LA MISE EN PLACE DES RÉQUISITIONS DE MAIN D`OEUVRE

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LA MISE EN PLACE DES RÉQUISITIONS DE MAIN D'OEUVRE
L'Allemagne nazie a un énorme besoin de main d'oeuvre pour alimenter l'effort de guerre et recherche
notamment des ouvriers spécialisés pour l'industrie.
Octobre 1940 : Les premiers bureaux d'embauche sont ouverts en France pour recruter des travailleurs volontaires,
hommes ou femmes. Ces travailleurs signent un contrat de travail et partent pour une durée déterminée en Allemagne (6
mois ou un an). En dépit d'une intense propagande, il y aurait eu seulement 150.000 volontaires partis de France, bien moins
que ce que souhaitent les autorités d'Occupation.
21 mars 1942 : Le S.S. Fritz SAUCKEL devient le plénipotentiaire général pour l'emploi de la main d'œuvre dans les
territoires occupés. Il exige du Régime de Vichy qu'il l'aide à obtenir plus de main d'oeuvre.
18 avril 1942 : Le maréchal Philippe PÉTAIN rappelle Pierre LAVAL et le nomme chef du Gouvernement.
22 juin 1942 (« 1ère action SAUCKEL ») : Pierre LAVAL annonce à la radio la mise en place de La
Relève. Le principe de ce marchandage est simple : un Prisonnier de Guerre français (ils sont 1,8
millions) sera libéré pour 3 travailleurs volontaires embauchés en France. L'objectif est de trouver
150.000 travailleurs mais seuls 17.000 se sont engagés à la fin août 1941. C'est un échec.
4 septembre 1942 : Une loi signée par le régime de Vichy permet aux autorités d'Occupation de
réquisitionner des travailleurs dans les entreprises françaises. C'est le début des réquisitions de main
d'oeuvre. Cette conscription obligatoire concerne tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes
célibataires de 21 à 35 ans. L'objectif est de fournir 250.000 travailleurs, objectif atteint en
décembre 1942.
16 février 1943 (« 2ème action SAUCKEL ») : Le gouvernement annonce la mise en place d'un Service Obligatoire du
Travail (S.O.T.). Au bout d'une semaine, le nom est changé en Service du Travail Obligatoire (S.T.O.). Il s'agit en fait
d'une conscription obligatoire d'une durée de 2 ans pour les hommes des classes 1940, 1941 et 1942 (tous ceux nés entre
le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922). L'objectif de fournir 250.000 travailleurs est atteint.
Mai à octobre 1943 (« 3ème action SAUCKEL ») : Le gouvernement et les autorités
d'Occupation renforcent les contrôles et appliquent plus durement le S.T.O.. L'objectif est de
fournir 240.000 travailleurs. Avec seulement 105.000 travailleurs, l'objectif n'est pas atteint.
1er septembre 1943 : La classe 1923 est à son tour mobilisée dans le cadre du S.T.O..
17 septembre 1943 : Signature des accords SPEER-BICHELONNE à Berlin. Depuis février
1942, Albert SPEER est le ministre de l'Armement de l'Allemagne nazie. Denis BICHELONNE est
Secrétaire d'État à la Production Industrielle au sein du Gouvernement de Vichy avec rang de
ministre à partir de novembre 1942. Ces accords créent la catégorie des entreprises « S » (S Betrieb), dont la maind'œuvre (au total 13.000 personnes) est protégée contre tout transfert en Allemagne. En contrepartie, ces entreprises
travaillent pour le Reich à raison de 80 % de leur appareil productif.
1er février 1944 (« 4ème action SAUCKEL ») : La loi du 4 septembre 1942 est élargie aux hommes de 16 à 60 ans et
aux femmes sans enfants de 18 à 45 ans. Des commissions de peignage sont mises en place dans les entreprises. L'objectif
est de fournir un million de travailleurs mais 50.000 personnes maximum sont parties.
6 juin 1944 : Fritz SAUCKEL demande au gouvernement de mobiliser la classe 1944 dans le cadre du S.T.O.. Les
débarquements en Normandie (6 juin 1944) et en Provence (15 août 1944) déclenchent le début de la Libération et
empêchent la mise en application de cette nouvelle exigence.
Entre juin 1942 et juillet 1944, ce sont entre 600.000 et 650.000 travailleurs requis qui ont été
emmenés vers l'Allemagne nazie.
La dénomination « Déportés du Travail » a été refusée le 28 mars 2011 par la Cour de Cassation pour
ces travailleurs requis. Depuis le décret du 16 octobre 2008, la dénomination officielle est : « Victimes
du travail forcé en Allemagne nazie ».
Sources : http://www.requis-deportes-sto.com - http://www.deuframat.de - Jean-Pierre VITTORI, Eux, les S.T.O., Temps
Actuels, 1982, Paris - Chronologie réalisée pour la F.M.D. par Jimmy TUAL.
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