LES ESPèCES véGéTALES idENTiTAiRES du TERRiToiRE dE

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Fiche outil 1
Les espèces végétales identitaires
du territoire de Mérignac
De manière générale, les essences arbustives et arborées participent à l’identité
paysagère et au cadre de vie de la commune de Mérignac. Elles doivent être adaptées
aux caractéristiques paysagères du secteur, aux types de sols (sols humides ou
secs) et aux usages souhaités (plantations de haies, alignement d’arbres, arbre
isolé, massifs ...). Les listes suivantes sont destinées autant aux services publics
qu’aux particuliers.
Le bocage* forestier et la lisière habitée
Dans la continuité de la forêt des Landes Girondines, le paysage est caractérisé
par la présence du Pin et des boisements mixtes ainsi que par un sol à dominante
sableuse. Les formes paysagères de référence sont la pinède* et la forêt galerie*.
La pinède
La forêt galerie
> La strate arbustive
Arbutus unedo
Cornus sanguinea
Corylus avellana
Crataegus monogyna
Cytisus scoparius
Frangula alnus
Ilex aquifolium
Ligustrum vulgare
Prunus spinosa
Rhamnus cathartica
Rosa canina
Sambucus nigra
Ulex europaea
Arbousier (p)
Cornouiller sanguin (c)
Noisetier commun (c)
Aubépine monogyne (c)
Genêt à balais (c)
Bourdaine (c)
Houx (p)
Troène commun (p)
Prunellier (c)
Nerprun purgatif (c)
Eglantier (c)
Sureau noir (c)
Ajonc d’Europe (p)
Alnus glutinosa
Betula nigra
Fraxinus excelsior
Populus alba
Quercus robur
Salix alba
Salix atrocinerea
Ulmus minor
Aulne glutineux (c)
Bouleau noir (c)
Frêne commun (c)
Peuplier blanc (c)
Chêne pédonculé (c)
Saule blanc (c)
Saule roux (c)
Orme champêtre (c)
> La strate arborée
Betula pendula
Fraxinus excelsior
Ligustrum vulgare
Malus sylvestris
Pinus pinaster
Pyrus pyraster
Quercus ilex
Quercus pyrenaia
Quercus robur
Bouleau verruqueux (c)
Frêne commun (c)
Troène (p)
Pommier sauvage (c)
Pin maritime (p)
Poirier sauvage (c)
Chêne vert (c)
Chêne tauzin (c)
Chêne pédonculé (c)
(c) caduc - (p) persistant
*voir glossaire
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
Alignement de chênes
le long de l’avenue de
Kaolack
Haie de chênes en milieu
prairial
(quartier
de
Beutre)
4
Les reliques bocagères et les prairies habitées
Le paysage est dominé par les prairies et les haies résiduelles, héritage de l’ancien
bocage. Ces formations végétales linéaires constituent une des formes paysagères
de référence.
La haie arborée
Acer campestre
Alnus glutinosa
Betula pendula
Carpinus betulus
Fraxinus excelsior
Juglans regia
Malus sylvestris
Populus nigra
Prunus avium
Pyrus pyraster
Quercus robur
Salix alba
Tilia platyphyllos
Ulmus minor
Erable champêtre (c)
Aulne glutineux (c)
Bouleau verruqueux (c)
Charme commun (c)
Frêne commun (c)
Noyer (c)
Pommier sauvage (c)
Peuplier noir (c)
Merisier (c)
Poirier commun (c)
Chêne pédonculé (c)
Saule blanc (c)
Tilleul à grandes feuilles (c)
Orme champêtre (c)
La haie arbustive
Cornus mas
Cornus sanguinea
Corylus avellana
Crataegus monogyna
Euonymus europaeus
Frangula alnus
Ligustrum vulgare
Lonicera xylosteum
Mespilus germanica
Prunus spinosa
Rhamnus cathartica
Rosa canina
Salix caprea
Sambucus nigra
Sorbus aucuparia
Cornouiller mâle (c)
Cornouiller sanguin (c)
Noisetier commun (c)
Aubépine monogyne (c)
Fusain d’Europe (c)
Bourdaine (c)
Troène commun (p)
Chèvrefeuille des haies (c)
Néflier commun (c)
Prunellier (c)
Nerprun purgatif (c)
Eglantier (c)
Saule marsault (c)
Sureau noir (c)
Sorbier des oiseleurs (c)
L’urbain bordelais et l’urbain mérignacais
En milieu urbain, les arbres et arbustes fruitiers et mellifères (poirier, pommier, tilleul,
sorbier, néflier, prunellier, nerprun, églantier...) constituent des sources de nourriture
pour les oiseaux et les insectes et présentent (entre autres) un intérêt écologique
majeur dans la création de corridors écologiques.
Les arbres d’alignement ou isolés
Les haies privées ou publiques
Acer campestre
Alnus glutinosa
Betula pendula
Carpinus betulus
Cedrus atlantica
Cedrus deodara
Fraxinus excelsior
Juglans regia
Magnolia grandiflora
Malus sylvestris
Prunus avium
Pyrus pyraster
Quercus robur
Salix alba
Tilia platyphyllos
Ulmus minor
Acer campestre
Arbustus unedo
Carpinus betulus
Cornus mas
Cornus sanguinea
Corylus avellana
Crataegus monogyna
Euonymus europaeus
Ligustrum vulgare
Lonicera xylosteum
Mespilus germanica
Prunus spinosa
Rhamnus cathartica
Rosa canina
Salix caprea
Sambucus nigra
Sorbus aucuparia
Viburnum tinus
Erable champêtre (c)
Aulne glutineux (c)
Bouleau verruqueux (c)
Charme commun (c)
Cèdre de l’Atlantique (p)
Cèdre de l’Himalaya (p)
Frêne commun (c)
Noyer (c)
Magnolia à grandes fleurs (p)
Pommier sauvage (c)
Merisier (c)
Poirier commun (c)
Chêne pédonculé (c)
Saule blanc (c)
Tilleul à grandes feuilles (c)
Orme champêtre (c)
(c) caduc - (p) persistant
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Erable champêtre (c)
Arbousier (p)
Charme commun (c)
Cornouiller mâle (c)
Cornouiller sanguin (c)
Noisetier commun (c)
Aubépine monogyne (c)
Fusain d’Europe (c)
Troène commun (c/p)
Chèvrefeuille (c)
Néflier commun (c)
Prunellier (c)
Nerprun purgatif (c)
Eglantier (c)
Saule marsault (c)
Sureau noir (c)
Sorbier des oiseleurs (c)
Laurier tin (p)
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Fiche outil 10
Solutions écologiques alternatives
de gestion des eaux pluviales
Lors de toutes nouvelles constructions (lotissement, industrie, route…), la création
de surfaces imperméabilisées supplémentaires augmente les ruissellements et les
débits d’eaux pluviales rejetées dans le milieu naturel. Selon les surfaces mises en
jeu, la Loi sur l’Eau impose la gestion de cette arrivée d’eau excédentaire.
D’une manière générale, la gestion des eaux pluviales peut s’effectuer de deux
façons :
- Rejet direct dans le réseau d’eau pluvial
- Stockage/infiltration in situ et évacuation régulée dans le milieu naturel (techniques
alternatives)
avantages des techniques alternatives
Cette dernière solution fait appel à des techniques dites alternatives qui permettent
d’éviter le recours à un réseau d’assainissement classique (« tout tuyau »). Elles
assurent le stockage provisoire des excédents d’eau et leur restitution à un débit
plus faible et régulé vers un exutoire* (aquifère, collecteur, fossé, cours d’eau,…).
Les rejets sont ainsi mieux contrôlés et adaptés aux contraintes imposées par
l’aval du bassin versant. Deux techniques permettent de traiter les eaux de pluie
efficacement : l’infiltration à travers le sol et la végétation ou le stockage puis
l’évacuation à débit régulé.
De plus, le passage de l’eau à travers les sols permet le traitement de certains polluants
grâce au pouvoir épurateur du milieu, via certains végétaux (phytoremédiation) et
sous l’action de la microfaune pédologique. Ce mécanisme n’est cependant adapté
que pour des concentrations en polluants assez faibles (eaux de toitures, de voiries…)
mais permet une gestion paysagère des zones d’infiltration.
La valeur ajoutée des techniques alternatives réside dans le fait que ce sont des
ouvrages essentiellement de surface, visibles par le public, qui prend ainsi conscience
de la présence de l’eau en ville. De plus en plus, ces ouvrages ont vocation à s’intégrer
aisément dans le milieu urbain grâce à leur qualité paysagère. Ils représentent
des éléments de loisirs, des espaces verts, des promenades et des ornements
environnementaux. Ils permettent de réintégrer l’eau dans la ville et de préserver les
écosystèmes qui y sont associés.
Bassin de stockage
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Bassin de stockage
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utilisation possible des eaux pluviales
La ressource en eaux pluviales représente un avantage pour les particuliers qui
peuvent l’utiliser pour l’arrosage de leurs jardins mais aussi en remplacement de
l’eau potable pour certaines activités ménagères. Ils peuvent ainsi réaliser des
économies, aussi bien d’argent que d’eau potable. Ils contribuent également à
baisser le volume du ruissellement sur les terrains imperméabilisés et participent
donc à limiter le risque inondation en zone urbaine.
Cependant, les droits concernant l’utilisation des eaux pluviales pour les tâches
ménagères a suscité de nombreuses interrogations qui ont amené le Conseil
Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) à se prononcer sur la question.
Le CSHPF a ainsi estimé, dans un avis du 5 septembre 2006 : « que l’eau de pluie
collectée en aval de toitures peut être utilisée pour des usages non alimentaires et
non liés à l'hygiène corporelle ».
Les modalités d’utilisation de l’eau de pluie sont définies par l’arrêté du 21 août 2008
relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur
des bâtiments.
outils pédagogiques
La prise en compte des techniques alternatives de la gestion des eaux pluviales
nécessite de sensibiliser, d’informer et de former. Les cibles sont :
- les décideurs, élus locaux, maîtres d'ouvrage ;
- les techniciens des collectivités ;
- les aménageurs ;
- les bureaux d'étude technique eau/assainissement ;
- les particuliers – pétitionnaires des permis de construire ou les usagers des services
d’assainissement ;
- les citoyens au sens large, enfants et scolaires
Les supports de communication peuvent être les suivants :
- Remise de fiches d’informations (plaquette de sensibilisation, guide méthodologique,
guide technique), en mairie, avec le dossier de permis de construire
- Ventes groupées ou subventions pour la mise en place de techniques alternatives
- Communication via les sites internets
- Communication via les bulletins communaux
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exemple de techniques alternatives
Les techniques suivantes font parties des solutions alternatives les plus courantes et
les plus efficaces en terme d’intégration paysagère, d’accueil de la biodiversité et de
consommation d’espaces
- Les noues : elles désignent des fossés ouverts, peu profonds et d’emprise large,
servant au recueil, à la rétention et/ou à l’infiltration des eaux pluviales. L’intégration
des noues paysagères est aisée, compte tenu de leur profil. L’engazonnement est
suffisant, mais il doit être réalisé avant la mise en service et avec une bonne épaisseur
de sol de qualité.
Coupe d’une noue
- Les fossés : ils désignent des ouvrages linéaires à ciel ouvert
de faible largeur et servant au recueil des eaux pluviales, à leur
fossé en bordure
rétention et à leur évacuation par infiltration ou rejet dans un cours
d’une route
d’eau ou un réseau. L’intégration paysagère des fossés est délicate
dans les zones urbaines, car il est difficile, compte tenu du profil, de planter des
végétaux. Ils sont toutefois susceptibles d’accueillir une faune (batraciens, insectes
etc.) et une flore remarquables.
- Les toits terrasse : ils assurent un stockage temporaire des eaux pluviales, avec
une restitution à faible débit vers l’exutoire grâce à un dispositif d’ajutage*. Ils peuvent
également jouer le rôle de jardins potagers ou paysagers.
- Les bassins d’infiltration et de rétention. Il existe deux types de bassin : les
bassins à sec et les bassins en eaux. Dans les deux cas, la technique consiste à
créer une dépression* plus ou moins importante afin de recueillir les eaux pluviales
d’un projet. Les eaux sont ensuite restituées au milieu naturel soit par infiltration soit
par un dispositif d’ajutage permettant un débit régulé.
Ce sont les techniques qui apportent le plus de possibilités d’intégration paysagère,
écologique et pédagogique (Cf., fiche 14 «Conseils pour l’adaptation des bassins de
rétention en mare écologique et l’ouverture au public»)
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Fiche outil 11
Mesures de gestion des berges
et de la ripisylve* à l’usage
des propriétaires riverains
et des agriculteurs
essences à privilégier
Voir également fiche n°1
L’Aulne glutineux
L’Aulne a un enracinement oblique avec de nombreuses racines verticales qui
peuvent atteindre 3 à 8 m de profondeur et pénétrer dans des sols très compacts.
Ses racines fournissent de nombreuses caches pour les poissons et ses ramures
offrent un habitat pour les oiseaux. Il résiste à des engorgements importants.
Le Saule
Le Saule se trouve essentiellement sur des sols humides et fertiles. Ses racines se
développent en un abondant réseau qui emprisonne les particules de sol comme dans
un filet, maintient les berges en les protégeant du courant et assure une épuration
des eaux. Le tronc des saules est capable de résister aux inondations.
Autres essences d’accompagnement
L’ombrage léger fourni par les Saules et les Aulnes, quand ils sont régulièrement
entretenus, est propice à l’installation d’espèces comme le Frêne, les Erables, les
Noisetiers… Ces essences, typiques des hauts de berges, sont, elles aussi, adaptées
aux variations des niveaux d’eau et possèdent des systèmes racinaires appropriés.
Boutures de saules le long d’une berge
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devoirs réglementaires des riverains
« Article L215-14 du Code de l’Environnement »
Le propriétaire riverain est tenu d’entretenir la rive par élagage* et recépage* de la
végétation arborée, d’enlever les embâcles* et les déchets flottants afin de maintenir
l’écoulement naturel des eaux, d’assurer le bon maintien des berges ainsi que de
préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnement des écosystèmes
aquatiques.
Avant l’enlèvement d’un embâcle, il est important d’évaluer l’impact de celui-ci.
Les embâcles provoquent des problèmes d’érosion, d’ensablement du lit, des
inondations préjudiciables… Mais ils peuvent également servir de zones refuges pour
la faune aquatique. En conséquence, seuls les embâcles qui contrarient fortement
l’écoulement des eaux seront enlevés.
Pour compenser l’abandon de l’entretien des rives, la collectivité peut choisir de
prendre en charge ces travaux. Elle peut intervenir à condition que les travaux
aient été déclarés d’intérêt général par arrêté préfectoral. Cette déclaration autorise
la collectivité à intervenir sur des parcelles privées pour entretenir et restaurer la
végétation.
Cette solution permet d’assurer une gestion cohérente, coordonnée et écologique de
l’ensemble du réseau hydrographique.
bonnes pratiques
Intervenir dans le lit d’un cours d’eau ne doit pas être systématique. Il faut agir
seulement lorsque l’équilibre et le fonctionnement naturel des cours d’eau subissent
de trop fortes perturbations.
Les règles de base
- Intervenir sur les berges en période de repos de végétation, entre octobre et mars.
De plus la nidification de l’avifaune ne sera pas dérangée
- Eviter de pénétrer dans l’eau entre début octobre et fin mars, pour ne pas
piétiner et colmater les frayères* des poissons
- Ne pas prélever d’eau en période d’étiage* généralement de juin à septembre
- Entretenir la végétation et assurer le maintien des berges
- Favoriser la présence d’essences adaptées (voir fiche n°1 « Des essences
végétales identitaires » plus haut)
- Planter des feuillus présents naturellement aux bords des cours d’eau,
- Assurer un rajeunissement de la végétation par l’emploi de techniques telles que
l’élagage, le recépage, la replantation
- Maintenir une diversité des âges et des espèces
- Prévenir les risques d’embâcles
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Lorsque les berges sont dépourvues de végétation, il est conseillé de planter des
essences locales. Ces plantations permettent de maintenir les berges et de prévenir
leur érosion, évitant ainsi une perte de terrain. Cette technique, appelée génie végétal,
est une pratique basée sur la capacité des végétaux à protéger la berge.
Comment entretenir :
- Arbre dépérissant* : en tombant, il forme des embâcles. Supprimer les sujets les plus
menaçants
- Arbre fortement sous cavé* : risque de déchaussement, à enlever
- Arbre trop penché : il peut se déraciner, à recéper
- Arbres à abattre : ils doivent être tronçonnés à la base et les souches conservées
pour maintenir la berge
- Le bois coupé : il appartient au propriétaire, il doit être évacué en dehors de la zone
de crues
- Eviter la plantation d’arbres inadaptés en bord de berge (peupliers, résineux)
- Supprimer les embâcles qui peuvent former des bouchons et favoriser les inondations,
les embâcles qui ne gênent pas l’écoulement doivent être conservés
- Recéper les souches anciennes pour favoriser un rajeunissement des boisements
- Ripisylve : conserver une formation végétale diversifiée (essences locales) et
conséquente
Erreurs à éviter
- Ne pas circuler dans le cours d’eau avec des engins lourds,
- Ne pas débroussailler systématiquement. Les broussailles servent de refuge et de
nourriture pour la faune, tout en protégeant les berges contre l’érosion,
- Ne pas drainer les zones humides,
- Ne pas introduire d’espèces envahissantes (Renouée du Japon, Robinier Fauxacacia, Bambous…) ou inadaptées (peupliers, résineux…),
- Tout rejet domestique directement dans le cours d’eau est interdit
- Le stockage des déchets végétaux ou inertes (déchets de jardin, remblais, déchets
encombrants) est interdit dans la zone inondable. Ils doivent être évacués vers les
lieux de collecte de la commune.
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pour en savoir plus
Tous travaux sur un cours d’eau ou une zone humide peuvent être soumis à la Loi sur
l’Eau. La liste des opérations soumises à autorisation ou à déclaration est indiquée
dans les articles L. 214-1 et suivant du code de l’environnement.
En cas de doute sur la légalité des travaux, la Police de l’Eau doit être contactée
pour avis :
DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer)
Service Nature Eau et Risque
Cité administrative
Boite n°90
Rue Jules Ferry
33090 Bordeaux cedex
Tel : 05 56 24 83 41
Fax : 05 56 24 85 25
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Fiche outil 12
Mesures de gestion écologique
des cours d’eau
A l’exception des petits cours d’eau périphériques (le Haillan, le Magudas et
l’Hestigeac) qui conservent une bonne qualité écologique au niveau de Mérignac,
les cours d’eau traversant la commune d’ouest en est (la Devèze, les Ontines, le
Peugue) subissent diverses pressions qui dégradent leur qualité et compromettent
l’existence d’une trame verte pérenne et continue sur la commune.
Cette fiche vise à proposer des exemples de solutions répondant aux problématiques
rencontrées. Dans tous les cas, des études hydrauliques préalables seront
nécessaires afin de mener des plans d’actions concertés et cohérents à l’échelle du
cours d’eau.
cours d’eau busé
En milieu urbain, la Devèze, les Ontines et le Peugue présentent des tronçons
entièrement busés. Même si la remise à ciel ouvert de l’ensemble du linéaire
semble compliquée, plusieurs solutions existent permettant à la fois d’améliorer la
qualité écologique et de rapprocher les habitants de ces milieux souvent ignorés
ou délaissés aujourd’hui.
Remise à ciel ouvert
Objectifs hydromorphologiques*
• Retrouver des habitats diversifiés en lit mineur* : profondeurs, vitesses, substrats.
• Diversifier les profils en travers.
• Éventuellement, restaurer des connexions entre le lit mineur et le lit majeur*
(augmentation des fréquences de submersion du lit majeur - pour une crue annuelle).
• Moyennant un diagnostic et des aménagements appropriés, le risque d’inondation
dommageable n’est pas augmenté. Au contraire, la réouverture du cours d’eau peut
participer à une meilleure régulation des inondations par l’amélioration de la gestion
des eaux pluviales.
Objectifs écologiques
• Améliorer la libre circulation des espèces aquatiques.
• Reconquérir des zones non productives et/ou abiotiques*.
• Améliorer la biodiversité des cours d’eau.
Si l’effet écologique local est appréciable, les gains à l’échelle de la rivière restent
limités.
Autres gains attendus
• Valoriser le paysage et les activités récréatives aux abords et dans le lit de la rivière.
• En milieu urbain, réapproprier l’espace rivière aux habitants.
Quelques dispositions techniques
• Supprimer la dalle béton
*voir glossaire
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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• Supprimer la buse
• En cas de pollution avérée, déconnecter les réseaux d’eaux pluviales et/ou d’eaux
usées
• Modifier la géométrie du lit mineur (berges en pentes douces, méandre*, irrégularité
de pente…)
• Planter une ripisylve et végétaliser les berges
• Réaliser de petites déviations lorsque le cours d’eau ne peut circuler à ciel ouvert à
son emplacement actuel (par exemple : déviation sur la bas côté lorsque le busage
se situe sous la chaussée)
Exemple de réalisation
Remise à ciel ouvert du ru d’Orval à
Cannectancourt (60)
Dispositions foncières et
réglementaires
Gestion foncière
Ces travaux nécessitent potentiellement des acquisitions foncières qui doivent être
réalisées ou négociées avec les propriétaires concernés.
D’un point de vue administratif, lorsque tout un projet est bloqué ponctuellement,
par exemple, il est possible de procéder à des expropriations foncières pour cause
d’utilité publique. L’expropriation pour cause d’utilité publique est une procédure (à
la fois administrative et judiciaire) permettant à l’Administration d’acquérir, pour des
motifs d’utilité publique, un bien immobilier ou des droits réels immobiliers (usufruit,
droit d’usage, etc.) appartenant à une personne privée (ou au domaine privé d’une
personne publique) moyennant une juste et préalable indemnité.
Application de la Loi sur l’Eau
La remise à ciel ouvert d’un cours d’eau s’accompagne nécessairement de travaux
lourds de démolition et de reconstitution totale d’un nouveau lit. Ces travaux sont
susceptibles de relever de nombreuses rubriques de la nomenclature eau selon leurs
caractéristiques.
La rubrique 3.1.2.0. de la nomenclature Loi sur l’Eau sera notamment à prendre en
compte.
3.1.2.0. Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours
d’eau ou dérivation d’un cours d’eau.
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Tracé des cours d’eau en milieu urbain :
Lorsque les conditions financières, foncières et techniques ne permettent pas la
réouverture des cours d’eau, il nous semble important :
- D’évoquer de manière symbolique la présence de l’eau,
- De mettre en valeur les points où l’eau est encore perceptible dans la ville (lavoir ou
fontaine par exemple).
Des exemples de réalisation peuvent être les suivants :
- Dans les secteurs les plus densément urbanisés, établir des parcours de l’eau dans
la ville, en matérialisant le tracé par des aménagements légers avec par exemple une
signalétique, des performances artistiques ponctuelles sur le bruit, le reflet de l’eau,
l’éclairage nocturne…
- Dans les secteurs moins denses, réaliser des aménagements plus conséquents sur
la thématique de l’eau comme des fontaines, de petits squares…
- Etendre la valorisation des fontaines et des lavoirs aux espaces publics qui les
entourent afin de créer des points remarquables et ponctuels dans le paysage urbain.
cours d’eau canalisés
Cette problématique concerne le cours d’eau de la Devèze au niveau du quartier de
la Glacière et celui des Ontines au niveau des quartiers Chemin Long et les Eyquems.
La solution de remise en état consiste à :
- Supprimer l’ouvrage bétonné,
- Recréer des méandres lorsque cela est possible,
- Créer des berges en pentes douces,
- Apporter un nouveau matelas alluvial,
- Varier les faciès d’écoulement (mise en place
de petits blocs rocheux, déflecteurs*, variation
des pentes…),
- Plantation de bandes enherbées et d’une
ripisylve.
Lorsque les contraintes hydrauliques et de
protection sont importantes, la solution lourde de
bétonnage des berges peut être remplacée par
une solution de génie végétal qui consistera à
stabiliser les berges grâce au système racinaire
dense de la ripisylve.
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
Canalisation de la Devèze au
niveau du quartier de la Glacière
Canalisation des Ontines au niveau
du quartier Chemin Long
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Obstacles à la continuité écologique :
Les cours d’eau présents sur la commune de Mérignac sont jalonnés de nombreux
obstacles qui limitent la circulation des espèces aquatiques et qui tendent à isoler
les populations. Il en résulte une diminution importante de la biodiversité en raison
de l’incapacité des espèces à effectuer leur cycle de vie dans un espace restreint
(reproduction, fraie*, grandissement, repos, nourrissage…).
Ainsi, ces ouvrages génèrent des impacts importants sur les caractéristiques physicochimiques (qualité de l’eau) et biologiques (entraves à la circulation des espèces,
perte d’habitats...) des hydrosystèmes.
Afin de réduire voire supprimer les incidences de ces ouvrages, et en raison de
l’absence d’intérêt économique (retenue agricole, hydroélectricité…) les solutions sont
les suivantes :
- Dérasement* complet de l’ouvrage et retour à un lit naturel pour les longs tronçons
bétonnés (si pour des raisons économiques ou techniques, l’arasement* total n’est
pas envisageable, un moindre niveau d’ambition sera visé.),
- Création d’un bras de contournement lorsque les disponibilités foncières le permettent,
- Division de la hauteur de chute initiale en plusieurs chutes plus facilement
franchissables par la faune aquatique,
- Création de passes à poissons. Cette solution n’est toutefois efficace que pour la
faune piscicole actuellement peu présente en secteur urbanisée.
Obstacle sur le Peugue
Obstacle et canalisation sur les Ontines
Rejets polluants :
De nombreux rejets ont été constatés dans les trois cours d’eau principaux de la
commune. Ces rejets non maîtrisés et non traités entraînent des dégradations plus ou
moins importantes de la qualité de l’eau.
Afin d’améliorer sensiblement la qualité physico chimique des cours d’eau, les mesures
suivantes peuvent être prises :
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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- Améliorer le recensement de ces rejets,
- Identifier l’origine des rejets,
- Identifier le maître d’ouvrage responsable,
- Déconnecter les rejets du cours d’eau et les relier au réseau d’eaux usées,
- Le cas échéant, mettre en place un système de traitement avant rejet (décantation*,
mini station d’épuration, bassin de lagunage*). Cette dernière solution a l’avantage de
pouvoir être aménagée de manière paysagère et écologique et donc de pouvoir être
intégrée aux espaces publics collectifs.
*voir glossaire
Rejet s’écoulant dans le Peugue
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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Fiche outil 13
Exemples de solutions permettant
la valorisation et la vente directe
des produits locaux
La commune de Mérignac présente des terrains agricoles en périphérie immédiate
de son centre ville. Cette situation en fait un lieu privilégié pour la vente directe des
produits issus du territoire.
bonnes pratiques
Ainsi, les moyens pouvant favoriser la valorisation et la vente directe des produits
locaux sont :
Mise en place d’une charte :
Cette charte pourrait concerner la qualité des produits, le respect de l’environnement,
et éventuellement les services tels que la possibilité de déguster les produits locaux
ou de visiter l’exploitation.
Favoriser la vente directe :
Afin de mieux valoriser les produits du territoire, l’accès du public au lieu de production
pour la dégustation et la vente est un atout majeur.
Les objectifs d’une telle mesure sont :
- Mieux valoriser les produits issus du territoire
- Augmenter les marges bénéficiaires, pérenniser les exploitations
- Répondre à une demande des consommateurs
Les moyens à mettre en œuvre peuvent être les suivants :
- Développer l’accueil et la vente à l’exploitation,
Pour faciliter et valoriser cette démarche, différents outils sont disponibles :
o Le réseau "Bienvenue à la ferme"
o Gîtes et chambres d'hôtes "Bacchus"
La Chambre d’Agriculture et le Conseil Général peuvent apporter des aides techniques,
logistiques et financières.
- Organiser des lieux communs de vente,
La mise en place d’un lieu de vente en commun est un autre moyen de favoriser
la vente directe. Cette solution a l’avantage d’apporter une véritable identité aux
produits, de renforcer les ententes entre les agriculteurs, de proposer un ensemble
de produits complémentaires en adéquation avec la demande des consommateurs…
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Mai 2012 - Fiches Outils
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- Développer une communication spécifique.
- Favoriser la création d’Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
(AMAP*),
Les AMAP sont des partenariats de proximité entre un groupe de consommateurs et un
ou plusieurs agriculteurs, souvent situées en zone périurbaine, se développant à partir
de la vente directe par souscription des produits locaux.
Ces associations sont adaptées à tous types de produits. Dans une AMAP, les
consommateurs choisissent avec l’agriculteur les légumes à cultiver, le prix de
la souscription, et les modalités de distribution des produits (fréquences, lieux,
horaires…). Ensuite, chaque consommateur achète à l’avance sa part de récolte qu’il
viendra récupérer pendant la saison de production selon les modalités définies.
Des règles de qualité et de respect de l’environnement font partie intégrante de ce type
d’association.
Pour tout renseignement, il est possible de s'adresser au réseau AMAP Gironde et
Dordogne.
*voir glossaire
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Fiche outil 14
Conseils pour l’adaptation de bassins
de rétention en mares écologiques
et l’ouverture au public
Le paysagement* d’un bassin de rétention des eaux est une mesure
d’accompagnement, qu’il soit à sec ou en eau. C’est une complémentarité qui
permet une meilleure intégration de ces ouvrages pour un coût modéré.
Le choix d’une équipe pluridisciplinaire comprenant un bureau d’études techniques
et un paysagiste permettra d’obtenir le meilleur ouvrage possible, respectant les
conditions de dimensionnement, d’entretien, d’intégration et de pérennité.
créer un nouvel espace public et écologique
L’ouverture au public des bassins de rétention nécessite la réalisation
d’aménagements spécifiques et le respet de certaines mesures de sécurité.
Pour des raisons de sécurité, la hauteur maximale doit être, autant que possible, de
1m et le talus doit être faiblement pentu (3 pour 1).
Une rampe stabilisée doit permettre l’accès au personnel et aux engins d’entretien.
Enfin, une signalétique doit être mise en place pour informer de la présence et de la
fonction du bassin, ainsi que des interdictions en cas d’évènement pluvieux.
Ainsi, à l’exception de forts évènements pluvieux et sous réserve du respect des
consignes de sécurité précédentes, il n’est pas nécessaire de réaliser un aménagement
clôturé inaccessible. Au contraire, il peut être aménagé en espace vert accessible
au public. Le fond des bassins peut être planté de végétaux de types macrophytes
comprenant les roseaux, les joncs et les massettes.
Ce bassin ainsi aménagé, en plus d’une meilleure intégration paysagère, aura un rôle
de lagunage naturel pour l’épuration des eaux. En effet, certaines plantes ainsi que
des bactéries ont la capacité de fixer, dégrader et assimiler de nombreux polluants
(technique de dépollution appelée la phyto-remédiation*).
Cette technique est particulièrement adaptée pour les petites pollutions telles que
celles présentes dans les eaux ruisselant sur les voiries, parkings et toitures (fuites
d’hydrocarbure, huiles…).
*voir glossaire
Exemples de bassin
de rétention en cours
d’aménagement paysager
et écologique avec rampe
d’accès
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On peut distinguer trois principaux modes d’action :
- La phyto-extraction : les polluants (principalement les métaux lourds) contenus
dans les dépôts formés par décantation ou interception par « filtration », accumulés
dans les couches superficielles du sol sont absorbés par les racines, puis amenés et
accumulés dans les parties récoltables de la plante (tiges, feuilles,…) (plantes hyper
accumulatrices).
- La phyto-dégradation : c’est une biodégradation des composés organiques et
des hydrocarbures, réalisée par la plante elle-même et par les micro-organismes se
développant sur ses tiges souterraines (les rhizomes) et ses racines.
- La phyto-filtration ou rhizo-filtration : les métaux lourds contenus dans l’eau sont
absorbés et concentrés dans les racines, vivantes ou mortes, immergées.
La phyto-remédiation permet d’éliminer des polluants difficiles à traiter comme les
métaux lourds, les hydrocarbures et les composés organiques. Les végétaux les
mieux adaptés à cette dépollution sont des plantes macrophytes*, hydrophytes* et
hélophytes* tels que les roseaux, les joncs, les massettes, les nénuphars,….
Selon le type de sol (sableux à sablo-argileux) et son hydromorphie (sec à
temporairement inondé) les roselières* préconisées sont les suivantes :
*voir glossaire
Espèces
Zonage
Expansion végétative
Phalaris arundinacea
terrestre, sur terrain sec ou en
eau peu profonde - moins de 25
cm -, tolère l’inondation
expansion végétative rapide,
favorisée par l’eutrophisation
Typha latifolia
terrestre à intermédiaire
max 50 cm
Phragmites australis
large gamme de profondeur
(terrains secs à inondés
permanents, jusqu’à 50 cm)
expansion relativement rapide
Sur les berges, des espèces buissonnantes et arborées, adaptées aux milieux frais à
humides, peuvent être implantées :
Nom commun
Nom latin
Sol
Aulne glutineux
Alnus glutinosa
humide
Tilleul
Tilia platyphyllos Scop.
frais et humide
Chêne pubescent
Quercus pubescens
frais
Saule blanc
Salix alba L.
humide
Sureau noir
Sambucus nigra L.
frais
Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea L.
tous
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Fiche outil 15
La haie dans le paysage
La haie est un ensemble végétal jouant des rôles écologiques et paysagers
primordiaux. Elle constitue aussi bien des composantes paysagères que des
structures écologiques dans les territoires et joue des rôles différents suivant sa
structure végétale.
structures végétales
Parmi les différentes structures végétales que peut adopter une haie, on distingue la
haie bocagère, la haie brise vent et les rideaux brise vent. Suivant leurs structures,
celles-ci remplissent différentes fonctions.
La haie bocagère (ou champêtre), taillée à 2,5 m environ,
délimite un terrain autour de l’habitation : elle marque une
limite de propriété ou constitue une barrière naturelle et
maîtrisée autour d’un champ.
La haie brise-vent a également une fonction de clôture
mais elle peut assurer un rôle de refuge pour certains
animaux également. Elle limite le ruissellement des eaux.
Elle peut monter jusqu’à 12m de haut.
Les rideaux brise-vent sont composés de grands arbres
jusqu’à 40-50 m de haut et d’arbustes qui assurent une
très bonne protection des bâtiments agricoles, du bétail
et des cultures vis-à-vis du vent. Cette structure a un effet
régulateur des eaux très important.
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rôles écologiques
La haie joue plusieurs rôles écologiques dans le paysage et présente donc des
intérêts multiples :
Rôle en faveur de la biodiversité :
Les haies constituent des habitats écologiques majeurs. En effet, elles sont sources :
- d’une diversité floristique importante,
- d’abris et de nourriture pour la faune,
- d’un véritable lieu de vie (oiseaux, mammifères, reptiles, insectes, vers, mollusques).
Ainsi, en milieu agricole comme dans le jardin de particuliers, les haies contribuent à
la mise en place d’équilibres biologiques. En effet, les haies composées d’espèces
végétales diversifiées favorisent le développement d’insectes auxiliaires qui participent
à la lutte contre les ravageurs des cultures.
Les haies ne se limitent pas à la protection des cultures, elles fournissent une
ressource en nourriture pour d’autres êtres vivants de l’écosystème, en particulier des
petits vertébrés insectivores, des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des petits
mammifères.
Rôle de continuité écologique :
Les haies jouent également en rôle majeur en tant que corridor écologique. En effet,
elles représentent des couloirs de déplacement indispensables entre les réservoirs
biologiques. A ce titre elles constituent un élément important des trames vertes. Ainsi,
une haie est d’autant plus riche en biodiversités animale et végétale qu’elle s’insère
dans un maillage en relation avec des zones réservoirs naturels (bois, prairies, parc,
plan d’eaux, zones humides…).
Rôle de brise vent :
Une haie peut protéger en longueur jusqu’à 20 fois sa hauteur, ce qui permet de
protéger :
- les animaux des prés et des jardins des aléas climatiques,
- les bâtiments agricoles et les habitations de diverses intempéries,
- les cultures
et de réguler la température à l’intérieur des champs et des jardins.
Une haie brise vent est efficace à condition qu’elle soit:
- semi perméable et laisse passer en partie le vent (au contraire des conifères
qui créent des tourbillons du fait de leur densité végétale).
- suffisamment haute
- être composée de plusieurs strates de végétation
- être orientée perpendiculairement aux vents dominants.
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Rôle de régulateur d’eau et de barrière végétale :
La haie champêtre réduit les ruissellements et favorise l’infiltration des eaux dans le
sol. Elle prévient ainsi l’érosion et le lessivage des sols agricoles et des jardins, réduit
les coulées de boue et limite les inondations.
Rôle de lutte contre les pollutions :
Les haies et les ripisylves jouent un rôle de piégeage des nitrates et pesticides.
En effet, les racines des arbres et l’herbe du pied de haie vont capter la majorité
des nitrates et produits phytosanitaires qui percolent jusqu’à elles, limitant ainsi les
pollutions en aval.
Les ripisylves (haies de bord de cours d’eau) jouent quant à elles d’autres rôles
favorables au cours d’eau : l’ombre apportée limite les variations de température ce
qui limite notamment le phénomène d’eutrophisation* de l’eau.
Enfin, les racines de certains arbres sont de puissants rétenteurs de berges, ce
qui évite d’avoir recours à des artificialisations de berges telles qu’enrochement,
palplanches*…
rôle paysager
Historiquement, la haie est une formation végétale naturelle qui a été maîtrisée par
l’homme afin de marquer les limites de propriétés et des cultures et pour servir de
barrière. Suite aux différents remembrements agricoles, ces haies ont été en grande
partie supprimées mais leur préservation est de plus en plus prise en compte dans les
projets de territoire.
Pendant longtemps, la haie a constitué un élément prépondérant des paysages,
en particulier des paysages bocagers. A l’origine, la haie est un résidu d’un ancien
boisement, qui a été conservé lors d’un défrichage. En limite des parcelles agricoles,
l’homme a conservé des éléments boisés qui ont joué plusieurs rôles : délimitation
de propriété, barrière pour les animaux, source de nourriture (arbres fruitiers), source
de bois de chauffage... Néanmoins, le développement des pratiques agricoles et
en particulier la mécanisation ont conduit, lors des différents remembrements, à la
suppression de ces éléments végétaux.
Aujourd’hui, des programmes de replantation de haies ou de protection sont en cours
afin de valoriser ce patrimoine aussi bien pour les rôles écologiques qu’il remplit que
pour son rôle de témoin des pratiques agricoles passées.
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ce que dit la loi
Dans le cadre de la propriété privée, ce sont les articles 671 à 673 du Code Civil qui
fixent les règles en matière de plantation en limite de parcelle (sauf si des règles sont
prévues au niveau communal).
L’article 671 du Code Civil fixe les distances de plantation à respecter avec la propriété
voisine. Celles-ci dépendent de la hauteur maximum que prendra l’arbre ou la haie qui
sera planté. Dans le cas d’une plantation ne dépassant pas 2 mètres de hauteur (limite
naturelle ou fixée par une intervention humaine), la distance à respecter est de 0.50m
à partir de la limite séparative. Dans les autres cas, elle sera de 2 mètres à partir de
la limite séparative. Les plantations de fleurs et de rosiers ne sont pas concernées.
L’article 672 stipule que votre voisin
peut demander l’arrachage d’un
arbre ou d’une haie ne respectant pas
les distances de plantation prévues
à l’article 671, sauf dans certains
cas particuliers tels que précisés
dans l’article 672 c (titre, destination
trentenaire ou destination du père
de famille).
L’article
673
précise
les
responsabilités d’une personne
concernant les dégâts que les
branches ou les racines d’un arbre
ou d’une haie peuvent occasionner sur la propiété voisine. Ainsi, votre voisin peut
demander de limiter l’extension des branches à la limite de propriété mais il ne peut
s’en occuper lui même. En revanche, il a la possibilité de couper les racines à la limite
de sa propriété.
Le propriétaire d’une parcelle peut consommer les fruits tombés dans son jardin mais
il ne peut cueillir ceux situés sur les branches surplombant son jardin.
pour en savoir plus
www.apprends-moi-le-paysage.fr
www.caue76.org (site internet du CAUE de Seine Maritime)
www.haiesvives.org (site d’une association en faveur des haies)
www.afahc.fr (site de l’association française Arbres et Haies Champêtres)
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Fiche outil 16
La plantation et la taille des arbres
et arbustes
La fiche n°1 « Essences à privilégier » insiste sur la nécessité de planter des essences
locales et dresse une liste des espèces à privilégier.
La présente fiche détaille la manière la plus écologique, durable et paysagère de
planter et d’entretenir le maillage de haies.
etapes de plantation
Pour un développement efficace de la haie, il est nécessaire de suivre des étapes
primordiales visant à préparer le terrain et les futurs plants.
Préparation du terrain :
Une préparation précoce du sol (automne) est idéale.
Sur un terrain lourd, un ameublissement du sol sur une profondeur plus ou moins
importante (de surface jusqu’à 40 cm de profondeur) est nécessaire selon l’état de
compactage du terrain.
La pose du paillage :
La pose d’un paillage est adoptée pour la plantation de haies dans le but de résoudre
les problèmes de reprise des jeunes plants. Il réduit aussi l’entretien les premières
années.
De façon plus précise, le paillage :
- Supprime la concurrence herbacée,
- Maintient l’humidité du sol en limitant l’évaporation et nécessite moins d’arrosage,
- Agit sur la reprise et la croissance des végétaux par le développement accru du
couvert végétal et du système racinaire,
- Protège le système racinaire contre le froid.
De nombreux paillages biodégradables existent dont la plupart peuvent être installés
mécaniquement (avec une dérouleuse) lorsque de longs linéaires de haies sont
prévus :
- Film à base d’amidon de maïs,
- Feutre végétal,
- Mulch*, plaquette de bois…
Les différentes étapes de plantation d’une haie :
- Tailler légèrement les racines (1/3 de leur longueur maximum), faire de même avec
les branches si elles sont trop développées.
- Praliner* les racines en les trempant dans un mélange d’argile, de bouse de vache et
d’eau en proportions égales (pralin* également disponible dans le commerce),
- Après avoir creusé des trous à intervalles réguliers (75 cm à 1 m), placer le plant
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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bien verticalement, en étalant les racines, et à la bonne profondeur en plaçant le collet
au niveau du sol,
- Replacer la terre, bien la tasser avec le pied et arroser pour éviter la formation de
poches d'air.
entretien
Dès le premier printemps, la haie doit faire l’objet de toutes les attentions afin de
lui assurer vigueur et efficacité. Les premières années sont décisives.
Ainsi les précautions suivantes doivent êtres prises :
- Au moins les deux premières années un arrosage régulier doit être effectué en
période sèche (estivale),
- Concernant la taille, faire attention notamment à celles qui gagnent chaque année
quelques centimètres sur la haie, réduisant sa qualité écologique puis créant des
discontinuités et entraînant enfin la disparition de nombreuses haies au fil des années
- Limiter la taille par le dessus. Elle limite très largement l’intérêt de la haie en empêchant
son développement et elle engendre souvent le même effet de réduction progressive
de la haie. L’objectif écologique et paysager est de tailler le plus haut possible ou de
supprimer la taille par le dessus. En effet, s’il n’y a pas de fil ou de réel problème de
visibilité, cette taille peut être supprimée pour permettre aux haies de se reconstituer.
- Le matériel à utiliser dépend du diamètre des branches à couper. Dans tous les cas,
il est nécessaire de proscrire l’épareuse qui est trop traumatisante pour les arbres.
Matériel
Sections
coupées
Fréquence de passage
Broyeur et lamier à couteau
< 2cm
tous les deux ans
Sécateur
2 à 10 cm
tous les 2 à 3 ans
Lamier à scie et tronçonneuse
4 à 20 cm
tous les 3 à 5 ans
- L’entretien s’effectue en février et de septembre à novembre, c'est-à-dire :
• Hors période de nidification,
• En période de pleine sève pour la végétation.
La taille en vert, en août, évite les rejets et favorise un meilleur recouvrement des
plaies.
Protection des haies :
Les haies peuvent être classées dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme (classement
L 123-1-7 dans le cadre de la Loi Paysage).
Cette démarche permet de préserver les haies remarquables et les continuités
écologiques de la commune (corridors).
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Mai 2012 - Fiches Outils
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associations végétales
Afin d’améliorer la qualité écologique des haies, il est préférable de planter des
espèces arbustives diversifiées alternées avec un arbre de haute tige environ tous
les 10 m.
De plus, l’intérêt écologique des haies sera d’autant plus efficace si elles sont
associées à une fauche tardive des bas côtés. En effet, les bas côtés forment
des couloirs de circulation supplémentaires pour les graines, insectes et certains
vertébrés. Les fauches tardives des bas côtés, associées à une haie permettent à des
milliers d’insectes de réaliser l’ensemble de leur développement et donc de maintenir
une diversité entomologique importante servant de base alimentaire pour les oiseaux
insectivores et les chauves-souris notamment.
Enfin, lorsque les surfaces disponibles le permettent, une largeur de haie importante
favorise la formation de micro-écosystèmes et permet le passage de la faune d’un
habitat naturel à l’autre.
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Fiche outil 17
Principes d’aménagement des abords
de la rocade
La rocade constitue une barrière physique forte pour les habitants ainsi que pour les
déplacements de la faune et la flore. Pour autant, son encaissement et la présence
d’abords végétalisés tendent à atténuer les impacts de cette infrastructure. Le
maintien des plantations existantes ainsi que le développement de nouvelles
continuités (écologiques mais aussi liées aux déplacements) sont des mesures
visant à intégrer cet ouvrage dans la trame verte et à favoriser sa perméabilité à
tous les usagers du territoire (habitants, faune et flore).
INTEGRER LA ROCADE A LA TRAME VERTE
Sa construction a favorisé l’urbanisation de ses abords et donc un morcellement des
espaces naturels présents. Malgré son emprise importante en terme de superficie
artificialisée, la rocade présente un potentiel pour s’intégrer et participer à la trame
verte, à une échelle globale.
On peut distinguer trois principales actions :
- Préserver les abords de la rocade de l’urbanisation (bandes d’inconstructibilité
de part et d’autre)
La préservation d’une bande d’inconstructibilité aux abords de la rocade répond à
plusieurs objectifs. Il s’agit d’une part d’éviter le développement des zones urbaines
à proximité de l’ouvrage (et donc de préserver une certaine qualité paysagère) mais
également de permettre la mise en réseau des corridors écologiques au niveau de cet
ouvrage, en particulier avec les accotements végétalisés.
- Dans un premier temps, il s’agit de répertorier les espaces naturels ou semi
naturels existants proches de la rocade dans le but de les préserver. Ces espaces
auront pour but sur le long terme de compléter la trame verte.
- Dans un second temps, il s’agit d’étudier la qualité naturelle de ces milieux et de
déterminer les modalités d’intervention en vue de l’améliorer ou de la préserver.
- Favoriser la végétalisation des terres pleins centraux et des accotements
végétalisés
Afin de ménager l’impact de la rocade, il est proposé de maintenir la végétation,
voire de la favoriser si nécessaire sur les accotements végétalisés et les terres pleins
centraux. Ces aménagements paysagers atténueront ainsi l’effet de rupture et donc
la fragmentation des milieux écologiques, en proposant des milieux de déplacements
et de repos pour la faune et la flore. Ces aménagements joueront également un rôle
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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paysager dans l’intégration de la rocade avec les paysages environnants en créant
des façades de qualité, au sein desquelles on pourra ménager des ouvertures afin de
mettre en valeur des points de vue remarquables.
Concernant les essences, on priviliégiera des végétaux locaux (cf fiche 1), et
nécessitant peu d’entretien à cause du cadre particulier de la rocade, peu propice
aux interventions. De même, on veillera à respecter des principes de tailles
respectueuses des arbres et arbustes et de favoriser les associations végétales
pour améliorer la diversité écologique (cf fiche 16).
- Favoriser des perméabilités de la rocade pour défragmenter le territoire
Si la protection et la valorisation des abords de la rocade s’avèrent nécessaires pour
mettre en réseau les espaces de nature, la rocade pose également le problème du
franchissement de l’ouvrage et donc de sa perméabilité. Actuellement, peu de sites
permettent son franchissement et ceux-ci présentent le plus souvent un caractère
routier, offrant peu de place pour l’élément végétal.
Il est donc proposé de :
- réinsérer l’élément végétal (dans la mesure du possible) au niveau des passages
existants et veiller à intégrer l’élément végétal dans les futurs franchissements (a
minima, création d’une bande enherbée).
- pour les passages à caractère routier, les aménagements seront restreints afin
d’assurer la fonction de circulation automobile (enherbement d’un ou des bas-cotés,
mise en place de bacs/suspensions ... permettant le développement d’une flore
locale).
- pour les passerelles (piétons/vélos), mettre en place des aménagements végétalisés
plus conséquents (strates herbacée et arbustive voire arborée).
La mise en place de ces passages répond à trois exigences pour être efficace (d’un
point de vue écologique) :
- ils doivent se situer sur un corridor écologique interrompu et/ou à développer
- leur dimensionnement doit être adapté aux usages et aux espèces visés
- leur accès doit être facilité
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OUtils réglementaires
La préservation voire le renforcement de la présence du végétal aux abords de la
rocade nécessitent de mettre en place des outils réglementaires efficaces et souples.
L’article L123-1 7e du Code de l’Urbanisme permet, dans le cadre d’un Plan Local
d’Urbanisme, «d’identifier et de localiser les éléments de paysage et délimiter les
quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger,
mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou écologique
et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur protection». En
particulier, concernant l’élément végétal, deux outils réglementaires sont disponibles
en vue de leur préservation : l’Espace Boisé Classé (EBC) et l’Espace Paysager à
Protéger (EPP).
Le classement en EBC interdit tout changement d’affectation ou tout mode
d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la
création des boisements. Ce classement peut s’appliquer aussi bien sur un arbre seul
que sur une haie ou un bosquet. Il ne dépend pas de la qualité initiale du site et peut
donc être établi en vue d’améliorer un site naturel. Cet outil est très protecteur et doit
être en concordance avec la réalité de l’espace, sa qualité et son usage.
Le classement en EPP concerne des
éléments paysagers remarquables (bâti
et/ou non bâti) avec des prescriptions
adaptées aux sites. Il n’interdit pas le
changement d’affectation ni l’évolution du
site tout en protégeant le cadre existant.
Ce dernier outil est particulièrement indiqué
dans la préservation des espaces naturels
proches de la rocade puisqu’il assure leur
préservation tout en permettant l’évolution
des sites.
Passage mixte faune/flore - vélos/piétons (source :
J. Carsignol CETE de l’Est)
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
Enherbement sur une route départementale (source :
J. Carsignol CETE de l’Est)
Passage spécifique (source : J. Carsignol CETE de l’Est)
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état actuel
mise en valeur possible
Préserver les accotements
Végétaliser les terres pleins centraux
végétalisés de la rocade
Créer des passerelles
piétons-vélos
pour en savoir plus
CARSIGNOL J., Routes et passages à faune - 40 ans d’évolution, août 2006, Services
d’Etudes Techniques des Routes et Autoroutes (SETRA)
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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Fiche outil 18
Principes d’aménagement
et d’intégration des liaisons
douces à la trame verte
La présence d’un réseau de liaisons douces sur la commune de Mérignac et son
programme de renforcement sont l’occasion de développer de nouveaux corridors
écologiques sur ce support.
DéVELOPPER DES CORRIDORS éCOLOGIQUES
EN MILIEU URBAIN
Les possibilités de développement de la trame verte en milieu urbain sont assez
restreintes du fait de l’artificialisation des sols et des larges emprises liées aux
multiples usages. Néanmoins, la présence d’un réseau de liaisons douces offre
également la possibilité de développer en parallèle des continuités écologiques.
La mise en place d’éléments végétalisés le long du réseau viaire dont celui des
cheminements doux* permet de réintroduire l’élément végétal en ville et répond à
deux objectifs : améliorer la qualité paysagère de certains axes et développer des
corridors écologiques en milieu urbain.
Principes à suivre :
- En amont, mettre en place une vision globale du réseau
de cheminements piétons/vélos couvrant l’ensemble du
territoire et en interaction avec les communes voisines
- Etudier la faisabilité du projet sur le réseau viaire dont
celui des cheminements doux (développer en priorité les
portions de cheminements permettant un raccordement
vers d’autres continuités écologiques* ou réservoirs de
biodiversité).
- Privilégier des plantations arbustives et arboricoles
ainsi que des associations végétales favorables à une
biodiversité (cf fiche 5 sur les principes de plantation
d’une haie et la fiche 16 sur la plantation et la taille des
arbres et arbustes).
Aménagements végétalisés
long des liaisons douces
le
Un corridor peut être :
- une succession d’arbres de préférence d’essences variées, à fruits pour le
nourrissage des animaux.
- une plate bande arbustive
- une bande enherbée en pied de mur ou de clôture
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
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DéVELOPPER DES CORRIDORS éCOLOGIQUES
EN milieu naturel
En dehors des zones urbaines, les liaisons douces sont également l’occasion de
développer de nouvelles continuités, en particulier dans les milieux dont la qualité
écologique est préservée.
Dans les zones extra rocade où la qualité paysagère et écologique des milieux est
encore plus ou moins préservée de l’urbanisation, le développement de cheminements
doux est également l’occasion de valoriser cette partie du territoire.
Le territoire mérignacais dispose de plusieurs chemins creux propices à des
déplacements piétons/vélos et pouvant constituer également des corridors
écologiques.
Ces cheminements devront faire l’objet d’aménagements minimum afin de conserver
leur caractère naturel et leur rôle écologique. On veillera notamment à maintenir
l’enherbement des chemins et on favorisera éventuellement de nouvelles plantations.
Cheminement doux peu intégré le long des
Ontines
Chemin creux le long du Peugue
Cheminement doux spontané le long des
Ontines
OUtils réglementaires
On se référera aux outils réglementaires de la fiche 18. L’Espace Paysager à Protéger
(EPP) est particulièrement indiqué dans la préservation des espaces naturels proches
de la rocade puisqu’il assure leur préservation tout en permettant l’évolution des sites.
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62
Fiche outil 19
Espèces végétales spécifiques
au tracé du tramway
Le développement du réseau de tramway sur la commune de Mérignac est
l’occasion de développer une trame verte et de repenser les espaces publics. Les
axes végétalisés de ce mode de transport sont en effet l’occasion de mettre en
avant de nouveaux corridors écologiques.
végétalisation des axes
Certaines villes ont fait le choix de végétaliser les axes des tramways ce qui permet
de réintroduire l’élément végétal dans un cadre très urbain. De même, la mise en
place d’un tramway permet également le développement de linéaires végétalisés de
part et d’autre de l’axe afin de marquer la séparation de l’axe du tramway des axes
routiers. Néanmoins, ce choix nécessite des techniques spécifiques par rapport à la
plantation et l’entretien de tels ouvrages.
Si, à l’origine, on a privilégié un engazonnement des voies de tramway pour des
raisons esthétiques, des arguments écologiques sont aujourd’hui de plus en plus mis
en avant et des expériences sont actuellement en cours dans différentes grandes
villes pour améliorer la qualité de la végétation des tramways.
La végétalisation des axes est réalisée sur un faible volume de substrat et dans des
conditions de développement peu favorables. Ainsi, le choix des essences végétales
s’avère important et doit prendre en compte des critères variés tels que : le volume et
la qualité du substrat, le climat, l’entretien prévu, la fréquence de passage... .
De part et d’autre de l’axe, des plantations arbustives et arborées sont souvent mises
en place pour marquer le linéaire du tramway.
Aménagements végétalisés du tramway à Mérignac
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63
Des expérimentations sont actuellement en cours (notamment à Bordeaux et Mérignac)
pour améliorer la qualité et la diversité de ces ouvrages. Il s’agit par exemple de trouver
de nouveaux ouvrages permettant de fournir un plus grand volume de substrat ou
de favoriser une diversité végétale plus importante (utilisation de sédums, gazons,
vivaces tapissantes...). Ces plantes doivent présenter des caractéristiques telles que
la capacité à résister au piétinement et à la sécheresse, avoir un taux de recouvrement
important et la capacité de se régénérer facilement, nécessiter peu d’entretien ... .
Végétalisation «classique» d’un tramway : pelouse
de graminées
Végétalisation alternative d’un tramway : mélange
de plantes (graminées, vivaces...)
La Communauté Urbaine de Bordeaux a lancé
depuis avril 2010 des tests grandeur nature
sur des portions de tramway afin de déterminer
quelles plantes sont les plus adaptées au contexte
local pour végétaliser les axes du tramway. A
Mérignac, ces expérimentations ont lieu Avenue
Pierre Mendès France sur une longueur de 590
mètres. Cette expérience, menée en partenariat
avec Plante et Cité (association de conseil en
ingénierie végétale créée en 2006), doit se
dérouler jusqu’au printemps 2013.
Tests des plantes en vue de la végétalisation du
tramway à Bordeaux
Des associations végétales sont notamment testées : fétuque, Ray-grass anglais,
pâturin des prés, trêfle, sedum, stellaire... afin d’étudier le comportement de ces
plantes face aux contraintes locales.
pour en savoir plus
Etude en cours de Plante et Cité sur la diversification et la végétalisation des tracés de
tramway
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64
Fiche outil 2
Les espèces végétales à éviter
dans les projets
Les phénomènes d’invasion biologique sont considérés par l’ONU comme une des
principales causes de régression de la biodiversité.
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère les
invasions biologiques (animales ou végétales) comme la deuxième cause de
régression de la biodiversité dans le monde, juste après la destruction des habitats.
espèces les plus courantes à proscrire
Les espèces exotiques peuvent devenir envahissantes du fait de leur extraction de
leur milieu d’origine où elles sont naturellement régulées par des consommateurs,
des parasites… Hors de ce contexte, elles deviennent invasives et concurrencent
fortement les espèces autochtones qui, elles, sont régulées localement.
Elles entraînent des modifications des paysages et du fonctionnement des
écosystèmes et peuvent être la cause de transmission de pathogènes ou encore
de pollution génétique.
Ces espèces, par leur fort développement, concurrencent fortement les espèces
locales, inféodées* aux milieux locaux, et peuvent conduire à leur disparition.
Le tableau suivant dresse la liste des espèces les plus courantes à proscrire à la
plantation. Toutes ces espèces ont une faible valeur écologique. Toutefois, elles ont
un potentiel invasif variable.
*voir glossaire
Espèces Nom commun
Arbre de haut jet (arbre isolé ou d’alignement)
Acacia dealbata Acacia saligna Acer negundo Robinia pseudo acacia Mimosa (arbre d’ornement)
Mimosa (arbre d’ornement)
Erable negundo (envahit les bords des cours d’eau)
Robinier pseudo acacia
Plante aquatique
Egeria densa
Elodea canadensis Lagarosiphon major
Lemna minuta Lemna turionifera Ludwigia grandiflora Ludwigia peploides Myriophyllum aquaticum Charte Paysagère de Mérignac
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Elodée du Canada
Lentille d’eau minuscule
Lentille à turion
Jussie
Jussie
Myriophylle du Brésil
6
Plante de haie ou d’ornement
Buddleia davidii Helianthus tuberosus Helianthus x laetiflorus Impatiens glandulifera Phyllostachys mitis Phyllostachys nigra Phyllostachys viridi glaucescens Prunus laurocerasus Pyracantha coccinea Arbre aux papillons
Hélianthe
Hélianthe
Impatience de l’Himalaya
Bambou
Bambou
Bambou
Laurier palme
Buisson ardent
Graminée ou plante sauvage
Baccharis halimifolia Conyza bonariensis Conyza canadensis Conyza sumatrensis Cortaderia selloana Setaria parviflora Sporobolus indicus Sénéçon en arbre
Vergerette
Vergerette
Vergerette
Herbe de la Pampa
Sétaire gracile
Sporobole tenace
Plantes toxiques et allergènes
Certaines espèces ne présentent pas forcément un risque invasif, mais un risque
d’empoisonnement ou allergène. Leur plantation est à limiter dans les espaces publics
fréquentés et à adapter dans les espaces privés (présence ou non d’enfants).
pour en savoir plus
Site internet de l’UICN : www.uicn.fr
Site internet du réseau botanique Tela Botanica : www.tela-botanica.org
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7
Fiche outil 20
Principes de gestion des parcs
Il s’agit de rappeler les principales mesures à favoriser pour l’entretien des espaces
boisés au sein des parcs. Les enjeux sont :
- La conservation et/ou l’amélioration de la biodiversité,
- La création d’un espace vert de détente et pédagogique pour les habitants,
- L’intégration dans le paysage du quartier et le respect de son identité.
La gestion des parcs répond à trois grands objectifs : la sécurité des usagers, la
préservation de la biodiversité et le maintien des boisements. Pour cela, il est nécessaire
de mettre en place des plans de gestion pluriannuels et réguliers afin de disposer d’une
vision sur le long terme.
préconisations
L’ensemble de ces préconisations peut également concerner les propriétaires privés
soucieux d’améliorer la biodiversité au sein de leurs boisements.
- Gérer la fréquentation des lieux en délimitant les sentiers à emprunter et en dissuadant
de circuler en dehors des secteurs prévus à cet effet. Cette mesure a pour objectif de
ne pas dénaturer la lisière forestière et de limiter le dérangement de la faune,
- Lors de nouvelles plantations, privilégier les espèces locales identitaires de la
commune. Favoriser les essences feuillues ou les boisements mixtes feuillus/conifères.
- Maintenir les arbres dépérissants ou possédant des cavités (avec contrôle de leur
dangerosité),
- Laisser les arbres morts sur pied (en prenant soin de les sécuriser par une taille
adaptée) ou couchés au sol,
- Conserver les bois morts, troncs, tas de branches ..., pour créer des micro-habitats
pour les insectes et les oiseaux,
- Conserver les lits de feuilles,
- Réaliser des fauches tardives et sélectives du sous-bois pour favoriser le
développement naturel des semis d’arbres et d’arbustes et retrouver une plantation au
caractère naturel,
- Laisser le lierre se développer sur les arbres,
- Tailler, élaguer les arbres présentant un danger pour les usagers,
- Des dispositifs artificiels tels que les nichoirs ou les « hôtels à insectes » sont
intéressants sur un plan pédagogique. Toutefois, ces installations doivent être
accompagnées du souci de favoriser des habitats naturels et servir à en expliquer
l’importance.
pour en savoir plus
www.gestiondifferenciee.org. (site internet sur la gestion différenciée de l’association Nord
Nature Chico Mendès)
Guide méthodologique de la gestion différenciée (CAUE 85, avril 2006)
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la gestion différenciée
Les parcs de Mérignac ont mis en place une gestion différenciée de leurs espaces
verts. Peu connue du grand public, celle-ci a pour but une gestion des espaces verts
respectueuse de l’environnement et adaptée au contexte et aux usages des lieux.
La gestion différenciée répond à plusieurs objectifs :
Objectifs environnementaux
- gérer les ressources naturelles (économie d’eau, valorisation des déchets verts...)
- préserver ou favoriser la biodiversité des espaces verts
- limiter l’utilisation de produits polluants (bâches plastiques, produits phytosanitaires...).
Objectifs économiques
- limiter les charges liées à l’entretien des parcs
- optimiser les moyens humains, matériels et financiers
Objectifs sociaux
- valoriser le cadre de vie des habitants
- sensibiliser les techniciens et le grand public à ces pratiques
La gestion différenciée se traduit par les grands principes suivants :
Gestion de l’eau
- Utiliser des végétaux économes en eau
- Mettre en place des paillages biodégradables
- Récupérer l’eau de pluie
- Adapter l’arrosage aux conditions climatiques
Préservation de la biodiversité
- Favoriser des essences locales et diverses
- Supprimer des produits phytosanitaires chimiques au profit de techniques alternatives
- Favoriser des espaces «sauvages»
- Pratiquer des interventions respectant les cycles des végétaux
Gestion des déchets
- Valorisation des déchets verts
- Suppression des déchets non recyclables (bâches plastiques)
Les principes de cette gestion écologique des parcs peuvent également être mis en
pratique par les particuliers, au sein de leurs jardins.
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66
Fiche outil 21
Principes de gestion et d’aménagement
des équipements sportifs
Les équipements sportifs représentent de vastes surfaces potentielles qui
peuvent être intégrées et participer à la trame verte d’une commune. Cet objectif
nécessite néanmoins de mettre en place des aménagements et une gestion
spécifique (végétalisation, gestion différenciée des abords, labellisation des
engazonnements...).
la gestion des surfaces engazonnées
Les équipements sportifs représentent de grandes superficies, dont une bonne
partie est engazonnée. Si les surfaces engazonnées présentent des atouts
environnementaux certains (en tant que puits de carbone* notamment), leur présence
est également synonyme de pollutions des sols (utilisation d’engrais et de pesticides),
de faible diversité biologique, d’émission de gaz à effet de serre (lors des tontes, les
quantités de CO2 stockées sont libérées).
Les superficies engazonnées (de la prairie à la pelouse) présentent un rôle écologique
important. Néanmoins, leur mise en place et leur gestion doivent suivre plusieurs
principes :
- choisir le bon semis, suivant l’usage envisagé. Chaque espèce de graminées
possèdent ses caractéristiques propres (résistance au piétinement, consommation
d’eau, capacité de régénération...) et faire le bon choix dès le départ évitera des
interventions ultérieures. On retrouve principalement 3 espèces de graminées utilisées
dans les pelouses (ray grass anglais, fétuque rouge, fétuque élevée) mais d’autres
espèces peuvent être favorisées.
- adapter la hauteur de tonte : une pelouse coupée régulièrement et court constituera
un milieu peu favorable à la faune et nécessitera d’autant plus de soins. On adaptera
donc la hauteur de coupe suivant la fréquence d’usage de l’espace. De même, on
pourra, sur de grandes surfaces, délimiter des zones où l’on appliquera des hauteurs
de coupe différentes.
- adapter la fréquence de tonte : il est important, lors des interventions humaines, de
respecter les cycles de la plante. Ainsi, en été, le gazon présente une croissance plus
faible qu’au printemps et en automne. Les tontes peuvent donc être moins fréquentes.
De même, vis-à-vis de la faune, on pratiquera des tontes en spirale (en partant du
centre). Ce type de tonte permet de ne pas se retrouver piégée et donc de se réfugier
en périphérie.
- adapter l’arrosage : dans l’arrosage, il est important de tenir compte des conditions
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67
climatiques locales et des caractéristiques du sol. De même, on priviligiera des espèces
peu consommatrices d’eau afin de réduire les dépenses en eau. Pour favoriser un
développement en profondeur des racines, on préférera des arrosages abondants et
moins réguliers. Enfin, on veillera à éviter les périodes de forte température dans la
journée.
- réduire, voire supprimer, l’utilisation de produits chimiques : à nouveau,
on privilégiera des espèces adaptées au contexte local. Ensuite, on préférera la
technique du mulching* plutôt que l’apport d’engrais. On complètera si nécessaire
avec un engrais organique.
- tolérer les «mauvaises herbes» (on préférera le terme de flore spontanée, cf fiche
4 sur la flore spontanée) voire les favoriser : dans une optique d’amélioration de la
qualité environnementale de ces espaces, on privilégiera une gestion différenciée (cf
fiche 20 sur la gestion différénciée) de leurs abords.
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glossaire
A
abiotique : caractéristique de ce qui ne permet pas la vie. Par extension, ce terme
désigne un lieu impropre à abriter ou à voir la vie se développer.
ajutage : dispositif adapté à un orifice et permettant de réguler l’écoulement des
eaux.
AMAP : sigle pour Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, désigne
un partenariat passé entre des producteurs locaux et un groupe de consommateurs
qui reçoit régulièrement des produits de la récolte, payés d’avance.
arasement : désigne la réduction de la hauteur d’un seuil pour en faciliter le passage
par la faune.
avifaune : ce terme désigne l’ensemble des espèces d’oiseaux d’une région ou d’un
lieu donné.
B
bocage : ce terme désigne un paysage rural, créé par l’homme, composé de parcelles
agricoles et/ou de prairies, entourées de haies.
C
caduc (-que) : caractéristique des espèces végétales qui perdent leur feuillage en
hiver.
cheminements doux (ou liaisons douces) : ce terme désigne les cheminements
servant de support à des modes de transports autres que motorisés (piétons, vélos
par exemple).
continuités écologiques : ce terme regroupe l’ensemble des milieux favorables
à un groupe d’espèces et reliés fonctionnellement entre eux, formant un maillage
écologique.
corridors écologiques : les corridors écologiques sont des zones de passage
fonctionnelles pour un groupe d’espèces inféodées à un même milieu, entre plusieurs
espaces naturels (haies, bosquets d’arbres, passerelles au dessus d’une autoroute...).
Ce corridor relie donc différentes populations et favorise la dissémination et la
migration des espèces, ainsi que la recolonisation des milieux perturbés.
D
décantation : séparation des impuretés d’un liquide par dégradation
déflecteur : dispositif qui permet de modifier la direction du courant d’un cours d’eau
déperissant (arbre) : caractérise un arbre s’affaiblissant graduellement avant de
mourir
dépression : enfoncement géologique en forme de cuvette
dérasement : suppression complète d’un seuil pour en permettre le passage.
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E
élagage : technique sylvicole consistant à réduire la longueur et le nombre des
branches (inutiles ou gênantes) des arbres, des arbustes ou des haies.
embâcle : accumulation de débris végétaux, à laquelle viennent souvent s’ajouter
des déchets d’autre nature, qui sont retenus par un obstacle placé accidentellement
dans le lit mineur d’un cours d’eau.
entomofaune : ce terme désigne une catégorie de la faune représentée par les
insectes.
épareuse : ce terme désigne une machine qui permet la taille des haies et arbustes
à partir d’un bras articulé recevant en son extrémité l’outil de travail (aussi appelée
broyeur, lamier à couteaux, lamier à scie circulaire).
étiage : en hydrologie, l’étiage correspond à la période de l’année où le débit d’un
cours d’eau atteint son point le plus bas (basses eaux).
eutrophisation : phénomène entraînant la modification et la dégradation d’un milieu
aquatique, lié en général à un apport excessif de substances nutritives qui augmentent
la production d’algues et d’espèces aquatiques.
exutoire : point de déversement des eaux acheminées par une canalisation, un fossé
ou un cours d’eau.
F
forêt galerie : ce terme désigne les ensembles boisés qui longent les rives d’un cours
d’eau (voir aussi ripisylve).
fraie : période où les espèces aquatiques (poissons et batraciens) se reproduisent.
frayère : désigne le lieu de reproduction pour les espèces aquatiques.
G
gestion différenciée : la gestion différenciée (parfois qualifiée de « gestion raisonnée
durable», « gestion évolutive durable ») est une gestion des espaces verts en milieu
urbain consistant à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité ni la même
nature d’entretiens.
Selon cette approche, il est inutile, voire écologiquement non pertinent de, par
exemple, tondre systématiquement et souvent toutes les surfaces enherbées, car
cela conduit à obtenir une pelouse pauvre d’un point de vue écologique. La gestion
différenciée propose de varier l’entretien des espaces en fonction de leur usage et
de leur fréquentation : certains espaces, peu fréquentés, aux sols plus fragiles ou
présentant une faune ou une flore particulière peuvent être laissés à eux-mêmes,
fauchés ou extensivement pâturés, éventuellement même une fois tous les deux ans
sur certaines parties afin d’y conserver des « refuges » pour la biodiversité et une
plus grande diversité de paysages, alors que d’autres seront intensivement tondus
en raison de leurs usages.
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H
hélophyte : caractéristique d’une plante semi-aquatique dont les tiges et le feuillage
sont aériens et dont le système racinaire se développe dans une terre gorgée d’eau
(ex. les roseaux).
hydromorphologie (d’un cours d’eau) : désigne l’étude de la morphologie et des
variables hydrauliques qui conditionnent un cours d’eau. Autrement dit, son lit
(composition du substrat des fonds…), ses berges (structure de leur végétation…),
la géographie de son parcours, le style de son tracé (rectiligne ou sinueux…) et son
rythme.
hydrophyte : caractéristique d’une plante dont l’ensemble (feuillage, tiges et racines)
se développe dans l’eau ou à la surface de l’eau (ex. les nénuphars).
I
inféodée (espèce) : une espèce inféodée à un organisme ou à un milieu est une
espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement
vivre sans celui-ci.
L
lagunage : le lagunage est une technique naturelle de traitement des eaux usées par
les fonctions autoépuratives des écosystèmes aquatiques. Le principe est de faire
passer les eaux usées par écoulement gravitaire dans une succession de bassins où
le métabolisme des organismes (bactéries, végétaux, etc.) assure la dépollution des
eaux (phytoremédiation) tandis que substrat et végétaux se chargent de la filtration.
lit mineur : largeur qu’occupent les eaux d’un cours d’eau en débit de plein bord,
c’est-à-dire jusqu’au sommet des berges.
lit majeur : le lit majeure est la partie adjacente au chenal d’écoulement d’un cours
d’eau, qui n’est inondée qu’en cas de crue. La limite du lit majeur correspond au
niveau de la plus grande crue historique enregistrée.
M
macrophyte : ce terme regroupe l’ensemble des plantes aquatiques visibles à l’oeil
nu.
méandre : un méandre est une boucle non fermée faite par le lit d’un cours d’eau. Les
méandres évoluent au cours du temps.
mulch / mulching : ce terme renvoie à une technique de tonte fine de l’herbe, dont
les déchets sont laissés sur place pour fertiliser le sol
N
noue : une noue est une sorte de fossé peu profond et large, végétalisé, qui recueille
provisoirement de l’eau, soit pour l’évacuer via un trop-plein, soit pour l’évaporer
(évapotranspiration) ou l’infiltrer sur place.
P
palplanche : les palplanches sont des pièces, le plus souvent métalliques, qui
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Mai 2012 - Fiches Outils
71
juxtaposées, constituent des parois planes servant notamment pour la protection des
berges contre l’érosion.
paysagement : technique de végétalisation de l’espace visant à intégrer un ouvrage
ou un site dans un environnement, tout en favorisant le cadre de vie local.
persistant : ce terme désigne une plante qui garde ses feuilles tout au long de l’année,
par opposition aux arbres à feuillage caduc.
phytoremédiation : il s’agit de la dépollution des sols ou l’épuration des eaux
usées par l’utilisation de plantes, d’algues ou de champignons, et par extension des
écosystèmes qui supportent ces végétaux. La dégradation de composés nocifs est
accélérée par l’activité microbienne.
pinède : boisement composé majoritairement de pins.
pralin / praliner : le pralin est traditionnellement un mélange de terre du jardin, de
bouse de vache et d’eau. Cette boue liquide, dont on enduit les racines des plantes,
juste avant la plantation, favorise une meilleure reprise racinaire.
produits phytosanitaires : un produit phytosanitaire (étymologiquement : phyto +
sanitaire = « santé des plantes ») est un produit utilisé pour soigner ou prévenir les
maladies des organismes végétaux. Par extension on utilise ce mot pour des produits
utilisés pour contrôler des plantes, insectes et champignons.
Les produits phytosanitaires sont, avec les engrais, les deux principales sources de
pollution des eaux superficielles et souterraines par le secteur agricole. En France
métropolitaine, en 2007, on détecte des pesticides dans 91% des stations de mesure
en eau superficielle et 59% en eau souterraine (données SOeS, 2010).
puits de carbone : on désigne par ce terme des réservoirs (naturels ou non) de carbone
qui piège par des processus de captation le carbone contenu dans l’atmosphère (sous
forme de CO2). Il s’agit par exemple de vastes espaces naturels (océans, prairies,
forêts...).
R
recépage : taille d’un arbuste jusqu’au pied, afin d’obtenir des repousses plus
vigoureuses.
régaler : niveler un terrain, l’aplanir après avoir enlevé ou rapporté des terres.
réservoirs de biodiversité : les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans
lesquels la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces
peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos)
et où les milieux naturels sont de taille suffisante pour assurer leur fonctionnement
ripisylve : (étymologiquement du latin ripa, « rive » et sylva, « forêt ») ce terme
désigne la forêt riveraine ou rivulaire, constituée par l’ensemble des formations
boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d’un cours d’eau (ou
zone riparienne, la notion de rive désignant l’étendue du lit majeur du cours d’eau non
submergée à l’étiage).
roselière : Un roselière qualifie une formation végétale de grandes plantes hélophytes
telles que le roseau, la massette, au bord des cours d’eau et des étangs (voir aussi
hélophyte).
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
72
S
SIG (pour Système d’Information Géographique) : les SIG sont des systèmes
d’information permettant d’analyser des données informatiques spatialement
référencées et de les représenter sur une carte.
sous cavé : ce terme caractérise un arbre dont les racines ont été mises à nues
par les eaux ou un autre type d’érosion. Les arbres sous-cavés ne doivent pas être
systématiquement enlevés, car ils forment des abris précieux à la faune.
T
trame verte et bleue (sigle : TVB): Les trames verte et bleue sont des réservoirs de
biodiversité* - c’est-à-dire des zones riches en biodiversité, où les individus peuvent
réaliser l’ensemble de leur cycle de vie (reproduction, alimentation, abri…) - reliés entre
eux par des corridors écologiques (voies de déplacement empruntées par la faune et la
flore). Les trames vertes et bleues résultent donc de l’association de ces deux principes
pour former une continuité écologique.
La composante bleue renvoie au réseau fluvial (rivières, étangs…) et aux zones
humides (marais, prairies humides…) tandis que la composante verte de la TVB
renvoie aux milieux naturels terrestres (forêts, prairies sèches, bandes végétalisées
qui bordent les cours d’eau, espaces verts...).
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73
Conception et réalisation des fiches outils - Crédits
photographiques et cartographiques :
•
Bureau d’études Artline Architecture du Paysage
80 avenue Gambetta 33700 Mérignac
05 56 46 21 15
[email protected]
•
Bureau d’études en environnement Simethis
60 route des lacs 33380 Biganos
05 56 82 67 23
[email protected]
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Mai 2012 - Fiches Outils
74
Fiche outil 3
principes de protection des arbres
lors des phases chantier des projets
Dans les phases de chantier des projets, les atteintes portées aux arbres existants
peuvent être importantes et entraîner l’apparition de maladies ou la mort du sujet.
Des précautions peuvent être prises et des pratiques nuisibles évitées.
Principales atteintes à éviter
• Destruction du sol naturel
• Coupe des racines
• Coups sur le tronc
• Casse des branches
• Stockage de terre ou de décharge en pied d’arbre
• Tassement
• Décaissement
• Remblaiement
• Brûlures
• Déversement de polluants
• Abaissement de la nappe phréatique
Imperméabilisation du sol Tranchée endommageant les Chocs sur le tronc de
l’arbre pendant le chantier
au pied d’un chêne
racines de l’arbre
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Remblai excessif en pied
d’arbre
8
méthodes pour protéger la végétation
Procéder à un relevé précis de la végétation existante
Après un nettoyage manuel du terrain (conserver les arbres et arbrisseaux de plus
de 4 cm de diamètre et la strate arbustive selon son intérêt), procéder au relevé du
terrain, en positionnant notamment la végétation.
Réaliser un diagnostic phytosanitaire et paysager
Indispensable afin de juger de l’opportunité de conserver ou non le patrimoine végétal
existant et le cas échéant de procéder aux traitements phytosanitaires nécessaires.
Adapter le projet d’aménagement ou d’architecture
(plan masse et plan des réseaux) au patrimoine végétal et plus largement aux
caractéristiques naturelles.
Déterminer les mesures de protection du végétal pendant les travaux
• fixer le plan des zones à protéger. Il est nécessaire d’isoler les zones fragiles par
la mise en place de clôtures provisoires ou de tout autre dispositif avant le début du
chantier.
• établir et imposer le cahier des charges pour la protection de la végétation
existante. Les mesures de protection devront être intégrées au cahier des charges
de l’entreprise, elles seront efficaces s’il est prévu un contrôle et des pénalités
correspondantes à la valeur patrimoniale du sujet concerné par des dégradations.
Informer les entreprises lors de la réunion de démarrage du chantier et
par affichage
Contrôler si le chantier met bien en oeuvre les recommandations
Remblai en pied d’arbre
Un remblai de plus de 20 cm
condamne tous les arbres
Un remblai de seulement 20
cm condamne certains arbres
sensibles (cèdres/hêtres)
Zone de protection de l’arbre
2m
2m
couronne
Protéger l’arbre
Mise en place d’une
clôture sommaire ou
palissade provisoire
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L’emprise du système racinaire
de l’arbre dépasse l’emprise de la
couronne, il faut définir un périmètre
de protection égal au diamètre de la
couronne de l’arbre + 2 mètres.
9
le barême de l’arbre
Le barême de l’arbre est un document visant à établir la valeur financière d’un
arbre en se basant sur divers critères tels que l’âge, la taille, l’état phytosanitaire,
l’environnement et l’espèce. Il constitue un outil d’aide à la décision pour les élus mais
peut également servir d’outil réglementaire s’il fait l’objet d’une inscription au PLU ou
d’un vote au Conseil Municipal.
Estimation de la valeur de l’arbre
1- Indice selon l’espèce et la variété
L’indice correspond au prix de vente TTC dans les marchés de fourniture de la ville
pour un arbre de circonférence 14/16 cm (feuillu) ou de hauteur 150/175 cm (conifère).
2- Indice selon la situation et la valeur esthétique
Alignements
et
Groupe de 2 à 5
groupes de plus
sujets
de 5 sujets
Esthétique
Arbre isolé
Sujet
exceptionnellement
beau, au port naturel ou rare
6
5
5
Beau sujet ayant subi des
élagages
5
4
4
Sujet de qualité esthétique
moyenne
3
2
2
3- Indice selon l’état sanitaire et la vigueur
L’indice varie de 1 à 5 et traduit la valeur d’un arbre suivant qu’il soit vigoureux ou
non, en bon état phytosanitaire ou non.
Etat sanitaire / vigueur
Vigoureux
Vigueur moyenne
Peu vigoureux
Bon
5
4
3
Moyen
4
3
2
Faible
3
2
1
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10
4- Indice selon la circonférence
Circonférence du tronc (arbre isolé) ou circonférences
cumulées (cépées) en cm à 1 m du sol (mesure arrondie)
Indice
10-20
0.8
21-30
1
31-40
1.4
41-50
2
51-60
2.8
61-70
3.8
71-80
5
81-90
6.4
91-100
8
101-110
9.5
111-120
11
121-130
12.5
131-140
14
141-150
15
151-160
16
161-170
17
171-180
18
181-190
19
191-200
20
201-210
25
211-220
30
221-230
35
231-240
40
241-250
45
...Etc
Exemple de calcul avec un Erable champêtre de 55 cm de circonférence :
1- Essence : Erable, prix unitaire en 14/16 : 69.90 arrondi à 70 €
2- arbre isolé, beau sujet ayant subi des élagages : indice 5
3- état sanitaire bon, vigueur moyenne : indice 3
4- circonférence 51 à 60 cm : indice 2.8
La valeur de l’arbre est 70 x 5 x 3 x 2.8 = 2940 €
Charte Paysagère de Mérignac
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11
Estimation des dégâts causés aux arbres
Les indemnités sont calculées à partir de la valeur de l’arbre, calculée d’après le
barême précédent.
1- Blessures superficielles (entaille, écorce arrachée...)
Dans le cas de blessures superficielles, on prend en compte la largeur de la blessure
par rapport à la circonférence de l’arbre. On applique un pourcentage d’indemnité en
fonction du rapport largeur de blessure / circonférence de l’arbre :
Blessure en % de la circonférence
Indemnité en % de la valeur de l’arbre
jusqu’à 20 %
20%
21 à 25 %
25%
26 à 30 %
35%
31 à 35 %
50%
36 à 40 %
70%
41 à 49%
90%
plus de 50%
100%
Exemple de calcul avec l’Erable champêtre précédent, blessé sur 10 cm :
La valeur de l’arbre est 70 x 5 x 3 x 2.8 = 2940 €
La blessure représente une lésion de 18% de la circonférence, ce qui correspond
à une indemnité de 20% de la valeur de l’arbre, soit 529.20 €.
2- Branches arrachées, brûlées ou cassées
On se base sur le volume initial de la ramure d’un arbre pour évaluer les dégâts.
Si l’on peut procéder à une taille de rééquilibrage de la ramure, le pourcentage
d’indemnité en tiendra compte.
Mutilation de la ramure % du
volume initial
Indemnité en % de la valeur de l’arbre
jusqu’à 20 %
20%
21 à 25 %
25%
26 à 30 %
35%
31 à 35 %
50%
36 à 40 %
70%
41 à 49%
90%
plus de 50%
100%
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Mai 2012 - Fiches Outils
12
3- Arbres ébranlés ou dessouchés
A la suite d’un choc, un arbre subit des dégâts au système racinaire, ce qui peut
entraîner sa perte. On étudiera son évolution sur deux saisons de végétation : en cas
de dépérissement, l’arbre est considéré comme perdu.
pour en savoir plus
Charte de l’arbre à Nantes
Guide de gestion contractuelle de l’arbre en Hauts de Seine
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
13
Fiche outil 4
conseils pour la création,
l’aménagement et la gestion
écologiques des espaces publics
Le développement de pratiques de gestion plus respectueuses de l’environnement
conduisent à repenser l’entretien des espaces privés mais également, d’une
manière plus générale, des espaces publics, faisant la part belle au végétal :
création de noues*, gestion plus écologique des espaces publics (jardins, parcs),
réduction ou absence d’utilisation des produits chimiques... .
la flore spontanée
Traditionnellement, la gestion des espaces publics (en particulier des espaces verts)
répond à la demande des habitants pour des espaces de nature en ville. Néanmoins,
cette demande est contradictoire dans le sens où la nature telle qu’elle est voulue par
les habitants est bien souvent une nature maîtrisée par l’homme. Ainsi, les notions de
bonnes et mauvaises herbes renvoient avant tout à des préoccupations esthétiques
et sanitaires en opposition à une nature spontanée, associée à des notions de
désagréments et de manque d’entretien.
Qu’est-ce que la flore spontanée ?
La flore spontanée correspond à des plantes poussant naturellement en ville, dans les
espaces résiduels (pieds de murs, fentes entre pavés, terrain vague...), semi naturels
(parcs, jardins, cimetière...) ou naturels (boisements, bords de berge...). Ces plantes,
indésirables, sont le plus souvent éliminées.
Si à l’origine, on n’accordait que peu d’importance à cette flore (la ville étant considéré
comme un milieu peu propice au développement naturel des végétaux), aujourd’hui
des démarches sont engagées dans plusieurs grandes villes pour permettre son libre
développement et également limiter les impacts négatifs sur l’environnement.
Pourquoi favoriser une flore spontanée ?
La France est l’un des premiers pays européens utilisateurs de produits
phytosanitaires*. Si leur utilisation répond à des préoccupations esthétiques face
aux «mauvaises herbes», cela a également des conséquences sur l’environnement :
érosion, pollution des sols, baisse de la biodiversité... De plus en plus de collectivités comme Mérignac mettent en place des programmes «Zéro Phyto» visant à
réduire partiellement voire complètement l’utilisation des produits phytosanitaires, afin
de diminuer les risques de pollution sur l’environnement. D’une manière générale,
cette gestion vise à réduire l’impact sur l’environnement, à améliorer la qualité de la
biodiversité et dans le même temps à faire des économies en termes de ressources
naturelles, humaines ou financières (cf fiche 20 sur «la gestion différenciée»).
*voir glossaire
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
14
Comment favoriser le développement d’une flore spontanée ?
La flore spontanée se développe dans un milieu peu propice mais la ville offre
néanmoins des habitats diversifiés : fentes entre les pavés, espaces laissés libres au
pied des arbres, pans de murs, toits, pieds de murs, jardins (privés ou publics), parcs,
cimetières, boisements, berges de ruisseaux, terrains en friches ... .
Des programmes plus respectueux de l’environnement peuvent être mis en place
par les collectivités afin de limiter les impacts négatifs (cf fiche 20 sur la gestion
différenciée). De même, les particuliers peuvent adapter ces méthodes alternatives
dans leur jardin privé (cf. fiche 5) afin de favoriser la flore locale.
des outils de sensibilisation et de connaissance
Les grandes villes se lancent de plus en plus dans des campagnes de sensibilisation
à la flore urbaine afin de changer la perception des habitants sur ces espèces
spontanées, souvent considérées comme indésirables.
Des organismes techniques (comme Plante et Cité) ont également lancé des
programmes d’étude sur l’acceptation de cette flore spontanée. En 2011, un
programme de connaissance des plantes urbaines a été lancé, le programme
«Sauvages de ma rue». Sur le mode de la participation citoyenne, il implique les
habitants dans le développement d’un outil de connaissance et de valorisation de
cette flore spontanée.
le coefficient de biotope surface
Il existe des outils permettant d’assurer un taux de végétalisation minimal dans tout
projet. L’utilisation d’un tel outil permet d’instaurer une norme «écologique» à l’échelle
de la parcelle qui favorisera la biodiversité en compensant l’artificialisation des sols : il
s’agit du Coefficient de Biotope par Surface (CBS), calculé par le rapport de la surface
éco-aménageable sur la surface totale de la parcelle. Ce coefficient est variable en
fonction des zones urbaines, des projets et de leurs caractéristiques propres (densité
de construction, projet de réhabilitation ou construction neuve, usages futurs...).
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
15
On attribue les valeurs écologiques suivantes :
Type de surface
surfaces imperméables
Coefficient de valeur
écologique par m² de surface
0
surfaces imperméables infiltrées
0.2
surfaces semi imperméables
0.3
surfaces semi ouvertes mixtes (avec végétation)
0.5
espaces verts sur dalle en rez-de-chaussée /
garage souterrain (moins de 80 cm de terre
végétale)
0.5
verdissement de la façade
0.5
toit végétalisé
0.7
espaces verts sur dalles à l’étage (80 cm de terre
végétale minimum)
0.7
espaces verts en pleine terre
1
Dans le cadre d’un projet, on peut ainsi comparer le CBS projeté et le CBS réglementaire
et l’ajuster si nécessaire :
Projet d’habitation avec espaces extérieurs sur une surface de parcelle totale de 500
m².
Calcul du CBS des espaces extérieurs :
150 m² asphalte
x 0.0 = 0
60 m² cailloutis avec pelouse
x 0.5 = 30
5 m² sol nu (plantations de 5 arbres)
x 1.0 = 5
= 35 m² soit un CBS de (35 / 500) = 0.07
D’un point de vue réglementaire, un coefficient peut être fixé dans le Plan Local
d’Urbanisme (variable suivant les différentes zones urbaines) : il sera ainsi imposé à
tous les projets afin de garantir un cadre de vie de qualité.
Charte Paysagère de Mérignac
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16
état actuel
Zones d’activités
mise en valeur possible
avec un minimum de modifications
réserver un espace pour
le piéton et les circulations
douces (vélos-piétons)
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
diminuer l’impact diversifier les plantations et
visuel des
favoriser la flore spontanée
transformer les
parkings
pour créer un corridor
fossés en noues
écologique*
17
Voirie double avec noue centrale - circulations piétonnes avec séparation végétale
Voirie double centrale avec noue et alignements d’arbres en bordures ou en bosquets
Voirie unique avec circulation piétonne et noue
pour en savoir plus
Travaux de Plante et Cité sur la flore spontanée : dossier Acceptaflore, 2011.
«Sauvages de ma rue», programme participatif national de connaissance de la flore
spontanée: www.sauvagesdemarue.mnhn.fr
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18
Fiche outil 5
exemples d’aménagements écologiques
des espaces privés
Les mauvaises pratiques de gestion des espaces verts ou délaissés, de certains
privés ou industriels sont souvent dues à une méconnaissance plutôt qu’à des
négligences. La distribution d’un guide pédagogique sur les principes clefs de la
gestion différenciée* est un outil parmi d’autres qui permettrait de sensibiliser et
d’améliorer la gestion de nombreux espaces privés.
Ce guide pédagogique pourrait être distribué aux habitants et industriels et dans le
cadre de projets d’aménagement.
Il pourrait notamment comporter :
• Une liste d’espèces arborées, arbustives et éventuellement herbacées à privilégier
(voir fiche n°1),
• Une liste d’espèces arborées, arbustives et herbacées à éviter (voir fiche n°2),
• Des conseils de gestion des espaces enherbés (fauche tardive…),
• Des conseils de plantation et d’entretien des haies,
• Des conseils pour la création de points d’eau,
• Des conseils pour l’utilisation de solutions alternatives à l’utilisation de produits
phytosanitaires et d’engrais chimiques,
• Des conseils pour l’utilisation de solutions alternatives au désherbage chimique,
• Des conseils pour l’économie d’eau,
• Plus spécifiquement pour les industriels, une meilleure intégration des
espaces délaissés dans la trame verte* (parking, bassins de rétention, limites de
propriétés…).
Sont présentés ici quelques exemples d’aménagement écologique d’espaces privés.
Aménagement d’un bassin de rétention
des eaux de pluie en mare écologique
cf. fiche n°14
création d’une mare écologique
Aujourd’hui, s’il est important de conserver en état les dernières mares municipales
et privées, il est aussi indispensable d’en créer de nouvelles, afin de maintenir des
continuités écologiques pour que les animaux et végétaux puissent se maintenir.
En effet, au-delà de leur faible nombre, le caractère isolé de la plupart d’entre elles
entraîne la perte ou la fragilisation des populations existantes, qui ne peuvent plus
exercer d’échanges avec les autres milieux humides.
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
19
Conseils techniques :
Une mare est un point d’eau de
3 à 300 m² atteignant 0,5 à 2 m
de profondeur avec des pentes
douces (5 à 10 % dans l’idéal) ou
en escalier. Mettre en place une bâche
pour l’étanchéité si le sol est trop poreux
ou s’il y a impossibilité de poser une
couche d’argile. Toutefois, une mare qui
s’assèche en été accueille également
un écosystème original avec d’autres
espèces qui ne peuvent vivre que dans
des mares temporaires.
Même un mini-point d’eau de 1 m
sur 2 m et de 50 cm de profondeur
jouera aussi un rôle écologique
intéressant.
Les
contraintes
nécessaires pour choisir un emplacement
deviennent alors beaucoup plus souples.
Il faut donc favoriser la multiplication de
ce type de mini-mare car, du point de
vue écologique, il est nettement plus
utile d’avoir de nombreux petits points
d’eau, que de créer une à deux mares
de grandes tailles.
0.5 à 2 m
5 à 10%
ou escaliers
Une mare est un point d’eau de 3 à 300 m²
Il est conseillé de ne
pratiquer
aucune implantation d’espèces,
ni végétale ni animale, cela diminue
toujours la biodiversité et augmente
le risque d’introduction d’espèces
invasives. En général, en une ou
deux années, de nombreux végétaux
spontanés colonisent largement les
mares.
Eviter la terre végétale trop riche et
qui nécessitera plus d’entretien de la
mare. Le sable et l’argile donnent des
eaux plus claires. Une eau trouble n’est
toutefois pas révélatrice d’un manque
de qualité écologique de la mare.
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
Créer un «réseau» de mares
reliées à des espaces verts
Préférer un lieu présentant une
connexion telle qu’une haie, un
bosquet, une bande enherbée afin
que les animaux puissent rejoindre la
mare puis la quitter pour coloniser de
nouveaux milieux.
Eventuellement recouvrir le fond de
la mare d’argile et/ou de sable, et/
ou de gravier, voire de grosses pierres
plates qui serviront d’abris à la faune.
Eviter l’introduction de poissons
car l’écosystème « mare » est trop
petit pour que la présence de poissons
permette un réel développement des
invertébrés et amphibiens.
20
Plantation d’une haie
Les haies représentent des corridors écologiques majeurs et permettent souvent
une meilleure intégration paysagère des bâtiments (s’appuyer sur les documents du
Projet de la charte paysagère pour savoir où les développer). En secteur privé, elles
peuvent être plantées de manière à délimiter la propriété, les différentes unités : bâti,
parking, jardin etc.
Conseils techniques :
Planter des essences locales et
éviter les essences exotiques et
envahissantes (voir fiches 1 et 2). En effet,
la plupart des insectes, par exemple, ne
se nourrissent que de certains végétaux
présents à l’état naturel.
Varier si possible les essences
arbustives et les essences de
hautes tiges selon, par exemple,
la séquence de plantation suivante
: 1 essence haute tige, 10 essences
arbustives etc. Si l’espace le permet
préférer une haie double.
Réaliser des tailles respectueuses de l’environnement :
• Eviter les tailles qui gagnent chaque année quelques centimètres sur la haie,
réduisant sa qualité écologique.
• Eviter la taille par le dessus. Elle diminue l’intérêt de la haie. S’il n’y a pas de
problèmes de visibilité ou de fils électriques, cette taille peut être supprimée.
• Eviter les tailles avec une épareuse* qui occasionne de nombreuses blessures aux
arbres, favorisant notamment le développement de maladies.
Haute-tige persistante*
Haute-tige caduque*
Haute-tige caduque
Pour un aspect naturel, préférer une haie libre
Les essences présentes (Cf. fiche n°1) doivent être
choisies en fonction du rôle souhaité de la haie :
- écran visuel (haie dense, feuillage permanent ...)
- brise vent (feuillage semi perméable et permanent,
haie haute...)
- ornemental (haie diversifiée, feuillage colorée, floraison
abondante)
- mellifère (essences florifères et/ou fruitières)
- défensive (haie dense, peu perméable, utilisation
d’essences épineuses ...).
Association d’essences dans une haie
De plus afin d’avoir un intérêt paysager de la haie, alterner des essences intéressantes pour
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
21
leur feuillage, leur floraison ou leur fructification. Si la haie a un rôle occultant, on peut alterner
des essences perdant ou non leurs feuilles (parmi la liste fournie sur la fiche-outil n°1).
La haie permet également d’intégrer les bâtiments à la trame et de créer des cadrages
dévoilant des vues choisies sur l’espace privé (enseigne commerciale par exemple) tout en
limitant les vues peu qualitatives.
transformer des pelouses en prairies naturelles
La mise en place de cette mesure nécessite la création de zonage allant du gazon
ras à la zone sauvage, en passant par la prairie et les différentes hauteurs de coupe.
Une zone très fréquentée sera maintenue en pelouse rase, mais un gazon peu ou
pas fréquenté pourra être tondu plus haut, moins souvent, voire laissé en prairie et
fauché une à deux fois par an.
Conseils techniques :
Le seul fait de passer à une hauteur
de coupe de 8 cm aura par exemple
un impact déjà intéressant sur la
diversité végétale, mais surtout sur la
présence d’insectes et autres invertébrés.
La meilleure période de fauche,
pour le respect de la faune et de la flore,
se situe entre la fin août et la fin
novembre.
Les déchets de tonte et de fauche
doivent être exportés. Cela limite
l’enrichissement du sol ce qui retarde la
pousse et donc l’entretien nécessaire.
Cela favorise également une flore plus
originale. Les résidus peuvent être étalés
au pied des massifs et des haies afin
de maintenir l’humidité et de réduire les
arrosages.
Concernant le choix des espèces
herbacées à implanter, la méthode la plus
simple et la plus efficace écologiquement
est de laisser libre cours aux
espèces locales.
Charte Paysagère de Mérignac
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Tonte différenciée sur une prairie
22
Fiche outil 6
moyens de sensibilisation
et d’information des acteurs privés
D’une manière générale, deux principes permettent de sensibiliser et d’informer
efficacement la population sur les problèmes environnementaux :
• la communication et la concertation
• la diversification des moyens de communication
communication et sensibilisation
La communication est utile à plusieurs titres.
Elle est un élément fédérateur apprécié du public. Connaître le patrimoine naturel
local, les efforts environnementaux réalisés par la municipalité, observer les
évolutions de ce patrimoine au fil des saisons et au fil des années sont des initiatives
de plus en plus appréciées par les habitants.
Cette communication a un rôle
pédagogique très intéressant en terme
d’éducation à l’environnement. En effet,
rien n’est plus pédagogique pour les
scolaires comme pour le grand public, que
de suivre la démarche de diagnostic mise
en place par la municipalité. Sont alors
appliquées concrètement les notions
de logique d’acteurs, les différentes
menaces qui pèsent sur un patrimoine
et de nombreuses notions élémentaires
d’écologie. Chacun pourra ainsi
s’approprier ces notions et cette
expérience concrète, afin d’agir à
son niveau.
Une bonne communication permet
également d’expliquer et de faire
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Mai 2012 - Fiches Outils
comprendre certains choix. A titre
d’exemple, un espace de hautes herbes
peut être perçu comme un espace
délaissé et négligé. En expliquant l’intérêt
des fauches tardives pour la faune et la
flore, cet espace sera apprécié par la
population et perçu comme un milieu
champêtre agréable où pousseront
graminées et coquelicots.
En parallèle des actions de gestion,
une démarche d’apprentissage
collectif,
une
réelle
émulation
écologique et paysagère sur la commune
peuvent donc vraiment se mettre en
place, tout en valorisant le travail de la
municipalité.
23
diversification des moyens de communication
Parmi les différents moyens de communication, les exemples suivants peuvent être
cités :
Inauguration et lancement des Diffusion des actions et des
projets sur les espaces verts ou informations dans les bulletins
naturels. Ils permettent d’officialiser, de municipaux, sur le site Internet de la
valoriser et d’expliquer les actions et les
choix environnementaux.
commune ... .
Création de panneaux explicatifs, Création de guides de bonnes
de sentiers de découvertes, de pratiques à distribuer à la population et
dépliants au droit des sites remarquables aux industriels. Ces guides peuvent être
ou fréquentés par le public.
distribués préalablement lors des permis
de construire, par exemple, ou intégrés
au règlement de quartier.
Campagnes de conseil jardinage Création d’un potager collectif
bio, lieu pédagogique, écologique et
auprès des particuliers (articles réguliers
dans le bulletin municipal, campagnes
d’animations sur le thème des jardins
et de la nature, création de groupes
d’échanges…).
Charte Paysagère de Mérignac
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de lien social intergénérationnel.
Création de jardins partagés,
où les particuliers échangent leurs
connaissances entre eux.
24
Fiche outil 7
Organiser une veille des opérations
foncières des secteurs agricoles
et forestiers
Certains agriculteurs ont des difficultés actuellement à trouver des terres agricoles
pour mener à bien leur projet. De plus, les secteurs agricoles en zone périurbaine
sont actuellement très recherchés car ils permettent de diminuer les coûts de
transport et favorisent les filières courtes de distribution voire les ventes directes. A
ce titre, les parcelles agricoles de la commune de Mérignac constituent des secteurs
privilégiés.
Ainsi, la création d’un « observatoire du foncier » sur la commune permettrait de
faciliter le suivi des transactions foncières pour les agriculteurs, avoir une meilleure
connaissance du territoire, repérer en amont les projets d’aménagement pouvant
menacer les trames vertes.
un observatoire du foncier
Cet observatoire du foncier pourra être dirigé soit par un service de la commune soit
par une association spécifique. Il aurait pour objectifs de :
Mettre en relation l’ensemble
des acteurs concernés (Conseil
Général de la Gironde, Communauté
Urbaine de Bordeaux, SAFER, CNASEA,
agriculteurs)
Créer un centre de recueil des
données et une base de données
SIG :
• Le Centre National pour l’Aménagement
des
Structures
des
Exploitations
Agricoles (CNASEA) : "répertoire départinstallation";
• La Société d’Aménagement Foncier et
d’Etablissement Rural (SAFER) :
- recueil de "promesses de vente" dans le
cadre de son pouvoir de préemption en zone
péri-urbaine instauré par la loi n° 2005-157
du 23 février 2005 relative au Développement
des Territoires Ruraux (DTR),
- données recueillies par l'intermédiaire des
notaires ;
• Les agriculteurs : perspective d'avenir,
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
projet, recherche de terre...;
• Les notaires;
• La Préfecture : évolution du prix des
domaines ;
• Le système d’information géographique
serait un véritable outil d’aide à la décision
et pourrait être constitué des champs
suivants : exploitations à reprendre,
promesses de vente, regroupements
de parcelles, échanges à l’amiable
et remembrement, changements de
propriétaires/locataires,
changements
d’utilisation des terres, prix de vente,
typologie des vendeurs/acquéreurs…).
Créer un lieu d’échange et faciliter
l’accès à ces données au public et
notamment aux agriculteurs;
• Consultation des données de façon libre
ou sur rendez-vous,
• Edition d’un bulletin trimestriel sur les
principales modifications du territoire
adressé aux agriculteurs intéressés.
25
A plus ou moins long terme la
structure créée pourrait avoir des
compétences élargies :
garantir une image aux produits issus
des exploitants adhérents : qualité des
produits, respect de l’environnement etc.
• Intermédiaires financiers entre les
locataires et les propriétaires
• Information et conseil aux agriculteurs
• Accompagnement à la demande d’aide
• Favoriser l’adhésion des propriétaires
à la charte paysagère de manière à
Outil SIG (Système d’Information Géographique) du Forum des Marais Atlantiques
pour en savoir plus
Le Forum des Marais Atlantiques dispose d’une bonne expérience dans le
domaine du suivi du foncier et a déjà mis en place un outil informatique.
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
26
Fiche outil 8
mesures écologiques applicables
par les agriculteurs
Aujourd’hui, les agriculteurs sont soumis à diverses contraintes liées notamment à
la mécanisation de l’activité ou à la nécessité d’obtention de bons rendements, ce
qui limite les possibilités d’aménagements écologiques des exploitations.
De plus, pour les agriculteurs concernés, la PAC (Politique Agricole Commune)
définit certaines mesures environnementales à appliquer.
Ainsi, la PAC a déterminé trois domaines d’actions prioritaires pour protéger et
renforcer le patrimoine rural de l’Union européenne :
• biodiversité, préservation et développement des systèmes agricoles et sylvicoles
«naturels» et des paysages agricoles traditionnels;
• gestion et exploitation de l’eau;
• lutte contre le changement climatique.
La PAC garantit la compatibilité de la réglementation agricole avec les exigences
environnementales et s’assure que les mesures adoptées protègent les espaces
naturels et promeuvent le développement des pratiques agricoles respectueuses de
l’environnement. Elle encourage les exploitants agricoles à poursuivre leurs efforts
pour entretenir l’espace naturel et protéger l’environnement.
À cet effet, la PAC:
• fait porter en priorité l’aide au développement rural sur la promotion des pratiques
agricoles respectueuses de l’environnement (programmes agro-environnementaux,
par exemple);
• veille à une meilleure application de la législation environnementale par des
sanctions imposées aux agriculteurs contrevenant aux règles (réduction des aides
financières au titre de la PAC).
Ainsi, malgré les contraintes et les mesures réglementaires existantes, des préconisations
d’aménagement et de gestion supplémentaires peuvent être proposées :
PLAntation de haies
En milieu agricole, les haies peuvent être plantées afin de délimiter les parcelles,
en bordure de fossés et cours d’eau, pour isoler certains secteurs (bâtiments…).
L’intérêt des haies pour la biodiversité et pour les activités agricoles est détaillé
dans la fiche 15 « La haie dans le paysage ».
Charte Paysagère de Mérignac
Mai 2012 - Fiches Outils
27
bandes enherbées
Ces zones herbacées peuvent être implantées à l’interface des zones cultivées
et des milieux naturels (bois, haies, cours d’eau). Elles constituent des milieux
propices à l’installation de la faune et la flore sauvages. Elles présentent de
nombreux intérêts.
> Pour les sols, les eaux et les cultures
Ces zones tampons retiennent les substances lessivées utilisées pour la culture,
limitent l’érosion dans les zones de forte pente et abritent la faune auxiliaire des
cultures.
> Pour la biodiversité
Ce sont des zones de refuge pour les insectes et les petits mammifères, elles
constituent un réservoir alimentaire pour les oiseaux et abritent ceux qui nichent au
sol. Ce sont également des zones favorables à la diversité végétale.
> Pour les paysages
Elles créent des liens entre le milieu naturel et les cultures, surtout en période de
floraison. Leur intérêt est encore amélioré si elles sont associées à des haies et si
elles bénéficient d’une gestion en fauche tardive (à partir de juillet).
Bande enherbée en limite d’une parcelle de maïs
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Mai 2012 - Fiches Outils
28
arbres isolés et pré-vergers
Les arbres isolés ont progressivement disparu du paysage agricole en raison de
la mécanisation et de la recherche d’une plus grande rentabilité. Toutefois, les
avantages qu’ils procurent aussi bien d’un point de vue écologique qu’agricole,
favorisent aujourd’hui leur retour.
Avantages écologiques :
Ils constituent des relais entre les différentes zones naturelles d’un site et permettent
un meilleur déplacement de la faune et de la flore (trame verte) ;
Ils fournissent gîte et nourriture à une faune très diverse : oiseaux, mais aussi petits
mammifères et insectes (hyménoptères, coccinelles…). Leur vieillissement, et avec
lui l’apparition de cavités, élargit encore davantage le panel des espèces présentes,
notamment cavernicoles (chevêche d’Athena, mésanges, chauves-souris…) ;
Ils servent de postes d’observation aux rapaces (buses variables, faucons crécerelles,
hiboux moyens-ducs...) et de reposoir pour des espèces en migration (pinsons du
Nord) ;
Comme tout végétal, ils améliorent la qualité de l’air et leurs racines aident à lutter
contre l’érosion en fixant les sols. Ces arbres contribuent, dans la même mesure que
les haies, à la préservation de la qualité de l’air, de l’eau et des sols
Avantages pour les productions :
- Ombrage pour les animaux,
- Abri et/ou relais pour les auxiliaires de culture.
Autres avantages :
- Mise en valeur du paysage,
- Production de bois de chauffage ou de bois d’œuvre
- Autres productions : noix, fruits...
- Stockage de carbone atmosphérique.
Pour aller plus loin, l’agroforesterie consiste à réaliser, sur une même parcelle, une
production agricole annuelle (culture, pâture) et une production différée à plus ou
moins long terme par les arbres (bois, production fruitière…).
En plus de la diversification de l’activité agricole, les avantages cités précédemment
sont également valables.
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Pose d’un feutre végétal avant plantation
Plantation des sujets d’une haie
Arbres isolés
Arbre isolé
autres mesures
La diminution des pressions de fauche et de pâture ainsi que la réduction de
l’utilisation des produits phytosanitaires sont également des mesures majeures
en faveur de la biodiversité.
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Fiche outil 9
Principes de création et
d’entretien écologiques des fossés
Le fossé est un milieu complémentaire des prairies environnantes. Il accueille une
faune et une flore aquatiques, parfois extrêmement riches.
Sans entretien, un comblement progressif des fossés est observé conduisant à
des problématiques d’ordre hydraulique (stagnation des eaux, débordement…) et
écologique (diminution progressive des végétations aquatiques et envahissement
par la végétation des berges par exemple).
La « survie » du fossé nécessite donc un entretien régulier. De plus, un fossé
récemment curé n’abrite pas la même flore et la même faune qu’un autre
quasiment comblé. Les deux sont complémentaires.
respecter quelques règles simples
Dans un souci de prise en compte du bon fonctionnement hydraulique et de la
diversité biologique, les actions d’entretien doivent être menées en respectant
quelques règles simples.
Etablir
un
programme
d’intervention pluriannuel
En effet, l’ensemble des fossés d’un
même secteur ne doit pas être curé
la même année. Une rotation sur trois
années peut par exemple être réalisée.
Cette fréquence pouvant être ajustée en
fonction de la vitesse de comblement des
fossés.
Cette méthodologie permet de conserver
l’ensemble des espèces présentes, les
fossés non curés servant de zones de
refuge et permettant, après travaux, la
recolonisation des secteurs curés.
Intervenir à partir du mois d’août
Après cette date, la majorité des espèces
animales et végétales ont accompli leur
cycle de reproduction et se trouvent sous
des formes plus résistantes. De plus,
toute intervention précoce a tendance à
stimuler la pousse de la végétation, les
effets sont donc de plus courte durée.
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Entretenir une berge sur deux
Pour les fossés les plus larges (> 1,5
m) et dans le cas de fauche annuelle
des berges, cette recommandation
permet de maintenir un biotope favorable
(pour l’entomofaune* et l’avifaune*
principalement).
Ne pas surcreuser
Il convient de respecter le principe
«vieux fond, vieux bord», c'est-à-dire
de conserver le calibre initial du fossé
aussi bien dans sa largeur que dans sa
profondeur.
Limiter le piétinement des berges
Le maintien de la végétation permet
d’éviter l’érosion des berges, mais aussi
la préservation d’un habitat important
pour les animaux aquatiques. Dans les
secteurs pâturés, l’aménagement de
descentes permet, par exemple, de lutter
contre la fragilisation des berges.
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Régaler les boues de curage ou
évacuer les produits
Le régalage* des produits de curage
permet d’éviter la formation d’un
bourrelet trop important. Afin d’éviter la
colonisation par des espèces indésirables
(rumex, chardons,…), il peut être
recommandé d’ensemencer ces boues
Curage excessif
avec des espèces prairiales (seulement
si l’apparition d’espèces indésirables est
constatée).
En cas d’évacuation des produits, il
conviendra au préalable de les laisser
pendant plusieurs jours en bord de fossés
pour permettre à la faune aquatique
piégée de rejoindre son milieu.
Curage excessif
entretien et loi sur l’eau...
De la même manière que pour les cours d’eau, la collectivité peut choisir de prendre
en charge ces travaux sur le domaine privé. Elle peut intervenir avec autorisation des
propriétaires ou après que les travaux aient été déclarés d’intérêt général par arrêté
préfectoral. Cette déclaration autorise la collectivité à intervenir sur des parcelles
privées pour entretenir et restaurer la végétation.
Cette solution s’avère la plus efficace afin d’assurer une gestion cohérente,
coordonnée et écologique de l’ensemble du réseau de fossés.
Le curage des fossés peut être soumis à la Loi sur l’Eau, notamment en vertu des
rubriques suivantes :
3.1.2.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil
en long ou le profil en travers du lit mineur d'un cours d'eau, ou conduisant à la
dérivation d'un cours d'eau :
1° Sur une longueur de cours d'eau supérieure ou égale à 100 m (A) ;
2° Sur une longueur de cours d'eau inférieure à 100 m (D).
3.1.5.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d'un cours
d'eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones
d'alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens :
1° Destruction de plus de 200 m² de frayères (A) ;
2° Dans les autres cas (D).
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3.2.1.0. Entretien de cours d'eau ou
de canaux, le volume des sédiments
extraits étant au cours d'une année :
1° Supérieur à 2 000 m³ (A) ;
2° Inférieur ou égal à 2 000 m³ dont
la teneur des sédiments extraits est
supérieure ou égale au niveau de
référence S1 (A) ;
3° Inférieur ou égal à 2 000 m³ dont
la teneur des sédiments extraits est
inférieure au niveau de référence S1 (D).
L'autorisation est valable pour une
durée qui ne peut être supérieure à dix
ans. L'autorisation prend également en
compte les éventuels sous-produits et
leur devenir.
Le lit mineur d'un cours d'eau est
l'espace recouvert par les eaux coulant à
pleins bords avant débordement. Selon
la Loi sur l’eau, les fossés présentant
des traces de vie aquatique et/ou
répertoriés sur les cartes IGN sont
considérés comme des cours d’eau.
pour en savoir plus
En cas de doute sur la légalité des travaux, la Police de l’Eau doit être contactée pour
avis :
DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer)
Service Nature Eau et Risque
Cité administrative
Boite n°90
Rue Jules Ferry
33090 Bordeaux cedex
Tel : 05 56 24 83 41
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