Fiche outil 1 Les espèces végétales identitaires du territoire de Mérignac De manière générale, les essences arbustives et arborées participent à l’identité paysagère et au cadre de vie de la commune de Mérignac. Elles doivent être adaptées aux caractéristiques paysagères du secteur, aux types de sols (sols humides ou secs) et aux usages souhaités (plantations de haies, alignement d’arbres, arbre isolé, massifs ...). Les listes suivantes sont destinées autant aux services publics qu’aux particuliers. Le bocage* forestier et la lisière habitée Dans la continuité de la forêt des Landes Girondines, le paysage est caractérisé par la présence du Pin et des boisements mixtes ainsi que par un sol à dominante sableuse. Les formes paysagères de référence sont la pinède* et la forêt galerie*. La pinède La forêt galerie > La strate arbustive Arbutus unedo Cornus sanguinea Corylus avellana Crataegus monogyna Cytisus scoparius Frangula alnus Ilex aquifolium Ligustrum vulgare Prunus spinosa Rhamnus cathartica Rosa canina Sambucus nigra Ulex europaea Arbousier (p) Cornouiller sanguin (c) Noisetier commun (c) Aubépine monogyne (c) Genêt à balais (c) Bourdaine (c) Houx (p) Troène commun (p) Prunellier (c) Nerprun purgatif (c) Eglantier (c) Sureau noir (c) Ajonc d’Europe (p) Alnus glutinosa Betula nigra Fraxinus excelsior Populus alba Quercus robur Salix alba Salix atrocinerea Ulmus minor Aulne glutineux (c) Bouleau noir (c) Frêne commun (c) Peuplier blanc (c) Chêne pédonculé (c) Saule blanc (c) Saule roux (c) Orme champêtre (c) > La strate arborée Betula pendula Fraxinus excelsior Ligustrum vulgare Malus sylvestris Pinus pinaster Pyrus pyraster Quercus ilex Quercus pyrenaia Quercus robur Bouleau verruqueux (c) Frêne commun (c) Troène (p) Pommier sauvage (c) Pin maritime (p) Poirier sauvage (c) Chêne vert (c) Chêne tauzin (c) Chêne pédonculé (c) (c) caduc - (p) persistant *voir glossaire Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Alignement de chênes le long de l’avenue de Kaolack Haie de chênes en milieu prairial (quartier de Beutre) 4 Les reliques bocagères et les prairies habitées Le paysage est dominé par les prairies et les haies résiduelles, héritage de l’ancien bocage. Ces formations végétales linéaires constituent une des formes paysagères de référence. La haie arborée Acer campestre Alnus glutinosa Betula pendula Carpinus betulus Fraxinus excelsior Juglans regia Malus sylvestris Populus nigra Prunus avium Pyrus pyraster Quercus robur Salix alba Tilia platyphyllos Ulmus minor Erable champêtre (c) Aulne glutineux (c) Bouleau verruqueux (c) Charme commun (c) Frêne commun (c) Noyer (c) Pommier sauvage (c) Peuplier noir (c) Merisier (c) Poirier commun (c) Chêne pédonculé (c) Saule blanc (c) Tilleul à grandes feuilles (c) Orme champêtre (c) La haie arbustive Cornus mas Cornus sanguinea Corylus avellana Crataegus monogyna Euonymus europaeus Frangula alnus Ligustrum vulgare Lonicera xylosteum Mespilus germanica Prunus spinosa Rhamnus cathartica Rosa canina Salix caprea Sambucus nigra Sorbus aucuparia Cornouiller mâle (c) Cornouiller sanguin (c) Noisetier commun (c) Aubépine monogyne (c) Fusain d’Europe (c) Bourdaine (c) Troène commun (p) Chèvrefeuille des haies (c) Néflier commun (c) Prunellier (c) Nerprun purgatif (c) Eglantier (c) Saule marsault (c) Sureau noir (c) Sorbier des oiseleurs (c) L’urbain bordelais et l’urbain mérignacais En milieu urbain, les arbres et arbustes fruitiers et mellifères (poirier, pommier, tilleul, sorbier, néflier, prunellier, nerprun, églantier...) constituent des sources de nourriture pour les oiseaux et les insectes et présentent (entre autres) un intérêt écologique majeur dans la création de corridors écologiques. Les arbres d’alignement ou isolés Les haies privées ou publiques Acer campestre Alnus glutinosa Betula pendula Carpinus betulus Cedrus atlantica Cedrus deodara Fraxinus excelsior Juglans regia Magnolia grandiflora Malus sylvestris Prunus avium Pyrus pyraster Quercus robur Salix alba Tilia platyphyllos Ulmus minor Acer campestre Arbustus unedo Carpinus betulus Cornus mas Cornus sanguinea Corylus avellana Crataegus monogyna Euonymus europaeus Ligustrum vulgare Lonicera xylosteum Mespilus germanica Prunus spinosa Rhamnus cathartica Rosa canina Salix caprea Sambucus nigra Sorbus aucuparia Viburnum tinus Erable champêtre (c) Aulne glutineux (c) Bouleau verruqueux (c) Charme commun (c) Cèdre de l’Atlantique (p) Cèdre de l’Himalaya (p) Frêne commun (c) Noyer (c) Magnolia à grandes fleurs (p) Pommier sauvage (c) Merisier (c) Poirier commun (c) Chêne pédonculé (c) Saule blanc (c) Tilleul à grandes feuilles (c) Orme champêtre (c) (c) caduc - (p) persistant Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Erable champêtre (c) Arbousier (p) Charme commun (c) Cornouiller mâle (c) Cornouiller sanguin (c) Noisetier commun (c) Aubépine monogyne (c) Fusain d’Europe (c) Troène commun (c/p) Chèvrefeuille (c) Néflier commun (c) Prunellier (c) Nerprun purgatif (c) Eglantier (c) Saule marsault (c) Sureau noir (c) Sorbier des oiseleurs (c) Laurier tin (p) 5 Fiche outil 10 Solutions écologiques alternatives de gestion des eaux pluviales Lors de toutes nouvelles constructions (lotissement, industrie, route…), la création de surfaces imperméabilisées supplémentaires augmente les ruissellements et les débits d’eaux pluviales rejetées dans le milieu naturel. Selon les surfaces mises en jeu, la Loi sur l’Eau impose la gestion de cette arrivée d’eau excédentaire. D’une manière générale, la gestion des eaux pluviales peut s’effectuer de deux façons : - Rejet direct dans le réseau d’eau pluvial - Stockage/infiltration in situ et évacuation régulée dans le milieu naturel (techniques alternatives) avantages des techniques alternatives Cette dernière solution fait appel à des techniques dites alternatives qui permettent d’éviter le recours à un réseau d’assainissement classique (« tout tuyau »). Elles assurent le stockage provisoire des excédents d’eau et leur restitution à un débit plus faible et régulé vers un exutoire* (aquifère, collecteur, fossé, cours d’eau,…). Les rejets sont ainsi mieux contrôlés et adaptés aux contraintes imposées par l’aval du bassin versant. Deux techniques permettent de traiter les eaux de pluie efficacement : l’infiltration à travers le sol et la végétation ou le stockage puis l’évacuation à débit régulé. De plus, le passage de l’eau à travers les sols permet le traitement de certains polluants grâce au pouvoir épurateur du milieu, via certains végétaux (phytoremédiation) et sous l’action de la microfaune pédologique. Ce mécanisme n’est cependant adapté que pour des concentrations en polluants assez faibles (eaux de toitures, de voiries…) mais permet une gestion paysagère des zones d’infiltration. La valeur ajoutée des techniques alternatives réside dans le fait que ce sont des ouvrages essentiellement de surface, visibles par le public, qui prend ainsi conscience de la présence de l’eau en ville. De plus en plus, ces ouvrages ont vocation à s’intégrer aisément dans le milieu urbain grâce à leur qualité paysagère. Ils représentent des éléments de loisirs, des espaces verts, des promenades et des ornements environnementaux. Ils permettent de réintégrer l’eau dans la ville et de préserver les écosystèmes qui y sont associés. Bassin de stockage Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Bassin de stockage 34 utilisation possible des eaux pluviales La ressource en eaux pluviales représente un avantage pour les particuliers qui peuvent l’utiliser pour l’arrosage de leurs jardins mais aussi en remplacement de l’eau potable pour certaines activités ménagères. Ils peuvent ainsi réaliser des économies, aussi bien d’argent que d’eau potable. Ils contribuent également à baisser le volume du ruissellement sur les terrains imperméabilisés et participent donc à limiter le risque inondation en zone urbaine. Cependant, les droits concernant l’utilisation des eaux pluviales pour les tâches ménagères a suscité de nombreuses interrogations qui ont amené le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) à se prononcer sur la question. Le CSHPF a ainsi estimé, dans un avis du 5 septembre 2006 : « que l’eau de pluie collectée en aval de toitures peut être utilisée pour des usages non alimentaires et non liés à l'hygiène corporelle ». Les modalités d’utilisation de l’eau de pluie sont définies par l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments. outils pédagogiques La prise en compte des techniques alternatives de la gestion des eaux pluviales nécessite de sensibiliser, d’informer et de former. Les cibles sont : - les décideurs, élus locaux, maîtres d'ouvrage ; - les techniciens des collectivités ; - les aménageurs ; - les bureaux d'étude technique eau/assainissement ; - les particuliers – pétitionnaires des permis de construire ou les usagers des services d’assainissement ; - les citoyens au sens large, enfants et scolaires Les supports de communication peuvent être les suivants : - Remise de fiches d’informations (plaquette de sensibilisation, guide méthodologique, guide technique), en mairie, avec le dossier de permis de construire - Ventes groupées ou subventions pour la mise en place de techniques alternatives - Communication via les sites internets - Communication via les bulletins communaux Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 35 exemple de techniques alternatives Les techniques suivantes font parties des solutions alternatives les plus courantes et les plus efficaces en terme d’intégration paysagère, d’accueil de la biodiversité et de consommation d’espaces - Les noues : elles désignent des fossés ouverts, peu profonds et d’emprise large, servant au recueil, à la rétention et/ou à l’infiltration des eaux pluviales. L’intégration des noues paysagères est aisée, compte tenu de leur profil. L’engazonnement est suffisant, mais il doit être réalisé avant la mise en service et avec une bonne épaisseur de sol de qualité. Coupe d’une noue - Les fossés : ils désignent des ouvrages linéaires à ciel ouvert de faible largeur et servant au recueil des eaux pluviales, à leur fossé en bordure rétention et à leur évacuation par infiltration ou rejet dans un cours d’une route d’eau ou un réseau. L’intégration paysagère des fossés est délicate dans les zones urbaines, car il est difficile, compte tenu du profil, de planter des végétaux. Ils sont toutefois susceptibles d’accueillir une faune (batraciens, insectes etc.) et une flore remarquables. - Les toits terrasse : ils assurent un stockage temporaire des eaux pluviales, avec une restitution à faible débit vers l’exutoire grâce à un dispositif d’ajutage*. Ils peuvent également jouer le rôle de jardins potagers ou paysagers. - Les bassins d’infiltration et de rétention. Il existe deux types de bassin : les bassins à sec et les bassins en eaux. Dans les deux cas, la technique consiste à créer une dépression* plus ou moins importante afin de recueillir les eaux pluviales d’un projet. Les eaux sont ensuite restituées au milieu naturel soit par infiltration soit par un dispositif d’ajutage permettant un débit régulé. Ce sont les techniques qui apportent le plus de possibilités d’intégration paysagère, écologique et pédagogique (Cf., fiche 14 «Conseils pour l’adaptation des bassins de rétention en mare écologique et l’ouverture au public») Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 36 Fiche outil 11 Mesures de gestion des berges et de la ripisylve* à l’usage des propriétaires riverains et des agriculteurs essences à privilégier Voir également fiche n°1 L’Aulne glutineux L’Aulne a un enracinement oblique avec de nombreuses racines verticales qui peuvent atteindre 3 à 8 m de profondeur et pénétrer dans des sols très compacts. Ses racines fournissent de nombreuses caches pour les poissons et ses ramures offrent un habitat pour les oiseaux. Il résiste à des engorgements importants. Le Saule Le Saule se trouve essentiellement sur des sols humides et fertiles. Ses racines se développent en un abondant réseau qui emprisonne les particules de sol comme dans un filet, maintient les berges en les protégeant du courant et assure une épuration des eaux. Le tronc des saules est capable de résister aux inondations. Autres essences d’accompagnement L’ombrage léger fourni par les Saules et les Aulnes, quand ils sont régulièrement entretenus, est propice à l’installation d’espèces comme le Frêne, les Erables, les Noisetiers… Ces essences, typiques des hauts de berges, sont, elles aussi, adaptées aux variations des niveaux d’eau et possèdent des systèmes racinaires appropriés. Boutures de saules le long d’une berge Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 37 devoirs réglementaires des riverains « Article L215-14 du Code de l’Environnement » Le propriétaire riverain est tenu d’entretenir la rive par élagage* et recépage* de la végétation arborée, d’enlever les embâcles* et les déchets flottants afin de maintenir l’écoulement naturel des eaux, d’assurer le bon maintien des berges ainsi que de préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Avant l’enlèvement d’un embâcle, il est important d’évaluer l’impact de celui-ci. Les embâcles provoquent des problèmes d’érosion, d’ensablement du lit, des inondations préjudiciables… Mais ils peuvent également servir de zones refuges pour la faune aquatique. En conséquence, seuls les embâcles qui contrarient fortement l’écoulement des eaux seront enlevés. Pour compenser l’abandon de l’entretien des rives, la collectivité peut choisir de prendre en charge ces travaux. Elle peut intervenir à condition que les travaux aient été déclarés d’intérêt général par arrêté préfectoral. Cette déclaration autorise la collectivité à intervenir sur des parcelles privées pour entretenir et restaurer la végétation. Cette solution permet d’assurer une gestion cohérente, coordonnée et écologique de l’ensemble du réseau hydrographique. bonnes pratiques Intervenir dans le lit d’un cours d’eau ne doit pas être systématique. Il faut agir seulement lorsque l’équilibre et le fonctionnement naturel des cours d’eau subissent de trop fortes perturbations. Les règles de base - Intervenir sur les berges en période de repos de végétation, entre octobre et mars. De plus la nidification de l’avifaune ne sera pas dérangée - Eviter de pénétrer dans l’eau entre début octobre et fin mars, pour ne pas piétiner et colmater les frayères* des poissons - Ne pas prélever d’eau en période d’étiage* généralement de juin à septembre - Entretenir la végétation et assurer le maintien des berges - Favoriser la présence d’essences adaptées (voir fiche n°1 « Des essences végétales identitaires » plus haut) - Planter des feuillus présents naturellement aux bords des cours d’eau, - Assurer un rajeunissement de la végétation par l’emploi de techniques telles que l’élagage, le recépage, la replantation - Maintenir une diversité des âges et des espèces - Prévenir les risques d’embâcles Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 38 Lorsque les berges sont dépourvues de végétation, il est conseillé de planter des essences locales. Ces plantations permettent de maintenir les berges et de prévenir leur érosion, évitant ainsi une perte de terrain. Cette technique, appelée génie végétal, est une pratique basée sur la capacité des végétaux à protéger la berge. Comment entretenir : - Arbre dépérissant* : en tombant, il forme des embâcles. Supprimer les sujets les plus menaçants - Arbre fortement sous cavé* : risque de déchaussement, à enlever - Arbre trop penché : il peut se déraciner, à recéper - Arbres à abattre : ils doivent être tronçonnés à la base et les souches conservées pour maintenir la berge - Le bois coupé : il appartient au propriétaire, il doit être évacué en dehors de la zone de crues - Eviter la plantation d’arbres inadaptés en bord de berge (peupliers, résineux) - Supprimer les embâcles qui peuvent former des bouchons et favoriser les inondations, les embâcles qui ne gênent pas l’écoulement doivent être conservés - Recéper les souches anciennes pour favoriser un rajeunissement des boisements - Ripisylve : conserver une formation végétale diversifiée (essences locales) et conséquente Erreurs à éviter - Ne pas circuler dans le cours d’eau avec des engins lourds, - Ne pas débroussailler systématiquement. Les broussailles servent de refuge et de nourriture pour la faune, tout en protégeant les berges contre l’érosion, - Ne pas drainer les zones humides, - Ne pas introduire d’espèces envahissantes (Renouée du Japon, Robinier Fauxacacia, Bambous…) ou inadaptées (peupliers, résineux…), - Tout rejet domestique directement dans le cours d’eau est interdit - Le stockage des déchets végétaux ou inertes (déchets de jardin, remblais, déchets encombrants) est interdit dans la zone inondable. Ils doivent être évacués vers les lieux de collecte de la commune. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 39 pour en savoir plus Tous travaux sur un cours d’eau ou une zone humide peuvent être soumis à la Loi sur l’Eau. La liste des opérations soumises à autorisation ou à déclaration est indiquée dans les articles L. 214-1 et suivant du code de l’environnement. En cas de doute sur la légalité des travaux, la Police de l’Eau doit être contactée pour avis : DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) Service Nature Eau et Risque Cité administrative Boite n°90 Rue Jules Ferry 33090 Bordeaux cedex Tel : 05 56 24 83 41 Fax : 05 56 24 85 25 Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 40 Fiche outil 12 Mesures de gestion écologique des cours d’eau A l’exception des petits cours d’eau périphériques (le Haillan, le Magudas et l’Hestigeac) qui conservent une bonne qualité écologique au niveau de Mérignac, les cours d’eau traversant la commune d’ouest en est (la Devèze, les Ontines, le Peugue) subissent diverses pressions qui dégradent leur qualité et compromettent l’existence d’une trame verte pérenne et continue sur la commune. Cette fiche vise à proposer des exemples de solutions répondant aux problématiques rencontrées. Dans tous les cas, des études hydrauliques préalables seront nécessaires afin de mener des plans d’actions concertés et cohérents à l’échelle du cours d’eau. cours d’eau busé En milieu urbain, la Devèze, les Ontines et le Peugue présentent des tronçons entièrement busés. Même si la remise à ciel ouvert de l’ensemble du linéaire semble compliquée, plusieurs solutions existent permettant à la fois d’améliorer la qualité écologique et de rapprocher les habitants de ces milieux souvent ignorés ou délaissés aujourd’hui. Remise à ciel ouvert Objectifs hydromorphologiques* • Retrouver des habitats diversifiés en lit mineur* : profondeurs, vitesses, substrats. • Diversifier les profils en travers. • Éventuellement, restaurer des connexions entre le lit mineur et le lit majeur* (augmentation des fréquences de submersion du lit majeur - pour une crue annuelle). • Moyennant un diagnostic et des aménagements appropriés, le risque d’inondation dommageable n’est pas augmenté. Au contraire, la réouverture du cours d’eau peut participer à une meilleure régulation des inondations par l’amélioration de la gestion des eaux pluviales. Objectifs écologiques • Améliorer la libre circulation des espèces aquatiques. • Reconquérir des zones non productives et/ou abiotiques*. • Améliorer la biodiversité des cours d’eau. Si l’effet écologique local est appréciable, les gains à l’échelle de la rivière restent limités. Autres gains attendus • Valoriser le paysage et les activités récréatives aux abords et dans le lit de la rivière. • En milieu urbain, réapproprier l’espace rivière aux habitants. Quelques dispositions techniques • Supprimer la dalle béton *voir glossaire Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 41 • Supprimer la buse • En cas de pollution avérée, déconnecter les réseaux d’eaux pluviales et/ou d’eaux usées • Modifier la géométrie du lit mineur (berges en pentes douces, méandre*, irrégularité de pente…) • Planter une ripisylve et végétaliser les berges • Réaliser de petites déviations lorsque le cours d’eau ne peut circuler à ciel ouvert à son emplacement actuel (par exemple : déviation sur la bas côté lorsque le busage se situe sous la chaussée) Exemple de réalisation Remise à ciel ouvert du ru d’Orval à Cannectancourt (60) Dispositions foncières et réglementaires Gestion foncière Ces travaux nécessitent potentiellement des acquisitions foncières qui doivent être réalisées ou négociées avec les propriétaires concernés. D’un point de vue administratif, lorsque tout un projet est bloqué ponctuellement, par exemple, il est possible de procéder à des expropriations foncières pour cause d’utilité publique. L’expropriation pour cause d’utilité publique est une procédure (à la fois administrative et judiciaire) permettant à l’Administration d’acquérir, pour des motifs d’utilité publique, un bien immobilier ou des droits réels immobiliers (usufruit, droit d’usage, etc.) appartenant à une personne privée (ou au domaine privé d’une personne publique) moyennant une juste et préalable indemnité. Application de la Loi sur l’Eau La remise à ciel ouvert d’un cours d’eau s’accompagne nécessairement de travaux lourds de démolition et de reconstitution totale d’un nouveau lit. Ces travaux sont susceptibles de relever de nombreuses rubriques de la nomenclature eau selon leurs caractéristiques. La rubrique 3.1.2.0. de la nomenclature Loi sur l’Eau sera notamment à prendre en compte. 3.1.2.0. Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 42 Tracé des cours d’eau en milieu urbain : Lorsque les conditions financières, foncières et techniques ne permettent pas la réouverture des cours d’eau, il nous semble important : - D’évoquer de manière symbolique la présence de l’eau, - De mettre en valeur les points où l’eau est encore perceptible dans la ville (lavoir ou fontaine par exemple). Des exemples de réalisation peuvent être les suivants : - Dans les secteurs les plus densément urbanisés, établir des parcours de l’eau dans la ville, en matérialisant le tracé par des aménagements légers avec par exemple une signalétique, des performances artistiques ponctuelles sur le bruit, le reflet de l’eau, l’éclairage nocturne… - Dans les secteurs moins denses, réaliser des aménagements plus conséquents sur la thématique de l’eau comme des fontaines, de petits squares… - Etendre la valorisation des fontaines et des lavoirs aux espaces publics qui les entourent afin de créer des points remarquables et ponctuels dans le paysage urbain. cours d’eau canalisés Cette problématique concerne le cours d’eau de la Devèze au niveau du quartier de la Glacière et celui des Ontines au niveau des quartiers Chemin Long et les Eyquems. La solution de remise en état consiste à : - Supprimer l’ouvrage bétonné, - Recréer des méandres lorsque cela est possible, - Créer des berges en pentes douces, - Apporter un nouveau matelas alluvial, - Varier les faciès d’écoulement (mise en place de petits blocs rocheux, déflecteurs*, variation des pentes…), - Plantation de bandes enherbées et d’une ripisylve. Lorsque les contraintes hydrauliques et de protection sont importantes, la solution lourde de bétonnage des berges peut être remplacée par une solution de génie végétal qui consistera à stabiliser les berges grâce au système racinaire dense de la ripisylve. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Canalisation de la Devèze au niveau du quartier de la Glacière Canalisation des Ontines au niveau du quartier Chemin Long 43 Obstacles à la continuité écologique : Les cours d’eau présents sur la commune de Mérignac sont jalonnés de nombreux obstacles qui limitent la circulation des espèces aquatiques et qui tendent à isoler les populations. Il en résulte une diminution importante de la biodiversité en raison de l’incapacité des espèces à effectuer leur cycle de vie dans un espace restreint (reproduction, fraie*, grandissement, repos, nourrissage…). Ainsi, ces ouvrages génèrent des impacts importants sur les caractéristiques physicochimiques (qualité de l’eau) et biologiques (entraves à la circulation des espèces, perte d’habitats...) des hydrosystèmes. Afin de réduire voire supprimer les incidences de ces ouvrages, et en raison de l’absence d’intérêt économique (retenue agricole, hydroélectricité…) les solutions sont les suivantes : - Dérasement* complet de l’ouvrage et retour à un lit naturel pour les longs tronçons bétonnés (si pour des raisons économiques ou techniques, l’arasement* total n’est pas envisageable, un moindre niveau d’ambition sera visé.), - Création d’un bras de contournement lorsque les disponibilités foncières le permettent, - Division de la hauteur de chute initiale en plusieurs chutes plus facilement franchissables par la faune aquatique, - Création de passes à poissons. Cette solution n’est toutefois efficace que pour la faune piscicole actuellement peu présente en secteur urbanisée. Obstacle sur le Peugue Obstacle et canalisation sur les Ontines Rejets polluants : De nombreux rejets ont été constatés dans les trois cours d’eau principaux de la commune. Ces rejets non maîtrisés et non traités entraînent des dégradations plus ou moins importantes de la qualité de l’eau. Afin d’améliorer sensiblement la qualité physico chimique des cours d’eau, les mesures suivantes peuvent être prises : Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 44 - Améliorer le recensement de ces rejets, - Identifier l’origine des rejets, - Identifier le maître d’ouvrage responsable, - Déconnecter les rejets du cours d’eau et les relier au réseau d’eaux usées, - Le cas échéant, mettre en place un système de traitement avant rejet (décantation*, mini station d’épuration, bassin de lagunage*). Cette dernière solution a l’avantage de pouvoir être aménagée de manière paysagère et écologique et donc de pouvoir être intégrée aux espaces publics collectifs. *voir glossaire Rejet s’écoulant dans le Peugue Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 45 Fiche outil 13 Exemples de solutions permettant la valorisation et la vente directe des produits locaux La commune de Mérignac présente des terrains agricoles en périphérie immédiate de son centre ville. Cette situation en fait un lieu privilégié pour la vente directe des produits issus du territoire. bonnes pratiques Ainsi, les moyens pouvant favoriser la valorisation et la vente directe des produits locaux sont : Mise en place d’une charte : Cette charte pourrait concerner la qualité des produits, le respect de l’environnement, et éventuellement les services tels que la possibilité de déguster les produits locaux ou de visiter l’exploitation. Favoriser la vente directe : Afin de mieux valoriser les produits du territoire, l’accès du public au lieu de production pour la dégustation et la vente est un atout majeur. Les objectifs d’une telle mesure sont : - Mieux valoriser les produits issus du territoire - Augmenter les marges bénéficiaires, pérenniser les exploitations - Répondre à une demande des consommateurs Les moyens à mettre en œuvre peuvent être les suivants : - Développer l’accueil et la vente à l’exploitation, Pour faciliter et valoriser cette démarche, différents outils sont disponibles : o Le réseau "Bienvenue à la ferme" o Gîtes et chambres d'hôtes "Bacchus" La Chambre d’Agriculture et le Conseil Général peuvent apporter des aides techniques, logistiques et financières. - Organiser des lieux communs de vente, La mise en place d’un lieu de vente en commun est un autre moyen de favoriser la vente directe. Cette solution a l’avantage d’apporter une véritable identité aux produits, de renforcer les ententes entre les agriculteurs, de proposer un ensemble de produits complémentaires en adéquation avec la demande des consommateurs… Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 46 - Développer une communication spécifique. - Favoriser la création d’Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP*), Les AMAP sont des partenariats de proximité entre un groupe de consommateurs et un ou plusieurs agriculteurs, souvent situées en zone périurbaine, se développant à partir de la vente directe par souscription des produits locaux. Ces associations sont adaptées à tous types de produits. Dans une AMAP, les consommateurs choisissent avec l’agriculteur les légumes à cultiver, le prix de la souscription, et les modalités de distribution des produits (fréquences, lieux, horaires…). Ensuite, chaque consommateur achète à l’avance sa part de récolte qu’il viendra récupérer pendant la saison de production selon les modalités définies. Des règles de qualité et de respect de l’environnement font partie intégrante de ce type d’association. Pour tout renseignement, il est possible de s'adresser au réseau AMAP Gironde et Dordogne. *voir glossaire Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 47 Fiche outil 14 Conseils pour l’adaptation de bassins de rétention en mares écologiques et l’ouverture au public Le paysagement* d’un bassin de rétention des eaux est une mesure d’accompagnement, qu’il soit à sec ou en eau. C’est une complémentarité qui permet une meilleure intégration de ces ouvrages pour un coût modéré. Le choix d’une équipe pluridisciplinaire comprenant un bureau d’études techniques et un paysagiste permettra d’obtenir le meilleur ouvrage possible, respectant les conditions de dimensionnement, d’entretien, d’intégration et de pérennité. créer un nouvel espace public et écologique L’ouverture au public des bassins de rétention nécessite la réalisation d’aménagements spécifiques et le respet de certaines mesures de sécurité. Pour des raisons de sécurité, la hauteur maximale doit être, autant que possible, de 1m et le talus doit être faiblement pentu (3 pour 1). Une rampe stabilisée doit permettre l’accès au personnel et aux engins d’entretien. Enfin, une signalétique doit être mise en place pour informer de la présence et de la fonction du bassin, ainsi que des interdictions en cas d’évènement pluvieux. Ainsi, à l’exception de forts évènements pluvieux et sous réserve du respect des consignes de sécurité précédentes, il n’est pas nécessaire de réaliser un aménagement clôturé inaccessible. Au contraire, il peut être aménagé en espace vert accessible au public. Le fond des bassins peut être planté de végétaux de types macrophytes comprenant les roseaux, les joncs et les massettes. Ce bassin ainsi aménagé, en plus d’une meilleure intégration paysagère, aura un rôle de lagunage naturel pour l’épuration des eaux. En effet, certaines plantes ainsi que des bactéries ont la capacité de fixer, dégrader et assimiler de nombreux polluants (technique de dépollution appelée la phyto-remédiation*). Cette technique est particulièrement adaptée pour les petites pollutions telles que celles présentes dans les eaux ruisselant sur les voiries, parkings et toitures (fuites d’hydrocarbure, huiles…). *voir glossaire Exemples de bassin de rétention en cours d’aménagement paysager et écologique avec rampe d’accès Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 48 On peut distinguer trois principaux modes d’action : - La phyto-extraction : les polluants (principalement les métaux lourds) contenus dans les dépôts formés par décantation ou interception par « filtration », accumulés dans les couches superficielles du sol sont absorbés par les racines, puis amenés et accumulés dans les parties récoltables de la plante (tiges, feuilles,…) (plantes hyper accumulatrices). - La phyto-dégradation : c’est une biodégradation des composés organiques et des hydrocarbures, réalisée par la plante elle-même et par les micro-organismes se développant sur ses tiges souterraines (les rhizomes) et ses racines. - La phyto-filtration ou rhizo-filtration : les métaux lourds contenus dans l’eau sont absorbés et concentrés dans les racines, vivantes ou mortes, immergées. La phyto-remédiation permet d’éliminer des polluants difficiles à traiter comme les métaux lourds, les hydrocarbures et les composés organiques. Les végétaux les mieux adaptés à cette dépollution sont des plantes macrophytes*, hydrophytes* et hélophytes* tels que les roseaux, les joncs, les massettes, les nénuphars,…. Selon le type de sol (sableux à sablo-argileux) et son hydromorphie (sec à temporairement inondé) les roselières* préconisées sont les suivantes : *voir glossaire Espèces Zonage Expansion végétative Phalaris arundinacea terrestre, sur terrain sec ou en eau peu profonde - moins de 25 cm -, tolère l’inondation expansion végétative rapide, favorisée par l’eutrophisation Typha latifolia terrestre à intermédiaire max 50 cm Phragmites australis large gamme de profondeur (terrains secs à inondés permanents, jusqu’à 50 cm) expansion relativement rapide Sur les berges, des espèces buissonnantes et arborées, adaptées aux milieux frais à humides, peuvent être implantées : Nom commun Nom latin Sol Aulne glutineux Alnus glutinosa humide Tilleul Tilia platyphyllos Scop. frais et humide Chêne pubescent Quercus pubescens frais Saule blanc Salix alba L. humide Sureau noir Sambucus nigra L. frais Cornouiller sanguin Cornus sanguinea L. tous Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 49 Fiche outil 15 La haie dans le paysage La haie est un ensemble végétal jouant des rôles écologiques et paysagers primordiaux. Elle constitue aussi bien des composantes paysagères que des structures écologiques dans les territoires et joue des rôles différents suivant sa structure végétale. structures végétales Parmi les différentes structures végétales que peut adopter une haie, on distingue la haie bocagère, la haie brise vent et les rideaux brise vent. Suivant leurs structures, celles-ci remplissent différentes fonctions. La haie bocagère (ou champêtre), taillée à 2,5 m environ, délimite un terrain autour de l’habitation : elle marque une limite de propriété ou constitue une barrière naturelle et maîtrisée autour d’un champ. La haie brise-vent a également une fonction de clôture mais elle peut assurer un rôle de refuge pour certains animaux également. Elle limite le ruissellement des eaux. Elle peut monter jusqu’à 12m de haut. Les rideaux brise-vent sont composés de grands arbres jusqu’à 40-50 m de haut et d’arbustes qui assurent une très bonne protection des bâtiments agricoles, du bétail et des cultures vis-à-vis du vent. Cette structure a un effet régulateur des eaux très important. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 50 rôles écologiques La haie joue plusieurs rôles écologiques dans le paysage et présente donc des intérêts multiples : Rôle en faveur de la biodiversité : Les haies constituent des habitats écologiques majeurs. En effet, elles sont sources : - d’une diversité floristique importante, - d’abris et de nourriture pour la faune, - d’un véritable lieu de vie (oiseaux, mammifères, reptiles, insectes, vers, mollusques). Ainsi, en milieu agricole comme dans le jardin de particuliers, les haies contribuent à la mise en place d’équilibres biologiques. En effet, les haies composées d’espèces végétales diversifiées favorisent le développement d’insectes auxiliaires qui participent à la lutte contre les ravageurs des cultures. Les haies ne se limitent pas à la protection des cultures, elles fournissent une ressource en nourriture pour d’autres êtres vivants de l’écosystème, en particulier des petits vertébrés insectivores, des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des petits mammifères. Rôle de continuité écologique : Les haies jouent également en rôle majeur en tant que corridor écologique. En effet, elles représentent des couloirs de déplacement indispensables entre les réservoirs biologiques. A ce titre elles constituent un élément important des trames vertes. Ainsi, une haie est d’autant plus riche en biodiversités animale et végétale qu’elle s’insère dans un maillage en relation avec des zones réservoirs naturels (bois, prairies, parc, plan d’eaux, zones humides…). Rôle de brise vent : Une haie peut protéger en longueur jusqu’à 20 fois sa hauteur, ce qui permet de protéger : - les animaux des prés et des jardins des aléas climatiques, - les bâtiments agricoles et les habitations de diverses intempéries, - les cultures et de réguler la température à l’intérieur des champs et des jardins. Une haie brise vent est efficace à condition qu’elle soit: - semi perméable et laisse passer en partie le vent (au contraire des conifères qui créent des tourbillons du fait de leur densité végétale). - suffisamment haute - être composée de plusieurs strates de végétation - être orientée perpendiculairement aux vents dominants. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 51 Rôle de régulateur d’eau et de barrière végétale : La haie champêtre réduit les ruissellements et favorise l’infiltration des eaux dans le sol. Elle prévient ainsi l’érosion et le lessivage des sols agricoles et des jardins, réduit les coulées de boue et limite les inondations. Rôle de lutte contre les pollutions : Les haies et les ripisylves jouent un rôle de piégeage des nitrates et pesticides. En effet, les racines des arbres et l’herbe du pied de haie vont capter la majorité des nitrates et produits phytosanitaires qui percolent jusqu’à elles, limitant ainsi les pollutions en aval. Les ripisylves (haies de bord de cours d’eau) jouent quant à elles d’autres rôles favorables au cours d’eau : l’ombre apportée limite les variations de température ce qui limite notamment le phénomène d’eutrophisation* de l’eau. Enfin, les racines de certains arbres sont de puissants rétenteurs de berges, ce qui évite d’avoir recours à des artificialisations de berges telles qu’enrochement, palplanches*… rôle paysager Historiquement, la haie est une formation végétale naturelle qui a été maîtrisée par l’homme afin de marquer les limites de propriétés et des cultures et pour servir de barrière. Suite aux différents remembrements agricoles, ces haies ont été en grande partie supprimées mais leur préservation est de plus en plus prise en compte dans les projets de territoire. Pendant longtemps, la haie a constitué un élément prépondérant des paysages, en particulier des paysages bocagers. A l’origine, la haie est un résidu d’un ancien boisement, qui a été conservé lors d’un défrichage. En limite des parcelles agricoles, l’homme a conservé des éléments boisés qui ont joué plusieurs rôles : délimitation de propriété, barrière pour les animaux, source de nourriture (arbres fruitiers), source de bois de chauffage... Néanmoins, le développement des pratiques agricoles et en particulier la mécanisation ont conduit, lors des différents remembrements, à la suppression de ces éléments végétaux. Aujourd’hui, des programmes de replantation de haies ou de protection sont en cours afin de valoriser ce patrimoine aussi bien pour les rôles écologiques qu’il remplit que pour son rôle de témoin des pratiques agricoles passées. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 52 ce que dit la loi Dans le cadre de la propriété privée, ce sont les articles 671 à 673 du Code Civil qui fixent les règles en matière de plantation en limite de parcelle (sauf si des règles sont prévues au niveau communal). L’article 671 du Code Civil fixe les distances de plantation à respecter avec la propriété voisine. Celles-ci dépendent de la hauteur maximum que prendra l’arbre ou la haie qui sera planté. Dans le cas d’une plantation ne dépassant pas 2 mètres de hauteur (limite naturelle ou fixée par une intervention humaine), la distance à respecter est de 0.50m à partir de la limite séparative. Dans les autres cas, elle sera de 2 mètres à partir de la limite séparative. Les plantations de fleurs et de rosiers ne sont pas concernées. L’article 672 stipule que votre voisin peut demander l’arrachage d’un arbre ou d’une haie ne respectant pas les distances de plantation prévues à l’article 671, sauf dans certains cas particuliers tels que précisés dans l’article 672 c (titre, destination trentenaire ou destination du père de famille). L’article 673 précise les responsabilités d’une personne concernant les dégâts que les branches ou les racines d’un arbre ou d’une haie peuvent occasionner sur la propiété voisine. Ainsi, votre voisin peut demander de limiter l’extension des branches à la limite de propriété mais il ne peut s’en occuper lui même. En revanche, il a la possibilité de couper les racines à la limite de sa propriété. Le propriétaire d’une parcelle peut consommer les fruits tombés dans son jardin mais il ne peut cueillir ceux situés sur les branches surplombant son jardin. pour en savoir plus www.apprends-moi-le-paysage.fr www.caue76.org (site internet du CAUE de Seine Maritime) www.haiesvives.org (site d’une association en faveur des haies) www.afahc.fr (site de l’association française Arbres et Haies Champêtres) Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 53 Fiche outil 16 La plantation et la taille des arbres et arbustes La fiche n°1 « Essences à privilégier » insiste sur la nécessité de planter des essences locales et dresse une liste des espèces à privilégier. La présente fiche détaille la manière la plus écologique, durable et paysagère de planter et d’entretenir le maillage de haies. etapes de plantation Pour un développement efficace de la haie, il est nécessaire de suivre des étapes primordiales visant à préparer le terrain et les futurs plants. Préparation du terrain : Une préparation précoce du sol (automne) est idéale. Sur un terrain lourd, un ameublissement du sol sur une profondeur plus ou moins importante (de surface jusqu’à 40 cm de profondeur) est nécessaire selon l’état de compactage du terrain. La pose du paillage : La pose d’un paillage est adoptée pour la plantation de haies dans le but de résoudre les problèmes de reprise des jeunes plants. Il réduit aussi l’entretien les premières années. De façon plus précise, le paillage : - Supprime la concurrence herbacée, - Maintient l’humidité du sol en limitant l’évaporation et nécessite moins d’arrosage, - Agit sur la reprise et la croissance des végétaux par le développement accru du couvert végétal et du système racinaire, - Protège le système racinaire contre le froid. De nombreux paillages biodégradables existent dont la plupart peuvent être installés mécaniquement (avec une dérouleuse) lorsque de longs linéaires de haies sont prévus : - Film à base d’amidon de maïs, - Feutre végétal, - Mulch*, plaquette de bois… Les différentes étapes de plantation d’une haie : - Tailler légèrement les racines (1/3 de leur longueur maximum), faire de même avec les branches si elles sont trop développées. - Praliner* les racines en les trempant dans un mélange d’argile, de bouse de vache et d’eau en proportions égales (pralin* également disponible dans le commerce), - Après avoir creusé des trous à intervalles réguliers (75 cm à 1 m), placer le plant Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 54 bien verticalement, en étalant les racines, et à la bonne profondeur en plaçant le collet au niveau du sol, - Replacer la terre, bien la tasser avec le pied et arroser pour éviter la formation de poches d'air. entretien Dès le premier printemps, la haie doit faire l’objet de toutes les attentions afin de lui assurer vigueur et efficacité. Les premières années sont décisives. Ainsi les précautions suivantes doivent êtres prises : - Au moins les deux premières années un arrosage régulier doit être effectué en période sèche (estivale), - Concernant la taille, faire attention notamment à celles qui gagnent chaque année quelques centimètres sur la haie, réduisant sa qualité écologique puis créant des discontinuités et entraînant enfin la disparition de nombreuses haies au fil des années - Limiter la taille par le dessus. Elle limite très largement l’intérêt de la haie en empêchant son développement et elle engendre souvent le même effet de réduction progressive de la haie. L’objectif écologique et paysager est de tailler le plus haut possible ou de supprimer la taille par le dessus. En effet, s’il n’y a pas de fil ou de réel problème de visibilité, cette taille peut être supprimée pour permettre aux haies de se reconstituer. - Le matériel à utiliser dépend du diamètre des branches à couper. Dans tous les cas, il est nécessaire de proscrire l’épareuse qui est trop traumatisante pour les arbres. Matériel Sections coupées Fréquence de passage Broyeur et lamier à couteau < 2cm tous les deux ans Sécateur 2 à 10 cm tous les 2 à 3 ans Lamier à scie et tronçonneuse 4 à 20 cm tous les 3 à 5 ans - L’entretien s’effectue en février et de septembre à novembre, c'est-à-dire : • Hors période de nidification, • En période de pleine sève pour la végétation. La taille en vert, en août, évite les rejets et favorise un meilleur recouvrement des plaies. Protection des haies : Les haies peuvent être classées dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme (classement L 123-1-7 dans le cadre de la Loi Paysage). Cette démarche permet de préserver les haies remarquables et les continuités écologiques de la commune (corridors). Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 55 associations végétales Afin d’améliorer la qualité écologique des haies, il est préférable de planter des espèces arbustives diversifiées alternées avec un arbre de haute tige environ tous les 10 m. De plus, l’intérêt écologique des haies sera d’autant plus efficace si elles sont associées à une fauche tardive des bas côtés. En effet, les bas côtés forment des couloirs de circulation supplémentaires pour les graines, insectes et certains vertébrés. Les fauches tardives des bas côtés, associées à une haie permettent à des milliers d’insectes de réaliser l’ensemble de leur développement et donc de maintenir une diversité entomologique importante servant de base alimentaire pour les oiseaux insectivores et les chauves-souris notamment. Enfin, lorsque les surfaces disponibles le permettent, une largeur de haie importante favorise la formation de micro-écosystèmes et permet le passage de la faune d’un habitat naturel à l’autre. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 56 Fiche outil 17 Principes d’aménagement des abords de la rocade La rocade constitue une barrière physique forte pour les habitants ainsi que pour les déplacements de la faune et la flore. Pour autant, son encaissement et la présence d’abords végétalisés tendent à atténuer les impacts de cette infrastructure. Le maintien des plantations existantes ainsi que le développement de nouvelles continuités (écologiques mais aussi liées aux déplacements) sont des mesures visant à intégrer cet ouvrage dans la trame verte et à favoriser sa perméabilité à tous les usagers du territoire (habitants, faune et flore). INTEGRER LA ROCADE A LA TRAME VERTE Sa construction a favorisé l’urbanisation de ses abords et donc un morcellement des espaces naturels présents. Malgré son emprise importante en terme de superficie artificialisée, la rocade présente un potentiel pour s’intégrer et participer à la trame verte, à une échelle globale. On peut distinguer trois principales actions : - Préserver les abords de la rocade de l’urbanisation (bandes d’inconstructibilité de part et d’autre) La préservation d’une bande d’inconstructibilité aux abords de la rocade répond à plusieurs objectifs. Il s’agit d’une part d’éviter le développement des zones urbaines à proximité de l’ouvrage (et donc de préserver une certaine qualité paysagère) mais également de permettre la mise en réseau des corridors écologiques au niveau de cet ouvrage, en particulier avec les accotements végétalisés. - Dans un premier temps, il s’agit de répertorier les espaces naturels ou semi naturels existants proches de la rocade dans le but de les préserver. Ces espaces auront pour but sur le long terme de compléter la trame verte. - Dans un second temps, il s’agit d’étudier la qualité naturelle de ces milieux et de déterminer les modalités d’intervention en vue de l’améliorer ou de la préserver. - Favoriser la végétalisation des terres pleins centraux et des accotements végétalisés Afin de ménager l’impact de la rocade, il est proposé de maintenir la végétation, voire de la favoriser si nécessaire sur les accotements végétalisés et les terres pleins centraux. Ces aménagements paysagers atténueront ainsi l’effet de rupture et donc la fragmentation des milieux écologiques, en proposant des milieux de déplacements et de repos pour la faune et la flore. Ces aménagements joueront également un rôle Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 57 paysager dans l’intégration de la rocade avec les paysages environnants en créant des façades de qualité, au sein desquelles on pourra ménager des ouvertures afin de mettre en valeur des points de vue remarquables. Concernant les essences, on priviliégiera des végétaux locaux (cf fiche 1), et nécessitant peu d’entretien à cause du cadre particulier de la rocade, peu propice aux interventions. De même, on veillera à respecter des principes de tailles respectueuses des arbres et arbustes et de favoriser les associations végétales pour améliorer la diversité écologique (cf fiche 16). - Favoriser des perméabilités de la rocade pour défragmenter le territoire Si la protection et la valorisation des abords de la rocade s’avèrent nécessaires pour mettre en réseau les espaces de nature, la rocade pose également le problème du franchissement de l’ouvrage et donc de sa perméabilité. Actuellement, peu de sites permettent son franchissement et ceux-ci présentent le plus souvent un caractère routier, offrant peu de place pour l’élément végétal. Il est donc proposé de : - réinsérer l’élément végétal (dans la mesure du possible) au niveau des passages existants et veiller à intégrer l’élément végétal dans les futurs franchissements (a minima, création d’une bande enherbée). - pour les passages à caractère routier, les aménagements seront restreints afin d’assurer la fonction de circulation automobile (enherbement d’un ou des bas-cotés, mise en place de bacs/suspensions ... permettant le développement d’une flore locale). - pour les passerelles (piétons/vélos), mettre en place des aménagements végétalisés plus conséquents (strates herbacée et arbustive voire arborée). La mise en place de ces passages répond à trois exigences pour être efficace (d’un point de vue écologique) : - ils doivent se situer sur un corridor écologique interrompu et/ou à développer - leur dimensionnement doit être adapté aux usages et aux espèces visés - leur accès doit être facilité Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 58 OUtils réglementaires La préservation voire le renforcement de la présence du végétal aux abords de la rocade nécessitent de mettre en place des outils réglementaires efficaces et souples. L’article L123-1 7e du Code de l’Urbanisme permet, dans le cadre d’un Plan Local d’Urbanisme, «d’identifier et de localiser les éléments de paysage et délimiter les quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou écologique et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur protection». En particulier, concernant l’élément végétal, deux outils réglementaires sont disponibles en vue de leur préservation : l’Espace Boisé Classé (EBC) et l’Espace Paysager à Protéger (EPP). Le classement en EBC interdit tout changement d’affectation ou tout mode d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création des boisements. Ce classement peut s’appliquer aussi bien sur un arbre seul que sur une haie ou un bosquet. Il ne dépend pas de la qualité initiale du site et peut donc être établi en vue d’améliorer un site naturel. Cet outil est très protecteur et doit être en concordance avec la réalité de l’espace, sa qualité et son usage. Le classement en EPP concerne des éléments paysagers remarquables (bâti et/ou non bâti) avec des prescriptions adaptées aux sites. Il n’interdit pas le changement d’affectation ni l’évolution du site tout en protégeant le cadre existant. Ce dernier outil est particulièrement indiqué dans la préservation des espaces naturels proches de la rocade puisqu’il assure leur préservation tout en permettant l’évolution des sites. Passage mixte faune/flore - vélos/piétons (source : J. Carsignol CETE de l’Est) Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Enherbement sur une route départementale (source : J. Carsignol CETE de l’Est) Passage spécifique (source : J. Carsignol CETE de l’Est) 59 état actuel mise en valeur possible Préserver les accotements Végétaliser les terres pleins centraux végétalisés de la rocade Créer des passerelles piétons-vélos pour en savoir plus CARSIGNOL J., Routes et passages à faune - 40 ans d’évolution, août 2006, Services d’Etudes Techniques des Routes et Autoroutes (SETRA) Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 60 Fiche outil 18 Principes d’aménagement et d’intégration des liaisons douces à la trame verte La présence d’un réseau de liaisons douces sur la commune de Mérignac et son programme de renforcement sont l’occasion de développer de nouveaux corridors écologiques sur ce support. DéVELOPPER DES CORRIDORS éCOLOGIQUES EN MILIEU URBAIN Les possibilités de développement de la trame verte en milieu urbain sont assez restreintes du fait de l’artificialisation des sols et des larges emprises liées aux multiples usages. Néanmoins, la présence d’un réseau de liaisons douces offre également la possibilité de développer en parallèle des continuités écologiques. La mise en place d’éléments végétalisés le long du réseau viaire dont celui des cheminements doux* permet de réintroduire l’élément végétal en ville et répond à deux objectifs : améliorer la qualité paysagère de certains axes et développer des corridors écologiques en milieu urbain. Principes à suivre : - En amont, mettre en place une vision globale du réseau de cheminements piétons/vélos couvrant l’ensemble du territoire et en interaction avec les communes voisines - Etudier la faisabilité du projet sur le réseau viaire dont celui des cheminements doux (développer en priorité les portions de cheminements permettant un raccordement vers d’autres continuités écologiques* ou réservoirs de biodiversité). - Privilégier des plantations arbustives et arboricoles ainsi que des associations végétales favorables à une biodiversité (cf fiche 5 sur les principes de plantation d’une haie et la fiche 16 sur la plantation et la taille des arbres et arbustes). Aménagements végétalisés long des liaisons douces le Un corridor peut être : - une succession d’arbres de préférence d’essences variées, à fruits pour le nourrissage des animaux. - une plate bande arbustive - une bande enherbée en pied de mur ou de clôture Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 61 DéVELOPPER DES CORRIDORS éCOLOGIQUES EN milieu naturel En dehors des zones urbaines, les liaisons douces sont également l’occasion de développer de nouvelles continuités, en particulier dans les milieux dont la qualité écologique est préservée. Dans les zones extra rocade où la qualité paysagère et écologique des milieux est encore plus ou moins préservée de l’urbanisation, le développement de cheminements doux est également l’occasion de valoriser cette partie du territoire. Le territoire mérignacais dispose de plusieurs chemins creux propices à des déplacements piétons/vélos et pouvant constituer également des corridors écologiques. Ces cheminements devront faire l’objet d’aménagements minimum afin de conserver leur caractère naturel et leur rôle écologique. On veillera notamment à maintenir l’enherbement des chemins et on favorisera éventuellement de nouvelles plantations. Cheminement doux peu intégré le long des Ontines Chemin creux le long du Peugue Cheminement doux spontané le long des Ontines OUtils réglementaires On se référera aux outils réglementaires de la fiche 18. L’Espace Paysager à Protéger (EPP) est particulièrement indiqué dans la préservation des espaces naturels proches de la rocade puisqu’il assure leur préservation tout en permettant l’évolution des sites. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 62 Fiche outil 19 Espèces végétales spécifiques au tracé du tramway Le développement du réseau de tramway sur la commune de Mérignac est l’occasion de développer une trame verte et de repenser les espaces publics. Les axes végétalisés de ce mode de transport sont en effet l’occasion de mettre en avant de nouveaux corridors écologiques. végétalisation des axes Certaines villes ont fait le choix de végétaliser les axes des tramways ce qui permet de réintroduire l’élément végétal dans un cadre très urbain. De même, la mise en place d’un tramway permet également le développement de linéaires végétalisés de part et d’autre de l’axe afin de marquer la séparation de l’axe du tramway des axes routiers. Néanmoins, ce choix nécessite des techniques spécifiques par rapport à la plantation et l’entretien de tels ouvrages. Si, à l’origine, on a privilégié un engazonnement des voies de tramway pour des raisons esthétiques, des arguments écologiques sont aujourd’hui de plus en plus mis en avant et des expériences sont actuellement en cours dans différentes grandes villes pour améliorer la qualité de la végétation des tramways. La végétalisation des axes est réalisée sur un faible volume de substrat et dans des conditions de développement peu favorables. Ainsi, le choix des essences végétales s’avère important et doit prendre en compte des critères variés tels que : le volume et la qualité du substrat, le climat, l’entretien prévu, la fréquence de passage... . De part et d’autre de l’axe, des plantations arbustives et arborées sont souvent mises en place pour marquer le linéaire du tramway. Aménagements végétalisés du tramway à Mérignac Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 63 Des expérimentations sont actuellement en cours (notamment à Bordeaux et Mérignac) pour améliorer la qualité et la diversité de ces ouvrages. Il s’agit par exemple de trouver de nouveaux ouvrages permettant de fournir un plus grand volume de substrat ou de favoriser une diversité végétale plus importante (utilisation de sédums, gazons, vivaces tapissantes...). Ces plantes doivent présenter des caractéristiques telles que la capacité à résister au piétinement et à la sécheresse, avoir un taux de recouvrement important et la capacité de se régénérer facilement, nécessiter peu d’entretien ... . Végétalisation «classique» d’un tramway : pelouse de graminées Végétalisation alternative d’un tramway : mélange de plantes (graminées, vivaces...) La Communauté Urbaine de Bordeaux a lancé depuis avril 2010 des tests grandeur nature sur des portions de tramway afin de déterminer quelles plantes sont les plus adaptées au contexte local pour végétaliser les axes du tramway. A Mérignac, ces expérimentations ont lieu Avenue Pierre Mendès France sur une longueur de 590 mètres. Cette expérience, menée en partenariat avec Plante et Cité (association de conseil en ingénierie végétale créée en 2006), doit se dérouler jusqu’au printemps 2013. Tests des plantes en vue de la végétalisation du tramway à Bordeaux Des associations végétales sont notamment testées : fétuque, Ray-grass anglais, pâturin des prés, trêfle, sedum, stellaire... afin d’étudier le comportement de ces plantes face aux contraintes locales. pour en savoir plus Etude en cours de Plante et Cité sur la diversification et la végétalisation des tracés de tramway Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 64 Fiche outil 2 Les espèces végétales à éviter dans les projets Les phénomènes d’invasion biologique sont considérés par l’ONU comme une des principales causes de régression de la biodiversité. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère les invasions biologiques (animales ou végétales) comme la deuxième cause de régression de la biodiversité dans le monde, juste après la destruction des habitats. espèces les plus courantes à proscrire Les espèces exotiques peuvent devenir envahissantes du fait de leur extraction de leur milieu d’origine où elles sont naturellement régulées par des consommateurs, des parasites… Hors de ce contexte, elles deviennent invasives et concurrencent fortement les espèces autochtones qui, elles, sont régulées localement. Elles entraînent des modifications des paysages et du fonctionnement des écosystèmes et peuvent être la cause de transmission de pathogènes ou encore de pollution génétique. Ces espèces, par leur fort développement, concurrencent fortement les espèces locales, inféodées* aux milieux locaux, et peuvent conduire à leur disparition. Le tableau suivant dresse la liste des espèces les plus courantes à proscrire à la plantation. Toutes ces espèces ont une faible valeur écologique. Toutefois, elles ont un potentiel invasif variable. *voir glossaire Espèces Nom commun Arbre de haut jet (arbre isolé ou d’alignement) Acacia dealbata Acacia saligna Acer negundo Robinia pseudo acacia Mimosa (arbre d’ornement) Mimosa (arbre d’ornement) Erable negundo (envahit les bords des cours d’eau) Robinier pseudo acacia Plante aquatique Egeria densa Elodea canadensis Lagarosiphon major Lemna minuta Lemna turionifera Ludwigia grandiflora Ludwigia peploides Myriophyllum aquaticum Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Elodée du Canada Lentille d’eau minuscule Lentille à turion Jussie Jussie Myriophylle du Brésil 6 Plante de haie ou d’ornement Buddleia davidii Helianthus tuberosus Helianthus x laetiflorus Impatiens glandulifera Phyllostachys mitis Phyllostachys nigra Phyllostachys viridi glaucescens Prunus laurocerasus Pyracantha coccinea Arbre aux papillons Hélianthe Hélianthe Impatience de l’Himalaya Bambou Bambou Bambou Laurier palme Buisson ardent Graminée ou plante sauvage Baccharis halimifolia Conyza bonariensis Conyza canadensis Conyza sumatrensis Cortaderia selloana Setaria parviflora Sporobolus indicus Sénéçon en arbre Vergerette Vergerette Vergerette Herbe de la Pampa Sétaire gracile Sporobole tenace Plantes toxiques et allergènes Certaines espèces ne présentent pas forcément un risque invasif, mais un risque d’empoisonnement ou allergène. Leur plantation est à limiter dans les espaces publics fréquentés et à adapter dans les espaces privés (présence ou non d’enfants). pour en savoir plus Site internet de l’UICN : www.uicn.fr Site internet du réseau botanique Tela Botanica : www.tela-botanica.org Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 7 Fiche outil 20 Principes de gestion des parcs Il s’agit de rappeler les principales mesures à favoriser pour l’entretien des espaces boisés au sein des parcs. Les enjeux sont : - La conservation et/ou l’amélioration de la biodiversité, - La création d’un espace vert de détente et pédagogique pour les habitants, - L’intégration dans le paysage du quartier et le respect de son identité. La gestion des parcs répond à trois grands objectifs : la sécurité des usagers, la préservation de la biodiversité et le maintien des boisements. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des plans de gestion pluriannuels et réguliers afin de disposer d’une vision sur le long terme. préconisations L’ensemble de ces préconisations peut également concerner les propriétaires privés soucieux d’améliorer la biodiversité au sein de leurs boisements. - Gérer la fréquentation des lieux en délimitant les sentiers à emprunter et en dissuadant de circuler en dehors des secteurs prévus à cet effet. Cette mesure a pour objectif de ne pas dénaturer la lisière forestière et de limiter le dérangement de la faune, - Lors de nouvelles plantations, privilégier les espèces locales identitaires de la commune. Favoriser les essences feuillues ou les boisements mixtes feuillus/conifères. - Maintenir les arbres dépérissants ou possédant des cavités (avec contrôle de leur dangerosité), - Laisser les arbres morts sur pied (en prenant soin de les sécuriser par une taille adaptée) ou couchés au sol, - Conserver les bois morts, troncs, tas de branches ..., pour créer des micro-habitats pour les insectes et les oiseaux, - Conserver les lits de feuilles, - Réaliser des fauches tardives et sélectives du sous-bois pour favoriser le développement naturel des semis d’arbres et d’arbustes et retrouver une plantation au caractère naturel, - Laisser le lierre se développer sur les arbres, - Tailler, élaguer les arbres présentant un danger pour les usagers, - Des dispositifs artificiels tels que les nichoirs ou les « hôtels à insectes » sont intéressants sur un plan pédagogique. Toutefois, ces installations doivent être accompagnées du souci de favoriser des habitats naturels et servir à en expliquer l’importance. pour en savoir plus www.gestiondifferenciee.org. (site internet sur la gestion différenciée de l’association Nord Nature Chico Mendès) Guide méthodologique de la gestion différenciée (CAUE 85, avril 2006) Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 65 la gestion différenciée Les parcs de Mérignac ont mis en place une gestion différenciée de leurs espaces verts. Peu connue du grand public, celle-ci a pour but une gestion des espaces verts respectueuse de l’environnement et adaptée au contexte et aux usages des lieux. La gestion différenciée répond à plusieurs objectifs : Objectifs environnementaux - gérer les ressources naturelles (économie d’eau, valorisation des déchets verts...) - préserver ou favoriser la biodiversité des espaces verts - limiter l’utilisation de produits polluants (bâches plastiques, produits phytosanitaires...). Objectifs économiques - limiter les charges liées à l’entretien des parcs - optimiser les moyens humains, matériels et financiers Objectifs sociaux - valoriser le cadre de vie des habitants - sensibiliser les techniciens et le grand public à ces pratiques La gestion différenciée se traduit par les grands principes suivants : Gestion de l’eau - Utiliser des végétaux économes en eau - Mettre en place des paillages biodégradables - Récupérer l’eau de pluie - Adapter l’arrosage aux conditions climatiques Préservation de la biodiversité - Favoriser des essences locales et diverses - Supprimer des produits phytosanitaires chimiques au profit de techniques alternatives - Favoriser des espaces «sauvages» - Pratiquer des interventions respectant les cycles des végétaux Gestion des déchets - Valorisation des déchets verts - Suppression des déchets non recyclables (bâches plastiques) Les principes de cette gestion écologique des parcs peuvent également être mis en pratique par les particuliers, au sein de leurs jardins. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 66 Fiche outil 21 Principes de gestion et d’aménagement des équipements sportifs Les équipements sportifs représentent de vastes surfaces potentielles qui peuvent être intégrées et participer à la trame verte d’une commune. Cet objectif nécessite néanmoins de mettre en place des aménagements et une gestion spécifique (végétalisation, gestion différenciée des abords, labellisation des engazonnements...). la gestion des surfaces engazonnées Les équipements sportifs représentent de grandes superficies, dont une bonne partie est engazonnée. Si les surfaces engazonnées présentent des atouts environnementaux certains (en tant que puits de carbone* notamment), leur présence est également synonyme de pollutions des sols (utilisation d’engrais et de pesticides), de faible diversité biologique, d’émission de gaz à effet de serre (lors des tontes, les quantités de CO2 stockées sont libérées). Les superficies engazonnées (de la prairie à la pelouse) présentent un rôle écologique important. Néanmoins, leur mise en place et leur gestion doivent suivre plusieurs principes : - choisir le bon semis, suivant l’usage envisagé. Chaque espèce de graminées possèdent ses caractéristiques propres (résistance au piétinement, consommation d’eau, capacité de régénération...) et faire le bon choix dès le départ évitera des interventions ultérieures. On retrouve principalement 3 espèces de graminées utilisées dans les pelouses (ray grass anglais, fétuque rouge, fétuque élevée) mais d’autres espèces peuvent être favorisées. - adapter la hauteur de tonte : une pelouse coupée régulièrement et court constituera un milieu peu favorable à la faune et nécessitera d’autant plus de soins. On adaptera donc la hauteur de coupe suivant la fréquence d’usage de l’espace. De même, on pourra, sur de grandes surfaces, délimiter des zones où l’on appliquera des hauteurs de coupe différentes. - adapter la fréquence de tonte : il est important, lors des interventions humaines, de respecter les cycles de la plante. Ainsi, en été, le gazon présente une croissance plus faible qu’au printemps et en automne. Les tontes peuvent donc être moins fréquentes. De même, vis-à-vis de la faune, on pratiquera des tontes en spirale (en partant du centre). Ce type de tonte permet de ne pas se retrouver piégée et donc de se réfugier en périphérie. - adapter l’arrosage : dans l’arrosage, il est important de tenir compte des conditions Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 67 climatiques locales et des caractéristiques du sol. De même, on priviligiera des espèces peu consommatrices d’eau afin de réduire les dépenses en eau. Pour favoriser un développement en profondeur des racines, on préférera des arrosages abondants et moins réguliers. Enfin, on veillera à éviter les périodes de forte température dans la journée. - réduire, voire supprimer, l’utilisation de produits chimiques : à nouveau, on privilégiera des espèces adaptées au contexte local. Ensuite, on préférera la technique du mulching* plutôt que l’apport d’engrais. On complètera si nécessaire avec un engrais organique. - tolérer les «mauvaises herbes» (on préférera le terme de flore spontanée, cf fiche 4 sur la flore spontanée) voire les favoriser : dans une optique d’amélioration de la qualité environnementale de ces espaces, on privilégiera une gestion différenciée (cf fiche 20 sur la gestion différénciée) de leurs abords. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 68 glossaire A abiotique : caractéristique de ce qui ne permet pas la vie. Par extension, ce terme désigne un lieu impropre à abriter ou à voir la vie se développer. ajutage : dispositif adapté à un orifice et permettant de réguler l’écoulement des eaux. AMAP : sigle pour Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, désigne un partenariat passé entre des producteurs locaux et un groupe de consommateurs qui reçoit régulièrement des produits de la récolte, payés d’avance. arasement : désigne la réduction de la hauteur d’un seuil pour en faciliter le passage par la faune. avifaune : ce terme désigne l’ensemble des espèces d’oiseaux d’une région ou d’un lieu donné. B bocage : ce terme désigne un paysage rural, créé par l’homme, composé de parcelles agricoles et/ou de prairies, entourées de haies. C caduc (-que) : caractéristique des espèces végétales qui perdent leur feuillage en hiver. cheminements doux (ou liaisons douces) : ce terme désigne les cheminements servant de support à des modes de transports autres que motorisés (piétons, vélos par exemple). continuités écologiques : ce terme regroupe l’ensemble des milieux favorables à un groupe d’espèces et reliés fonctionnellement entre eux, formant un maillage écologique. corridors écologiques : les corridors écologiques sont des zones de passage fonctionnelles pour un groupe d’espèces inféodées à un même milieu, entre plusieurs espaces naturels (haies, bosquets d’arbres, passerelles au dessus d’une autoroute...). Ce corridor relie donc différentes populations et favorise la dissémination et la migration des espèces, ainsi que la recolonisation des milieux perturbés. D décantation : séparation des impuretés d’un liquide par dégradation déflecteur : dispositif qui permet de modifier la direction du courant d’un cours d’eau déperissant (arbre) : caractérise un arbre s’affaiblissant graduellement avant de mourir dépression : enfoncement géologique en forme de cuvette dérasement : suppression complète d’un seuil pour en permettre le passage. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 69 E élagage : technique sylvicole consistant à réduire la longueur et le nombre des branches (inutiles ou gênantes) des arbres, des arbustes ou des haies. embâcle : accumulation de débris végétaux, à laquelle viennent souvent s’ajouter des déchets d’autre nature, qui sont retenus par un obstacle placé accidentellement dans le lit mineur d’un cours d’eau. entomofaune : ce terme désigne une catégorie de la faune représentée par les insectes. épareuse : ce terme désigne une machine qui permet la taille des haies et arbustes à partir d’un bras articulé recevant en son extrémité l’outil de travail (aussi appelée broyeur, lamier à couteaux, lamier à scie circulaire). étiage : en hydrologie, l’étiage correspond à la période de l’année où le débit d’un cours d’eau atteint son point le plus bas (basses eaux). eutrophisation : phénomène entraînant la modification et la dégradation d’un milieu aquatique, lié en général à un apport excessif de substances nutritives qui augmentent la production d’algues et d’espèces aquatiques. exutoire : point de déversement des eaux acheminées par une canalisation, un fossé ou un cours d’eau. F forêt galerie : ce terme désigne les ensembles boisés qui longent les rives d’un cours d’eau (voir aussi ripisylve). fraie : période où les espèces aquatiques (poissons et batraciens) se reproduisent. frayère : désigne le lieu de reproduction pour les espèces aquatiques. G gestion différenciée : la gestion différenciée (parfois qualifiée de « gestion raisonnée durable», « gestion évolutive durable ») est une gestion des espaces verts en milieu urbain consistant à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité ni la même nature d’entretiens. Selon cette approche, il est inutile, voire écologiquement non pertinent de, par exemple, tondre systématiquement et souvent toutes les surfaces enherbées, car cela conduit à obtenir une pelouse pauvre d’un point de vue écologique. La gestion différenciée propose de varier l’entretien des espaces en fonction de leur usage et de leur fréquentation : certains espaces, peu fréquentés, aux sols plus fragiles ou présentant une faune ou une flore particulière peuvent être laissés à eux-mêmes, fauchés ou extensivement pâturés, éventuellement même une fois tous les deux ans sur certaines parties afin d’y conserver des « refuges » pour la biodiversité et une plus grande diversité de paysages, alors que d’autres seront intensivement tondus en raison de leurs usages. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 70 H hélophyte : caractéristique d’une plante semi-aquatique dont les tiges et le feuillage sont aériens et dont le système racinaire se développe dans une terre gorgée d’eau (ex. les roseaux). hydromorphologie (d’un cours d’eau) : désigne l’étude de la morphologie et des variables hydrauliques qui conditionnent un cours d’eau. Autrement dit, son lit (composition du substrat des fonds…), ses berges (structure de leur végétation…), la géographie de son parcours, le style de son tracé (rectiligne ou sinueux…) et son rythme. hydrophyte : caractéristique d’une plante dont l’ensemble (feuillage, tiges et racines) se développe dans l’eau ou à la surface de l’eau (ex. les nénuphars). I inféodée (espèce) : une espèce inféodée à un organisme ou à un milieu est une espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci. L lagunage : le lagunage est une technique naturelle de traitement des eaux usées par les fonctions autoépuratives des écosystèmes aquatiques. Le principe est de faire passer les eaux usées par écoulement gravitaire dans une succession de bassins où le métabolisme des organismes (bactéries, végétaux, etc.) assure la dépollution des eaux (phytoremédiation) tandis que substrat et végétaux se chargent de la filtration. lit mineur : largeur qu’occupent les eaux d’un cours d’eau en débit de plein bord, c’est-à-dire jusqu’au sommet des berges. lit majeur : le lit majeure est la partie adjacente au chenal d’écoulement d’un cours d’eau, qui n’est inondée qu’en cas de crue. La limite du lit majeur correspond au niveau de la plus grande crue historique enregistrée. M macrophyte : ce terme regroupe l’ensemble des plantes aquatiques visibles à l’oeil nu. méandre : un méandre est une boucle non fermée faite par le lit d’un cours d’eau. Les méandres évoluent au cours du temps. mulch / mulching : ce terme renvoie à une technique de tonte fine de l’herbe, dont les déchets sont laissés sur place pour fertiliser le sol N noue : une noue est une sorte de fossé peu profond et large, végétalisé, qui recueille provisoirement de l’eau, soit pour l’évacuer via un trop-plein, soit pour l’évaporer (évapotranspiration) ou l’infiltrer sur place. P palplanche : les palplanches sont des pièces, le plus souvent métalliques, qui Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 71 juxtaposées, constituent des parois planes servant notamment pour la protection des berges contre l’érosion. paysagement : technique de végétalisation de l’espace visant à intégrer un ouvrage ou un site dans un environnement, tout en favorisant le cadre de vie local. persistant : ce terme désigne une plante qui garde ses feuilles tout au long de l’année, par opposition aux arbres à feuillage caduc. phytoremédiation : il s’agit de la dépollution des sols ou l’épuration des eaux usées par l’utilisation de plantes, d’algues ou de champignons, et par extension des écosystèmes qui supportent ces végétaux. La dégradation de composés nocifs est accélérée par l’activité microbienne. pinède : boisement composé majoritairement de pins. pralin / praliner : le pralin est traditionnellement un mélange de terre du jardin, de bouse de vache et d’eau. Cette boue liquide, dont on enduit les racines des plantes, juste avant la plantation, favorise une meilleure reprise racinaire. produits phytosanitaires : un produit phytosanitaire (étymologiquement : phyto + sanitaire = « santé des plantes ») est un produit utilisé pour soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Par extension on utilise ce mot pour des produits utilisés pour contrôler des plantes, insectes et champignons. Les produits phytosanitaires sont, avec les engrais, les deux principales sources de pollution des eaux superficielles et souterraines par le secteur agricole. En France métropolitaine, en 2007, on détecte des pesticides dans 91% des stations de mesure en eau superficielle et 59% en eau souterraine (données SOeS, 2010). puits de carbone : on désigne par ce terme des réservoirs (naturels ou non) de carbone qui piège par des processus de captation le carbone contenu dans l’atmosphère (sous forme de CO2). Il s’agit par exemple de vastes espaces naturels (océans, prairies, forêts...). R recépage : taille d’un arbuste jusqu’au pied, afin d’obtenir des repousses plus vigoureuses. régaler : niveler un terrain, l’aplanir après avoir enlevé ou rapporté des terres. réservoirs de biodiversité : les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos) et où les milieux naturels sont de taille suffisante pour assurer leur fonctionnement ripisylve : (étymologiquement du latin ripa, « rive » et sylva, « forêt ») ce terme désigne la forêt riveraine ou rivulaire, constituée par l’ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d’un cours d’eau (ou zone riparienne, la notion de rive désignant l’étendue du lit majeur du cours d’eau non submergée à l’étiage). roselière : Un roselière qualifie une formation végétale de grandes plantes hélophytes telles que le roseau, la massette, au bord des cours d’eau et des étangs (voir aussi hélophyte). Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 72 S SIG (pour Système d’Information Géographique) : les SIG sont des systèmes d’information permettant d’analyser des données informatiques spatialement référencées et de les représenter sur une carte. sous cavé : ce terme caractérise un arbre dont les racines ont été mises à nues par les eaux ou un autre type d’érosion. Les arbres sous-cavés ne doivent pas être systématiquement enlevés, car ils forment des abris précieux à la faune. T trame verte et bleue (sigle : TVB): Les trames verte et bleue sont des réservoirs de biodiversité* - c’est-à-dire des zones riches en biodiversité, où les individus peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie (reproduction, alimentation, abri…) - reliés entre eux par des corridors écologiques (voies de déplacement empruntées par la faune et la flore). Les trames vertes et bleues résultent donc de l’association de ces deux principes pour former une continuité écologique. La composante bleue renvoie au réseau fluvial (rivières, étangs…) et aux zones humides (marais, prairies humides…) tandis que la composante verte de la TVB renvoie aux milieux naturels terrestres (forêts, prairies sèches, bandes végétalisées qui bordent les cours d’eau, espaces verts...). Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 73 Conception et réalisation des fiches outils - Crédits photographiques et cartographiques : • Bureau d’études Artline Architecture du Paysage 80 avenue Gambetta 33700 Mérignac 05 56 46 21 15 [email protected] • Bureau d’études en environnement Simethis 60 route des lacs 33380 Biganos 05 56 82 67 23 [email protected] Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 74 Fiche outil 3 principes de protection des arbres lors des phases chantier des projets Dans les phases de chantier des projets, les atteintes portées aux arbres existants peuvent être importantes et entraîner l’apparition de maladies ou la mort du sujet. Des précautions peuvent être prises et des pratiques nuisibles évitées. Principales atteintes à éviter • Destruction du sol naturel • Coupe des racines • Coups sur le tronc • Casse des branches • Stockage de terre ou de décharge en pied d’arbre • Tassement • Décaissement • Remblaiement • Brûlures • Déversement de polluants • Abaissement de la nappe phréatique Imperméabilisation du sol Tranchée endommageant les Chocs sur le tronc de l’arbre pendant le chantier au pied d’un chêne racines de l’arbre Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Remblai excessif en pied d’arbre 8 méthodes pour protéger la végétation Procéder à un relevé précis de la végétation existante Après un nettoyage manuel du terrain (conserver les arbres et arbrisseaux de plus de 4 cm de diamètre et la strate arbustive selon son intérêt), procéder au relevé du terrain, en positionnant notamment la végétation. Réaliser un diagnostic phytosanitaire et paysager Indispensable afin de juger de l’opportunité de conserver ou non le patrimoine végétal existant et le cas échéant de procéder aux traitements phytosanitaires nécessaires. Adapter le projet d’aménagement ou d’architecture (plan masse et plan des réseaux) au patrimoine végétal et plus largement aux caractéristiques naturelles. Déterminer les mesures de protection du végétal pendant les travaux • fixer le plan des zones à protéger. Il est nécessaire d’isoler les zones fragiles par la mise en place de clôtures provisoires ou de tout autre dispositif avant le début du chantier. • établir et imposer le cahier des charges pour la protection de la végétation existante. Les mesures de protection devront être intégrées au cahier des charges de l’entreprise, elles seront efficaces s’il est prévu un contrôle et des pénalités correspondantes à la valeur patrimoniale du sujet concerné par des dégradations. Informer les entreprises lors de la réunion de démarrage du chantier et par affichage Contrôler si le chantier met bien en oeuvre les recommandations Remblai en pied d’arbre Un remblai de plus de 20 cm condamne tous les arbres Un remblai de seulement 20 cm condamne certains arbres sensibles (cèdres/hêtres) Zone de protection de l’arbre 2m 2m couronne Protéger l’arbre Mise en place d’une clôture sommaire ou palissade provisoire Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils L’emprise du système racinaire de l’arbre dépasse l’emprise de la couronne, il faut définir un périmètre de protection égal au diamètre de la couronne de l’arbre + 2 mètres. 9 le barême de l’arbre Le barême de l’arbre est un document visant à établir la valeur financière d’un arbre en se basant sur divers critères tels que l’âge, la taille, l’état phytosanitaire, l’environnement et l’espèce. Il constitue un outil d’aide à la décision pour les élus mais peut également servir d’outil réglementaire s’il fait l’objet d’une inscription au PLU ou d’un vote au Conseil Municipal. Estimation de la valeur de l’arbre 1- Indice selon l’espèce et la variété L’indice correspond au prix de vente TTC dans les marchés de fourniture de la ville pour un arbre de circonférence 14/16 cm (feuillu) ou de hauteur 150/175 cm (conifère). 2- Indice selon la situation et la valeur esthétique Alignements et Groupe de 2 à 5 groupes de plus sujets de 5 sujets Esthétique Arbre isolé Sujet exceptionnellement beau, au port naturel ou rare 6 5 5 Beau sujet ayant subi des élagages 5 4 4 Sujet de qualité esthétique moyenne 3 2 2 3- Indice selon l’état sanitaire et la vigueur L’indice varie de 1 à 5 et traduit la valeur d’un arbre suivant qu’il soit vigoureux ou non, en bon état phytosanitaire ou non. Etat sanitaire / vigueur Vigoureux Vigueur moyenne Peu vigoureux Bon 5 4 3 Moyen 4 3 2 Faible 3 2 1 Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 10 4- Indice selon la circonférence Circonférence du tronc (arbre isolé) ou circonférences cumulées (cépées) en cm à 1 m du sol (mesure arrondie) Indice 10-20 0.8 21-30 1 31-40 1.4 41-50 2 51-60 2.8 61-70 3.8 71-80 5 81-90 6.4 91-100 8 101-110 9.5 111-120 11 121-130 12.5 131-140 14 141-150 15 151-160 16 161-170 17 171-180 18 181-190 19 191-200 20 201-210 25 211-220 30 221-230 35 231-240 40 241-250 45 ...Etc Exemple de calcul avec un Erable champêtre de 55 cm de circonférence : 1- Essence : Erable, prix unitaire en 14/16 : 69.90 arrondi à 70 € 2- arbre isolé, beau sujet ayant subi des élagages : indice 5 3- état sanitaire bon, vigueur moyenne : indice 3 4- circonférence 51 à 60 cm : indice 2.8 La valeur de l’arbre est 70 x 5 x 3 x 2.8 = 2940 € Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 11 Estimation des dégâts causés aux arbres Les indemnités sont calculées à partir de la valeur de l’arbre, calculée d’après le barême précédent. 1- Blessures superficielles (entaille, écorce arrachée...) Dans le cas de blessures superficielles, on prend en compte la largeur de la blessure par rapport à la circonférence de l’arbre. On applique un pourcentage d’indemnité en fonction du rapport largeur de blessure / circonférence de l’arbre : Blessure en % de la circonférence Indemnité en % de la valeur de l’arbre jusqu’à 20 % 20% 21 à 25 % 25% 26 à 30 % 35% 31 à 35 % 50% 36 à 40 % 70% 41 à 49% 90% plus de 50% 100% Exemple de calcul avec l’Erable champêtre précédent, blessé sur 10 cm : La valeur de l’arbre est 70 x 5 x 3 x 2.8 = 2940 € La blessure représente une lésion de 18% de la circonférence, ce qui correspond à une indemnité de 20% de la valeur de l’arbre, soit 529.20 €. 2- Branches arrachées, brûlées ou cassées On se base sur le volume initial de la ramure d’un arbre pour évaluer les dégâts. Si l’on peut procéder à une taille de rééquilibrage de la ramure, le pourcentage d’indemnité en tiendra compte. Mutilation de la ramure % du volume initial Indemnité en % de la valeur de l’arbre jusqu’à 20 % 20% 21 à 25 % 25% 26 à 30 % 35% 31 à 35 % 50% 36 à 40 % 70% 41 à 49% 90% plus de 50% 100% Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 12 3- Arbres ébranlés ou dessouchés A la suite d’un choc, un arbre subit des dégâts au système racinaire, ce qui peut entraîner sa perte. On étudiera son évolution sur deux saisons de végétation : en cas de dépérissement, l’arbre est considéré comme perdu. pour en savoir plus Charte de l’arbre à Nantes Guide de gestion contractuelle de l’arbre en Hauts de Seine Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 13 Fiche outil 4 conseils pour la création, l’aménagement et la gestion écologiques des espaces publics Le développement de pratiques de gestion plus respectueuses de l’environnement conduisent à repenser l’entretien des espaces privés mais également, d’une manière plus générale, des espaces publics, faisant la part belle au végétal : création de noues*, gestion plus écologique des espaces publics (jardins, parcs), réduction ou absence d’utilisation des produits chimiques... . la flore spontanée Traditionnellement, la gestion des espaces publics (en particulier des espaces verts) répond à la demande des habitants pour des espaces de nature en ville. Néanmoins, cette demande est contradictoire dans le sens où la nature telle qu’elle est voulue par les habitants est bien souvent une nature maîtrisée par l’homme. Ainsi, les notions de bonnes et mauvaises herbes renvoient avant tout à des préoccupations esthétiques et sanitaires en opposition à une nature spontanée, associée à des notions de désagréments et de manque d’entretien. Qu’est-ce que la flore spontanée ? La flore spontanée correspond à des plantes poussant naturellement en ville, dans les espaces résiduels (pieds de murs, fentes entre pavés, terrain vague...), semi naturels (parcs, jardins, cimetière...) ou naturels (boisements, bords de berge...). Ces plantes, indésirables, sont le plus souvent éliminées. Si à l’origine, on n’accordait que peu d’importance à cette flore (la ville étant considéré comme un milieu peu propice au développement naturel des végétaux), aujourd’hui des démarches sont engagées dans plusieurs grandes villes pour permettre son libre développement et également limiter les impacts négatifs sur l’environnement. Pourquoi favoriser une flore spontanée ? La France est l’un des premiers pays européens utilisateurs de produits phytosanitaires*. Si leur utilisation répond à des préoccupations esthétiques face aux «mauvaises herbes», cela a également des conséquences sur l’environnement : érosion, pollution des sols, baisse de la biodiversité... De plus en plus de collectivités comme Mérignac mettent en place des programmes «Zéro Phyto» visant à réduire partiellement voire complètement l’utilisation des produits phytosanitaires, afin de diminuer les risques de pollution sur l’environnement. D’une manière générale, cette gestion vise à réduire l’impact sur l’environnement, à améliorer la qualité de la biodiversité et dans le même temps à faire des économies en termes de ressources naturelles, humaines ou financières (cf fiche 20 sur «la gestion différenciée»). *voir glossaire Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 14 Comment favoriser le développement d’une flore spontanée ? La flore spontanée se développe dans un milieu peu propice mais la ville offre néanmoins des habitats diversifiés : fentes entre les pavés, espaces laissés libres au pied des arbres, pans de murs, toits, pieds de murs, jardins (privés ou publics), parcs, cimetières, boisements, berges de ruisseaux, terrains en friches ... . Des programmes plus respectueux de l’environnement peuvent être mis en place par les collectivités afin de limiter les impacts négatifs (cf fiche 20 sur la gestion différenciée). De même, les particuliers peuvent adapter ces méthodes alternatives dans leur jardin privé (cf. fiche 5) afin de favoriser la flore locale. des outils de sensibilisation et de connaissance Les grandes villes se lancent de plus en plus dans des campagnes de sensibilisation à la flore urbaine afin de changer la perception des habitants sur ces espèces spontanées, souvent considérées comme indésirables. Des organismes techniques (comme Plante et Cité) ont également lancé des programmes d’étude sur l’acceptation de cette flore spontanée. En 2011, un programme de connaissance des plantes urbaines a été lancé, le programme «Sauvages de ma rue». Sur le mode de la participation citoyenne, il implique les habitants dans le développement d’un outil de connaissance et de valorisation de cette flore spontanée. le coefficient de biotope surface Il existe des outils permettant d’assurer un taux de végétalisation minimal dans tout projet. L’utilisation d’un tel outil permet d’instaurer une norme «écologique» à l’échelle de la parcelle qui favorisera la biodiversité en compensant l’artificialisation des sols : il s’agit du Coefficient de Biotope par Surface (CBS), calculé par le rapport de la surface éco-aménageable sur la surface totale de la parcelle. Ce coefficient est variable en fonction des zones urbaines, des projets et de leurs caractéristiques propres (densité de construction, projet de réhabilitation ou construction neuve, usages futurs...). Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 15 On attribue les valeurs écologiques suivantes : Type de surface surfaces imperméables Coefficient de valeur écologique par m² de surface 0 surfaces imperméables infiltrées 0.2 surfaces semi imperméables 0.3 surfaces semi ouvertes mixtes (avec végétation) 0.5 espaces verts sur dalle en rez-de-chaussée / garage souterrain (moins de 80 cm de terre végétale) 0.5 verdissement de la façade 0.5 toit végétalisé 0.7 espaces verts sur dalles à l’étage (80 cm de terre végétale minimum) 0.7 espaces verts en pleine terre 1 Dans le cadre d’un projet, on peut ainsi comparer le CBS projeté et le CBS réglementaire et l’ajuster si nécessaire : Projet d’habitation avec espaces extérieurs sur une surface de parcelle totale de 500 m². Calcul du CBS des espaces extérieurs : 150 m² asphalte x 0.0 = 0 60 m² cailloutis avec pelouse x 0.5 = 30 5 m² sol nu (plantations de 5 arbres) x 1.0 = 5 = 35 m² soit un CBS de (35 / 500) = 0.07 D’un point de vue réglementaire, un coefficient peut être fixé dans le Plan Local d’Urbanisme (variable suivant les différentes zones urbaines) : il sera ainsi imposé à tous les projets afin de garantir un cadre de vie de qualité. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 16 état actuel Zones d’activités mise en valeur possible avec un minimum de modifications réserver un espace pour le piéton et les circulations douces (vélos-piétons) Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils diminuer l’impact diversifier les plantations et visuel des favoriser la flore spontanée transformer les parkings pour créer un corridor fossés en noues écologique* 17 Voirie double avec noue centrale - circulations piétonnes avec séparation végétale Voirie double centrale avec noue et alignements d’arbres en bordures ou en bosquets Voirie unique avec circulation piétonne et noue pour en savoir plus Travaux de Plante et Cité sur la flore spontanée : dossier Acceptaflore, 2011. «Sauvages de ma rue», programme participatif national de connaissance de la flore spontanée: www.sauvagesdemarue.mnhn.fr Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 18 Fiche outil 5 exemples d’aménagements écologiques des espaces privés Les mauvaises pratiques de gestion des espaces verts ou délaissés, de certains privés ou industriels sont souvent dues à une méconnaissance plutôt qu’à des négligences. La distribution d’un guide pédagogique sur les principes clefs de la gestion différenciée* est un outil parmi d’autres qui permettrait de sensibiliser et d’améliorer la gestion de nombreux espaces privés. Ce guide pédagogique pourrait être distribué aux habitants et industriels et dans le cadre de projets d’aménagement. Il pourrait notamment comporter : • Une liste d’espèces arborées, arbustives et éventuellement herbacées à privilégier (voir fiche n°1), • Une liste d’espèces arborées, arbustives et herbacées à éviter (voir fiche n°2), • Des conseils de gestion des espaces enherbés (fauche tardive…), • Des conseils de plantation et d’entretien des haies, • Des conseils pour la création de points d’eau, • Des conseils pour l’utilisation de solutions alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques, • Des conseils pour l’utilisation de solutions alternatives au désherbage chimique, • Des conseils pour l’économie d’eau, • Plus spécifiquement pour les industriels, une meilleure intégration des espaces délaissés dans la trame verte* (parking, bassins de rétention, limites de propriétés…). Sont présentés ici quelques exemples d’aménagement écologique d’espaces privés. Aménagement d’un bassin de rétention des eaux de pluie en mare écologique cf. fiche n°14 création d’une mare écologique Aujourd’hui, s’il est important de conserver en état les dernières mares municipales et privées, il est aussi indispensable d’en créer de nouvelles, afin de maintenir des continuités écologiques pour que les animaux et végétaux puissent se maintenir. En effet, au-delà de leur faible nombre, le caractère isolé de la plupart d’entre elles entraîne la perte ou la fragilisation des populations existantes, qui ne peuvent plus exercer d’échanges avec les autres milieux humides. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 19 Conseils techniques : Une mare est un point d’eau de 3 à 300 m² atteignant 0,5 à 2 m de profondeur avec des pentes douces (5 à 10 % dans l’idéal) ou en escalier. Mettre en place une bâche pour l’étanchéité si le sol est trop poreux ou s’il y a impossibilité de poser une couche d’argile. Toutefois, une mare qui s’assèche en été accueille également un écosystème original avec d’autres espèces qui ne peuvent vivre que dans des mares temporaires. Même un mini-point d’eau de 1 m sur 2 m et de 50 cm de profondeur jouera aussi un rôle écologique intéressant. Les contraintes nécessaires pour choisir un emplacement deviennent alors beaucoup plus souples. Il faut donc favoriser la multiplication de ce type de mini-mare car, du point de vue écologique, il est nettement plus utile d’avoir de nombreux petits points d’eau, que de créer une à deux mares de grandes tailles. 0.5 à 2 m 5 à 10% ou escaliers Une mare est un point d’eau de 3 à 300 m² Il est conseillé de ne pratiquer aucune implantation d’espèces, ni végétale ni animale, cela diminue toujours la biodiversité et augmente le risque d’introduction d’espèces invasives. En général, en une ou deux années, de nombreux végétaux spontanés colonisent largement les mares. Eviter la terre végétale trop riche et qui nécessitera plus d’entretien de la mare. Le sable et l’argile donnent des eaux plus claires. Une eau trouble n’est toutefois pas révélatrice d’un manque de qualité écologique de la mare. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Créer un «réseau» de mares reliées à des espaces verts Préférer un lieu présentant une connexion telle qu’une haie, un bosquet, une bande enherbée afin que les animaux puissent rejoindre la mare puis la quitter pour coloniser de nouveaux milieux. Eventuellement recouvrir le fond de la mare d’argile et/ou de sable, et/ ou de gravier, voire de grosses pierres plates qui serviront d’abris à la faune. Eviter l’introduction de poissons car l’écosystème « mare » est trop petit pour que la présence de poissons permette un réel développement des invertébrés et amphibiens. 20 Plantation d’une haie Les haies représentent des corridors écologiques majeurs et permettent souvent une meilleure intégration paysagère des bâtiments (s’appuyer sur les documents du Projet de la charte paysagère pour savoir où les développer). En secteur privé, elles peuvent être plantées de manière à délimiter la propriété, les différentes unités : bâti, parking, jardin etc. Conseils techniques : Planter des essences locales et éviter les essences exotiques et envahissantes (voir fiches 1 et 2). En effet, la plupart des insectes, par exemple, ne se nourrissent que de certains végétaux présents à l’état naturel. Varier si possible les essences arbustives et les essences de hautes tiges selon, par exemple, la séquence de plantation suivante : 1 essence haute tige, 10 essences arbustives etc. Si l’espace le permet préférer une haie double. Réaliser des tailles respectueuses de l’environnement : • Eviter les tailles qui gagnent chaque année quelques centimètres sur la haie, réduisant sa qualité écologique. • Eviter la taille par le dessus. Elle diminue l’intérêt de la haie. S’il n’y a pas de problèmes de visibilité ou de fils électriques, cette taille peut être supprimée. • Eviter les tailles avec une épareuse* qui occasionne de nombreuses blessures aux arbres, favorisant notamment le développement de maladies. Haute-tige persistante* Haute-tige caduque* Haute-tige caduque Pour un aspect naturel, préférer une haie libre Les essences présentes (Cf. fiche n°1) doivent être choisies en fonction du rôle souhaité de la haie : - écran visuel (haie dense, feuillage permanent ...) - brise vent (feuillage semi perméable et permanent, haie haute...) - ornemental (haie diversifiée, feuillage colorée, floraison abondante) - mellifère (essences florifères et/ou fruitières) - défensive (haie dense, peu perméable, utilisation d’essences épineuses ...). Association d’essences dans une haie De plus afin d’avoir un intérêt paysager de la haie, alterner des essences intéressantes pour Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 21 leur feuillage, leur floraison ou leur fructification. Si la haie a un rôle occultant, on peut alterner des essences perdant ou non leurs feuilles (parmi la liste fournie sur la fiche-outil n°1). La haie permet également d’intégrer les bâtiments à la trame et de créer des cadrages dévoilant des vues choisies sur l’espace privé (enseigne commerciale par exemple) tout en limitant les vues peu qualitatives. transformer des pelouses en prairies naturelles La mise en place de cette mesure nécessite la création de zonage allant du gazon ras à la zone sauvage, en passant par la prairie et les différentes hauteurs de coupe. Une zone très fréquentée sera maintenue en pelouse rase, mais un gazon peu ou pas fréquenté pourra être tondu plus haut, moins souvent, voire laissé en prairie et fauché une à deux fois par an. Conseils techniques : Le seul fait de passer à une hauteur de coupe de 8 cm aura par exemple un impact déjà intéressant sur la diversité végétale, mais surtout sur la présence d’insectes et autres invertébrés. La meilleure période de fauche, pour le respect de la faune et de la flore, se situe entre la fin août et la fin novembre. Les déchets de tonte et de fauche doivent être exportés. Cela limite l’enrichissement du sol ce qui retarde la pousse et donc l’entretien nécessaire. Cela favorise également une flore plus originale. Les résidus peuvent être étalés au pied des massifs et des haies afin de maintenir l’humidité et de réduire les arrosages. Concernant le choix des espèces herbacées à implanter, la méthode la plus simple et la plus efficace écologiquement est de laisser libre cours aux espèces locales. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Tonte différenciée sur une prairie 22 Fiche outil 6 moyens de sensibilisation et d’information des acteurs privés D’une manière générale, deux principes permettent de sensibiliser et d’informer efficacement la population sur les problèmes environnementaux : • la communication et la concertation • la diversification des moyens de communication communication et sensibilisation La communication est utile à plusieurs titres. Elle est un élément fédérateur apprécié du public. Connaître le patrimoine naturel local, les efforts environnementaux réalisés par la municipalité, observer les évolutions de ce patrimoine au fil des saisons et au fil des années sont des initiatives de plus en plus appréciées par les habitants. Cette communication a un rôle pédagogique très intéressant en terme d’éducation à l’environnement. En effet, rien n’est plus pédagogique pour les scolaires comme pour le grand public, que de suivre la démarche de diagnostic mise en place par la municipalité. Sont alors appliquées concrètement les notions de logique d’acteurs, les différentes menaces qui pèsent sur un patrimoine et de nombreuses notions élémentaires d’écologie. Chacun pourra ainsi s’approprier ces notions et cette expérience concrète, afin d’agir à son niveau. Une bonne communication permet également d’expliquer et de faire Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils comprendre certains choix. A titre d’exemple, un espace de hautes herbes peut être perçu comme un espace délaissé et négligé. En expliquant l’intérêt des fauches tardives pour la faune et la flore, cet espace sera apprécié par la population et perçu comme un milieu champêtre agréable où pousseront graminées et coquelicots. En parallèle des actions de gestion, une démarche d’apprentissage collectif, une réelle émulation écologique et paysagère sur la commune peuvent donc vraiment se mettre en place, tout en valorisant le travail de la municipalité. 23 diversification des moyens de communication Parmi les différents moyens de communication, les exemples suivants peuvent être cités : Inauguration et lancement des Diffusion des actions et des projets sur les espaces verts ou informations dans les bulletins naturels. Ils permettent d’officialiser, de municipaux, sur le site Internet de la valoriser et d’expliquer les actions et les choix environnementaux. commune ... . Création de panneaux explicatifs, Création de guides de bonnes de sentiers de découvertes, de pratiques à distribuer à la population et dépliants au droit des sites remarquables aux industriels. Ces guides peuvent être ou fréquentés par le public. distribués préalablement lors des permis de construire, par exemple, ou intégrés au règlement de quartier. Campagnes de conseil jardinage Création d’un potager collectif bio, lieu pédagogique, écologique et auprès des particuliers (articles réguliers dans le bulletin municipal, campagnes d’animations sur le thème des jardins et de la nature, création de groupes d’échanges…). Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils de lien social intergénérationnel. Création de jardins partagés, où les particuliers échangent leurs connaissances entre eux. 24 Fiche outil 7 Organiser une veille des opérations foncières des secteurs agricoles et forestiers Certains agriculteurs ont des difficultés actuellement à trouver des terres agricoles pour mener à bien leur projet. De plus, les secteurs agricoles en zone périurbaine sont actuellement très recherchés car ils permettent de diminuer les coûts de transport et favorisent les filières courtes de distribution voire les ventes directes. A ce titre, les parcelles agricoles de la commune de Mérignac constituent des secteurs privilégiés. Ainsi, la création d’un « observatoire du foncier » sur la commune permettrait de faciliter le suivi des transactions foncières pour les agriculteurs, avoir une meilleure connaissance du territoire, repérer en amont les projets d’aménagement pouvant menacer les trames vertes. un observatoire du foncier Cet observatoire du foncier pourra être dirigé soit par un service de la commune soit par une association spécifique. Il aurait pour objectifs de : Mettre en relation l’ensemble des acteurs concernés (Conseil Général de la Gironde, Communauté Urbaine de Bordeaux, SAFER, CNASEA, agriculteurs) Créer un centre de recueil des données et une base de données SIG : • Le Centre National pour l’Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles (CNASEA) : "répertoire départinstallation"; • La Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural (SAFER) : - recueil de "promesses de vente" dans le cadre de son pouvoir de préemption en zone péri-urbaine instauré par la loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au Développement des Territoires Ruraux (DTR), - données recueillies par l'intermédiaire des notaires ; • Les agriculteurs : perspective d'avenir, Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils projet, recherche de terre...; • Les notaires; • La Préfecture : évolution du prix des domaines ; • Le système d’information géographique serait un véritable outil d’aide à la décision et pourrait être constitué des champs suivants : exploitations à reprendre, promesses de vente, regroupements de parcelles, échanges à l’amiable et remembrement, changements de propriétaires/locataires, changements d’utilisation des terres, prix de vente, typologie des vendeurs/acquéreurs…). Créer un lieu d’échange et faciliter l’accès à ces données au public et notamment aux agriculteurs; • Consultation des données de façon libre ou sur rendez-vous, • Edition d’un bulletin trimestriel sur les principales modifications du territoire adressé aux agriculteurs intéressés. 25 A plus ou moins long terme la structure créée pourrait avoir des compétences élargies : garantir une image aux produits issus des exploitants adhérents : qualité des produits, respect de l’environnement etc. • Intermédiaires financiers entre les locataires et les propriétaires • Information et conseil aux agriculteurs • Accompagnement à la demande d’aide • Favoriser l’adhésion des propriétaires à la charte paysagère de manière à Outil SIG (Système d’Information Géographique) du Forum des Marais Atlantiques pour en savoir plus Le Forum des Marais Atlantiques dispose d’une bonne expérience dans le domaine du suivi du foncier et a déjà mis en place un outil informatique. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 26 Fiche outil 8 mesures écologiques applicables par les agriculteurs Aujourd’hui, les agriculteurs sont soumis à diverses contraintes liées notamment à la mécanisation de l’activité ou à la nécessité d’obtention de bons rendements, ce qui limite les possibilités d’aménagements écologiques des exploitations. De plus, pour les agriculteurs concernés, la PAC (Politique Agricole Commune) définit certaines mesures environnementales à appliquer. Ainsi, la PAC a déterminé trois domaines d’actions prioritaires pour protéger et renforcer le patrimoine rural de l’Union européenne : • biodiversité, préservation et développement des systèmes agricoles et sylvicoles «naturels» et des paysages agricoles traditionnels; • gestion et exploitation de l’eau; • lutte contre le changement climatique. La PAC garantit la compatibilité de la réglementation agricole avec les exigences environnementales et s’assure que les mesures adoptées protègent les espaces naturels et promeuvent le développement des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Elle encourage les exploitants agricoles à poursuivre leurs efforts pour entretenir l’espace naturel et protéger l’environnement. À cet effet, la PAC: • fait porter en priorité l’aide au développement rural sur la promotion des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement (programmes agro-environnementaux, par exemple); • veille à une meilleure application de la législation environnementale par des sanctions imposées aux agriculteurs contrevenant aux règles (réduction des aides financières au titre de la PAC). Ainsi, malgré les contraintes et les mesures réglementaires existantes, des préconisations d’aménagement et de gestion supplémentaires peuvent être proposées : PLAntation de haies En milieu agricole, les haies peuvent être plantées afin de délimiter les parcelles, en bordure de fossés et cours d’eau, pour isoler certains secteurs (bâtiments…). L’intérêt des haies pour la biodiversité et pour les activités agricoles est détaillé dans la fiche 15 « La haie dans le paysage ». Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 27 bandes enherbées Ces zones herbacées peuvent être implantées à l’interface des zones cultivées et des milieux naturels (bois, haies, cours d’eau). Elles constituent des milieux propices à l’installation de la faune et la flore sauvages. Elles présentent de nombreux intérêts. > Pour les sols, les eaux et les cultures Ces zones tampons retiennent les substances lessivées utilisées pour la culture, limitent l’érosion dans les zones de forte pente et abritent la faune auxiliaire des cultures. > Pour la biodiversité Ce sont des zones de refuge pour les insectes et les petits mammifères, elles constituent un réservoir alimentaire pour les oiseaux et abritent ceux qui nichent au sol. Ce sont également des zones favorables à la diversité végétale. > Pour les paysages Elles créent des liens entre le milieu naturel et les cultures, surtout en période de floraison. Leur intérêt est encore amélioré si elles sont associées à des haies et si elles bénéficient d’une gestion en fauche tardive (à partir de juillet). Bande enherbée en limite d’une parcelle de maïs Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 28 arbres isolés et pré-vergers Les arbres isolés ont progressivement disparu du paysage agricole en raison de la mécanisation et de la recherche d’une plus grande rentabilité. Toutefois, les avantages qu’ils procurent aussi bien d’un point de vue écologique qu’agricole, favorisent aujourd’hui leur retour. Avantages écologiques : Ils constituent des relais entre les différentes zones naturelles d’un site et permettent un meilleur déplacement de la faune et de la flore (trame verte) ; Ils fournissent gîte et nourriture à une faune très diverse : oiseaux, mais aussi petits mammifères et insectes (hyménoptères, coccinelles…). Leur vieillissement, et avec lui l’apparition de cavités, élargit encore davantage le panel des espèces présentes, notamment cavernicoles (chevêche d’Athena, mésanges, chauves-souris…) ; Ils servent de postes d’observation aux rapaces (buses variables, faucons crécerelles, hiboux moyens-ducs...) et de reposoir pour des espèces en migration (pinsons du Nord) ; Comme tout végétal, ils améliorent la qualité de l’air et leurs racines aident à lutter contre l’érosion en fixant les sols. Ces arbres contribuent, dans la même mesure que les haies, à la préservation de la qualité de l’air, de l’eau et des sols Avantages pour les productions : - Ombrage pour les animaux, - Abri et/ou relais pour les auxiliaires de culture. Autres avantages : - Mise en valeur du paysage, - Production de bois de chauffage ou de bois d’œuvre - Autres productions : noix, fruits... - Stockage de carbone atmosphérique. Pour aller plus loin, l’agroforesterie consiste à réaliser, sur une même parcelle, une production agricole annuelle (culture, pâture) et une production différée à plus ou moins long terme par les arbres (bois, production fruitière…). En plus de la diversification de l’activité agricole, les avantages cités précédemment sont également valables. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 29 Pose d’un feutre végétal avant plantation Plantation des sujets d’une haie Arbres isolés Arbre isolé autres mesures La diminution des pressions de fauche et de pâture ainsi que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont également des mesures majeures en faveur de la biodiversité. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 30 Fiche outil 9 Principes de création et d’entretien écologiques des fossés Le fossé est un milieu complémentaire des prairies environnantes. Il accueille une faune et une flore aquatiques, parfois extrêmement riches. Sans entretien, un comblement progressif des fossés est observé conduisant à des problématiques d’ordre hydraulique (stagnation des eaux, débordement…) et écologique (diminution progressive des végétations aquatiques et envahissement par la végétation des berges par exemple). La « survie » du fossé nécessite donc un entretien régulier. De plus, un fossé récemment curé n’abrite pas la même flore et la même faune qu’un autre quasiment comblé. Les deux sont complémentaires. respecter quelques règles simples Dans un souci de prise en compte du bon fonctionnement hydraulique et de la diversité biologique, les actions d’entretien doivent être menées en respectant quelques règles simples. Etablir un programme d’intervention pluriannuel En effet, l’ensemble des fossés d’un même secteur ne doit pas être curé la même année. Une rotation sur trois années peut par exemple être réalisée. Cette fréquence pouvant être ajustée en fonction de la vitesse de comblement des fossés. Cette méthodologie permet de conserver l’ensemble des espèces présentes, les fossés non curés servant de zones de refuge et permettant, après travaux, la recolonisation des secteurs curés. Intervenir à partir du mois d’août Après cette date, la majorité des espèces animales et végétales ont accompli leur cycle de reproduction et se trouvent sous des formes plus résistantes. De plus, toute intervention précoce a tendance à stimuler la pousse de la végétation, les effets sont donc de plus courte durée. Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils Entretenir une berge sur deux Pour les fossés les plus larges (> 1,5 m) et dans le cas de fauche annuelle des berges, cette recommandation permet de maintenir un biotope favorable (pour l’entomofaune* et l’avifaune* principalement). Ne pas surcreuser Il convient de respecter le principe «vieux fond, vieux bord», c'est-à-dire de conserver le calibre initial du fossé aussi bien dans sa largeur que dans sa profondeur. Limiter le piétinement des berges Le maintien de la végétation permet d’éviter l’érosion des berges, mais aussi la préservation d’un habitat important pour les animaux aquatiques. Dans les secteurs pâturés, l’aménagement de descentes permet, par exemple, de lutter contre la fragilisation des berges. 31 Régaler les boues de curage ou évacuer les produits Le régalage* des produits de curage permet d’éviter la formation d’un bourrelet trop important. Afin d’éviter la colonisation par des espèces indésirables (rumex, chardons,…), il peut être recommandé d’ensemencer ces boues Curage excessif avec des espèces prairiales (seulement si l’apparition d’espèces indésirables est constatée). En cas d’évacuation des produits, il conviendra au préalable de les laisser pendant plusieurs jours en bord de fossés pour permettre à la faune aquatique piégée de rejoindre son milieu. Curage excessif entretien et loi sur l’eau... De la même manière que pour les cours d’eau, la collectivité peut choisir de prendre en charge ces travaux sur le domaine privé. Elle peut intervenir avec autorisation des propriétaires ou après que les travaux aient été déclarés d’intérêt général par arrêté préfectoral. Cette déclaration autorise la collectivité à intervenir sur des parcelles privées pour entretenir et restaurer la végétation. Cette solution s’avère la plus efficace afin d’assurer une gestion cohérente, coordonnée et écologique de l’ensemble du réseau de fossés. Le curage des fossés peut être soumis à la Loi sur l’Eau, notamment en vertu des rubriques suivantes : 3.1.2.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil en long ou le profil en travers du lit mineur d'un cours d'eau, ou conduisant à la dérivation d'un cours d'eau : 1° Sur une longueur de cours d'eau supérieure ou égale à 100 m (A) ; 2° Sur une longueur de cours d'eau inférieure à 100 m (D). 3.1.5.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d'alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens : 1° Destruction de plus de 200 m² de frayères (A) ; 2° Dans les autres cas (D). Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 32 3.2.1.0. Entretien de cours d'eau ou de canaux, le volume des sédiments extraits étant au cours d'une année : 1° Supérieur à 2 000 m³ (A) ; 2° Inférieur ou égal à 2 000 m³ dont la teneur des sédiments extraits est supérieure ou égale au niveau de référence S1 (A) ; 3° Inférieur ou égal à 2 000 m³ dont la teneur des sédiments extraits est inférieure au niveau de référence S1 (D). L'autorisation est valable pour une durée qui ne peut être supérieure à dix ans. L'autorisation prend également en compte les éventuels sous-produits et leur devenir. Le lit mineur d'un cours d'eau est l'espace recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant débordement. Selon la Loi sur l’eau, les fossés présentant des traces de vie aquatique et/ou répertoriés sur les cartes IGN sont considérés comme des cours d’eau. pour en savoir plus En cas de doute sur la légalité des travaux, la Police de l’Eau doit être contactée pour avis : DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) Service Nature Eau et Risque Cité administrative Boite n°90 Rue Jules Ferry 33090 Bordeaux cedex Tel : 05 56 24 83 41 Charte Paysagère de Mérignac Mai 2012 - Fiches Outils 33