Les tendons Les tendons sont des structures anatomiques très sollicitées chez le cheval qui doivent faire l’objet d’une attention particulière. Même si une atteinte tendineuse ne met pas en danger la vie de l’animal (sauf en cas de rupture complète, ce qui est plutôt rare), elle peut l’handicaper gravement et compromettre son avenir sportif : la convalescence est longue et le tendon guéri reste fragile. Qu’est‐ce qu’un tendon ? Les tendons sont des structures fibreuses de couleur blanchâtre, qui relient l’extrémité d’un muscle à son insertion sur l’os. Chaque muscle a au moins un tendon à chaque extrémité. Les tendons jouent le rôle d’amortisseurs entre les muscles et les os assurant la fluidité des mouvements qui, sans eux, seraient saccadés. Ce sont des tissus vivants, mais faiblement vascularisés, et essentiellement de nature fibreuse, donc très peu extensibles contrairement aux muscles. Ils sont en revanche richement innervés. > De par leur manque de souplesse et leur mauvaise vascularisation, les tendons sont souvent considérés comme le « maillon faible » dans le système locomoteur du cheval. Chez le cheval, les tendons les plus sujets aux affections sont ceux des membres. Deux tendons sont particulièrement sensibles : le tendon perforé (fléchisseur superficiel du doigt) et le tendon perforant (fléchisseur profond du doigt). Le ligament suspenseur du boulet et la bride carpienne (ou tarsienne pour les postérieurs), bien que n’étant pas des tendons au sens strict du terme puisqu’ils relient des os, connaissent les mêmes pathologies. > Rappelons que le cheval marche sur la pointe de son doigt. Au niveau des canons, il n’y a pas de muscles : seuls les tendons répercutent l’action des muscles situés au‐dessus de l’articulation (genou ou jarret) sur les trois phalanges du pied. Quelles pathologies peuvent affecter les tendons ? La tendinite est l’affection la plus fréquemment rencontrée. Elle correspond à une inflammation du tendon suite à l’élongation pouvant aller jusqu’à la rupture d’une partie des fibres qui le constituent. La rupture tendineuse, correspondant à la rupture de la totalité des éléments constitutifs du tendon, est très rare. Les tendons peuvent également présenter une contusion suite à un traumatisme externe non pénétrant (coup de pied…), une plaie suite à une plaie des tissus qui les recouvrent (si la plaie concerne la totalité du tendon, on parle de section tendineuse), une luxation qui correspond à un déplacement des tendons hors de leur trajet habituel, une flaccidité qui caractérise un relâchement des tendons (cela ne concerne que les tendons fléchisseurs), une rétraction qui est une contracture du tendon ou une désinsertion qui se traduit par l’arrachement du tendon de sa zone d’insertion sur l’os. Le vétérinaire établit le diagnostic d’une affection tendineuse après un examen soigné de la zone concernée (observation d’une déformation, d’un gonflement, d’un engorgement, d’une chaleur, d’une douleur à la pression…), éventuellement complété par des tests de mobilisation. L’examen échographique est particulièrement intéressant pour objectiver le lieu, l’importance et la nature des lésions. Il peut être répété aussi souvent que nécessaire pendant toute la phase de rééducation, en objectivant le stade de cicatrisation. > Une tendinopathie ne se traduit pas forcément par une boiterie. Quel traitement mettre en place en cas de lésions tendineuses ? Le meilleur des traitements lors d’atteintes aiguës des tendons, quelle qu’en soit la nature, est le repos, c’est‐à‐dire un confinement au box ou dans un petit paddock. Le vétérinaire prescrira ensuite selon les cas : Un traitement général par voie orale ou en injectable (essentiellement des anti‐inflammatoires non stéroïdiens afin de soulager la douleur et de faciliter la récupération, éventuellement des antibiotiques en cas de plaie ou des diurétiques en cas d’engorgement important). Un traitement local, le plus souvent basé sur la cryothérapie, c’est‐à‐dire l’application de froid sur la zone concernée, sous forme de douches répétées ou de gels refroidissants (posés avec des bandes de compression, des bandes d’attache ou des guêtres). Des traitements par le chaud sont également possibles dans certains cas bien précis ; ils doivent être appliqués avec de grandes précautions pour éviter tout risque de brûlure. La pose temporaire d’une ferrure orthopédique afin de soulager la structure tendineuse atteinte en diminuant la tension des tendons. Enfin, il est parfois nécessaire de recourir à un traitement chirurgical : desmotomie (coupe chirurgicale du tendon) pour relâcher la pression ou « styleting » (petites incisions longitudinales dans le tendon) pour évacuer les infiltrations hémorragiques. > Pendant la phase chronique, les traitements médicaux ne sont plus nécessaires. Il faut savoir être patient en cas d’atteintes des tendons : si un traitement approprié est instauré, on peut espérer obtenir une guérison des lésions en 6 à 12 mois. Une cicatrice peut persister sous forme d’une déformation symétrique plus ou moins importante. Le tendon cicatrisé est dit « refroidi » ou « calé ». Dans le cas contraire, les lésions tendineuses peuvent évoluer vers des complications (suite à une tendinite par exemple, les tendons peuvent présenter une rétraction, une adhérence, une dégénérescence ou une rupture du tendon, une fourbure de l’autre membre, une bouleture…) ou des récidives, qui se produisent rarement à l’endroit de la cicatrice, mais plutôt à la jonction entre le tendon cicatriciel et le tendon sain. Comment préserver les tendons de mon cheval ? Pour limiter les risques d’apparition de lésions tendineuses, en plus particulièrement de tendinites, quelques principes doivent être respectés : Les tendons A FAIRE A NE PAS FAIRE ‐ Utiliser des systèmes de contention et de protection des tendons, sous forme de bandes de travail, de guêtres, de coques… Le matériel doit être parfaitement ajusté, ni trop serré, ni trop lâche. ‐ Parer correctement et régulièrement les pieds. ‐ Adapter la ferrure au pied du cheval (correction des aplombs…). ‐ Vérifier l’état des tendons avant et après chaque sortie (chaleur anormale, douleur, engorgement…). ‐ Faire travailler le cheval de façon régulière et progressive. Prévoir un échauffement et un entraînement ‐ Exercice physique intense qui sollicite trop les tendons, surtout si les phases de récupération ne sont pas respectées. ‐ Terrains trop mous (les tendons sont trop souvent en élongation) ou trop durs (les vibrations sont trop importantes). ‐ Alimentation déséquilibrée. ‐ Abreuvement insuffisant. ‐ Bandages trop serrés. ‐ Traumas directs (glissades, coups, chocs…). ‐ Allures non adaptées : pas de galop sur le macadam ou la trop serré, ni trop lâche. ‐ Parer correctement et régulièrement les pieds. ‐ Adapter la ferrure au pied du cheval (correction des aplombs…). ‐ Terrains trop mous (les tendons sont trop souvent en élongation) ou trop durs (les vibrations sont trop importantes). ‐ Alimentation déséquilibrée. ‐ Vérifier l’état des tendons avant et après chaque sortie (chaleur anormale, douleur, engorgement…). ‐ Faire travailler le cheval de façon régulière et progressive. Prévoir un échauffement et un entraînement ‐ ‐ ‐ ‐ en rapport avec l’effort à fournir, puis un temps de récupération. ‐ Pratiquer des soins après l’exercice pour favoriser le drainage sanguin et limiter l’engorgement : douche froide, bande de repos… ‐ Adapter l’alimentation aux besoins du cheval en terre très sèche, pas de trot sur un sol caillouteux… Abreuvement insuffisant. Bandages trop serrés. Traumas directs (glissades, coups, chocs…). Allures non adaptées : pas de galop sur le macadam ou la quantité et en qualité. > L’entraînement, en développant le nombre de fibres élastiques du tendon, augmente leur résistance et limite le risque de tendinite. Mais cette augmentation du nombre de fibres élastiques n’est possible que chez le cheval jeune : chez l’adulte, il se forme uniquement des fibres inextensibles. Les tendons