L’interdisciplinarité indispensable à une approche du système ville Philippe Clergeau Muséum National d’Historie Naturelle La France, plus urbaine que jamais Selon l'Insee, en 2010, 77,5 % de la population française vit en zone urbaine. Les villes occupent désormais 21,8 % du territoire, soit une progression de 19 % en dix ans. En ville, nécessité de rectifier les modes de fonctionnement (étalement, mal être, pollutions…) Suite au Grenelle, injecter et « restaurer » de la nature, mais quelle biodiversité ? (sauvage/horticole, échelle de fonctionnement, pourquoi…) La ville un écosystème ? Philippe Clergeau P. 2 La biodiversité c’est la diversité naturelle des organismes vivants. On considère les diversités des écosystèmes, des espèces et des gènes en relation avec leur organisation et leur répartition (pas que richesse mais aussi fonctionnement) L’urbanisation atteint plus de 20 % du territoire en France rôle des villes La conservation de la biodiversité implique les espèces sauvages (spontanée), mais en ville ? (problème de définition..) A l’échelle locale (gestion écologique, zéro phyto…) mais aussi à l’échelle globale (dispersion des espèces, corridors écologiques…) L’évolution d’une biodiversité urbaine est intimement liée aux caractères dynamiques de l’urbain (évolution des gestions des parcs, des comportements citadins…) Philippe Clergeau P. 3 Donc: Biodiversité géographie urbaine, sociologie, gouvernance, urbanisme, ingénierie… Le rapport Homme – Nature a changé : reconnaissance que le bien-être des sociétés est directement dépendant du fonctionnement naturel Philippe Clergeau P. 4 Philippe Clergeau P. 5 1 - Entrée et installation récente de nombreuses espèces « sauvages » Nos travaux montrent que : Moyennes calculées d’après des études sur Rennes, Québec , Nantes… - L’écosystème urbain est différent des écosystèmes ruraux ou naturels - Certaines espèces colonisent la ville et certaines s’adaptent - Leur présence est très liée aux ressources disponibles Philippe Clergeau Centre Péricentre Suburbain Périurbain rural Nombre d’espèces d’oiseaux* * en reproduction Nombre d’oiseaux * Nombre d’espèces de petits mammifères Nombre d’espèces de carabes P. 6 Gradient d’urbanisation Mais - Les peuplements sont caractérisés par peu d’espèces - Favorise certaines espèces (généralistes, forestières, les plus mobiles…) - Homogénéisation des faunes et des flores (mêmes espèces à travers le monde…) - Principale source d’espèces introduites (rôle des particuliers, paysagistes et services municipaux) Tortue de Floride Philippe Clergeau Herbe de la Pampa Myriophylle Etourneau sansonnet P. 7 2 – Dynamique de « l’habitat » à l’échelle locale Evolution des jardins publics : Gestion différenciée, Gestion écologique… Prise en compte des friches Philippe Clergeau P. 8 Evolution du bâti et des jardins privés : Jardin potager jardin détente jardin nature Végétalisation des toitures P. 9 2 – Quelques enjeux à l’échelle locale En multipliant les « espaces verts » de qualité écologique, on : - Augmente des espaces de récréation, de loisir et d’éducation - Améliore le cadre de vie (bien être, création de lien sociaux, santé) - Balance l’attrait du périurbain vert - Régule certains problèmes environnementaux : Limitation de l’imperméabilisation du sol pour les eaux de pluie Fixation du particulaire atmosphérique Stockage de C0² Rôle dans la microclimatologie Diminution de la gestion des espèces envahissantes Etc. Philippe Clergeau P. 10 3 – Dynamique de « l’habitat » à l’échelle globale Trame = taches d’habitat + corridors Philippe Clergeau P. 11 3 – Dynamique de « l’habitat » à l’échelle globale ? Effet matrice ? Trame = taches d’habitat + corridors Philippe Clergeau Usage, perception… ? Gestion… En ville, taches = parcs mais corridors = ?? P. 12 Continuité par liaisons vertes mais aussi par les jardins privés, Noyau secondaire isolé Noyau primaire d’habitat Corridor discontinu en « pas japonais » Noyau secondaire d’habitat Noyau primaire d’habitat Matrice Corridor continu Philippe Clergeau P. 13 3 – Quelques enjeux à l’échelle globale (ville/région) En multipliant les corridors écologiques : - Maintien d’une biodiversité ordinaire jusqu'au cœur de la ville et augmentation de la « transparence » régionale - Support pour des transports alternatifs (vélos, piétons) jusque dans le périurbain (liaison ville-campagne) Bruxelles - Augmentation d’une nature de proximité (augmentation de l’interface) sans augmenter les surfaces vertes (permet donc la densification) Philippe Clergeau P. 14 Programme ANR « Trame Verte Urbaine » Evaluation des trames vertes urbaines et élaboration de référentiels : une infrastructure entre esthétique et écologie pour une nouvelle urbanité La nature face à la société en espace urbanisé ? (Quelles espèces ? Rôle des corridors ? Régulation des pollutions ?...) La société face à la nature en espace urbanisé ? (Perceptions ? Pratiques ? Gouvernance ?...) Quel paysage pour la ville de demain ? Une recherche pluridisciplinaire Une recherche aux différentes échelles d’espace Une recherche dans différents contextes Travail réalisé par les équipes de : Philippe Clergeau P. 15 UMR CERSP – UMR LADYSS – UMR LIVE – Agrocampus – LPED – UMR Eco Anthropologie – UMR IMEP – FR Caren – UMR CEFE – Lares - CBNBP Quelques résultats Les corridors écologiques améliorent la biodiversité du sol en ville en permettant les flux d’espèces à partir de « sources » Les espaces privés sont des éléments indispensables du maillage vert (jardins, bâtiments végétalisés…) Les usagers ont une connaissance faible de la nature mais recherchent cette ambiance Les pratiques des espaces est indispensable à leur appropriation Le rôle du politique est fondamental dans la prise de conscience des populations un projet de trame verte en ville implique autant le biotechnique que la sociologie, la politique ou l’histoire (de la gouvernance à la gestion) Philippe Clergeau P. 16 Perspectives : Le fonctionnement écologique permet de replacer et contextualiser toutes les actions : en gérant l’espace, on gère les espèces La présence de Nature en ville résulte des acteurs de l’aménagement de l’espace publics (décideurs, services…), privés (paysagistes, urbanistes, entreprises…) citadins (jardins écologiques, nourrissages…) Avec le changement d’échelle des diagnostics et des objectifs, changement de paradigme = . un autre urbanisme (bâti + non bâti) . un autre paysage urbain (urbaniste + paysagiste + écologue + sociologue + citadins) Réflexion identique (changement d’échelles, pluridisciplinarité…) quelque soit l’entrée disciplinaire et le thème