Sebastian Moreno-Vacca (Plate-forme maison passive) « Arrêter d’hypothéquer les bâtiments » A Important : la méticulosité Autres constats incontournables : « Notre parc immobilier est vieux et le nous rénovons très peu. Sur près de 5 millions de bâtiments que compte la Belgique, un peu plus de 900 000 seulement datent de moins de 30 ans. Par contre, la surface au sol des logements est plus importante chez nous que chez nos voisins »SRXUVXLWO¶DUFKLWHFWH.'DQVFHVFRQGLWLRQV VRQ FUHGR SRXU HQWUHSUHQGUH HI¿FDFHPHQW OH WUDYDLO GH UpQRYDWLRQLVRODWLRQ HVW OH VXLYDQW « Il faut tout d’abord engager quelqu’un qui est compétent et qui a une vision globale pour proposer des scénarios pouvant progressivement amener les immeubles jusqu’au standard passif, mais en y allant bien sûr par étapes. Ce qui permet de faire évoluer le bâtiment au fur et à mesure du temps et des moyens des propriétaires. Ce qu’il faut surtout éviter, c’est d’hypothéquer les bâtiments existants en faisant mal ou à moitié le travail d’isolation. » 3RXUFHWDUFKLWHFWHSDVVLRQQpO¶DEVHQFHGHUpHOOH IRUPDWLRQGHVHQWUHSULVHVDX[PpWLHUVGHO¶LVRODWLRQ ELHQFRQoXHSHXWrWUHGpSDVVpHSDU«OHWUDYDLOj IDLUH HW SDU GHV FRQWU{OHV H[LJHDQWV « Une entreprise capable de bien réaliser les métiers du bâtiment peut faire du passif, pourvu qu’elle respecte les critères de base – l’étanchéité à l’air, la ventilaWLRQXQHpSDLVVHXUVXI¿VDQWHGHODFRXFKHG¶LVRODQW – et, surtout, qu’elle soit méticuleuse dans le travail. &RPPHO¶pYROXWLRQGHODOpJLVODWLRQREOLJHHQ¿QOHV architectes à s’intéresser à ce que l’on appelle la performance énergétique des bâtiments (PEB), les choses devraient rapidement évoluer. » 'RUpQDYDQW LO V¶DJLUD HQ HIIHW GH FDOFXOHU FH TXH O¶RQDSSHOOHOH©QLYHDX(ªG¶XQEkWLPHQWTXLUHSUpVHQWH OD FRQVRPPDWLRQ pQHUJpWLTXH JOREDOH &HOOHFLGpSHQGGXGHJUpG¶LVRODWLRQELHQVUPDLV DXVVLGHODYHQWLODWLRQGXFKDXIIDJHGHO¶pFODLUDJH GHODFOLPDWLVDWLRQHWGXPRGHGHSURGXFWLRQG¶HDX FKDXGH (Q OLPLWDQW OH QLYHDX ( DXWRULVp SRXU OHV QRXYHDX[ EkWLPHQWV OHV SRXYRLUV SXEOLFV YHXOHQW HQDPpOLRUHUOHVSHUIRUPDQFHV3RXUV¶DVVXUHUTX¶LO HQHVWELHQDLQVLjOD¿QGHVWUDYDX[GHVFRQWU{OHV VHURQW SURJUHVVLYHPHQW UpDOLVpV GRQW OD WKHUPRJUDSKLH GX EkWLPHQW HW OH WHVW G¶pWDQFKpLWp j O¶DLU 'XUpVXOWDWGHFHVFRQWU{OHVGpSHQGURQWO¶RFWURLGHV SULPHV pYHQWXHOOHV« RX GHV DPHQGHV SRXU QRQ UHVSHFWGHODOpJLVODWLRQHQYLJXHXU/¶REMHFWLIpWDQW G¶DEDLVVHU SURJUHVVLYHPHQW OH QLYHDX ( 3RXU OHV EkWLPHQWVQHXIVRXTXLIRQWO¶REMHWG¶LPSRUWDQWHVUpQRYDWLRQVODPHVXUHHVWGpMjHIIHFWLYHj%UX[HOOHV ROHQLYHDX(HVWGHHWHQ)ODQGUHQLYHDX( &HWWHH[LJHQFHHQWUHUDHQYLJXHXUSOXVWDUGHQ :DOORQLH,OIDXWVDYRLUTXHOHQLYHDX(GHFHUWDLQHV PDLVRQVSDVVLYHVSHXWDWWHLQGUHFHTXLGRQQH XQHLGpHGHVSHUIRUPDQFHVSRVVLEOHVjO¶DYHQLU Redonner ses lettres de noblesse au secteur « En Belgique, quand quelqu’un entend qu’un voisin a obtenu une prime intéressante, il la veut aussi », FRQVWDWH6HEDVWLDQ0RUHQR9DFFD&¶HVWHQWDEODQW VXU FH SKpQRPqQH TXH OH FRQFRXUV © %kWLPHQWV H[HPSODLUHV ª D pWp ODQFp j %UX[HOOHV /H FKRL[ G¶DLGHUFHX[TXLYHXOHQWDYDQFHUDSHUPLVG¶HQJHQGUHUXQUpHOHIIHWG¶HQWUDvQHPHQW8QWLHUVGHVSHUPLVGpOLYUpVVXUXQHSpULRGHGHGHX[DQVVRLWXQH VXSHU¿FLHGHP2GRQQHQWDXMRXUG¶KXLGURLW DX[ SULPHV UpVHUYpHV DX[ EkWLPHQWV EDVVH pQHUJLHV¶LOV¶DJLWG¶XQHUpQRYDWLRQRXSDVVLIVV¶LOV¶DJLW G¶XQHFRQVWUXFWLRQQHXYH&HTXLSHXWIDLUHPRQWHU OHVSULPHVMXVTX¶jHXURVHWSOXV(lire également en pages suivantes). « Certes, on constate que les entreprises n’étaient pas préparées à réaliser ces travaux. Mais comme la demande est là, elles les font par la force des choses. La rénovation poussée des logements permet de redonner ses lettres de noblesse au secteur du bâtiment. » $ SDUWLU GH j %UX[HOOHV WRXV OHV SHUPLV GH UpQRYDWLRQ GHV ORJHPHQWV GHYURQW VDWLVIDLUH DX[ QRUPHV EDVVH pQHUJLH WDQGLV TXH OHV ORJHPHQWV QHXIVGHYURQWSRXUOHXUSDUWrWUHSDVVLIV(Q5pJLRQ ZDOORQQHFHVQRUPHVVHURQWHQYLJXHXUjSDUWLUGH 4XDQGRQYRXVGLVDLWTX¶LO\DYDLWOjXQYpULWDEOHJLVHPHQWG¶pQHUJLHQ $0$UFKLWHFWHV GPLQLVWUDWHXU GH OD 3ODWHIRUPH PDLVRQ SDVVLYH HW IRQGDWHXU GX EXUHDX G¶DUFKLWHFWXUH$06HEDVWLDQ0RUHQR9DFFDDYDQFH TXHOTXHVGRQQpHVVWDWLVWLTXHVGHEDVHSRXUELHQ IDLUHFRPSUHQGUHRHQHVWSUpFLVpPHQWQRWUHSDWULPRLQHEkWL « La Belgique est l’un des pays où les bâtiments sont parmi les moins isolés en Europe,H[SOLTXHWLO. Il faut savoir que, jusqu’à présent, il y avait très peu de contrôles sur le travail d’isolation. Il m’est arrivé, par exemple, de rencontrer quelqu’un qui a fait construire sa maison et qui n’a jamais discuté d’isolation avec son architecte. » Le bureau d’architecture A2M a réalisé la rénovation de cet immeuble de bureaux pour la Régie foncière de la ville de Bruxelles. Naguère occupé par la firme L’Oréal, ce bâtiment situé en plein centre-ville et mal orienté compte aujourd’hui 25 appartements, dont 17 dans la catégorie « basse énergie ». Le travail de rénovation a duré sept ans et a été terminé en 2009. « C’est en travaillant d’abord et surtout sur l’isolation de l’enveloppe du bâtiment que l’on est parvenu à descendre la consommation d’énergie, explique Sebastian Moreno-Vacca. En cours de chantier, afin d’obtenir une prime basse énergie de 151 000 euros, nous avons encore amélioré les performances du bâtiment. Aujourd’hui, l’immeuble étanche à l’air est équipé d’une ventilation mécanique contrôlée. Des châssis super isolants ont été installés, toutes les façades et le sol sont isolés et 20 cm de cellulose ont été insufflés dans le toit. Si bien que le gain en chauffage pour les locataires est de 73 % par rapport à une rénovation standard. » Voici, partie par partie, de quelle manière ce bâtiment devrait évoluer. Projet de rénovation d’un bâtiment en cinq logements très basse énergie pour la commune d’Evere. D’une surface de 612 m2, cet immeuble datant de 1853 et aujourd’hui en chantier devrait connaître une évolution qualitative, faisant passer le coût du chauffage de quelque 10 800 euros par an actuellement à moins de 800 euros. [imagine 78] mars & avril 2010 13