristiques du même type de continuum, mais la zone n’est pas protégée ni inventoriée. - La zone est désignée par analogie avec d’autres zones nodales (similitudes physionomiques). Dans les deux derniers cas, la surface doit être estimée suffisamment grande et de qualité pour assurer le maintien des populations animales et végétales caractéristiques. 3.3.1.2.2. Des zones d’extension Définition Une zone d’extension écologique présente des analogies avec la zone nodale, mais la qualité ou la surface ne sont pas suffisantes pour la désigner comme telle. Il s’agit pourtant globalement du même milieu, mais les espèces caractéristiques y sont plus dispersées. Selon le type de continuum considéré, la zone d’extension peut être très étendue (cas des forêts exploitées) ou au contraire très réduite (cas des zones humides et des prairies sèches). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 75/239 Critères de détermination d’une zone d'extension dans le REN : - Les milieux transformés sont considérés comme des zones d’extension, dans la mesure où la transformation est réversible. Exemples : ruisseau canalisé, forêt plantée de résineux en plaine. - Les milieux partiellement transformés doivent être contigus ou suffisamment proches d’une zone nodale pour être constamment colonisés par les espèces caractéristiques de la zone nodale. Ils sont inclus dans le même continuum. Remarque : La plupart des zones d’extension ont été reprises des périmètres désignés sur les cartes nationales suisses comme étant des forêts, des marais, des prairies, etc. 3.3.1.2.3. Des zones de développement Définition Ensemble de milieux favorables à un ou plusieurs groupes écologiques végétaux et animaux, constituant des espaces vitaux partiellement suffisants pour l’accomplissement des phases de développement d’une population, mais dans lesquels des zones nodales n’ont pas été identifiées. Les zones de développement sont situées hors d’un continuum fonctionnel, car peu accessibles par l’éloignement ou par la présence d’obstacles difficilement franchissables. Ce type de zones peut toutefois être colonisé par hasard ou abriter une population résiduelle en voie d’extinction. À long terme, les zones de développement ne conserveront leur valeur que si elles sont interconnectées. Ces milieux ne bénéficient souvent pas de base de protection légale. Pour le REN, les zones de développement les plus importantes sont celles qui pourraient jouer le rôle de biotopes-relais dans un long corridor de connexion. Une zone de développement peut être incluse dans un corridor de connexion et jouer un rôle important de biotope-refuge ou de structure-guide dans les corridors. Critères de détermination d’une zone de développement dans le REN : Le milieu est favorable, c’est-à-dire analogue à une zone nodale ou à une zone d’extension, mais sa superficie est insuffisante ou trop éloignée de zones nodales pour maintenir des populations d’espèces caractéristiques, viables à long terme. Le milieu n’est pas favorable, mais offre, par sa situation et sa superficie, des potentialités de développement dans le cadre d’un concept de renaturation. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 76/239 Remarque : Sur les cartes de synthèse du REN suisse, les zones de développement apparaissent avec les mêmes couleurs que les zones d’extension. C’est la présence ou l’absence de zone nodale qui peut les différencier. 3.3.1.2.4. Des corridors Définition Dans le REN suisse, un corridor est toujours un espace hors continuum, libre d’obstacle, offrant en priorité des possibilités d’échanges entre les zones nodales ou les zones de développement. Un corridor est plus ou moins structuré par des éléments naturels ou subnaturels augmentant ses capacités de fonctionnement. Un corridor est souvent constitué à partir de milieux résiduels ou transformés du continuum, mais il peut très bien n’être constitué que par un espace libre d’obstacles physiques permettant aux espèces les plus mobiles de s’y déplacer occasionnellement. Critères de détermination d’un corridor dans le REN : Des observations directes ou indirectes confirment l’existence de déplacements de faune (groupes d’animaux en déplacement, animaux écrasés sur les routes). La présence de biotopes-refuges ou de structures-guides est favorable, voire nécessaire, pour permettre à un maximum d’espèces et d’individus de la faune du type de continuum de se déplacer hors de leurs milieux vitaux habituels. Remarque : Un corridor est cartographié et décrit à l’échelle régionale. À l’échelle suprarégionale, on utilise souvent le terme de corridor pour désigner un ensemble d’éléments de réseaux formant un axe de dispersion dans le paysage. 3.3.1.3. Méthodes de réalisation 3.3.1.3.1. Approche 1 : modélisation des habitats favorables (3 étapes). Étape 1 : Identification des ensembles paysagers de milieux complémentaires : chaque continuum est défini par la présence de végétations particulières favorables au développement de groupes écologiques d’espèces caractéristiques de la faune. Sept types de continuums ont été sélectionnés comme étant représentatifs des paysages suisses. Étape 2 : Définition de l’accessibilité des surfaces favorables à partir de zones nodales : les zones nodales ou zones réservoirs sont choisies à partir de zones reconnues pour leur biodiversité remarquable (sites protégés, inventaires biologiques). Un calcul de pénétration dans les milieux attenants aux zones nodales permet de sélectionner tous les éléments théoriquement accessibles des continuums sélectionnés en étape 1. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 77/239 Étape 3 : Analyse de la fragmentation de l’habitat : les obstacles habituels aux déplacements de la faune sont cartographiés de manière exhaustive (infrastructures de transport, zones construites ou perturbées, zones d’altitude). La superposition de l’habitat potentiel avec la carte des obstacles fournit un état de fragmentation de l’habitat. On obtient ainsi un habitat potentiel par groupe écologique de faune tenant partiellement compte de la fragmentation paysagère. L’information réunie est uniquement quantitative avec toutefois une indication fiable sur la répartition et la structuration possibles d’un futur réseau d’habitats. 3.3.1.3.2. Approche 2 : Cartographie des corridors d’échanges Les flux d’échanges faunistiques entre habitats correspondent à des phénomènes bien réels, mais discrets. Seuls des observateurs et des experts pourront attester de tels échanges par des observations sur le terrain. Il est impératif de prévoir une étude continue et un contrôle par marquage individuel. Pour les animaux, il est possible de réaliser des observations directes ou indirectes qui permettent de définir les grands axes de déplacements (collecte d’informations auprès de chasseurs ou des habitants, des animaux morts lors de collisions sur les infrastructures routières, traces de fréquentation des passages à faune…). C’est ainsi que l’identification des principaux corridors régionaux va permettre de désigner les milieux complémentaires des zones nodales identifiées précédemment. 3.3.1.3.3. Approche 3 : Modèle spécifique relationnel interhabitat Pour permettre l’interprétation de l’autoécologie d’un paysage, il est impératif de se référer aux experts-biologistes de terrain. Ces spécialistes étudient de manière approfondie une population d’une espèce donnée. Ils sont donc capables, non seulement d’expliquer l’utilisation faite des divers milieux qui composent le terrain d’étude, mais également de comprendre par analogie, comment est utilisé un nouveau terrain encore inconnu. Grâce à leur aide, il est possible d’établir plusieurs modèles spécifiques relationnels interhabitats décrivant les points suivants : • Caractéristiques des zones vitales ; • Organisation spatiale des domaines vitaux individuels et populationnels ; • Mode de vie ; • Stratégie de reproduction ; • Mode et capacité de déplacement ; • Mode de propagation et de dispersion ; • Capacité à franchir les obstacles. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 78/239 Un choix des espèces cibles ou espèces phares, représentatives des divers continuums a été établi à partir de l’étude prolongée d’une zone située dans la plaine de l’Orbe, canton de Vaud (Berthoud & al, 1996). Des invertébrés indicateurs ont été retenus : • Les Orthoptères et Lépidoptères pour caractériser les continuums des prairies extensives, les zones d’affleurement rocheux ainsi que les talus et coteaux ensoleillés ; • Les Odonates pour les zones humides et les cours d’eau ; • Les Carabes pour les milieux forestiers et les structures linéaires boisées. L’adjonction de nouvelles espèces indicatrices ou de nouveaux groupes indicateurs est possible en fonction des régions étudiées et surtout en fonction de la collaboration de nouveaux biologistes spécialisés. Étape 1 : Établissement de cartes de synthèse provisoires à partir des continuums d’habitats potentiels et du réseau de base des corridors de connexion identifiés. Étape 2 : Établissement des modèles systémiques interhabitats pour les espèces indicatrices avec l’aide de spécialistes et formation de généralistes des réseaux écologiques. Étape 3 : Validation du réseau écologique provisoire au niveau de chaque canton par des visites de terrain et par la consultation des services concernés. Ces visites de terrain visent à évaluer les éléments paysagers qui structurent les corridors de connexion ; à décrire les obstacles au libre déplacement de la faune (nature des perturbations et possibilités d’amélioration), évaluer qualitativement et quantitativement les flux d’échanges existants ; et pour finir évaluer les zones nodales et la délimitation des zones d’expansion potentielles. Le travail de traitement des informations est réalisé sur le système d’information géographique ARC-INFO. Le SIG permet de gérer un nombre important d’informations, d’établir les cartes de travail et de synthèse nécessaires et de gérer correctement les bases de données. Pour chaque canton, une identification des zones nodales et des zones d’expansion est réalisée grâce aux inventaires de biotopes et de la faune et grâce aux cartes établies. Chaque zone doit être favorable et accessible aux espèces et doit le rester dans l’avenir. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 79/239 3.3.1.4. Apport des invertébrés dans l’analyse des réseaux écologiques Même si les invertébrés utilisent les mêmes modes de dispersion que les vertébrés, plusieurs originalités sont à noter : La dispersion passive par le vent joue un rôle important qui rappelle dans une large mesure le mode de dispersion des graines pour les plantes ; La propagation par "taches" à partir de zones temporairement favorables préfigure à une échelle locale des mécanismes de dispersion de vertébrés à travers un paysage transformé, qui devraient rester possibles en présence d’un réseau fonctionnel de biotopes ; Par leur énorme diversité et leur biomasse importante, ils sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conservation des écosystèmes. Les invertébrés sont également intéressants dans le cadre du contrôle de l’efficacité du modèle de gestion des biotopes en général et sont, par conséquent, à même d’être utilisés comme indicateurs majeurs dans l’aménagement et la revitalisation de corridors. Les recherches spécialisées sur les capacités de dispersion des divers groupes d’invertébrés dans les paysages transformés sont non seulement bienvenues mais urgentes. En conclusion, la définition d’un réseau écologique national telle que pratiquée actuellement en Suisse, paraît possible en utilisant des approches progressives et des méthodes complémentaires, parmi lesquelles les invertébrés jouent un rôle bioindicateur important. Le principal problème est surtout d’assurer une bonne diffusion de l’information sur le fonctionnement des écosystèmes et du paysage en général, aux niveaux du public et des administrations chargées de l’aménagement du territoire. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 80/239 Figure 3 : Légende de la carte n°2 présentant les éléments déterminants du Réseau Écologique National Suisse France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 81/239 Carte 3 : Le Réseau Écologique National Suisse Auteurs : ECONAT, OFEFP 2004 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 82/239 3.3.2. Présentation du concept de Réseau Écologique dans les Pays Baltes 3.3.2.1. Pourquoi développer des RE dans les Pays Baltes ? 1/ La fragmentation des paysages et des habitats en Europe a eu de graves répercussions sur la nature et la biodiversité : une volonté de créer un réseau écologique (RE) transfrontalier en Europe est apparue de manière à préserver cette diversité biologique déjà fragile. Dans les années 1990, cette rapide prise de conscience de la nécessité de conserver et sauvegarder la biodiversité a permis de déclencher l’harmonisation entre les différents concepts de Réseaux Écologiques en Europe et ainsi d’obtenir une uniformisation des termes et des définitions des éléments constitutifs des RE. La volonté de créer un réseau écologique paneuropéen (REP) est apparue lors de la Conférence de Sofia (1995) où les 54 États présents se sont réunis afin d’élaborer une stratégie paneuropéenne pour la conservation de la diversité biologique et paysagère. 2/ Comparées aux pays de l'Ouest de l'Europe, les conditions pour la mise en place de RE dans chacun des Pays Baltes sont optimales. En effet, ces pays (Estonie, Lettonie, Lituanie) présentent un certain nombre de caractéristiques qui facilitent la mise en place de RE sur leur territoire : • les États Baltes ont des densités de population relativement basses, • ils appartiennent à l’ancien bloc des pays sous influence soviétique, ce qui a limité leur croissance économique, • leur diversité biologique est remarquablement bien conservée, • la Lettonie et l’Estonie possèdent de larges et vastes espaces naturels (forêts, zones humides), • l’impact anthropique, exercé dans ces trois États Baltes, n’est pas la même que pour les pays de l'Ouest de l'Europe. La biodiversité n’est pas affectée de manière semblable dans toute l’Europe. 3/ Ces trois États Baltes possèdent des conditions générales environnementales et une diversité biologique de qualité similaire, mais aussi une histoire commune tant sur le plan de la conservation classique de la nature que d’un point de vue historique de leur pays. Ceci explique la volonté de mettre en place les mêmes stratégies de conservation de la nature. La phase de transition politique et sociale de ces pays pose les mêmes problèmes (impacts historiques sur l’environnement, augmentation de la pression sur les écosystèmes forestiers et côtiers) et crée de nouveaux besoins en termes de législation. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 83/239 Ils ont établi très vite un système de protection des espaces naturels. Il a fallu réévaluer les systèmes de conservation des espaces protégés et les adapter au niveau global et européen : non plus uniquement protéger les "raretés" locales (espèces), mais maintenir des écosystème viables (forêts, zones humides, espaces côtiers) et des populations d'espèces d’intérêt international. Les principes actuels de conservation de la nature et de protection des espaces sont le résultat de changements nécessaires dans l’économie, mais aussi dans les mentalités. 4/ Les approches nationales actuelles, le « réseau d’aires de compensation écologique » en Estonie et la « trame naturelle » en Lituanie, correspondent aux concepts développés lans les pays de l'Ouest de l'Europe (une RE multifonctionnel). Ils construisent les RE sur la base d'un réseau d’aires protégées interconnectées par des espaces naturels et semi-naturels. Ces espaces assurent à la fois le maintien d’habitats viables, mais aussi des couloirs de dispersion et de migration des espèces. Bien que les approches développées dans les États Baltes ne soient pas exactement les mêmes que celles présentées dans le REP, leur démarche pose les bases solides pour pouvoir développer leurs actions de conservation de la nature. 5/ La législation nationale soutient l’élaboration des RE dans le cadre du REP. Dans les Pays Baltes, le développement des RE est jumelé à l'entrée de ces pays dans l’UE. L’UE implique l’application des directives européennes (Natura 2000, …), mais aussi la prise en compte de conventions (Sites du Réseau Emeraude, zones Ramsar) et de programmes (Corine Biotope) internationaux pour la protection de la nature. 3.3.2.2. Éléments indispensables pour la composition des RE Baltes 3.3.2.2.1. Les Espaces Cœurs ou biocentres (« cores areas ») Définition : Ce sont des espaces dans lesquels toutes les conditions environnementales sont réunies pour la conservation des paysages d’importance européenne, des espèces végétales et animales (et de leurs communautés) ainsi que des habitats d’importance européenne. Ces espaces présentent une grande diversité biologique, une taille relativement conséquente et des pressions anthropiques limitées, voire inexistantes. L’interconnexion entre ces espaces est assurée à la fois par les corridors écologiques/biologiques, mais aussi grâce à des zones tampons qui entourent ces espaces cœurs. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 84/239 Ces zones cœurs couvrent un certain nombre d’éléments du paysage facilement identifiables tels que : les grands espaces forestiers ou les petits bosquets isolés, les zones humides naturelles et non dégradées, les lacs de sources naturelles et non régulés, les systèmes composés de prairies et de pâturages, les larges dunes et autres milieux sableux ainsi que les roches affleurantes. 3.3.2.2.2. Les Corridors écologiques ou biologiques Définition : Ce sont des espaces qui relient les espaces cœurs entre eux et qui assurent les opportunités de dispersion, de migration des espèces et d’échanges génétiques au sein des populations d’espèces. Ces espaces recommandent la présence de certains types d’habitats, dont les dimensions doivent être suffisamment importantes pour assurer ces différents rôles pour les populations des espèces sauvages. En Europe, les corridors sont le résultat des pratiques et de l'utilisation du sol par les hommes. Il s'agit d’éléments fixes du paysage tels que les petits bosquets, les boqueteaux, les haies, les mares, les canaux, les fleuves et les rivières. À l’échelle européenne, mais aussi à l’échelle des Pays Baltes, les principaux corridors sont matérialisés par les principaux fleuves et rivières : ce réseau hydrographique forme le squelette de la plupart des REN. D’après Jongman & Troumbis (1995), et Bennett (1999), il existe trois types de corridors : • les corridors linéaires, • les corridors composés tremplins ou espaces relais, • les paysages. En fonction de la structure et de leur composition, les corridors sont : soit continus ou fragmentés, soit composés d’habitats homogènes ou hétérogènes. Les corridors écologiques sont multifonctionnels, leurs rôles dépendent des caractéristiques anthropiques du paysage (culturelles et sociales) : fonction écologique (connectivité des espaces cœurs), fonction récréative pour les populations humaines locales… 3.3.2.2.3. Les Zones Tampons ou zones de protection Définition : ce sont des espaces qui entourent et protègent le réseau des dommages et menaces potentielles et des impacts des activités réalisées à proximité du réseau (tels que les pollutions et le drainage). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 85/239 Le besoin et la configuration des zones tampons est influencé directement par les besoins des espèces dites sensibles, par la nature des impacts des activités humaines intensives et par les caractéristiques propres du paysage environnant. "La zone tampon" est un concept ancien de Wright & Thompson, datant de 1935. L’UICN définit ces zones tampons comme étant des zones périphériques de Parcs Nationaux ou de Réserves Naturelles dans lesquelles des mesures de "restriction" et de développement sont prises. Les objectifs d’aménagement sont basés sur des fonctions écologiques : assurer la protection (notamment contre certaines des activités humaines), assurer l’interaction (pour soutenir une connectivité positive dans le paysage) et assurer le déplacement des espèces dans le paysage. Ces espaces tampons dépendent majoritairement de la sensibilité et de la fragilité des espaces cœurs et des corridors écologiques. Tout d’abord, il faut estimer l’impact anthropique qui existe localement. Ensuite, ces espaces peuvent servir de zones relais, mais ils peuvent aussi corriger les formes des espaces à forte valeur écologique, de manière à mieux les protéger. Seules la Lituanie et la Lettonie définissent ces zones. Pour la Lettonie, les zones tampons sont désignées en fonction de la structure du paysage et de l’utilisation du sol, mais aussi par les facteurs écologiques. En Lituanie, la désignation de ces zones est réalisée en fonction des liens qui existent entre les espèces et leur environnement, mais aussi en fonction de la sensibilité des espèces et des écosystèmes au regard des impacts recensés. 3.3.2.2.4. Les espaces de renaturation ou de restauration Définition : ce sont des espaces présentant des formes et des caractéristiques écologiques reconnues, mais dans lesquels il existe une utilisation intensive du sol et des menaces qui compromettent leur classement en zones tampons, voire en espaces cœurs. Dans le Traité de Maastricht de 1993, il est souligné l’importance de la restauration de certains milieux naturels, un des 9 principes du REP (Bennett 1991). La restauration de ces espaces dans les États Baltes est moins urgente que dans les autres pays de l'Est de l'Europe. Dans un futur proche, ces espaces pourraient devenir des espaces cœurs ou des corridors écologiques. Parmi les trois États Baltes, seule la Lituanie a identifié des espaces de restauration de la nature au sein de son réseau écologique national. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 86/239 La Lituanie a élaboré une méthode d’identification de ces espaces de restauration. Cette méthode suit plusieurs considérations : • Les surfaces de restauration assurent un fonctionnement normal des écosystèmes, • À la place de préserver les espaces et les espèces, il faut privilégier les processus de restauration et de réhabilitation des écosystèmes, • Les territoires contiennent des caractéristiques déterminantes des espaces cœurs, mais leur environnement écologique est perturbé, • D’après l’hydrographie, la géomorphologie et l’écologie, les territoires possèdent un certain potentiel de valeur, mais ils sont souvent détruits. La restauration des espaces d’intérêt européen et régional désigne soit des terres cultivées dont la productivité est lente et qui sont extrêmement sensibles aux impacts anthropiques soit des surfaces abandonnées, prairiales ou des polders inutilisés. 3.3.2.3. Identification des éléments constitutifs du RE 3.3.2.3.1. La désignation des différents éléments constitutifs du RE • Critères pour désigner les « cores areas » : Il s’agit d’espaces rares, protégés, possédant en leur sein des espèces et des communautés d’espèces (végétales et/ou animales) rares ou menacées, suffisamment intéressantes pour la conservation de la diversité biologique au niveau national (par exemple : les habitats forestiers notamment les vieilles forêts, les zones humides, les systèmes prairiaux, les écosystèmes aquatiques d’eau douce et marins). • Critères pour désigner les « espaces corridors » : Cette étape arrive obligatoirement après la désignation des espaces cœurs. L’identification des corridors passe tout d’abord par la superposition de cartes thématiques rassemblant la situation topographique du territoire, l’occupation du sol et la localisation des infrastructures et des espaces cœurs. En Estonie et en Lituanie, il existe des listes d’espèces recommandées/cibles pour la mise en place des corridors (mais ces listes sont uniquement utilisées en Lituanie). Dans ces deux pays, les éléments du paysage sont analysés séparément en fonction de leur taille, de leur nombre, de leur forme et des distances des uns par rapport aux autres. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 87/239 Les rapports baltes sur les RE indiquent remarquablement que les corridors n’ont pas obligatoirement besoin de présenter des structures continues, mais qu'au contraire, ils doivent assurer un rôle de diffusion ou d’axes de déplacement pour les espèces. La Lituanie est le seul État Balte qui a défini et désigné comme zones relais à l’échelle nationale, les éléments spécifiques du paysage utilisés comme axes de migration par les oiseaux. Quelque soit l’État Balte considéré, les méthodologies qui permettent l’identification des corridors s’appuient sur trois principes de bases : • La répartition actuelle des espaces et des espèces, • L’historique de la distribution des espaces et des espèces, • Les besoins écologiques de chaque espèce pour l’établissement de corridors. Ces espaces sont essentiels à la fonctionnalité du RE. Bien qu’il ne s’agisse pas ici d’espaces présentant toutes les caractéristiques écologiques pour être des espaces cœurs, les corridors sont indispensables pour la survie à long terme de l’ensemble des êtres vivants. Cette fonctionnalité requiert : • un ensemble d’habitats de surface suffisante pour être utilisée occasionnellement en zones refuges ; • des distances pas trop importantes entre les espaces cœurs afin d’assurer les échanges génétiques et d’individus entre ces zones cœurs ; • et enfin, ces espaces ne doivent pas présenter de barrières en leur sein, obstacles qui empêcheraient les échanges. 3.3.2.3.2. La détermination de l’échelle Le plus important est tout d’abord la hiérarchisation des différents RE. Ils sont souvent définis comme un enchevêtrement de réseaux de plusieurs niveaux. D’une manière générale, les échelles les plus souvent utilisées sont : échelle européenne, échelle nationale et échelle locale. • Échelle Européenne : elle comprend les espaces cœurs et les corridors de large taille et d’importance européenne pour la conservation de la diversité biologique et paysagère européenne. • Échelle nationale : elle s’applique à la conservation d’espèces, d’espaces et de paysages au niveau d’une région. À cette échelle, le RE s’insère au niveau d’une région biogéographique ou d’un espace aux limites administratives. Les cartes issues de ce niveau hiérarchique sont généralement au 1/200000ème ou au 1/300000ème . • Échelle locale : elle s’applique au niveau des limites administratives, d’une ville ou d’un territoire dans lequel il faut préserver la nature locale. Ce niveau hiérarchique France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 88/239 présente différentes échelles et tailles. Les cartes issues de ce niveau hiérarchique sont généralement réalisées au 1/10000ème ou au 1/50000ème. 3.3.2.3.3. Les critères d’identification des éléments du RE Afin de conserver et préserver les valeurs écologiques des espaces cœurs, une analyse territoriale est préconisée. Ainsi, pour définir les RE, il est nécessaire d’identifier les éléments constitutifs de ce RE. Pour cela, deux types de critères sont pris en compte : • Critère qualitatif (indique la valeur écologique) ; • Critère quantitatif (correspond à la taille des espaces cœurs, la naturalité des corridors et des autres paramètres morphologiques). Les REP propose alors quatre groupes de principes pour identifier ces espaces : • La conservation des espaces possédant des types d’habitats et de paysages particuliers, • Les espaces qui pourraient idéalement être aussi grands que possible et aussi nombreux, contenant des populations viables et dont les espèces sont vulnérables, • En déterminant leurs relations, ces espaces doivent conserver des habitats particuliers en leur sein, mais aussi entre eux de manière à assurer leur rôle d’espace relais pour la dispersion et la migration des espèces, • À la place de protéger la qualité environnementale de ces espaces, en supprimant toutes activités humaines, il est prévu de conserver ces espaces en favorisant le maintien de conditions environnementales appropriées grâce aux activités anthropiques adéquates. 3.3.2.4. Conclusion sur l’élaboration des RE dans les États Baltes La nouvelle législation et la police environnementale tendent à soutenir l’établissement et le maintien des RE, et ceci à chaque niveau hiérarchique. En Estonie, la seconde phase de planification des cantons inclut la désignation de réseau vert dans chacun des cantons. Ainsi, chacun des 15 cantons doit préparer une carte des RE. Le concept de REN en Lituanie est le premier travail de ce type réalisé dans ce pays. Les principes et les critères de désignation des différents sites qui composent le RE ont permis la mise en place d’un « Master plan » (cartes et bases de données valables). Le résultat de ce projet a été bien accueilli par le Ministère de l’Environnement, qui, avec un peu de chance, va poursuivre ce travail dans un futur proche. En Lettonie, la réalisation d’un RE a été approuvée par un plan physique à niveaux variables. Ce plan représente les bases légales du décisionnel : il stipule que le RE doit être inclus dans le plan physique. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 89/239 Le maintien des RE est nécessaire tant pour le maintien de la diversité biologique dans chacun des Pays Baltes que pour l’application des principes de développement durable et des grandes directives européennes (Directives Habitats, Directive Oiseaux). Le développement des RE est un outil qui sert à affirmer les priorités de protection de la biodiversité, mais aussi le point de départ pour l’intégration des règles générales et sectorielles. C’est le commencement de l’application des concepts de REP. La désignation des Réseaux Écologiques dans les Pays Baltes est basée sur plusieurs approches : les traditions de planification des paysages et l’application des directives européennes. Les réseaux de Lettonie et de Lituanie sont établis à des fins bioécologiques, alors que l’approche de l’Estonie essaye d’intégrer l’aspect bioécologique, environnemental, mais aussi paysager dans la désignation des sites du RE. Pour chaque méthodologie d’élaboration et de développement du RE, plusieurs étapes se distinguent : • l’analyse des problèmes initiaux de conservation de la nature, • l’identification des objectifs clairs des réseaux, • la définition des approches méthodologiques pour la désignation des RE et des critères d’identification des éléments structurels, • l’analyse des bases de données, l’étude des localisations des différents éléments, • l’identification des potentiels des espaces cœurs, des zones tampons et des zones de restauration dont ils ont besoin, • la désignation de la stratégie à adopter. Les critères de désignation sont établis sur la base commune de ceux présents dans ECONET (ECOlogical NETwork – Réseau Écologique -, programme UICN en Pologne, en République Tchèque, en Slovaquie et en Hongrie, suite à une initiative des Pays-Bas en 1991) et des caractéristiques naturelles des Pays Baltes. Pour l’identification des espaces cœurs, les critères de naturalité, de taille et de biodiversité sont utilisés. Les critères concernant la localisation et les caractéristiques écologiques des corridors dépendent de la localisation et des caractéristiques des habitats des espaces cœurs. Dans les Pays Baltes, l’identification des zones de restauration et d’extension n’est pas considérée comme prioritaire. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 90/239 Pour chacune des méthodologies développées précédemment, les informations sont rentrées informatiquement et géographiquement grâce à des SIG. Les bases de données sont ramenées et comparées aux données CORINE Biotope. La coopération balte permet de faire des échanges d’expériences pour le développement des Réseaux Écologiques, en considérant les aspects compatibles régionaux et transfrontaliers. L’élaboration de RE est pratiquement impossible sans la participation du public. Par rapport à l’inquiétude du public, la diffusion des informations constitue un facteur indispensable pour assurer le succès de la création d’un RE. Tout l’enjeu des RE est d’intégrer les approches écologiques, les principes de conservation de la diversité biologique et paysagère dans les procédures de planification et d’utilisation du sol. Au même moment, le manque de cohérence au sein des règles de conservation de la nature est un véritable obstacle pour la mise en place des RE dans les Pays Baltes. Le besoin d’établir une stratégie commune pour les RE dans les pays Baltes est pressant. Cette stratégie cherche à développer et maintenir la multifonctionnalité des paysages européens. • La création d’un réseau de corridors écologiques à tout niveau est possible, si les objectifs des mesures de conservation de la nature sont intégrés dans les secteurs économiques, touristiques et sylvicoles, • Instruments de mise en valeur, les RE pourraient être développés tout spécialement au niveau régional et local, • Les expériences européennes et les échanges sont importants, • Les résultats des recherches ou des programmes constituent une importante contribution à la compréhension et à l’évaluation des fonctions de la diversité et des paysages. Il s’agit là de la perception largement développée de la protection de la nature en Europe. L’essentiel des résultats de l’application des RE, par la planification spatiale, est synthétisé ci-dessous. L’établissement des liens territoriaux entre les structures de chaque espace implique : • La diminution des dommages observés sur chaque espace d’un point de vue paysager et sur la biodiversité, • L’intégration des instruments et des mesures de conservation de la nature, • La promotion de la conservation de la nature en dehors des aires protégées, • La contribution à la stratégie de développement durable, France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 91/239 • La diminution des futurs coûts et conflits d’intérêts dans la restauration des milieux naturels, • L’intégration des différents secteurs dans les plans spatiaux, • La détection au préalable des espaces de conflits potentiels (principe de précaution), • La prévention des menaces potentielles sur les sites Natura 2000, • L’essentiel des contributions à la stratégie de développement durable de l’Europe, • L’augmentation des soutiens aux expériences nationales et étrangères pour la conservation de la biodiversité, • Le soutien de la coopération nationale et transfrontalière et la possibilité d’offrir des aménagements plus respectueux de l'environnement, • Guider l’utilisation et l’occupation du sol, et ce, plus particulièrement dans les espaces à enjeux. 3.3.3. Réseau Écologique en Estonie 3.3.3.1. Définition et synonymes des RE en Estonie Le concept de réseau écologique a été développé en Estonie à la fois au niveau national et local, depuis le début des années 1970. Dans les années 1980, les RE apparaissent au sein des systèmes d’espaces écologiques de compensation. On peut y voir un « réseau de zones compensatrices ». Ce réseau s’inspire du concept de paysage polarisé qui réunit le développement des activités humaines et de la nature. Le concept de paysage polarisé signifie un zonage fonctionnel des éléments paysagers en zones naturelles (ou zones écologiques de compensation) qui oppose les pôles d’utilisation intensive des terres et les centres d’activités humaines. Le sens de ce système fortement polarisé est de réduire l'impact des activités humaines intensives et d’augmenter l’autorégulation d’une région. En 1997, les RE prennent la forme de Réseaux Verts faisant référence aux planifications spatiales. Aujourd’hui, on parle le plus souvent de Réseaux Écologiques (cf. Natura 2000). 3.3.3.2. Composition du RE en deux éléments constitutifs les Espaces Cœurs (« cores areas) : les espaces cœurs internationaux, nationaux et locaux. Il s’agit en général, d’espaces bénéficiant d’un statut de protection national ou international (Zones d’importance pour les oiseaux, les sites Ramsar) ; France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 92/239 les Corridors écologiques ou biologiques : les corridors nationaux et locaux. La présélection de corridors s’appuie sur les critères suivants : - la localisation des espaces cœurs, - la morphologie des habitats naturels, - l’application des textes réglementaires, - l’identification des zones urbanisées et des autres infrastructures, - la topographie et le relief présent, - la définition des caractéristiques paysagères, - l’identification des espaces de valeur naturelle, environnementale et historique/traditionnelle, - l’identification de la présence actuelle et historique des axes de dispersion ou de migration. 3.3.3.3. Le RE : un concept novateur Plusieurs études ont présenté le concept innovateur de RE en Europe. Il s’agit d’une approche des RE multifonctionnelle qui identifie des « cores areas » (espaces naturels et à haute valeur écologique) et des espaces semi-naturels de liaison dans le paysage. Les zones de compensation écologique constituent un « système hiérarchique à niveaux multiples », avec par exemple, à l’échelle supérieure, des zones noyaux naturelles étendues, des zones tampons et de larges couloirs ; à l’échelle moyenne, des zones noyaux réduites, des vallées fluviales et des aires récréatives semi-naturelles, et, à petite échelle, des prairies humides, des parcelles isolées, des étangs, des haies et des fossés. Il s’agit donc d’une démarche proche de celle du concept EECONET (European ECOlogical NETwork - Réseau Écologique Européen -, initiative des Pays-Bas en 1991) de zones noyaux, zones tampons, couloirs et zones de développement naturel abritant ressources, habitats, espèces. Deux expériences pilotes prennent en compte les éléments fixes du paysage pour la mise en place de trame écologique. Ces expériences sont menées dans deux régions particulières : dans la région de Tartu (créer des corridors verts), dans le nord industriel (réaliser un réseau de zones tampons) ; Ces réseaux présentent plusieurs fonctions : minimiser la pollution, recycler les ressources, créer des zones refuges pour les espèces sauvages, donner les possibilités aux espèces de migrer, jouer le rôle de barrière ou d’obstacle aux espèces invasives, créer des zones à fonction récréative, compenser l’impact de la société humaine sur l’environnement ; Élaboration de plusieurs cartes thématiques (géologie, hydrologie, utilisation du sol, climat…) et utilisation d’un SIG pour identifier une trame des RE en Estonie ; France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 93/239 5 types de protection des espaces en Estonie : les Parcs Nationaux, les Réserves Naturelles, les Parcs Naturels, les Monuments Naturels, les Paysages Protégés, les Réserves de Biosphère. la protection des espèces est réalisée grâce aux listes d’espèces en danger. L’article législatif sur la protection des Objets Naturels de 1994, amendé en 2001, a permis de différencier la protection de ces espaces en 3 catégories en fonction du niveau et des caractéristiques de protection recommandées. 3.3.3.4. Le REN en Estonie Pour élaborer et dessiner un réseau écologique, diverses cartes ont été utilisées : cartes comportant des données sur la topographie, géologie, l’hydrologie, les forêts, l’utilisation du sol, les infrastructures routières… Entre 1983 et 1988, un réseau plus détaillé (échelle 1/100000ème) a été relevé pour les zones de conflit écologique. Sous l’influence du concept de paysage polarisé, il est dit que les critères doivent être à la fois sociaux et écologiques. Les trois principaux objectifs de l’optimisation sont : • Le principe de compensation : les modifications du réseau écologique causées par l’exploitation humaine devraient être compensées par la création d’une quantité équivalente de biotopes, mais cet objectif n'est toutefois pas prioritaire dans la situation économique actuelle. • La polarisation du paysage : les contrastes croissants entre les centres d’activités humaines et les grandes zones naturelles « doivent être atténués » et régulés par des zones tampons. • La connectivité : en raison du futur réaménagement du réseau de voies de communication, il faut des mesures compensatoires, telles que des passerelles et des tunnels pour faciliter les migrations. Les conditions préalables naturelles générales de l’Estonie sont relativement bonnes, comparées aux autres pays européens, pour pouvoir réaliser un réseau écologique fonctionnel. La nouvelle législation tend progressivement à renforcer son appui donné à l’établissement et à l’entretien des réseaux écologiques. La Stratégie estonienne nationale pour l’environnement (1997) et son prolongement, le Plan national d’action pour l’environnement comprennent un chapitre sur la diversité biologique et paysagère. D’autre part, de nouveaux projets de réseaux ont vu le jour tels que « the Green (Ecological) Network » (Réseau Vert). Face à l’abondance des paysages et des espaces naturels à considérer, il n’était pas possible de construire réellement un réseau vert sur tout le territoire. Il a été envisagé de faire ce réseau sur 50% du territoire. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 94/239 Pour déterminer les « cores areas », deux critères ont été utilisés : la taille de ces espaces cœurs et la conservation de leur potentiel écologique. À partir de ces critères, 12 espaces cœurs d’importance internationale en Estonie ont été définis (il s’agit surtout d’espaces forestiers, mais aussi de zones humides). Ces espaces bénéficient de mesures de protection particulières et sont situés dans des zones dépourvues d’intérêts économiques. Néanmoins, l’élaboration d’un Réseau Vert rencontre plusieurs problèmes : • Le maintien d’un réseau écologique dans une région où les activités humaines sont encore bien présentes, • Le maintien de la continuité des réseaux en place là où des infrastructures de transports et les autoroutes pénètrent dans les larges espaces compensatoires. La tâche la plus importante est de maintenir les continuités qui existent au sein du réseau actuel et, plus particulièrement, lorsqu’il existe des points de ruptures liés aux infrastructures qui coupent les espaces cœurs. Dans ce type de conflit, il est alors nécessaire de réaliser une planification des solutions à apporter de manière à préserver les espaces cœurs, mais aussi les axes de déplacement des animaux sauvages en fonction des infrastructures de transports. Le but du plan national est généraliser une stratégie d’aménagement des territoires et des régions, en exposant les mesures qui guident le développement spatial des régions. Le plan National « EESTI 2010 » a été approuvé et les actions prévues par ce plan ont été adoptées par le Gouvernement. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 95/239 Carte 4 : Le Réseau Écologique en Estonie France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 96/239 3.3.4. Réseau Écologique en Lettonie 3.3.4.1. Composition du RE en quatre éléments constitutifs les Espaces Cœurs ou biocentres (« cores areas ») : les espaces cœurs internationaux, nationaux et locaux. La sélection d’espaces cœurs dépend de plusieurs principes à suivre. Tout d’abord, les biocentres doivent présenter un important potentiel écologique, déterminé non seulement grâce aux caractéristiques de leurs biocénoses voisines, mais aussi par leur taille et la concentration de leurs habitats. D’autre part, les biocentres doivent représenter tous les paysages typiques de la Lettonie. La sélection des espaces cœurs est finalisée par la comparaison des cartes de CORINE Biotope, des cartes des espaces d’importance ornithologique et des cartes de protection des espaces. les Corridors écologiques ou biologiques : les corridors internationaux, nationaux et locaux, ou encore les espaces relais. En Lettonie, les corridors incluent toutes les structures linéaires, mais aussi les structures des mosaïques paysagères présentant des « îles vertes ». Ces espaces offrent aux espèces la possibilité de se disperser et de migrer à travers des connexions naturelles, au sein de leur aire de répartition. Les couloirs de migration du paléo-arctique matérialisent les principaux corridors de cette région : ces axes sont empruntés par un grand nombre d’espèces (oiseaux, chauves souris, libellules, poissons). Il s’agit de zones de confluence, du réseau hydrographique, des zones humides, des lisières forestières et des haies… les Zones Tampons ou zones de protection ; les Espaces de Restauration, de Renaturation ou de développement de la nature. En 1990, vingt cartes thématiques ont été créées en incluant les espaces de nature à protéger. Après l’indépendance de la Lettonie, des mesures de compensation de territoires naturels au sein des espaces urbains ont été mises en place, dans le but de créer un réseau d’espaces naturels qui permettent de protéger la diversité biologique et les paysages et de donner une image plus "verte" aux villes. On distingue aujourd’hui 7 types de protection des espaces en Lettonie : les Réserves d’État de Nature, les Parcs Nationaux, Les Réserves Naturelles, les Parcs Naturels, les Monuments Naturels, les Paysages Protégés, les Réserves de Biosphère. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 97/239 D’autre part, il existe des mesures réglementaires qui permettent la protection de la biodiversité. Parmi ces mesures, la Loi sur la Protection des Espèces et des Habitats (en 2000) assure la conservation de la biodiversité à travers la conservation des caractéristiques des habitats et des espèces sauvages végétales et animales de Lettonie. Cette protection est régulée par un système de suivi et de surveillance des espèces et des habitats. 3.3.4.2. L’élaboration d’un REN en Lettonie La mise en place d’un réseau écologique s’appuie ici sur une analyse des structures paysagères (évaluer les différents habitats, au niveau régional et local ; déterminer les matrices, les corridors et les patch), mais aussi une analyse des valeurs biologiques de chacun des territoires d’importance nationale et européenne (description et identification des écosystèmes, des habitats et des espèces). Que ce soit à l’échelle locale ou régionale, la géomorphologie est le critère le plus important, au préalable. Le relief influence en effet les caractéristiques écologiques, la diversité des paysages, leur structure, mais aussi leur utilisation. Le relief constitue alors la toute première carte de base à l’élaboration d’un RE. Le second critère à prendre en compte est le type de roche mère et le type de sol (calcaire, gréseux, sableux, argileux). Ce critère influence directement le type de végétation rencontré sur le territoire. Ensuite, les grandes formations végétales se distribuent en fonction de la topographie : on distingue alors des ceintures de végétation qui sont séparées par les vallées fluviales. Plusieurs critères permettent ensuite l’analyse et l’évaluation de chaque élément : • La spécificité et la singularité des habitats recensés en fonction des échelles européenne, nationale et régionale, • La diversité des facteurs biotiques et abiotiques qui agissent sur ces éléments, • Les menaces qui pèsent sur ces éléments, • La taille des éléments, • Les connexions qui existent entre les différents biocentres recensés, • Les statuts et mesures de protection. La localisation optimale des biocentres est obtenue en combinant les informations obtenues grâce aux analyses de paysages et celles obtenues par les analyses de la diversité écologique naturelle. D’un point de vue national et international, les espaces cœurs de la Lettonie sont localisés partout dans le pays. Presque chaque type de paysages est représenté dans les biocentres (à l’exception des zones de cultures intensives et des zones urbanisées). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 98/239 Après expertise finale, les biocentres de la Lettonie peuvent être classés de la manière suivante : • Des biocentres ayant des structures simples : comprenant un seul espace cœur, • Des biocentres en « archipels » : comprenant plusieurs « cores areas », mais présentant le même type de paysage, • Des biocentres complexes : comprenant plusieurs « cores areas », mais présentant plusieurs types différents de paysage. Cette description tient compte aussi des mesures de protection, des statuts de conservation de ces espaces, des localisations géographiques, des caractéristiques physiques, écologiques et géographiques, ainsi que des espèces, des communautés d’espèces indicatrices et des habitats rencontrés dans chaque élément constitutif du RE. Chaque description de biocentre est ramenée et comparée aux données disponibles CORINE Biotope. Le RE obtenu (à l’échelle internationale et nationale) en Lettonie occupe alors 43% de la surface totale du pays. Il se décompose de la manière suivante : Tableau 1 : Surfaces occupées par les réseaux écologiques en Lettonie Niveau National Niveau International Éléments constitutifs du RE Surface de la Lettonie occupée par le RE (en %) Biocentres au niveau international : 14,1% - Cores areas ou espaces cœurs 6,2% - Zones tampons 7,9% Corridors d’importance internationale 10,6% Zones de développement de nature d’importance internationale 0,1% Biocentres au niveau national : 3,8% - Cores areas ou espaces cœurs 0,8% - Zones tampons 3,0% Corridors d’importance nationale 14,1% Zones de développement de nature d’importance nationale 0,2% Carte 5 : Le Réseau Écologique en Lettonie France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 99/239 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 100/239 3.3.5. Réseau Écologique en Lituanie Les RE sont utilisés sous le nom de Matrice Naturelle, terme employé dans les documents de planification dans les années 1980 et 1990. 3.3.5.1. Composition du RE en cinq éléments constitutifs les Espaces Cœurs (« cores areas ») : les espaces cœurs internationaux, nationaux et locaux. Ces espaces cœurs couvrent des territoires qui contiennent tout d’abord des espèces menacées, endémiques et/ou rares à l’échelle européenne, notamment les espèces listées dans le Livre Rouge des espèces menacées de Lituanie (catégories 1-3.), des espèces dont la population diminue (et ce quelque soit les raisons) depuis 20 – 50 ans, des espèces représentatives et caractéristiques d’un type d’habitat en Europe, mais aussi des habitats exceptionnels, rares, dégradés ou menacés à l’échelle nationale et surtout à l’échelle européenne ou des habitats définis dans le Livre Rouge des Habitats/Ecotopes menacés, mais aussi des écosystèmes ne contenant pas une nature d’une valeur exceptionnelle, mais qui occupent d’assez larges territoires et qui présentent une hétérogénéité d’habitats. les Corridors écologiques ou biologiques : les corridors nationaux et locaux, ou encore les espaces relais. En Lituanie, les corridors écologiques sont désignés comme les connexions qui existent entre tous les espaces cœurs, les espaces qui correspondent aux axes de déplacement des individus et des espèces. Ces espaces sont souvent définis par des axes de migration observés par les experts, par les réseaux hydrographiques, par les espaces forestiers localisés entre les espaces cœurs, par le relief… les Zones Tampons ou zones de protection ; les Espaces de Restauration, de Renaturation ou de développement de la nature. L’idée de faire un réseau d’espaces naturels est née dès les années 80. Cette trame a pour fonctions : • d'assurer le lien entre les espaces protégés ; • de protéger les paysages naturels et les ressources ; • de neutraliser ou amoindrir l’impact des activités humaines sur l’environnement dans ces territoires. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 101/239 La trame naturelle de la Lituanie a pour objectif de protéger la nature grâce à des outils réglementaires tels que la création de Réserves Naturelles, de Parcs Nationaux, des Parcs Régionaux qui devront être relier par des liaisons naturelles. Au final, cette matrice écologique représente plus de 60% du territoire du pays. 3.3.5.2. Présentation des grands types de protection des espaces En Lituanie, on distingue quatre grands types de protection des espaces naturels, tels que : • les espaces de conservation (espaces où la nature et les paysages sont strictement protégés), • les espaces de préservation (zones de protection ayant plusieurs objectifs), • les espaces de renaturation ou de « récupération » (sites dans lesquels les ressources sont protégées et restaurées), • les espaces d’intégration (les Parcs Nationaux et Régionaux font l’objet de suivis et d’une surveillance de leurs écosystèmes). Tous ces espaces protégés, mais aussi les autres espaces naturels et semi-naturels écologiquement importants doivent être combinés à un système de paysages protégés ainsi qu’à un ensemble de zones de compensation écologique au sein de la trame (ou matrice) naturelle. D’autre part, la Loi sur la Protection des Espèces et des Communautés d’Animaux et de Plantes (de 1997) permet la mise en place d’une protection des espèces et des communautés d’espèces rares ou menacées. Le Ministère de l'Environnement est à l’origine d’une base de données qui contient les listes des mesures spéciales pour l’aménagement des sites et la protection des habitats et des espèces. Deux autres lois viennent s’ajouter : la Loi sur la Protection et l’Utilisation de la Vie Sauvage (de 1997) et la Loi sur la Protection des espèces Végétales Sauvages (de 1999). 3.3.5.3. L’élaboration du REN en Lituanie Le RE préparé en Lituanie est basé sur les Réseaux Écologiques européens Emeraude et Natura 2000. Ce RE a suivi les structures fonctionnelles et spatiales des RE traditionnels composés de : « cores areas », de zones tampons, de zones de restauration et de corridors écologiques ou zones relais. On distingue alors 3 niveaux d’échelles pour ces RE : Échelle européenne, Échelle nationale et Échelle locale. La désignation proprement dite des zones structurelles du RE s’appuie sur des critères écologiques et sur l’utilisation d’espèces, de communautés d'espèces ou d’habitats cibles et indicateurs. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 102/239 Le point le plus important pour commencer est la constitution d’une carte à l’échelle 1/200000ème. Cette carte couvre l’ensemble du territoire de la République de Lituanie. Elle pose les grandes lignes directrices pour un Réseau Écologique à l’échelle locale. C’est pour cette raison que cette carte est limitée à l’identification des seuls éléments structurels des RE à l’échelle européenne et nationale. La carte des RE de Lituanie a été réalisée sur la base des concepts et principes pour le développement des RE en Lituanie, préparés pendant la phase 1 de ce projet, tout en prenant en compte les recommandations et considérations des principes du REP. Le RE Lituanien se décompose en 5 grands types de zones, réparties sur l’ensemble du territoire, tels que : • 82 Cores areas ou espaces cœurs, dont : • 29 d’importance européenne, soit une superficie de près de 746 266,03 ha • 53 d’importance nationale, soit une superficie de près de 229 753,39 ha • 9 Tremplins ou relais de « Cores areas », soit une superficie de près de 6 049,47 ha • 7 Zones de renaturation, soit une superficie de près de 9 746,29 ha • Des Zones tampons, soit une superficie de près de 65 280,75 ha • Des Corridors écologiques dont : • • 100 753,45 ha sont d’importance européenne • 440 349,80 ha sont d’importance nationale Les zones relais ou tremplins écologiques, soit une superficie de près de 10 797,90 ha Différents critères sont renseignés de manière à identifier précisément chaque élément qui compose le RE. On distingue ainsi pour chacun d’entre eux : • une description détaillée, • la localisation géographique, • les statuts de conservation, • les caractéristiques écologiques, physiques et géographiques, • les raisons de sa désignation en tel ou tel type d’élément constitutif du RE, • les espèces, communautés d’espèces ou habitats de référence ou indicateurs donnés pour chaque espace. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 103/239 Carte 6 : Le Réseau Écologique en Lituanie France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 104/239 3.3.6. Mise en place de Réseaux Écologiques en Allemagne 3.3.6.1. La conservation de la nature : origine et législation En Allemagne, la protection de la nature jouit traditionnellement d’une position forte. C’est l’une des tâches des Bunderslander (équivalent des régions françaises, disposant d'un "gouvernement autonome"). Ce qui a conduit à une certaine disparité dans la conservation de la nature d’un Land (équivalent des régions françaises) à un autre. La loi sur la conservation de la nature en République fédérale allemande oblige les Bunderslander à protéger, gérer et développer les populations d’espèces, les communautés d'espèces et biotopes naturels. L’Allemagne possède plus d'une dizaine de Parcs Nationaux et 13 réserves de biosphère. Dans la plupart des Bunderslander, les catégories de protection paysagère prévoient une zone plus étendue que celle de la protection de la nature. La fragmentation du paysage est beaucoup plus importante dans la partie occidentale du pays. Ce constat a incité les responsables de la conservation de la nature en Allemagne à élaborer une stratégie plus offensive. La protection d’éléments naturels de valeur dans des zones restreintes semble être insuffisante pour conserver les valeurs naturelles. Dans la plupart des Lander, a été mise en place une stratégie appelée Biotopbundsystem ou Okotopverbundsystem, soit le réseau écologique comme concept spatial pour la conservation de la nature et du paysage. En Rhénanie-Palatinat (un des Land allemands), les réseaux écologiques ou Vernezte Biotopsystem sont considérés comme le cœur de la stratégie de conservation de la nature. Ici l’aménagement du territoire doit préserver les communautés d'espèces et les biotopes (semi-) naturels, mettre en place de vastes zones noyaux en vue d’un développement à long terme, créer des zones couloirs et des « passerelles » et favoriser un usage écologiquement raisonnable du paysage environnant. Plusieurs plans ont été élaborés, dont un pour le Landkreis Bitburg-Prüm ("communauté de communes" entre ces deux villes) et un pour la ville de Trèves. 3.3.6.2. Critères et mise en œuvre des réseaux écologiques Tout d’abord, il est nécessaire de rassembler et de combiner les informations disponibles notamment sous forme cartographique. En Rhénanie-Palatinat, les données de bases sont les cartes des biotopes, les cartes de la couverture des sols, les cartes de la qualité des eaux, les données concernant les espèces sélectionnées de faune et de flore ainsi que la carte de la végétation naturelle potentielle. Des données sur les niveaux de protection, l’utilisation des terres et des cartes historiques ont également été utilisées. La première sélection, réalisée sur la base des types de biotopes, a été affinée en utilisant des données sur les espèces spécifiques. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 105/239 Après cette phase de récolte et de croisement des données, chaque Bundersland possède une mise en œuvre et des instruments particuliers pour la réalisation des réseaux écologiques. En Rhénanie-Palatinat, les plans du réseau régional, établis à l’échelle 1/25000ème, ont été achevés pour les 24 Landerkreis, en 1998. Les plans des réseaux ont été mis à la disposition de toutes les autorités concernées et de toutes les "collectivités" de Rhénanie-Palatinat. Ils font preuve de cohérence et sont élaborés sur la base de principes de l’écologie paysagère. L’objectif final est d’intégrer ces plans de réseaux au système d’aménagement spatial du territoire (Landesentwicklungsplan, Regionalplan). Le Landesentwicklungsplan présente des zones noyaux et des couloirs à l’échelle de l’État. Ce réseau sera intégré ensuite au Regionalplan. 3.3.7. Le REN en Albanie 3.3.7.1. Origine et historique de la conservation de la nature Une loi fondamentale sur l’environnement existe dans le pays dès 1967. Néanmoins, il faut attendre les changements politiques de 1991 pour voir l’émergence d’un système législatif moderne en matière de protection de l’environnement en Albanie. Dès 1991, un certain nombre de lois voit le jour, posant les bases d’une protection de l’environnement nationale. On note alors les dates et lois importantes suivantes : • 1992 : loi sur les forêts, • 1993 : loi sur la protection de l’environnement, • 1994 : loi sur la protection de la faune sauvage et de la chasse. Ces lois sont considérées comme des étapes importantes vers la modernisation de la conservation de la nature en Albanie. Depuis 1995, des ONG ont établi un projet de loi sur la « Protection de la Nature et de la Biodiversité », en collaboration et avec le soutien de la Communauté Européenne. Autorité institutionnelle responsable de la protection de l’environnement en Albanie, l’Agence Nationale pour l’Environnement fait partie du Ministère de la Protection de la nature. Conjointement au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, l’Agence Nationale pour l’Environnement est une institution en charge de la Biodiversité dans le pays. C’est dans ce cadre que travaillent le Département général des Forêts et le Département général de la Pêche. Ces organismes sont directement chargés de la protection et de l’administration des différents types de richesse biologique. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 106/239 3.3.7.2. Objectifs et critères pour l’élaboration d’un Réseau Écologique en Albanie Jusque dans les années 1990, les zones protégées étaient relativement réduites en Albanie, elles ne représentaient que 2% du territoire national. Ces zones étaient classées en trois catégories : les Parcs Nationaux, les Réserves de Chasse de classe A et celles de Classe B. En 1994, ces surfaces ont été doublées pour atteindre plus de 4% de la surface du territoire. La classification à l’UICN a été adoptée cette même année. Au début des années 2000, les zones protégées englobent environ 140 000 ha. Mais ces surfaces ont continué à s’accroître, pour représenter jusqu’à 300 000 ha, soit 14% du territoire national. L’ensemble des espaces protégés sera intégré au sein d’un réseau écologique composé en trois éléments constitutifs : • Des zones centrales ou biocentres : ces espaces ont pour objectif de protéger directement la diversité biologique et paysagère (protection des écosystèmes, des habitats, des espèces et des paysages) ; • Des couloirs biologiques : ces espaces ont pour vocation de permettre le passage et la libre circulation des espèces d’un biocentre à un autre ; • Des zones tampons : ces zones ont pour but de conserver et de protéger le réseau écologique, il s’agit en général d’espaces directement présents autour des zones centrales à haute valeur écologique. La constitution du réseau écologique de l’Albanie se fait en deux étapes : • La première étape : établir un réseau d’espaces à enjeux écologiques à partir des espaces centraux constitués par les zones protégées. • La seconde phase : prendre en compte des connexions entre ces espaces et la création ou la restauration de bio-cheminements, afin de relier ces espaces protégés les uns avec les autres. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 107/239 3.3.8. Un programme d’action pour le développement d’aires protégées en République de Moldavie 3.3.8.1. Origine du projet Au préalable, les priorités nationales de conservation de la nature se sont basées sur des sites historiquement identifiés. Ces sites naturels sont remarquables d’un point de vue écologique et paysager. Dans un premier temps, la conservation de la nature en République de Moldavie s’est appuyée sur la Convention de RAMSAR. Ratifiée en 1999, cette convention a posé les critères de base pour la délimitation et l’aménagement des habitats et espaces naturels potentiels. Mais c’est à partir 1995, dans le cadre de la Stratégie Paneuropéenne de la Diversité Biologique et Paysagère, que la République de Moldavie a cherché à réaliser un Réseau Écologique National (REN). Ce réseau a pour but de protéger des espaces, mais aussi de créer des connexions entre les territoires naturels. C’est dans ce cadre que le projet de REN cherche à faire reconnaître, d’une manière réglementaire et juridique, les espaces naturels et les paysages. Avant le développement de ce concept de Réseau Écologique Paneuropéen, plusieurs travaux scientifiques ont été commencés sur les réseaux écologiques. Tout d’abord, un premier modèle a été développé à la fin des années 1980. Ce modèle se basait sur des espaces fortement attractifs d’un point de vue écologique, appelés aussi des « oasis de biocénoses ». Le but était alors de valoriser les espaces remarquables, en conservant une matrice composée d’habitats naturels et d’espaces agricoles. Pendant cette même période, des approches comparables au modèle de paysage polarisé ont été développées sous le concept de trame ou structure écologique. En 1991, ces trames écologiques ont ensuite été intégrées aux Schémas Complexes Territoriaux pour la Protection. En se basant sur ces travaux, la Société Écologique « Biotica » élabore le REN avec le soutien de la Fondation Nationale Écologique de la République de Moldavie, projet devant ensuite s’intégrer plus largement au REP. Créée en 1991, la Société Écologique « Biotica » est une Organisation Non Gouvernementale dédiée à la protection de la biodiversité et à la recherche en matière de protection juridique environnementale. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 108/239 3.3.8.2. Constitution du REN en trois éléments constitutifs Le réseau écologique est composé de trois éléments : • des territoires noyaux, soit 73 145 ha d’espaces naturels à enjeux, regroupant les Réserves Naturelles, les Réserves Scientifiques et les autres types d’habitats bénéficiant d’un statut de protection ; • des territoires de restauration écologique, espaces dans lesquels toute activité humaine contribue à l’amélioration écologique du site ; • des zones tampons, espaces naturels qui jouxtent les zones cœurs, afin de mieux les protéger de toute menace ; • des couloirs écologiques pour assurer la liaison entre les territoires noyaux. L’importation de toute espèce exotique ou de tout organisme génétiquement modifié est interdite dans un périmètre de 3 km à proximité du réseau et des éléments du réseau. 3.3.8.3. Réalisation du REN en Moldavie La mise en place du REN rencontre plusieurs difficultés : • Tout d’abord, les données concernant les espèces animales et végétales, les habitats et l’occupation du sol doivent être réexaminées et élargies pour pouvoir appliquer les modèles classiques de réseaux écologiques ; • D’autre part, les structures législatives disponibles sont limitées : il est nécessaire que le cadre législatif soit bien structuré afin d’assurer la conservation des espaces naturels à la fois publics et privés, de manière à protéger durablement les paysages et encadrer l’occupation des sols dans ces espaces. En République de Moldavie, le REN correspond à l’ensemble des habitats, des paysages naturels ou historiques, des monuments naturels ou culturels inhérents aux paysages. Ces espaces sont alors tous interconnectés physiquement et fonctionnellement, de manière à assurer aux populations d’espèces et aux écosystèmes une libre circulation des gènes et des individus, afin d’assurer la conservation de la biodiversité à long terme. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 109/239 Sous le terme fonctionnel, le REN achevé devra remplir les objectifs suivants : • Le maintien des écosystèmes, des habitats, des espèces et des paysages aux échelles nationale, régionale et locale ; • Le maintien et la restauration de l’intégralité des connexions entre les espaces cœurs ; • La protection et l’amélioration des ressources naturelles au sein des systèmes écologiques ; • L’amélioration de la stabilité des écosystèmes agricoles, en y apportant les restaurations appropriées ; • La stabilisation des effets du changement climatique ; • Le maintien et l’amélioration de la valeur récréative des écosystèmes nationaux ; • La stimulation du tourisme et plus particulièrement de l’écotourisme ; • L’encouragement de l’engagement du public dans la conservation de la nature ; • Le développement d’un système de suivi écologique. La conception et la réalisation d’un REN se matérialise par : • La rédaction des instructions méthodiques et des critères des éléments du RE et la réalisation de cartes correspondantes ; • L’élaboration de projets de loi sur le REN (2001) et les Paysages (2002) ; • La création de couloirs écologiques et la restauration des habitats naturels ; • La rédaction d’un rapport par le Ministère de l’Écologie, de la Construction et du Développement du Territoire en collaboration avec la Société Écologique « Biotica » ; • La réalisation d’une brochure expliquant la démarche REN ; • La réalisation d’inventaires, la description des territoires et la cartographie du REN à l’échelle 1/10000ème et 1/20000ème. La réalisation du REN rencontre néanmoins quelques difficultés : la faiblesse des instruments législatifs disponibles. De plus, il est impératif de prendre en compte ces menaces et d’établir un statut légal et administratif à la démarche de REN. Les instruments juridiques permettraient de pérenniser ce concept et ainsi de protéger à long terme la biodiversité. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 110/239 Carte 7 : Le Réseau Écologique en République de Moldavie France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 111/239 3.3.9. Une étude pilote en Ukraine : le partenariat des autorités locales dans la constitution d’un REN 3.3.9.1. Origine du projet en Ukraine Dans le cadre de la réalisation d’un Réseau Écologique Paneuropéen (REP) lié à la Stratégie Paneuropéenne, le rapport final du 13 Juillet 2004 cherche à mettre en œuvre le Plan Communal de Développement de la Nature en Ukraine. Le principal objectif de ce rapport est d’évaluer et de finaliser le projet-pilote conformément aux exigences de la convention liant le Conseil de l’Europe et l’association Green World of Podylla. 3.3.9.2. Constitution du REN : définition des éléments constitutifs Le Réseau Écologique National est tout d’abord caractérisé par quatre types de zones. On distingue alors : • les zones centrales, • les zones de développement, • les zones de liaison : corridors de type aquatique (rivières, lacs, fleuves) et les corridors de type boisé (plantations arborées en bordure de champs, haies,…), • les zones tampons : mises à disposition des citoyens par la commune et qui sont destinées aux activités de subsistance de la population locale (pâturage du bétail, jardins potagers,…). 3.3.9.3. Critères pour la mise en œuvre du Plan Communal de Développement de la Nature Trois catégories de critères ont été identifiées de manière à mettre en œuvre durablement le Plan Communal de Développement de la Nature dans le cadre d’un REP. Critère 1 : Informer et sensibiliser les partenaires • Réalisation de réunion dans les communes, désignation d’un expert local ; • Réalisation d’un document (méthode pour la réalisation des inventaires, loi ukrainienne pour protection de la nature, utilisation du sol, de l’eau et du code forestier, recommandations sur l’utilisation de la loi lors de la constitution d’un RE communal). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 112/239 Critère 2 : Collecter des informations et constituer une base de données • Récolte de données par des experts locaux et utilisation d'une base de données informatique faune/flore pour l’identification des zones à enjeux en matière de biodiversité et des futurs grands axes de RE ; • Identification des espèces patrimoniales (rares ou protégées) ; • Publication d’un livre rouge des espèces menacées en Ukraine (dessin, description de chaque espèce, description de leur(s) milieu(x)). Critère 3 : Réaliser des cartes informatisées • Localisation précise de chaque site avec une base de donnée associée, à échelle 1/25000ème et 1/10000ème ; • Deux types de cartes sont disponibles : - cartographie du territoire en fonction des activités humaines (état initial) et présentant les zones d’habitation, zones industrielles, zones agricoles et les espaces naturels ; - cartographie du réseau écologique projeté dans laquelle sont intégrées les activités humaines et présentant les zones d’habitation, zones industrielles, zones agricoles, zones centrales et les zones de développement et de liaison. 3.3.10. Le REN en République Tchèque 3.3.10.1. Historique de la conservation de la nature La conservation de la nature en République Tchèque est un phénomène relativement ancien. Dès 1838, les premières Réserves Naturelles sont créées dans le pays. Puis, dans les décennies qui suivent la seconde guerre mondiale, la nature s’est rapidement dégradée. Les ravages sont bien visibles et plus particulièrement dans les zones agricoles. Les systèmes d’exploitation agricole changent d’échelle : il s’agit d’une agriculture intensive, réalisée sur d’immenses surfaces. Dans les années 1970, l’influence soviétique impose de nouvelles méthodes de production : les projets technocratiques à grande échelle, mais aussi la simplification monofonctionnelle du paysage agricole ont profondément dégradé, voire détruit, les systèmes paysagers tchèques. Face à ce constat inquiétant, une équipe pluridisciplinaire de planificateurs et de scientifiques se sont penchés sur le concept « d’ossature de la stabilité biologique ». Le concept de Systèmes Territoriaux soutenant la Stabilité Écologique voit le jour dans les années 1980, il a pour objectif principal de maintenir la stabilité des paysages. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 113/239 Ce système repose sur deux idées fondamentales : 1/ un « système territorial » qui envisage la constitution de biocentres, de zones tampons, de bio-couloirs et d’éléments interagissant. 2/ une « stabilisation écologique » qui suggère que ce système devrait renforcer la stabilité écologique d’une zone plus étendue. 3.3.10.2. Cadre législatif L’élaboration d’un Réseau Écologique mobilise plusieurs institutions officielles. En République Tchèque, la protection de la nature et du paysage dépend de deux instances nationales : le Ministère de l’Environnement et l’Inspection tchèque de l’Environnement. Tout d’abord, d’un point de vue législatif, il s’agit de mettre en place des Systèmes Territoriaux de Stabilité Écologique (STSE). Ils sont approuvés par décret du Conseil national Tchèque et publiés au Journal Officiel. Ces STSE sont élaborés au niveau national, régional et local. Ils dépendent directement des autorités régionales de l’aménagement du territoire et des autorités chargées de la conservation de la nature. Parallèlement à ces institutions officielles, de nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont également impliquées dans le projet de constitution de Réseaux Écologiques. Parmi ces ONG, figurent, par exemple, l’unité de coordination tchèque de l’UICN, la Société pour la Vie Durable (STUZ) et l’Union tchèque des sociétés de conservation de la nature (CSOP). Lorsque la Tchécoslovaquie (1918 – 1992) s’est scindée en eux, le système STSE a été adopté à la fois par la République Tchèque, mais aussi par la Slovaquie. Néanmoins, en République Tchèque, ce système STSE est plus concentré sur l’aspect spatial alors qu’en Slovaquie ce système est concentré sur les mesures écostabilisatrices. 3.3.10.3. Critères utilisés pour l’élaboration et la mise en œuvre des réseaux écologiques Le STSE fonctionne comme une structure hiérarchique, au niveau local, régional et national. Les éléments locaux du STSE sont extrêmement importants pour la stabilité écologique et paysagère : ils constituent la base du réseau. Ce réseau écologique est alors constitué d’un certain nombre d’éléments structuraux (zones centres, zones tampons, corridors…). Le premier projet de corridor date de 1984. Les zones tampons sont présentes à chaque échelle du réseau de manière à empêcher les influences anthropogènes (Plesnik, 1996). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 114/239 À l’échelle locale, les critères adoptés pour les STSE locaux sont essentiellement leur site, et accessoirement leur représentativité pour certains biotopes. Ce réseau local se décompose de la manière suivante : • Un réseau dense de couloirs locaux, de 20 à 50 mètres de largeur, d'une longueur comprise entre 300 et 1 000 mètres et reliant des « biocentres » locaux (de 1 à 3 ha) ; • Des « biocentres » régionaux, d’une superficie allant de 10 à 50 ha, destinés à préserver la diversité biologique régionale. À l’échelle régionale, le réseau écologique est composé de couloirs régionaux qui sont constitués habituellement de plusieurs biocentres locaux. À l’échelle suprarégionale, les biocentres correspondent à de grandes étendues dépassant les 1 000 ha. Les éléments régionaux sont sélectionnés sur la base de leur diversité et les critères utilisés pour les STSE suprarégionaux sont leur représentativité, leur site, et leur degré de protection. Le système STSE est fondé sur la combinaison de plusieurs caractéristiques : • Géographiques (climat, hydrologie), • Écologiques : - Espèces animales : diversité, composition et nombre d’espères présentes, - Espèces végétales et groupements végétaux : recensement de la diversité des espèces et des groupements rencontrés (composition, patrimoine génétique) et comparaison avec les espèces et groupements naturellement présents, • Historiques (cartes historiques, photographies aériennes, données cadastrales…). La compilation de ces données permet de confirmer la cohérence de la structure paysagère, de manière à aménager des couloirs écologiques adéquats à la fois pour la faune et la flore (Lipsky, 1992). 3.3.10.4. Mise en œuvre du réseau de Systèmes Territoriaux de Stabilité Écologique Les Systèmes Territoriaux de Stabilité Écologique (STSE) sont actuellement en cours d’élaboration. Les plans du réseau écologique du STSE ont été tracés au niveau suprarégional (échelle 1/500 000ème) et au niveau régional pour tout le pays. En outre, plus de 90% du territoire de la République Tchèque a été couvert par les plans et les projets locaux du STSE. La mise en œuvre peut être effectuée par : • La désignation de zones spécialement protégées (Parcs Nationaux, Réserves Naturelles, Zones paysagères protégées, Monuments naturels nationaux, Parcs Naturels et éléments paysagers importants) ; France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 115/239 • Des schémas de gestion paysagers et de programmes mis en œuvre par le Ministère de l’Environnement ; • Des plans d’occupation des sols et de gestion physique et spatiale qui prévoient des projets de STSE (le projet STSE est un document de base obligatoire pour la régulation de l’aménagement du territoire). 3.3.11. Un Réseau Écologique au Danemark 3.3.11.1. Législation et aménagement du territoire La législation danoise a déjà incorporé depuis 1937 les notions de « couloirs » et de « zones tampons ». La plus importante protection des couloirs est observée sur les milieux littoraux. En effet dans ces milieux, une protection particulière est représentée par la restriction sur l’utilisation des côtes dans une bande de 100 mètres élargie à 300 mètres en 1994. D’autres mesures interviennent en fonction des types de milieux : • une bande de protection de 150 mètres de large, le long des berges de cours d’eau et des lacs (Loi sur la Protection de la Nature de 1992) ; • des restrictions sont effectives sur 300 mètres au niveau des lisières forestières, et fonctionnent comme des « zones tampons ». Au début des années 1980, des considérations biogéographiques ainsi que la notion de dispersion des espèces ont été prises en compte. Cela a été souligné dans les instructions nationales de 1983 sur l’aménagement physique des comtés en conformité avec les lois sur la conservation de la nature. Ainsi, depuis le milieu des années 1980, plus de la moitié des conseils des comtés se sont engagés à prendre en compte les réseaux écologiques dans les processus d’aménagement physique du territoire. La Loi sur la Protection de la Nature de 1992 a instauré une protection des petits biotopes du paysage agricole. Cette mesure est considérée pour certains sites, comme une ébauche de réseau écologique. Depuis 1997, tous les comtés sont obligés, par un décret, de désigner des réseaux écologiques et d’élaborer des lignes directrices pour leur protection. Ce décret du Ministère de l’Environnement est la conséquence des engagements du Danemark vis-à-vis du Réseau Écologique Paneuropéen et des engagements pris à Sofia en 1995, de l’application de la directive Habitats de l’Union Européenne et de la Convention sur la Diversité Biologique de 1992. 3.3.11.2. Mesures de protection et de conservation de la nature dans l’aménagement du territoire France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 116/239 Le paysage danois originel est presque strictement composé de vastes forêts caducifoliées (Andersen 1995). Ce paysage forestier a fortement diminué sous l’effet des activités humaines. La première forme de protection de la nature date de 1805. À cette époque les surfaces forestières avaient fortement diminué pour ne représenter plus que 2 à 3% du territoire. C’est à cette époque qu’une loi nationale voit le jour afin de sauvegarder les forêts et de reconquérir de nouveaux espaces. Malgré les efforts entrepris à l’échelle nationale pour protéger la forêt, la forêt caducifoliée ne représente plus que 3% du territoire alors que la forêt de conifères couvre, quant à elle presque 7%, du territoire. De plus, 52% des espèces danoises figurent sur la liste rouge danoise des espèces menacées du fait d'une intensification ultérieure de l’exploitation forestière. La première loi sur la conservation de la nature a été votée par le Parlement danois en 1917. Cette première loi avait deux objectifs distincts : 1/ Protéger les zones de beauté naturelle ; 2/ Créer les meilleures possibilités d’accès public à ces sites – accès aux plages par exemple. Dès lors, cette première grande loi pose les bases et les grandes lignes directrices en matière de politique de conservation de la nature au Danemark. Le Danemark est un des pays d’Europe qui a le plus grand pourcentage de terres pour la production agricole. Dans les années 1930, plus de 74% de ses terres étaient dévolues à l’agriculture. Aujourd’hui ces surfaces ne représentent plus que 63%, par suite d’une évolution de l’urbanisation et des infrastructures. Les terrains reconquis comprennent aussi des landes, des mares, des étangs et des zones humides. Pratiquement tous les cours d’eau ont subi des modifications et des régulations. L’intensification de l’agriculture a engendré une production en monocultures et a provoqué l’augmentation de l’utilisation de produits chimiques entraînant des pollutions de nappes phréatiques, mais aussi la dégradation des paysages. Les surfaces des parcelles ont considérablement augmenté. Les petits biotopes (fossé, haies, étangs) se sont raréfiés et ont presque disparu. Depuis 1944, des zones naturelles ont été désignées pour la préservation de la nature. Ces zones occupent à présent plus de 4% du territoire danois. L’agriculture étant omniprésente, la mise en place de Parcs Nationaux n’était pas envisageable, c’est pourquoi une stratégie de protection générale des habitats a été adoptée, afin de protéger les derniers biotopes ayant survécus à l’intensification agricole. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 117/239 Cette stratégie devrait fonctionner en association avec l’aménagement physique des campagnes qui, dans les années 1970, a divisé les terres selon des intérêts sectoriels et a partagé, sur la carte, le pays en trois types de zones : • Zones de grande valeur naturelle ; • Zones de valeur naturelle ; • Zones de production ; L’évolution vers une protection générale et de plus en plus forte des habitats dans les différents "types de nature" démontre le caractère réactionnel et défensif de la protection de la nature au Danemark. La protection générale des habitats, qui avait débuté par la protection de certains cours d’eau et lacs (1972), a été étendue et renforcée en 1978, 1984, et 1992. Ainsi de nouvelles possibilités sont apparues pour créer un réseau écologique densément ramifié, fondé sur un modèle adopté pour les cours d’eau. Toutefois, les zones tampons n'ont pas pu être aussi larges qu'initialement prévu par le projet de loi sur la protection de la nature de 1992, du fait d'oppositions. 3.3.11.3. Critères utilisés pour l’élaboration et la mise en œuvre des réseaux écologiques Le concept de « chemins verts » et de plans de la « structure verte » établis dans les années 1930 et 1970 ont donné naissance à une pensée conceptuelle qui a facilité l’acceptation de réseaux écologiques au début des années 1980. La dispersion de la faune et de la flore a été un argument fort utilisé pour créer ces réseaux sur tout le territoire, notamment dans les zones agricoles. Dans les années 1970, les apports de la biogéographie et de la théorie insulaire de l’écologie de dispersion ont permis d’améliorer et d’étendre dans la campagne la « structure verte », en cartographiant le paysage afin de créer des possibilités de dispersion pour les espèces avec une vision cohérente. Entre 1982 et 1987, des études régionales sur plus de la moitié des comtés ont été publiées. Elles présentent une cartographie des couloirs et des réseaux écologiques à effectuer. Le réseau a été intégré à l’aménagement physique et cohérent du territoire en s’appuyant sur une cartographie des différentes unités paysagères : agricoles, biologiques, ornithologiques, botaniques, géologiques, géomorphologiques, culturelles, récréatives. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 118/239 Au Danemark, les différences entre les régions (de paysages, de culture, de population) ainsi que le statut autonome des comtés danois ont engendré de profondes différences à l’intérieur du pays. Ainsi, les critères utilisés ne sont pas les mêmes dans tous les comtés. Par exemple, les couloirs de dispersion peuvent être linéaires, s’étirer dans le paysage (vallées fluviales ou cours d’eau), mais aussi se présenter sous forme de mosaïques d’habitats naturels et de petits biotopes, dont beaucoup sont protégés par la loi de 1992 sur la conservation de la nature. 3.3.11.4. Mise en œuvre du concept de « chemins verts » et « structure verte » La nouvelle stratégie de conservation de la nature se caractérise aujourd’hui par la mise en place de réseaux écologiques. Mais cette réalisation est surtout effective par la prise en compte d’une partie des couloirs écologiques dans l’aménagement du territoire et les cartes régionales. Les comtés danois manquent de ressources tant au niveau des connaissances techniques et des expériences, que sur la composition structurelle et l’entretien de ce type de réseau. D’autre part, les comtés manquent de données quant aux risques environnementaux, mais aussi sur les avantages de la création de couloirs de dispersion au niveau local. Les cartes présentant l’ensemble des tracés des couloirs écologiques sont très intéressantes, mais ne permettent pas pour le moment de réaliser concrètement un réseau écologique fondé sur un aménagement cohérent du territoire. Depuis 1997, tous les comtés ont l’obligation de proposer et de sélectionner des zones propres aux connexions écologiques et d’établir les lignes directrices sur la manière de les protéger. Un manque de collaboration et une pression des agriculteurs empêchent actuellement la mise en place des connexions écologiques d’un réseau régional, chaînon manquant entre un réseau écologique local et celui établi au niveau des comtés. L’aménagement du territoire des comtés doit prendre en compte la protection de la nature menée au niveau des administrations des comtés. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 119/239 Cette protection s’appuie sur un arsenal d’instruments nationaux et européens tels que la préservation de la biodiversité, la désignation de zone de reboisement, la protection des nappes phréatiques, mais aussi les zones Ramsar, les ZPS relavant de la directive « Oiseaux » et les ZSC relavant de la directive « Habitats » de l’Union Européenne. D’autres instruments peuvent influencer l’aménagement du territoire et du réseau écologique : • Des recensements détaillés de petits biotopes en vue de les protéger ; • Un soutien financier pour des projets de restauration de la nature et des possibilités d’acquisition et de redistribution de terrains ; • Se fixer comme objectif de doubler la superficie des forêts en 80-100 ans ; • Augmenter les subventions à la production agricole favorable à la biodiversité dans les zones désignées comme sensibles. Des efforts sont perceptibles au niveau national pour l’adoption d’un plan de soutien à la loi de 1992 sur la conservation de la nature. Mais, anciennement du ressort du Ministère de l’Agriculture, la politique liée à l'agriculture favorable à l’écologie relève à présent de l’administration des comtés. D’autre part, les sommes allouées à une agriculture écologique sont très faibles, au regard des sommes allouées aux autres problématiques agricoles. Or l’établissement des réseaux écologiques nécessite un véritable changement fondamental dans la politique agricole. Mais ce changement tarde à véritablement s'accomplir vu les différents enjeux dans la société et ce, quelque soit les échelles (Danemark, Union Européenne, OMC). 3.3.12. La Hongrie 3.3.12.1. La conservation de la nature en Hongrie La planification du réseau écologique hongrois a commencé en 1993 à l’initiative de l’UICN, dans le cadre global du Plan national de Politique de la Nature. Ce programme européen de l’UICN pour la mise en œuvre d’ECONET (ECOlogical NETwork – Réseau Écologique) a été réalisé et coordonné par les bureaux de l’UICN en Pologne, en République Tchèque, en Slovaquie et en Hongrie. Il a été soutenu financièrement par les Pays-Bas qui en sont à l'origine. Le bureau hongrois de l’UICN a publié quelques études liées au projet, comme des rapports sur les couloirs fluviaux en Hongrie (1995), le réseau écologique national de Hongrie (1996) et une carte au niveau national (échelle 1/100000ème). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 120/239 La Hongrie a par la suite intégré dans sa législation nationale des dispositions concernant un réseau écologique. Depuis 1997, la loi sur la protection de la nature est entrée en vigueur. Elle prescrit au Ministère de l’Environnement de créer un Plan national pour la nature programmé sur 6 ans. La loi et le plan contiennent des informations telles que : • La création du Réseau Écologique National (REN), • L’établissement de la stratégie pour le REN, • L’élaboration d’un décret de procédures pour la mise en œuvre du réseau écologique. Le Plan national de protection de la nature a été accepté à la fin 1997. La Hongrie présente aussi un système de zones protégées transfrontalières (accords signés avec l’Autriche, la Slovénie, la Roumanie, la Slovaquie, l’Ukraine, la Croatie ou encore la Serbie). 3.3.12.2. Identification des critères de sélection des zones constitutives du réseau Tout d’abord, l’élaboration du réseau écologique national hongrois s’appuie sur l’interconnexion de deux réseaux : le réseau de sites Natura 2000 et le Réseau Écologique Paneuropéen (REP) issu du programme de la Stratégie sur la conservation de la Diversité Biologique et Paysagère Paneuropéenne. Ces programmes insistent sur la priorité de maintenir et de sauvegarder les habitats naturels et semi-naturels de Hongrie, en protégeant des sites contenant des espèces d’importance nationale et internationale. Ces sites de haute valeur écologique sont identifiés localement à partir de critères scientifiques et par identification de l’occupation des sols. Un plan, contenant les grandes lignes directrices qui régissent l’élaboration du REN, a été approuvé en avril 1999. Le REN doit être un système cohérent, structuré et naturel composé d’habitats naturels ou semi-naturels, d’espèces et de paysages reconnus comme remarquables. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 121/239 La taille et la disposition de ces sites ne sont pas limitées, néanmoins, l’identification des différents composants de ce réseau est réalisée à partir de certains critères tels que : • Les espaces cœurs ou « cores areas » : ce sont des espaces à haute valeur écologique, qui justifient une protection forte afin de les sauvegarder et/ou de les maintenir en l’état ; • Les corridors écologiques ou « ecological corridors » : ce sont des espaces qui connectent les espaces cœurs entre eux afin de permettre le déplacement des espèces. Ils peuvent être constitués d’un continuum d’habitats ou d’une mosaïque d’habitats plus ou moins étendus ; • Les zones tampons ou « buffer zones » : ce sont des espaces qui entourent et protègent les espaces cœurs. Ils ont un rôle très important pour la conservation des espaces cœurs. Ils sont généralement eux-mêmes intéressants d’un point de vue écologique et les pratiques agricoles ou les activités exercées dans ces zones ne doivent pas menacer l’avenir de ces espaces. Cette approche reste la plus appropriée puisqu’elle permet d’identifier les sites qui sont extrêmement menacés et, ainsi, de définir les priorités quant à l’investissement financier. Ce travail va se poursuivre avec l’élaboration de cartes grâce aux images satellites SPOT, de manière à identifier précisément les multiples catégories d’utilisation du sol et l’inventaire des habitats naturels et semi-naturels. 3.3.12.3. Les phases d’élaboration du REN L’élaboration du réseau écologique national ne consiste pas seulement à créer et à bâtir un réseau de sites, mais également à reconnaître le système écologique naturel complet. Les données les plus importantes sont les zones à haute valeur écologique (espaces cœur, corridors) : elles sont à prendre en compte dans l’aménagement physique du territoire. Le REN en Hongrie doit être intégré à tous les secteurs de la société. En 1998, il a été intégré au plan national de la politique régionale. Ainsi, il existe une volonté commune d’intégrer la conservation de la nature, mais aussi « l’esprit du réseau » dans les politiques de privatisation et de distribution des terres ainsi que dans les réformes gouvernementales et dans les structures juridiques des autres secteurs intéressés définies par les documents nationaux de développement et d’aménagement du territoire. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 122/239 Cette même année, une représentation du réseau au 1/500000ème a été produite conjointement par les organismes officiels responsables de la conservation de la nature et les ONG. La cartographie a suivi la base de données sur la couverture végétale des terres selon les normes de la Commission Européenne. La création d’une base donnée a donc été réalisée, en identifiant en premier lieu, les 9 grands Parcs Nationaux comme étant les espaces cœurs du réseau. Il faut par ailleurs identifier et créer ou recréer (si nécessaire) des couloirs de liaison entre ces espaces, afin de constituer des corridors écologiques. Une carte a été produite à échelle 1/50000ème, grâce à la compilation de plusieurs cartes thématiques. Le plus important est ensuite de se doter d’instruments de protection de la nature et ainsi de poser les bases d’une législation sur la protection et la réglementation des activités et des utilisations du sol au sein de ces espaces. Les ONG hongroises jouent un grand rôle dans la constitution d’un réseau écologique national. Elles participent largement à la réalisation d’un programme complexe de détermination de sites naturels et de création de réseaux écologiques au niveau local, à l’échelle 1/10000ème. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 123/239 Carte 7 : Les espaces protégés de la Hongrie Carte 8 : Le Réseau Écologique en Hongrie France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 124/239 3.3.13. Le REN en Pologne 3.3.13.1. La conservation de la nature : origine et historique En Pologne, la prise en compte de la conservation de la nature s’est manifestée depuis plus de 30 ans. Dans un premier temps, c’est en 1971 que le Président du Conseil d’État à la conservation de la nature a envoyé un document aux présidents des Conseils du peuple régionaux recommandant la réalisation d’un Plan de Protection des Paysages en Pologne. Ce plan a lancé la prise en compte du processus de conservation de la nature dans les politiques d’aménagement du territoire. Ce document a alors présenté les nouvelles catégories de zones désignées comme étant remarquables et à protéger (telles que les parcs paysagers et les zones de paysages protégés). D’autre part, de nombreux sites portant d’autres types de désignation ont pu être protégés grâce à la loi sur la conservation de la nature, de 1991. Il s’agit alors de sites définis tels que : • Les 1 183 réserves naturelles, soit 128 000 ha au total, représentant près de 0,4% de la superficie totale du pays ; • Les monuments naturels ; • Les sites de documentation ; • Les sites d’intérêt écologique ; • Les sites complexes d’intérêt naturel et paysager. Au total, au début de l’année 1997, les espaces protégés et désignés par la Pologne représentent près de 29,3% du territoire. L’idée du système de zones protégées à grande échelle a été élaborée en 1977, par une équipe de chercheurs du Conseil de protection et de conformation du paysage de l’Académie des Sciences de Pologne. Deux éléments ont été pris en compte : le développement rapide du pays et la nécessité d’agrandir les zones protégées qui ne couvraient alors que 0,57% du territoire polonais. L’idée d’un réseau écologique de zones protégées fait son chemin, il a pour objectif fondamental de créer un réseau de zones protégées de manière à assurer aux espèces des possibilités de dispersion et de migration entre les écosystèmes. Ces systèmes cherchent à : • Établir un équilibre écologique dans l’environnement naturel ; France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 125/239 • Assurer les conditions de poursuite du développement économique du pays, par une gestion durable des ressources. En 1991, le Parlement polonais adopte une politique de protection de la nature et accepte le modèle d’écodéveloppement. Par la suite, la loi sur l’aménagement du territoire en vigueur depuis 1995, met en évidence ce concept d’écodéveloppement comme objectif principal de l’aménagement du territoire. Une stratégie de développement durable a donc été clairement formulée sur la base de principaux objectifs tels que : • L’amélioration de la qualité de la vie ; • Le renforcement du développement à fondement écologique (écodéveloppement) ; • La réalisation d’un développement réel ; • La protection du patrimoine culturel de la nation ; • Le renforcement du potentiel défensif de l’État. En Pologne, comme dans les autres pays de l’ancien bloc soviétique, le processus de transformation économique qui mène à une économie de marché libre engendre beaucoup de problèmes. Les changements induits (politiques, distribution des terres, structures administratives) appellent à une confirmation du système des zones protégées. On identifie dans le tableau suivant, les espaces remarquables qui seront ensuite désignés comme zone nationale de conservation de la nature. Tableau 2 : Désignation nationale des zones de conservation de la nature en Pologne % de la superficie Désignation Nombre Superficie (en milliers d’ha) Parcs Nationaux 22 301 1 Parcs Paysagers 106 2 082 6,7 Zones de paysage protégé 369 6 612 21,1 8 995 28,8 Total totale du pays D’autre part, tout comme dans les autres pays européens, il est nécessaire de lier le système polonais de gestion de l’espace aux initiatives européennes telles que CORINE biotope, la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère et les directives européennes (directive « Habitats » et directive « Oiseaux »). 3.3.13.2. Identification des zones constitutives du REN France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 126/239 Avec ECONET (cf. page 120), l'UICN tente d’intégrer et d’élargir le système paneuropéen à l’ensemble de l’Europe ("pays de l’Est" compris), en soutenant la politique écologique dans les pays participants. Les objectifs du projet ECONET en Pologne sont : • D’intégrer tous les habitats typiques d’une région donnée dans le réseau écologique ; • D’assurer une unité spatiale et fonctionnelle afin de protéger les migrations des espèces ; • D’inclure les zones protégées existantes ; • D’inclure les zones traditionnellement agricoles et piscicoles ainsi que les écosystèmes semi-naturels. L’élaboration du projet "EECONET-Pologne" présente des objectifs précis qui s’appuient sur les critères écologiques suivants : • La connaissance du statut ; • La distribution des sites ; • La distribution et l’identification des sites abritant les espèces cibles (espèces en voie de disparition, espèces menacées, rares ou endémiques). De plus, ce projet s’accompagne d’une analyse fine du contexte local, analyse qui prend en compte les conditions générales des sites, la structure géomorphologique, les conditions hydrologiques et les conditions structurelles du paysage. Les éléments ainsi repérés pourront former des zones noyaux ou des corridors écologiques, de manière à constituer un réseau national et international. Tableau 3 : Nombre d’éléments et de zones d’EECONET en Pologne Éléments EECONET Niveau Nombre Superficie totale (km2) Zone (% territoire national) Zones noyaux National International 32 46 27,900 69,560 9 22 Corridors écologiques National International 38 72 18,900 27,400 6 9 % Total du territoire 46 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 127/239 3.3.13.3. Élaboration du REN En Pologne, le projet de Réseau Écologique National est en cours d’élaboration. Il s’appuie sur un travail réalisé à une grande échelle, 1/500 000ème, comparé aux autres pays de l’Est de l’Europe. Ce réseau comprend néanmoins, le même type de structure fonctionnelle des réseaux écologiques définis au niveau européen avec : • Des zones noyaux, des biocentres, des couloirs écologiques et des zones tampons définis au niveau européen ; • Des zones noyaux, des biocentres, des couloirs écologiques et des zones tampons définis au niveau national ; • Des directions pour les connexions écologiques à créer ou à restaurer. Approuvé par le Ministre, ce projet de réseau écologique n’a pas de réel statut officiel, les mesures officielles d’aménagement ne sont pas encore définies. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 128/239 Carte 9 : Le Réseau Écologique en Pologne France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 129/239 3.3.14. Le REN en Italie 3.3.14.1. Origine et fonction d’un REN en Italie En 1999, le Ministère de la Protection Territoriale et l’Environnement italien a approuvé un document qui pose les grandes lignes directrices qui définissent le Réseau Écologique National (REN) en Italie. Ces lignes directrices posent les bases des définitions, des structures, de la composition et des objectifs du REN. Mandaté par ce Ministère, le Département de Biologie Humaine et Animale de la Sapienza University doit réaliser la première phase du programme de développement de ce réseau. Ce programme a commencé en 2000 et présente trois fonctions : • Exposer et définir les aires de distribution des 431 espèces de vertébrés d'Italie, • Déterminer si le système d’espaces protégés correspond aux aires de distribution des espèces précédemment définies, • Déterminer quelles sont les actions qui pourraient améliorer, avec efficacité, d’une part le système d’espaces protégés déjà mis en place, et d’autre part la conservation des espèces. 3.3.14.2. Identification des critères pour la sélection des zones Quelques études pilotes ponctuelles ont été menées aux niveaux régional et provincial, mais l’établissement de critères pour l’élaboration des réseaux écologiques n’a pas encore été réalisé en Italie. Toutefois une tentative en ce sens a été entreprise au travers de la mise au point de la Carte Nature. Dans ce cadre, un programme opératoire a été défini en 1997, en utilisant le système CORINE comme référence pour la couverture des terres. Ce programme prévoit trois phases : • La subdivision du territoire en unités territoriales homogènes, • L’identification des unités territoriales homogènes d’intérêt communal, régional et national, selon la méthodologie CORINE appliquée aux biotopes (écomosaïque à l’échelle 1/25000ème), • L’évaluation de la qualité, de la sensibilité et de la vulnérabilité des habitats précédemment identifiés. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 130/239 Les données concernant les aires de distribution des espèces et des habitats sont combinées afin de produire des cartes. Ces cartes ont pour objectif de montrer l’efficacité du Réseau Écologique National. Ce degré d’efficacité est évalué en s’appuyant sur les critères de distribution, de sauvegarde et d’augmentation du nombre d’espèces de vertébrés présentes. En général, les zones les plus favorables pour la constitution de « cores areas » sont matérialisées par des zones de montagnes et plus précisément les régions Alpine et des Apennins. La Carte Nature devrait servir de base à l’élaboration du REN en Italie. Ce programme est néanmoins axé sur les zones noyaux et ne réfère pas explicitement à un éventuel réseau écologique national. 3.3.14.3. Élaboration du REN En dépit du fait que la conservation de la nature ait pu récemment afficher son succès par l’élaboration d’un certain nombre de lois et de réglementations sur les aires protégées, la mise en œuvre d’un Réseau Écologique National est problématique. Les retards apportés à la protection de l’environnement ont créé des obstacles à la conservation de la nature, mais aussi des réactions hostiles de la part des populations locales (absence de préparation de la part des administrations, manque d’instruments de gestion fiables). Dans ce climat, la question des Réseaux Écologiques en Italie est encore ouverte. Plusieurs initiatives sont entreprises au niveau des provinces et des projets locaux de restauration de nature sont en cours, avec des objectifs de conservation de nature et de pédagogie clairement définis ce qui laisse présager la mise en place, dans un avenir proche, de plans et d’actions de plus grande envergure. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 131/239 3.4. QUELQUES EXEMPLES L’ÉCHELLE REGIONALE DE REALISATIONS DE RESEAUX ÉCOLOGIQUES A 3.4.1. Une trame verte Alsacienne : une solution efficace pour lutter contre la banalisation du paysage 3.4.1.1. Un contexte local particulier De part sa position biogéographique ainsi que ses conditions topographiques et hydrologiques, cette région présente une grande richesse en matière de biodiversité. Néanmoins, sur une superficie d’environ 1 230 km2, l’Alsace est une région particulièrement peuplée. On compte 200 hab/km2 et jusqu’à 450 hab/km2 dans les zones de plaine. Ses caractéristiques générales, à la fois économiques et sociales, ont de graves conséquences quant à la sauvegarde de sa biodiversité. La pression foncière et économique morcellent de plus en plus un territoire déjà confiné. Le morcellement des espaces naturels a pour conséquence menacer sa faune, sa flore mais aussi ses habitats (37 % des espèces de la région sont sur la liste rouge des espèces rares et/ou menacées et environ 75 % des habitats sont menacés). 3.4.1.2. Élaboration et fonction d’une trame verte La région cherche alors à se doter d’un cadre d’intervention régional qui soit pragmatique, opérationnel et surtout efficace. C’est en 1976 qu’intervient la première évocation de cette notion de trame verte dans les documents officiels. Aujourd’hui, la constitution d’une trame verte est plus qu’une nécessité. Elle a pour but de répondre à l’ensemble des préoccupations régionales et donc d’agir tout d’abord sur la plaine, espace où la pression est la plus importante. Dans cette étude, la Trame Verte en plaine d’Alsace doit remplir systématiquement trois fonctions de bases : • La fonction écologique ; • La fonction paysagère ; • La fonction cadre de vie et loisir. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 132/239 Chaque fonction définie précédemment fait l’objet d’un diagnostic et d’une cartographie. Pour constituer cette trame verte, plusieurs documents de sources variées sont utilisés (photographies aériennes, cartes IGN, cartes des réseaux et infrastructures de transports, cartes de l’occupation du sol, cartes des éléments naturels, …). La superposition de ces cartes permet d’identifier les connexions existantes entre les espaces naturels, mais surtout de localiser celles à créer et à reconstituer. Ces corridors écologiques ont pour but de lutter contre la banalisation du paysage alsacien (disparition des vergers, friches et arbres isolés au profit de la vigne, de l'agriculture intensive et des zones urbanisées) et d’assurer la connectivité des espaces naturels pour faciliter et rendre possibles les déplacements des espèces sauvages. Ainsi, des zones noyaux ont été identifiées en fonction de leurs caractéristiques écologiques. Ces zones sont ensuite connectées à l’aide d’éléments naturels présents dans le paysage afin de rétablir la fonctionnalité des espaces noyaux. Dans certains cas, le manque d’éléments structurants de la trame nécessite la création de connexions (nouveaux bosquets, haies, arbres isolés…). 3.4.1.3. Objectifs de la Trame Verte en Alsace La mise en œuvre de cette étude s’articule autour de trois axes : • L’intégration de la Trame Verte dans les plans d’urbanisme et d’aménagement du territoire : grâce à un programme d’information et d’animation sur le terrain organisé par le Conseil Régional et qui s’appuie sur les structures comme les Pays, Maison de la Nature… • La prise en compte de la Trame Verte dans la réalisation des infrastructures : apparition de points de rupture entre les continuités naturelles et les infrastructures de transport existantes ou futures, • Le maintien de la Trame Verte existante et la densification du maillage : intervention financière du Conseil Régional (environ 1,3 M €) pour la réalisation de nouvelles connexions afin de densifier le réseau de la Trame Verte (actions de maîtrise foncière, financement des plans de gestion et des travaux d’entretien de sites acquis). Cette Trame Verte constitue aussi un important facteur paysager et récréatif. Elle représente également une opportunité pour la sauvegarde des essences fruitières menacées, mais permet aussi de jouer le rôle d’auxiliaire pour les vignes. L’étude se conclut par un bilan des menaces réelles et éventuelles qui agissent sur la Trame Verte et par la mise en place d’indicateurs de suivi pour la réalisation de cette trame. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 133/239 Carte 10 : La Trame Verte en Alsace Qualité des connexions entre les zones noyaux France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 134/239 3.4.2. Une application concrète à l’échelle d’une région : la trame verte et bleue dans le Nord-Pas-de-Calais 3.4.2.1. Contexte local en Nord-Pas-de-Calais Différents partenaires interviennent avec le Conseil Régional pour améliorer l’environnement et le cadre de vie de la région Nord-Pas-de-Calais. Un document de synthèse, la Trame Verte régionale, doit assurer la cohérence des politiques et des démarches mises en œuvre par la Région, l’État, les Départements, les collectivités intercommunales et locales, les parcs naturels régionaux, la Mission Bassin Minier, l’Office National des Forêts, Voies Navigables de France… La réalisation d’une Trame Verte régionale s’appuie sur une réflexion engagée lors de la définition du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire (SRADT). La dimension "environnement et ressources" constitue en effet un des thèmes majeurs de ce schéma qui aboutira à l’élaboration de la charte régionale d’aménagement du territoire à l’horizon 2020. D’autre part, il s’agit de reconquérir les espaces dégradés, en particulier dans le bassin minier et de renforcer la biodiversité et les zones boisées. La géographie du Nord-Pas-de-Calais diffère fortement de la moyenne des autres régions françaises avec 71 % de terres agricoles (54 % en moyenne nationale), mais aussi 19 % de terres non agricoles (12 % moyenne nationale) et juste 8 % de surfaces forestières (27 % moyenne nationale). En Nord-Pas-de-Calais, 7 % de la population française occupent 2,3 % du territoire national : la Trame Verte doit contribuer à une meilleure gestion de la rareté de l’espace régional. 3.4.2.2. La notion de « Trame Verte » Après la notion « d’infrastructure naturelle » (cf. rapport de 1994 du préfet BERNARD, chargé d'évaluer les effets des politiques publiques sur les zones humides) et avec le concept de « corridors biologiques », la Trame Verte est officiellement introduite dans le domaine de l’aménagement du territoire, via les schémas de services collectifs et les profils environnementaux. La notion de Trame Verte est depuis quelques années utilisée, évoquée dans les domaines de l’urbanisme, du paysage ou de l’aménagement, avec différentes échelles, objectifs et vocations. Les collectivités et de nombreux acteurs sont amenés à accompagner des opérations liées à la Trame Verte. La Trame Verte est une notion biogéographique qui évoque à la fois un état et une fonction. Il s’agit de la somme des zones de connexion biologique et des habitats connectés entre eux. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 135/239 Autrement dit la Trame Verte est matérialisée par un réseau d’éléments de territoire et de milieux qui sont tous connectés. Il s’agit de sites tels que : • les habitats naturels de la flore et de la faune sauvages, • les sites de reproduction, • les sites de nourrissage, • les sites de repos et d’abri, • les couloirs ou corridors de déplacement (dont migrations) de la faune sauvage, • les couloirs ou corridors de dispersion de la flore. L’état et la qualité de la trame se mesurent dans la qualité et la quantité des habitats naturels et des connexions biologiques entre ces habitats. Les habitats sont en quelque sorte les "nœuds" du maillage et ils jouent le rôle de réservoir de gènes, d’espèces, de communautés d’espèces pour la biodiversité. La trame verte est constituée des continuums biologiques ou physiques. Ils peuvent être : • continus ou discontinus (on parle alors parfois de structures en gué), • permanents ou non (migration des oiseaux, poissons, amphibiens, insectes), • différents selon les espèces ou groupes d’espèces, • et parfois immatériels (axes migratoires des oiseaux, des poissons marins). À titre d’exemple, sont considérés comme éléments de la Trame Verte : certaines forêts, les zones humides, les coteaux calcaires, zones dunaires, falaises, haies, dans la mesure où ils constituent des milieux plus épargnés par les impacts des activités humaines ou des infrastructures (dérangement, pollution, bruit, éclairage nocturne, engrais et pesticides ou destruction directe). Les corridors peuvent aussi résulter d’aménagements humains (tels que le réseau bocager, les délaissés ou talus routiers, les bords de canaux, les réseaux de fossés, les voies ferrées, les jardins, les friches industrielles...). La trame verte s’apprécie à plusieurs échelles spatiales : à l’échelle des grands couloirs de migration pour les oiseaux, à l’échelle paysagère (pour les mammifères terrestres) ou à l’échelle plus locale (la berge d’une rivière, un fossé). Elle s’apprécie aussi à l’échelle du temps, certains corridors ne remplissant leur fonction qu’à certaines époques de l’année (corridors de migration pour les amphibiens, poissons migrateurs) ou lors de migrations imposées par des aléas climatiques. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 136/239 La Trame Verte ne représente pas systématiquement : • tous les habitats anormalement écologiquement fragmentés, • tous milieux qui rendraient difficile, voire impossible, la dissémination de la faune et de la flore sauvages (par ex : les champs cultivés de façon intensive, l’urbanisation, les grandes infrastructures) Il ne s’agit pas d’un aménagement paysager au sens courant du terme, même si elle « produit » du paysage et des aménités. L’objectif recherché de cette Trame Verte est prioritairement patrimonial et non l’aspect esthétique et économique. La "végétalisation" de la Trame Verte n’est pas systématique, elle peut être constituée d’éléments variés tels que la mer, l’eau, le sable, les falaises, les galets ou encore de cavernes. Sa structure n’est pas figée : il s’agit d’une mosaïque vivante assemblant différents stades de développement de différents habitats, évoluant dans le temps et l’espace. La fonction globale de connexion est, elle, durable. Carte 11 : Les territoires remarquables en Région Nord Pas de Calais France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 137/239 Dans le cadre d’une Trame Verte, les aménageurs doivent aussi penser à intégrer les corridors de « silence », de « calme » ou de « noir », pour répondre aux problèmes de fragmentation causés respectivement par le bruit, par le dérangement et par la pollution lumineuse. D’autre part, à titre d’exemple, la région Nord-Pas-de-Calais a expérimenté, depuis 1996, des « Contrats de Corridors Biologiques », dont l’objectif est d’apporter une aide aux acteurs locaux afin de mettre en place un maillage écologique cohérent et pertinent sur l’ensemble du territoire régional. La création d’une Trame Verte doit être accompagnée d’une plus-value en faveur des règnes végétal, animal et fongique. Elle ne doit donc jamais s’effectuer au détriment et/ou en substitution à un patrimoine naturel existant. Par exemple : la plantation d’une peupleraie dans une zone humide, même si elle peut assurer la fonction de corridor écologique pour certaines espèces, est à proscrire, car elle se substitue à un élément de Trame Verte existant (la zone humide), plus rare et menacée que ladite peupleraie. La notion de hiérarchisation patrimoniale de l’état initial est donc le préalable indispensable à toute décision d’aménagement de Trame Verte. 3.4.2.3. Objectifs et fonctions de la Trame Verte La Trame Verte remplie deux fonctions écologiques : 1/ la restauration et le maintien des habitats riches en biodiversité, 2/ la conservation et la création de connectivités biologiques afin d’offrir des conditions « normales » et optimales pour assurer le déplacement des espèces (et donc des biocénoses, des gènes...), La trame en tant que réseau naturel cohérent, telle qu’elle a été envisagée par le Schéma de Services Collectifs des Espaces Naturels et Ruraux (SSCENR), est une condition pour assurer durablement le dynamisme de la diversité biologique. Ce SSCENR est l’occasion d’expérimenter et de mettre en œuvre à l’échelle de la région Nord-Pas-de-Calais la notion de réseau écologique et de corridors biologiques. À plus grande échelle, c’est un élément qui participe non seulement au Réseau Écologique National (REN), mais aussi au Réseau Écologique Paneuropéen (REP). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 138/239 3.4.3. Création d’un Corridor Vert en Espagne 3.4.3.1. Historique et origines du concept de Corridor Vert Reconnu responsable de la catastrophe écologique survenue à Aznalcollar, en Andalousie, le 25 avril 1998, le groupe minier canadien Boliden-Aspirsa a été condamné à payer une amende de plus de 45 millions d'Euros à l'État espagnol. Le drame s'était produit à la suite de la rupture d'une poche de résidus miniers, contenant notamment de la pyrite, et du déversement de 6 millions de mètres cubes d'eaux pollués et de boues acides dans le Parc National de Doñana. 5 000 hectares de terres riveraines de cours d’eau ont été polluées, la faune aquatique a été presque totalement décimée et les résidus de boues se sont déposés sur presque 3 m d’épaisseur dans une zone de plus de 40 Km. Ce Parc National est un des sites les plus remarquables en Espagne. Présentant une grande richesse biologique, il a été classé en site Ramsar, mais aussi en Réserve de Biosphère de l’UNESCO et en Site d’Importance pour les Oiseaux (Important Bird Area). Le groupe minier a dû financer les travaux de remise en état d'une rivière et de plusieurs ouvrages hydrauliques. Outre les dommages sur la vie sauvage de Doñana, le traitement de la zone sinistrée avait coûté 240 millions d'Euros. Pendant des mois, il avait fallu évacuer les millions de mètres cubes de terrains contaminés. Le gouvernement central et les autorités andalouses ont dû acheter et exproprier toutes les exploitations agricoles de la zone, afin de mieux protéger Doñana contre d'autres catastrophes du même genre. Depuis la catastrophe, la mine en question a stoppé ses activités. 3.4.3.2. Objectifs de la création du Corridor Vert Guadiamar Après le désastre écologique, en juin 1999, le Gouvernement Régional Andalou a approuvé et proposé une stratégie d’actions pour pallier aux menaces d’autres pollutions et pour restaurer les écosystèmes rivulaires. Ce programme a été élaboré spécialement lors d’un séminaire international et prévoit notamment la mise en place d’un Corridor Vert le long du fleuve Guadiamar. Ce Corridor Vert permettra ainsi de restaurer les connexions écologiques entre les montagnes de la Sierra Morena et les écosystèmes situés le long de la Côte Atlantique. Le Corridor Vert Guadiamar se présente comme un Réseau Écologique Andalou (le RENPA). Ce site fait l’objet d’une désignation au titre du réseau Natura 2000. Ce RENPA participera à la constitution des réseaux écologiques internationaux de manière à interconnecter tous les réseaux européens (réseaux de sites Emeraude et celui de sites Natura 2000). De plus, ce Corridor Vert devrait apporter quelques réponses pour lutter contre l’accélération du phénomène de fragmentation des habitats. En effet, dans cette région, la fragmentation France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 139/239 des paysages s’est intensifiée depuis quelques dizaines d’années, les mosaïques de paysages se sont banalisées. Les surfaces extensives sur lesquelles étaient cultivés des oliviers, se voient progressivement transformées en de grandes parcelles agricoles propices aux cultures intensives. Ajouté à cela, l’intensification de l’urbanisation a provoqué une sérieuse fragmentation des paysages dans les parties basses et centrales du bassin versant du fleuve Guadiamar. 3.4.3.3. Quelles mesures pour accroître la connectivité aux échelles régionales et locales ? Cinq mesures spécifiques ont été soutenues afin de répondre aux objectifs de restauration de connectivité et de création d’une fonctionnalité écologiques régionales au niveau du bassin versant du Guadiamar. 1- Amélioration de la connectivité : il faut en priorité connecter le Nord du Corridor Vert et les montagnes de la Sierra Morena. Des études et des suivis de petits mammifères ont montré que les déplacements étaient relativement limités dans ces espaces. Les travaux de restauration sont directement rattachés à de la reforestation et au remplacement des eucalyptus présents par des essences indigènes. 2- Restauration de ruisseaux : il faut plus spécialement rétablir le rôle de connectivité des cours d’eau. De plus, la priorité a été donnée aux têtes de bassin versant du Guadiamar et à deux cours d’eau affluents, l’Alcaryaon et l’Agio. Une attention toute particulière a été aussi portée à la rivière Tinto à l’Ouest, à cause de ses importantes relations avec le Guadiamar. 3- Restauration des chemins pastoraux : il faut recréer le réseau de chemins pastoraux qui a longtemps existé en Espagne et qui était entretenu par les troupeaux de moutons, se déplaçant à chaque saison, du Nord au Sud, entre les bas pâturages et ceux d’altitude. Ces pistes ont fourni de véritables corridors fonctionnels seminaturels et ceci est particulièrement visible dans les aires de dispersion des espèces végétales herbacées. 4- Amélioration de la connectivité au-delà des infrastructures de transports : un grand nombre de routes et de voies ferrées ont créé de véritables barrières au déplacement des espèces et plus particulièrement les autoroutes de Séville Huelva et A49. La construction de "ponts écologiques", de passages à faune et d’autres mesures sont préconisées, afin d'augmenter la perméabilité et assurer les échanges de flux géniques au sein des populations. Mais ces mesures sont sous-considérées. 5- Restauration et création de biotopes relais ou « stepping stones » : quelques espaces, résultant d’héritages culturels dans ces régions, sont en partie protégés. Ils France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 140/239 présentent des potentiels de développement en tant qu’espace d'alimentation ou de zones refuges pour la faune. À la place de réaliser chacune de ces mesures, un programme de recherches spéciales a été établi pour chaque action du plan. Ce Programme de Recherches sur les Corridors Verts (PICOVER) présente une approche pluridisciplinaire dans un but d’appliquer les principes de l'approche par écosystèmes à travers quatre principaux thèmes : 1- l’éradication et le suivi des contaminations ; 2- l’élaboration du dessin des Corridors Verts ; 3- la restauration des écosystèmes ; 4- l’intégration des systèmes naturels et anthropiques ; La dernière action est un élément explicite de la Stratégie des Corridors Verts. Il ne s’agit pas seulement de promouvoir les nouvelles opportunités de développement pour répondre aux différents besoins créés par la fermeture des mines et la perte de 500 emplois, mais aussi d’assister à un ensemble de restructuration de ces régions économiques. La priorité est de donner une forme de développement durable à l’agriculture (domaine qui a été extrêmement pénalisé par ce désastre écologique). Cette priorité se matérialise par la promotion de nouvelles activités récréatives et touristiques. Les aménagements mis en place concernent l’application de Mesures Agri-Environnementales de l’Union Européenne et des schémas d’aide aux communautés locales en faveur des mesures forestières. 3.4.3.4. Les résultats de la réalisation de Corridor Vert : un retour de la diversité biologique et paysagère Le cadre administratif, sans lequel ces mesures ne pourraient être prises, soutient la désignation de Corridor Vert, comme le prévoit la législation nationale sur les espaces protégés. Beaucoup de ces terres directement affectées par les coulées de boues toxiques étaient des propriétés privées (environ 5 000 ha). Le Gouvernement National, le Gouvernement Andaloue, les Autorités Régionales de l’Eau et l’administration du Parc National de Doñana constituent les quatre principales ressources qui ont permis de développer un programme de Corridors Vert du Guadiamar et autres différentes actions annexes. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 141/239 Carte 12 : Présentation d’un Réseau Écologique régional : Le Corridor Vert en Espagne Les suivis et les surveillances ont pu montrer que d’importants progrès avaient été réalisés en restaurant les écosystèmes du Guadiamar. La recolonisation des poissons et des amphibiens est généralement bonne. La Loutre a bien recolonisé les cours d’eau, elle est présente sur tout le linéaire de la rivière. On note aussi de nouveau la présence des populations d’oiseaux d’eau et de limicoles dans la partie nord du bassin versant. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 142/239 D’autres mammifères tels que le blaireau, la mangouste et la genette sont déjà retournés dans la partie nord du bassin, leur population étant directement dépendante de la recolonisation de la végétation. Le Chat sauvage quant à lui est cantonné à une occupation en marge des corridors. De plus, aux vues de l’étendue du désastre sur les espèces et sur la dégradation des écosystèmes suite à la catastrophe, il est évident que les restaurations écologiques de bassin requièrent un investissement et des actions à long terme. 3.4.4. Les Pays-Bas : Le corridor de Renkumze Poort 3.4.4.1. Objectif du projet Le projet corridor de Renkumze Poort a pour but de restaurer les liens écologiques qui existent entre les espaces forestiers comme ceux de la région du Veluwe dans la partie centrale du pays située au Nord du Rhin. Une fois connectés, ces corridors pourront former un Réseau Écologique National néerlandais. Sa réalisation est prévue pour 2018. Ce "lien" écologique passe le plus souvent à travers la campagne et les espaces agricoles. Il traverse aussi deux types d'infrastructures de transport que sont les autoroutes et les voies ferrées. Il est donc impératif de composer avec ces structures : mettre en place des sortes de "ponts écologiques" et autres passages à faune, afin d’assurer et de maintenir le lien entre les différentes parties du corridor écologique. 3.4.4.2. Mise en place du projet de ponts biologiques La restauration des corridors a été initiée par la Stratégie de Conservation des Provinces, pour une période s’étalant jusqu’en 2010. Cette restauration des corridors devrait s’accompagner d’une augmentation des surfaces d’habitats disponibles pour la faune sauvage locale. Trois principaux couloirs biologiques ont été identifiés : • un premier qui s’étale d’Est en Ouest, • deux autres qui relient le Nord du pays au Sud. L’élaboration de ces interconnexions requiert la réalisation de cinq "ponts écologiques" ou « écoducs », traversant les plus importantes infrastructures de transports (autoroutes et voies ferrées) et reliant les différents habitats naturels. Ces "ponts biologiques" devront s’accompagner aussi de mesures qui favorisent la multiplication des espaces naturels à haute valeur écologique, comme les mesures de restauration de la diversité spécifique des pelouses sèches, des pairies et celles des petits ruisseaux. Carte 13 : Un Réseau Écologique Régional : Le corridor de Renkumze Poort aux Pays-Bas France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 143/239 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 144/239 3.4.5. L’Écosse : un exemple local de réseau écologique forestier 3.4.5.1. Législation et aménagement du territoire Le Royaume-Uni est un État composé de quatre pays : l’Angleterre, l’Écosse, la Pays de Galles et l’Irlande du Nord. De ce fait, cet État est politiquement et économiquement complexe. L’Écosse utilise, tout comme l’Irlande du Nord, des procédures législatives différentes de celle de l’Angleterre et du Pays de Galles. Au Royaume-Uni, la nécessité de protéger et d’améliorer la nature et le paysage, les ressources en espèces, habitats, éléments naturels et environnementaux caractéristiques, a été reconnue dans la législation, depuis le milieu du XIXème siècle. Depuis lors, une multitude de lois et d’instruments réglementaires et d’autres mesures formelles a été promulguée pour compléter les dispositifs de conservation de la nature dans cet État. Cette législation a permis la création d’organes qui sont financés par l’État et qui sont responsables de la protection de la nature et de la conservation des paysages. Ces organes ont alors pu désigner des zones dans lesquelles la conservation de la nature était une priorité. Néanmoins, seuls les réseaux écologiques directement issus des directives européennes (directive « Habitats » et directive « Oiseaux ») ont été intégrés dans la législation et dans les aménagements du territoire à l’échelle du Royaume-Uni. En Écosse, comme en Angleterre et au Pays de Galles, le Ministère chargé de la protection de l’environnement est appelé Department of Environment, Transport, and the Regions (DETR). Ce ministère et, plus particulièrement, le Scottish Natural Heritage (SHN : organisme financé par le gouvernement, créé en 1992) ont en charge les mécanismes de conservation de la vie sauvage et des paysages tels que la création de Réserves et de sites protégés, la régulation de certaines activités (par un système de licence), l’éducation et l’encouragement à des pratiques de gestion favorables à la vie sauvage, grâce à une combinaison de conseils, de soutiens, de compensations et d’incitations. 3.4.5.2. Situation de la conservation de la nature dans l’aménagement du territoire L’Écosse contient de grandes zones naturelles, toutefois, il n’existe plus que peu de surfaces forestières naturelles qui sont réduites à de simples îlots (en général moins de 10 ha). En termes écologiques, ces habitats sont fragmentés et en général depuis plus d’un siècle. Le SHN doit alors agir pour conserver ces espaces et lutter contre la dégradation de ces milieux. Il est recommandé alors de : • Conserver et d’étendre les îlots encore existants de forêts tempérées et boréales qui s'étaient développées en Écosse, depuis la dernière époque glaciaire ; France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 145/239 • D’augmenter la proportion de forêts "semi-naturelles" dans les forêts de production écossaises de manière à optimiser les avantages (conservation de la nature et loisirs) apportés par ces types de terrains "boisés" et d’établir un réseau cohérent de terrains boisés indigènes pour relier les fragments existants. 3.4.5.3. Critères utilisés pour l’élaboration d’un Réseau Écologique Un plan du réseau forestier, connectant l’ensemble des forêts semi-naturelles d’Écosse a été élaboré et proposé. Ce réseau est composé de la manière suivante : • Des zones centrales ou habitats de taille convenable, • Des liaisons, souvent sous la forme de jalons ou de couloirs, • Des habitats nouveaux ou recréés au sein de la matrice, afin de renforcer le réseau existant, • D’autres éléments comme des couloirs à l’intérieur d’un habitat, des zones tampons adjacentes aux zones centrales. Les éléments essentiels du réseau sont les forêts naturelles existantes et les éléments forestiers linéaires. Les grandes parcelles décrites comme des zones forestières centrales sont un élément majeur du réseau et peuvent être boisées à 30%. Elles peuvent aussi comprendre des zones semi-naturelles, des forets plantées et gérées ainsi que certaines zones boisées urbaines. Une politique d’extension de ce réseau est proposée, selon l’ordre suivant : 1/ laisser subsister et conserver les bois existants ; 2/ les étendre ; 3/ établir de grands bois à partir de groupes de terrains boisés existants ; 4/ développer des liaisons à partir des bouquets d’arbres linéaires existants. Des priorités de développement ont été proposées pour la création de nouveaux éléments et la restructuration des grandes plantations. Il semble possible de proposer des liaisons paysagères, par exemple dans les plaines inondables et sur les berges des cours d’eau, de nouvelles lignes d’arbres et des liaisons sur les flancs des vallées et des escarpements. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 146/239 3.4.5.4. Élaboration du Réseau forestier La constitution du réseau écologique forestier nécessite la mise en place de plusieurs étapes telles que : 1/ la définition claire du concept et des étapes pour mettre en place un réseau écologique, 2/ une discussion avec les pouvoirs publics et les groupes d’intérêt concernés, afin d’aboutir à un engagement commun, 3/ la fourniture d’informations, de matériel éducatif et promotionnel, 4/ l’élaboration d’un politique forestière appropriée, 5/ l’utilisation et le développement des possibilités découlant de la politique agricole, 6/ l’intégration dans la politique environnementale et l’aménagement du territoire, 7/ la création de liens et d’initiatives conjointes avec les autres organes compétents, 8/ une exploration des nouvelles correspondances d’accès et de loisirs, 9/ des recherches, mais aussi des suivis, une surveillance et une révision. Le Réseau Écologique ainsi défini doit faire l’objet d’un programme de mise en œuvre qui doit être fondé sur : • un programme national définissant les perspectives et les principes à long terme ainsi que les moyens d’établir le partenariat nécessaire pour soutenir l’activité locale, • l’élaboration de lignes directrices locales au niveau du district, destinées à piloter l’évolution du réseau sur le terrain et à adapter les grands principes centraux aux conditions locales. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 147/239 3.5. LA PRISE EN COMPTE DES RESEAUX ÉCOLOGIQUES A L’ÉCHELLE LOCALE 3.5.1. Identification des ruptures écologiques et des corridors en Isère 3.5.1.1. Définition et présentation du concept de RE en Isère Département situé dans un contexte montagnard et au niveau du piémont septentrional de l’arc alpin, l’Isère présente des territoires d’une grande richesse biologique. Du fait de cette situation géographique, la région Rhône-Alpes joue un rôle très important dans les flux migratoires de la faune à travers l’arc alpin et plusieurs pays européens. En effet, les massifs montagneux boisés et la vallée du Rhône constituent des axes de déplacement d’importance majeure pour la faune européenne : la colonisation naturelle du lynx venant de Suisse, du loup venant d’Italie, les déplacements de bouquetins, de loutres et de grands rapaces (Aigle royal, Gypaète barbu) témoignent de ce phénomène. C’est pourquoi la région Rhône-Alpes a une position tout à fait essentielle dans la protection et la sauvegarde d’un grand nombre d’espèces sauvages : ce territoire doit garantir la libre circulation de la faune, assurer la survie de la faune et de la flore alpines, tout en permettant les échanges vers le Sud et l’Est de l’Europe. la coopération interdépartementale est donc indispensable pour rétablir les liaisons entre les massifs préalpins et pour assurer la traversée de la vallée du Rhône en aval de Lyon. Néanmoins, les vallées présentent une occupation du sol fortement anthropisée (infrastructures de transport, expansion de l’urbanisation) et qui ne cesse de s’intensifier, notamment à la périphérie des grandes villes telles que Grenoble. Le département de l'Isère est à la fois montagnard, très urbanisé et rural. Il héberge plus d’un million d’habitants avec une densité très forte de 126 habitants au km2. D’autre part, ce département a perdu plus de 50% des zones humides et des forêts alluviales en 20 ans alors que ces types de zones étaient autrefois largement présents sur le territoire. Les grands espaces naturels tels que les Bauges, la Chartreuse et le Vercors se retrouvent peu à peu isolés et déconnectés. Sans liaison écologique, le déplacement des espèces animales et végétales se raréfie et les échanges de populations et de gênes ne peuvent plus se réaliser. C’est pourquoi, le Conseil Général de l’Isère a commandé une étude au Bureau d’étude ECONAT de Guy Berthoud. L'objectif est d’identifier et de dresser la liste des points noirs et des zones de conflits (obstacles) qui entravent le déplacement des espèces. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 148/239 3.5.1.2. Méthode pour la réalisation du REDI : Face à la perte d’espaces naturels à haute valeur écologique, le Conseil Général de l’Isère a mis en place un politique des Espaces Naturels Sensibles visant à améliorer la connaissance du patrimoine naturel isérois, à préserver les noyaux de biodiversité en assurant la maîtrise foncière ou d’usage d’une centaine de sites naturels en 2005, avec la participation des collectivités locales. Le Conseil Général a aussi élaboré un Document d’objectifs prioritaires départemental (DOP), en faveur de la faune sauvage, qui fait l’objet d’un plan d’action mené en relation avec le Centre Ornithologique Rhône-Alpes, pour des opérations de sauvetage des amphibiens et la fédération départementale des chasseurs, pour la protection du Tétras lyre. Les espaces naturels présents dans les vallées subissent de fortes dégradations, par la fragmentation des habitats générée par les infrastructures de transports, mais aussi par une agriculture de plus en plus intensive. À l’inverse les zones montagneuses et collinaires ont pu conserver d’importantes surfaces de milieux naturels favorables au développement d’une faune et flore diversifiées et parfois abondantes. Le Bureau d’étude ECONAT a donc réalisé, en 2001, une étude sur le Réseau Écologique Départemental de l'Isère (REDI) pour le compte du Conseil Général. Le REDI est construit à partir d’une modélisation théorique de la structure paysagère, des biotopes remarquables, des continuums et des corridors ainsi que d’une procédure de validation par la collecte d’informations auprès des personnes ressources et sur le terrain. Cette étude a pour but de réaliser des cartes et de prendre en compte les exigences écologiques des espèces dans les documents d’urbanisme et l’aménagement du territoire du département. La modélisation du REDI s’effectue en quatre étapes : • Étape 1 : Analyse de la fragmentation paysagère par cartographie des obstacles naturels (rivières, falaises) et artificiels (routes, canaux, urbanisation). Cette étape va fournir le découpage en secteurs écologiques qui représentent des unités fonctionnelles liées à l’état de la fragmentation du paysage. • Étape 2 : Localisation des habitats remarquables servant de zones "réservoirs" pour les différents groupes faunistiques. Ces milieux particuliers sont identifiables par leur haute biodiversité, l’importance des populations d'espèces présentes ou leur surface exceptionnelle. Ils sont généralement connus par des inventaires ou des bases de données officielles (ZNIEFF, Natura 2000). • Étape 3 : Identification des continuums propres à chaque groupe faunistique. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 149/239 Les continuums écologiques désignent l’ensemble de milieux favorables, à court et à long terme pour les espèces caractéristiques d’un groupe faunistique. Chaque continuum correspond au domaine d’extension potentiellement utilisable par ce groupe. Les continuums et les zones de développement autour des réservoirs sont calculés à l’aide d’un algorithme de calcul du « coût de déplacements » d’une espèce prenant en compte les degrés de pénétrabilité des milieux et des distances pouvant être parcourues par l’espèce (ECONAT, Conseil Général de l’Isère, 2001). • Étape 4 : Identification du réseau de corridors. À partir des pôles de dispersion (réservoirs), se créent des axes de connexion préférentiels (les corridors), variables en fonction des capacités locomotrices et des préférences écologiques des divers groupes faunistiques. Le mode recherché de réseau écologique résulte de la synthèse des informations réunies dans les étapes 1 à 4. Un réseau écologique ainsi défini reste une abstraction théorique d’un phénomène très complexe, mais il fournit un modèle satisfaisant dans la mesure où il permet d’expliquer la majorité des échanges et des évolutions de populations animales observées. 3.5.1.3. Éléments constitutifs du réseau écologique : Répondant aux mêmes critères que ceux définis au niveau européen, le Réseau Écologique Départemental de l’Isère (REDI) identifie un certain nombre d’éléments constitutifs tels que : • Des Zones nodales ou Réservoirs d’habitats (réservoirs dits prioritaires, espaces protégés) Il s’agit de milieux naturels de bonne qualité et de surface suffisante pour conserver une bonne fonctionnalité. Ce sont des zones biologiquement riches, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif, dites également « zones de réservoirs » ou « zones sources ». • Des Corridors écologiques : des liaisons écologiques doivent être créées, ou restaurées afin d’assurer la connexion entre les zones nodales. Il s’agit de zones formées par les espaces naturels utilisés par la faune et la flore pour se déplacer pendant un cycle de vie complet. Exemple : les couloirs de migration des oiseaux, cheminement des amphibiens pour aller se produire dans une mare au printemps, passages utilisés par les ongulés pour se nourrir, gagner les zones de rut ou d’hivernage. • Des zones de développement : Il s’agit de zones constituées d’espaces transformés ou dégradés, mais qui restent potentiellement favorables à la présence des espèces spécialisées. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 150/239 • Des Points noirs ou zones de conflits (obstacles) : Il s’agit de zones accidentogènes entre la faune et les infrastructures de transport ainsi que de zones où des obstacles existent (naturels ou non) et ont été localisés. • Des continuums écologiques : Il s’agit d’espaces formés par des ensembles d’espaces privilégiés dans lesquels peuvent se développer des métapopulations grâce à des échanges permanents. Ils comprennent tous les éléments d’une même unité paysagère, parfois très fragmentés, mais en connexion et suffisamment proches les uns des autres pour que les échanges faunistiques se maintiennent (exemple : un continuum forestier). • Des zones d’extension : Il s’agit de zones potentiellement intéressantes pour la faune, mais actuellement non accessibles. 3.5.1.4. Objectif du REDI Le REDI a pour but de produire des cartes du département au 1/25000ème. Ces cartes localisent et identifient les réservoirs d’habitats, les corridors, les zones de conflit et délimitent des zones de continuums. L’ensemble de ces zones doit être pris en compte dans les futurs projets d’aménagement et de planification du territoire. La vérification du réseau provisoire se fait à partir d’images satellites SPOT (afin d’actualiser les informations fournies par la couverture Corine land cover). Ces cartes permettent d’établir la base de données utile pour définir les principaux enjeux et les zones problématiques existantes en Isère. Des visites de terrain sont ensuite nécessaires pour la validation du réseau pour vérifier la pertinence des informations collectées auparavant. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 151/239 Carte 14 :Le Réseau Écologique Départemental de l’Isère (REDI) France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 152/239 Carte 15 : Identification des principaux axes de déplacement pour la faune en Isère Carte 16 : Identification des principaux enjeux pour le maintien des corridors biologiques en Isère France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 153/239 3.5.2. Préserver un continuum forestier : Le réseau écologique du PNR de l’ Oise Pays de France 3.5.2.1. La Charte du PNR : une position géographique particulière et des objectifs prioritaires Il s’agit d’un Parc Naturel Régional (PNR) relativement récent : sa création par décret date de janvier 2004. Localisé au Nord de la région Ile-de-France, ce parc est situé en bordure d’une zone d'urbanisation intense. Cette position géographique particulière, mais aussi ses caractéristiques naturelles (plus de 20 000 ha de massifs boisés) lui permettent de s’inscrire dans un continuum forestier important. Les grandes forêts du Nord de la France "relient" ces espaces naturels d’Ile-de-France à ceux de Picardie et des Ardennes. Ces forets sont d’une grande richesse biologique et ceci est particulièrement visible au niveau de sa grande faune (belles populations de cervidés, notamment de Cerf élaphe) issue de son histoire d’anciens territoires de chasses royales. La grande faune constitue donc un enjeu majeur de cette région, préoccupe et mobilise des différents acteurs locaux (chasseurs, scientifiques, protecteurs de la nature…). Hors actuellement, ces populations sont menacées de consanguinité, par un manque d’échanges avec les autres populations de cervidés des régions alentour. En effet, les échanges populationnels permettent de garantir un pool génétique suffisant pour maintenir de manière durable ces populations. Cette inquiétude constitue un point de départ important de la sensibilisation, point qui a été pris en compte lors de l’élaboration de la charte du PNR, ce qui a permis d’inscrire les corridors biologiques parmi les grands objectifs de la charte. Préservation, conservation et renforcement des continuités écologiques sont les objectifs majeurs de la mise en place de corridors, afin de garantir les échanges et les continuités entre et au sein des populations, dans les régions voisines, à travers différents programmes d’actions de réseaux écologiques complémentaires. Parmi ces programmes, on distingue : • Une trame forestière ; • Une trame de landes ; • Une trame de zones humides et de mares ; • Un réseaux de sites d’hivernage et de reproduction des chauves-souris du PNR Les chauves-souris représentent un fort enjeu pour le PNR. Autrefois présentes au sein du parc, des espèces emblématiques et relativement menacées comme le petit Rhinolophe, fréquentaient les quelques cavités et anciennes carrières du PNR. Mais aujourd’hui, cette espèce, présente dans les régions limitrophes du PNR, a totalement disparu du territoire parc (disparition des sites d’hivernage et de reproduction, modification des zones de France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 154/239 chasse). C’est pourquoi, le retour naturel de ces espèces est un projet qui tient une place toute particulière au sein du parc. 3.5.2.2. Mise en place d’un Réseau de landes sur le territoire du Parc Au préalable à la mise en place d’un réseau de corridors, il est impératif de faire le bilan des connaissances, tant d’un point de vue écologique, mais aussi d’un point de vue géographique et social. C’est dans ce cadre que le parc a tout d’abord réalisé : • Une identification concrète des corridors, via les documents d’urbanisme, • Des études plus fines et approfondies, afin de caractériser ces corridors sur le terrain, • Des études cartographiques de ces corridors, • Des diagnostics de corridors (en cours, étude qui s’intègre dans une problématique de Réseau Écologique plus large), • Une prise en compte de groupes d’espèces cibles (et notamment des groupes tels que les amphibiens ou les orthoptères). Ces études permettent ensuite d’identifier les capacités de dispersion des espèces faunistiques (telles que l’entomofaune). La capacité de dispersion caractérise les distances minimales et maximales pouvant être parcourues par les différentes espèces. Ces distances déterminent précisément la connectivité biologique de tous ces milieux de landes, au sein d’une matrice forestière. Mais comment maintenir les îlots de landes (plus ou moins restreints en surface) afin de garantir une viabilité de ce réseau de milieux particuliers ? Les distances entre îlots ne posent pas de gros problèmes d’un point de vue floristique (diversité des cortèges floristiques et dynamique d’une végétation de lande), mais cela devient problématique pour le maintien des populations d’insectes. Les réseaux écologiques spécifiques : les landes, les pelouses sèches et les zones humides Les landes constituent des milieux emblématiques au niveau de la Région picarde. En effet, ces milieux, historiquement présents dans ces territoires, voient leur surface toujours diminuer. Il est dont impératif de rendre fonctionnel un réseau de landes au sein du parc et de ne pas agir uniquement sur le site en particulier, mais aussi sur les connectivités biologiques. Au départ, les landes représentaient près de 1/5ème des sites remarquables d’Ile-de-France. Espaces Naturels de France (ENF) a ainsi prévu de mettre en place un programme France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 155/239 européen LIFE : il s’agissait de mettre en place un programme d’action sur les landes atlantiques. Ce programme nécessitait une vraie réflexion, véritable point de départ de l’étude : avec des recherches bibliographiques, des inventaires de terrain, la mise en place de collaboration entre différents partenaires locaux et notamment avec l’ONF (car la majeure partie de landes sont situées en forêts domaniales sous tutelle de l’ONF), l’association de préfiguration de création du PNR de l’Oise Pays de France afin d’engager un ensemble d’actions LIFE / Landes. Néanmoins, ce programme ne verra pas le jour, le retard pris sur le programme européen Natura 2000 a dû mobiliser l’ensemble des acteurs vers d’autres préoccupations plus pressantes. Cependant, ce programme LIFE servira de base à l’instauration d’une dynamique en faveur des landes. Ces milieux à forts enjeux patrimoniaux font partie des objectifs de conservation et de protection des milieux naturels se trouvant au sein du périmètre du PNR. Les landes constituent donc un véritable enjeu écologique sur des surfaces adéquates à la mise en place d’une réelle connectivité. Un autre travail est en cours d’élaboration sur le même modèle : le réseau de zones humides et de mares du Parc. Ce travail suit le schéma d’analyse déjà engagé sur les réseaux de landes. Il a pour objectif de sauvegarder les mares forestières (préservation de certaines espèces emblématiques et menacées, lutte contre le comblement). Les pelouses sèches sont quant à elles plus limitées. Elles sont localisées en majorité sur de petites bandes réduites sur les coteaux de la vallée de l’Oise, mais leurs surfaces se sont considérablement réduites (disparition des pratiques agricoles traditionnelles qui géraient et entretenaient le milieu, comme le pâturage). Ces milieux ont quasiment disparu du périmètre du parc, ce qui pose de réelles questions sur la survie de leurs espèces typiques. Un autre type de réseau écologique en faveur des insectes Les problèmes de connectivité ont été étudiés plus précisément par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie. Une étude sur une population d'un papillon (le damier de la succise - Euphydrias aurinia) a révélé que, malgré des interventions cohérentes de gestion de chacun des sites (Mesures Agri-Environnementales) où l’espèce était présente, ce papillon ne fréquente plus aujourd’hui ces sites (problème de connectivité entre les sites et donc de fonctionnement des métapopulations). Cette constatation a permis de mettre en exergue la nécessité de communiquer et de coordonner les actions, mais aussi d’intégrer tous les acteurs locaux à une démarche de protection et de gestion durable des pelouses sèches, et donc la mise en place d’un projet ambitieux du Conservatoire : « Réseau de sites / Réseau d’acteurs ». France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 156/239 Concernant la mise en place d’un réseau de landes, le problème se situe au niveau de la connaissance. En effet, les espèces caractéristiques de ces milieux sont peu connues et leur capacité de dispersion d’une lande à une autre n'est pas bien maîtrisée. Ces manques importants sont peu à peu comblés par des recherches bibliographiques et la mise en relation des différents partenaires et gestionnaires de sites (partage d’expériences). On a donc besoin actuellement d’une certaine coordination de manière à ne plus seulement sauvegarder, mais aussi anticiper les besoins. Il ne faut plus penser la protection de l’environnement, des espèces et des espaces naturels comme une collection de sites remarquables, mais comme un ensemble de sites fonctionnels et interconnectés entre eux, s’intégrant parfaitement dans un réseau écologique de plus grande ampleur. Une coordination nationale sur la problématique de connectivité biologique est indispensable. 3.5.2.3. Méthode classique de mise en place d’un réseau de sites et de couloirs biologiques 1/ Sélection de quelques espèces cibles (espèces pas forcément remarquables ni protégées, ni menacées), mais des groupes d’espèces aux exigences particulières bien identifiées tels que les amphibiens, l’entomofaune, la grande faune, les petits mammifères forestiers) ; 2/ Travail de synthèse cartographique sur SIG (Système d’Information Géographique) : localisation des corridors, évaluation de la perméabilité des différents milieux permettant d’identifier des couloirs biologiques, évaluation et calcul des capacités de dispersion de chaque espèce ou de chaque groupe d’espèces ; 3/ Actions concrètes en faveur d’un territoire fonctionnel : travaux en collaboration avec les partenaires et institutionnels locaux, chambre d’agriculture, Conseil Régional, DIREN, propriétaires privés, communes et communautés de communes, afin de mettre en place des outils adaptés pour conserver ou créer des corridors (création de bandes enherbées, recréation et entretien de haies). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 157/239 Constat : certaines parcelles fournissent une forte contribution au fonctionnement de ce réseau alors que d’autres nécessitent la mise en place d’actions complémentaires (cf. logique de réseau au sein du Conseil Général avec une politique de mise en réseau des Espaces Naturels Sensibles du département). Méthodologie employée pour la mise en place d’un réseau de landes 1/ identification des secteurs de landes (sorties de terrain et photos aériennes), 2/ évaluation de l’âge de peuplements (recherches et comparaison de cartographies anciennes/récentes) 3/ identification et caractérisation des espèces rencontrées (faune/flore), 4/ évaluation du recouvrement des strates arborescentes/arbustives, 5/ identification des espèces envahissantes des landes (localement surtout la fougère aigle). Chaque étape fait l’objet d’une synthèse cartographique, sur SIG. Travaux sur les couloirs et corridors biologiques : comment fonctionnent-ils ? Faire une campagne de sensibilisation et d’information : dispenser un soutien technique sous forme de fiches actions distribuées aux communes et aux particuliers, de manière à expliquer les aménagements à réaliser. Ces fiches sont réalisées en partenariat avec des opérateurs fonciers tels que l’Agence des Espaces Verts de la Région Ile-de-France (AEV), la Société d’Aménagement Foncier et d'Établissement Rural (SAFER) et le Conseil Général. Décliner le programme d’actions sur la maîtrise foncière. Les outils disponibles pour la mise en place de ces corridors Réglementairement, les documents d’urbanisme locaux doivent être compatibles avec la charte du PNR. Cette formulation permet donc de préserver certaines liaisons ou corridors de toute nouvelle urbanisation. D’autre part, afin de mener à bien sa politique de protection du patrimoine naturel et de rétablissement des couloirs écologiques, le parc réalise un certain nombre d’études fines et précises. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 158/239 Afin d’assurer l’efficacité de ces liaisons, ces études sont ensuite prises en compte par un ensemble d’intervenants situés dans et hors du parc, tels que les communes, les administrations, les gestionnaires des réseaux ferrés et les aménageurs. C’est pour cette raison que le parc associe les communes voisines de son territoire à cette démarche. Il s’implique également dans les réflexions sur les corridors au niveau régional et interrégional. 3.5.2.4. Obstacles rencontrés et difficultés pour la mise en place de réseau écologique au sein du Parc : Obstacles à la mise en place de couloirs biologiques : le phénomène de cabanisation Ce phénomène a pris une grave proportion au sein du périmètre du parc. Des cabanons, puis de véritables maisons d’habitation, sont situés en zone ND ou NC de plans locaux d'urbanisme (PLU), c'est-à-dire des espaces agricoles ou naturels normalement non constructibles. Après une étude plus précise des documents d’urbanisme et l'identification des couloirs, certaines voies privilégiées de déplacement d’espèces (notamment de la grande faune) sont localisées sur ces terrains. L’urbanisation et plus précisément la pause de clôtures rendent impossibles tout déplacement et tout franchissement de ces zones. Certains couloirs sont définitivement bloqués par une parcelle. Le parc travaille alors à une meilleure maîtrise foncière par l’acquisition de ces terrains. Il faut donc faire une liste précise : – Des parcelles à acquérir ; – Des parcelles dont le classement dans les documents d’urbanisme est à modifier ; – Des parcelles pour lesquelles une simple réglementation en ce qui concerne les clôtures est à assurer. Différents types d’opposition pour la mise en place de ces couloirs biologiques ? Des difficultés au niveau des Chambres d’Agricultures et de structures représentant les forestiers, car l’aménagement d’un réseau de sites fonctionnels entraîne une facilitation des déplacements de la grande faune avec parfois une augmentation du taux de "dégâts" dans certains sites autrefois isolés, mais aussi des inquiétudes face aux problèmes de collisions sur les axes routiers avec la grande faune. D’autre part, une opposition peut être aussi rencontrée lorsqu’il s’agit de propriétaires directement concernés par les tracés de couloirs biologiques. L'avantage d’une structure de type PNR est que les communes qui révisent leur document d’urbanisme (PLU), la consultent quasiment systématiquement. Par ailleurs, il existe une France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 159/239 possibilité avec la SAFER d’utiliser le droit de préemption sur des espaces à forts enjeux écologiques (type couloirs). Mais il existe quelques difficultés d’action lors certains aménagements ou entretiens d’infrastructures de communication telles que les routes et les voies ferrées. Lorsqu’un réaménagement est prévu (doublement d’une voie, réalisation et mise en place d’une barrière centrale de protection, pause de clôtures le long d’une voie ferrée…), les travaux entrepris ne mesurent pas l’enjeu écologique de ces nouveaux aménagements : ils sont réalisés sur des infrastructures existantes qui ne nécessitent pas d’enquête publique. Dans ce cas précis, il est difficile d’agir a priori pour que ces dispositions prennent en compte les réseaux écologiques. Les difficultés à mettre en œuvre des réseaux écologiques peuvent se résumer ainsi : 1/ le manque d’outils juridiques et réglementaires en matière d’aménagement de corridors ; 2/ le manque d’impulsion politique de manière à communiquer sur la nécessité de conserver et créer des réseaux écologiques (RE) ; 3/ l’absence de reconnaissance et de prise au sérieux des porteurs de projet d'un RE de la part de certains acteurs (quand il s’agit d’un chef de projet autre qu’un institutionnel) ; 4/ l’absence de données précises sur la biologie de certaines espèces ou groupe d’espèces caractéristiques de milieux remarquables ; 5/ le manque de coordination et de communication entre les gestionnaires de milieux naturels, les propriétaires de sites et les partenaires institutionnels. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 160/239 Carte 17 : Les Réseaux Écologiques du PNR de l’Oise Pays de France France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 161/239 3.5.3. Le Luxembourg et la Belgique : une expérience transfrontalière 3.5.3.1. Origine du projet de Réseau transfrontalier Soucieux de développer sur leurs territoires un Réseau Écologique (RE) susceptible d’être intégré au réseau écologique paneuropéen (REP), le Ministère de l’Environnement luxembourgeois et le Ministère wallon de l’Agriculture et de la Ruralité sont à l’origine de l’élaboration d’un Plan de Base Écologique et Paysager Transfrontalier (PBEPT). Ce projet s’appuie sur une intégration des systèmes nationaux et régionaux des deux pays concernés en matière de protection de la nature. Ce plan est un schéma intégrateur des données existantes qui sont présentées à l’échelle 1/25000ème : cela lui donne avant tout une fonction de cadre de référence et de synthèse pour tout projet d’aménagement et d’utilisation du sol. 3.5.3.2. Méthodologie Après la réalisation de la synthèse bibliographique, de la compilation des données des inventaires et de la comparaison juridique des outils de gestion des territoires transfrontaliers, la constitution d’un Réseau Écologique transfrontalier est devenu possible. Collecte des données et Aperçu général du mise en commun territoire d’étude ANALAYSE ET DIAGNOSTIC 1. LE RESEAU ECOLOGIQUE 2. LE PAYSAGE 3. LES CONTRAINTES • Historique • Cartographie • Diagnostic • Cartographie • Affectation du sol • Cartographie • Fiches • Utilisation du sol • Base de donnée paysagères descriptives Définition d’OBJECTIFS Figure 4 : Étapes de réalisation du Plan de Base Écologique et Paysager Transfrontalier entre la Wallonie et le Luxembourg (PBEPT) Ce Réseau implique la mise en place de campagnes de terrain pour réaliser des diagnostics de territoire (et évaluer les pressions locales, économiques et sociales), mais aussi des diagnostics de paysage (état des paysages, conservation de la nature). France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 162/239 Une fois cette première phase réalisée, il faut identifier les espaces susceptibles de remplir les fonctions suivantes : • Zones centrales ou noyaux (fonction de conservation de la nature prioritaire) • Corridors (fonction de liaisons écologiques) • Éventuellement localisation des arbres isolés • Zones où des obstacles existent (naturels ou non) Ces quatre types de zones sont les éléments de base pour la constitution d’un Réseau Écologique. 3.5.3.3. Objectifs de ce Réseau écologique transfrontalier Réalisée sur 4 communes, cette étude pilote a pour vocation de s’étendre à d’autres communes et à de plus larges échelles. Cette étude permet d’évaluer la pertinence de la démarche et devrait conduire à la création d’outils adaptés. Cette démarche doit ensuite permettre de définir une stratégie favorable à la conservation de la nature et au maintien de la qualité des paysages. Une fois la cartographie réalisée au 1/25000ème, il est possible d’identifier géographiquement chacune des zones cœurs, des zones tampons, des zones d’extension, des corridors et des points noirs d’un territoire donné. Ces cartes peuvent alors être utilisées dans le cadre de projets d’aménagement qui devront prendre en compte les espaces naturels présents. Ce Réseau transfrontalier a pour vocation de : • Développer un RE susceptible d’être intégré dans le REP ; • Freiner la banalisation des paysages et l’érosion de la biodiversité ; • Cartographier les éléments du réseau actuel et potentiel ; • Trouver des programmes de soutien pour financer le RE : voir le programme Interreg III (programme européen en faveur de la coopération des régions de l’Union européenne (UE) et dont l’objectif est de « renforcer la cohésion économique et sociale dans l’UE ainsi que le développement équilibré des territoires ») France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 163/239 Carte 18 : Un Réseau Écologique transfrontalier entre le Luxembourg et la Wallonie France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 164/239 3.5.4. Les Plans Communaux de Développement de la Nature de la Région Wallonne Les Plans Communaux de Développement de la Nature (PCDN) visent à maintenir, à développer ou à restaurer la biodiversité au niveau communal en impliquant tous les acteurs locaux et après avoir dégagé une vision commune de la nature et de son avenir, au niveau local. 3.5.4.1. Historique PCDN Un an après la conférence internationale de Rio, en juin 1993, la Fondation du Roi Baudouin lançait vers les communes wallonnes un premier programme pilote "les contrats biodiversité : vers un développement durable en Wallonie". L'objectif était de sauvegarder et/ou développer la diversité naturelle au niveau communal, en concertation étroite avec tous les acteurs et en tenant compte du développement économique et social de la collectivité. À l'occasion de l'Année Européenne de la Conservation de la Nature en 1995, la Région wallonne a emboîté le pas à la Fondation Roi Baudouin en adaptant et amplifiant la démarche à un plus grand nombre de communes : les Plans communaux de développement de la nature (PCDN) étaient nés. La philosophie des PCDN est identique à celle des contrats biodiversité, mais le développement de la biodiversité se fait au travers d'une nouvelle grille de lecture : le "réseau écologique". 3.5.4.2. Le réseau écologique Ce réseau est composé de 3 types d’espaces clairement définis tels que : • des zones centrales : dans lesquelles la conservation de la nature est prioritaire sur les autres fonctions ; exemple : les réserves, • des zones de développement ou de restauration des valeurs naturelles : dans lesquelles la conservation des espèces et de leur biotope est compatible avec une exploitation économique, moyennant certaines précautions ou réaménagements ; exemple: les forêts de production qui, lorsqu'elles sont exploitées en tenant compte de leur fonction d'accueil pour la flore et la faune, assurent la protection des espèces strictement forestières : plantes, oiseaux, insectes, organismes décomposeurs... France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 165/239 • des zones de liaison (couloirs de liaison) qui permettent les migrations et les échanges entre les populations de ces divers milieux. exemple : les relais ponctuels, vieux arbres, haies, rangées d'arbres et les vergers, talus herbeux, bords des champs, mares, fossés à eau douce et les couloirs de liaison en fond de vallées encaissées, rivières, voies ferrées désaffectées. Cet outil doit permettre d'instaurer une prise en compte de la nature dans et hors des réserves, ce qui signifie sur l'ensemble du territoire. Cet ensemble se caractérise par son occupation et son utilisation pour les activités humaines (agriculture, sylviculture, urbanisation, vie économique et industrielle, tourisme et loisirs). 3.5.4.3. Le PCDN en action Cette nouvelle prise en compte du patrimoine naturel doit donc passer par les acteurs locaux. Début 1995, le premier appel à projets était lancé. Actuellement, les PCDN sont en place dans une quarantaine de communes en Région wallonne et cinq nouveaux seront initiés en 2006. Chaque commune élabore et développe son propre plan, selon les caractéristiques des milieux et des acteurs présents sur son territoire. Chaque plan contient au moins deux piliers pour mettre en œuvre cette évolution locale : • la concrétisation des projets avec les acteurs concernés (mares dans les écoles, vergers, haies, mesures agri-environnementales avec les agriculteurs, jardins naturels chez les particuliers, le maintien et la gestion des réserves naturelles, les opérations "combles et clochers" et "bords de routes"... C'est le pilier conservation et développement du réseau écologique communal. • la sensibilisation continue de l'ensemble de la population, parmi lesquels une grande partie d'acteurs qui ne sont pas encore partenaires du PCDN et qu'il reste à convaincre : c'est le pilier information, sensibilisation, éducation de la population en général et de certains publics cibles. En matière de biodiversité, l'état actuel montre un bilan plutôt positif quant aux projets développés ayant trait à la nature. Ces projets sont très nombreux et très variables d'une commune à l'autre, de nombreux partenaires différents y participent. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 166/239 Ils touchent vraiment à l'ensemble des milieux qui constitue un territoire : arbres, haies, vergers, champs, forêts, jardins, parcs et espaces verts, mares, zones humides et rivières, carrières, zones industrielles, abords de complexes sportifs, combles et clochers, bords de routes, .... sans oublier les sites de grand intérêt biologique tels que les réserves naturelles, les zones humides d'intérêt biologique, les cavités souterraines d'intérêt scientifique (chauves-souris), etc. En conclusion, on peut dire que le PCDN est une démarche volontaire qui se préoccupe aussi bien de nature ordinaire qu'extraordinaire. Pour ce faire, il vise le changement des mentalités d'un maximum d'acteurs concernés (il y en a beaucoup plus que pour la seule nature dans les réserves) et le long terme. 3.5.5. Une nature urbanisée : la place des corridors dans le SCOT du Genevois 3.5.5.1. Historique d'une dynamique La charte d'aménagement de l'agglomération franco-valdo-genevoise voit le jour en 1996. Un Plan Vert-Bleu des réseaux environnementaux a ensuite été initié. Ce plan avait pour objectif de favoriser les interconnections entre les milieux naturels pour assurer la conservation des espèces végétales et animales. Par la suite, en 1999, une étude d'aménagement du secteur transfrontalier a été menée dans le secteur de Saint Julien en Genevois, Neydens, Archamps et Bardonnex. Cette étude a mis en lumière les caractéristiques du secteur comme étant : • Un des trois pôles de développement de l’agglomération multipolaire transfrontalière ; • Une zone à enjeux car à fort potentiel ; • Un pôle d’équilibre ; • Une zone de haute technologie. Mais une question reste ouverte : quel espace pour un corridor à grande faune ? Un élément de réponse réside en la conservation d'une fenêtre paysagère, une portion de la pénétrante rurale reliant Neydens à Bardonnex. 3.5.5.2. Objectifs de cette conservation Ce programme cherche à mettre en place des espaces corridors de manière à protéger des espaces de nature au sein même d’un tissu urbain, de manière à conserver un cadre de vie agréable, mais aussi à sauvegarder une nature fragile. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 167/239 Ce programme a pour objectifs : • la protection des paysages ; • le maintien de l'agriculture ; • l’accueil des activités de loisirs ; • de compléter le maillage écologique interne en direction des entités voisines ; • et l’établissement d’une liaison douce entre Saint Julien en Genevois et le site d'Archamps. Une esquisse de solution pourrait donc prendre la forme d'un réseau agro-environnemental cohérent, tissé sur la grande maille du Plan Vert-Bleu, permettant d’enrichir la faune et la flore du territoire en continuité avec la grande géographie du Salève, du nant de la Folle et des plateaux, le tout au cœur d'un site de développement économique. 3.5.5.3. Les grandes étapes de la prise en compte des corridors Genevois 3.5.5.3.1. 2000 : schéma d'aménagement du Genevois Haut-Savoyard En 2000, le schéma d'aménagement du Genevois Haut-Savoyard définit des principes d'aménagement et de sauvegarde de la nature. Il est à l’origine de la création : • D’une trame verte régionale mettant en connexion, sous la forme d’un véritable réseau, les éléments du paysage ; • De coupures vertes ou espaces de respiration de la trame. Cette trame et ces coupures vertes obéissent au principe de continuité : les différents sites sont mis en réseau et communiquent entre eux, donnant ainsi la sensation d’un espace de liberté face au morcellement inhérent au système urbain. D’autre part, ces coupures vertes doivent mettre en place des liaisons douces au sein d’un système agricole respectueux de l’environnement. 3.5.5.3.2. 2002 : Le SCOT du Genevois Bien qu’ils ne soient pas désignés sous cette appellation, les « corridors biologiques » sont tout de même mentionnés dans le SCOT du Genevois. On peut ainsi les repérer sous différents points : • - La concentration de l'habitat : Limitation de la consommation d’espace : 500 ha pour le canton, pour les 15 ans à venir ; - 75 % de construction dans les centres ; - 25 % maximum dans les hameaux (limité à 1 ha dans la continuité du bâti). • Le maintien de l'agriculture : France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 168/239 - Protection des espaces d’une surface supérieure à 50 ha et des espaces vitaux pour les exploitations ; - Protection des sièges d’exploitation et des espaces nécessaires à leur fonctionnement (limite de constructibilité = 100m, angle de 120° vers la zone exploitée, passages réservés pour animaux…) ; - Préconisation des Zones Agricoles Protégées (ZAP) dans les documents d’urbanisme (type Plans Locaux d’Urbanisme - PLU). • - La protection de la nature : Préconisation, dans ses objectifs, d'une protection, d'une restauration et d'une mise en valeur systématique de la trame hydro-végétale (les continuités vertes) tant dans les espaces ouverts que dans les espaces construits, en déterminant quatre niveaux de protection des paysages naturels et ruraux ; - Préconisation de protection de couloirs faunistiques entre les massifs, en continuité de ceux déjà aménagés en Suisse par : ⇒ L’identification des passages utilisés (de part et d’autre de la frontière) ; ⇒ La définition des autres usages possibles, compatibles avec la flore et la faune. L’année 2002 est en outre la date de l’aboutissement de la réalisation de la carte de destination générale des sols. La notion de corridor biologique, si elle est évidente, s'avère néanmoins subtile. Bernard GAUD (Président de la Communauté de Communes du Genevois) apporte en outre un élément de réflexion intéressant : les corridors biologiques sont indispensables à la faune et la flore, mais aussi aux femmes et aux hommes qui vivent sur un territoire. Ils sont le point de contact entre la ville et la campagne. Une compatibilité reste malgré tout à trouver avec le développement économique et l’habitat. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 169/239 Carte 19 : La prise en compte des continuités vertes dans le SCOT Genevois France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 170/239 Annexes France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 171/239 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 172/239 Annexes 1 : Historique de la Conservation de la Nature en France Loi relative à la Protection des Monuments naturels, des sites à caractères artistiques, 1930 historiques, scientifiques, légendaires ou pittoresques (additif à cette loi en 1957 : pour permettre la création des Réserves Naturelles) Création de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (l’UICN), avec 68 États et les ONG, afin de : 1948 • Favoriser la Biodiversité ; • Favoriser l’utilisation rationnelle et équitable des ressources naturelles ; • Promouvoir le développement durable. 1960 Loi sur la création des Parcs Nationaux en France 1967 Décret instituant les Parcs Naturels Régionaux en France (44 parcs en 2005) 1970 Lancement du Programme MAB (Man and Biosphere) Création de la Direction de la Nature et des Paysages (DNP) au Ministère de l’Agriculture Création d’un Ministère chargé de la protection de la nature et de l’environnement (Ministère de l’Environnement) comprenant la DNP Conférence de Ramsar relative « aux zones humides d’importance internationale », dans le cadre du MAB, • 61 États membres, soit 800 sites représentant plus de 500 000 km2 ; 1971 • entrée en vigueur en 1975 ; • ratifiée en France en 1986, avec au total 22 sites pour promouvoir l’utilisation des zones humides, créer des réserves naturelles en zones humides, pour former des personnes capables de gérer ces zones, pour tenir compte des zones humides lors de l'établissement des plans d'aménagement du territoire. 1973 Conférence de Washington sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction, appelée CITES (Convention on International Trade of Endangered Species) qui réglemente le commerce de végétaux et d'animaux vivants ou morts, avec 3 annexes : • I : espèces ne pouvant pas faire l'objet de mouvements commerciaux ; • II : espèces pouvant faire l'objet de mouvements commerciaux avec permis d'exportation CITES et populations contrôlées ; • III : espèces pouvant faire l'objet de mouvements commerciaux avec seulement un permis d'exportation ; L’Union européenne impose des dispositions plus strictes : l'annexe II est divisée en 2 classes : • C1 : espèces protégées de tous mouvements commerciaux ("retour" à l'annexe I) ; • C2 : espèces pouvant être commercialisées avec contrôle scientifique de leur population (comme annexe II originel) ; La gestion de la CITES en France se fait au niveau : de la DNP du Ministère de l'Environnement, des DDAF, des Douanes, de l’ONC, de la Gendarmerie... Loi du 10 juillet 1973 sur les Espaces Classés Boisés ou espaces boisés à conserver qui interdit le défrichement et constitue des zones inconstructibles dans les documents d’urbanisme France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 173/239 1975 Création du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL) Loi du 10 Juillet 1976 sur la protection de la nature. Elle instaure : • La protection des espèces : liste nationale d'espèces protégées ; La prise en compte de l'environnement : études d'impact pour les aménagements ; • La protection des espaces avec : 1976 Les forêts de protection (elles peuvent désormais être des forêts périurbaines, forets qui participent au bien-être de la population) ; La création du statut de réserve naturelle et de réserve naturelle volontaire ; La création du statut d'APB (par le décret qui suit) ou APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope. Décret 25 novembre 1977, instituant les APB ("arrêtés de protection de biotope") : • Objectif : protéger, en conservant son biotope, une espèce animale ou végétale 1977 figurant sur la liste nationale des espèces protégées ; • Moyen : le préfet prend un arrêté interdisant toutes interventions néfastes. Directive européenne n°79/409/CEE du 2 avril 1979 dite Directive "Oiseaux" : • Objectifs : - protection, gestion et régulation des espèces d'oiseaux vivant naturellement à l'état sauvage sur le territoire européen, y compris les espèces migratrices ; - préservation des habitats de ces espèces. • Moyens : - instauration d'un régime général de protection des espèces d'oiseaux ; - désignation par les États membres de ZPS (Zones de Protection Spéciale) pour les habitats des espèces de l'annexe I et des espèces migratrices ; - réglementation de la chasse qui est permise pour les espèces de l'annexe II et pour des espèces migratrices ; - réglementation de la commercialisation pour les espèces de l'annexe III ; - interdiction des moyens et méthodes de chasse et autres formes d'exploitation cités en annexe IV ; - recherches scientifiques sur les sujets énumérés en annexe V. Les ZPS intègreront le réseau Natura 2000 (1992). Convention internationale (Nations Unies) de Bonn (Allemagne) du 23 juin 1979 sur les espèces migratrices. Les états signataires doivent : 1979 • accorder une protection immédiate aux espèces dites "en danger" de l'annexe I ; • conclure des accords internationaux pour la conservation et la gestion des espèces de l'annexe II ; • promouvoir la recherche sur les espèces migratrices. Convention de Berne (Suisse) du 19 septembre 1979, élaborée par le Conseil de l'Europe (Union Européenne et autres États européens) et États concernés par certaines espèces migratrices (Sénégal, Burkina-Faso, …) : • Objectif : conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe ; • Moyens : 500 espèces végétales et 580 espèces animales protégées : - flore : interdiction de coupe, cueillette et déracinage intentionnels et protection des habitats ; - faune : interdiction de capture, de destruction de l'habitat, de perturbation, de commercialisation, sauf les espèces seulement protégées ; • 4 annexes : - I : espèces de flore strictement protégées ; - II : espèces de faune strictement protégées ; - III : espèces de faune protégées ; - IV : moyens et méthodes de chasse et autres formes d'exploitation interdits. Elle a été ratifiée par la France en 1992. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 174/239 3 février 1981 : Convention Ministère Environnement - Ministère de l’Agriculture et l’ONF permettant la mise en place de Réserves Biologiques Domaniales (RBD) et de Réserves 1981 Biologiques Forestières (RBF). Arrêtés du 17 avril 1981 : Première liste nationale des oiseaux et des mammifères protégés Arrêté du 20 janvier 1982 : Première liste nationale des plantes protégées Le Ministère de l'Environnement crée les ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, 1982 Floristique et Faunistique), il s’agit d’un outil de connaissance du territoire, mais ce n'est pas un outil de protection : • ZNIEFF I : secteurs délimités à intérêt biologique remarquable ; • ZNIEFF II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés. Loi du 12 juillet 1983 dite "Bouchardeau" sur les enquêtes publiques : lors de projets de grande envergure (ex : autoroute), le public peut s'informer et émettre ses suggestions, 1983 voire des contre-propositions. C'est un instrument de démocratie participative. Arrêté du 21 juillet 1983 relatif à la protection des écrevisses autochtones Loi du 29 juin 1984 sur la « pêche » (applicable au 01/01/1986) ; • eaux douces : cours d'eau et étangs liés au réseau hydrographique ; 1984 • préservation des milieux : tout propriétaire doit entretenir ses berges et sa ripisylve avec un débit minimal ; • gestion plus rigoureuse des introductions d'espèces (écrevisses). Loi du 9 janvier 1985 sur le développement et à la protection de la montagne ("Loi Montagne") : • objectifs : préservation de l'espace naturel montagnard ainsi que des terres pour l'agriculture et la forêt ; • pas de constructions dans une limite inférieure à 300 m d'un plan d'eau, pas de routes au-dessus de la limite forestière, maîtrise de l'urbanisation, les UTN (Unités Touristiques Nouvelles) doivent être autorisées par le préfet. Loi du 18 juillet 1985 : • Elle modifie les statuts du CELRL permettant son action réelle (avec loi du 3 janvier 1985 1986) ; • Elle crée les espaces naturels sensibles (ENS) des départements : chaque département peut instituer la Taxe Départementale pour les ENS sur les constructions soumises à permis de construire (maximum 2 % de la valeur de l'immeuble) et utiliser le produit de cette taxe pour l'achat, la protection ou l'aménagement d'espaces naturels ouverts au public. Loi relative à la gestion, la valorisation et la protection de la forêt qui reconnaît les 3 fonctions de la forêt (fonctions de production (bois), écologique et récréative). Loi du 3 janvier 1986 dite "Littoral" pour la protection des équilibres biologiques, contre l'érosion et pour lutter contre la banalisation des paysages, avec : 1986 • L’instauration d’une bande littorale inconstructible dans les 100 m du rivage (infrastructures touristiques, urbanisation, paillotes…) ; • Le libre accès au rivage garanti : pas de plage privée nouvelle, camping interdit. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 175/239 Le Conseil de l'Europe crée les ZICO (Zones d'Intérêt Communautaire pour les Oiseaux ou Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux) qui peuvent être considérées comme des « ZNIEFF oiseaux ». Elles sont utilisées pour information et comme inventaire. 1988 En France : 285 ZICO pour environ 8 % du territoire. Le ministère de l'Environnement crée les Conservatoires Botaniques Nationaux (CBN). Arrêté du 8 décembre 1988 : Première liste nationale des poissons protégés 1990 Loi créant les Réserves de Chasse et de Faune Sauvage : chasse interdite, initiative du détenteur du droit de chasse. Loi du 3 janvier 1991 sur la circulation des véhicules terrestres à moteur dans les espaces naturels : Cette Loi interdit la circulation des véhicules terrestres à moteur en dehors des voies publiques et des voies privées ouvertes à la circulation publique. 9 avril 1991 : Création des DIrections Régionales de l'Environnement (DIREN) La création des DIREN est issue de la fusion des DRAE (Direction Régionale Architecture et Environnement) et des SRAE (Service Régional d'Aménagement des Eaux). Ses missions : • Études, diffusion de connaissances ; • Coordination : planification locale, application de la législation sur l'environnement ; • Représentation de l'État. 1991 Arrêté du 17 juillet 1991 : Première liste nationale des tortues marines protégées en métropole Décret du 23 septembre 1991 relatif aux Réserves Nationales de Chasse : La chasse y est interdite, ces réserves sont gérées par l’ONC, l'ONF... Arrêté 14 novembre 1991 : les agences de bassin (créées en 1964) deviennent les "Agences de l'eau" : • Établissements Publics à caractère Administratif (EPA) dotés de la personnalité civile et de l'autonomie financière ; • collectent les redevances perçues sur les pollueurs ; • octroient des aides (prêts ou subventions) pour travaux de dépollution ; • actions d'intérêt commun du bassin concerné (animation nature…). Loi du 3 janvier 1992 sur l'eau qui instaure : • une gestion de l'eau considérée comme un patrimoine commun (écosystèmes et distribution) : • les SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux) : au niveau du bassin, par le Comité de Bassin ; • les SAGE : (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux) : au niveau du sousbassin, par la CLE (Commission Locale de l'Eau ). • et qui définie la qualité des eaux (directive européenne "nitrates", pouvoir de police...) Directive européenne n°92/43/CEE du 21 mai 1992 dite directive "Habitats" : • objectif : protection de la biodiversité par la conservation des habitats naturels d'intérêt communautaire et les habitats des espèces d'intérêt communautaire ; 1992 • moyens : - le réseau Natura 2000 (devant être opérationnel en 2004), composé de : - ZPS (Zones de Protection Spéciale), issues de la directive "Oiseaux" ; - ZSC (Zones Spéciales de Conservation), issues de la directive "Habitats". - listes d'espèces protégées (faune et flore) ; - listes d'espèces (faune et flore) dont le prélèvement et l'exploitation peuvent faire l'objet de mesures de gestion ; - surveillance et évaluation périodique de l'état de conservation des habitats et des espèces d'intérêt communautaire ; - évaluation des incidences des projets susceptibles d'avoir un impact significatif sur les ZPS et ZSC. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 176/239 Juin 1992 : Conférence internationale de l’ONU à Rio de Janeiro (Brésil) appelé aussi Sommet de la Terre: la plus grande conférence jamais organisée (178 États, 40 000 participants : ONG...) avec des engagements souscrits par les États : • Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement (27 principes) dont : – principe de précaution, principe d'information et de participation des citoyens ; – droit au développement durable et à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ; – responsabilité pour les dommages à l'environnement ; – étude de l'impact des activités humaines ; • Agenda 21 : 600 pages pour promouvoir le développement durable au XXIème siècle ; • Déclaration de principe sur la gestion durable des forêts (non juridiquement contraignante) ; • Convention sur la diversité biologique (biodiversité) ; 1992 • Convention sur les changements climatiques ; • Convention sur la désertification. Règlement européen 2078/92/CEE du 30 juin 1992 sur les Mesures Agri-Environnementales (MAE). Il s’agit de méthodes de production agricoles compatibles avec la protection de l'environnement: • "opérations locales" : lutte contre la déprise et l'incendie, entretien de milieux rares, etc. • "opérations régionales" (en échanges de primes) : - diminution des intrants ; - conversion de terres arables en herbages extensifs (prime à l'herbe) ; - contrats de rivières, protection zones de captage, lutte contre l'érosion ; Les règlements européens sont directement applicables par les États membres. Arrêté du 7 octobre 1992 : Première liste nationale des mollusques protégés Loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages, dite «Loi paysages», qui consacre le principe de gestion des paysages : • des directives de protection et de mise en valeur (sur des territoires remarquables, prises en Conseil d'Etat) pourront s'opposer aux PLU (PNR notamment) ; • l’introduction d’un volet paysager dans les permis de construire ; 1993 • l’augmentation du nombre de représentants "paysage" dans la Commission Départementale des Sites ; Ex : la charte d’un PNR est opposable au PLU... Arrêtés du 22 juillet 1993 : Première liste nationale d'amphibiens, de reptiles et d'insectes protégés Septembre 1994 : Rapport Barnier - Plan d'action pour les zones humides, suite au constat de régression de ces zones, constitué de plusieurs objectifs : • inventorier ; 1994 • rendre cohérentes les politiques publiques ; • reconquérir ; • informer et sensibiliser. Loi du 2 février 1995 sur le renforcement de la protection de l'environnement ("Loi Barnier") : l'environnement est perçu comme un patrimoine commun et un élément du développement durable. 1995 Convention sur la Protection des Alpes Octobre 1995 : Conférence de Sofia (Bulgarie) : approbation de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère dont un des objectifs est la création du Réseau Écologique Paneuropéen France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 177/239 1999 Loi du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire (LOADDT) dont un des objectifs est de préserver, pour les générations futures, les ressources naturelles ainsi que la qualité et la diversité des milieux naturels, grâce à l'élaboration de Schémas de services collectifs. Création des Contrats Territoriaux d’Exploitation (CTE), soit 44 100 CTE signés en 2003 représentant une superficie totale de près de 3 900 000 ha. Les CTE seront remplacés par la suite, par les CAD (en 2003) Directive européenne n°2000/60/CE du 23 octobre 2000 dite directive "cadre Eau" dont l'objet est d'établir un cadre pour la protection des eaux intérieures de surface, des eaux de 2000 transition, des eaux côtières et des eaux souterraines sur le territoire de l'Union européenne. Un des objectifs est d'attendre d'ici 2015 le bon état écologique et chimique des eaux de surfaces (cours d'eau, …). Loi du 9 juillet 2001 d’orientation sur la forêt dont les éléments essentiels sont : • l’affirmation claire de la nécessité de gérer durablement la forêt ; • l’obligation de réaliser Plan Simple de Gestion (PSG) dans les forêts privées : le PSG devient obligatoire pour une surface allant de 10 à 25 ha d’un seul tenant (fixé par département) ; • des aides publiques sont réservées aux forêts gérées durablement : PSG, document 2001 d’aménagement, adhésion à un groupement de gestion, contrat de gestion avec un expert pour au moins 10 ans, site Natura 2000… ; • la possibilité signer des Contrats Forestiers de Territoire ; • de coordonner la gestion et d’obtenir des aides (ouverture au public ?) ; • la mise en place de l’écocertification des produits issus de forêts gérées durablement ; • de favoriser de la régénération naturelle et des futaies jardinées. Décret du 18 avril 2002, en application de la LOADDT de 1999, approuvant le Schéma de Services Collectifs Naturels et Ruraux (SSCENR) qui affiche pour la première fois le projet de Réseau Écologique National (REN). 2002 26 août au 4 septembre 2002 : Sommet de la Terre à Johannesburg (Afrique du Sud), aussi appelé Sommet mondial sur le développement durable. Il s’agit de la plus grande opération de communication organisée sur le sujet par l’ONU, les entreprises et les ONG de la planète (environ 60 000 participants). Parmi les 5 sujets prioritaires, il y a celui de la biodiversité : comment concilier accroissement démographique, industrie et maintien des nombreuses espèces en danger. Février 2004 : approbation par le Conseil des Ministres de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) - Elle a notamment comme objectif "l’amélioration de la trame écologique du territoire national", l’ambition "d’améliorer la connectivité écologique à l’échelle nationale" et 2004 l’intégration de la diversité biologique dans l’ensemble des politiques publiques. Il est indiqué que la constitution d’un réseau écologique national "mérite une attention immédiate" dans le cadre de l’amélioration de la trame écologique "avec la démarche, identique dans le principe, de la stratégie paneuropéenne" (de 1995) ; - Des plans d'actions thématiques doivent décliner cette stratégie. Janvier 2005 : Conférence de Paris (UNESCO) sur le thème « Biodiversité et Gouvernance » 2005 Novembre 2005 : approbation par le Conseil des Ministres des sept premiers plans d'action de la SNB dont le Plan d'Action Patrimoine Naturel. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 178/239 X X __ X __ X __ X __ __ __ __ __ X __ __ • Réseaux Écologiques, Wallonie, Belgique • Système territorial de stabilité écologique paysagère (STSEP), République Tchèque • Réseaux Écologiques, Danemark • Réseau de zones compensatrices, Estonie • Vernetzer Biotopsysteme, Rhénanie-Palatinat, Allemagne • Réseau Écologique National, Hongrie • Reti ecologiche, Italie • Cadre Naturel ou matrice Naturelle, Lituanie • Réseau Écologique National, Pays-Bas • Réseau Écologique ECONET, Pologne • Système de couloirs verts pour la Zone municipale de Lisbonne, Portugal • Système de zones naturelles protégées, Russie • Ceinture verte de Carélie Russe, Russie • Plan de Nature de la Plaine centrale russe, Russie • Système territorial de stabilité écologique (STSE), Slovaquie • Système PEIN, Catalogne, Espagne Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement • Réseau Écologique, comté du Cheshire, Royaume-Uni • Réseau Écologique, Écosse, Royaume-Uni __ __ X • Réseaux Écologiques, Flandres, Belgique • Réseau Écologique National Suisse, Aargau __ Incorporé à la législation • Réseau Écologique National, Albanie Nom du Réseau D.O __ D.O D.O D.O __ __ __ __ __ D.O D.O _ D.O D.O D.O D.O D.O D.O __ Document d’orientation Page 179/239 P.N P.N P.N __ P.N P.N P.N __ __ P.N __ P.N __ P.N __ P.N __ P.N P.N __ Plan Nature Annexes 2 : État d’avancement des Réseaux Écologiques Nationaux en Europe Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Plan nature : l’objectif principal du plan est la conservation de la nature. D’autres plans ont d’autres fonctions. Page 180/239 Document d’orientation : cela signifie qu’il s’agit d’un document approuvé par les institutions politiques et les autorités d’aménagement du territoire. soutien législatif potentiellement applicable à l’établissement de RE. Incorporé à la législation : cela signifie que le RE est le cœur de la législation sur la conservation de la nature. Il existe en outre dans de nombreux pays un Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Page 181/239 Annexes 3 : Recueil d’expériences sur les Réseaux Écologiques (RE) en France et en Europe OBJ. Aménagement d’un RE Trois éléments constitutifs : • Des habitats réservoirs • Des habitats relais • Des zones de renforcement Éléments forts Définitions du RE - Cantons - Communes - Groupes d’agriculteurs Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement www.ne.ch/ecorese aux Office de la conservation de la nature, A. Lugon (écologue conseil), et Ph. JacotDescombes (OCCN) République et canton de Neufchatel Comment aménager un réseau écologique ? Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - Suisse - Conserver et protéger les espèces animales et végétales cibles en se référant à chaque canton (voir listes d’espèces et d’objectifs prioritaires pour chacune des régions du canton) - Intégrer les agriculteurs dans la démarche de RE en déclarant des Surfaces de Compensation Écologique (SCE) dans des secteurs favorables pour la faune et la flore Objectifs du RE Page 182/239 - Constituer un dossier contenant : des plans (définissant l’état initial et l’état final), un programme de mise en œuvre qui indique par quels moyens les objectifs du réseau seront atteints, ainsi que les échéances de réalisation (calendrier) - Travailler sur une surface minimum : de 50 ha (si l’exploitation est remaniée ou non) - Contacter les services conseillers Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) OBJ. Aménagement de RE - Les micros milieux sont les composants essentiels de la trame verte. Leur densité détermine la fonctionnalité du réseau - Dans un réseau écologique, il est impératif de prendre en compte les espaces cœurs de nature, mais aussi les micros milieux Éléments forts Définitions du RE intercommunales - Structures - Communes - Régions - État Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Cas particulier de la Suisse Association de protection de l’environnement Alsace Nature, juin 2001 Des traits d’union Écologiques : pour une renaturation de la Trame Verte Régionale Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale – Suisse - Prise en compte des micros milieux au sein des espaces cultivés dans l’attribution d’aides, dans le cadre des Surfaces de Compensation Écologique (SCE) Objectifs du RE Page 183/239 - Proposition d’apporter des aides techniques, financières et stratégiques aux exploitants et aux collectivités de manière à encourager la création et la restauration de la trame verte et faire émerger une motivation sociale et locale sur ce projet - Aménagement impératif des bandes herbeuses extensives d’une largeur de 3 m le long des cours d’eau, des plans d’eau, des haies, des bosquets champêtres, des berges boisées et des lisières forestières - Attribution d’aides financières aux exploitants dans le cadre des SCE, prise en compte des micros milieux tels que : • les arbres isolés indigènes ; • les haies, les bosquets champêtres et les berges boisées ; • les fossés et les mares ; • les surfaces rudérales, talus d’épierrage et affleurements rocheux ; • les murs de pierres sèches ; • les chemins naturels non stabilisés. Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) OBJ. Réaliser un RE - Il dévoile leur morcellement. Il constitue ainsi un élément important pour la conservation de la diversité biologique - Il décrit les liaisons existantes et potentielles entre les divers habitats de la flore et de la faune Constitution du réseau écologique : Éléments forts Définitions du RE - Collectivités - Aménageurs Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement http://www.umweltschweiz.ch/buwal/fr / OFEFP Office Fédéral de l’Environnement, des Forêts et du Paysage, le 25 janvier 2005. Réseau écologique national : relier entre eux les divers habitats de la faune et de la flore Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale - Suisse - Garantir l’interconnexion des habitats et ainsi les échanges génétiques indispensables à la survie à long terme des espèces végétales et animales indigènes - Réaliser un réseau à partir des différents éléments du paysage - Conserver la biodiversité Objectifs du RE Page 184/239 - Être utilisé par les cantons et par d’autres acteurs dans leur planification (dans les domaines des transports, de l’agriculture, de l’aménagement du territoire) - Servir de base à une politique de revitalisation des habitats et de protection des espèces. - Tenir compte des potentialités du paysage et indiquer les zones où les habitats ne sont pas encore suffisamment interconnectés - Identifier les axes de déplacements de la faune, les zones nodales des habitats forestiers, des cours d’eau ou des stations sèches - Cartographier au 1/500000ème et au 1/100000ème pour représenter le réseau actuel et potentiel entre les habitats Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) OBJ. Constitution d’un RE transfrontalier Structures ou personnes concernées Objectifs du RE - Développer un RE sur leurs - L’Union territoires respectifs, Constitution du réseau européenne (UE) susceptible d’être intégré écologique : dans le REP • Zones centrales - Gouvernements ou noyaux (fonction belge et - Freiner la banalisation des de conservation de luxembourgeois paysages et l’érosion de la la nature prioritaire) biodiversité • Corridors (fonction - Communes de liaisons - Définir les stratégies écologiques) - Scientifiques favorables à la création d’un • Zones où des RE, identifier les unités - Agriculteurs obstacles existent paysagères et les facteurs (naturels ou non) favorables ou contraignants • Éventuellement - Associations de pour le développement de la protection de la localisation des nature et pour le maintien de arbres isolés nature la qualité des paysages, sur SIG Éléments forts Définitions du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement http://www.benelux. be/fr/dos/dos09.ht m Ministère de l’Environnement luxembourgeois et Ministère wallon de l’Agriculture et de la Ruralité Plan de base écologique et paysager transfrontalier Wallonie Luxembourg Une stratégie européenne : le REP Références Bibliographiques Ech. Échelle Transfrontalière - Luxembourg & Belgique (4 communes) Page 185/239 - Trouver des programmes de soutien pour financer les RE : voir le programme Interreg III (programme européen en faveur de la coopération des régions de l’UE et dont l’objectif est de « renforcer la cohésion économique et sociale dans l’UE ainsi que le développement équilibré des territoires ») - Analyser, cartographier et diagnostiquer : le RE, les paysages (historique, fiches paysagères), les contraintes (occupation et utilisation du sol) - Comparer juridiquement les outils de gestion des territoires transfrontaliers - Compiler les données de terrain (inventaires biologiques, analyses de paysages) - Cartographier au 1/25000ème pour représenter les éléments du réseau actuel et potentiel Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE Création d’une trame verte ou d’un réseau écologique : restauration et création de corridors écologiques pour rétablir la connectivité entre les habitats naturels OBJ. Réaliser un REN à partir des RE des PNR - Agriculteurs - PNR Brière - DDE - PNR Avesnois Travailler sur une espèce cible ou emblématique (la Loutre) PNR de Brière : Page 186/239 - Favoriser le maintien et le développement de populations de loutres grâce aux inventaires d’indices de présence et à la réalisation de couloirs de connexion sur différents bassins versants - Mise en place d’un programme de soutien et de sensibilisation aux agriculteurs éleveurs qui restaurent les mares prairiales - Gérer les bermes routières : préconisations - conserver le réseau de mares concernant la fauche tardive des bords de routes (gestion différenciée) du parc - gérer les bords de routes, - Réaliser un plan de gestion piscicole afin de récupérer des populations piscicoles naturelles avec un minimum de réempoissonnements et surtout assurer la continuité des ruisseaux et la libre circulation des poissons - Mettre en place une concertation entre le Parc, les élus et les agriculteurs pour préserver le maillage bocager (20 communes adhérentes à ce projet) PNR de l’Avesnois : - assurer la connectivité des haies bocagères et des cours d’eau, - Réalisation d’infrastructures pour permettre le passage des animaux (passage à faune, crapauducs, passages protégés) - Réaliser une politique incitative de classement des haies dans les PLU (initié sur 134 communes) - Connecter les Réserves Naturelles (îlots de biodiversité) et les Parcs Naturels Régionaux par le biais de corridors Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) - Élimination des obstacles qui empêchent la circulation de la faune - éliminer les obstacles dans - Fédération de les cours d’eau, pêcheurs - Communes - Agriculteurs - Élus locaux - Agriculteurs - Associations Structures Objectifs du RE ou personnes concernées - Préservation de la - Collectivités biodiversité et conservation - Services de des continuums naturels l’État Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement http://www.parcsnaturelsregionaux.tm.fr/fr/a pprofondir/revue.as p Fédération des Parcs Naturels Régionaux (PNR) ; Cécile BIRARD, chargée de mission Gestion des Espaces naturels Ces corridors écologiques qui font vivre la biodiversité Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - Les Parcs Naturels Régionaux (France) OBJ. Réaliser un REN à partir des RE des PNR Structures ou personnes concernées Objectifs du RE - Étudier et localiser les axes de déplacement des animaux et les connexions spatiales qui existent entre les forêts du parc et celles limitrophes Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) - RFF - ONCFS - PNR Lorraine Approfondir la connaissance en termes de bio corridor pour intégrer les réseaux écologiques aux projets d’aménagements PNR de Lorraine : Page 187/239 - Ligne TGV Est : limiter ses impacts car c'est une barrière pour le déplacement de la faune et un axe pour la propagation des espèces exotiques et invasives qui vont concurrencer les espèces autochtones - PNR Oise Pays - PNR de l’Oise Pays de - Création de corridors ou de « bio ponts » de France France : rétablir ou créer une connectivité entre l’Ile-de- Signer des conventions avec les - Agriculteurs France et les Ardennes agriculteurs pour intégrer les préoccupations Création d’une trame environnementales aux documents d’urbanisme verte ou d’un réseau - Conseil - Et du Conseil régional de et adapter les modes de gestion des espaces Régional de écologique : Picardie pour la réalisation aux exigences écologiques des espèces restauration et création Picardie d’un Schéma Régional du de corridors Patrimoine Naturel - Réalisation d’un Schéma Régional du - DDAF écologiques pour Patrimoine Naturel dont les objectifs sont rétablir la connectivité d’identifier les connexions biologiques majeures entre les habitats à sauvegarder et de servir de cadre de naturels référence pour une stratégie régionale d’intervention en faveur de la biodiversité Éléments forts Définitions du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (Suite) http://www.parcsnaturelsregionaux.tm.fr/fr/a pprofondir/revue.as p Fédération des Parcs Naturels Régionaux (PNR) ; Cécile BIRARD, chargée de mission Gestion des Espaces naturels Ces corridors écologiques qui font vivre la biodiversité Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – Les Parcs Naturels Régionaux (France) OBJ. Réaliser un REN à partir des RE des PNR Objectifs du RE - PNR Ballon des Vosges - PNR Vercors - PNR Chartreuse - Conseil de l’Isère : identifier l’ensemble des corridors écologiques du département - Conseil Régional d'Alsace : réaliser des - PNR Vosges du trames écologiques à Nord l'échelle régionale - Conseil Régional d'Alsace Structures ou personnes concernées Création d’une trame verte ou d’un réseau écologique : restauration et création de corridors écologiques pour rétablir la connectivité entre les habitats - Conseil naturels Général Éléments forts Définitions du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (Suite) http://www.parcsnaturelsregionaux.tm.fr/fr/a pprofondir/revue.as p Fédération des Parcs Naturels Régionaux (PNR) ; Cécile BIRARD, chargée de mission Gestion des Espaces naturels Ces corridors écologiques qui font vivre la biodiversité Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - Les Parcs Naturels Régionaux (France) Page 188/239 - Définir un plan d’actions : créer des passages à faune, restaurer les connexions notamment entre les parcs de la Chartreuse et du Vercors (en traversant les autoroutes, les voies ferrées et cours d’eau) afin de les « désenclaver » - Cartographier ces corridors et ces points noirs - Identifier les obstacles et les points noirs pour les déplacements des espèces - Relier cette trame verte régionale aux deux parcs de l’Alsace (PNR Vosges Nord et PNR Ballon des Vosges) - Cartographier la trame écologique en Alsace : identifier les corridors existants, ceux à créer et les obstacles à résorber Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE Constitution du réseau écologique (RE) : • Territoires noyaux (soit 73145 ha d’espaces naturels à enjeux regroupant des Réserves Naturelles, Réserves scientifiques et autres types d’habitats bénéficiant d’un statut de protection) • Territoires protégés autres que zones noyaux • Des couloirs écologiques pour assurer la liaison entre les territoires noyaux OBJ. Réalisation d’un REN - Élaboration de projets de loi sur le REN (2001) et les Paysages (2002) - Rédaction des instructions méthodiques et des critères des éléments du RE et réalisation de cartes correspondantes Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 189/239 - Réalisation d’inventaires, description des territoires et cartographie du REN à l’échelle 1/10000ème et 1/20000ème - Réalisation d’une brochure expliquant la démarche REN - Rédaction d’un rapport par le Ministère de l’Écologie, de la Construction et du Développement du Territoire en collaboration avec la Société écologique « Biotica » - Élaboration de la conception du réseau écologique - Création de couloirs écologiques et national (REN) restauration des habitats naturels Objectifs du RE - Ministère de l’Écologie, de la - Intégration réglementaire Construction et du du concept de REN et des Développement Paysages du Territoire - Protection des espaces et - Société création de connexions écologique entre les territoires naturels « Biotica » - Parlement de la République de Moldovie Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement http://www.coe.int/T/ F/Coop%E9ration_c ulturelle/Environnem ent/Nature_et_diver sit%E9_biologique/ Comité d’experts pour la constitution du réseau écologique paneuropéen (STRA-REP), Conseil de l’Europe, Strasbourg, le 8 septembre 2003 ; réunion conjointe des Réseaux écologiques du Conseil de l’Europe, en Croatie. Développement des réseaux nationaux Stratégie nationale et plan d’action dans le domaine du développement de zones protégées d’intérêt naturel Références Bibliographiques Ech. Échelle Nationale - Moldavie Éléments forts Définitions du RE Constitution du réseau écologique (RE) : • Zones noyaux • Zones de restauration • Zones tampons • Corridors OBJ. Constitution d’un REP - Construire un REP dans le but d’avoir plus tard un Réseau Écologique Mondial Objectifs du RE - Réalisation de cartes à l’échelle européenne Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 190/239 - Constitutions d’un REP d’ici 2006 : le REP sera l'outil essentiel de protection de la diversité biologique européenne qui fournit un état des lieux le plus réel et le plus exhaustif - Agence européenne pour - Identifier complètement le possible l’environnement Réseau avec toutes ses - Rédaction d’un rapport qui servira d’outil pour composantes sur la totalité les ministres afin de mesurer les travaux déjà - Centre des territoires du REP dans européen pour la le but de stopper la perte de réalisés, d'identifier les lacunes, de permettre de mobiliser le soutien officiel et les moyens conservation de biodiversité d’ici 2010 financiers qui seront nécessaires la nature - Concept de RE dans la - Mise en place d’un partenariat entre la - UNESCO perspective d’un Commission européenne, l’Agence européenne développement durable - UICN pour l’environnement, le Centre européen pour - Constitution du réseau la conservation de la nature, l’UNESCO et l’UICN - États écologique EMERAUDE et européens Natura 2000 membres - Création d’un organe de pilotage : mise en place d’un groupe de pilotage et d’un groupe de rédaction - Commission européenne Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement http://www.coe.int/T/F/ Coop%E9ration_cultu relle/Environnement/N ature_et_diversit%E9 _biologique/ Comité d’experts pour la constitution du réseau écologique paneuropéen (STRAREP), Conseil de l’Europe, Strasbourg, le 6 septembre 2004, 8ème réunion Contribution à la prochaine Conférence ministérielle « un environnement pour l’Europe » Projet de production d’un Rapport sur l’état de la mise en œuvre du REP avec cartes indicatives : Présentation du projet Références Bibliographiques Ech. Échelle paneuropéenne Éléments forts Définitions du RE Constitution du réseau écologique (RE) : • Zones centrales • Zones de développement • Zones de liaisons (corridors de types aquatiques - rivières, lacs, fleuves - et les corridors de types boisés - plantations arborées en bordure de champs, haies) • Zones tampons : mises à disposition des citoyens par la commune et sont destinées aux activités de subsistances de la population locale (pâturage bétail, jardins potagers) OBJ. Constitution d’un REN Objectifs du RE - Évaluation et - Association finalisation du projet Green World of pilote de la mise en Podylla œuvre d’un Plan Communal de - Direction des Développement de la Ressources Nature en Ukraine Naturelles de Vinnytsia - Définir les 3 catégories de critères - Experts pour la mise en œuvre écologues d’un Plan Communal de Développement de - Université de la nature en Ukraine Vinnytsia dans le cadre de la mise en œuvre du REP - Institut Geomatika - Conseil de l’Europe Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement http://www.coe.int/ T/F/Coop%E9ratio n_culturelle/Enviro nnement/Nature_et _diversit%E9_biolo gique/ Comité d’experts pour la constitution du réseau écologique paneuropéen (STRA-REP), Conseil de l’Europe, Strasbourg, le 8 septembre 2004 Étude pilote en Ukraine sur le partenariat des autorités locales dans le cadre de la constitution d’un REP cohérent Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale - Ukraine Page 191/239 - Réaliser des cartes informatisées 1/ Localisation précise de chaque site + base de donnée associée, échelle 1/25 000ème et 1/10000ème 2/ Deux types de cartes disponibles : • cartographie du territoire en fonction des activités humaines (état initial) et présentant les zones d’habitation, zones industrielles, zones agricoles et espaces naturels • cartographie du réseau écologique projeté dans laquelle sont intégrées les activités humaines et présentant les zones d’habitation, zones industrielles, zones agricoles, zones centrales et zones de développement et de liaison - Collecter des informations et constituer une base données 1/ Récolte de données par des experts locaux (+base de données informatiques faune/flore) pour l’identification des zones à enjeux en matière de biodiversité et des grands axes futurs de RE 2/ Identification des espèces patrimoniales (rares ou protégées) 3/ Publication d’un livre rouge des espèces menacées en Ukraine (dessin, description de chaque espèce, description de leur(s) milieu(x)) - Informer et sensibiliser les partenaires : 1/ Réalisation de réunions dans les communes, désignation d’un expert local 2/ Réalisation d’un document (méthode pour la réalisation des inventaires, loi ukrainienne pour protection de la nature, utilisation du sol, de l’eau et du code forestier, recommandations sur l’utilisation de la loi lors de la constitution d’un RE communal) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE Éléments constitutifs : • Zones nodales : ensemble de milieux constituant des espaces vitaux suffisants pour l’accomplissement de toutes les phases de développement d’une population d'espèce • Zones d’extension : ensemble de milieux proches de ceux décrits dans les zones nodales, mais dont la qualité et la surface ne sont pas suffisantes pour la désigner comme telle et dont les espèces caractéristiques sont dispersées • Zones de développement : espaces vitaux partiellement suffisants pour l’accomplissement des phases de développement d’une population, viabilité de ces zones si elles restent interconnectées OBJ. Constitution d’un REN - Pêcheurs - Associations de protection de la nature - Chasseurs - Agriculteurs - Communes - Conseil Général - Conseil Régional Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Office Fédéral de l’Environnement des Forêts et du Paysage (OFEFP), 132p ; Guy BERTHOUD, Créateur et Directeur du bureau d’études ECONAT Cahier de l’environnement N°373 Le REN Suisse : Rapport final Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale - Suisse Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 192/239 - Nécessité de - Mise en place d’une méthodologie précise : • Phase 1 : Utilisation d’un modèle statistique prendre en d’occupation des sols, puis compilation des données à compte tous les réseaux l’hectare et de photos aériennes écologiques pour • Phase 2 : L’ensemble des données collectées (par des experts) permet d’établir une carte sur laquelle la constitution d’un figurent les zones nodales et autres différentes zones, Réseau Écologique Global les résultats obtenus peuvent servir d’indicateurs à long terme • Étape de vérification sur le terrain : vérifications rapides - Identification des obstacles, des périmètres provisoires, recoupement avec les données des guildes d’espèces, recoupement avec les des interruptions données cantonales, visions d’experts naturalistes sous au sein des corridors ainsi que mandat cantonal, zonage des données synthétisées, de leur histoire cartographie manuelle avec encodage des données • Digitalisation et infographie : cartes de synthèses cantonales à l’échelle 1/100000ème et cartes de synthèse - Application concrète sur le nationale au 1/500000ème • Mise en forme de l’outil d’analyse : vision globale des terrain (l’exemple espaces concernés, localisation des espaces Suisse) prioritaires, évaluation des incidences de la transformation des paysages - Constitution d’un Réseau Écologique Global obtenu par la cartographie et la superposition des réseaux forestier, - Identification des aquatique, extensif agricole, prairial sec et paludéen différents types - Réalisation d’une matrice paysagère : tracer les d’éléments constitutifs d’un corridors à partir des zones nodales (prendre en compte REN sur le terrain les interfaces et les échanges existants entre ces zones) Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE • Continuums : ensemble de milieux favorables ou simplement utilisables temporairement par un groupe écologique (la combinaison des différents continuums existants forme la base du réseau écologique national ou régional) • Corridors : un espace libre d’obstacle offrant des possibilités d’échanges entre les zones nodales et les zones de développement OBJ. Constitution d’un REN - Pêcheurs - Associations de protection de la nature - Chasseurs - Agriculteurs - Communes - Conseil Général - Conseil Régional Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (Suite) Guy BERTHOUD, Créateur et Directeur du bureau d’études ECONAT Le REN Suisse : concept, méthodologie et mise en œuvre Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale - Suisse - Identification des obstacles, des interruptions au sein des corridors ainsi que de leur histoire - Application concrète sur le terrain (l’exemple Suisse) - Nécessité de prendre en compte tous les réseaux écologiques pour la constitution d’un Réseau Écologique Global - Identification des différents types d’éléments constitutifs d’un REN sur le terrain Objectifs du RE Page 193/239 - Nécessité de prendre en compte en premier lieu les abords des infrastructures routières et les corridors qui y accèdent plutôt que d’investir dans de grands ouvrages (en général très coûteux) - Réalisation de tests de dispersion pour connaître les capacités de connexion des réseaux spécifiques : les résultats de ces tests permettent d’identifier les zones de conflits Faune/Trafic et ainsi d’être pris en compte dans l’élaboration du cahier des charges d’entreprises autoroutières - Prise en compte des problématiques liées aux obstacles : réseaux ferroviaire, routier, zones urbanisées, lacs, cours d’eau Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) OBJ. Constitution d’un REN Références Bibliographiques Référence à grande échelle : le REP et le SSCENR de la LOADDT Concept de Réseau écologique (RE) : • Zones noyaux • Corridors Éléments forts Définitions du RE - Communes - État Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Bernard GLASS, inspecteur général honoraire de l’environnement Ech. Échelle nationale - France - Officialisation du concept de REN au travers du Schéma de Services Collectifs des Espaces Naturels et Ruraux (SSCENR), document qui s’inscrit dans la Loi d’Orientation d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire (LOADDT) Objectifs du RE Page 194/239 - Concrétisation du concept de REN grâce uniquement aux documents d’urbanisme (Plan d’Occupation des Sols (POS), Plan Locaux d’Urbanisme (PLU), Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT)) - Définir précisément les éléments du réseau : les noyaux de territoires et les corridors (existants ou à restaurer) - Inscrire une terminologie précise dans la politique de conservation de la biodiversité SSCENR Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE - Élargissement, connexion des écosystèmes et identification des différents éléments du REN : • Des espaces cœurs d’une surface allant de 500 à 1 000 ha et capables de former des noyaux de recolonisation animale ou végétale pour constituer l’ossature du REN • Des zones de développement de la nature : élargissement des espaces naturels existants trop petits • Des corridors à créer ou à restaurer OBJ. Constitution d’un REN - Pêcheurs - Associations de protection de la nature - Chasseurs - Agriculteurs - Communes - Conseil Général - Conseil Régional Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Cas particulier des Pays-Bas Association de protection de l’environnement Alsace Nature, juin 2001 Des traits d’union Écologiques : pour une renaturation de la Trame Verte Régionale Bibliographiques Références Ech. Échelle nationale – Pays-Bas - Faire émerger une prise de conscience collective nécessaire à l’intégration de la notion de RE à tout aménagement du territoire - Suite à l’adoption en 1990, à l’unanimité par le Parlement de « Nature policy plan » : volonté de réaliser un REN d’ici 20 ans - Mettre en équilibre les exigences écologiques des espèces et celles politiques pour chaque province - Affirmer les opportunités en développant des priorités précises dans un contexte (inter)national et proposer des solutions adaptées pour la constitution d’un réseau écologique Objectifs du RE Page 195/239 - Identification de 657 espèces cibles (panel sélectionné selon des critères de préservation ou de restauration plus précis à l’échelle locale, tant quantitativement que qualitativement) - Dans les espaces de développement de la nature, avant toute délimitation du périmètre, il faut maintenir au maximum le potentiel naturel, via les politiques diverses de développement - identification des surfaces existantes de chaque zone et de celles à acquérir - Dans les espaces cœurs : interdiction de toute activité pouvant nuire à l’équilibre écologique des sites - Identification des espaces cœurs, des espaces de développement de la nature, des corridors biologiques, des zones tampons - Réalisation de cartes thématiques : • géomorphologiques (aux échelles 1/50000ème et 1/1000000ème) • hydrologiques (échelle 1/600000ème) • écologiques : distribution des espèces animales et végétales (en maille de 5x5 km pour les espaces naturels de développement de la nature) ; distribution des espèces animales cibles pour les corridors (loutre, cerf, blaireau, saumon) - Réalisation d’une cartographie représentative des écosystèmes (division en 9 entités biogéographiques correspondant aux entités floristiques des Pays-Bas) pour l’identification et l’élargissement des espaces naturels existants, à l’échelle 1/250000ème Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) OBJ. Bases théoriques pour l’élaboration d’un REN Structures ou personnes concernées Le RE : c’est l’ensemble des biotopes susceptibles de fournir aux espèces un milieu de vie temporaire ou permanent, dans le respect de leurs exigences vitales et permettant d’assurer - Associations leur survie à long terme de protection de la nature Il est composé de 4 types d’éléments - Scientifiques constitutifs : 1/ Zones de - Ministère de protection de la la région nature (réserves wallonne naturelles) de l’ordre de 50 à 100 ha minimum, 2/ Zones associées ou zones tampons 3/ Couloirs de liaison ou biotopes corridors 4/ Zones d’utilisation extensive du sol Éléments forts Définitions du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Article issu des actes du colloque qui s’est déroulé à Arquennes, les 8 et 9 Novembre 1995 « Réseau écologique » P39-55 E. MELIN, chargé de mission au Groupe Inter universitaire de Recherches en Écologie Appliquée Problématique du réseau écologique : bases théoriques et perspectives d’une stratégie écologique d’occupation et de gestion de l’espace Références Bibliographiques Ech. Échelle Nationale - Poser les bases théoriques et historiques pour la constitution d’un RE, définir le concept, les relations entre fragmentation et banalisation des paysages et érosion de la biodiversité - Rechercher les références bibliographiques (théorie biogéographique des îles de Mac Arthur & Wilson 1967 et 1995 ; écologie du paysage par Burel & Baudry 1999) et les définitions (écotones, l’effet de lisière, dynamique de milieu, connectivité) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 196/239 - Fonctionnalité des différentes zones du RE : 1/ Zones de protection de la nature : pour sauvegarder la nature, protéger les écosystèmes originaux difficilement remplaçables 2/ Zones associées : pour - Analyser les RE à différentes échelles : assurer les liaisons entre les • À l’échelle régionale du territoire Wallon, grandes zones de protection et les réserves naturelles ont réalisé une carte jouer un rôle de zone tampon de la Structure Écologique Principale à 3/ Couloirs de liaison ou l’échelle 1/125000ème. Cette structure a été biotopes corridors : pour élaborée dans le cadre d’une convention avec assurer les liaisons entre les la région Wallonne pour la prise en compte du différentes zones de protection patrimoine naturel dans l’élaboration du de manière à maintenir les Schéma de Développement de l’Espace métapopulations qui Régional nécessitent l’existence de • À l’échelle plus fine (au 1/10000ème), réseaux écologiques cartographie du réseau écologique par suffisamment stables dans le l’association le Cercle des Naturalistes de temps et cohérents dans Belgique et soutenu par les ministères l’espace correspondants 4/ Zones d’utilisation • À l’échelle locale : le maillage écologique extensive du sol : pour constitue l’infrastructure écologique fine d’un rechercher à intégrer les territoire local. Ce maillage est caractérisé par activités de production et de les éléments du paysage, biotopes de faibles conservation de la nature (voire surfaces ou structures linéaires (haies, bois, espaces agricoles et forestiers) bandes boisées, cours d’eau, talus, bords de de manière à limiter l’utilisation routes, friches…). C’est la densité, la qualité et l’impact des différentes et la continuité de ces éléments qui détermine pollutions chimiques leur rôle et leur efficacité dans le RE. - Établir le réseau à partir de 4 types d’éléments structuraux aux fonctions variées : Objectifs du RE OBJ. Agir sur les corridors REDI : Réseau Écologique Départemental d'Isère Constitution du réseau écologique : • Zones nodales ou Réservoirs d’habitats (réservoirs dits prioritaires, espaces protégés) • Corridors écologiques • Points noirs ou zones de conflits (obstacles) : zones accidentogènes entre la faune et les infrastructures de transport et zones où des obstacles existent (naturels ou non) Éléments forts Définitions du RE - Communes - Associations naturalistes - Chasseurs - Agriculteurs - Aménageurs Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement www.isereenvironnement.fr Publication de la plaquette « Corridor biologique » du Conseil Général de l'Isère en matière de préservation du patrimoine naturel Les corridors biologiques en Isère (REDI) Références Bibliographiques Ech. Échelle départementale - Isère (France) - Prendre en compte les corridors, les zones nodales et les obstacles infranchissables par la faune et la flore dans les projets d’aménagement - Agir et identifier les points noirs et les zones où des obstacles naturels ou artificiels entravent les axes de déplacement de la faune Objectifs du RE Page 197/239 - Cartographier et décrire les obstacles physiques susceptibles de modifier significativement les fonctions du réseau et délimiter des zones de continuums, de corridors et d’extension - Réaliser des visites de terrain pour la validation du réseau et pour vérifier la pertinence des informations collectées - Établir la base de données qui sont utiles au projet pour définir les enjeux principaux et les zones problématiques existantes - Collecter les informations existantes auprès des personnes ressources et des administrations - Vérification du réseau provisoire à l’aide des images satellites SPOT (pour actualiser les informations fournies par la couverture Corine land cover) - Cartographier les différents éléments constitutifs du Réseau Écologique Local au 1/25000ème (zones nodales ou réservoirs d’habitats, corridors, points noirs et obstacles) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE - Lutter contre la fragmentation des habitats par le rétablissement des continuums naturels OBJ. Création / Restauration des Corridors écologiques Objectifs du RE Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 198/239 - Mise en place dans un premier temps d'aménagements comme des « passages à - Associations de faune », puis progressivement, rétablissement protection de la des connexions comme de vrais prolongements - Établir une cartographie du nature de corridors biologiques naturels réseau de corridors écologiques des pays du - Conseil - Région Nord-Pas-de-Calais : Conseil de l’Europe Régional Nord• Fort développement économique et Pas-de-Calais démographique d’où la mobilisation et la prise - Rétablir les connexions de conscience de la Région pour réaliser une entre continuums naturels - Conseil trame verte et bleue, grâce notamment à des (zones boisées, haies, cours Régional Alsace subventions aux communes concernées d’eau) (réalisation de travaux d’aménagement de - DIREN corridors par l’association Lestrem Nature) - Remailler le territoire : rétablir des continuums - Agence de - Région Alsace : biologiques entre les régions, l’Eau • Réalisation d’une trame verte : 7 700 ha de et entre les espaces naturels connexions à reconstituer ont été identifiées, - Communes subventions du Conseil Régional aux communes qui s’engagent à faire une gestion pérenne des corridors créés. Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Fabian Tubian, Environnement magazine, N°1621, octobre 2003, p3031 Les corridors ouvrent la voie Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - France Éléments forts Définitions du RE - Trame verte : Création de corridors dans le but de lutter contre la banalisation du paysage alsacien (disparition des vergers, friches, et arbres isolés au profit de la vigne) OBJ. Constitution d’une Trame Verte Objectifs du RE • Intégration de la Trame Verte dans les plans d’urbanisme et d’aménagement du territoire : grâce à un programme d’information et d’animation sur le terrain organisé par la Région et qui s’appuie sur les structures comme les Pays, Maison de la Nature… - Mise en œuvre de cette étude selon trois axes : Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) - Région Page 199/239 - Remettre en place des liaisons entre les milieux naturels, afin de rétablir leur - Départements fonctionnalité dans une région • Prise en compte de la Trame Verte dans très peuplée et à surface - Communes la réalisation des infrastructures : restreinte comme l’Alsace : apparition de points de rupture entre les contrat de plan 2000-2006 - Groupement continuités naturelles et les infrastructures de de communes transport existantes ou futures - Réaliser une étude de faisabilité en 2002 à l’échelle • Maintien de la Trame Verte existante et la -Gestionnaires 1/125000ème dans le but de densification du maillage : intervention d’espaces définir un cadre de référence et financière de la Région (environ 1,3 M €) pour naturels d’identifier les connexions à la réalisation de nouvelles connexions afin de reconstituer (soit 7 700 ha ce densifier le réseau de la Trame Verte (actions - Agriculteurs qui correspond à 5% de maîtrise foncière, financement des plans d’augmentation de la surface de gestion et des travaux d’entretien de sites - Associations de la Trame Verte) acquis) de protection de la nature - Constitution d’une Trame Verte comme un important facteur paysager, mais aussi comme un auxiliaire pour les vignes et une opportunité de sauvegarder des essences fruitières menacées - État Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Conseil Régional d’Alsace, communiqué de presse (22 février 2005) Politique régionale de la Trame Verte en plaine d’Alsace : à la reconquête de la biodiversité ! Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - Alsace (France) Éléments forts Définitions du RE - Cours d’eau comme corridor biologique OBJ. Réseau hydrographique = corridors écologiques Objectifs du RE - Lutter contre l’enfoncement des cours d’eau et des nappes phréatiques, phénomène qui déconnecte les fleuves de leurs bras morts et qui provoque ainsi des ruptures dans les corridors biologiques associés aux cours d’eau Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 200/239 - Apport du génie écologique et de l’écologie du paysage : prise en compte des corridors biologiques dans les schémas d’aménagements territoriaux (corridors biologiques dans les villes, contrat de rivières, techniques végétales d’aménagement - fascinage, tressage, marcottage -) - Mise en place de Schémas d'aménagement et de Gestion de l'Eau (SAGE) : ces schémas prennent en compte tout le bassin versant de - Communes - Rendre une certaine liberté manière à intégrer une gestion globale de la aux cours d’eau afin de limiter ressource en eau des corridors associés - Syndicat d’aménagements les phénomènes d’incision et de rivières de pérenniser les corridors - Nécessité de travailler à échelles biologiques aquatiques emboîtées : sur plusieurs kilomètres et - Agriculteurs plusieurs communes (amont en aval) Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Rivières et paysages Marie-France DUPUIS-TATE (ingénieur de recherche au CEMAGREF) & Bernard FISCHESSER (Écologue) Ed. La Martinière, octobre 2002, 344p. : au delà du paysage, une architecture fonctionnelle. Leurs fonctions de liaison et de circulation d’accompagnement Rivières et milieux naturels Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - (France) Éléments forts Définitions du RE - L’espace agricole traditionnel de montagne est une matrice de corridors écologiques matérialisés par des haies et des prairies OBJ. Espace agricole = matrice de corridors - Collectivités - Agriculteurs Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Jean Claude BEVILLARD, administrateur de la FRAPNA HauteSavoie et pilote du Réseau Agriculture de la fédération France Nature Environnement, extraits colloque Rivières 2004 « Rivières et corridors biologiques : nouveau enjeux ? Liaison transversale – Contribution des espaces agricoles Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - (France) - Réalisation d’aménagements de corridors biologiques, mais cela représente un surcoût pour les exploitants Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 201/239 - Le maintien d’un espace agricole traditionnel (haies et prairies) et - Réalisation de travaux d’entretien des des mesures de conservation ou haies, des prairies par les agriculteurs. de création de corridors permettent de sauvegarder - Rôle de ces corridors : l’espace face à l’urbanisation qui • Diminuent l’utilisation d’intrants s’exerce. • Sont des zones refuges pour les prédateurs de parasites des cultures • Régulent le ruissellement de l’eau • Protègent l’exploitation des vents Objectifs du RE - L’espace agricole traditionnel de montagne est une matrice de corridors écologiques matérialisés par des haies et des prairies Définition d’espaces naturels à sauvegarder Éléments forts Définitions du RE intercommunales - Structures - Communes - Région - État - Agriculteurs - Conseil Général - Chambre d’Agriculture Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Cas particulier de la France Association de protection de l’environnement Alsace Nature, juin 2001 Des traits d’union Écologiques : pour une renaturation de la Trame Verte Régionale Jean-François VEYRAT, Service foncier de la Chambre d'Agriculture, extraits colloque Rivières 2004 « Rivières et corridors biologiques : nouveau enjeux ? » Liaisons transversales – Contribution des espaces agricoles Références Bibliographiques Espace agricole = matrice de corridors OBJ. Réalisation de Corridors écologiques Ech. Échelle locale - (France) Échelle nationale – France Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 202/239 - Réalisation de contrats de corridors biologiques basés sur le modèle des contrats de rivières : fonction incitative de ces contrats grâce à des aides techniques et financières des Régions dans le cadre d’un projet de - Application plus concrète du remaillage écologique cohérent sur un concept de Trame Verte dans territoire donné (communal ou intercommunal) la Région Nord-Pas-deCalais et en Alsace - Réalisation d’une trame globale à partir de l’identification des espaces naturels à conserver (cf. inventaire ZNIEFF) - Réalisation d’un diagnostic agricole afin d’identifier les secteurs stratégiques pour - L’espace doit être considéré l’implantation d’exploitations agricoles et donc en premier lieu comme un de définir les zonages de PLU espace naturel : le territoire utile étant restreint et très - Protection de l’outil agricole (siège de convoité, il faut lutter contre l’exploitation, terrains vitaux pour l’agriculture le cloisonnement et la et les zones de circulation) destructuration de l’espace par l’urbanisation - Préservation des milieux ouverts par le biais de la profession agricole Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE - Les corridors biologiques sont indispensables à la faune et à la flore, mais aussi aux femmes et aux hommes qui vivent sur un territoire : Ils constituent le point de contact entre la ville et la campagne. OBJ. Interconnexion habitats / outil d’aménagement du territoire - Agriculteurs - Collectivités Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Bernard GAUD, Président de la Communauté de Communes de Genevois, extraits colloque Rivières 2004 « Rivières et corridors biologiques : nouveau enjeux ? La place des corridors dans le SCOT Genevois Références Bibliographiques Ech. Échelle locale - (France) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 203/239 - Réalisation d’une charte d’Aménagement de l’Agglomération Franco-valdo-genevoise (1996) et d’un Plan Vert-Bleu des réseaux environnementaux - Constitution d’un réseau agro-environnemetal cohérent tissé sur le maillage du Plan Vert-Bleu qui permet l’enrichissement de la faune et de la flore au cœur d’un site de développement économique - Initier un programme afin - En 2000 : création d’une trame verte régionale de favoriser les mettant en connexion les éléments du paysage interconnexions entre les (sous forme d’un réseau) milieux naturels pour - Création de coupures vertes ou d’espaces de assurer la conservation des respiration de la trame espèces végétales et - Définition des principes d’aménagement et de animales sauvegarde : • Principe de continuité : mise en réseau - Protéger les paysages, des différents sites, même en milieu urbain, maintenir l’agriculture, identification des corridors biologiques dans le accueillir des activités de SCOT genevois (mais sous une autre loisirs, compléter le appellation) maillage écologique interne • Principe de l’agriculture : protection des en direction des entités espaces >50 ha et des espaces vitaux pour les voisines, établir une liaison exploitations, protection des sièges d’exploitation douce entre deux sites et des espaces nécessaires à leur fonctionnement • Principe de liaisons douces : protection, restauration et mise en valeur systématique de la trame hydro-végétale (continuité verte) tant dans les espaces construits que dans les espaces ouverts et protection des couloirs faunistiques entre les massifs Objectifs du RE OBJ. Identification des ruptures de corridors écologiques - Chasseurs - Agriculteurs - Communes - Conseil Général (CG) - Conseil Régional Structures ou personnes concernées - Pêcheurs - Associations - Corridors biologiques de protection pour le déplacement de de la nature la faune et de la flore - Définition des éléments constitutifs du REN : • Zones nodales • Zones d’extension • Zones de développement • Continuums • Corridors • Points noirs Éléments forts Définitions du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Jean-François NOBLET, (Conseil Général de l’Isère) et Guy BERTHOUD (Créateur et Directeur du bureau d’études ECONAT), ECONAT, Septembre 2001. Les Corridors Écologiques en Isère Références Bibliographiques Ech. Échelle départementale – Isère (France) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 204/239 - Identifier les solutions possibles pour faciliter le déplacement de la faune : • Éviter la pose de clôture et installer plutôt des haies - Réflexion sur les corridors • Prévoir des échappatoires dans les zones de pièges pour la petite faune biologiques en Isère : cohabitation entre l’homme et • Planter des haies, des bandes enherbées, des la nature arbres isolés • Revégétaliser le sol à la place du macadam - Identification des différents quand c’est possible types de zones d’un REN sur • Envisager les pistes cyclables, les chemins le terrain piétons, les cimetières, les espaces verts comme corridors biologiques - Identification des obstacles, • Utiliser la TDENS pour créer des espaces des interruptions au sein des préservés et aménager des passages à faune. corridors ainsi que de leur histoire - Réalisation d’une cartographie détaillée du département de l’Isère : - Application concrète • Pas de valeur réglementaire, mais ces cartes (l’exemple du département de sont consultables par le CG de l’Isère, par les l’Isère) communes (lors d’élaboration des PLU, du PADD) pour prendre en compte les corridors et les autres zones nodales dans les futurs projets - Nécessité de prendre en compte ce réseau écologique d’aménagement de leur espace à plus grande échelle que le • Dans le cas contraire, le Département prononce un avis réservé, voire défavorable, au département de l’Isère : réaliser des interconnexions moment de la validation du PLU des communes entre départements et entre • Identification de 320 points de conflits dont 10 les régions d’entre eux sont à résoudre de manière urgente : il s’agit d’éléments portés à la connaissance du public et qui témoignent des obstacles qui entravent la libre circulation de la faune Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE Définir la Trame Verte : C’est l’ensemble des habitats naturels abritant une faune et une flore spontanées ainsi que les éléments de connexion, de déplacement et de dispersion des biocénoses OBJ. Réalisation et fonctions d’une Trame Verte Régionale - Pêcheurs - Associations de protection de la nature - Chasseurs - Agriculteurs - Communes - Conseil Général - Conseil Régional Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (Généralités) Association de protection de l’environnement Alsace Nature, juin 2001 Des traits d’union Écologiques : pour une renaturation de la Trame Verte Régionale Références Bibliographiques Ech. Échelle locale Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 205/239 - Nécessité de prendre en compte la somme globale des éléments d’un RE pour qu’il soit - Identification des éléments d’une trame verte : définitions et rôles (d’habitats, de écologiquement fonctionnel conduits, de filtre ou de barrière) - Définition d’une stratégie pour identifier la bonne protection de - Identification des fonctions d’une trame verte : la nature en France : • choisir de grandes zones • Fonctions paysagères et sociales : elle naturelles d’un seul tenant est le reflet de l’identité du paysage de chaque région et elle permet notamment ou au contraire plusieurs petites zones naturelles qui, d’éviter l’uniformisation et la banalisation de au final, représentent la l’espace • Fonctions de préservation et de maîtrise même surface ? • s’occuper prioritairement de des risques : l’intensification massive de la protection de la nature l’agriculture des dernières décennies à conduit à de graves déséquilibres pour dite ordinaire ou bien l’ensemble des écosystèmes (dépréciation orienter la protection vers les espèces rares, menacées des ressources naturelles telles que l’eau et et/ou appartenant à des le sol, augmentation des risques tels que les inondations, les glissements de terrain) listes rouges ? • Fonctions écologiques : rôle dans la - Identification d’une échelle conservation de la biodiversité, rôle brise vent des haies, protection contre l’érosion des appropriée pour la constitution d’un REN sols, rôle régulateur dans le cycle de l’eau, rôle épurateur par rapport aux intrants agricoles - Constitution d’un REN comme outil d’aménagement du territoire Objectifs du RE OBJ. Constitution d’une Trame Verte : création et restauration de corridors - Agriculteurs - Communes - Conseil Général - Conseil Régional Structures ou personnes concernées - Constitution d’une - Associations Trame Verte Régionale de protection de la nature - Constitution et restauration des espaces-corridors : • Avec une ossature hydrographique • Sans une ossature hydrographique Éléments forts Définitions du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Cas particulier de l’Alsace Association de protection de l’environnement Alsace Nature, juin 2001 Des traits d’union Écologiques : pour une renaturation de la Trame Verte Régionale Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – Alsace (France) - Préservation ou restauration de l’existant : • Les corridors permettant d’assurer des connexions biologiques les plus fonctionnelles entre les espaces cœurs : entre les différentes entités naturelles et au sein même des écosystèmes patrimoniaux qui sont souvent très morcelés • Les éléments fixes du paysage qui sont peu ou pas exploitables, selon leur origine anthropique ou naturelle • Les milieux de déprise agricole Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 206/239 - La construction du réseau dépend de deux échelles : - Création d’éléments de motivation • de la structure de la • Répondre à une demande sociale : offrir des macrotrame (induite par espaces de détente pour l’ensemble des habitants les entités naturelles à des villes et villages adjacents de façon à créer un relier ou subsistantes) appui solide qui permettra ensuite d’engager • de la structure de la concrètement une restauration de la Trame Verte microtrame (induite par sur une ou plusieurs communes. Coupler une les opportunités les plus restauration d’un maillage écologique avec la concrètes sur le terrain) création d’espaces de promenade et de revitalisation paysagère - L’identification des outils • Inciter à la réalisation de programmes régionaux à planifier ou à inventer : et locaux : répondre aux demandes sociales, mais la gestion différenciée des aussi favoriser leur émergence grâce à des aides espaces non exploités, la financières et/ou techniques (cf. « contrats de signature de Contrats corridors biologiques »). Soutenir la mise en place Territoriaux d’Exploitation d’une concertation plus large intégrant l’ensemble (CTE) aujourd’hui Contrat des acteurs afin de créer une émulation (cf d’Agriculture Durable GERPLAN). Mettre en cohérence les politiques de (CAD), réalisation de protection menées par les collectivités (cf. aides réseaux refuges LPO pour les SAGE) - Restauration d’une qualité paysagère des espaces cultivés en assurant l’existence d’éléments extensifs diversifiés dans un pourcentage suffisant de l’espace agricole Objectifs du RE OBJ. Constitution d’une Trame Verte : création et restauration de corridors Éléments forts Définitions du RE Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (suite) Cas particulier de l’Alsace Association de protection de l’environnement Alsace Nature, juin 2001 Des traits d’union Écologiques : pour une renaturation de la Trame Verte Régionale Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – Alsace (France) Objectifs du RE Page 207/239 - Identification des outils à planifier ou à inventer : • Pour les cours d’eau : les SAGE, les contrats de rivières, la gestion globale par un syndicat de rivières, l’acquisition directe des berges par les collectivités, la gestion équilibrée de l’emprise des canaux et des digues du Rhin, la gestion différenciée des berges • Pour les autres types d’espaces corridors : intégrer ces espaces aux plans de développement communaux et aux documents d’urbanisme (tels que les PLU, les Espaces boisés classés, les ENS), réaliser un schéma de restauration des continuités des milieux naturels au sein d’un GERPLAN ou tout autre plan de développement local (CTE individuels et collectifs, restauration de corridors biologiques et d’espace de promenade entre villages), favoriser la mise en place d’aides complémentaires aux collectivités, initier de la gestion extensive sur les espaces communaux, intégrer la gestion de l’espace privé dans la trame communale - Conservation de la biodiversité comme valeur guide : • prendre en compte l’aspect naturel (laisser s’exprimer les espèces autochtones), l’aspect paysager (multiplicité des milieux préservés ou restaurés) et l’aspect reconquête de la biodiversité en zones de grandes cultures • Projection cartographique à l’échelle 1/50000ème : elle permet de différencier un ensemble d’espaces naturels variés, aux caractéristiques sensiblement différentes (on identifie les éléments à partir de plusieurs échelles : régionale, des régions naturelles et des écosystèmes patrimoniaux) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE - Constitution d’une Trame Verte Régionale : afin de rétablir des connexions entre les milieux naturels pour créer un maillage régulier sur l’ensemble de la plaine et pour permettre des échanges biologiques entre les espèces animales et végétales OBJ. Constitution d’une Trame Verte Régionale - Associations de protection de la nature - Groupements de communes - Communes - Réseau Ferré de France - DDE -Départements - Conseil Régional - État Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement www.cg67.fr/gener ique/telechargeme nt.asp?id=431 Document de travail de DAEFTE Région Alsace, le 16/09/03, Christian DRONNEAU, Région Alsace, Direction de l’Agriculture, de la Forêt, du Tourisme et de l’Environnement Propositions pour la création d’une Trame Verte en Plaine d’Alsace Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – Alsace (France) - Mise en place du projet de Trame Verte initié par la Région dans le cadre des Assises régionales du développement durable en 1998 et inscrit au Contrat de Plan 2000-2006 pour un montant total de 5 305 000 € Objectifs du RE Page 208/239 - Étape 2 : Définition d’une politique d’intervention pour la mise en place d’une Trame Verte fonctionnelle en Alsace. Ce programme s’articule autour de trois axes : • Intégration de la Trame Verte dans les documents d’urbanisme et d’aménagement du territoire : l’objectif est de prendre en compte la Trame Verte dans l’élaboration de différents documents qu’ils soient prescriptifs ou descriptifs (SCOT, PLU, chartes de PNR), à travers des actions pédagogiques d’informations (brochures, supports numériques) et des réunions d’information (auprès des Pays, Animateurs SCOT, …) • Prise en compte de la Trame Verte dans la réalisation des infrastructures : éviter les nouvelles ruptures et résorber les points de rupture de continuités naturelles identifiés avec les infrastructures existantes ou celles à venir (voies ferrées, routes), identifier les autres points de conflits (développement urbain, extension de ZAC), susceptibles d’interférer avec les noyaux centraux ou les corridors • Maintien de la trame verte existante et densification du maillage : la Région poursuit sa politique de protection des espaces naturels remarquables par des actions de maîtrise foncière, grâce au financement des plans de gestion et des travaux d’entretien des sites acquis. Les actions concernant la Trame Verte s’inscriront dans les politiques régionales existantes, territoriales ou thématiques - Étape 1 : Réalisation d’une étude cartographique de la Trame Verte pour reconstituer le maillage écologique sur l’ensemble de la plaine d’Alsace, avec comme point de départ, une carte de la Trame Verte Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE Le réseau écologique (RE) est une notion intégrée dans la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère, fondée sur deux concepts : - Diversité biologique : variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces, entre elles et les écosystèmes. - Diversité du paysage : expression officiellement utilisée pour désigner les nombreuses relations existantes au cours d’une période donnée entre un individu ou une société et un territoire défini d’un point de vue topographique, dont l’aspect résulte de l’action, au fil du temps, de facteurs naturels et humains et d’une combinaison des deux. OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique Paneuropéen - Populations locales des différentes régions d’Europe - ONG - Propriétaires terriens, publics, privés - Organisations ayant un rôle d’information - Monde de la recherche - Organisations et associations actives dans les secteurs économiques - Institutions financières - Organisations internationales - Autorités Nationales Acteurs à mobiliser : Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Sauvegarde de la nature N°74, Centre européen pour la conservation de la nature, Conseil de l’Europe, 1995, 81p. Stratégie Paneuropéenne de la Diversité Biologique et Paysagère Références Bibliographiques Ech. Échelle internationale - Europe - Réalisation et application d’un Plan d’Actions pour 1996-2000 afin de prendre en compte les considérations relatives à la biodiversité dans les secteurs d’activité pertinents et pour sensibiliser les décideurs et le public - Constitution d’un REP d’ici 10 ans, c’est : • préciser les critères devant présider à la désignation des zones noyaux, des zones de couloir, des zones à restaurer et des zones tampons, compte tenu des zones biogéographiques de l’Europe • choisir les écosystèmes, les types d’habitats, les espèces et les paysages d’importance européenne à inclure dans le REP • repérer les sites et les couloirs spécifiques grâce auxquels les écosystèmes, les habitats, les espèces et leur diversité génétique et les paysages d’importance européenne sont concernés et, le cas échéant, valorisés et réhabilités • préparer les lignes directrices pour veiller à ce que les mesures prises et les actions entreprises dans le cadre de la création du REP soient aussi cohérentes et efficaces que possible - Mise en œuvre de Natura 2000, premier RE européen de l’Union Européenne : mise en place de ZPS et ZSC, qui permettent de conserver ou de ramener à un état favorable les habitats naturels et les habitats d’espèces recensés dans les annexes I et II de la Directive "Habitats" et celles de la Directive "Oiseaux" - Consolider la diversité biologique et paysagère de l’Europe : conserver et réhabiliter les habitats et les écosystèmes, caractéristiques du paysage ainsi que les espèces par la création et la gestion efficace d’un RE Paneuropéen (REP) - Assurer la gestion durable de la diversité biologique et paysagère en tirant le meilleur parti des possibilités qui se présenteront sur le plan social et économique, au niveau national ou régional - Intégrer les objectifs pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et des paysages dans tous les secteurs socioéconomiques appelés à gérer cette diversité ou dont les activités ont une quelconque incidence - Améliorer les informations disponibles sur les différents aspects de la biodiversité et sensibiliser la population et les décideurs à ce problème ; renforcer la participation du public aux actions de préservation et d’enrichissement de cette diversité - Faire comprendre l’état de la diversité biologique et paysagère en Europe et les processus qui contribuent à la rendre durable - Assurer les moyens financiers pour la mise en œuvre de la Stratégie Page 209/239 Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE Élaboration de RE National en 4 éléments constitutifs : - les « cores areas » ou espaces cœurs qui préservent la biodiversité (habitats et espèces) et qui bénéficient d’un statut légal de protection par les gouvernements, - les corridors qui relient les espaces cœurs entre eux de manière à assurer les échanges à la fois de populations, mais aussi au sein des populations (échanges génétiques) et qui permettent la dispersion et la migration des individus, - les zones tampons ou « buffers zones » qui entourent les espaces cœurs ou protégent les corridors, - les zones de restauration, espaces qui ne présentent pas d’intérêt majeur quant aux fonctions biologiques, mais qui permettent de prévenir les éventuels menaces. OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique Paneuropéen Objectifs du RE Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 210/239 - Prise de conscience de la notion de protection durable de la Acteurs à diversité biologique sousmobiliser : entendu dans le message de la - Autorités Conférence internationale de Rio ; Nationales et dans la Stratégie paneuropéenne de la diversité - Constitution de Réseaux Écologiques en - Organisations Europe pour ensuite réaliser un REP, biologique et paysagère internationales avec: - Institutions - Les mesures de conservation et • des critères qui permettent la désignation financières des « cores areas », des corridors, des de protection des espaces naturels en Europe sont rares. « buffers zones », et des zones à restaurer. - Organisations Néanmoins, une prise de • le choix des écosystèmes, des types et associations conscience générale de la part d’habitats, des espèces et des paysages actives dans les des pays européens a permis de d’importance européenne à inclure dans les secteurs mettre en évidence plusieurs Réseaux Écologiques économiques objectifs favorisant le maintien et • le repérage des sites et des couloirs - Monde de la spécifiques grâce auxquels les la protection de la nature : recherche • Stopper l’érosion de la diversité écosystèmes, les habitats, les espèces et biologique et protéger les leur diversité génétique, et les paysages - Organisations d’importance européenne sont concernés espèces sauvages rares et ayant un rôle menacées, et, le cas échéant, valorisés et réhabilités d’information • Assurer la connectivité des • la préparation des lignes directrices - Propriétaires espaces naturels, dits « espaces pour veiller à ce que les mesures prises et terriens, publics, cœur », de manière à conserver les actions entreprises dans le cadre de la privés la biodiversité création du Réseau soient aussi cohérentes et efficaces que possible - ONG - Autre grand apport : les - Populations recherches avancées par l’écologie locales des du paysage, travaux qui mettent en différentes évidence les connectivités (d’où les régions d’Europe réseaux écologiques) pour sauvegarder la biodiversité Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Naturopa N°97, Heritage and sustainable developpement, édition du Conseil de l’Europe, 2002, 35p. A Pan-european ecological network, Henri Jaffeux Références Bibliographiques Ech. Échelle internationale - Europe Éléments forts Définitions du RE Élaboration de RE National (REN) en 4 éléments constitutifs : - les « cores areas » sont des sites de taille variable, mais renfermant un nombre maximal de populations d'espèces et d’écosystèmes : il s’agit de réserves d’habitats et de gênes des populations, - les « ecological corridors » correspondent à des contiunuums d’habitats ou à des mosaïques d’îlots qui relient et entourent les espaces cœurs entre eux de manière à assurer les échanges (populations, génétiques), - les « buffers zones » qui entourent les espaces cœurs ou protégent les corridors - les zones de restauration sont des espaces qui peuvent être à la fois des cores areas, mais aussi des corridors ou des buffer zones OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique National Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement National Ecological Networks N°2, Autority for Nature Conservation, Ministry of Environment, Budapest 2002, 12p. Progress report on the establishement of the National Ecological Networks in Hungary Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale - Hongrie - La conservation de la nature passe par la protection des espaces remarquables et surtout par la réalisation et l’élaboration d’un REN en Hongrie. - La prise en compte de mesures de protection de l’environnement est plus que nécessaire : grande richesse biologique, mais un nombre d’espèces menacées qui ne cesse d’augmenter. Objectifs du RE - La mise en place du National Environmental Protection Programme pose les bases d’une protection de la nature à long terme, avec les notions de RE et de corridors écologiques - La Région des Carpates (à la confluence de plusieurs zones biogéographiques) renferme une grande richesse de par les habitats, mais aussi par les espèces endémiques présents : 498 espèces végétales et 568 espèces animales font partie de la liste de l’Annexe IV de la directive "Habitats" - La Hongrie possède 9 parcs nationaux (soit 10% du territoire), mais le nombre d’espèces à protéger ne cesse d’augmenter Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 211/239 - Élaboration d’un REN en Hongrie : Phase I (1998-99) : définition de critères scientifiques et désignation de sites naturels - Scientifiques - La Hongrie cherche à remarquables hongrois entrer dans l’Union Phase II (1999-2000) : perspectives - Propriétaires Européenne de manière à paneuropéennes, définition et description des terriens, publics, intégrer les sites naturels éléments constitutifs du REN, privés hongrois au Réseau Natura 2000 et, au final, - Il faut maintenir des usages et des pratiques - ONG participer à l’élaboration agricoles extensives et durables dans ces du REP. zones : cela nécessite la prise en compte de - Public mesures financières incitatives ou de - La réalisation d’un REN compensation. hongrois doit permettre de dresser des cartes (à - La sauvegarde et la protection de la biodiversité différentes échelles) des passent non seulement par la protection des espaces eux-mêmes, mais aussi par la création et la réseaux écologiques restauration des connexions entre ces espaces. - Organisations internationales - Ministère de l’Environnement - Autorités Hongroises Acteurs à mobiliser : Structures ou personnes concernées OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique Paneuropéen - deux outils importants pour la création d’un RE Paneuropéen (REP) : Convention de Bern et Réseau Emeraude - C’est dans la directive « Habitats » qu’on aborde pour la 1ère fois le concept de RE européen, sous le nom de réseau Natura 2000. - Constitution d’un RE transfrontalier en Europe, à partir de zones fonctionnelles et identifiées telles que : • Les « cores areas » • Les « buffers zones » • Les corridors • Les espaces de restauration ou de renaturation Éléments forts Définitions du RE Structures ou personnes concernées - Public - ONG - Propriétaires terriens, publics, privés - Scientifiques - Organisations internationales - Ministères de l’Environnement - Gouvernements Acteurs à mobiliser : Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Conseil de l’Europe ECNC , 2002, 25p. Netherlands/Alterra, Irene Bouwma ECNC,The The PanEuropean Ecological Network, a strategy for biodiversity conservation and sustainable use Références Bibliographiques Ech. Échelle internationale – Pays européens - Recueillir quelques expériences quant à la mise en place de RE dans les pays européens - Volonté de créer un REP par les 54 États présents lors de la Conférence de Sofia, afin d’élaborer la Stratégie paneuropéenne pour la conservation de la diversité biologique et paysagère - La fragmentation des paysages et des habitats en Europe a eu de graves répercussions sur la nature et la biodiversité : une volonté de créer un réseau écologique transfrontalier en Europe est apparue de manière à préserver cette diversité biologique déjà fragile Objectifs du RE Page 212/239 - Une sylviculture au service du réseau d’habitat forestier en Écosse : sur la base d’un réseau d’habitats forestiers, des plantations d’essences locales sont conseillées et permettent la restructuration de ces espaces. D’autre part, ce réseau doit prendre en compte les menaces de propagation d’espèces exotiques invasives (le cerf sitka et l’écureuil américain) - En Slovaquie, intégration d’espaces agricoles écologiquement stables dans le RE : ces espaces sont gérés par une agriculture extensive, prenant en compte la protection des espèces et des habitats, mais aussi la conservation et la fonctionnalité des paysages - Identification des points de rupture entre infrastructures de transport et espaces naturels aux Pays-Bas : résorption de 90% de ces points noirs d’ici à 2010 et rédaction d’un ouvrage concernant Environnement/Transport « the EU-COST 341 actions : habitat fragmentation due to infrastructure » - Création d’un corridor écologique le long du Danube sur une surface de plus de 400 000 ha : le gouvernement de la Roumanie est l’initiateur de ce projet d’aménagement de corridor écologique le long du fleuve, en coopération avec les gouvernements de la Bulgarie, de la Moldavie, de l’Ukraine, afin de relier les zones humides associées au fleuve. Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE Réalisation de RE pour combattre l’érosion biodiversité, à partir de 4 zones constitutives définies telles que : - Les zones nodales : l’espèce peut vivre et exprimer tout son "répertoire" comportemental (alimentation, reproduction,…) - Les zones d’extension : éléments du paysage où les individus peuvent vivre et grandir, mais pas se reproduire - Les zones tampons : milieux intermédiaires entre les taches favorables et la matrice défavorable - Les zones relais : zones de repos et d’alimentation qui peuvent aussi être considérées comme des corridors « en pas japonais » - Les corridors linéaires qui permettent la circulation directe des individus entre les différentes zones du réseau Structures ou personnes concernées - Public - Élus - Agriculteurs - Propriétaires terriens, publics, privés - Scientifiques - PNR - Communes Acteurs à mobiliser : Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Parc Naturel Régional (PNR) de la Brenne, 4p. Réseau Écologique et Corridors OBJ. Création, restauration de Corridors Écologiques Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – PNR Brenne (France) - Au niveau du PNR de la Brenne : Réalisation d’une analyse à plusieurs échelles - Engagement de la Fédération des PNR dans une réflexion collective sur l’élaboration de RE dans des Parcs volontaires - Fonctionnement des RE et des métapopulations : Définition et concept - Mise en place du REP dans tous les pays de l’Europe géographique : Incitation de l’Europe à la constitution de RE dans les différents pays en développant la préservation et la restauration des réseaux Natura 2000 des différents pays membres de UE Objectifs du RE Page 213/239 - Outils pour étudier les RE : a) La réalisation de cartes à partir d’images satellites (Corine Land Cover) pour faire ressortir les points de rupture et les connexions ; b) La réalisation d’analyses comparatives de photographies aériennes pour mettre en évidence l’évolution des paysages et du bocage ; c) L’étude d’espèces particulières (espèce parapluie, clé, indicatrice…) animale ou végétale par milieu. - PNR de la Brenne : analyse à différentes échelles : Microrégionales : pour étudier les éléments ayant une existence au-delà des échelles du Parc (ex : cours d’eau, massifs forestiers, routes de migration d’oiseaux) ; Au niveau des entités paysagères du parc : 6 entités définies en fonction de l’occupation du sol, de l’historique et des caractéristiques du paysage local ; Au niveau des sous-entités paysagères en mutation. - Élaboration d’un Guide Méthodologique pour les PNR de France sur les RE dans le cadre de la révision de leur charte de Parc. Ce guide pose à la fois : une base théorique et une méthodologie commune permettant d’appliquer à chaque situation les RE ; des bases pratiques de manière à développer et recenser de nouveaux outils pour maintenir un RE fonctionnel : prise en compte obligatoire dans le cadre de PLU, de SCOT, compatibilité avec les chartes des PNR et facultative dans les Mesures Agri-Environnementales (MAE). Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE - La constitution de RE dans les Pays Baltes se fait à partir de zones fonctionnelles et identifiées telles que : 1/ Les « cores areas » : espaces dans lesquels toutes les conditions environnementales pour la conservation des paysages d’importance européenne, des espèces végétales et animales (et de leur communautés) et des habitats d’importance européenne sont réunies 2/ Les corridors écologiques ou corridors biologiques : Ce sont des espaces qui relient les espaces cœurs entre eux et qui assurent les opportunités de dispersion, de migration des espèces et d’échanges génétiques au sein des populations d’espèces OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique Paneuropéen - Propriétaires - Agriculteurs - Public - ONG - Scientifiques - Ministères de l’Environnement - Gouvernements Estonien, Lithuanien, Lettonien - Commission européenne Acteurs à mobiliser : Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Kalev SEPP Are Kaasik, ed. IUCN, 2002, 165p. Development of National Ecological Network the Baltic Countries in the framework of the PanEuropean Ecological Network Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale – Pays Baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 214/239 1/ RE en Estonie : - Plusieurs études ont présenté le concept novateur de RE en Europe. Il s’agit d’une approche - Lutter contre la multifonctionnelle des RE qui identifie des « cores fragmentation des areas » (espaces naturels et à haute valeur paysages et des écologique) et des espaces semi-naturels de liaison habitats en Europe : dans le paysage. volonté de créer un - Deux expériences pilotes prennent en compte les éléments fixes du paysage pour la mise en réseau écologique transfrontalier en Europe place de trame écologique. Ces expériences sont pour préserver la diversité menées dans deux régions particulières : dans la région de Tartu (créer des corridors verts) et dans biologique. le nord industriel (réaliser un réseau de zones tampons). - Volonté de créer un - Plusieurs fonctions de ces réseaux : minimiser REP par les 54 États la pollution, recycler les ressources, créer des présents lors de la zones refuges pour les espèces sauvages, donner Conférence de Sofia, afin les possibilités de migrer aux espèces, jouer le rôle d’élaborer la Stratégie de barrière ou d’obstacle pour les espèces paneuropéenne pour la invasives, créer des zones à fonction récréative, conservation de la compenser l’impact de la société humaine sur diversité biologique et l’environnement paysagère. - Élaboration de plusieurs cartes thématiques (géologie, hydrologie, utilisation du sol, climat…) et - Les Pays baltes utilisation d’un SIG pour identifier une trame des RE rentrent dans l’UE : cela en Estonie, qui deviendra « the Green Network » implique une transcription - 5 types de protection des espaces en Estonie : des lois de protection de les Parcs Nationaux, Les Réserves Naturelles, les la nature de l’UE dans les Parcs Naturels, les Monuments Naturels, les Paysages Protégés, les Réserves de Biosphère. textes juridiques nationaux des trois États - Constitution du RE : 12 « cores areas », sélection et création de corridors (analyse des Baltes localisations des infrastructures de transport, des types de reliefs…) qui connectent ces espaces naturels. Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE 3/ Les « buffers zones » ou zones tampons : ce sont des espaces qui entourent et protègent le Réseau des dommages, des menaces potentielles et des impacts des activités réalisées à proximité du Réseau (tels que les pollutions et le drainage). 4/ Les espaces de restauration ou de renaturation : ce sont des espaces présentant des formes et des caractéristiques écologiques reconnues, mais dans lesquels il existe une utilisation intensive du sol et des menaces qui compromettent leur classement en zones tampons, voire en espaces cœur. OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique Paneuropéen Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (suite) Kalev SEPP Are Kaasik, ed. IUCN, 2002, 165p. Development of National Ecological Network the Baltic Countries in the framework of the PanEuropean Ecological Network Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale – Pays Baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie) Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 215/239 2/ RE en Lettonie : - Après l’indépendance de la Lettonie, mise en place de mesures de compensation de territoires naturels au sein des espaces urbains, dans le but de créer un réseau d’espaces naturels qui permettent - La phase de transition de protéger la diversité biologique et les paysages et de donner une image plus "verte" des villes politique et sociale de - 7 types de protection des espaces en ces pays pose les Lettonie : les Réserves d’État de Nature, les Parcs mêmes problèmes, ce qui implique de nouveaux Nationaux, Les Réserves Naturelles, les Parcs Naturels, les Monuments Naturels, les Paysages besoins en termes de Protégés, les Réserves de Biosphères législation. - Constitution d’un RE à partir de : - Nécessité de déterminer « Cores areas » ou espaces cœur les échelles d’application « Buffer zones » ou zones tampons et d’élaboration des RE : Zones de développement de nature Corridors • Échelle européenne • Échelle nationale 3/ RE en Lithuanie : • Échelle locale - Créer réseau d’espaces naturels : soit une matrice écologique représentant plus de 60% du territoire. - Recueillir quelques - 5 grands types de protection des espaces : expériences quant à la les espaces de conservation mise en place de RE les espaces de préservation dans les pays européens les espaces de renaturation ou de récupération et plus précisément dans les espaces d’intégration les Pays baltes (Estonie, - Constitution d’un RE à partir de : Lettonie et Lituanie). 82 « Cores areas » ou espaces cœurs 9 tremplins ou relais de « Cores areas » - Trouver des critères 7 zones de renaturation similaires pour De zones tampons l’identification de De corridors écologiques chaque type d’éléments De zones relais ou tremplins écologiques constitutifs du futur RE. - Les conditions générales environnementales et la qualité de la diversité biologique dans ces pays sont similaires Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE L’État prend en compte les concepts développés dans ce projet de REN : • Des zones noyaux : sites d’intérêt écologique national ou supranational • Des corridors : liaison entre deux noyaux qui a pour finalité d’assurer aux populations d'espèces sauvages les possibilités adéquates de dispersion, de migration et d’échanges génétiques • Des zones tampons : territoire périphérique des noyaux et des corridors nécessitant certaines mesures de gestion pour leur permettre de remplir leurs fonctions OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique National - Associations protection de la nature - Propriétaires Agriculteurs - Décideurs locaux - Élus locaux - Services de l’Etat Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement Ed. DATAR, Avril 2002, 165p. Schéma de Services Collectifs des Espaces Naturels et Ruraux Références Bibliographiques Ech. Échelle nationale – France Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Page 216/239 - Réalisation d’une carte constituant une photographie actuelle de la situation - Enjeu majeur de ce schéma : écologique en France : cette carte projette participer à la politique de sur le territoire une trame dont les préservation de la biodiversité en composantes sont à relier entre elles. Elle constituant un REN assurant la résulte de la combinaison des données des continuité territoriale entre les inventaires du patrimoine naturel national différents milieux, à l’horizon 2020 d’intérêt majeur, des inventaires nationaux - L’action du schéma de service et des travaux des services de l’État dans collectif s’inscrit dans l’action de les régions l’État dans la constitution du Réseau - Au niveau des noyaux, il faut assurer leur Natura 2000. préservation grâce à des actions - D’ici 2020, il faut : contractuelles (CTE, CAD), voire de maîtrise • Définir les caractéristiques foncière, plutôt que réglementaires ; permettant d’assurer les fonctions • si les zones sont identifiées, la légitimité d’un REN, permettant la continuité du site existe déjà, s’assurer juste des entre tous les sites d’intérêt mesures de protection en concertation écologique majeur identifiés et avec les gestionnaires de ces sites et les retenus permettant de répondre à acteurs locaux ; l’objectif de protection des espèces • si les zones ne sont identifiées, les et de réactions positives aux services de l’État doivent informer les catastrophes écologiques et aux citoyens sur la richesse patrimoniale de éventuels changements ces territoires et sur la nécessité de les climatiques ; préserver • Préciser les composantes du Au niveau des corridors : réseau écologique national (REN) • s'ils existent déjà, l’objectif est de ainsi identifié conserver leurs fonctions, grâce à une • Identifier les mesures incitatives, veille écologique et une protection contractuelles, de maîtrise contractuelle ou réglementaire, afin foncière, voire, si nécessaire, d’assurer la continuité du réseau et son réglementaires, permettant efficacité d’assurer la préservation et la • s'ils n’existent pas ou plus, leur restauration écologique des reconstitution et leur restauration territoires composant ce réseau ; deviennent une priorité, une attention toute - Réactualiser les inventaires et particulière est observée si les corridors assurer le « porter à connaissance » sont soumis à des activités humaines importantes Objectifs du RE Éléments forts Définitions du RE À partir du « schéma des espaces de nature » du Grand Toulouse , définir les préconisations à proposer dans le cadre du ou des prochains documents de planification (SCOT) pour inscrire en "coulée verte" les espaces remarquables liés notamment au réseau hydrographique OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique National - APNE (Association de protection de la nature et de l'environnement) - SMEAG (Syndicat Mixte d’Études et d’Aménagement de la Garonne) - SMEAT (Syndicat Mixte d’Études de l’Agglomération Toulousaine) - Communes - Communauté d’agglomération du Grand Toulouse Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Charte pour l’environnement, Communauté d’Agglomération du Grand Toulouse, Conseil de Communauté du 13 décembre 2004, 1p. Fiche action 11 : Protéger, valoriser, diversifier et développer les espaces de nature Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – France - Protéger et valoriser le patrimoine - Se positionner dans le SCOT pour l’élargissement des coulées vertes autour du Réseau Hydrographique sur l’ensemble du territoire du Grand Toulouse avant 2005 Objectifs du RE Page 217/239 - Moyens et coûts estimés : utilisation d’un prestataire pour réaliser l’étude (dont coût : 35 000 €) - Le projet de Réseau Vert et Bleu est en cours de constitution, mais il existe encore de fortes discontinuités, notamment le long des cours d’eau et de la Garonne. - Ces espaces sont protégés de l’urbanisation : ils sont inconstructibles. Ils peuvent accueillir des installations sportives et de loisirs. - Les espaces naturels constituant la trame verte doivent faire l’objet d’une protection forte dans les POS et dans les PLU (espaces boisés classés, zone N) - Le SDAT approuvé en 1998 expose des mesures fortes en faveur du cadre de vie et de l’environnement notamment sur les espaces naturels, à travers la trame verte et le Réseau Vert et Bleu d’agglomération. - Les documents de planification supracommunaux et communaux concourent à la protection des espaces de nature. Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Éléments forts Définitions du RE Mise en place d’un programme d’actions pour la protection de la nature et la mise en place d’une trame verte - Phase 1 : Préparation du projet - Phase 2 : Diagnostic - Phase 3 : Définition des enjeux (points forts / points faibles) - Phase 4 : Définition du programme d’actions OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique National Structures ou personnes concernées - Conseil Régional - Conseils généraux - État / DIREN / DDAF - Conservatoire des sites - PNR - SNCF - SANEF - VNF - DDE - ONF - ONC - Syndicats d’initiative - Syndicats agricoles - Chambre d’agriculture - SAFER - Jardiniers - Bureau d'études - Associations de protection de la nature - Particuliers Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Région Nord-Pas-de-Calais, 4p. Cahier des charges pour l’élaboration d’une trame verte en Région Nord-Pas-de-Calais Références Bibliographiques Ech. Échelle locale – France - Consultation des acteurs et partenaires, élaboration du tableau de bord et réunions Phase 1 : Préparation du projet Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) - Présentation du territoire dans son contexte : définition du périmètre opérationnel et choix de l’échelle (globale > régionale > locale), - Description et analyse de l'état actuel du périmètre : 1. Inventaire des milieux naturels et cartes d’occupation détaillée des sols (1/5000ème à 1/10000ème) en utilisant obligatoirement le fond cadastral et des photos aériennes 2. Analyse socio-économique (carte IGN, profil socioécologique) 3. Les projets d’aménagement (urbanisme, tourisme, infrastructures) Page 218/239 - Mise en place de projets d’aménagement (SGADE, SAGE, SDAU, POS, PLU, DTA) - Identification et analyses des ressources écologiques, des enjeux et des nuisances (cartes écologiques à différentes échelles) avec des commentaires - Utilisation de documents à l’échelle régionale (images satellite, zones biogéographiques, carte des corridors, carte d'occupation des sols, carte de fragmentation) Phase 2 : Diagnostic Phase 2 : Diagnostic - Réalisation d’un tableau de bord - Réalisation de documents de sensibilisation - Création d’un comité technique, (vidéo "corridors biologiques") et définition de définition des objectifs la trame verte, mise en place de mesures réglementaires (LOADDT), information du - Élaboration d’un plan de travail public (presse, bulletin municipal, affiches, ...) (objectifs, méthodes, moyens, calendrier, partenaires), - Recherche d’un porteur de projet, et d’un réalisation d’un échéancier référent dans chaque commune Phase 1 : Préparation du projet : Objectifs du RE OBJ. Élaboration d’un Réseau Écologique National Éléments forts Définitions du RE Structures ou personnes concernées Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement (suite) Région Nord-Pas-deCalais, 4p. Cahier des charges pour l’élaboration d’une trame verte en Région Nord-Pas-deCalais Références Bibliographiques Ech. Échelle locale –France Méthodes / Applications / Résultats du Réseau Écologique (RE) Phase 4 : Définition du programme d’actions - État de conservation des corridors biologiques - Réalisation d’une analyse foncière, d'un Schéma local de corridors biologiques et d'un plan de gestion des sites - Typologie des mesures et des moyens à disposition - Intégration des RE dans les documents de planification et d’aménagement - Mise en place d’un suivi temporel Page 219/239 Phase 4 : Définition du programme d’actions - Cartographie : identifier les corridors (à maintenir, à restaurer, à (re)créer), les zones centrales, les points noirs (faire une légende type) et hiérarchiser les différents types de corridors - Mise en place d’une concertation avec les riverains, usagers et propriétaires / gestionnaires de terrains - Faire un choix opérationnel ("pragmatique") - Réalisation d’un plan de gestion et d’un échéancier des actions sur 5 ans - Prise en compte et transcription des mesures de conservation de la nature dans les règlements et documents d'urbanisme - Réalisation d’une évaluation grâce aux indicateurs de suivi et d'un observatoire photographique Phase 3 : Définition des enjeux Phase 3 : Définition des enjeux A/ Bilan du patrimoine naturel (points forts) ; (points forts / points faibles) - Mise en place de bioindicateurs ; une bio- Analyse de l'inventaire, définition évalutation (richesse, espèces rares et des enjeux patrimoniaux remarquables, état de la biodiversité). Recueil de - Analyse rétrospective de l'état témoignages, recherches de photos, d’archives, actuel et des tendances (atouts et de personnes ressources freins) - Réalisation de cartes des habitats (trames), de la - Réalisation d’un bilan des répartition des espèces (symboles), de l’intérêt contraintes (points faibles) sous patrimonial et fonctionnel (trames) forme de cartes (barrières B/ Typologie plus fine sur les zones de grande richesse écologiques, nuisances, pollutions et d'enjeux, ou d'interventions pressenties eau/air/sol, zones "pesticides") - Réalisation cartes thématiques et zoom sur sites - Définition des objectifs de (typologie des milieux naturels, nuisances) et d'un restauration document de synthèse sur les corridors biologiques - Croisement des infrastructures - Identification des fonctions et typologie des corridors naturelles et des infrastructures biologiques (typo en trois classes : fermé (boisés), artificielles (existant et potentiel / ouvert (cultures...), aquatique (trame bleue), et une contraintes) classe intermédiaire (type multi-habitats) Objectifs du RE Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe France Nature Environnement Échelle européenne Échelle nationale Échelle locale, départementale ou régionale Échelles du Réseau Écologique prise en compte Aménagements de Réseaux Ecologiques Bases théoriques et concept de Réseaux Écologiques Vertes Création, restauration de Corridors Écologiques et de Trames Réalisation / Élaboration de Réseaux Écologiques Documents relatifs à : Page 220/239 Annexes 4 Carte 20 : Ébauche de Réseau Écologique National en France France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 221/239 Liste des Illustrations Cartes Carte 1 : Réseau Natura 2000 et aires biogéographiques en Europe ...................................... 70 Carte 2 : Localisation du Réseau Écologique de l’ancien « Rideau de Fer » ........................... 73 Carte 3 : Le Réseau Écologique National Suisse..................................................................... 82 Carte 4 : Le Réseau Écologique en Estonie ............................................................................ 96 Carte 5 : Le Réseau Écologique en Lettonie............................................................................ 99 Carte 6 : Le Réseau Écologique en Lituanie............................................................................ 104 Carte 7 : Les espaces protégés de la Hongrie ......................................................................... 124 Carte 8 : Le Réseau Écologique en Hongrie............................................................................ 124 Carte 9 : Le Réseau Écologique en Pologne ........................................................................... 129 Carte 10 : La Trame Verte en Alsace....................................................................................... 134 Carte 11 : Les territoires remarquables en Région Nord-Pas-de-Calais................................... 137 Carte 12 : Présentation d’un Réseau Écologique régional : Le Corridor Vert en Espagne ....... 142 Carte 13 : Un Réseau Écologique Régional : Le corridor de Renkumze Poort aux Pays-Bas ....... 143 Carte 14 :Le Réseau Écologique Départemental de l’Isère (REDI) .......................................... 152 Carte 15 : Identification des principaux axes de déplacement pour la faune en Isère .............. 153 Carte 16 : Identification des principaux enjeux pour le maintien des corridors biologiques en Isère ........................................................................................................................................ 153 Carte 17 : Les Réseaux Écologiques du PNR de l’Oise Pays de France ................................. 161 Carte 18 : Un Réseau Écologique transfrontalier entre le Luxembourg et la Wallonie ............. 164 Carte 19 : La prise en compte des continuités vertes dans le SCOT Genevois........................ 170 Carte 20 : Ébauche de Réseau Écologique National en France .............................................. 221 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 222/239 Figures Figure 1 : Mécanisme de la fragmentation des habitats ........................................................... 10 Figure 2 : Place des corridors et éléments constitutifs des Réseaux Écologiques ................... 27 Figure 3 : Légende de la carte n°2 présentant les éléments déterminants du Réseau Écologique National Suisse ..................................................................................................... 81 Figure 4 : Étapes de réalisation du Plan de Base Écologique et Paysager Transfrontalier entre la Wallonie et le Luxembourg (PBEPT)........................................................................... 162 Tableaux Tableau 1 : Surfaces occupées par les réseaux écologiques en Lettonie ................................ 99 Tableau 2 : Désignation nationale des zones de conservation de la nature en Pologne .......... 126 Tableau 3 : Nombre d’éléments et de zones d’EECONET en Pologne .................................... 127 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 223/239 Bibliographie Ouvrages consultés : • Alsace Nature (avril 2003) – Agriculture et nature, Des traits d’union écologiques ; avec le soutien de la Région Alsace et de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, Les Dossiers d’Alsace Nature n°2, 11p. • Alsace Nature (septembre 2004) – Ménagement du territoire, de la nature dans nos villages, Restaurons l’équilibre naturel de nos villes et de nos villages ; avec le soutien de la Région Alsace et de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, Les Dossiers d’Alsace Nature n°3, 10p. • ATEN (septembre 2005) – Outils juridiques pour la protection des espaces naturels : Natura 2000 ; Ed. 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France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 224/239 • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRA-REP) (9 juin 1998) – Création du réseau écologique régional de Galicie-Slobojanski dans le cadre d’EECONET, 2ème réunion, Strasbourg, 30 septembre – 2 octobre 1998 ; STRA-REP (98)19 ; Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 4p. • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRAREP), Direction de la Culture et du Patrimoine culturel et naturel (19 octobre 2001) – Rapport de la 5ème réunion Istanbul, 4-5 octobre 2001 ; STRA-REP (2001)19 ; Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 24p. • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRAREP), Direction de la Culture et du Patrimoine culturel et naturel (10 octobre 2002) Rapport de la 6ème réunion Riga, 2-3 octobre 2002 ; STRA-REP (2002)5 ; Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 28p. • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRAREP), Direction de la Culture et du Patrimoine culturel et naturel (12 décembre 2003) Rapport de la 7ème réunion Dubrovnik, 14-15 octobre 2003 ; STRA-REP (2003)17 ; Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 22p. • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRAREP), Direction de la Culture et du Patrimoine culturel et naturel (6 septembre 2004) – Contribution à la prochaine Conférence interministérielle « un Environnement pour l'Europe », Présentation du projet, 8ème réunion Cracovie, 5-6 octobre 2004 ; STRA-REP (2004)5 ; Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 6p. • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRAREP), Direction de la Culture et du Patrimoine culturel et naturel (7 janvier 2005) – Rapport de la 8ème réunion Cracovie, 5-6 octobre 2004 ; STRA-REP (2004)17 ; Ed. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 35p. • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRAREP), ALEXANDRE, Ir. D. (8 septembre 2004) – Étude pilote en Ukraine sur le partenariat des autorités locales dans le cadre de la constitution d’un Réseau Écologique Paneuropéen cohérent ; Rapport final de la 1ère Convention de coopération entre l’Ukraine, la Région Wallonne (Belgique) et le Conseil de l’Europe, STRA-REP (2004)7 ; Ed. 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France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 225/239 • Comité d’experts pour la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen (STRA-REP Direction de la Culture et du Patrimoine culturel et naturel (20 septembre 2004) – Préparation d’une carte indicative et d’un rapport sur l’état et la mise en œuvre du Réseau Écologique pour la prochaine Conférence ministérielle, « un Environnement pour l'Europe », Belgrade 2007, STRA-REP (2005)1 ; Ed. 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Ouvrages à consulter : • Conseil de l’Europe – Lignes Directrices pour l’application des instruments internationaux existants lors de la constitution du Réseau Écologique Paneuropéen ; Ed. Conseil de l’Europe Sauvegarde de la Nature n°124 ; 24p. • Conseil de l’Europe – Réseau Écologique et collectivités locales, instruments sociologiques ; Ed. Conseil de l’Europe Sauvegarde de la Nature n°126 ; 32p. • Conseil de l’Europe – Identification des principales zones protégées transfrontalières en Europe Centrale et Orientale ; Ed. Conseil de l’Europe Sauvegarde de la Nature n°128 ; 26p. • Conseil de l’Europe (16-17 octobre 2003) – Actes du 4ème symposium international du Réseau Écologique Paneuropéen, Biodiversité marine et côtière, et espaces protégés ; Dubrovnik (Croatie), Ed. Conseil de l’Europe ; 265p. • Conseil de l’Europe (7-8 octobre 2004) – Actes du 5ème symposium international du Réseau Écologique Paneuropéen, Réseau Écologique Paneuropéen dans les Forêts : Conservation de la Biodiversité et gestion durable ; Cracovie (Pologne), Ed. Conseil de l’Europe ; 222p. France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 230/239 Liens et sites Internet • Assemblée Nationale 126, rue de l'Université 75355 Paris 07 SP www.assemblee-nationale.fr • Conseil de l’Europe Avenue de l’Europe 67075 Strasbourg Cedex www.coe.int • France Nature Environnement 57 rue Cuvier 75231 Paris Cedex 05 www.fne.asso.fr • INRA 147 rue de l'Université 75338 Paris Cedex 07 www.inra.fr • Institut Français pour l’Environnement (IFEN) 5, route d'Olivet BP 16105 45061 ORLEANS CEDEX 2 www.ifen.fr • Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales 78, rue de Varenne 75349 Paris 07 SP www.agriculture.gouv.fr • Ministère de l'Écologie et du Développement Durable 20, avenue de Ségur 75302 Paris 07 SP www.ecologie.gouv.fr • SENAT 15, rue de Vaugirard 75291 PARIS Cedex 06 www.senat.fr France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 231/239 • autres sites Internet http://book.coe.int www.cg38.fr www.cbd.int www.datar.gouv.fr www.enf-conservatoires.org www.espaces-naturels.fr www.frapna.org www.iaurif.org www.legifrance.gouv.fr www.lpo.fr www.rac-f.org www.natura2000.espaces-naturels.fr http://portal.unesco.org www.un.org/french/event www.strategyguide.org www.umwelt-schweiz.ch www.recherche.gouv.fr www.protection-nature.org France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 232/239 Table des matières SOMMAIRE ....................................................................................................................3 INTRODUCTION ...............................................................................................................5 PARTIE 1- HISTORIQUE ET PRESENTATION DU CONCEPT DE RESEAU ÉCOLOGIQUE (RE) .....6 1.1. Biodiversité et menaces.....................................................................................7 1.1.1. Définition de la notion de biodiversité ................................................................7 1.1.1.1. Définition de la « Biodiversité » .............................................................................. 7 1.1.1.2. Facteurs à l’origine de la perte de biodiversité........................................................ 7 1.1.2. Une biodiversité menacée, des risques irréversibles : le constat de l’érosion actuelle de la biodiversité ............................................................................................8 1.1.2.1. Préambule.............................................................................................................. 8 1.1.2.2. Un constat dramatique : l’érosion de la biodiversité dans le monde........................ 8 1.1.2.3. La France : une grande richesse biologique et paysagère à préserver................... 9 1.1.3. La fragmentation des habitats comme conséquence majeure de l’érosion de la biodiversité ................................................................................................................10 1.1.3.1. Définition de la notion de fragmentation des habitats ........................................... 10 1.1.3.2. Comment mesurer la fragmentation d'un habitat dans une zone ? ....................... 11 1.2. Le concept des réseaux écologiques .............................................................13 1.2.1. Les réponses techniques apportées ................................................................13 1.2.1.1. Une théorie stimulante pour la conservation de la nature : La Théorie Biogéographique des Îles .................................................................................................. 13 1.2.1.2. Le concept de métapopulation.............................................................................. 13 1.2.1.3. Les apports et intérêts de l’écologie du paysage dans le concept de RE.............. 14 1.2.1.3.1. L’approche écopaysagère ....................................................................................................15 1.2.1.3.2. Les autres approches à considérer .....................................................................................16 1.2.2. Les notions élémentaires pour définir un RE ...................................................17 1.2.2.1. Pourquoi un RE ? ................................................................................................. 17 1.2.2.2. L’intégration du RE aux objectifs nationaux .......................................................... 17 1.2.3. Un réseau écologique : une interconnexion subtile entre deux dimensions ....18 1.2.4. L’identification des éléments constitutifs..........................................................19 1.2.4.1. Les éléments structuraux : Présentation et définitions .......................................... 19 1.2.4.2. Les zones nodales, z. centrales, ou refuges......................................................... 20 1.2.4.3. Les corridors : des zones de transition matérialisées par les couloirs de liaison ou des biotopes corridors ....................................................................................................... 21 1.2.4.4. Les zones associées ou zones d’accompagnement ............................................. 24 1.2.4.5. Les zones d’extension ou zones tampons : des zones d’utilisation extensive du sol ...25 1.2.4.6. L’agencement spatial des différents éléments du Réseau Écologique.................. 27 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 233/239 PARTIE 2- LA PRISE DE CONSCIENCE ET LES REPONSES POLITIQUES AUX MENACES SUR LA BIODIVERSITE ...............................................................................................................28 2.1. La Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (1979)............................................................................29 2.1.1. Historique et présentation................................................................................29 2.1.2. Présentation et Objectifs..................................................................................29 2.1.3. Textes de référence.........................................................................................30 2.1.4. Implications juridiques .....................................................................................31 2.2. Le Sommet de la Terre de 1992 : la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement................................................................................................32 2.2.1. Historique et présentation de la Conférence....................................................32 2.2.2. Présentation des objectifs................................................................................33 2.2.3. Textes de référence.........................................................................................34 2.2.4. Implications juridiques .....................................................................................35 2.3. La Directive « Habitats » de 1992 : Conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages..............................................................................36 2.3.1. Historique et présentation................................................................................36 2.3.2. Objectifs...........................................................................................................36 2.3.3. Textes de référence.........................................................................................37 2.3.4. Implications juridiques .....................................................................................38 2.4. La Conférence de Sofia : La 3ème conférence interministérielle « Un Environnement pour l’Europe » .............................................................................39 2.4.1. Historique et présentation................................................................................39 2.4.2. Objectifs...........................................................................................................39 2.4.3. Textes de référence.........................................................................................41 2.4.4. Implications juridiques .....................................................................................42 2.5. La LOADDT de juin 1999 : Mise en place des SSCENR.................................43 2.5.1. Historique et présentation................................................................................43 2.5.2. Objectifs...........................................................................................................43 2.5.3. Textes de référence.........................................................................................44 2.5.4. Implications juridiques .....................................................................................46 2.6. Le Sommet du millénaire de l'ONU (2000) : Déclaration et Objectifs du Millénaire pour le développement ..........................................................................46 2.6.1. Historique et présentation................................................................................46 2.6.2. Objectifs...........................................................................................................47 2.6.3. Textes de référence.........................................................................................47 2.6.4. Implications juridiques .....................................................................................48 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 234/239 2.7. Le Sommet de la Terre de Johannesburg (2002) : Sommet mondial pour le développement durable ..........................................................................................49 2.7.1. Historique et présentation................................................................................49 2.7.2. Objectifs...........................................................................................................50 2.7.3. Textes de référence.........................................................................................51 2.7.4. Implications juridiques .....................................................................................52 2.8. La Vème Conférence interministérielle de Kiev « Un Environnement pour l’Europe » (2003) ......................................................................................................53 2.8.1. Historique et présentation................................................................................53 2.8.2. Objectifs...........................................................................................................53 2.8.3. Textes de référence.........................................................................................54 2.8.4. Implications juridiques .....................................................................................55 2.9. Le Vème Congrès mondial sur les Parcs de l’IUCN à Durban (2003) .............55 2.9.1. Historique et présentation................................................................................55 2.9.2. Objectifs...........................................................................................................56 2.9.3. Textes de référence.........................................................................................57 2.9.4. Implications juridiques .....................................................................................57 2.10. Forum Global sur le Biodiversité à Kuala Lumpur (Malaisie) .....................58 2.10.1. Historique et présentation ..............................................................................58 2.10.2. Objectifs.........................................................................................................59 2.10.3. Textes de référence.......................................................................................60 PARTIE 3- RECUEIL D’EXPERIENCES SUR LES RESEAUX ÉCOLOGIQUES ...........................63 3.1. Présentation de la méthodologie ....................................................................64 3.1.1. Le recueil de données et les entretiens ...........................................................64 3.1.2. L’analyse des documents ................................................................................65 3.2. La constitution de Réseaux Écologiques à l’échelle Européenne ...............66 3.2.1. Le Réseau Écologique Paneuropéen (REP) : mise en cohérence des réseaux au niveau paneuropéen .............................................................................................66 3.2.2. Le réseau EMERAUDE : système de zones protégées en Europe .................67 3.2.2.1. Historique et cadre juridique ................................................................................. 67 3.2.2.2. Définition du réseau ............................................................................................. 67 3.2.3. Natura 2000 : le réseau écologique de l’Union européenne ............................68 3.2.3.1. Contexte............................................................................................................... 68 3.2.3.2. Cadre juridique ..................................................................................................... 69 3.2.3.3. Mise en œuvre de Natura 2000 ............................................................................ 70 3.2.4. L’ancien Rideau de Fer : un Réseau Écologique transfrontalier......................71 3.2.4.1. Origine du projet................................................................................................... 71 3.2.4.2. Objectifs du programme ....................................................................................... 72 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 235/239 3.3. Les Réseaux Écologiques Nationaux : une application novatrice ...............74 3.3.1. Une expérience de référence : le REN en Suisse............................................74 3.3.1.1. Présentation de l’étude......................................................................................... 74 3.3.1.2. Éléments constitutifs du REN ............................................................................... 74 3.3.1.2.1. Des zones nodales ...............................................................................................................75 3.3.1.2.2. Des zones d’extension..........................................................................................................75 3.3.1.2.3. Des zones de développement .............................................................................................76 3.3.1.2.4. Des corridors .........................................................................................................................77 3.3.1.3. Méthodes de réalisation ....................................................................................... 77 3.3.1.3.1. Approche 1 : modélisation des habitats favorables (3 étapes)..........................................77 3.3.1.3.2. Approche 2 : Cartographie des corridors d’échanges ........................................................78 3.3.1.3.3. Approche 3 : Modèle spécifique relationnel interhabitat ....................................................78 3.3.1.4. Apport des invertébrés dans l’analyse des réseaux écologiques .......................... 80 3.3.2. Présentation du concept de Réseau Écologique dans les Pays Baltes ...........83 3.3.2.1. Pourquoi développer des RE dans les Pays Baltes ? ........................................... 83 3.3.2.2. Éléments indispensables pour la composition des RE Baltes ............................... 84 3.3.2.2.1. Les Espaces Cœurs ou biocentres (« cores areas ») ........................................................84 3.3.2.2.2. Les Corridors écologiques ou biologiques ..........................................................................85 3.3.2.2.3. Les Zones Tampons ou zones de protection......................................................................85 3.3.2.2.4. Les espaces de renaturation ou de restauration ................................................................86 3.3.2.3. Identification des éléments constitutifs du RE....................................................... 87 3.3.2.3.1. La désignation des différents éléments constitutifs du RE ................................................87 3.3.2.3.2. La détermination de l’échelle ...............................................................................................88 3.3.2.3.3. Les critères d’identification des éléments du RE................................................................89 3.3.2.4. Conclusion sur l’élaboration des RE dans les États Baltes ................................... 89 3.3.3. Réseau Écologique en Estonie........................................................................92 3.3.3.1. Définition et synonymes des RE en Estonie ......................................................... 92 3.3.3.2. Composition du RE en deux éléments constitutifs ................................................ 92 3.3.3.3. Le RE : un concept novateur ................................................................................ 93 3.3.3.4. Le REN en Estonie ............................................................................................... 94 3.3.4. Réseau Écologique en Lettonie .......................................................................97 3.3.4.1. Composition du RE en quatre éléments constitutifs.............................................. 97 3.3.4.2. L’élaboration d’un REN en Lettonie ...................................................................... 98 3.3.5. Réseau Écologique en Lituanie .....................................................................101 3.3.5.1. Composition du RE en cinq éléments constitutifs ............................................... 101 3.3.5.2. Présentation des grands types de protection des espaces ................................. 102 3.3.5.3. L’élaboration du REN en Lituanie ....................................................................... 102 3.3.6. Mise en place de Réseaux Écologiques en Allemagne .................................105 3.3.6.1. La conservation de la nature : origine et législation ............................................ 105 3.3.6.2. Critères et mise en œuvre des réseaux écologiques .......................................... 105 3.3.7. Le REN en Albanie ........................................................................................106 3.3.7.1. Origine et historique de la conservation de la nature .......................................... 106 3.3.7.2. Objectifs et critères pour l’élaboration d’un Réseau Écologique en Albanie ........ 107 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 236/239 3.3.8. Un programme d’action pour le développement d’aires protégées en République de Moldavie ..........................................................................................108 3.3.8.1. Origine du projet................................................................................................. 108 3.3.8.2. Constitution du REN en trois éléments constitutifs ............................................. 109 3.3.8.3. Réalisation du REN en Moldavie ........................................................................ 109 3.3.9. Une étude pilote en Ukraine : le partenariat des autorités locales dans la constitution d’un REN ..............................................................................................112 3.3.9.1. Origine du projet en Ukraine............................................................................... 112 3.3.9.2. Constitution du REN : définition des éléments constitutifs .................................. 112 3.3.9.3. Critères pour la mise en œuvre du Plan Communal de Développement de la Nature ............................................................................................................................. 112 3.3.10. Le REN en République Tchèque .................................................................113 3.3.10.1. Historique de la conservation de la nature........................................................ 113 3.3.10.2. Cadre législatif.................................................................................................. 114 3.3.10.3. Critères utilisés pour l’élaboration et la mise en œuvre des réseaux écologiques114 3.3.10.4. Mise en œuvre du réseau de Systèmes Territoriaux de Stabilité Écologique.... 115 3.3.11. Un Réseau Éologique au Danemark ...........................................................116 3.3.11.1. Législation et aménagement du territoire.......................................................... 116 3.3.11.2. Mesures de protection et de conservation de la nature dans l’aménagement du territoire........................................................................................................................... 116 3.3.11.3. Critères utilisés pour l’élaboration et la mise en œuvre des réseaux écologiques118 3.3.11.4. Mise en œuvre du concept de « chemins verts » et « structure verte » ............ 119 3.3.12. La Hongrie ...................................................................................................120 3.3.12.1. La conservation de la nature en Hongrie .......................................................... 120 3.3.12.2. Identification des critères de sélection des zones constitutives du réseau ........ 121 3.3.12.3. Les phases d’élaboration du REN .................................................................... 122 3.3.13. Le REN en Pologne .....................................................................................125 3.3.13.1. La conservation de la nature : origine et historique........................................... 125 3.3.13.2. Identification des zones constitutives du REN .................................................. 126 3.3.13.3. Elaboration du REN.......................................................................................... 128 3.3.14. Le REN en Italie...........................................................................................130 3.3.14.1. Origine et fonction d’un REN en Italie ............................................................... 130 3.3.14.2. Identification des critères pour la sélection des zones ...................................... 130 3.3.14.3. Élaboration du REN.......................................................................................... 131 3.4. Quelques exemples de réalisations de Réseaux Écologiques à l’échelle Régionale ...............................................................................................................132 3.4.1. Une trame verte Alsacienne : une solution efficace pour lutter contre la banalisation du paysage ..........................................................................................132 3.4.1.1. Un contexte local particulier ............................................................................... 132 3.4.1.2. Élaboration et fonction d’une trame verte ........................................................... 132 3.4.1.3. Objectifs de la Trame Verte en Alsace ............................................................... 133 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 237/239 3.4.2. Une application concrète à l’échelle d’une région : la trame verte et bleue dans le Nord-Pas-de-Calais .............................................................................................135 3.4.2.1. Contexte local en Nord-Pas-de-Calais................................................................ 135 3.4.2.2. La notion de « Trame Verte » ............................................................................. 135 3.4.2.3. Objectifs et fonctions de la Trame Verte ............................................................. 138 3.4.3. Création d’un Corridor Vert en Espagne........................................................139 3.4.3.1. Historique et origines du concept de Corridor Vert ............................................. 139 3.4.3.2. Objectifs de la création du Corridor Vert Guadiamar .......................................... 139 3.4.3.3. Quelles mesures pour accroître la connectivité aux échelles régionales et locales ? ........................................................................................................................................ 140 3.4.3.4. Les résultats de la réalisation de Corridor Vert : un retour de la diversité biologique et paysagère ................................................................................................................... 141 3.4.4. Les Pays-Bas : Le corridor de Renkumze Poort ............................................143 3.4.4.1. Objectif du projet ................................................................................................ 143 3.4.4.2. Mise en place du projet de ponts biologiques ..................................................... 143 3.4.5. L’Écosse : un exemple local de réseau écologique forestier .........................145 3.4.5.1. Législation et aménagement du territoire............................................................ 145 3.4.5.2. Situation de la conservation de la nature dans l’aménagement du territoire ....... 145 3.4.5.3. Critères utilisés pour l’élaboration d’un Réseau Ecologique ............................... 146 3.4.5.4. Élaboration du Réseau forestier ......................................................................... 147 3.5. La prise en compte des Réseaux Écologiques à l’échelle Locale..............148 3.5.1. Identification des ruptures écologiques et des corridors en Isère ..................148 3.5.1.1. Définition et présentation du concept de RE en Isère ......................................... 148 3.5.1.2. Méthode pour la réalisation du REDI : ................................................................ 149 3.5.1.3. Éléments constitutifs du réseau écologique :...................................................... 150 3.5.1.4. Objectif du REDI................................................................................................. 151 3.5.2. Préserver un continuum forestier : Le réseau écologique du PNR de l’ Oise Pays de France........................................................................................................154 3.5.2.1. La Charte du PNR : une position géographique particulière et des objectifs prioritaires ....................................................................................................................... 154 3.5.2.2. Mise en place d’un Réseau de Landes sur le territoire du Parc .......................... 155 3.5.2.3. Méthode classique de mise en place d’un réseau de sites et de couloirs biologiques...................................................................................................................... 157 3.5.2.4. Obstacles rencontrés et difficultés pour la mise en place de réseau écologique au sein du Parc : .................................................................................................................. 159 3.5.3. Le Luxembourg et la Belgique : une expérience transfrontalière ...................162 3.5.3.1. Origine du projet de Réseau transfrontalier ........................................................ 162 3.5.3.2. Méthodologie...................................................................................................... 162 3.5.3.3. Objectifs de ce Réseau écologique transfrontalier .............................................. 163 3.5.4. Les Plans Communaux de Développement de la Nature de la Région Wallonne..................................................................................................................165 3.5.4.1. Historique PCDN ................................................................................................ 165 3.5.4.2. Le réseau écologique ......................................................................................... 165 3.5.4.3. Le PCDN en action............................................................................................. 166 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 238/239 3.5.5. Une nature urbanisée : la place des corridors dans le SCOT du Genevois...167 3.5.5.1. Historique d'une dynamique ............................................................................... 167 3.5.5.2. Objectifs de cette conservation........................................................................... 167 3.5.5.3. Les grandes étapes de la prise en compte des corridors Genevois .................... 168 3.5.5.3.1. 2000 : schéma d'aménagement du Genevois Haut-Savoyard ........................................168 3.5.5.3.2. 2002 : Le SCOT du Genevois ............................................................................................168 ANNEXES ..................................................................................................................171 LISTE DES ILLUSTRATIONS ..........................................................................................222 BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................................224 TABLE DES MATIERES .................................................................................................233 France Nature Environnement Contribution à la constitution du Réseau Ecologique National Bilan de l’Historique et des expériences de réseaux écologiques en Europe Page 239/239